Discipline domestique 024 – Halloween 2014 – Partie 17 : un homme à peu près sage…

Me voici de retour ! 🙂

Cette longue période de silence a été due à ma nouvelle manie de me déconnecter complètement du monde pendant les weekends. Depuis 2 mois je débranche ordinateur, internet, chaines d’informations et smartphone pendant 48h pour profiter pleinement du retour du beau temps. Cela fait un bien fou. Le point négatif c’est que mes textes n’avancent plus mais ça vous l’aviez tous remarqué. Dans la vie on ne peut pas tout avoir. Mais rassurez-vous avec les vacances qui arrivent je vais avoir du temps pour écrire et rattraper mon retard (on peut rêver).

Passons aux choses sérieuses. Je sais que vous attendez avec impatience la suite de la soirée que j’avais commencée il y a quelque temps mais je ne vais pas la reprendre tout de suite, j’ai comme une envie de changer d’air, à la place je vais revenir sur un texte moins ambitieux, moins intense, le journal de discipline domestique que j’avais commencé il y a quelques mois.
Vous vous en souvenez surement il s’agissait de tranches de vie de mon couple que j’essayais de vous faire partager du mieux que possible. Comme nous avons tendance à vivre selon des règles gynarchiques, même si je n’aime pas ce terme, cela convenait parfaitement au blog.
Si je devais vraiment nous mettre dans une case j’opterai pour FLR-TPE (female led relationship – total power exchange), pour faire simple mon partenaire et moi aimons jouer avec un pouvoir asymétrique et, même si le BDSM n’est pas permanent, les punitions sont régulières. Mon homme aimant se faire secouer les puces cette situation ne le dérange pas le moins du monde. Il se voit comme un mâle capturé et réduit en esclavage par une amazone.

Après quelques méfaits dont nous nous souvenions à peine — un prétexte — mon homme avait été condamné à une période de 3 semaines de discipline plus stricte, décision semblant unilatérale alors qu’il s’agissait bien plus d’une mise au bagne volontaire selon un scénario bien rodé.

Je ne me souviens plus très bien de ce que je vous avais dit ou pas dans les parties précédentes donc il peut y avoir des redites. Je corrigerai le cas échéant.


Sommaire du journal


Samedi matin — 2 semaines après la mise en cage de chasteté — 1 semaine avant la soirée d’Halloween


Après quelques grognements et étirements j’ai émergé de mon sommeil. Sur la table de nuit le réveil indiquait 9 heures, j’avais dormi tard, pas grave nous étions samedi et je ne travaillais pas. À côté du réveil j’ai vu la fameuse petite clé, celle de la cage de chasteté, étonnamment la cage correspondante n’était pas à ses côtés.
La plupart du temps mon homme passe ses nuits nu et sans cage, j’imagine qu’elle gêne le sommeil, un peu comme dormir avec un soutien-gorge. Tout ce qui est serré contre le corps est réputé comme altérant la qualité des nuits et je tiens au bien être de mon homme. Non pas que je le fasse moi-même, vous connaissez ma pudeur.
Le texte commence à peine et je suis déjà en train de vous dire la moitié de la vérité. Certes je tiens à la qualité du sommeil de mon homme mais ces attentions dissimulent également un peu de sadisme. En le faisant dormir nu je favorise l’apparition d’une érection matinale ce qui me fait toujours marrer. Imaginez la scène, il voit son membre viril dressé sans avoir la permission de s’en servir. Tout ce qu’il peut faire c’est le regarder redescendre sous les moqueries, impuissant face à l’autorité que je représente. Tellement de frustration dans son regard lorsque je verrouille la cage pour la journée, c’est comme si je lui arrachais ses couilles à nouveau tous les matins. De quoi faire sautiller de joie la sadique en moi.
