Dressage d’un débutant #3 : préparation

Sommaire

Après quelques minutes je m’étais enfin calmée, je reprenais le dessus sur mes émotions. Pour me changer les idées j’essayais différentes tenues, je devrais plutôt dire que je violais mon dressing pour être plus honnête vu le champ de bataille qui en résultait sur mon lit. C’est l’éternelle question matinale : qui vais-je être aujourd’hui ? Ne vous méprenez pas, je suis fière de ce que je suis, de mes différences, de mes spécificités. Je n’essaye pas de me cacher, simplement j’ai plusieurs personnes dans ma tête et selon les jours l’une prédomine sur l’autre. J’allais rencontrer pour la première fois un nouveau soumis potentiel, il fallait que je fasse forte impression dès les premières secondes. À ce moment-là je portais une robe blanche à motifs imprimés noirs. Le haut en cœur croisé, une ceinture foncée assortie et la jupe flottante jusqu’aux genoux. Très loin de la vision de la dominatrice à demie-nue en cuir et latex. Très girl next door, c’est mon style, J’aime ancrer ma domination dans le quotidien, comme si elle était ordinaire ou banale. Après tout 3 à 6 % de la population est sadomasochiste (selon que l’on adopte une définition plus ou moins restrictive), ce n’est pas exceptionnel. A chaque fois que je suis dans un amphi à la fac j’essaye de deviner qui penche du même bord que moi, parmi les centaines de personnes il doit bien y en avoir une poignée. Désolé pour les clichés mais je ne suis pas une dominatrice frustrée et agressive. De qui je me moque, à ce moment-là j’étais complètement frustrée et agressive vu ce que je venais de faire mais je n’en étais pas fière et ce n’était pas mon état normal. Je ne hais pas fondamentalement les hommes, j’aime juste les pousser à bout, c’est marrant. Contrairement aux apparences je ne passe pas mon temps à leur hurler dessus pour un rien, d’ailleurs c’est mauvais pour les rides de crier. Un petit jeu sadique est souvent plus efficace qu’un cri pour rectifier un comportement et c’est tellement plus amusant. J’aime jouer les jeunes filles espiègles, les pestes. Je mets un point d’honneur à être ferme, exigeante, intransigeante, sévère tout ce que vous voulez mais surtout pas injuste. Il ne faudrait pas s’arrêter à une vision extérieure, si je punis ou insulte un soumis cela ne veut pas dire que je n’ai pas de respect pour lui, juste que cela fait partie du jeu. C’est une forme d’amour vache qu’il est parfois dur d’appréhender. Il est vrai que ce n’est pas tout le monde qui est capable de quitter son petit confort bourgeois pour aborder des pratiques plus intenses. Peu de gens osent s’éloigner de la normalité pour vivre des expériences plus violentes. C’est pourtant salutaire pour décharger tout ce que nous pouvons intérioriser dans notre vie sociale quotidienne. Le BDSM est excessif par nature, c’est ça qui est bon. Pour en revenir à ma robe, une tenue plus ordinaire permet aussi de rester plus longtemps dans la tête du soumis. Il pensera à moi à chaque fois qu’il croisera une jeune femme dans le même style et ce n’est pas rien de surgir à l’improviste dans l’esprit de son soumis, c’est une forme de possession très intime. Tant que faire ce peut j’essaye d’apporter un soin tout particulier aux détails, je fais tout cela par passion non pour choquer. Il est évident que je ne peux me résoudre à adopter le rôle d’une jeune femme faible et fragile comme le voudrait la norme sociale. A moins bien sûr que j’en ai besoin pour piéger une proie ou pour humilier davantage un soumis. Se faire battre par une fillette et d’autant plus ridicule. C’est dommage que l’imaginaire collectif ne tolère au grand maximum que les féministes rebelles brassant de l’air, il ne laisse pas de de place pour les femmes maniant la cravache pour de vrai. Selon certain(e)s je serais une victime des fantasmes masculins, je ne ferais que me conformer à un rôle qu’ils me dictent. Je suis d’accord que c’est le cas pour les femmes dominant à demie-nue mais ce n’est pas ce que je fais. Quand un homme domine une femme, façon 50 Shades of Grey, le grand public trouve ça sexy et intriguant, presque normal en tout cas tendance. Quand c’est une femme qui prend le pouvoir c’est scandaleux. Du puritanisme à géométrie variable. Je ne me fais pas de soucis tout viendra en son temps. Remettre en cause un certain ordre de la société ne va pas se faire du jour au lendemain, il faut être réaliste. Pour en revenir à l’idée de départ, croyez-moi sur parole les hommes ne m’imposent rien et j’y trouve mon compte.
