Week-end avec 3 soumis juin 2014 #17 : échauffement sadique

Hello 🙂

Après les expérimentations de la semaine dernière je reviens sur du plus classique le temps d’intégrer les commentaires.

Le sommaire du récit est par ici.

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Après la déconvenue du jeu précédent j’avais plus que jamais besoin de me défouler et cela se voyait dans mon attitude. Je marchais d’un pas résolu vers la maison pour une bonne séance de douleur avec Chétif, au moins lui n’allait pas me décevoir. Je le connaissais depuis longtemps et il était régulier dans ses pratiques. Il marchait derrière moi en suivant mon rythme malgré la désagréable sensation d’être mené à l’abattoir, il était entrainé de force par mon élan, il avait trop peur de ma réaction si je me retournais et qu’il n’était plus là. Les soumis sont des créatures d’habitudes, ils ont une certaine tendance à l’inertie lorsque vient le moment de passer à l’acte, ils préfèrent que rien ne change et au moment de prendre une décision leur premier réflexe est de trouver un endroit où se cacher. Ils sont excités par la prise de risque et à jouer avec leurs limites ils en font parfois trop, c’est ce qui explique la quantité de lapins auquel nous autres dominas devons faire face. C’est en quelque sorte paradoxal, les soumis sont capables de se prendre des corrections magistrales, donc faire preuve d’un courage forçant l’admiration, et en même temps ils sont prêt à partir en courant avant même que nous commencions. L’appréhension est à double tranchant. Il ne s’agit pas d’une question d’expérience, c’était loin de la première fois que Chétif allait se prendre une dérouillée par une jeune femme sachant manier ses instruments, c’est davantage un trait de caractère des soumis, ils ne s’en débarrassent jamais vraiment.
Chétif savait bien qu’il était en sécurité et pourtant il était anxieux. Beaucoup de sentiments se bousculaient dans sa tête, la curiosité de ce que j’avais prévu pour lui, la détermination à tenir sa parole. Il était trop tard pour reculer et il avait peur de ne pas être à la hauteur de mes attentes et de me décevoir. Cette angoisse avait comme second effet de l’exciter, il repensa à sa chasteté imposée lorsque son début d’érection fut réprimé. Je n’étais pas de ces maitresses qui autorisent la prise de plaisir systématiquement, je suis de celles qui affament sexuellement leurs soumis pour accroitre leur pouvoir. Il eut un rictus à cette pensée, il était affamé de plaisir et tout ce qu’il gagnerait à reculer était de se faire languir encore plus longtemps.
Il n’est pas dur de faire obéir un homme il suffit de le tenir par la queue, c’est bien leur talon d’Achille.
Il frissonna de plaisir en se rappelant que je l’avais prévenu de me défouler sur lui et que cela ne pouvait dire qu’une chose, si je me sentais coupable après je l’autoriserais probablement à se masturber. Cette idée le revigora, la joie suprême l’attendait au bout du chemin il ne devait pas faire demi tour.
De mon côté j’étais pensive, je me demandais si j’avais bien réagi à l’incident « Chouchou ». Pour une telle crise il n’y avait pas si longtemps j’aurais piqué une colère monumentale, j’aurais cané mes trois soumis jusqu’aux premières gouttes de sang et je les aurais laissés plusieurs heures en immobilité forcée pour leur faire comprendre ma façon de penser.
À trop vouloir comprendre mes soumis je développais une certaine empathie pour eux, il est bien plus facile de les déshumaniser, de ne pas les individualiser. J’étais peut-être en train de tourner … gentille. J’ai eu des frissons rien qu’à penser à ce terme. Ne rigolez pas ! C’est un très grand danger pour une domina, la gentillesse est normalement une qualité sauf face à des soumis puisqu’ils en abusent. Nous devons être fermes ou nous nous faisons dévorer. Nous ne devons jamais rien laisser passer.
Chétif savait qu’il allait devoir marcher sur des oeufs mais son instinct et son expérience lui faisait dire qu’il était préférable de me désamorcer de suite. Lorsqu’une domina se met à douter d’elle-même elle n’est plus capable d’être ferme et cela rend les choses plus difficiles pour les soumis. De son point de vue je n’étais pas dans un état optimal. Il craignait que je ne sois pas d’humeur à jouer et que je le frappe sans conviction par devoir, ou que je sois tellement dans mes pensées que je le punisse sans l’humilier verbalement, ce qui est important dans son fantasme. Il aimait s’entendre dire qu’il était minable et pathétique pendant qu’il se faisait battre et cela nécessitait que mon esprit ne soit pas ailleurs.
Il sentait qu’il devait prendre la situation en main ce qui lui imposait d’agir de manière subtile. Il serait idéaliste de dire que nous autres dominas sommes imperméables à la manipulation par les soumis.
Sa marge de manoeuvre était faible, il ne pouvait pas m’engueuler pour me recadrer, les raisons étant évidentes. Il ne pouvait pas non plus faire des bêtises volontairement puisqu’il n’aurait fait que m’énerver davantage ce qui m’aurait incité à me défouler et ce n’était pas l’effet recherché. Il ne voulait pas de la douleur supplémentaire il voulait que je m’amuse à le provoquer. Il devait faire en sorte que j’arrête de douter de moi et que j’affirme haut et fort ma supériorité sur lui. Il devait me réconforter sans se montrer condescendant.
Prenez un instant pour essayer de planifier le chemin à parcourir. Comment auriez-vous remonté mon moral si vous aviez été à sa place ?
Je vous préviens sa solution a été du grand art, les mots sont un peu fort, il a fait quelques erreurs mais globalement je connais bien des soumis qui devraient s’inspirer de son attitude.
J’étais toujours pensive lorsque j’ai tenu la porte pour qu’il passe devant moi. Je fronçais les sourcils et j’avais le regard dans le vide. Il m’a tiré de mes pensées.
— Vous êtes plus jolie lorsque vous souriez maitresse.
— Oh ! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi !
Il a eu un sourire gêné. Il savait que me provoquer était nécessaire dans un premier temps pour que je focalise mon attention sur lui.
— Non, je voulais juste vous énerver un peu plus.
— Ça il n’y en a pas besoin.
Il a pris une inspiration le temps de rassembler suffisamment de courage pour continuer de jouer avec le feu.
— Vous ne devriez pas vous imposer tout ce souci. Vous simplifieriez la vie en étant un tout petit peu plus stricte avec nous.
J’ai tourné la tête pour le regarder et j’ai levé les yeux au plafond.
— J’ai tourné trop gentille je le savais.
Chétif a baissé les yeux en profitant pour laisser glisser ses yeux le long de mes courbes, la proximité d’une potentielle libération faisait ressortir ses pires réflexes masculins. Il marmonna.
— C’est une qualité de se préoccuper des autres.
— Alors pourquoi veux-tu que je sois plus stricte ?
Il a répondu, choisissant avec précaution ses mots.
— C’est à nous de vous faciliter la vie. Nous devons résoudre vos problèmes pas l’inverse. À être trop compréhensive vous vous laissez marcher sur les pieds. Nous avons peut-être besoin d’un rappel sur comment nous devons nous comporter en votre présence.
Il avait raison, si un soumis sait qu’en cas de désobéissance la punition est disproportionnée cela l’incite à la docilité. Une domina sévère n’a pas à forcer son attitude, il suffit que le soumis sache qu’elle est capable de colères noires pour le tenir en respect. Régulièrement les soumis doivent expérimenter ces phases de punition pour être remis sur le droit chemin.
Je le regardais froidement.
— Si tu veux de la fermeté tu vas en avoir.
Il frémit à cause de l’aura d’autorité que je venais de dégager. Il n’avait rien contre la complicité avec moi mais à ce moment précis voir cet autre aspect de ma personnalité l’a enflammé. Il avait terriblement envie de plaisir. Je me suis dirigée vers la caisse où j’avais rangé mes instruments, il s’est permis un autre commentaire pour capter mon attention.
— C’était simplement une observation. Je ne remets pas en cause vos décisions. Je pense que vous avez eu raison.