Le mélange peut d’ailleurs sembler paradoxal entre le plaisir que je prends à voir son sexe dressé tous les matins et ma volonté de reproduire le scénario de castration. Parfois on reproche aux dominatrices jouant la carte de la chasteté masculine d’avoir une aversion pour le sexe et la virilité, comme si nous étions des lesbiennes refoulées haïssant les hommes. C’est une méprise courante. Ce qui nous intéresse en réalité, en tout cas moi, ce n’est pas l’asexualité mais le jeu avec le pouvoir. Je n’ai pas peur du sexe, je veux le contrôler, il y a une différence. Je crois même pouvoir dire qu’un soumis habitué à la chasteté, qui ne ressentirait plus rien, ne m’intéresserait pas. La privation doit être douloureuse pour m’amuser.
Pour en revenir aux nuits de mon homme, il faut savoir que la permission de dormir nu que je lui accorde généreusement ne représente que le traitement usuel, il arrive qu’il soit obligé de garder la cage de chasteté, voire l’inconfortable modèle de discipline, sur de plus longues périodes y compris la nuit. Mais dans cette configuration cela fait office de punition, il faut qu’il ait fait une bêtise particulière, ou que je sois de très mauvaise humeur. Vous connaissez ma méthode, j’alterne entre carotte et bâton en gardant un brin d’arbitraire.
D’ailleurs en parlant de mon homme il n’était pas plus que sa cage à mes côtés. Je pouvais supposer que l’un était avec l’autre pourtant je me souvenais les avoir séparés lors de nos bêtises au lit en fin de soirée. Liberté temporaire sans permission ni occasion de jouir soyez rassurés, il n’avait pu officier qu’avec ses mains, sa langue et quelques jouets bien adaptés. Ce fut délicieux, pour moi en tout cas.
En gigotant je me suis repassée en mémoire les événements de la veille, la soirée, l’après-soirée… Les nombreuses bêtises que nous avions faites avaient de quoi me faire rougir d’excitation, ce que mes joues ont fait quelques instants plus tard. Pour dissimuler mon émoi je me suis cachée la tête sous les couvertures pendant que mes mains glissaient sous mon débardeur pour chatouiller mes seins, je n’avais pu les retenir. Le weekend commençait bien.
Maintenant que j’avais bien en tête la succession des événements je pouvais confirmer que mon homme s’était endormi à mes côtés et qu’il aurait encore dû y être. J’ai pensé que j’allais peut-être devoir ressortir les chaines pour l’immobiliser quelques nuits, histoire de lui donner une leçon.
Il faut me comprendre j’avais de quoi être vexée qu’il ait disparu, nous étions le lendemain de la soirée avec 3 de mes amies et j’avais imaginé qu’il aurait eu besoin d’une bonne nuit de sommeil pour se remettre de ce que nous lui avions fait. Pourtant son absence à mes côtés m’incitait à remettre mon jugement en question. Etait-il possible que mes amies et moi l’ayons trop ménagé ?
J’ai rejeté l’idée avec violence, mon ego ne pouvait pas accepter une telle insulte. Qu’on se le dise, je tiens à offrir à mon homme ce qui se fait de mieux en matière de souffrance. Ce n’est pas de la cruauté, c’est dans le contrat. S’il exécute sa part je dois me démener à mon tour, et ce qu’il veut plus que tout c’est que je sois stricte avec lui. Quelles qu’en soient les conséquences.
Une autre explication m’est venu à l’esprit, si j’étais plus fatiguée que lui cela ne pouvait être qu’à cause des multiples jouissances au lit que j’avais eu en fin de soirée. Il est si fatiguant d’atteindre le nirvana à plusieurs reprises. Mon homme étant maintenu dans une chasteté punitive il n’avait pas eu ce « désagrément ». Une explication bien plus acceptable pour mon ego.
