Discipline domestique 031 – Halloween 2014 – Partie 24 : esprit démoniaque à l’oeuvre

J’avais immobilisé mon homme dans le salon pour qu’il ne fasse pas de bêtises pendant que je prenais ma douche. Aurait-il pu en faire ? Je ne sais pas. Laisser seul un soumis sans sa cage de chasteté alors qu’il est sexuellement à cran est rarement une bonne idée. Après tout le rapport de force inhérent aux relations D/s implique que le soumis à l’obligation de désobéir à chaque fois qu’il ne se sent pas contraint de le faire ; c’est à moi, la dominante, qu’incombe la lourde tâche de le maintenir dans la crainte de ma cravache pour faire régner l’ordre. Il ne s’agit pas d’un mode de vie très sain en apparence je le conçois mais je vous rappelle que j’ai des envies d’infliger des punitions et que mon homme a envie d’en recevoir ; nous ne pourrions pas nous épanouir sans générer des situations où les châtiments sont la réponse, ils sont nécessaires à notre équilibre. Certaines personnes s’accommodent bien d’une demande « froide », une fessée sans raison juste pour se faire du bien, mais moi et mon homme avons besoin de la justifier par un jeu de rôle permanent. C’est notre façon de faire, elle n’est ni meilleure ni pire qu’une autre.