Sa réflexion a stimulé ma curiosité.
— De ?
— Lui laisser le temps de méditer sa faute.
J’étais rassurée de ne pas avoir été la seule à arriver à cette conclusion et j’étais curieuse de savoir le raisonnement qui l’avait mené à m’approuver.
— Comment peux-tu en être si sûr ?
Il a eu l’air embarrassé.
— Parce que ce n’est pas ce que j’aurais fait.
J’ai ricané. Je m’étais attendue, et j’aurais préféré, un autre type de raisonnement. J’ai répondu en souriant.
— Argument valide.
Chétif était content de son effet, il m’avait subtilement rappelé que j’étais une femme et que je ne pouvais pas avoir tort, que je ne devais pas perdre mon temps à douter de moi. J’aurais aimé avoir sa conviction. Surtout qu’il critiquait sa capacité à prendre des décisions censées et pourtant il venait d’en prendre une bonne. Les soumis pensent souvent à court-terme, j’en connais plus d’un qui aurait profité de mon manque de concentration pour abuser de ma gentillesse. Chétif avait préféré tenter de me remettre sur les rails en me réconfortant. Cela peut vous sembler dangereux à quelques minutes de se faire mettre au supplice et pourtant à long terme il venait de gagner des points. Il a répondu.
— Si j’ai réussi à vous faire sourire maitresse j’ai atteint mon but.
Je suis toujours gênée quand un soumis me prend en faute, je devais jouer mon rôle de déesse infaillible. Je me suis contenté de répondre.
— Il en faudra davantage pour m’apaiser.
Il est revenu à la charge.
— Vous auriez préféré une punition collective immédiate ?
J’ai soupiré.
— Peut-être.
— Alors pourquoi vous ne l’avez pas fait ?
Il a regretté sa phrase immédiatement, il avait fait bien attention à ne pas dépasser les limites pendant la discussion mais il venait d’avoir un moment d’inattention. Ma réaction ne s’est pas faite attendre. Je l’ai pointé du doigt.
— Non ! Je n’allais pas reporter mon plaisir plus longtemps ! Je veux te démonter et je le veux tout de suite ! Et si tu as bien raison sur un point c’est que désormais vous pouvez tous aller vous faire foutre avec vos problèmes. Il n’y a plus que moi qui compte !
Cette petite explosion m’a fait du bien même si je me suis sentie coupable. Tout comme lui quelques instants auparavant je ne me suis rendu compte trop tard que je venais d’en dire trop. Je venais de lui donner des infos sur ce que je pensais. En temps normal j’évite autant que possible de dire à un soumis que j’ai envie de jouer avec lui, c’est un argument de négociation fort qu’il pourrait retourner contre moi.
Je n’avais cependant pas à m’en faire, lorsque j’avais haussé le ton Chétif avait cessé de réfléchir, préférant se laisser envahir par une montée de désir. Il avait toujours aimé quand je lui parlais sèchement, c’était un signal préliminaire à la correction. Il aimait la discipline, il ne pouvait rien y faire, et cela impliquait des mises au point fermes.
Dans un deuxième temps cette sensation a été renforcée par le contenu même de ce que j’avais dit, j’avais préféré venir m’amuser avec lui plutôt que de punir les deux autres. Il se sentait désiré comme si une femme l’avait abordé dans la rue en le suppliant de coucher avec elle. Si ce n’est qu’il était masochiste et que ma proposition était bien plus intéressante de son point de vue.
— Et la punition collective ne vous aurez pas défoulé ?
Je n’ai pas répondu à sa question préférant glousser sarcastiquement. Il a insisté.
— Ils avaient mérité d’être puni sévèrement mais vous n’auriez pas été satisfaite parce que vous auriez dû retenir vos coups ? Parce que Chouchou n’est pas dans son état normal et que le Chiot est un débutant.
Il était en train de marcher sur une limite. J’étais très attentive, je me méprenais sur ses intentions. Il y avait une alarme qui s’était déclenchée dans ma tête, si Chétif voulait me faire du chantage à la libération, sous entendu qu’il était le seul disponible pour me satisfaire donc je devais accepter ses conditions, j’allais à contrecoeur renoncer au plaisir et l’enfermer quelques heures pour le laisser réfléchir. S’il essayait de négocier la moindre chose il y passait. J’ai répondu évasivement.
— Oui.
Il avait la tête des mauvais garçons sur le point de faire une bêtise.
— Vous pourriez m’infliger ce qu’ils ont mérité.
Je l’ai regardé en souriant et avec un brin de fierté. Un peu coupable d’avoir pu penser que soumis expérimenté ferait cette bêtise. J’ai répondu avec sarcasme.
— Tu veux te sacrifier pour eux ?
Il a rougi.
— Non pas pour eux.
J’ai haussé les sourcils en rigolant. Il se retenait de sourire de satisfaction, malgré quelques imprévus son plan se déroulait comme prévu. En répondant à moitié il m’offrait sur un plateau d’argent un peu de résistance pour tenter mon côté sadique, c’était un appât et j’étais irrésistiblement attirée.
— Tu m’en diras tant. Si ce n’est pas pour eux qui en tirerait avantage. ? Toi ?
Il rougissait à vu d’oeil.
— Non maitresse.
Je n’allais pas le lâcher, je voulais qu’il le dise et lui faisait exprès de faire durer le suspens.
— Alors pour qui ?
Il s’est résigné à avouer quand il a senti que j’avais arrêté de penser à mes soucis précédents.
— Pour vous maitresse. Si ça peut vous aider à vous sentir mieux. Je ne veux que ce qui est bon pour vous.
Il était trop mignon à confesser son envie de me plaire. Je suis comme tout le monde j’aime me sentir désirée, je gloussais comme une adolescente et j’allais jouer avec lui en réaction. J’allais être la maitresse castratrice comme il l’aimait. Pile le résultat qu’il avait recherché.
— Tu parles ! Jouer avec le feu te fait bander.
J’ai empoigné sa cage de chasteté.
— Ah non ! C’est vrai tu ne peux plus !
J’étais contente de lui, les soumis nous promettent souvent de se plier en 4 pour nous lorsqu’ils sont derrière leur écran et ce n’est que trop rarement qu’ils passent de la théorie à la pratique. J’aime les hommes qui veulent prendre soin de moi à n’importe quel prix, cela me valorise.
Chétif était content de l’effet qu’il avait provoqué. Il aimait me faire sourire, me rendre heureuse, cela lui faisait pousser des ailes. Surtout en sachant qu’il allait en être récompensé.
La situation était quelque peu surréaliste, je m’apprêtais à le battre sans pitié et nous plaisantions comme si rien n’était. Au contraire il faisait tout pour aggraver son supplice.
— Bref, trêve de bavardage il est temps de passer au plus amusant. Je te préviens je vais me défouler sur toi.
Les soumis masochistes sont autant fasciné que craintif face à ce genre d’affirmation. Surtout qu’il savait que le petit bout de femme que j’étais ne prononçait pas ces menaces à la légère. Il n’avait pas tant peur de la douleur que de la déception qu’il pourrait me causer à ne pas tenir la distance. Il se remotiva en se disant qu’il était prêt à tout pour satisfaire, quel qu’en soit le prix. J’étais l’autorité suprême et toutes mes envies devaient être comblées.
Il avait réussi à rallumer ce soupçon d’espièglerie dans mon regard qui l’empêchait de me refuser quoi que ce soit.
— Je me déshabille maitresse ?
— Oui.
Il mourrait d’envie de se débarrasser de cette robe ridicule, ce n’était pas son truc. Il le faisait parce que ça ne lui coutait rien et que ça me faisait plaisir mais sinon ça le laissait complètement froid. Il estimait qu’une robe était jolie uniquement lorsque portée par une femme, ne se rendant pas compte que c’était justement l’effet recherché : insister sur la perfection des femmes. Qu’il ne s’agissait pas simplement des vêtements mais de celle qui est dedans par opposition à lui. Après s’être rapidement mis nu il m’a regardé en attendant de nouveaux ordres. Il s’est rendu compte que j’attendais avec un certain sourire malicieux qu’il ait fini.