Je me suis assise sur le rebord du lit en balançant machinalement les pieds. Pendant un instant j’ai été étonnée de ne pas voir mes pantoufles se mettre en place comme par magie. Une des clauses du contrat avec mon homme est qu’il a le monopole pour me chausser, s’il est disponible ce privilège lui revient, j’en ai presque oublié ce geste. Je suis restée figée quelques secondes devant l’étrangeté de la situation en me demandant comment j’allais faire, un peu comme lorsque j’avais voulu lancer le lave-vaisselle pour aider et que j’étais restée béate devant le panneau de contrôle, il avait autant de boutons que dans le cockpit d’un avion de ligne ! Et je ne plaisante pas, il y en avait au moins 5 ! Pour évacuer ma frustration après cette déconvenue, celle du lave-vaisselle, j’avais fait faire à mon homme la vaisselle à la main après l’avoir fessé. Logique. Il avait d’ailleurs reconnu lui-même que c’était sa faute. Enfin pas au début, ce n’est que lorsque ses fesses ont pris une jolie teinte rouge que la sagesse lui est revenue… Ne le plaignez pas trop, il adore nos « sessions cordiales d’alignement des points de vue » au point de les chercher.
Pour en revenir au matin, après avoir héroïquement mis mes pantoufles toute seule, tant pis pour mon homme, je me suis levée du lit avec entrain.
En entrant dans le salon je l’ai entendu s’activer dans la cuisine, je l’ai sifflé et immédiatement il a accouru. Il était nu, ou plutôt seulement vêtu de sa cage de chasteté, de quoi éveiller mon appétit. De mon côté j’avais un combo short/débardeur en coton pastel, ce que je porte habituellement pour dormir. Il s’est arrêté un instant, le souffle coupé à la vue de mes jambes nues, elles semblaient l’hypnotiser. J’ai eu un sourire satisfait, les deux semaines de chasteté portaient leurs fruits, bientôt mon homme me trouverait sexy dans n’importe quelle tenue, même un sac poubelle, une faiblesse supplémentaire à exploiter. Le sexe, surtout sa privation, comme moyen de domination c’est notre crédo. Pouvoir d’autant plus puissant que de mon côté je ne suis privée de rien, au contraire puisque je suis régulièrement choyée. Etant rassasiée je peux m’amuser davantage de sa frustration sans succomber au risque de rompre sa chasteté sur une envie soudaine. Techniquement je pourrais le garder chaste éternellement sans ressentir aucune gêne. Il est important de se sentir à l’aise lorsque vous dominez.
La plupart des couples ont une angoisse concernant l’asymétrie du désir, ne pas avoir envie en même temps, nous nous le faisons exprès. Notre vie sexuelle est basée sur une opposition radicale qui est en même temps une complémentarité, c’est gagnant-gagnant, j’aime avoir ce pouvoir sur lui et il aime que je lui lance des regards hautains en me moquant de ses pulsions. Surtout lorsque je le force à supplier pour avoir du plaisir, lorsqu’il doit se rouler par terre en tapant des poings dans un simulacre de caprice enfantin. Si sa prestation n’est pas assez hilarante ce n’est pas grave, ce n’est pas comme si j’étais sadique, je lui laisse toujours une autre chance, certes une semaine après, mais c’est déjà gentil de ma part. En quelques secondes, pour un petit manque de motivation, il peut se prendre une semaine de chasteté supplémentaire, quel frisson ! Un puissant aphrodisiaque de son point de vue. Presque suffisant pour le faire défaillir. L’humiliation est désormais une part indissociable de sa prise de plaisir.
Mon homme n’est pas resté à contempler mes jambes bien longtemps et, connaissant le protocole attendu, il s’est jeté à genoux devant moi pour embrasser mon bassin avec passion tout en me susurrant des mots doux pendant que je lui maintenais la tête fermement. Il s’agit d’un petit rituel matinal pour nous dire bonjour. Orignal non ?
J’ai soupiré en fermant les yeux, qu’il est bon de se faire accueillir de la sorte. Au contact de mon corps mon homme a lui aussi semblé s’enflammer davantage. Sa frustration devait être terrible. Certes il pouvait simuler pour me maintenir dans une illusion de supériorité mais j’essayais de ne pas y penser. Il m’arrive d’avoir des moments d’hésitation mais ils ne sont sans doute que de la paranoïa. Un homme ça ne sait pas simuler l’excitation pas vrai ?
Je lui ai demandé :
— Bien dormi ?
