Week-end avec 3 soumis juin 2014 #45 : la revanche de la cravache

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Chétif s’est mis en position pour recevoir le strap, il semblait anxieux. Même avec de l’expérience il est toujours difficile pour un soumis d’offrir son postérieur à un instrument sévère, surtout après une journée déjà riche en émotions fortes. En y repensant je le gâtais vraiment, le fouet, le strap, quel chanceux ! En tout cas de son point de vue.
Je me suis lentement avancée vers lui, par habitude, j’ai été presque surprise de ne pas entendre mes talons claquer sur le dallage, je n’en portais pas. Difficile de perdre certains réflexes. Il a tourné la tête pour me voir avancer, pour l’impressionner davantage j’ai passé ma main sur l’imposante lanière en cuir que je tenais. Mes doigts glissaient dessus avec sensualité, comme s’il s’agissait de la peau d’un homme pendant les préliminaires. Dans un sens c’était le cas, le moment allait être chaud pour ses fesses. En parlant d’elles, en se penchant pour les offrir à ma volonté il ne m’avait pas laissé insensible, elles étaient un vrai appel à faire des bêtises. Je trouve qu’il y a une beauté dans la docilité, à voir ces fesses rebondies prêtes à accepter leur destiné j’en étais passé dans un état d’ébullition rare.
Pour le perturber davantage j’ai fait courir mes doigts le long de sa colonne vertébrale, du cou jusqu’aux fesses en finissant par leur mettre une claque.
Lorsqu’un soumis se penche pour prendre une punition il montre certes son respect envers l’autorité de sa dominante, ce que j’apprécie bien entendu, cependant il y a aussi une insolence sous-jacente, après tout dans un autre contexte montrer ses fesses est aussi un geste de provocation.
Tout compte fait, pour mon état d’esprit, c’était la mise au défi qui l’emportait, et vous savez tout comme moi à quel point répondre aux provocations m’amuse. J’avais une envie presque compulsive de faire usage du strap que j’avais en main.
Avec un sourire aux lèvres je lui ai dit :
— En voilà une bonne position pour un vilain garçon. Elle correspond parfaitement à ton style de vie. Quand penses-tu ?
— Comme toujours vous avez raison, maitresse.
— As-tu envie de passer du temps dans cette position ?
— Cela dépendra de vous, maitresse. Si vous jugez que c’est nécessaire je me plierais à vos décisions. Si jamais j’avais l’idée idiote de vouloir y échapper j’espère que vous saurez vous montrer ferme.
Sa réponse avait un côté terrifiant vous ne trouvez pas ? Le plus effroyable étant encore qu’elle l’excitait comme un malade. Être à la merci d’une femme sadique, sans échappatoire d’aucune sorte est un fantasme intense pour certains soumis.
Je me moque de son émoi mais je n’étais pas pour autant en reste, le strap semblait de plus en plus en lourd, j’avais des picotements dans les doigts et des chaleurs qui montaient partout dans mon corps.
Il est amusant de constater que le soumis est moi évoluons dans des mouvements inverses, plus il est mal à l’aise et plus je me sens en sécurité, plus sa position est inconfortable mieux je me porte. Dans ces conditions vous pouvez comprendre ma motivation à le fragiliser davantage.
Bien évidemment la difficulté est de synchroniser douleur et humiliation, il faut trouver le bon dosage pour garder un bon rythme.
J’aurais pu le punir sur l’instant pour me soulager et pourtant j’ai continué mes provocations. Construire une ambiance prend du temps, il ne faut pas se précipiter lorsque vous planifiez de jouer avec des instruments sévères sinon vous arriverez bien trop vite aux limites.
D’un autre côté jouer avec ma propre frustration était amusant. C’était d’autant plus facile que la décision d’y mettre une fin m’appartenait.
— Pour ça fait moi confiance. Je saurais te traiter à la hauteur de ce que tu mérites.
– Merci maitresse. Je ne serais rien sans vous.