— Regarde ce que j’ai amené ? Qu’est-ce que tu en dis ?
J’avais à la main un instrument particulier, un fouet à lanière simple. Un instrument particulier qui me plait beaucoup, il a même son petit nom : le Red Snake. Une référence tant à ses couleurs rouges et noires qu’au résultat des morsures qu’il laisse sur le corps des soumis, de magnifiques lignes rouges. C’est un instrument que je n’utilise pas souvent, ne serait-ce que parce qu’il nécessite de l’espace, mais surtout parce qu’il est du genre qui fait hésiter les plus endurcis des masochistes.
Chétif sentait l’excitation monter en lui, il adorait ce type de moment, ou les détestait, en tout cas il en était fasciné. Il voyait venir la douleur mais ne luttait pas, il ne le pouvait pas, toute sa volonté semblait réduite à néant. Il était incapable de me dire « non », fasciné par l’étincelle que j’avais dans les yeux. J’étais comme une enfant devant ses cadeaux de Noël. Il ne se sentait pas la force morale de me refuser quoi que ce soit. Il était trop faible pour me résister.
Les personnes extérieures au monde BDSM pensent souvent que les dominatrices utilisent la violence pour mater les soumis, lui avait un autre ressenti, pour lui la douleur n’était que la conséquence indirecte de la satisfaction de sa maitresse. Il n’avait pas la sensation d’être une victime molestée, c’était un sacrifice auquel il consentait. Il était comme un père gâtant sa fille pour ne pas avoir à faire face à la déception sur son visage, prêt à assumer toutes les factures pour maintenir son sourire. C’était ça, il allait se laisser fouetter au premier sens du terme pour que je sois simplement heureuse. Pour mon plaisir il était prêt à être un jouet aux prises d’une enfant capricieuse.
Je lui ai tendu le fouet.
— Tu veux le toucher ?
Avec certains instruments j’ai une relation très physique, j’aime les toucher, il y a tout un plaisir à les maitriser. Ils semblent si inoffensifs au repos et se transforment en machines de torture dès que je le décide.
Je l’ai laissé parcourir des doigts le cuir rouge et noir tressé, en le voyant faire je me mordait les lèvres dans un rictus qui l’excitait de plus en plus. J’imaginais la douleur qu’il allait provoquer et je n’en pouvais plus.
— Qu’est-ce que tu en dis ?
Intimidé par l’instrument, il a bafouillé.
— Il a l’air efficace.
— Oh ça oui ! C’est plutôt cool non ? Aujourd’hui nous aurons des vraies larmes.
Il a répondu sarcastiquement.
— Super !
Je n’ai pas relevé son ironie j’étais trop hypnotisée par mon jouet. J’étais désormais toute guillerette, tous mes soucis semblaient s’être envolés.
— Avec lui pas possible de tricher. Tu ne pourras pas truquer les scores.
Chétif a répondu.
— Ce n’était pas mon intention.
— Ah bon ? Je croyais que c’était la mode.
— Seulement chez les faibles.
J’ai pouffé de rire.
— Mauvaise langue.
J’ai tendu le fouet entre mes mains.
— Tu veux que je te rabatte le caquet ?
Il déglutit, ne pouvant décrocher ses yeux de l’instrument.
— Ce que je veux n’a pas d’importance.
— Je ne comptais pas en tenir de compte de toute façon. Bon, assez parlé il est temps de passer à l’acte. Tu es prêt ou tu veux t’échauffer avant le plat de résistance ?
— Je ne serais pas contre une mise en condition maitresse.
Les soumis saisissent toujours l’opportunité de l’échauffement, ils pensent que tout effort préalable me fatiguera et que je serais moins sévère après. La vérité c’est que cela me permet à moi aussi de m’échauffer, ce n’est pas forcément un bon calcul.
— Tu n’as pas a en avoir honte. Ne t‘inquiètes pas je sais que les hommes sont faibles par nature. Pas vrai ?
Je l’ai provoqué du regard, je voulais voir s’il avait le courage de me contredire. Il a baissé les yeux avant de répondre.
— Oui maitresse.
Il était réticent prononcer une phrase complète alors même que son fantasme reposait sur ce concept. Ce genre de soumis veut être forcé à l’avouer.
— Oui quoi ?
— Oui je suis faible maitresse. Comme tout les hommes.
Savoir que me contredire signifiait le fouet tout de suite le rendait impuissant au plus au point. Je pouvais le piétiner autant que je le voulais il n’avait plus une once de virilité à m’opposer. Ce n’était d’ailleurs pas qu’un concept abstrait il tenait fortement à ce que je l’écrase.
— Je vois. Courageux jusqu’au moment de passer à l’acte.
J’ai posé le fouet tout en le laissant bien en vue.
— Une préférence pour l’échauffement ?
Il n’aimait pas ce genre de question, les choix le stressaient. Surtout que devoir choisir son supplice enlevait l’aspect « imposé par une femme ». Il n’a pas eu le temps d’y penser longtemps de toute façon, la question n’était que rhétorique, je n’attendais pas de réponse.
— Qu’est-ce que tu dis d’un peu de ceinture ?
— À vos ordres, maitresse.
Il s’est mis à genoux devant moi, relevant les fesses en prenant soin d’exposer ses bourses au cas où l’envie me prendrait de les mettre au supplice. C’était une proposition très alléchante mais j’avais envie de le piétiner, le mettre au supplice et ne rien lui épargner. Je voulais tester sa volonté, pas lui faire mal mais l’émasculer.
— Ne fais pas l’idiot, tu n’es pas un débutant. Tu sais ce qui va se passer, c’est dans l’ordre des choses, alors laisses-toi faire et ne résiste pas. Présentes-moi tes mains.
Il a tremblé en entendant la dernière partie de ma phrase. Il ne faisait plus le fier. Les mains sont non seulement sensibles aux coups mais surtout il savait que j’exigeais l’immobilité pendant le supplice.
Vous avez idée de la volonté qu’il faut déployer pour présenter ses mains aux coups d’une ceinture sans bouger ? C’est un rituel d’humiliation terrible. Le soumis doit prendre sur lui pour ne pas désobéir. Impossible de tricher. Je le mettais au défi de me prouver sa volonté de se soumettre.
J’adore voir les soumis humiliés de la sorte, se pliant volontairement au châtiment que j’ai décidé. Je me sens invincible lorsque je vois un soumis s’agenouiller et s’exposer à la douleur sur un seul ordre de ma part. Je ne me perçois plus comme une jeune femme vulnérable mais comme une dominante sans limite.
Lorsqu’il a exposé la paume de ses mains devant moi, comme en prière à la déesse que j’étais, j’en avais des frissons, j’avais envie d’abuser de ses faiblesses. C’était l’ivresse du pouvoir. J’étais excitée avant même le premier coup.
Il n’osait pas me regarder, j’étais trop intimidante. J’avais les pieds écartés pour tenir fermement ma position, le regard déterminé et la ceinture tendue entre mes mains, prête à claquer.
Comme il semblait craindre le premier coup j’ai décidé de le faire languir encore un peu. Je ne voulais pas lui faire mal, je voulais qu’il me supplie de le corriger. J’allais le provoquer jusqu’à ce que la douleur vienne s’abattre comme une délivrance. Il est facile de briser un soumis par la douleur mais c’est bien plus marrant par la voix.
— Je crois que tu as besoin d’être discipliné.
— Oui maitresse.
— À quel point ?
— Autant que possible.
J’ai pouffé de rire, s’il était dans la surenchère c’était que son excitation devait être à son comble. Je ressentais dans sa voix la douleur du plaisir bloqué et c’était loin de m’émouvoir, bien au contraire.
J’ai regretté de ne pas avoir mis des talons, j’aurais bien aimé les faire claquer sur le sol en tournant autour de lui. Je me suis dit que j’irais les chercher plus tard je ne pouvais pas m’éloigner de lui, il était comme un aimant. Je ne pouvais pas le laisser souffrir sans en profiter.