Une fois seule dans la salle de bain j’ai pris conscience que le début de matinée avait été intense et que je n’avais pas eu un instant à moi ; c’est du boulot de posséder un homme soumis vous n’avez pas idée ! D’un autre côté je cherchais bien les ennuis en le privant de son plaisir, le manque ne pouvait que l’obséder et influer négativement sur son comportement. Quoi qu’en disent les partisans de la chasteté masculine elle n’est pas une solution miracle, même si elle est reste un outil intéressant.
Le plus simple pour en finir avec ses insolences aurait été de le satisfaire mais ça il n’en était pas question ! Je ne veux pas posséder de soumis incapables de relever des défis, ils sont si ennuyants, donc même si j’avais une solution au problème à portée de main — je devrais plutôt dire que j’avais la clé de la solution autour du cou — j’avais encore pas mal de tourments à lui infliger avant d’envisager le libérer.
En passant sous la douche j’ai arrêté de penser à tout ça ; non pas que j’ai soudainement trouvé une solution miracle aux problèmes mais après le froid de l’extérieur la chaleur de la douche m’avait mise dans un état de transe où plus rien n’existait. En coulant le long de mon corps l’eau chaude avait effacé toutes mes hésitations, tous mes soucis, il n’y avait plus que l’instant présent. Qu’il est bon de prendre soin de soi, de quoi repartir d’un bon pied, il en faut parfois si peu pour se détendre.
Bien évidemment le plaisir a été suivi par la frustration de ne pas pouvoir rester sous l’eau chaude toute la journée. Heureusement une serviette chaude m’attendait à la sortie et, peu de temps après, le souffle du sèche-cheveux est venu me remettre dans mon état d’extase. Je sais qu’il est mauvais pour les cheveux de les exposer trop longtemps à la chaleur mais cela fait tellement de bien à mon humeur qu’il m’arrive d’en abuser.
D’un oeil distrait j’ai regardé le moniteur du baby-phone placé à côté du lavabo. J’utilise souvent ce genre d’appareil de vidéo-surveillance pour espionner ma victime pendant que je fais autre chose, notamment à cause de sa liaison asymétrique, je peux voir et entendre mon soumis mais pas l’inverse. J’en profite pour rappeler qu’il ne faut jamais laisser sans surveillance un soumis attaché pour d’évidentes raisons de sécurité.
Mon homme semblait serein malgré ce que je lui infligeais, la capacité des soumis à encaisser les pires supplices m’étonnera toujours. Non pas que je m’en plaigne, en tant que sadique c’est une qualité que j’apprécie chez mes partenaires.
Une fois rassurée je me suis remise à élaborer mes plans, cette alternance de froid et de chaud m’avait inspiré et j’allais prendre mon homme à son propre jeu en lui donnant ce qu’il voulait en apparence mais en le lui gâchant. J’adore faire des plans sur le long terme, je me sens comme une génie du crime, un être machiavélique. Je me doute que c’est beaucoup de mise en place pour peu de résultats mais chacun ses fantasmes. L’élaboration en elle-même est une source de plaisir.
Première étape, j’allais le faire baisser sa garde. Nous allions finir la période de chasteté en cours comme si de rien n’était ; surtout qu’Halloween était moins d’une semaine et qu’altérer mon plan aurait bouleversé trop d’éléments déjà en place. Pour éviter qu’il ne se méfie trop j’allais tout de même lui administrer une punition standard.
Deuxième étape, le rendre idiot, comprenez lui accorder une phase de sexualité intensive d’environ 2-3 semaines. Certes il allait râler en voyant se profiler le piège mais n’étant qu’un faible homme soumis (double pléonasme) il n’allait pas pouvoir résister ; et puis ce n’est pas comme s’il avait vraiment le choix, j’allais le forcer à se masturber matin et soir jusqu’à la jouissance, avec une option pour des jeux vanilles en soirée. Si vous voulez mettre un homme à genoux vous n’avez qu’à le priver de ce qu’il veut ou au contraire le lui donner à l’excès. À vrai dire je ne suis pas certaine qu’il y ait une situation avec moi où un soumis ne finit pas à terre, c’est un peu dans la description du job.
Troisième étape, le choc thermique. Une fois le plaisir redevenu une habitude j’allais l’en priver à nouveau. Les premiers jours allaient être infernaux, ceux suivants également, et c’est là que je comptais frapper le plus fort ; il allait s’en rappeler longtemps.
Ça n’a d’ailleurs pas manqué, début décembre, après 2 semaines de chasteté terribles je lui ai dit que j’envisageais d’exaucer son voeu en guise de cadeau de Noël. Evidemment dans un premier temps il a été intéressé puis a demandé de quel voeu je parlais. Lorsqu’il a compris que je faisais référence à l’allongement de ses périodes de chasteté, devinez quoi ? Il n’était plus très chaud. C’est donc avec un sarcasme non-dissimulé que je lui ai ressorti tout son argumentaire. Les rôles s’étaient inversés pour mon plus grand plaisir. Il m’avait fallu attendre 1 mois et demi pour avoir ma vengeance mais elle a eu un gout très agréable. Et si vous voulez le mot de la fin sachez qu’il a été privé de sa libération pour Noël mais qu’il y a eu droit pour le 1er de l’an après avoir promis de ne plus jamais insister (soit presque 6 semaines sans jouir après 3 semaines d’excès). Ses premiers orgasmes ont été rapides et douloureux je peux vous le garantir ; il faut du temps à un homme pour se remettre d’une période de privation. Le pire c’est que je crois qu’il a apprécié l’expérience.
D’une manière générale lorsqu’un soumis devient trop endurant à une pratique il est souvent utile de l’en priver pendant un temps pour le laisser reconstituer sa sensibilité. Ou dans le cas de la chasteté d’abuser du plaisir. Parce que si vous n’y faites pas attention avec le temps vous risquez de devoir monter en intensité dans vos pratiques ce qui les rend bien plus dangereuses. Sans un minimum de planification la relation dont vous avez la responsabilité ne tiendra jamais la distance. Evidemment faire une pause avec une pratique ne signifie pas mettre la soumission entre parenthèses, j’utilise d’autres moyens de punition, mon homme ne doit jamais oublier quelle est sa place.
Bien entendu les soumis ont rarement ce genre d’impératif en tête donc râlent si je ne leur « impose » pas leur jeu préféré pendant quelques semaines, ils sont de vrais enfants. Mais être dominant signifie assurer l’équilibre entre ce que les soumis veulent, ce qu’ils méritent et ce qu’ils peuvent subir.
Une fois séchée j’ai attrapé les habits que j’avais préparés. Désolé d’avance mais nous étions le weekend donc je n’avais rien pris d’extravagant, le confort avant l’originalité, la seule exception étant la lingerie puisque j’apprécie en porter ; pas pour l’exhiber, au contraire je préfère être la seule à savoir ce que je cache, cela me donne davantage de confiance en moi. J’ai donc mis un joli bustier noir et une culotte assortie que j’ai recouverts d’un pantalon noir et d’un pull en cachemire bleu marine.
Après m’être coiffée et maquillée je suis retournée dans le salon où mon homme m’attendait encore entravé. J’avais encore les ongles à rafraichir mais pourquoi le faire moi-même alors que j’avais un soumis sous la main ? De toute façon cela pouvait attendre l’après-midi, surtout que j’allais pouvoir le jouer comme une carte « récompense ». Encore fallait-il que mon homme fasse quelque chose pour le mériter ce qui, vu son état d’esprit versatile, n’était pas gagné.
Pendant un moment j’ai fait exprès de l’ignorer en allant jusqu’à lui marcher dessus comme si de rien n’était.
Après plusieurs minutes de ce cirque je me suis exclamée alors que j’avais les 2 pieds sur son ventre :
— Oh ! Pardon, je t’ai confondu avec une carpette.
Etant d’humeur joueuse il a répondu :
— Tu n’as pas à t’excuser, c’est moi qui suis en tort, je ressemble trop à une carpette donc faire la différence n’est pas évident.
— Ça ne te dérange pas que je reste là ?
— Pas le moins du monde.
J’ai posé une main sur un meuble adjacent, pour l’équilibre, puis j’ai fait voler une pantoufle sur le côté avant de poser un pied en travers de son visage. Mon intention était de l’énerver mais pour l’instant cela semblait lui plaire. Il faut dire que j’avais des chaussettes plutôt douces donc cela devait lui faire comme un massage. Surtout après les gifles qu’il s’était prises.
J’ai bougé mon pied pour jouer avec son nez puis j’ai glissé vers les yeux, il a commencé à réagir.
— Je t’énerve ?
— Non, jamais.
— Vraiment ?
Je me suis mise à lui donner de petits coups en travers du visage avec le plat du pied .
— Toujours pas ?
— Non, au contraire je suis au paradis.
J’ai recouvert sa bouche tout en utilisant mes orteils pour lui boucher le nez ; évidemment ce n’était pas parfaitement hermétique mais c’était une gêne amusante.
— Tout va bien ?
Il a hoché la tête en gémissant. J’ai retiré mon pied et il en a profité pour prendre une grande inspiration et dire :
— Bien sûr que ça va, il n’a rien de difficile à ça. Là tu sors de la douche donc tu sens le propre, il fallait le faire en rentrant du sport là ça aurait été plus marrant.
Je suis restée interloquée.
— Je rêve ou tu critiques ma façon de faire ?
Il a eu un moment d’hésitation, j’en ai profité pour me mettre de part et d’autre de sa tête, toujours debout, et bien que je ne portais pas de jupe je crois que l’angle de vue l’intéressait ; après tout il était un homme nu immobilisé sur le sol avec une femme en position de force au-dessus de lui, de quoi ravir le plus exigeant des soumis.
Il a dit en pesant ses mots :
— Je ne critique pas. Je constate. Pour t’aider.
— Ouais, et moi je vais t’aider à rester à ta place on va voir si tu apprécies.
Il a souri.
— Je crois que j’ai encore perdu une occasion de me taire.
— Je ne te le fais pas dire.
Je lui ai mis un collier et une laisse puis je l’ai détaché du reste de ses liens.
À peine l’avais-je libéré de son carcan qu’il a bondi, tendant la laisse à son maximum, pour ramasser la pantoufle que j’avais lancée sur le côté. Avant que j’ai pu comprendre ce qui se passait il me l’avait rapporté à mes pieds. Il semblait être plutôt fier de son action, il faut dire que la plupart des soumis sont passionnés dans ce qu’ils font. En récompense je lui ai laisse le privilège de la remettre à mon pied avant de le diriger vers la salle de bain.