Ma position avec les masochistes est d’intensifier leur ressenti pour qu’ils aient l’impression de se prendre une punition plus dure qu’elle ne l’est en réalité. C’est ma façon à moi de concilier les émotions fortes qu’ils veulent sans les mettre en danger. D’ailleurs mes consoeurs sont souvent étonnées lorsqu’elles me demandent des conseils de lecture pour s’améliorer et que je les oriente vers des manuels de dramaturgie. Ce n’est pas si illogique en définitive, savoir se mettre en scène est important en BDSM. Bien sûr la priorité est d’apprendre à manier les instruments sans danger, ce n’est que dans un deuxième temps que je conseille les lectures sur la mise en scène ne vous méprenez pas.
Pour atteindre mon objectif j’avais donc prévu d’alterner les coups avec de l’humiliation. Une combinaison qui a un effet intéressant sur l’état du soumis, il sait que tant que je me moque de lui je ne le frappe pas donc il en vient à désirer que je le ridiculise.
J’ai glissé mes mains entre ses cuisses pour saisir ses bourses avec fermeté.
— Tu te sens toujours aussi viril ?
— Oui maitresse …
J’ai serré un peu plus fort pour l’inciter à finir sa phrase d’une façon correcte à mes yeux. Il s’est hâté pour la terminer.
— … Mais ce n’est pas une bonne chose, la virilité est une tare.
J’ai ricané, j’adore la façon dont les hommes deviennent tendus lorsque j’ai en main leur jouet préféré et que je menace de le broyer.
— Mais non, elle est positive. Si tu n’avais pas cette fierté idiote je ne pourrais pas m’en servir pour te manipuler. Malgré les coups et la douleur tu tentes de rester debout. Ton arrogance t’aide à encaisser les coups. Il ne faut pas toujours voir la vie sous l’angle négatif tu sais.
— Ma virilité fait de moi une tête à claque ? C’est une description plutôt correcte en effet.
Voir un soumis participer activement à sa dégradation est si ridicule, c’est un plaisir rare, mettez-vous à ma place, je ne pouvais m’empêcher d’en rire. Ce qui est toujours bon pour mon moral.
— Quelle leçon allons-nous travailler pendant la punition ? Des idées ?
Il a grogné. Les soumis préfèrent souvent ne pas s’impliquer dans la relation, ils préfèrent rester silencieux plutôt que d’avoir à prendre le risque de se dévoiler davantage. Pourtant j’aime les analyser, et c’est leur intérêt aussi. Non seulement parce que cela me permet de mieux les connaitre mais aussi parce que dire à haute voix des choses du type « je suis un minable » est érogène.
Je vois souvent des dominas qui insultent leur soumis, qui déversent sur eux un flux continu de moqueries, il est vrai que nos fantasmes nous incitent à projeter tout un tas de défauts sur nos partenaires. Pourtant ce n’est pas le plus efficace dans le cadre d’un jeu, il est préférable de laisser le soumis se ridiculiser jusqu’à ce que cela devienne une seconde nature chez lui. Pour nous autres dominantes ce n’est pas le même type de plaisir, c’est moins instantané, mais tout compte fait je le trouve plus intéressant.
Comme il ne répondait pas assez vite à mon gout je lui ai relevé la tête pour lui coller une paire de gifles.
— Une vraie tête à claques je le reconnais.
J’avais une main sous son menton et l’autre levée, prête à frapper à nouveau, je le provoquais du regard. Il a fini par répondre.
— Que pensez-vous de « Souffrir au nom de la Gynarchie est le plus grand honneur que peut recevoir un homme et j’en suis fier ».
J’ai relâché sa tête et j’ai répondu.
— Intéressant.
Son choix était révélateur de son état d’esprit. Supporter la douleur n’est pas chose aisée, ne confondez pas gratifiant et facile ce sont bien souvent des contraires. Pour supporter nos assauts les soumis doivent trouver des mécanismes. Ce qu’il venait de me dire en filigrane c’est qu’il se motivait en pensant qu’il se battait pour une cause supérieure. Il cherchait à trouver la plénitude dans le dépassement de soi.
J’ai pris tout mon temps pour ajuster ma position, il était si amusant de voir ma victime tenter de garder sa dignité alors que je la fais languir jusqu’à l’exaspération.
— Il va falloir y aller.
— Je suis prêt, maitresse.