— Tu n’as pas l’air motivé.
— Si maitresse.
Je lui ai collé une gifle, lui faisant comprendre en un instant les règles de ce jeu improvisé.
— Ne contredit pas mon jugement, imbécile !
Pour la forme je lui en ai mis une deuxième. Il n’a rien dit, je l’ai relancé.
— Allez plus vite que ça ! Montres-moi à quel point tu as envie de te faire punir.
— S’il vous plait punissez-moi maitresse.
Il plissait les yeux, s’attendant à une nouvelle tarte, à la place je me suis moquée de lui.
— C’est ça ton maximum ?
J’ai gloussé.
— Tu es pathétique. Tu n’arrives même pas à avoir l’air minable correctement. Il y a un truc que tu sais bien faire ?
Il a réouvert les yeux pensant avoir évité la gifle cette fois-ci. Quel meilleur moment pour frapper par surprise ? Il allait devoir rentrer dans sa petite tête que j’étais déterminée à le briser et qu’il pouvait abandonner tout espoir de conserver sa fierté.
Les gifles sont un des moyens les plus usuels de conditionnement des soumis. Elles servent à les formater à penser comme il faut. Il faut qu’ils associent toute pensée un peu rebelle à la douleur de ma main sur leurs joues.
Il y a deux points importants lorsque vous vous lancez dans une série de gifles : la voix et l’intransigeance.
La voix tout d’abord pour l’humilier, lui poser des questions auxquelles il ne pourra pas répondre faute de pouvoir se concentrer. D’ailleurs petit jeu amusant, vous faites réciter aux soumis les tables de multiplications en leur mettant une gifle entre chaque opération. Très peu arrivent jusqu’à la table de 10. Surtout si vous les faites recommencer à zéro à chaque erreur. Je vous assure qu’ils voient rapidement des étoiles. Quel plaisir de leur asséner des « même un enfant de CP est capable de réciter ça ! », sûrement pas dans ces conditions. Le plus marrant c’est quand ils ne les connaissent pas, par exemple les tables de 6 ou 7. Beaucoup se trompent sur des 7 x 8, en tout cas hésitent avant de répondre ce qui me suffit pour justifier une double gifle pour refus de répondre. Je suis mauvaise quand j’y pense.
Cela permet aussi d’effectuer un contrôle sur l’état du soumis. Les gifles peuvent faire mal mais si le soumis est capable de parler c’est qu’il est capable de s’en prendre une autre. N’allez pas les mettre K.O. quand même !
Le second point pour réussir sa série de gifles est de faire preuve d’intransigeance. Les soumis ne doivent pas baisser les bras, ils doivent apprendre à persévérer malgré la douleur et pour y arriver vous ne devez pas les lâcher. Parfois ils semblent manquer d’imagination, comme dans ce que j’imposais à Chétif, ne vous y trompez pas ce n’est qu’une façade, un jeu de pouvoir auquel il ne faut pas céder. Je lui avais demandé de me supplier avec conviction de le punir et je ne devais pas abandonner l’idée. Ne vous inquiétez pas, après une bonne série de claques ils trouvent toujours l’inspiration, appelez ça la force du désespoir.
— Tant que tu ne seras pas capable de faire mieux je ne commencerais pas à te punir. Et ne pense même pas bouger sans permission.
— Pitié maitresse je vous en supplie, j’ai besoin d’être remis à ma place !
J’ai jugé qu’il était temps de jouer avec ses nerfs.
— Hummmmm ….. Non !
J’ai rigolé et il a souri en retour, je l’ai engueulé.
— Ça te fait rire ?
Je lui ai collé une autre paire de gifles.
— Tu peux essayer de trouver une faille mais je t’assure que le seul chemin pour te sortir de là est celui que je te montre.
Il a tenté une autre approche.
— Je ferais tout ce que vous me direz de faire en échange d’une correction maitresse.
— Non, toujours pas.
Une nouvelle gifle est partie.
— Tu te fatigueras avant moi. Dans le genre chieuse nous battons les hommes à plate couture.
J’ai laissé un silence pour voir sa réaction. Face à son inertie j’ai pris les devants.
— Eh !
Je l’ai giflé une nouvelle fois.
— Je dis une ânerie et tu ne la relèves pas ! Dis tout de suite que nous sommes des chieuses pour de vrai !
Pour éviter qu’il me rétorque que je lui avais interdit 5 minutes plus tôt de me contredire je lui ai mis une gifle préventive.
Encore étourdi il a répondu.
— Non maitresse les femmes sont parfaites en tout point.
J’ai décidé de le provoquer pour tester son état de résistance.
— Qui de nous deux est en train de faire un caprice là ?
Il a dégluti.
— C’est moi qui fais un caprice. En refusant de vous répondre.
Je m’amusais comme une petite folle. J’avais réussi à lui faire dire que c’était lui qui était en tort. C’est un peu le même plaisir que lorsqu’ils doivent me remercier après une correction. Ils sont si ridicules à exposer leur émasculation de la sorte.
— J’attends !
— Punissez-moi à la place de tous les hommes qui ont pu vous faire du mal. Nous avons une dette envers vous.
— C’est mieux mais …. non. Et soit rassuré, les hommes qui m’ont fait du mal ne sont techniquement plus des hommes ….
Je lui ai mis une nouvelle gifle, elle a été un peu plus faible mais ce n’était pas volontaire.
— Attends celle-là ne compte pas je la refais.
D’une main j’ai pris son visage pour le maintenir en place, j’ai senti la peau de sa joue frémir quand ma main a glissé contre elle, une réaction classique, un contact doux sur une zone sensibilisée est toujours agréable. Son regard était néanmoins attiré vers mon autre main, celle qui était prête à s’abattre. J’ai commencé mon mouvement avant de l’arrêter à quelques centimètres de sa joue.
— Non ! Ne te contracte pas !
J’ai recommencé, prenant gout à le tourmenter sans le frapper. Je faisais semblant de partir mais je m’arrêtais en rigolant avant l’impact. Pour les soumis ces moments sont terribles, ils sont suspendus à notre jugement sans avoir aucune chance de s’en sortir par eux-mêmes, la douleur finira par tomber mais ils ne savent pas quand.
Le plus important dans ce genre de jeu c’est de savoir s’arrêter, il ne faut pas qu’ils durent trop longtemps sinon les soumis finissent par en avoir marre. Entre 5 et 10 fausses gifles suffisent à le frustrer puis il faut recommencer à lui faire mal pour de vrai.
J’ai relâché son autre joue. Avant de passer à la ceinture j’allais le faire profiter d’un « grand final », histoire qu’il ne regrette pas la séquence de gifles. J’ai enchainé quelques gifles.
J’étais plutôt fière du résultat, ses joues étaient rouges et ses yeux larmoyaient. Il a soupiré, reprenant ses esprits après la dernière tarte que je lui avais mise, c’était une ouverture dans laquelle je me suis engouffrée pour me moquer de lui.
— Qu’est-ce qu’il y a mon gros bébé ? Tu veux te frotter les joues ? Tes mains sont si proches il suffirait d’un petit mouvement pour te délivrer. Ça te démange pas vrai ?
Il suffit d’interdire à une personne de bouger et de lui parler de démangeaisons pour que justement il en ait envie. J’adore la psychologie humaine, c’est comme si elle était conçue pour me permettre de tourmenter mes soumis. Me répondre a semblé être un effort important.
— La douleur est bonne pour mon éducation je ne dois pas chercher à la faire disparaitre.
— Tu as bien appris ta leçon. Voyons si tu es désormais capable de me supplier correctement.
— Pitié maitresse, je ne suis rien. Le seul espoir que j’ai d’être remis sur le bon chemin est que vous m’y mettiez par la force. Sans vous je n’ai aucun espoir d’être utile.
J’ai gloussé.
— Tu vois ce n’était pas si dur. Vu que tu sembles demandeur prépare tes mains elles vont recevoir leur dû.
— Merci maitresse.