Il a eu un rictus amusé.
— Oui, j’avais de quoi.
— Justement ! J’ai été étonnée de ne pas te voir à côté de moi lorsque je me suis réveillée. De quoi douter de la réalité de ta fatigue…
Il a semblé embarrassé.
— C’est que j’ai été réveillé tôt, j’avais des envies…
J’ai mis les mains sur les hanches et j’ai demandé avec un ton sévère :
— Envie de quoi ?
Il a regardé le sol en se mordillant les lèvres.
— De te servir bien entendu. De faire davantage de corvées. De quoi d’autre pourrais-je avoir envie ! ?
Il était nerveux, il était à un mot près de la catastrophe. Parfois il me suffit de peu pour entrer en voie de sanction.
Il est normal pour un homme gardé en chasteté d’avoir des rêves très chauds menant à un réveil brutal, ça fait partie de l’expérience recherchée. Pour éviter que mon homme ne passe son temps à râler à propos de sa frustration nous avons cependant établi une règle, enfin « nous », « moi » surtout, à la moindre allusion négative concernant sa chasteté il voit la durée doublée. Après 2 semaines sans plaisir avec la ligne d’arrivée en vue il ne voulait pas repartir pour 4 autres semaines à cause d’une petite remarque sur ses envies en ma présence. Comme j’aime à lui répéter « si ton petit sexe n’a pas encore compris que le plaisir était facultatif nous allons lui laisser davantage de temps ! ».
Vous pouvez me trouver dure mais sans cette règle les soumis passent leur temps à tenter de faire pression et nous culpabiliser pour que nous raccourcissions leur peine. Je les connais.
Etant d’humeur taquine je l’ai relancé.
— Je ne sais pas. Tu pourrais avoir envie de pleins de choses, de jouir par exemple.
Il a souri et a répondu en rigolant mais avec une pointe de nervosité :
— Oh non ! Bien sûr que non ! Je suis un homme, la jouissance est facultative pour moi. Pas facultative d’ailleurs, malsaine. C’est ça. La privation de jouissance n’est pas une punition mais une bénédiction. Pourquoi aurais-je envie de me faire du mal ? Je ne suis pas stupide à ce point !
J’ai gloussé en pensant « tu parles ! ». Il m’a lancé un regard inquiet, il espérait que sa coopération jouerait en sa faveur.
Faire argumenter mes soumis sur les bienfaits de ce que je leur inflige fait partie de mes petits plaisirs, je trouve ça si humiliant. Un jeu de dupe entre adultes consentants. Lorsque je cane un soumis j’aime faire une pause au milieu pour le forcer à m’expliquer en quoi lui massacrer son petit cul est bénéfique. Bien entendu tout cela ce fait sous la menace d’une nouvelle série de coups au moindre mot de travers. Tant de pression, c’est si excitant.
Pourtant la vérité je la connais, si je leur inflige tout ça ce n’est pas pour leur bien, c’est parce que je suis une peste capricieuse et sadique. Je ne vais pas le nier.
Pour en revenir au sujet, en acceptant de s’auto-humilier en vantant les mérites de ma méthode mon homme avait choisi la meilleure voie pour se sortir de ce mauvais pas au plus vite. Cela revenait à me lancer un os à ronger.
Voyant que je ne renchérissais pas il a changé de sujet :
— Et toi ? Bien dormi ?
J’ai répondu en prenant un ton prétentieux.
— Ça peut aller. J’avais bien besoin d’une longue nuit. Tous ces orgasmes sont d’un fatiguant. Pauvre de moi. Heureusement tu es un homme domestiqué, tu n’as plus à connaitre ce genre de problème…
Nous avons rigolé, pas de la même façon mais toujours dans la bonne humeur. Il n’a pas répliqué, ce n’était pas le moment de faire le malin en répondant un truc du genre « si c’est si dur on a qu’à faire une croix sur ton plaisir aussi » attitude qui, à n’en pas douter, aurait laissé des traces, au sens premier.
