Week-end juin 2014 # 51 : la danse des soumis heureux

Hello 🙂
Après quelques semaines d’absence pour cause de surcharge soudaine de travail – les joies de certaines professions … – je me suis enfin remise à l’écriture. J’espère que je ne vous ai pas trop manqué et que je n’ai pas trop perdu la main entre-temps. Nous allons vite le savoir.
Bonne lecture !


Si vous arrivez ici sans avoir lu les parties précédentes je vous conseille de commencer à partir du chapitre n°48 qui marque le début de l’action en cours (Ou reprendre depuis le sommaire).


Précédemment : après avoir infligé une dizaine de minutes d’immobilisation dans une position douloureuse à 2 de mes soumis j’avais enchainé avec un petit jeu dégradant. Le but était qu’ils se résignent à l’idée qu’à mes pieds ils étaient impuissants. C’est donc aveuglés, entravés et sous les coups de cravache qu’ils ont dû gigoter à même le sol pour ramper jusqu’au centre de la pièce. Le tout accompagné, comme à mon habitude, par un torrent de moqueries pour rajouter à l’humiliation.
Pour les récompenser de leur docilité je leur avais ensuite accordé à chacun un petit quelque chose, Chouchou avait eu le droit de m’embrasser le bout des chaussures pendant que je m’occupais de Chétif de la façon qu’il préférait, c’est-à-dire avec violence.


Après quelques minutes à frapper Chétif j’ai parcouru des yeux les marques de cravache éparpillées sur son corps. J’étais plutôt satisfaite de ma prestation, lui aussi semblait heureux, en tout cas à ce que je voyais. Selon les apparences nous expérimentions tout deux les effets secondaires des émotions fortes, celles qui prennent aux tripes rendant les joues rouges et le souffle court. En tout cas moi j’étais fébrile, voir un homme encaisser les coups sans broncher juste parce que je l’ai décidé est toujours un plaisir immense. Un tel dévouement ne peut signifier qu’une chose, à ses yeux je suis si précieuse que souffrir en devient négligeable. J’en ai de la chance d’être désirée de la sorte.
Parfois j’ai l’impression de faire payer le droit de lécher mes semelles bien trop cher. Je me rassure en me disant que si c’était vraiment le cas je n’aurais jamais autant de candidats se bousculant au portillon. En fait je crois que je pourrais être plus exigeante encore, une mauvaise nouvelle pour ceux qui suivront.
Un tremblement a parcouru le corps de Chétif, un contrecoup de la punition, de manière symétrique il m’a fait vibrer.
Machinalement j’ai caressé le bout de la cravache, le cuir était si doux au toucher. Je ne sais pas si c’était mon imagination ou la réalité mais je pouvais sentir la chaleur sous mes doigts, un peu comme de l’électricité statique. La cravache semblait être le vecteur d’un transfert émotionnel entre moi et mon soumis, lui arrachant sa force pour me la donner.
Pour éviter de trop sombrer dans le plaisir j’ai détourné le regard. Par terre Chouchou continuait d’embrasser le bout de mes chaussures avec passion, lui aussi passait un bon moment. À côté de lui le Chiot semblait plus mal à l’aise. Pour avoir goutté à ma cravache il savait à quel point elle pouvait faire mal et me voir distribuer les coups sans compter le faisait trembler comme une feuille. J’ai repoussé Chouchou et je me suis approchée du Chiot pour le rassurer.
— Toi je n’aurais jamais à te punir comme ça pas vrai ? Tu seras toujours un bon toutou sans que j’ai à hausser le ton. Même si tu es idiot tu as au moins compris qu’il est moins douloureux de m’obéir que de faire le fier.
En réponse il a aboyé timidement. Je lui ai souri avec bienveillance et je me suis retournée vers les deux autres soumis :
— Pas comme ces deux imbéciles. Même s’ils vont quand même recevoir des caresses… Mais d’un autre type. Le type qui fera du bien à leur attitude. Et qui me défoulera.