Week-end avec 3 soumis juin 2014 #13 : frustration

Hello 🙂

J’ai finalement décidé de coller la partie manquante de la dernière fois au post d’aujourd’hui. Pour tout vous dire j’ai du mal à couper les parties en ce moment. J’ai rédigé le tout en un seul bloc et il est compliqué de trouver où interrompre l’action pour que chaque section ait son intérêt.

J’ai aussi un peu de retard dans mes relectures, lundi dernier j’ai commencé un nouveau jeu vidéo et j’ai tendance à être un peu trop « passionnée ». En 1 semaine j’ai accumulé une dizaine d’heure dessus (ce qui est beaucoup plus que ma normale), c’est autant de temps que je n’ai pas passé à écrire. Il faut dire que c’est un mélange entre de deux mes séries favorites, Professor Layton d’un côté et Phoenix Wright de l’autre. Ce sont des jeux d’enquêtes et d’énigmes. En temps normal lorsque je commence je ne peux plus m’arrêter alors lorsqu’ils font un crossover je ne peux que devenir dingue 😀 https://www.youtube.com/watch?v=fiJ7JwwlG6o
À cette vitesse je l’aurai bientôt fini.

Tant que j’y pense j’ai une question : dans cette phrase « Mon intention était de tester le respect d’une des obligations que je lui avais donné précédemment. » Je n’arrive pas à me décider sur « donné-donnée-données ».
L’antécédent du relatif « que » étant « Une des obligations » qui est avant il devrait y avoir accord en genre mais ça me semble bancal. Si quelqu’un a la réponse.

Bref retour à l’histoire. Pour un soumis jouer au chien n’est pas toujours facile, surtout s’il doit le faire nu et en plein air. Il n’est pas évident de gérer le froid. Heureusement il pouvait compter sur moi ! En dominante attentionnée que je suis j’allais l’aider à se réchauffer…. Je ne joue pas sur les mots ça allait effectivement chauffer 😛

Le sommaire est par ici.

J’ai regardé ma cravache avec un certain scepticisme.
— Je crois qu’elle ne suffira pas à suffisamment te réchauffer. Il serait plus prudent de viser plus gros. Qu’est-ce que tu en dis ?
Il semblait hésitant, craignant sans doute de s’enfoncer davantage. Il a émis quelques gémissements pour m’attendrir. Il ne se rendait pas encore compte qu’il commençait à s’exprimer naturellement d’une autre manière, en faisant varier son attitude, ses expressions, il compensait l’interdiction de parler. Vous pouvez leur infliger toutes les privations que vous voulez un soumis finira toujours par trouver son chemin. Il m’a finalement répondu avec un bien nommé « regard de chien battu ».
— Ouaf ?
Au-delà de la plaisanterie j’avais comme une irrésistible envie de le frapper, pas simplement de lui mettre quelques petits coups mais bien de me déchainer. Pendant son dressage j’avais ressenti une montée de puissance de mon égo qui avait entrainé à son tour un besoin de me lâcher physiquement. Je voulais quelque chose de bestial. Comment le justifier ? Il était sage depuis un moment je ne pouvais donc pas compter sur lui pour faire un faux pas suffisant à justifier de telles extrémités. Les soumis sont parfois si peu coopératifs. Il fallait que je trouve un prétexte pour lui faire sa fête, il fallait que ce soit crédible pour que même lui se résigne à trouver qu’une correction était opportune.
Une idée a germé dans ma tête, lorsqu’il s’agit de prendre en défaut un soumis j’ai tout un tas de plans plus sadiques les uns que les autres qui surgissent. Ça doit être un don.
— Suis-moi.
J’étais désormais joyeuse, pleine d’entrain à l’idée de me montrer plus maligne que lui. Nous sommes retournés voir les deux autres soumis. Ils étaient attachés aux poutres, toujours en train de subir un milking avec plug anal vibrant et un tuyau d’aspiration attaché à leur cage de chasteté. Ils semblaient très tendus, l’épreuve semblait les avoir épuisés. En arrivant à côté d’eux j’ai lancé.
— Alors les garçons, je vous ai manqué ?
Ils ont sursauté, ils étaient tellement dans leurs pensées qu’ils ne m’avaient pas entendu arriver. Mon retour a provoqué une poussée d’adrénaline, j’étais synonyme de libération, à moins qu’ils ne fassent un faux pas… Ils savaient que leur concentration devait être maximale pour que leur attitude ne cause pas un bonus. Comme tous les soumis après un supplice ils n’avaient qu’une envie, se jeter à mes pieds et me promettre qu’ils seraient sages désormais. J’ai coupé les vibrations des plugs puis j’ai inspecté les bocaux où étaient récupérés le résultat du milking.
— C’est pas mal tout ça. Qu’est-ce que tu en dis le Chiot ?
Mon intention était de tester le respect d’une des obligations que je lui avais données précédemment. Je lui avais dit que les chiens découvraient le monde en reniflant et je comptais bien qu’il l’ait oublié. J’étais excitée comme une puce (ça reste dans le thème) à l’idée de le punir, j’avais envie de le posséder. Je n’en pouvais plus d’attendre, je voulais ressentir les vibrations d’une bonne grosse lanière en cuir rebondissant sur la peau dans un claquement sonore, laissant derrière elle cette délicieuse couleur cramoisie que j’aime tant.
Il s’est approché, très mal à l’aise, je croisais les doigts pour qu’il ait oublié. J’essayais de me rassurer, c’était un homme, il ne pouvait pas spontanément mettre le nez au-dessus de bocaux remplis du sperme d’autres hommes pour les renifler. Je connais les soumis, il allait falloir que je me fâche, que je lui rappelle ses obligations, que je lui empoigne la tête pour le forcer et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu’au dernier moment j’ai voulu y croire, il ne faisait que s’approcher, il n’allait pas le faire, ce n’était pas possible.
Ma première réaction a été de nier la réalité, mes yeux me jouaient forcément un mauvais tour. Comment avait-il pu obéir sans que j’ai à le forcer ? Comment avait-il pu anticiper mes envies ? Si les soumis commencent à bien se comporter je n’ai plus de raison d’être. C’est impossible ! Je suis importante ! J’existe donc j’ai un but, une place. Le monde ne peut pas tourner sans moi ! Il ne doit pas. Un soumis ne peut pas être autonome, ce n’est pas naturel. C’est comme un poisson-volant, c’est un non-sens ! Ça ne devrait pas exister !
Je ne sais pas comment décrire cette sensation, lorsque vous avez l’impression que tout votre corps se craquèle et tombe en pièce de la manière la plus douloureuse possible.
J’ai dû user de toute ma volonté pour ne rien laisser transparaitre. Je ne pouvais rien faire c’était les règles du jeu. Quelle était l’imbécile qui avait posé ces règles ?
Je sais, c’était moi.
Je sentais l’agressivité monter, j’étais comme une enfant à qui on venait de prendre son jouet favori. Quelqu’un allait devoir payer. Il voulait bien se comporter ? Il allait voir de quel bois je me chauffais. J’imaginais déjà ce que j’allais lui faire et ce n’était pas joli-joli.
J’ai soupiré. Il fallait que je me change les esprits ou j’allais me mettre à pleurer.
J’ai arrêté l’aspiration et j’ai débranché les tuyaux branchés sur les cages de chasteté de mes soumis. Ils s’étaient retenus de pleurer pendant toute l’épreuve mais ils ont quand même laissés couler quelques larmes lorsqu’elle a pris fin. L’aspiration devait leur avoir donné des envies qui avaient été sévèrement réprimées par les cages, il y avait un côté tease and denial, les nerfs avaient été mis à rude épreuve. Quelques gouttes ont fini de couler sur le sol, je me suis dit que j’aurais pu les laisser encore un peu plus longtemps. Difficile de trouver le bon moment pour arrêter, il n’y a pas de jauge pour évaluer l’état de leur stock. J’ai regardé le Chiot.
— C’est fascinant tu ne trouves pas ? Il y a quelque chose de remarquable à être vidé de son désir sans orgasme. Le corps est satisfait sans que l’esprit ait sa carotte. C’est comme arracher une part de l’existence avec des pinces chauffées à blanc. Ça laisse un vide très douloureux.