J’ai beau déployer de nombreuses menaces pour garder mon homme dans le rang il arrive qu’il ait ses périodes rebelles, surtout en début de chasteté ou pendant les rares libertés. Malgré sa domestication il reste un animal sauvage. Pour le moment j’avais de la chance il se rappelait encore de la dernière leçon donc je n’avais pas encore à la répéter. Il faut dire que son refus d’aller en cage quelques jours auparavant avait eu des conséquences cinglantes… À cet instant la carotte devait donc l’intéresser davantage que le bâton. Connaissant ma méthode il devait d’ailleurs espérer avoir droit à une sodomie avant la fin du week-end. Quelque chose qu’il devait attendre avec impatience.
Ayant décidé d’être transparente dans ce récit, y compris si cela doit rendre l’histoire fade, je dois confesser que nous avons une conception du maintien en chasteté plutôt laxiste. Lorsque je dis qu’il y a privation de plaisir pendant 3 semaines cela ne concerne que le plaisir primaire, mon homme a toujours le droit de jouir analement si c’est moi qui officie. C’est un palliatif soulageant grandement ses tourments.
En définitive je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça une chasteté. En tout cas mon homme perd toute initiative concernant le plaisir, tout n’est que passif. C’est une inversion des rôles donc dans un sens je le prive davantage de sa virilité que de sa sexualité.
Lors des deux premières semaines la privation avait été stricte donc je pouvais me douter qu’il avait de grands espoir pour cette troisième semaine. Une petite séance de strapon pour relâcher la pression lui aurait fait tant de bien. De quoi me donner un point de négociation et le rendre zélé.
Il a dit :
— C’est vrai que j’étais motivé hier. D’un autre côté j’avais été bien « travaillé » avant. Merci à toi.
Réponse tout à fait acceptable s’il n’avait continué en demandant « Combien de fois tu as ?… » en rougissant.
J’ai soupiré. La journée avait si bien commencé pourquoi n’avait-il pas laissé cette saloperie d’instinct de compétition masculin sous clé ? La pièce n’était pas assez grande pour contenir mon ego et le sien, il aurait dû le savoir, j’allais devoir serrer la bride encore une fois. La vie d’une dominatrice n’est pas de tout repos.
Il faut savoir qu’il s’agit d’un point sensible, mon ego vit dans l’illusion que je suis indépendante d’un mâle pour mes orgasmes. Il ne faut jamais me forcer à dire que je suis redevable ou je trouverai un moyen de me venger. D’une manière plus générale il ne faut jamais me dire ce que je dois faire ou j’aurais instinctivement envie de faire l’inverse. Ce n’est pas une qualité j’en ai conscience. Surtout qu’avoir un partenaire ayant envie de battre des records fait bien mon affaire, je suis aux premières loges pour apprécier le résultat.
Parce que soyons clair, que je le frustre sexuellement ne veut pas dire que par rancoeur il ne s’occupe pas bien de moi, c’est tout le contraire, il s’intéresse davantage à mon plaisir qu’au sien, il cherche à s’améliorer détail après détail. Il y a donc un équilibre délicat à trouver entre mon envie de ne jamais rien devoir à personne et les compliments qu’il attend. Il ne faudrait pas que sur un mouvement d’humeur je le décourage. Après tout un petit compliment est un faible prix à payer pour ce que je reçois.
Cette fois-ci j’ai décidé de botter en touche en répondant à sa question par une provocation.
— Pas assez… On verra si tu fais mieux la prochaine fois.
Une mise au défi que je comptais bien lui faire relever lors des jours à venir. Tout le contraire de son état, chez lui la pression semblait si forte. S’il avait été acteur de mon plaisir le soir précédent il n’avait pu rester que spectateur du point culminant. Après deux semaines ce déni supplémentaire avait dû être douloureux. Tant mieux, il ne doit jamais oublier qui est la chef ici et les privilèges attachés à la fonction.
Il a ronchonné :
— Pourtant tu as eu l’air d’apprécier…
J’ai croisé les bras.
Tu m’accuses de mentir ?
— Non, non. Bien sûr. Tu es mieux placé que moi pour juger.