En jetant un chemisier recalé sur le lit je suis dit que j’avais bien de la chance de ne pas avoir à tout repasser et re-ranger. Mon soumis à demeure vit très bien le fait de se voir attribuer ces corvées-là. Tout le monde est content, je n’ai pas à faire attention au désordre que je peux mettre et il est heureux de passer derrière en se rendant utile. C’est dommage pour les autres femmes, beaucoup rêvent d’avoir un larbin pour les décharger de leurs corvées, ignorant que certains hommes seraient plus que volontaires pour les soulager. J’étais plutôt satisfaite de mon choix vestimentaire. J’ai ouvert la boite où je range mes bijoux, j’en ai sorti une paire de boucles d’oreilles et un collier. Il ne faut pas sous-estimer l’effet des accessoires sur les soumis. Un pendentif peut avoir un côté hypnotisant. Un soumis a souvent du mal à nous regarder dans les yeux, lui proposer un autre point de focalisation peut le soulager. Je me suis arrêtée un instant, une de mes brosses à cheveux était posée sur la commode. Une de celles dont je me sers pour administrer des fessées en travers de mes genoux. Je ne sais pas pourquoi mais elle m’attirait. J’avais envie de la prendre en main, machinalement j’ai effleuré son dos. Je ne sais pas vraiment si c’était l’envie de l’administrer ou de la recevoir, l’envie de puissance ou l’expiation d’un sentiment de culpabilité. Il y a beaucoup de pensées contradictoires dans ma tête. La séance du jour allait me faire du bien, je n’aurai pas dû mettre un frein à mes désirs pendant mes révisions. J’étais quelque peu en transe. En reprenant mes esprits j’ai claqué des doigts en direction de mon esclave domestique.
– Vas me chercher des talons qui vont bien avec ça.
– Bien, merci maitresse.
Ce qu’il y a de bien avec les fétichistes c’est qu’ils sont doués pour trouver les paires de chaussures s’accordant le mieux avec la situation. Enfin la plupart, comme le dit l’expression « les goûts et les couleurs …».Vous pouvez peut-être penser que je l’exploite mais il a vécu cet ordre comme une récompense. Un fétichiste aime avoir en main des escarpins et je fais en sorte de le lui permettre que très rarement pour en augmenter l’intensité. J’ai eu une dernière hésitation : collants opaques ou transparents ? J’ai opté pour le deuxième, il faut savoir suivre son instinct. J’ai tourné sur moi-même pour me regarder sous tous les angles pendant que mon esclave revenait avec différents choix de talons. Le jeune homme que j’allais voir dans quelques minutes était un débutant, difficile d’anticiper ce qu’il préférerait. Je n’aime pas les novices, ils sont bien gentils mais ils ne savent pas ce qu’ils veulent, ils avancent, ils reculent lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ont vu trop grand. J’ai des fantasmes moi aussi, j’aime avoir le contrôle de la situation et les débutants ont tendance à me reprendre ce pouvoir lorsqu’ils prennent peur. C’est désagréable et cela me frustre, ce n’était pas le jour pour jouer avec nerfs. Je préfère m’amuser avec des personnes qui savent ce qu’elles veulent et qui sont fixées sur leurs envies et leurs limites. Il est rare que j’accepte des débutants mais dans le cadre d’une soirée de parrainage j’avais consenti à la charge de l’introduire dans le monde du BDSM. J’avais accepté au départ en trainant les pieds, j’avais cédé par reconnaissance envers des personnes qui m’avaient elles-mêmes guidé lors de mes premiers pas. Désormais j’étais excitée comme une puce, j’avais pleins d’idées en tête, j’allais avoir un soumis vierge de toute impression à modeler comme je le voulais. J’ai attrapé le carnet qui me sert à noter mes idées et mes scénarios. À la page du séquencier du jour j’avais intercalé l’impression annotée des emails que nous avions échangés. Parmi les différentes options qui m’étaient proposées je