Lorsque j’ai pris mes marques il a pu sentir le contact doux entre ses fesses et le cuir du strap, je le connais il n’a pas pu s’empêcher d’aimer ça, pourtant il savait que bientôt leur interaction allait devenir bien plus intense. Il savait que d’un instant à l’autre ses fesses allaient s’embraser.
En ce qui concerne le coup introductif il y a deux écoles, soit y aller doucement pour laisser le soumis s’habituer à l’instrument, soit y aller à fond mais en espaçant les premiers coups pour lui laisser le temps de reprendre sa consistance.
À titre personnel je préfère donner le ton dès le départ, le strap fait mal. Si votre but est de ménager votre soumis vous vous êtes trompé d’outil, utiliser le strap avec légèreté est aussi incongru que de conduire un 4×4 en ville.
J’ai levé mon bras, marquant une dernière pause avant le moment tant attendu, ou tant redouté selon votre point de vue. Puis sans hésitation j’ai appliqué un coup ferme en travers de son cul, bien centré et puissant.
Le strap est un instrument très intéressant, terrible bien sûr mais fascinant tout de même, comme tous les instruments en cuir épais il provoque un bruit sourd suivi d’une vague dans le corps, une contraction partant des fesses jusqu’à la tête puis revenant dans l’autre sens lors du contrecoup. Le corps essaye de rétablir l’équilibre en provoquant une onde de plaisir symétrique et c’est en partie ce que les soumis masochistes recherchent. Plus la douleur est forte plus le corps se relâche, ça donne des envies d’aller plus loin encore et de tester ses limites.
Dans un soupir de relâchement Chétif a dit la phrase rituelle « Souffrir au nom de la Gynarchie est le plus grand honneur que peut recevoir un homme et j’en suis fier ». Il allait devoir se le répéter souvent pour trouver un côté positif à ce qui arrivait à ses fesses.
Ce qui est marrant c’est que le soumis à le réflexe de se cambrer lorsqu’il se décontracte, comme s’il voulait mieux afficher ses fesses pour le coup suivant. Imaginez-vous à ma place, voyant le soumis relever les fesses, c’est un appel à frapper, non ?
Alors, ça réveille ?
— Ça c’est certain, maitresse.
— Qu’est-ce que tu dirais de le recevoir tous les matins ?
— J’aurais du mal à rester assis toute la journée après.
— Exactement, un bon remède à la paresse.
— On peut travailler intensément en étant assis.
— Pas les hommes ! Votre rôle est de prendre les métiers ingrats et physiquement difficiles. Un vrai homme doit se tenir debout, pas être assis. Et je vais m’assurer que tu ne puisses plus te méprendre.
Je l’ai frappé à nouveau.
Du point de vue visuel le strap est aussi un instrument intéressant. En agissant comme une gigantesque langue brulante léchant la totalité des fesses du soumis il crée une jolie bande rouge agréable au regard. Plus la punition se prolonge et plus le contraste avec les cuisses devient marqué. Ce qui vaut aussi pour la douleur, chaque coup est de pire en pire.
Il y a un côté tragique à la situation, le soumis n’a aucun espoir d’adoucissement, la douleur est sans relâche. Avec une fessée vous pouvez espérer que votre dominante frappera sur des zones moins rougies pour équilibrer et vous épargner un supplice trop dur. Avec le strap l’effet est implacable, plus la punition est longue et plus l’enfer se déchaine. La douleur est exponentielle. Vous avez l’impression à chaque coup qu’il est pire que tous les précédents réunis. En quelque sorte c’est le cas, les premiers coups échauffent le fessier et le dernier tire parti de cette préparation. On pourrait presque dire que la vraie punition n’est que le dernier coup.
Dans cette situation s’en prendre un supplémentaire est la fin du monde. Vous ne voulez surtout pas énerver votre dominante quitte à participer aux pires dégradations. Même les soumis qui prennent un malin plaisir à être des rebelles se calment très vite je vous le garantis.
Inversement lorsque vous êtes dominant, vous avez devant vous un soumis au comble de la docilité, c’est le frisson du pouvoir absolu. La seule chose qui vous limite c’est votre imagination, vous pouvez lui faire faire ce que vous voulez. Rien qu’à y penser j’en ai des frémissements dans le bas du dos.