J’essayais de me projeter dans leur tête pour nourrir mes envies avec leur souffrance. J’étais pensive, comme dans un état second.
— L’esprit attend désespérément le signal pour déclencher l’orgasme, il attend, attend mais rien ne vient.
J’ai relevé le menton de Chouchou pour le regarder dans les yeux.
— Si on y fait attention on peut l’entendre hurler : « où est passé mon plaisir ? ».
J’ai poursuivi en chuchotant.
— Il est confisqué et il le restera tant que j’en déciderais ainsi.
J’ai souri en me redressant.
— Il vient un moment où ce manque est tellement fort qu’ils sont prêt à supplier de la façon la plus pathétique qu’il soit pour un simple orgasme. Ça s’appelle tenir un homme par les couilles et c’est très efficace. Qui aurait cru qu’il serait si facile de vous affaiblir ?
J’ai mis une tape sur la joue de Chétif.
— Et puis s’il existe une alternative douloureuse pour te vider les couilles pourquoi choisir la voie du plaisir ? Tu as une idée mon grand ?
Il a pris une inspiration avant de me répondre, je crois qu’il aurait préféré un moment de calme pour reprendre ses esprits.
— La masturbation me fait plaisir, le milking vous fait plaisir. Je suis prêt à faire ce sacrifice pour vous maitresse.
J’ai gloussé puis j’ai répondu sur un ton sarcastique.
— Je suis flattée. Tu attends quelque chose en retour de ce « grand sacrifice » ?
— Non maitresse.
J’ai levé les yeux au plafond.
— Le pire c’est que tu es sérieux. Tu ne te rends pas compte que ce « sacrifice » est ridicule. Ton plaisir est pathétique, l’abandonner ne représente rien. C’est comme perdre un capuchon de stylo, ce n’est pas grave. Comparé au plaisir que « moi » je prends … Non attend, il n’y a même pas de comparaison qui tienne. C’est de la simple logique. C’est comme « perdre » 5 minutes pour sauver la vie de quelqu’un. Ce n’est pas un vrai choix quand tu y penses. Qu’est-ce que tu en dis Chouchou ? Toi aussi tu penses que perdre tes orgasmes est un sacrifice ?
— Non maitresse. Comme vous avez dit ce n’est rien.
— Tu peux t’en passer ?
Il semblait marcher sur des oeufs, il savait ce qu’il devait répondre mais malheureusement il voyait qu’il m’ouvrait une porte pour lui lancer un défi.
— Oui maitresse. Très facilement.
Il s’est immédiatement rendu compte de son dérapage verbal.
— Oh ? Vraiment ?
Il n’osait plus dire un mot. J’ai ricané pour lui signifier qu’il avait réchappé au pire. J’allais me détourner de cette cible évidente, j’avais d’autres envies sur le moment et elles monopolisaient mon attention. Pourtant en général j’aime voir mes soumis s’écraser et c’est ce qu’ils faisaient. Ils ne savaient que trop bien que si je percevais ne serait-ce qu’une lueur d’insolence dans leur regard ils se prendraient des jours et des jours de cage en représailles. Je peux vous assurer qu’ils en avaient marre d’être privé d’orgasme et étaient prêt à tout pour les retrouver.
Le pire dans tout ça c’est que j’allais bientôt leur permettre de se relâcher. Je tiens à ce que mes soumis n’oublient jamais ce qu’ils ratent, je veux qu’ils aient un souvenir frais qui vienne les tourmenter à chaque occasion où leur queue se retrouve bloquée.
La situation était plutôt ironique quand j’y repense, j’avais été frustrée par la bonne réaction du Chiot lorsqu’il avait reniflé les bocaux spontanément. En m’empêchant de trouver un prétexte pour le punir il m’avait fait sans le savoir du tease and denial. J’avais anticipé une prise de plaisir qui n’était pas venu et j’étais en train d’évacuer cette frustration en forçant mes soumis à encaisser la leur sans rien dire.
Cela peut passer pour inéquitable comme traitement. Je vais me contenter de répondre pour me justifier que je suis une femme et que j’ai des privilèges que n’ont pas les hommes !
Je crois l’avoir déjà dit, je suis désagréable lorsque je suis frustrée, je suis vraiment insupportable. Avec mes soumis je joue souvent à la peste pour mettre de l’ambiance mais il faut savoir si quelque chose me tourmente ce n’est plus du jeu, je suis réellement une peste. C’est un automatisme que je n’arrive pas à le contrôler. Je suis très mauvaise joueuse, il m’arrive parfois de lâcher une phrase très cinglante à mon insu et en dehors de tout jeu SM. Je n’en suis pas fière.
J’ai fini de détacher Chétif et le Chouchou. Ils se sont étirés pour réduire la tension musculaire que leur immobilisme pendant le milking avait provoqué. Je les ai pris de haut.
— Faut pas vous gêner ! Vous voulez que je vous aide à vous étirer ? Vous avez de la chance que je n’ai pas 4 chevaux sous la main ça vous aurait fait du bien de vous faire écarteler.
Ils ont baissé les épaules, se recroquevillant pour tenter de minimiser leur importance.
— Pardon maitresse.
Ils venaient de comprendre que j’étais dans un état où je ne laisserais rien passer. Il fallait absolument que je me reprenne ou j’allais pourrir l’ambiance avec mes remarques. J’ai soupiré.
— Tant que j’y pense. Le Chiot. Tu veux leur montrer ce qui tu as appris ?
Je me suis retournée vers les deux autres.
— On a répété quelques tours pendant que vous vous amusiez.
J’ai claqué des doigts sans attendre leur réponse.
— Assis !
Il baissait les yeux, embarrassé de devoir s’humilier devant des témoins. Vous vous doutez bien que c’était l’effet recherché. Il s’est pris un coup de cravache sur les hanches. Que c’était bon. Bien trop court malheureusement.
— Souris ! Tu es fier de tes tours. Je veux voir un air béa, une langue pendante et haletante.
J’ai tapé des mains.
— On recommence.
Les deux soumis spectateurs étaient tout autant embarrassé par la prestation. J’ai enchainé les ordres.
— Assis ! Tends la patte ! Roule par terre ! Couché !
Il a exécuté mes ordres plutôt correctement, il voulait vraiment me faire souffrir. À contre-coeur j’ai dû le récompenser. Je lui ai ébouriffé les cheveux.
— Ça c’est un bon chien.
J’ai regardé les deux autres soumis et j’ai dit avec sarcasme.
— C’est quoi cette absence de réaction ? Pas d’applaudissement à tout rompre ? Vous avez peur d’abimer votre manucure les filles ?
Puis de manière plus agressive en voyant leur air ébahi.
— Soutenez le un peu bordel ! Soyez solidaire.
Ils se sont mis à applaudir mollement, je me suis fâchée.
— Plus fort ! Et je veux des acclamations avec. Si je dois vous reprendre encore une fois, je vous le promets, je vous applaudirais au coin de la gueule, vous le sentirez passer !
Comme dirait une de mes connaissances « toi tu as sérieusement besoin de te faire sauter ». Sans commentaire.
— On recommence. Assis ! Tends la patte ! Roule par terre ! Couché ! Soumission ! Gémi !
Le visage du Chiot avait viré au rouge vif et pourtant il se donnait à fond dans sa prestation. Il avait très bien compris que ce n’était pas le moment de se faire remarquer.
— A quatre pattes ! Remue la queue !
À ce moment là je suis partie en fou-rire mais à un point. Je crois que mes nerfs ont lâché. Il avait l’air si… niais avec sa langue pendante. Il remuait sa queue en fourrure avec conviction, comme un imbécile heureux, pendant que les deux autres soumis applaudissaient et lançaient des « bravo ». C’était trop pour moi, j’ai craqué. J’en ai pleuré de rire. Je ne pouvais plus respirer, je crois qu’ils ont essayé de me tuer. Le pire c’est que malgré l’embarra il n’y en avait pas un seul qui a osé s’arrêter.