ne sais pas ce qui m’avais fait pencher pour lui, appelez ça l’instinct ou le coup de cœur. Il était loin d’être parfait. Il avait cette arrogance des débutants qui pensent être les meilleurs soumis ayant jamais existé. Ils n’ont pas encore pris leur premier coup de cravache mais nous assurent qu’ils sont endurant et qu’ils n’ont presque pas de limites. Sur ce point j’avais la ferme intention de le mater assez rapidement. Il allait vite craindre mes colères quoi qu’il en dise. Je trouvais ça presque attachant cette façon de vouloir se donner sans savoir à quoi il s’exposait. Un jeune étudiant modèle, du type qui a toujours fait ce que papa-maman attendait, un manque certain d’indépendance. Quelqu’un de motivé mais qui passait à côté de beaucoup de choses de la vie. Un soumis ayant conscience de son potentiel, un peu prétentieux mais c’est un autre point que j’avais l’intention de rectifier. J’estimais qu’avec une motivation adéquate il serait capable de faire de grandes choses. Une sorte de matière brute que j’allais pouvoir modeler à ma guise. Vous pouvez trouver ce petit introverti banal mais il m’avait séduite. Je me voyais prendre du plaisir à le faire progresser. Ne croyez pas cependant que j’allais être maternelle avec lui, j’étais et je suis toujours une psychopathe patentée. S’il avait oublié ce que cela faisait de pleurer il allait vite s’en rappeler. Encore une fois il ne faut pas se méprendre sur mes intentions, j’avais du respect pour lui. Nous sommes d’une génération de paresseux accro aux plaisirs faciles et immédiats, voire mêmes aux plaisirs désincarnés, virtuels. Tout ce que n’est pas le BDSM. Il faut un sacré cran pour oser sauter le pas. Il recherchait du challenge, à s’épanouir dans la difficulté. À ce titre il avait toute ma considération pour essayer. Surtout que je ne me souviens pas vous avoir donné une des prémisses de la relation, tout cela était dans le cadre d’une soirée de parrainage. Autrement dit sa première expérience serait dans un cadre public (initié il va s’en dire), loin de l’intimité et du confort d’une relation à deux. Je pense que c’était davantage de l’inconscience que du courage mais j’appréciais son effort. C’était peut-être parce qu’il me ressemblait, en miroir, moi aussi j’ai eu ma phase où je bravadais un peu. Je me souviens de mes débuts, mon angoisse face à ce monde nouveau, mon manque de repères et ces personnes qui m’ont aidé. J’ai refermé mon carnet, j’allais bien m’occuper de lui ne vous en inquiétez pas.

Dressage d’un débutant #2 : quelques gifles pour me détendre

Sommaire de l’histoire.

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Nous avons échangé un regard. Il devait deviner ce qui se passait dans ma tête et essayait de me faire comprendre que ça ne le dérangerait pas plus que ça. Au contraire il semblait volontaire pour avoir mal, pour décharger ses envies en pleurant un bon coup. Il avait probablement envie d’exploser et la douleur était un palliatif acceptable. La seule chose qui le retenait de me supplier était qu’il ne voulait pas me retirer le plaisir de faire comme si je le lui imposais. Il me connaissait, j’aime que les soumis restent à leur place. Personne n’est dupe sur la réalité des choses mais j’aime que l’on maintienne l’illusion qu’ils subissent tout ce que je leur impose sans qu’ils aient le moindre mot à dire. Machinalement je me mordillais les lèvres, j’ai des tics comme ça quand je suis en train d’imaginer faire souffrir un soumis. Il faut savoir me lire. Il y a beaucoup de communication non-verbale entre un soumis et sa dominatrice. Ce n’est pas la partie la plus évidente à maitriser mais cela est nécessaire à une relation fonctionnelle. En sortant de ma torpeur j’ai fermement attrapé mon esclave par l’oreille pour le trainer au salon en prenant ma tasse de thé au passage.