Une annonce pleine de promesses s’il en est. Je me suis approché d’eux et j’ai défait les sangles qui les entravaient. D’un geste vif j’ai également retiré le bandeau qu’ils avaient sur les yeux.
Après tout ce temps dans l’obscurité le retour à la lumière les a ébloui et ils ont plissé les yeux pendant quelques instants. Malgré l’inconfort ils se sont forcés à lever le regard vers moi, trop curieux de découvrir quelle tenue je portais. J’ai dû leur apparaitre comme une silhouette nimbée de lumière les surplombant, une sorte de vision divine. J’avais pris une posture assez arrogante et plutôt fière, ce qui contrastait avec mon état d’esprit réel. Au fond de moi j’étais plus inquiète, j’ai toujours peur de décevoir mes soumis.
Ils ont eu l’air d’apprécier ce qui m’a rassuré.
Avec autorité j’ai dit :
— Mettez-vous à genoux, cuisses écartées et mains sur la tête.
Le Chiot est allé les rejoindre, je l’ai retenu par le collier.
— Non, pas toi. Toi tu restes à mes pieds.
Sans tenter de résister il s’est couché sur le sol. J’ai fait quelques pas puis j’ai dit sur un ton solennel :
— Les garçons, votre part du contrat était de me servir comme il se devait pendant une journée. En échange de quoi je vous avais promis une soirée bien plus axée sur vos préférences.
N’étant pas nés de la dernière pluie ils ont dû penser « mais comme nous ne nous sommes pas bien comporté vous n’allez pas le faire. Comme c’est inattendu ! ». J’insiste souvent auprès de mes soumis sur le fait que je ne suis pas une prestataire de service de domination à leur avantage. Je dois tout autant, si ce n’est plus, tirer des avantages de la relation. Ce qui ne pose pas de problèmes à la plupart d’entre eux, au contraire, ils adorent les pestes capricieuses les privant de récompense sur un coup de tête, cela rajoute un côté risqué à la relation. Surtout que souvent il y a ce que je dis et ce que je fais, je prétends les punir alors que je leur inflige leur supplice préféré. Au-delà du jeu de rôle ils comprennent vite qu’il n’est jamais dans leur intérêt d’interférer avec mes plans, même s’ils semblent étranges et contraire à l’éthique.
Pour les prendre par surprise j’ai continué en disant :
— Et comme vous avez tenu votre parole je vais tenir la mienne…
Ils ont levé la tête, j’avais capté leur attention. Dans un moment de faiblesse allais-je leur donner satisfaction pendant toute une soirée ? C’était trop beau pour être vrai. Ils ont presque retenu leur souffle.
— J’ai donc fait une liste de vos préférences communes. À ma grande surprise cela a été plus facile que prévu. Vous aimez tous une seule chose… Et la même… Me faire plaisir.
J’avais un grand sourire, eux aussi, celui des bons perdants. Quelque part ils étaient presque soulagé de voir que je n’avais pas changé et que je n’avais pas renoncé à abuser d’eux sans vergogne. Pour les soumis il est rassurant d’avoir une dominante prévisible cela leur donne l’impression de maitriser un peu la relation.
De toute façon il était préférable que j’agisse de la sorte, une orgie de plaisir est moins plaisante s’ils ont l’impression que je me fais arnaquer. La notion d’abus est aussi importante dans mon fantasme qu’elle l’est dans le leur. Une dominante qui agirait de manière démocratique ne les satisferait pas.
Bien entendu derrière il y a un lien de confiance qui s’est établi. Ils savent que s’ils me donnent ce que je veux ils auront ce qu’ils veulent, et ce que je veux c’est être un dictateur égocentrique donc ils font avec.
J’ai poursuivi.
— Et je vous suis reconnaissante d’accorder autant d’intérêt à mon plaisir.
D’une manière exagérément arrogante j’ai passé une main dans mes cheveux en rajoutant :
— Même si je comprends que l’on ne puisse pas résister à l’envie de vouloir satisfaire quelqu’un d’aussi extraordinaire que moi.