Je ne limitais pas mon plaisir à l’aspect visuel, entre les coups je parcourais des doigts son postérieur, je sentais sa peau frémir sous mon toucher. Une fois les zones les plus sensibles identifiées je prenais un malin plaisir à les malaxer vigoureusement. Je ne voulais pas qu’il puisse échapper à la moindre nuance de douleur.
Je pourrais vous dire qu’il y avait des raisons techniques à mon attitude, en massant ses fesses je réduisais les risques de marques et je préservais sa capacité à encaisser les coups suivants, mais ça ne serait pas honnête, ma vraie motivation était ma passion pour les caresses du bout des doigts des marques écarlates que je cause. Je considère que même les châtiments corporels avec un instrument ont une composante tactile. Il me faut ce lien, ce contact direct avec la peau du soumis.
Par moments il m’arrive d’être un peu plus sadique et je gratte avec les ongles la surface déjà bien irritée. Les soumis n’aiment pas ça mais c’est « moins pire » que l’instrument alors ils ne disent rien.
Chétif a récité la phrase rituelle :
Souffrir au nom de la Gynarchie est le plus grand honneur que peut recevoir un homme et j’en suis fier.
— Ce ne sont que des mots, tu ne le penses pas.
— J’y crois, maitresse. Souffrir pour vous est ma raison de vivre. Je vénère les femmes.
— Menteur !
— Je vous le jure !
— On va voir si tu es aussi convaincu après un coup supplémentaire. Après tout si tu aimes souffrir ça te plaira.
J’ai frappé encore une fois, c’était le deuxième coup en quelques secondes, il devait supplier dans sa tête pour que ça ne devienne pas une habitude, si j’accélérais le rythme il ne tiendrait pas longtemps. Il était donc suspendu à mes décisions, mes caprices, que c’était bon.
En temps normal je préfère espacer les coups et faire durer le plaisir, et puis si nous atteignons trop rapidement le plafond de douleur ce n’est pas marrant, mais par moment j’aime faire peur au soumis.
— Reconnais que tu méprises les femmes et j’arrête.
Le piège était énorme, dire à une femme qui tient un strap que vous la méprisez n’est jamais une bonne idée.
— Je ne peux pas dire un mensonge aussi gros même sur votre ordre.
J’ai ricané.
— Ce n’était pas un ordre voyons ! Nous sommes en démocratie. Tu as ton libre arbitre. Je ne te forcerais jamais à quoi que ce soit.
— Vous avez raison, maitresse, je me soumets volontairement à la Gynarchie parce que c’est la décision la plus sage. Obéir aux femmes est ma décision.
Pourtant il est dur pour un homme de se consacrer corps et âme à cette cause supérieure…
— Je suis prêt à mettre mon plaisir de côté pour me consacrer à votre bonheur.
— Ce n’est pas ce que je voulais dire, comme d’habitude tu comprends tout de travers. Ce que je voulais insinuer c’est que tu es trop faible pour être un bon serviteur. Tu me fais perdre mon temps.
Il s’est écrié :
— Je ne suis pas faible !
Ce que j’ai sanctionné instantanément par deux coups de strap enchainés. Après un cri étouffé il est resté le souffle coupé pendant un bon moment. Je ne l’ai pas sermonné, il savait déjà ce qu’il avait fait de mal, j’ai attendu patiemment qu’il me présente des excuses.
— Pardon maitresse. Je sais qu’on ne lève ni la main ni la voix contre une femme, je suis désolé. Je sais que je dois prendre sur moi pour me plier à vos points de vue. Un homme qui connait sa place ne contredit jamais une femme, même si cela lui déplait.
Une règle très sage je le confirme, beaucoup d’hommes s’épargneraient bien des souffrances en l’appliquant systématiquement.
— Tu n’as fait que confirmer ce que je savais déjà, tu es tellement faible que tu n’arrives même pas à contrôler tes humeurs. Tu n’es qu’un minable incapable de quoi que ce soit d’utile.
Je me suis faite la réflexion que je pouvais parler, moi qui suis une capricieuse chronique n’hésitant pas à élever la voix.
Je peux souffrir pour vous, maitresse, je vous le jure.