– Viens par ici. Pour une fois tu vas servir à quelque chose.
Je l’ai lâché au milieu du salon, j’ai continué sur ma lancée en écartant légèrement les meubles autour de lui.
– À genoux, les mains coincées sous tes jambes.
Position classique pour empêcher les mains du soumis de se balader et d’aller frotter là où je lui ferais mal. Si j’inflige une douleur ce n’est pas pour laisser le soumis la faire disparaître en se massant. J’avais envie de commencer à le frapper mais je me suis contenue encore quelques instants. J’aime le regard des soumis juste avant que ça tombe, ils essayent de se faire tout petit en espérant que ça arrangera les choses. Leur angoisse leur fait baisser les yeux mais en même temps ils sont curieux de savoir quand est-ce que cela va commencer, ils veulent un contact visuel avec moi pour essayer de deviner à quelle sauce ils vont être mangés. Ils sont tiraillés entre ces deux envies incompatibles et je n’ai que rarement tendance à abréger l’angoisse de cette attente. J’ai pris tout mon temps pour finir mon thé, en silence, avant de m’approcher de lui.
– Ça ne te dérange pas que je me défoule un peu sur toi ? Tu n’as rien fait de mal mais j’en ai juste envie.
Il a semblé un peu surpris par ma demande.
– J’ai promis d’être à votre entière disposition maitresse. Je savais ce que je faisais vous n’avez pas besoin de demander ma permission pour faire quoi que ce soit.
Alors même que sa réponse était bonne j’ai répondu très sèchement.
– Arrêtes un peu de jouer au bon soumis ça m’énerve.
Une paire de gifle est partie. Elle m’a fait du bien. Ces petits picotements le long de mes doigts, les traces rouges sur les joues du soumis marquant mon pouvoir. Je sais qu’après une gifle la sensation de pression de la main reste imprimée pendant quelques instants, les joues sont lourdes, elles picotent. J’imaginais la sensation de chaleur qu’il pouvait avoir, l’envie de se frotter les joues mais l’absence de permission de le faire. C’est tellement bon d’imaginer le soumis souffrir intérieurement, de se projeter dans sa tête pour apprécier ce qu’on peut lui faire subir. Je l’ai attrapé par le menton, la position de sa tête n’était pas mauvaise mais je voulais insister sur le fait que ce n’était que le début. Il fallait que je l’empêche de baisser les yeux, je voulais qu’il voie ma main arriver à chaque fois, qu’il puisse anticiper l’impact et qu’il se contraigne à rester immobile par peur des conséquences. Ce n’est pas tant faire mal qui me plait que le fait de savoir que le soumis s’y résigne. Frapper un soumis entravé ne m’amuse pas tant que ça, je préfère qu’il reste immobile de lui-même. J’ai eu un sourire sadique en coin.
– Chut, chut. Restes sage et ça passera avant que tu n’aies le temps de réellement souffrir. À moins que je n’en décide autrement. Tu sais qu’il m’arrive d’être un peu … ‘capricieuse’, et tu sais que j’ai tous les droits sur toi pas vrai ?
– Oui, maitresse.
J’ai relâché son menton pour me remettre à distance idéale pour frapper. Cette fois ce sont 4 gifles qui sont parties, 2 de chaque côté. Je suis polie la plupart du temps mais la seule chose que j’aurais eu envie de dire à ce moment c’était « putain, qu’est-ce que ça fait du bien ». J’exultais, après des semaines de calme c’était un défouloir salutaire, j’aurai du me le permettre plus tôt.
– Çà fait circuler le sang pas vrai.