J’ai ricané, il fallait voir cette bande de lâches baisser la tête pour éviter de se faire prendre à sourire. Mes soumis sont condamnés à acquiescer sous peine de se voir priver de la jouissance tant attendue. Il est toujours amusant de me comporter comme la dernière des provocatrices et de les voir rester passifs par couardise.
Comme plus aucun n’était en cage j’ai également pu observer « leurs envies » gagner en volume sous mes moqueries. La liberté était si proche, ma sensation de pouvoir en a été renforcée.
J’ai continué avec arrogance :
— Pour vous récompenser de votre comportement à peu près acceptable, en tout cas pour des mâles, je vais, exceptionnellement, céder à vos exigences et vous accorder, généreusement, le droit de me divertir toute la soirée. Heureux ?
J’étais plutôt satisfaite de la situation, non seulement je tordais la situation à mon avantage mais surtout j’allais les forcer à me remercier pour ça. Mon côté sadique en frissonnait d’avance.
Chouchou s’est précipité pour répondre :
— Tout à fait maitresse. Rien ne nous plait plus que de vous servir. Il faudrait être idiot pour vouloir autre chose.
Avec sarcasme j’ai répondu :
— Justement. Idiotie et masculinité vont souvent de paire. Surtout chez certains…
J’ai regardé Chétif en biais. Chouchou a répondu :
— Mais nous ne sommes pas n’importe quels hommes, maitresse, nous avons eu la chance de bénéficier de votre bienveillante éducation. Et même si notre stupidité n’est plus à démontrer nous en avons forcément retenu des bribes.
J’ai gloussé, il en faisait des tonnes, s’en était risible. D’un autre côté son attitude était compréhensible puisqu’il venait tout juste d’avoir un aperçu de sa récompense. Le gout du cuir devait encore enflammer ses lèvres et son esprit ne pouvait qu’être obsédé par ce qui pouvait suivre. Il devait imaginer le contact râpeux de mes semelles sur sa langue et le gout de mes cuissardes envahissant sa bouche, une perspective propre à motiver n’importe quel fétichiste à traverser les pires humiliations avec zèle. Ironiquement il ne faisait que me conforter dans ma politique de rationnement. Face à des hommes si demandeurs je ne pouvais qu’abuser de mon principal argument de négociation.
Je leur ai demandé :
— Donc c’est décidé ? Je peux faire de vous tout ce que je veux ce soir et ça comptera comme votre récompense ? N’hésitez pas à me contredire si vous n’êtes pas d’accord. C’est votre récompense après tout il faut qu’elle vous plaise …
À la manière dont je faisais battre la cravache dans ma paume je pense qu’ils avaient parfaitement compris le sous-entendu. De toute façon je ne me faisais pas de soucis, j’étais certaine qu’ils allaient acquiescer, lorsque nous somme en personnage il ne faut jamais me contrarier, c’est mauvais pour la santé, mes soumis l’apprennent vite.
Chouchou a répondu en choisissant ses mots :
— Vous divertir est un privilège maitresse. Un privilège que nous n’échangerions contre rien au monde.
Je lui ai répondu :
— Si seulement. Et toi mon petit Chiot tu en penses quoi ?
Il a répondu d’un joyeux :
— Ouaf !
Je me suis penchée vers lui et je lui ai pincé les joues.
— Mais oui c’est vrai, tu es trop bête pour savoir ce que tu veux. Heureux sont les imbéciles.
Il a apprécié le geste même s’il a eu l’air un peu gêné que je lui parle de la sorte devant des témoins. Difficile d’assumer le fantasme de se voir traiter comme un débile par une femme moqueuse.
En me relevant je lui ai mis une gifle sans raison particulière. Il ne s’est pas plaint. Distribuer des claques aléatoires est une habitude que j’ai, je ne la contrôle pas vraiment. Lorsque j’ai un soumis à genoux devant moi j’ai les mains qui me démangent, curieux phénomène.