— Permets-moi d’en douter. Au pire nous allons tester ça. On pourrait recommencer la punition au strap du début. Qu’est-ce que tu en penses ?
Des mots en l’air vous vous en doutez bien, d’ailleurs je ne faisais pas compter les coups et je n’avais pas annoncé le nombre total, dire que je repartais à zéro n’était qu’un élément d’ambiance.
Je suis restée le bras levé.
— J’attends une réponse …
J’avais un sourire mauvais, il avait très bien compris que j’allais le forcer à me supplier de reprendre la punition, une humiliation que j’adore.
Il a grogné avant de répondre.
— Merci de me permettre de vous prouver ma détermination en reprenant la leçon du début. Je suis prêt à encaisser les coups pour démontrer mon implication.
— Je préfère ça.
Etant satisfaite je l’ai « récompensé » par un nouveau coup qui l’a fait gémir.
— Qu’est-ce qu’il y a ? Tu vas pleurer ? Tu n’es qu’un gros bébé douillet.
Il a inspiré profondément.
Je suis fort. Rien ne peut remettre en cause ma dévotion au sexe supérieur.
— Dommage que tu ne puisses pas voir l’état de tes fesses, il te ferait changer d’avis.
Il est amusant de faire peur aux soumis en leur faisant croire que leur corps est à bout. Je vous rassure ses fesses n’étaient pas blessées, juste très rouges, elles étaient sous une « surveillance rapprochée et attentive » de ma part… Après chaque coup je me délectais de leur changement de couleur, des nuances de couleur. Il y avait un côté art moderne. Je plaisante.
Il y trouvait également son compte, lorsque son corps se décontractait après l’impact la chaleur résiduelle se propageait dans le bas de son corps, notamment jusqu’au sexe.
Vibration et chaleur, de quoi exciter une queue n’ayant pas connu de vrai plaisir depuis un bon moment.
C’était terrible en y repensant, la douleur se mêlait avec le plaisir pour brouiller les limites et le désorienter.
Sans parler de l’humiliation de me voir m’approprier son corps, le manipulant pour ma propre satisfaction. Surtout que je poussais le vice jusqu’à me servir de lui comme d’un porte instrument pendant que je m’amusais avec ses fesses. Le strap étant trop lourd pour que je lui mette dans la bouche comme je l’aurais fait avec une cravache je me suis contenté de l’allonger le long de son dos, à l’horizontale.
En alternant ces phases de repos avec les coups intenses je créais des montagnes russes émotionnelles. Les nerfs de Chétif étaient soumis à rude épreuve, il n’allait pas tenir longtemps à ce rythme. Lorsqu’il craquerait il laisserait s’échapper tout le stress accumulé, il serait libéré de toute cette pression. Il serait exténué mais prêt à repartir à zéro.
Il y a un parallèle évident avec l’acte sexuel, cette soumission, cette violence, partager son corps avec l’autre à un point où tout s’efface.
Je suis passée devant lui pour le narguer, je me suis penchée en tirant d’une main au centre de mon débardeur pour intensifier mon décolleté. Il avait une vue directe sur mes seins, ils ont semblé l’intimider.
— C’est pour eux que tu prétends être capable de souffrir ?
Il a pris son temps pour répondre, je crois qu’il appréciait la vue. Un peu de testostérone fait du bien aux masochistes, ça les aide à supporter la douleur. Après quelques instants il a répondu :
— Oui maitresse. Je suis prêt à souffrir pour honorer votre supériorité naturelle.
J’ai appuyé d’une main sur le bas de son dos pour le faire se cambrer davantage, la sensation d’exposition devait être totale pour être efficace. Avec le strap vous ne pouvez pas mettre beaucoup de coups donc il faut rentabiliser au maximum chaque impact.
Les coups se sont enchainés rythmés par les « Souffrir au nom de la Gynarchie est le plus grand honneur que peut recevoir un homme et j’en suis fier ».
Au bout d’un moment je l’ai contourné, mettant le strap devant ses yeux, il attendait ce moment, j’allais le faire embrasser l’instrument de son supplice, c’était la fin de son calvaire. En tout cas c’est ce que je voulais lui faire croire, il avait les yeux trop humides pour remarquer mon sourire narquois pendant qu’il s’étendait en remerciement et en baisers. Lorsqu’il s’est calmé j’ai posé le strap et j’ai repris la parole.