Il n’a pas répondu, il devait encore être un peu sonné par les coups, c’est que ça déstabilise les gifles. Je lui ai collé une nouvelle série puis j’ai fait quelques pas le temps de le laisser reprendre ses esprits. J’avais envie de sautiller sur place. J’ai un autre tic moins visible lorsque je prends du plaisir, je fais bouger mes orteils, j’ai comme un besoin de les contracter et de les étirer. Vraiment bizarre. Loin de me calmer cette séance de gifles était en train de m’exciter encore plus. Je suis revenue vers lui. Je lui ai tendue la main, il l’a prise pour l’embrasser avec tendresse, un doigt après l’autre. Le symbole était fort, il était en train de remercier la main qui l’avait puni. J’avais les ongles parfaitement manucurés et vernis d’un rose pastel, pour lui l’effet érotique n’en était que décuplé. Il vénérait d’une manière quasi-fétichiste ce symbole de pouvoir féminin.
– Merci, maitresse. Vous êtes trop gentille je ne pourrais jamais assez vous remercier. Vous êtes parfaite.
En abusant des superlatifs il m’encourageait à aller plus loin. Réellement c’était stupide, il ne faut jamais, mais vraiment jamais faire ça. Il ne faut surtout pas me stimuler davantage quand je suis dans cet état. Je crois que lui aussi avait du mal à se contrôler, une très mauvaise combinaison. D’un geste de la main je l’ai repoussé.
– Tu n’es qu’un sale pervers en plus. Tu ne peux même pas t’empêcher d’aimer ça.
Je ne suis pas sûre que ma phrase s’adressait uniquement à lui. Je suis allé faire quelques pas, je ne tenais vraiment plus en place. Après quelques soupirs je suis revenue vers lui pour examiner ses joues, je les ai pincées, les étirants pour constater les lignes de changements de couleur. Mine de rien la trace de mes doigts commençait à s’imprimer de manière moins éphémère sur sa peau. Il faut dire que je n’y allais pas de main morte. J’ai remarqué une marque un peu différente  à l’emplacement d’un des doigts, plus foncée. Erreur stupide j’avais oublié d’enlever une de mes bagues avant de le gifler. Je n’étais pas très fière de moi, c’était une faute de débutante. J’aurai pu le griffer et le blesser inutilement, le visage est une zone fragile où une marque peut rapidement devenir permanente. Il n’avait rien dit, pourtant il avait du la sentir, ce n’est pas le genre de détail qu’il est possible de rater lorsque l’on se prend une série de gifles. Il avait dû estimer que ce petit surplus de douleur n’était rien face à ce qu’il risquait à me tirer de ma transe. Ce n’est pas un comportement que j’encourage, quand je mets le soumis dans une situation qui lui fait inutilement mal il faut qu’il le dise. Je me souviens d’un qui n’avait pas osé me signaler que sa main était dans une position douloureuse alors qu’il était en train de se prendre une fessée en travers de ses genoux. Il avait un peu glissé et le poids de son corps reposait sur son poignet. Il a eu mal pendant au moins 15 minutes après, et je ne parle pas de la raclée qu’il s’est ramassé pour s’être tu. J’aime faire mal pas blesser.
– Tu n’aurais pas pu me dire que j’avais une bague ! Qui est-ce qui m’a fichu un abruti pareil. Tu crois que tu mérites d’être à mon service après ça ?
– Je n’ai pas le droit de m’opposer à la douleur que vous voulez m’infliger maitresse.
– Ne me réponds pas comme ça. Tu te souviens de ce qui arrive aux insolents ou tu l’as déjà oublié ? Tu sais très bien à quoi je fais allusion. Tu veux avoir mal c’est ça ? Ok, je te suis.
J’ai posé nerveusement ma bague sur la table la plus proche avant de revenir vers lui. Sans un mot supplémentaire il s’est ramassé 4 gifles à la suite sur la même joue. Fierté ou pas il ne pouvait plus dissimuler que cela lui faisait mal. Il n’a pas redressé la tête immédiatement. Il était resté sonné dans la position que les gifles lui avaient fait prendre. Il grimaçait, ses yeux commençaient à s’humidifier mécaniquement. Je ne me suis pas laissée apitoyer pour autant.
– Tends l’autre côté.