J’ai fini mon tour des soumis en regardant Chétif, il semblait moins motivé que les deux autres, c’était peut-être la fatigue due à la série à la cravache qu’il venait de se prendre. Ce qui n’était pas une excuse valable selon mes critères, une punition est toujours méritée et ne peut servir d’excuse à une nouvelle bêtise.
Je lui ai demandé :
— Et toi ? Es-tu d’accord ? Prêt à accepter que ta récompense pour une journée d’efforts soit de me divertir ?
Il a répondu avec légèreté :
— Oui maitresse. En espérant que vos désirs correspondront à mes envies.
Je crois qu’il voulait faire de l’humour. Parfois je l’accepte, parfois pas. C’est à double tranchant. Je l’ai regardé froidement :
— Et sinon ?
Il s’est dépêché de répondre :
— Sinon vous passerez en priorité, bien entendu. Toujours.
J’ai croisé les bras.
— En priorité ? Tu veux dire que dans un second temps je serais obligée de faire ce que tu veux ?
Il a été gêné. En théorie le BDSM fonctionne sur cette doctrine mais il est dangereux de le revendiquer en pleine séance alors que nous sommes dans nos rôles. Il a bredouillé :
— Non, bien sûr que non maitresse. Je voulais juste dire « en priorité ». Mais si ça peut faire coup double ça serait encore mieux. Si jamais mes envies correspondaient à ce que vous voulez. Sinon tant pis pour moi. Je n’ai aucune légitimité pour vous imposer quoi que ce soit.
J’ai émis un grognement peu convaincu.
— J’ai l’impression que mes envies sont justement en train de s’éloigner des tiennes. C’est tout ce que tu as gagné…
Puis, reprenant sur un ton plus taquin je me suis penchée en mettant les mains sur les genoux :
— Sais-tu ce qui me mettrait dans de bonnes dispositions ?
Il a été surpris par ce changement brutal d’attitude. Je pouvais lire dans ses yeux la question qui résonnait dans sa tête « Où veut-elle en venir ? Ça ne présage rien de bon ». Il ne serait pas marrant d’être soumis si la dominante n’était pas un peu folle sur les bords.
— Euh, non maitresse. Mais je suis prêt à tout faire pour que ce soit le cas.
J’ai soupiré en levant les yeux.
— Ça je m’en doute. Et c’était une question rhétorique. Je n’attendais pas de réponse. Qu’est-ce que tu peux être bête… Bref, je disais donc, ce qui me mettrait de bonne humeur c’est que toi et Chouchou vous me fassiez la danse des soumis heureux.
Ils ont fait une grimace, ils détestent ce jeu et c’est peu de le dire, une raison suffisante pour me le faire adorer. Il consiste à leur faire interpréter une petite chansonnette ridicule accompagnée d’une danse des plus grotesques. Un peu comme dans un spectacle de maternelle ils doivent agiter les mains avec les doigts écartés en sautant en rythme d’un pied sur l’autre et en tournant sur eux-mêmes de temps en temps. Le tout bien évidemment agrémenté d’un large sourire niais.
En soit c’est déjà hilarant mais ce que j’adore plus que tout c’est leur regard, ou plutôt son évolution. Au début il exprime leur frustration contenue, mes soumis n’aiment pas mais ils obéissent. Après quelques danses leur regard devient implorant, mes soumis seraient prêts à tout pour obtenir la permission d’arrêter. Vous pouvez voir toute leur dignité quitter leur corps petit à petit. Une bonne façon de leur apprendre qui est la patronne dans la pièce.
Avec les soumis ayant le plus de mal à rentrer dans le rôle je m’amuse parfois à pousser le jeu plus loin en les travestissant de façon sexy et en leur faisant interpréter une chorégraphie explicite. L’effet sur leur attitude est bénéfique vous n’avez pas idée.
J’ai battu des cils en prenant une voix enfantine :
— Pour me faire plaisir …
Chouchou a répondu avec philosophie :
— Vous savez qu’on ne peut rien vous refuser, maitresse.