— Donc lorsque je dis que tu aurais pu faire mieux qu’est-ce que cela veut dire ?
— Que j’aurais pu faire mieux.
Je l’ai regardé avec insistance, il a corrigé sa phrase tout seul.
— J’aurais « dû » faire mieux. Dans ton royaume la paresse masculine n’est pas tolérée, pardon. Je ferai beaucoup mieux la prochaine fois.
Je me suis retenue de glousser, il venait de s’excuser de ne pas être assez bon au lit alors que moi je le privais de toute jouissance. Le monde à l’envers ! Qu’il est bon d’être un tyran.
Avec un air satisfait j’ai répondu :
— Je préfère ça. Même s’il est redondant de dire « paresse masculine », toute paresse ne peut être que masculine.
Il a acquiescé.
— Bien évidemment, pardon.
Je l’ai écarté et je me suis dirigée vers la cuisine.
— Ça ne te ressemble pas ce genre d’attitude, depuis quand tu ne recherches plus la perfection ?
— Si. Toujours. Tu mérites ce qu’il y a de meilleur.
— Alors pourquoi tu râles lorsque je t’aide à aller de l’avant en te disant ce que tu as fait de mal ?
Il a soupiré.
Comme tous les hommes je dois être sensible sur ce point.
— Ah ça ! Mais je ne peux pas cajoler ton ego et te dire la vérité sur tes piètres performances au lit en même temps. Il faut faire un choix.
Il s’est mordu les lèvres, il devait se dire « non, je ne tomberai pas dans le piège, il est trop évident ». Clairement j’étais en train d’abuser, il est un amant tout à fait convenable si ce n’est plus. L’abus est pourtant indissociable de la domination et un soumis ne peut pas nous le reprocher sans prendre le risque de recevoir un cinglant retour de bâton.
Malgré tout une partie de lui semblait intéressé par cette possibilité. Il faut savoir que la douleur permet de mieux supporter la chasteté, tous les soumis vous diront une bonne déculottée aide à faire passer les inévitables périodes de crise de manque. Ils balancent donc toujours entre l’envie d’être sage et le besoin de tâter la cravache et c’est à nous de trouver le juste équilibre.
Il a répondu avec un brin de sarcasme :
— Merci de faire autant d’effort pour m’aider à m’améliorer. Je ne serai jamais assez reconnaissant.
Je n’ai pas aimé son attitude, il oscillait entre docilité et provocation, j’allais devoir l’aider à clarifier la position.
— Tu cherches les ennuis ce matin ?
Je l’ai pointé de l’index.
— Et je te conseille de ne pas oser me demander « pourquoi ? ». Tu sais très bien que je n’aime pas lorsque tu essayes de me prendre pour une idiote. L’honnêteté est une qualité.
Ce qui pour moi à une signification particulière, j’attends de lui qui prenne la pleine responsabilité même pour des fautes involontaires. Par exemple s’il oublie de faire quelque chose je tiens à ce qu’il me dise « j’ai volontairement oublié de faire ça pour te provoquer ». J’adore voir mon homme se confesser en étant intimidé, je le vois comme une marque de respect. Le but étant également de créer des opportunités de punitions supplémentaires. Sans oublier le frisson de devoir se tenir face à moi et ne pas chercher à esquiver la moindre once de culpabilité tout en connaissant la réponse cuisante que j’y apporterai.
Derrière tout ça il y a un complexe jeu de provocation/intimidation entre nous. Par moments il fait le malin, il suffit que je mette les mains sur les hanches en sortant un « pardon ? » et immédiatement il s’écrase et j’ai de nouveau un petit garçon docile devant moi. Il aime chercher les ennuis mais pas trop non plus. C’est adorable. Comme un chien qui s’amuserait à courir partout mais qui reviendrait aux pieds au moindre à-coup sur la laisse.
Il a marmonné :
— Pardon, c’est juste que je ne contrôle plus ce que je dis. Je ne dois pas être capable d’alimenter deux organes à la fois, mon cerveau en fait les frais.