— Tu sais pourquoi il faut nous obéir coute que coute ?
Il m’a regardé, inquiet.
— Parce que c’est mon rôle en tant qu’homme ?
J’ai gloussé.
— Non. Parce que nous sommes très rancunières.
Il a semblé se dire « et alors ? », puis il a remarqué que j’avais repris la cravache en main.
— Qu’est-ce que tu as dit tout à l’heure déjà ? Tu ne la craignais pas ? Elle ne faisait pas assez mal ? Tu veux revenir sur ton jugement ?
J’avais synchronisé la fin de ma phrase est un coup sec dans ma main. Je devais avoir l’air très menaçante.
Il a bafouillé.
— J’avais tort, elle a des « arguments » je le reconnais. Maintenant j’ai du respect pour elle, elle l’a gagné par son efficacité
— Visiblement pas assez. Allonge-toi sur la chaise longue. Sur le dos. Ramène tes jambes sur ton ventre, les bras derrière les genoux. Je vais te rappeler à quel point la vengeance d’une femme peut être douloureuse.
J’aime bien punir un soumis dans cette position, comme il est plus bas que moi, je peux le regarder avec condescendance. Ses cuisses sont aussi bien exposées ce qui est pratique pour frapper. Sans parler des couilles qui sont également accessible sans effort.
Pour lui aussi il y a des avantages, pas beaucoup je vous l’accorde, mais il pouvait me voir en action au-dessus de lui, il pouvait voir les coups tomber et les marques laissées. C’était plutôt cruel.
Chétif sentait sa tension monter, la cravache sur des fesses déjà passées au strap c’est tout un programme.
J’ai frappé, il n’aurait pas été sur le dos je crois qu’il aurait bondi. J’ai soupiré.
— Pfff, elle n’a même pas laissé de trace, je n’ai pas dû taper assez fort.
Je pouvais parler il avait déjà les fesses écarlates j’aurais eu du mal à provoquer un changement de couleur. C’était plutôt une torture mentale. Il a tenté de me rassurer.
— Je vous assure maitresse, la leçon rentre.
J’ai donné un deuxième coup de l’autre côté.
— C’est mieux ?
Il a souri et grimacé en même temps.
— C’était parfait.
J’ai répondu avec un grand sourire :
— Alors continuons !
Lorsqu’il s’agit de faire du mal je sais être très enthousiaste au grand dam des soumis. J’ai alterné les coups à droite et à gauche en partant de l’extérieur et en me rapprochant de la raie de ses fesses.
Alors ça fait du bien ?
— Comme toujours vous savez ce que vous faite. Ça ne pourrait pas être pire.
J’ai sursauté.
— Pardon ?
Il a paniqué.
— Je voulais dire, je retiens la leçon, je n’ai pas besoin de pire. Je sais que vous avez toujours des choses en réserve pour les vilains garçons.
J’ai ignoré sa réponse.
— Tu vas voir ça !
J’ai ramassé la roulette de Wartenberg, ce qui avait toujours été mon plan mais il n’avait pas besoin de le savoir. Le laisser croire qu’il était responsable de son calvaire était bien plus marrant.
Je me suis assise à côté de lui.
— Tu sais quelle est la plus grande faiblesse des hommes ?
— Les femmes ?
— Non ! Nous sommes votre plus grande force au contraire ! Votre faiblesse c’est votre plaisir. Vous ne savez pas y résister.
J’ai posé la roulette à la base de sa verge, entre les barreaux et je l’ai lentement faite remonter jusqu’au gland. Après toute cette douleur elle a provoqué chez lui une poussée de plaisir totalement inappropriée.
En quelques minutes de ce traitement il était devenu hystérique, ses pieds pédalaient dans le vide, ses mains s’agrippaient au rebord de la chaise longue comme s’il allait en tomber. J’étais pliée de rire. Il faut dire que de mon autre main je m’amusais à pincer ses tétons.
Au milieu de tous ces cris il a dit :
Je ne vais pas pouvoir tenir. Pitié maitresse, je n’en peux plus !
— La douleur n’était pas si mal ?