J’ai souri. Que j’aime tenir en respect les hommes d’un battement de cils. Je me suis reculée pour me laisser tomber en arrière dans le canapé. Une fois assise bien confortablement j’ai fait signe au Chiot de venir à mes pieds, ce qu’il a fait en se dandinant, il était vraiment adorable. Lorsqu’il a été à portée je lui ai mis une claque sur les fesses, la tentation avait été trop grande.
J’ai tapé des mains à l’intention des deux autres :
— Je vous regarde.
Ils se sont mis à faire les premiers mouvements et à chantonner sur un air connu « Voici venu le temps des larmes et des pleurs. Dans le monde des soumis c’est tous les jours leur fête. C’est le pays joyeux des dominas cruelles et des soumis obéissants. Oui c’est un paradis. La la la la… » vous voyez le genre. Même s’ils manquaient de conviction j’en pleurais déjà de rire. J’ai beau régulièrement mettre leur sexe sous mes semelles c’est dans des moments tels que celui-ci que j’ai vraiment l’impression de les castrer.
Pourtant ce jeu n’est pas si négatif, certains soumis ont des scrupules à vivre pleinement leurs fantasmes donc, dans notre intérêt mutuel, je dois leur apprendre à lâcher prise et à obéir sans réfléchir. Tout le monde y trouve son compte lorsqu’ils apprennent à sortir de leur zone de confort sur un claquement de doigts.
Depuis le canapé j’agitais ma cravache comme une chef d’orchestre donnant le rythme. Une façon de plus de leur montrer que j’étais la marionnettiste qui les contrôlait. Entre 2 gloussements je leur ai fait remarquer :
— Qu’est-ce que vous allez l’air viril comme ça ! Oh que oui ! Je ne vous regarderai plus jamais pareil…
Ils ont baissé la tête en rougissant. J’ai dit au Chiot :
— J’ai des talents de mise en scène, tu ne trouves pas ?
Effrayé par la perspective d’être obligé de les rejoindre s’il me contredisait il a préféré hocher la tête rapidement pour acquiescer. Même déguisé en chien à mes pieds il se sentait moins humilié que les deux autres. Il fallait voir la crainte dans ses yeux, c’était excitant au possible. En réalité il n’avait pas à s’inquiéter mon intention n’était pas de le faire participer, pas à ce jeu en tout cas, j’avais d’autres idées plus adaptées à son profil en tête.
— J’avais aussi créé une version personnelle du ballet « casse-noisettes ». Mais ça n’a pas pris. D’après les critiques mon interprétation était trop littérale. Foutaises. C’était surtout trop avant-gardiste pour des gens aussi limités. Il y avait de la variété, avec les pieds, les poings. Les cris des soumis prenaient vraiment aux tripes, c’était fascinant. En les triant par tessiture on pouvait interpréter une vraie symphonie.
Le chiot était perplexe, il ne savait pas si j’étais sérieuse ou si je plaisantais. Plutôt où était le fond de vérité et où commençait l’exagération. En tout cas m’imaginer en castratrice ne le laissait pas insensible.
— Il faudra que je remonte cette pièce un de ces jours. Et tu n’auras qu’à croiser les pattes pour avoir le rôle principal… Tu sais à quel point je peux être sévère lorsque ce qui m’appartient me déçoit…
Il a baissé la tête en poussant un petit gémissement attendrissant. J’ai jeté un coup d’oeil aux deux autres soumis, ils dansaient toujours. Ne pouvant retenir un ricanement je leur ai lancé :
— Vous avez vraiment l’air malin comme ça… Si vous aviez un peu de dignité vous arrêteriez… Mais vu que vous n’avez pas votre mot à dire vous allez recommencer depuis le début jusqu’à ce que ce soit parfait.
J’ai agité ma cravache sans quitter le canapé.
— Hop, hop ! On recommence.
Il fallait voir la frustration dans leur regard. Loin de me dissuader cette attitude m’avait donné envie de les pousser à bout. Ils se sont donc remis à danser et chanter.