J’ai répondu à mon homme par un tiède « Hum… Mouais » peu convaincu
La tension était encore en train de monter. Mon homme savait que lorsque je joue la sceptique c’est qu’il y a du rallongement de peine dans l’air. Pour tenter de rectifier le tir il a poursuivi en disant :
— Pardon chérie, ma réflexion était égoïste. Je sais à quel point il est dur pour toi de me garder en chasteté. De nous deux tu es celle qui fait le plus d’effort et je devrais être bien plus reconnaissant, tu as raison. Si je ne me calme pas vite tout ce que je vais gagner c’est de rester en cage jusqu’à Noël.
Je me suis esclaffée.
— Noël de l’année prochaine, oui.
Il a semblé soulagé de me voir rire même si derrière il a fait une grimace, je crois qu’il essayait d’imaginer ce que plus d’un an de chasteté pourrait provoquer chez lui. Il ne semblait pas tenté et en même temps je crois que le fantasme lui trottait dans la tête. Le genre de chose qu’il allait vouloir faire une fois dans sa vie sans trouver le courage de me le proposer.
Tu veux que j’aille chercher le martinet ?
— Non, je passe pour cette fois. Disons que c’est ta récompense pour avoir été sage devant mes amies. Mais que ça ne devienne pas une habitude, la prochaine fois aura des conséquences bien pire je te préviens.
Il a embrassé mon bassin avec passion et a dit :
— Merci, chérie, je ne mérite pas ta gentillesse.
Nous n’étions pas dupes, au-delà des mots nous savions tout deux que j’avais opté pour une réaction plutôt sadique. Lorsque mon homme est dans un état limite entre docilité et excitation incontrôlée une bonne séance de martinet le calme. D’ailleurs je pratique les punitions préventives justement pour l’aider à ne pas trop déraper. Surtout le matin. Mais cette fois je venais de la lui refuser, son corps devait se reposer, il allait donc devoir se calmer tout seul ou la tentation allait grossir jusqu’à devenir incontrôlable.
Quoi qu’il en soit il était temps de passer à notre second rituel matinal, je devais garder le rythme. J’ai claqué des doigts.
— En position d’inspection !
Comme un bon soldat il s’est appuyé contre le mur, mains et pieds écartés, pour sa fouille au corps réglementaire. Que serait un séjour en prison sans attouchements arbitraires ? En réalité un bon prétexte pour que je puisse m’amuser à passer langoureusement mes mains sur son corps nu pour entretenir la frustration. Non pas qu’il en ait eu besoin ce jour-là, mais je n’allais pas la bâcler pour autant. J’ai comme un fétichisme du contrôle donc le forcer à prendre des positions fixe m’amuse. Il est mon petit soldat à moi. Surtout que c’est un classique de la domination, le soumis nu montrant son humilité face à une domina habillée. Il doit s’exposer tel qu’il est sans rien cacher de ses vulnérabilités, restant immobile alors que je lui tourne autour et le touche. Tant de contraste entre nos deux attitudes.
Vous m’entendez souvent dire à mes soumis que je trouve leur corps inférieur comparé à la perfection du mien, ce sont des balivernes, j’adore les corps masculins, surtout les dociles. C’est pour ça que je n’aime pas la domination virtuelle ou a distance, j’ai besoin de toucher le soumis pour mon propre plaisir. Je n’ai rien contre les dominas lesbiennes mais ce n’est pas mon cas. Le corps masculin est mon terrain de jeu.
J’ai commencé mon inspection en effleurant son dos du bout des doigts. Tout en douceur j’ai parcouru le contour de ses omoplates puis j’ai glissé le long de la colonne vertébrale jusqu’aux fesses. Elles portaient quelques marques venant de la soirée d’y hier mais rien de vraiment vilain. Si des rappels à l’ordre s’imposaient j’allais pouvoir donner quelques bons coups de cravache en visant les zones les plus claires. Peut-être même user d’une ceinture en cuir si la situation le nécessitait. En définitive s’il se mettait à chercher les ennuis il les trouverait.