— Oui ! La douleur, s’il vous plait maitresse.
— Humm. Non.
Il devait sentir son sexe se contracter en se préparant à éjecter ce qu’il croyait nécessaire sur son torse. Il y a un côté ridicule lorsqu’un homme ne peut pas retenir son plaisir et qu’il jouit sur lui. Ejaculer sous la douleur, ou plutôt son mélange avec du plaisir et une expérience intense pour eux
Je me posais vraiment la question : après Chouchou allais-je soumettre Chétif à l’humiliation de l’éjaculation inopportune ?
Il avait été sage donc il méritait quelque part une récompense. D’un autre côté il était tôt. J’allais continuer et voir où cela allait nous mener.
Dit que tu n’es qu’un vilain garçon qui a besoin de l’autorité d’une femme.
— Oui, oui, oui, je suis un vilain garçon. J’ai besoin de vous maitresse.
J’ai arrêté la roulette, il a semblé soulagé tout en étant déçu.
J’ai repris la cravache pour lui administrer encore quelques coups. Pour son plus grand malheur je me suis mise à l’alterner avec le retour de la roulette sur son sexe. Il n’arrêtait pas de répéter qu’il était un mauvais garçon et qu’il avait besoin de discipline. Il n’arrivait plus à suivre entre plaisir et douleur. J’étais aux anges.
— Dis que tu es trop faible pour être un bon soumis et je te laisse tranquille. Dis que tu es faible et pathétique et que tu ne mérites que les places les plus ingrates et c’est bon.
Il a serré les dents, il ne voulait pas avouer sa faiblesse. J’ai intensifié l’action de la roulette sur son gland. Il a fini par hurler :
— Je suis faible !
De manière quasi-synchronisé il a déchargé sur son torse.
Après avoir ricané un bon coup je me suis approchée de ses oreilles pour lui murmurer :
— Tu vois, je gagne toujours. Et toi tu ne fais que perdre.
De l’index j’ai séché une larme qui avait coulé sur sa joue.
Je n’étais pas mécontente, il avait beau avoir joui seul j’avais partagé son émotion. C’était satisfaisant, en tout cas mon envie d’être violente s’était dissipée.
Je lui ai mis une claque sur les fesses.
— Tu as une nouvelle dette à mon égard. Quelques semaines d’esclavage supplémentaire vont être nécessaire pour la payer.
Il a murmuré.
— Merci, maitresse. Je suis votre redevable.

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4 réflexions sur « Week-end avec 3 soumis juin 2014 #45 : la revanche de la cravache »

  1. Bonjour Mademoiselle Émilie. Comme d’habitude un excellent récit pour votre blog. Ce n’est pas pour vous flatter, mais votre plume est réellement l’une des meilleures que l’on trouve sur le sujet. D’ailleurs, c’est l’une des meilleures que l’on trouve d’une manière générale. Vous avez vraiment du style, les descriptions sont fines et détaillées, on s’y croirait ! Vous pourriez devenir auteur professionnelle, si cette profession faisait encore recette… Et quelle mémoire ! Un an après les faits, se souvenir de petits détails de la sorte ! Ce doit être une chose féminine, les cerveaux des hommes n’étant pas faits pour tant d’efficacité ! 😀

    1. Bonjour et merci 🙂
      Je prends les compliments avec d’autant de plaisir qu’ils viennent d’une personne qui a un blog sympa 🙂 Et quelques textes que j’ai pu croiser sur d’autres sites si je ne m’abuse.

      Il est vrai que si le métier d’auteur érotique existait pour de vrai nous aurions des textes de bien meilleur qualité 🙁

      Ma mémoire n’y est pour rien, pendant le week-end j’avais pris des notes et je ne fais que capitaliser dessus.

  2. Mademoiselle Emilie ce post est incroyable vraiment on s’y croirait c’est à la fois éprouvant et tellement excitant. j’en suis tout retourné. Vous avez un talant certain. Quelle plume et quel précision dans la description. Il faut vraiment que j’expérimente le combo douleur et douceur ou douleur et plaisir mélangé. En tout cas en vous lisant ça à l’air explosif. Merci beaucoup Mademoiselle pour ce moment de pur bonheur.

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