À contrecoeur il a tourné rapidement la tête pour dévoiler son autre joue. Il savait à quoi il s’exposait s’il n’obtempérait pas ou même s’il tardait trop à obéir. J’aime avoir cet effet sur les soumis, quand ils craignent davantage la désobéissance que la douleur immédiate. Quand je les ai suffisamment en main au point qu’ils obéissent mécaniquement sans même penser aux conséquences que cela peut avoir pour leur propre confort. J’ai fait subir à son autre joue le même traitement.
– Crois-moi ce n’est que le début. Je vais t’apprendre à ne pas me signaler quand je risque de te blesser.
Les soumis trouvent systématiquement que se faire punir pour une erreur que j’ai commise est totalement injuste mais, même en étant de mauvaise foi, ils ne peuvent que reconnaître qu’ils en ont été les complices silencieux. Il n’y avait pas à tergiverser, il avait senti la bague et était resté muet. Il avait sa part de responsabilité point final. Bon d’accord, c’était totalement ma faute, c’est moi qui aurais mérité une série de baffes. Je ne vois même pas pourquoi j’essaye de contre-argumenter. Voilà pourquoi je dois mieux maitriser mes envies, je ne dois pas me laisser gouverner par des pulsions qui me font négliger la sécurité du soumis.
J’ai encore fait quelques pas le temps de me désengourdir les doigts. La douleur que les gifles entrainaient de mon côté me faisait du bien. On oublie souvent que la main est également une zone sensible et que gifler entraine une douleur partagée pour les deux partenaires. Ce n’était pas un problème, j’avais envie de sentir sa peau contre la mienne, un contact brutal, vif et intense. Je suis complètement accro à ce genre de sensation. Je me suis passé la main dans les cheveux, un autre tic que j’ai lorsque je prends du plaisir. Je suis repartie dans une nouvelle série, un mélange de coups superposés et de séries de chaque côté. C’est toujours plus difficile d’encaisser lorsqu’il n’est pas possible de savoir où tombera la prochaine claque. Au total une bonne dizaine, peut-être même vingt gifles enchainées. Je crois que cette fois-ci j’étais calmée, en tout cas lui était sonné. J’ai soupiré, ce n’était pas un orgasme mais ça faisait du bien. Un supplice court mais intense et bien appliqué, c’est ce qu’il fallait pour me défouler. Un jeu qui nous a fait battre le cœur et nous a coupé le souffle autant à lui qu’à moi. Je lui ai tendu ma main pour qu’il la ré-embrasse. Je l’ai laissé me remercier jusqu’à ce qu’il reprenne complètement ses esprits.
J’ai inspecté mon travail sur ses joues, j’étais plutôt satisfaite du résultat. Il ne faisait plus le malin, il avait conscience d’avoir été légèrement insolent et le regrettait. Un bon esclave n’aime pas décevoir sa maitresse, ils ont une très grande sensibilité à la culpabilité. Je me suis penchée pour lui faire un bisou de chaque côté. Après tout il s’était laissé faire pour mon plaisir. Il n’avait pas vraiment fait quelque chose de mal, en tout cas rien pour mériter un tel traitement. Je pouvais au moins être reconnaissante. Les soumis sont d’autant plus sensibles aux mots gentils qu’ils sont rares. En recevoir un d’une dominatrice exigeante est un véritable exploit dont un soumis peut être fier.
Ses joues devaient être dans un état assez paradoxal entre la douleur infligée par mes mains et la douceur de mes lèvres. La douceur est toujours plus intense après la douleur. Une dominatrice doit savoir jongler entre la douleur et le plaisir pour faire avancer ses soumis. Mes joues aussi devaient être rouges sous le coup de l’émotion, je ne me suis jamais demandée si les soumis le remarquaient. En tout cas je ressentais une certaine chaleur au visage. Je suis retournée dans ma chambre arborant un sourire satisfait, le laissant en plan sans permission de retourner vaquer à ses obligations. Je voulais qu’il en profite pour réfléchir à sa condition. J’ai fermé la porte derrière moi avant de m’y adosser, j’ai levé les yeux au plafond. J’en avais des vagues de frissons de plus en plus rapprochées. Je me suis assise par terre, mes jambes ne me tenaient plus. C’est tellement bon de jouer aux jeux que l’on aime.