J’ai dû sortir pour me calmer. C’est dans des moments comme ça que je me dis que je ne pourrais jamais repasser dans le camp « vanille ». Après avoir connu des sensations si intenses je ne pourrais pas rebrousser chemin.
Je suis revenue après quelques minutes, j’étais à peine remise de ma crise. Les trois soumis essayaient de se retenir de rigoler à leur tour, les fou-rires sont contagieux. Pour éviter les relâchements je devais conserver une certaine discipline. Je n’ai rien contre la complicité dominante-soumis mais elle ne doit pas dégénérer en familiarité.
— Silence ! Il ne s’est rien passé c’est clair ? À moins que l’un d’entre vous veuille faire un commentaire ? J’attends.
Ils ont regardé le sol, la menace avait été efficace.
— Alors, où est-ce que j’en étais ? Ah oui le Chiot et moi avons quelque chose à faire.
J’avais failli oublier que je lui avais promis de le « réchauffer », à défaut de complètement me satisfaire cela allait me permettre de me détendre. Je n’avais toujours pas pris ma décision sur ce que j’allais lui faire. À ce moment précis il aurait été dangereux que je reste sur ma dernière idée. Malgré ma règle de ne recourir aux instruments les plus sévères qu’en cas de mauvais comportement cela me démangeait de lui infliger une sacrée raclée. Mon fou rire m’avait permis de décharger une partie de la pression mais n’avait pas fait disparaitre l’envie. Heureusement pour moi j’avais prévu de me défouler sur Chétif après le repas, ça allait me faire un bien fou. C’est toujours le pied d’avoir sous la main un soumis qui encaisse.
Faute de pouvoir prendre une décision sur l’instant il fallait que je gagne du temps, je devais détourner l’attention.
— Mais avant.
C’est dans des moments comme ceux-ci que je suis contente d’avoir une imagination capable de me pondre des idées à la chaine. Je commençais des phrases sans savoir comment les finir.
— Vous deux.
Je désignais Chouchou et Chétif.
— Vous êtes sales. Passez-vous au jet. Il y a du savon dans la salle de bain allez en chercher. Ensuite vous remettrez vos robes et vous irez préparer le repas je commence à avoir faim.
Ce n’était pas terrible mais ça les occuperait un moment.
— J’ai quelque chose à finir avec le chiot. Il semble avoir froid, il faut que je le réchauffe.
J’étais encore pensive, j’essayais de faire le tri entre toutes les possibilités et les inconvénients.
— Attendez !
J’ai souri, une idée venait de sortir du lot.
— Comme vous êtes des hommes je me doute que si je ne vous surveille pas vous bâclerez votre travail. Comme j’ai autre chose à faire que d’inspecter votre propreté après la douche je vais devoir ruser. Je crois que j’ai une solution. Je reviens. Aspergez-vous en attendant. Je vous veux trempés des pieds à la tête.
Je n’avais rien dit car j’avais peur de ne pas avoir pris le matériel nécessaire. J’aurais du me faire confiance, je prépare mes outils avec minutie, surtout pour tout un week-end, je ne pouvais pas avoir oublié « ça ». Je suis revenue les mains pleines, plus précisément avec un pot de moutarde et deux tubes de peinture à l’eau. Ils ont commencé à calculer ce que j’allais bien pouvoir leur faire.
— Commençons par le plus marrant, qu’est-ce que vous en pensez ?
J’ai tendu à Chétif et Chouchou un tube de peinture chacun, un jaune et un bleu.
— Même des abrutis comme vous peuvent comprendre à quoi cela peut servir.
J’ai tapé des mains.
— Allez plus vite. Je n’ai pas tout le week-end. Surtout mettez-y la dose !
En quelques minutes mes deux victimes ont changé de couleur, c’était plutôt marrant à regarder, surtout en sachant ce qui allait suivre.
— Vous êtes adorables, surtout toi mon petit schtroumpf. Quoi que le canari est aussi sympa. Dommage qu’il n’y ait pas de miroir ici.
J’ai rigolé en reprenant les tubes.
— Bref. Vous allez vous frotter l’un contre l’autre jusqu’à ce que vous soyez verts tout les deux. Ça sera facile à contrôler. Puis vous vous doucherez. Encore une fois il me sera facile de contrôler.
Ils se sont regardés de travers. L’idée ne semblait pas leur plaire. J’avais prévu cette réaction. J’ai poursuivi.
— Alors bien sûr je sais que vous êtes timides et que vous n’allez pas oser vous frotter l’un contre l’autre. Heureusement je suis une femme donc je suis intelligente donc j’ai déjà pensé à une solution !
Ils se sont crispés lorsque j’ai brandi le pot de moutarde. Je n’avais pas besoin de leur faire un dessin ils me sentaient venir. Comme ils s’en doutaient j’en ai généreusement enduit leur cage, prenant soin d’en faire rentrer un maximum dans les interstices. J’arborais un large sourire qui n’a fait que croitre au fur et à mesure qu’ils grimaçaient.
— Ça brule ?
— Oui maitresse.
— Bien. Ne vous faites pas de mal dépêchez-vous de changer de couleur.
Malgré la douleur ils osaient à peine se toucher. On aurait dit des adolescents pour leur première fois. Je trouvais leur souffrance très agréable à regarder, pas de doute à avoir je suis sadique. J’étais plutôt fière de moi jusqu’à ce que je me rende compte que si j’avais gagné du temps avec brio je n’avais toujours pas résolu le problème de base. Qu’est-ce que j’allais faire du Chiot ? J’ai scruté le sac de matériel, espérant y trouver un signe miraculeux. Je n’arrivais pas à m’enlever de la tête mon envie de l’accrocher en Y pour le passer au single-tail. J’en avais justement un sous les yeux, un très beau modèle en cuir tressé qui était capable de créer une douleur hors du commun et de laisser des marques pendant des jours. C’était si tentant, pourquoi c’est toujours ce qui est impossible qui est attirant ? Nous devons avoir une tendance à en vouloir toujours plus.
J’ai fait un compromis avec moi-même, j’allais taper dans la catégorie des fouets mais en me restreignant dans mon choix. J’ai pris une chambrière, un instrument plutôt sévère pour un débutant puisqu’il sert normalement au dressage des chevaux, mais qui reste tolérable si le soumis fait un minimum d’effort pour se contrôler. Ce n’est pas un instrument impressionnant à première vue, il semble assez fragile puisqu’il n’est composé que d’une fine et longue baguette se finissant par une lanière tressée. L’intérêt principal réside dans sa longueur qui permet au dresseur de rester au centre du terrain tout en pouvant atteindre les chevaux à distance. Bien sûr avec la longueur vient la vitesse, avec plusieurs mètres avant de s’abattre la lanière a le temps d’emmagasiner une vitesse conséquence. Pas au point de blesser bien sûr ce n’est pas un fouet à boeuf, simplement elle est capable de rappeler à un soumis qu’il doit obéir.
Le Chiot regardait avec curiosité ce que j’avais pris en main, il devait essayer d’estimer la douleur qu’elle allait provoquer. Vous pouvez me faire confiance il n’allait pas rester dans l’ignorance longtemps.
— Pour te réchauffer je vais te faire courir un peu dans la cour. Quelques tours devraient faire l’affaire. Passe devant.
— Ouaf.
Il a commencé à trottiner, je pouvais sentir une certaine angoisse dans son attitude. J’ai déplié la chambrière et j’ai fait quelques mouvements de poignet pour m’échauffer. Le Chiot me regardait du coin des yeux, le genre d’attitude craintive que j’affectionne tout particulièrement. Bien que sa docilité soit très plaisante à ressentir j’aurais cependant préféré qu’il exécute mon ordre avec davantage de motivation. Il faisait des tours sans vraiment chercher l’effort physique. Lorsque j’ai commencé à le suivre des yeux de manière appuyée il a détourné le regard. Il essayait de faire comme si de rien n’était. C’était le moment idéal pour abattre mon arme sur le bas de son dos il ne le verrait pas venir.