J’ai de nouveau regardé le Chiot, il semblait fasciné par l’oscillation en rythme de mes pieds, il était comme hypnotisé. Lorsqu’il a remarqué qu’il s’était fait prendre en flagrant délit il a rougi de honte.
Je lui ai dit :
— Un vrai chien n’aurait pas hésité à venir frotter sa tête contre mes jambes pour profiter de leur douceur. Tu as encore des progrès à faire.
Il m’a regardé avec interrogation, il n’arrivait pas à décider si j’étais sérieuse ou si je plaisantais. À ses yeux donner des coups de tête dans mes jambes semblait une épreuve inimaginable. Pourtant il voyait bien le comportement canin en question.
Il a essayé d’approcher timidement la tête de mes jambes. Nous étions à quelques centimètres l’un de l’autre et pourtant il semblait y avoir une paroi invisible qui nous séparait. Il avait l’habitude de regarder le corps féminin, par contre le toucher était une autre histoire.
Sans rien dire je l’ai fait mettre sur le dos et je me suis servi de son torse comme d’un paillasson que j’aurais piétiné gentiment. Il a semblé apprécier sentir mes semelles glisser sur sa peau. De mon côté ce qui m’excitait le plus c’était d’imaginer Chouchou être vert de jalousie. Lorsque j’ai plusieurs soumis cela m’amuse de donner un traitement de faveur à l’un d’eux, sans raison, juste pour les énerver.
J’ai décalé un pied sur le visage du Chiot pour lui frotter les joues.
— Ça c’est mon petit chiot domestique rien qu’à moi. Mais oui.
Il était tellement dans son élément qu’il se tortillait joyeusement sur le sol comme si plus rien n’importait. J’ai presque eu des scrupules à arrêter. Mais je n’avais pas le choix, il n’est pas sain d’abuser des bonnes choses au début d’une soirée. Par expérience je sais que trop de luxure rend les soumis inutiles, hors j’avais des plans spécifiques pour mon petit Chiot et j’avais besoin qu’il soit réactif.
Lentement j’ai fait glisser un pied sur sa gorge pendant que l’autre se positionnait sur son sexe. La situation était désormais composée d’un mélange de stress et d’excitation. Un paradoxe qui allait le rendre malléable à souhait.
Je lui ai dit :
— Respire lentement. Je veux que tu répètes dans ta tête « aux pieds de ma maitresse je suis au paradis et je ne peux qu’être heureux » comme le ferait un vrai chien. À la seconde où tu arrêteras de le penser je te ferais vivre un enfer pour te rappeler la chance que tu avais. Et si tu veux un conseil, évite de te dire qu’il est impossible que je sache ce qui se trame dans ta petite tête. Certains ont essayé et y ont laissé la peau de leur fesses.
Menace inutile, si ce n’est pour dramatiser l’ambiance, puisqu’il ne semblait pas avoir la moindre velléité de résistance. Au contraire il avait plutôt des étoiles dans les yeux, et il n’était pas le seul. Pour éviter de laisser mes envies prendre le dessus j’ai tourné la tête vers les deux autres soumis, ils attendaient immobiles et l’air un peu benêt en nous regardant. Je leur ai crié :
— Qui vous a dit de vous arrêter ?
Après avoir sursauté ils se sont remis à danser.
— Et c’est quoi ces têtes d’enterrement ? Ça ne vous rend pas euphorique de me divertir ? On dirait que je vous torture …
J’ai gloussé, c’était un peu le cas.
— Vous préféreriez que je vous fasse votre fête ? Que je vous envoie vous coucher avec les fesses rouges dès maintenant ?
Ils ont répondu :
Non, maitresse.
— Alors mettez-y du coeur ! Là j’ai l’impression d’avoir affaire à des gamins capricieux incapable de voir la chance qu’ils ont.
Du pied j’ai fait quelques caresses sur le torse du Chiot.
— Désolé mon grand mais je vais devoir aller m’occuper de ces deux idiots.