Je me suis ressaisie, avec ce qu’il avait pris la soirée d’avant son corps avait vraiment besoin d’un break je devais être raisonnable.
Mes mains sont remontées en haut de son dos pour une seconde descente plus appuyée, après les préliminaires il s’agissait de réveiller la douleur des marques les plus foncées.
Je parle souvent des punitions en elles-mêmes mais il faut savoir qu’après il m’arrive de passer de plusieurs minutes à caresser les marques que je viens de provoquer, surtout celles des canes. Je fais s’allonger mon homme sur le ventre, je m’assois à côté et je caresse longuement ses fesses et cuisses. En cas de grognement, j’aime pincer les marques, ou de gémissement de plaisir il arrive qu’une fessée à la main débute.
C’est peut-être aussi pour ça que j’aime jouer avec un strapon, pendant que je sodomise un soumis je peux empoigner ses fesses et griffer ses marques. C’est divin d’associer les deux.
Une fois la première phase de l’inspection terminée je lui ai mis une claque sur les fesses et je l’ai retourné sans ménagement. Par habitude il a mis ses mains sur la tête et a pris une inspiration, le pire allait arriver, en tout cas potentiellement. Dans ces situations j’ai tendance à être une vraie allumeuse, je me mets contre le lui, l’embrassant comme si nous étions à deux doigts de conclure, du tease and denial dans ce qu’il a de plus terrible.
Pour un homme frustré cela correspond à de la torture. Surtout que la plupart du temps il ne peut retenir une vilaine érection ce qui lui cause des problèmes supplémentaires. Ce n’est pas ma faute s’il n’arrive pas à se contrôler ce pervers ! Et je me dois donc de le discipliner, j’ai une réputation à tenir !
Parfois cela tourne même à la séance d’engueulade et d’humiliation façon camp d’entrainement militaire.
J’ai tapoté de l’index sa cage de chasteté.
— Je ne me souviens pas te l’avoir remise.
Il a baissé les yeux et a répondu :
— Je ne voulais pas être tenté de faire des bêtises donc je me suis remis en cage tout seul. Comme tu me l’as appris elle est là pour me protéger pas me priver. C’est bien ça non ?
Il savait que je pouvais réagir de deux façons, soit le critiquer, parce que résister à la tentation est une partie du supplice et que la cage pouvait être vue comme de la triche, soit l’approuver. C’est d’ailleurs là qu’est le stress d’être soumis, quoi qu’ils fassent je trouverai toujours à redire si l’envie me dit. Ils doivent faire des choix et faire face aux conséquences.
Derrière tout ça vous voyez mon intérêt à leur faire craindre les prises de décisions pour me laisser le monopole.
Etant de bonne humeur j’ai choisi d’être magnanime.
— Il y a du progrès à ce que je vois. La soirée d’y hier a dû être profitable finalement. Comme quoi je dois utiliser les bonnes méthodes.
Il a souri et a répondu :
— Toujours. Je suis le plus chanceux des hommes j’ai trouvé une femme qui sait comment s’y prendre avec moi. J’espère qu’un jour j’arriverai à retenir 2 ou 3 trucs pour te faciliter la vie.
J’ai gloussé en lui faisant un clin d’oeil.
— Je n’espère pas…
Quoi de plus ennuyant que de partager sa vie avec un soumis trop sage. Heureusement je n’ai pas ce problème, le modèle que je possède est plutôt espiègle, il allait d’ailleurs me surprendre peu de temps après…

La suite par ici…


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8 réflexions sur « Discipline domestique 024 – Halloween 2014 – Partie 17 : un homme à peu près sage… »

  1. Ravi de vous relire. Très excitant votre histoire 🙂
    Et oui, mieux vaut un soumis un peu difficile pour que le dressage serve à quelque chose sinon .. vous vous ennuierez

  2. Bonjour ,
    Très bon sujet comme d’habitude ,je suis en vacance et je viens de lire et de finir le livre de Candice que je recommande particulièrement à tous les soumis .
    Au plaisir de vous lire .
    Chriss

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