Le son d’une chambrière est particulier, plus aiguë que celui d’un fouet classique mais suffisamment sec pour ne pas me laisser indifférente. Le Chiot allait apprendre à se crisper à chaque fois qu’il l’entendrait fendre l’air. En quelque sorte c’est un instrument dangereux en ce que j’ai tendance à en abuser par simple plaisir personnel. À chaque coup je n’ai qu’une envie, lui en remettre un autre pour ré-entendre ce son.
— Concentre-toi sur ta tâche ! Plus vite !
J’ai souri en voyant sa réaction, cette grimace si particulière que les soumis ont lorsqu’ils découvrent un nouvel instrument. Ils n’ont qu’une envie c’est frotter la zone d’impact pour apaiser la douleur et évaluer les dégâts. Vous vous doutez que je n’allais pas lui donner cette permission immédiatement, il allait devoir bien se comporter pour mériter un instant lui permettant de lécher ses blessures. Façon de parler il n’était pas blessé.
Comme j’étais loin de lui je ne pouvais pas voir la trace rouge que mon avertissement avait laissé. Quel tourment ! J’avais déjà envie d’inspecter le résultat. J’imaginais déjà mes doigts courir sur chacune des lignes rougies, j’en ai eu des frissons. Il fallait que je me ressaisisse, je lui ai remis un coup. C’était si bon. J’avais honte. J’ai tenté de justifier mon acte.
— Plus vite, bouge ton gros cul il faut que tu perdes du poids. Les chiots grassouillets ce n’est pas mignon.
Après tout quand vous demandez à un soumis de faire de l’exercice il est toujours trop lent. Argument facile.
Ne vous inquiétez pas pour la sécurité de ses mains et genoux, avec les protections que je lui avais mises il ne risquait pas de se blesser même en allant vite.
J’ai soupiré, cela ne faisait que quelques dizaines de secondes que j’avais mis mes coups et pourtant leur son me manquait déjà. Je lui en ai remis un pour la route.
— Plus vite, à ce rythme tu n’es pas près de te réchauffer !
J’enchainais désormais les coups à un rythme régulier, son dos allait être bien zébré. Je devais me dépêcher, motivé de la sorte il n’avait pas d’autre choix que de se donner à fond, il allait s’essouffler assez rapidement.
— Ne me fait pas le coup de la fatigue. Je sais ce qu’un être humain est capable d’endurer.
Les deux autres soumis se sont approchés. J’ai fait claquer la chambrière à côté du Chiot.
— Au pas !
Je lui permettais de ralentir le rythme pour quelques instants, la reprise n’en serait que plus dure. Je me suis approchée des deux soumis verts pour les inspecter.
— Vous avez fait vite.
Ils étaient vraisemblablement pressés d’aller se rincer leur cage. J’ai tourné autour d’eux; la couleur n’était pas uniforme mais j’ai laissé passer.
— Attendez que la peinture sèche un peu et ensuite vous pourrez vous laver.
Je me suis tournée pour reprendre mon dressage, Chétif a répondu dans mon dos.
— Merci maitresse.
Tandis que Chouchou s’est permis un commentaire.
— Et pour la moutarde ?
Je me suis retournée, le regard froid. Sans un mot j’ai attrapé le pot et je lui en ai remis une couche. Ce n’était pas la réaction qu’il attendait.
— Comme ça tu en as assez ?
Des larmes dans les yeux il a répondu.
— Oui merci maitresse.
J’ai tourné la tête vers Chétif.
— Toi aussi tu en veux une nouvelle couche ?
— Non merci maitresse.
Ce souci réglé je pensais retourner m’occuper du Chiot quand, pour la deuxième fois, j’ai fait demi tour à cause d’un commentaire. Ne me faisant plus face Chétif avait trouvé le courage, ou l’inconscience, de me chercher.
— Enfin si un peu maitresse.
Je l’ai regardé, à peine surprise de sa réaction. Je me suis dit « putain, Chétif, après le repas je m’occupe de ton cas », il avait envie de souffrir et j’avais envie de faire souffrir, nous étions fait pour nous entendre.
Il a eu le souffle coupé lorsque j’ai appliqué la moutarde.
— Ça sera tout messieurs ?
— Oui merci maitresse.
— Toujours ravie de pouvoir rendre service. Plus sérieusement je ne veux plus un mot. Le prochain qui ouvre la bouche je lui passe la queue à l’huile bouillante.
J’ai gardé l’index pointé et le regard noir jusqu’à ce qu’ils baissent les yeux. C’est avec méfiance que j’ai repris la chambrière pour reprendre mon dressage.
— Allez hop ! Tu te remets à courir.
Le Chiot devait sentir ses muscles se fatiguer et pourtant j’exigeais un effort supplémentaire, c’était une situation tendue. Un sifflement a fendu l’air pour appuyer mon ordre.
— Le coup de faire semblant ne marche pas avec moi. Plus vite !
Il luttait pour faire repasser son corps en mode effort. Pour varier j’ai visé ses cuisses avec mon fouet, il a sursauté au point que je me suis demandé si je n’avais pas touché ses bourses par accident. En tout cas il venait de réussir à mobiliser l’énergie du désespoir.
Je l’ai toujours dit, si vous voulez relancer la productivité en France il faut légaliser l’usage du fouet au travail. J’ai toujours de bonnes idées :p Vous pensez que j’ai ma chance en tant que ministre du redressement productif ? Je devrais déposer un CV 😀
— C’est ça de fumer, tu n’as plus aucun souffle. Tu peux cracher tes poumons cela ne me fera pas changer d’avis. Tu assumes tes erreurs.
C’était une façon de parler je n’allais pas le pousser jusqu’à la syncope.
Je le suivais du regard, il y avait un côté hypnotique à tourner sur moi-même et j’ai eu comme un moment de flottement, de lassitude. Une sorte d’envie de me replier sur moi, de me cacher sous ma couette en serrant mon oreiller d’un bras et mon nounous de l’autre. À lutter contre mes envies j’étais comme déphasée et j’avais envie de retrouver mon petit nid douillet. C’est ce que je disais plus tôt, lorsque je perds je veux arrêter de jouer. Surtout qu’en jouant j’expose un aspect intime de moi, un aspect fragile, je suis toujours sur le qui-vive prête à me protéger d’un danger, c’est épuisant. Dans l’intimité du foyer le bdsm est bien plus agréable. Je ne devrais pas dire ça, c’est simplement différent.
À défaut d’être pleinement opérationnelle j’allais me coller au planning. J’ai claqué des doigts.
— Toi ! Aux pieds. Vous deux à la douche !
— Merci maitresse.
J’ai replié la chambrière et j’ai inspecté les marques sur le dos du Chiot. Elles étaient très belles ça m’a remonté le moral.
— Tu as bien travaillé tu as bien droit à un moment pour jouer.
Je lui ai montré une balle en mousse.
— Tu as compris ?
— Ouaf !
— Alors va chercher !
Je me suis accoudée sur une barrière le temps de le voir cavaler. Il a couru derrière la balle comme le bon chien qu’il était. Une fois arrivé devant elle il a hésité à la prendre en bouche. Un coup d’oeil en biais vers moi a détruit ses inhibitions, il savait ce que je voulais et n’avait donc pas le choix. Il ne pouvait y avoir aucune hésitation sur mes envies.
Je l’ai vu revenir fier de lui et remuant la queue. Il y avait quelque chose dans son regard, un mélange de honte, de fierté et d’excitation. Son bonheur était communicatif et j’ai souri à mon tour.
J’avais une certaine tendresse envers lui, j’étais sa maitresse et il était mon fidèle chien. J’avais la responsabilité de le dresser correctement, Cette prise de conscience m’a remis dans le jeu.
Il a posé la balle à mes pieds, puis l’a poussé du menton pour l’approcher encore plus. C’était une sorte de signe de respect et de soumission qui m’a touché, il venait de marquer des points.
J’ai relancé la balle quelques fois pour qu’il puisse s’amuser et pour laisser aux autres soumis le temps de se laver et de préparer le repas.