Une bonne excuse pour interrompre les caresses avant qu’elles n’aillent trop loin. Il a semblé déçu, on peut le comprendre. Je ne sais pas s’il avait déjà accepté le fait que je ne recommencerai pas avant la fin de la soirée. Cette parenthèse n’avait été qu’une sorte d’« échantillon gratuit » pour le prendre au piège.
Je l’ai fait se décaler et je me suis levée. Les battements de cravache dans ma paume se sont intensifiés. Ils ont eu un soudain regain d’énergie.
Je leur ai dit :
— Alors comme ça on me force à me lever ? J’étais trop bien dans mon canapé à jouer avec le Chiot, vous étiez jaloux ?
Ils ont baissé la tête pour éviter de me regarder.
— Désormais vous avez toute mon attention. J’espère que vous êtes fier de vous…
Je leur ai mis à chacun un coup de cravache sur les fesses.
— Pas très en rythme tout ça. Vous savez ce que cela veut dire ? Vous allez encore recommencer depuis le début et je vais vous aider en battant le tempo.
Je n’avais pas besoin de préciser que j’allais le faire sur leurs fesses et avec la cravache.
Ils ont repris depuis le début en essayant de bien faire mais ma présence les déconcentrait. À chaque fois que je sortais de leur champ de vision ils se mettaient à louper des mesures. Sans parler des coups de cravache qui tombaient aléatoirement et qui les faisaient sursauter. Plus ils faisaient d’erreurs et plus la distribution des coups s’accélérait, c’était sans fin, la situation ne pouvait qu’empirer. Surtout que je rajoutais des critères en permanence « Plus hauts les sauts », « Je veux voir vos bourses virevolter avec grâce sinon je les ferais valser à ma façon… ». Après ça se retrouver allongé sur le sol à mes pieds passerait pour des vacances de rêve !
Les menaces se sont enchainées :
— Si vous n’y mettez pas de bonne volonté je sens que je vais organiser un week-end entier sur ce thème. Vous serez mes petites ballerines en tutu rose alignant les pointes et les exercices de souplesse. Le tout sous la surveillance cinglante de ma cravache est-il besoin de le préciser ? C’est ce que vous voulez ?
Chouchou a répondu :
— Non maitresse.
— Alors du nerf !
Je me suis éloignée de quelques pas pour les regarder danser en ricanant. J’avais un large sourire moqueur. Je pense qu’ils ont regretté les coups de cravache, ils étaient moins humiliants.
Après un dernier tour de danse je les ai fait s’arrêter.
— Je ne vous sens pas très chaud. Il y a un malaise quelque part ? Vous préférez que je me fâche.
Chouchou a répondu :
— Non madame. Il fallait juste qu’on se remette dans le bain. Mais ça va mieux maintenant.
J’ai hoché la tête.
— C’est vrai, c’est ma faute, je n’aurais jamais dû vous autoriser une pause après le repas. Je suis trop gentille avec vous et votre mauvaise nature en abuse. La prochaine fois nous ferons du non-stop vous ne viendrez pas râler.
Chétif a répondu plutôt intéressé :
— Comme il vous plaira, maitresse.
Je me suis approchée de lui.
— Ce n’est pas ce qui me plait qui importe, c’est ce qui est nécessaire. Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-mêmes si vous vous faites punir. Tout est mérité. Et ce n’est que fortuit que cela m’amuse.
Je lui ai adressé un large sourire hypocrite. Il a hoché la tête.
— Je subirais tout ce qu’il y aura à subir maitresse.
Je me suis arrêtée face à lui.
— Tu penses avoir les couilles pour subir tout ce que je veux ?
Il a répondu avec un sourire provocateur :
— Oui maitresse.
— À vraiment ?
Sans me laisser démonter je me suis approchée de lui pour lui murmurer quelque chose à l’oreille.
— Tu sais très bien qu’à chaque fois ça fini mal lorsque tu te comportes comme ça. Pourquoi t’entêtes-tu à essayer ?
Alors qu’il allait répondre j’ai profité pour lui mettre un coup de genoux dans les parties. Ça a eu l’air de faire mal. Sous la surprise il s’est plié en deux. J’ai appuyé sur ses épaules pour qu’il comprenne que je voulais qu’il se mette à genoux. Du pied je lui ai fait écarter les cuisses en disant d’un ton sec :
— Il me semblait avoir dit « mains sur la tête » tout à l’heure.
Il a fait une grimace et les a enlevé de devant son sexe. J’ai fait mine de faire prendre de l’élan à mon pied en visant son entrejambe.
— Tu disais quoi déjà ?
Il a répondu les dents serrées :
— Je suis le sexe faible maitresse, je ne serais jamais à la hauteur de vos demandes.
— Je préfère ça. Pendant un instant j’ai cru qu’il restait encore une once de fierté masculine dans tes couilles. Tu sais ce que je pense à ce propos ?
— Oui, maitresse. La fierté masculine est une maladie qu’il faut exterminer en frappant à la source du problème jusqu’à disparition complète.
— C’est ça. Relève-toi.
Il l’a fait en grognant de douleur. Je suis passée à Chouchou. Il a fait la tête « pourquoi moi » typique des soumis qui voudraient rester comme des éléments de décor. J’adore regarder un mec dans les yeux et le voir intimidé. Parfois j’en abuse mais c’est si bon.
Je lui ai relevé le menton.
— Et toi ? Tu es dans la période du mois où tes hormones te travaillent ?
Il a fait non de la tête.
— Non, maitresse. J’ai conscient de ma place vis-à-vis de votre supériorité.
Je lui ai mis une tape sur la joue et je me suis éloignée.
— Si ces messieurs ont fini leurs caprices nous allons pouvoir commencer. Enfin. Dommage que ça ne soit pas dans de bonnes conditions. Ça aurait été trop vous demander de respecter vos engagements sans râler ? Parce que moi je fais des efforts, j’ai préparé tout plein de jeux amusants pour ce soir. Tout ce que vous aviez à faire c’est me mettre de bonne humeur. Mais même ça vous arrivez à le rater.
J’ai soupiré d’exaspération, ils ont baissé les yeux de honte.
J’ai ramassé une pile de cartes format A5 sur une des tables et je l’ai séparée en trois tas que j’ai posés près du canapé.
— Sur chacune de ces cartes un jeu est décrit. J’ai fait 3 tas pour l’adapter à vos préférences. Vous voyez comme je suis prévenante ? Prenez-en de la graine.
Ils n’ont rien dit.
— Le tas rose est pour Chouchou, pour relever son côté viril. Le rouge est pour Chétif.
Je me suis penchée pour gratter la nuque du Chiot.
— Et celui avec un os dessiné est pour qui ? Et oui, c’est pour toi !
Je me suis redressée.
— Cela va de vos pires angoisses jusqu’à la permission de jouir. Et oui, il y a une carte « jouissance » dans chaque paquet ! Nous allons voir si vous avez de la chance ce soir ou si ça va être comme à la naissance et que vous terminez encore dans le camp des perdants… Qui veut commencer ?

La suite par ici…


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4 réflexions sur « Week-end juin 2014 # 51 : la danse des soumis heureux »

  1. Très contente de lire la suite.
    Et le jeu avec les cartes m’intrigue.
    En espérant que vous soyez moins surchargée et que vous ayez du temps pour vous.

    1. J’ai hésité à couper plus tôt pour ne pas parler des cartes avant la prochaine partie, j’avais peur que vous vous mettiez à imaginer des trucs géniaux et que je vous déçoive après. Nous verrons bien.

  2. Bonjour,Melle Emilie .
    Je me demande quel rapport y a t’il avec avec la castration des hommes qui participent a la fête dans le culte de Cybèle en dehors du rite de castration rituelle dans le mythe populaire ?
    Serait ce pour se purifier des abus sexuels ?

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