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Discipline domestique 030 – Halloween 2014 – Partie 23 : retour à la maison

Amis pratiquants le BDSM et autres curieux bonjour !

Avant de reprendre le cours normal du « journal de discipline domestique » j’aimerais aborder 2 points.
Déjà, je viens de m’en rendre compte que je n’ai plus de notification lorsque je reçois un message sur Tumblr, donc si vous n’avez pas eu de réponse à vos questions elles vont arriver. Soyez patients.
Ensuite j’aimerai revenir sur la partie de la dernière fois, au vu des réactions que j’ai reçues il apparait que mon point n’a pas été compris par tout le monde (mais après tout certains de mes lecteurs sont des mâles donc il faut leur expliquer plusieurs fois avant qu’ils ne comprennent ^_^’).
Plus sérieusement lorsque mon homme m’a fait part de sa volonté de rallonger ses périodes de chasteté il parait que j’aurais dû sauter sur l’occasion pour le lui faire regretter. C’est le classique « si un mec est assez stupide pour se laisser poser une cage de chasteté il mérite d’y rester prisonnier ». Il est vrai que généralement je défends ce genre d’approche, on appelle ça la théorie du consensualisme initial, une fois qu’un soumis a accepté un projet il perd tout droit à contester et doit le mener à son terme. Certes il existe un safeword, par sécurité, mais il n’est pas destiné à être réellement utilisé.
Pourtant cette fois là je n’ai pas profité de l’occasion et certains n’ont pas voulu comprendre pourquoi. Il faut dire que je n’ai peut-être pas été assez claire sur la dissociation entre mon discours, la sorte de caprice puéril que je faisais en refusant, et la réalité, que je n’en avais tout simplement pas envie. Parce que cela va vous étonner mais j’ai des désirs différents de mes soumis !
Cela me semble une évidence mais je vais quand même le rappeler vu que certains semblent l’oublier, le BDSM n’est pas focalisé sur la réalisation des fantasmes des soumis, il y a aussi des dominatrices avec leurs propres intérêts. Et même dans le meilleur des cas, vous n’avez pas une identité exacte des fantasmes. Vous aurez toujours des situations où l’autre ne suivra pas.
Je ne suis pas en train de dire que je suis hostile à la chasteté, si vous lisez mon blog depuis longtemps vous savez que j’y trouve mon compte, néanmoins je dois reconnaitre que l’intérêt est plutôt limité de mon côté. Tout au plus je la trouve marrante, utile parfois, mais sans plus. Si je devais établir un tableau des scores entre moi et mes soumis la chasteté serait sans aucun doute dans la case de leurs bénéfices. Je m’en accommode mais elle pourrait être supprimée je n’en serais pas malade. D’ailleurs la chasteté est davantage un fantasme masculin même si on ne le présente jamais de la sorte.
Certains de mes soumis pensent parfois que lorsque je les force à reconnaitre ma générosité lorsque je verrouille leur cage de chasteté je le fais pour les humilier, certes il y a de ça, mais le fond est vrai, je les mets en cage parce qu’ils en ont envie et parce que j’aime qu’ils me soient redevables.
Pour en revenir à mon homme j’aime avoir sur lui cet effet castrateur mais c’est l’acte en lui-même qui m’amuse pas sa prolongation sur la durée. Et en disant cela je ne critique pas ses fantasmes, je comprends très bien qu’il souhaite se donner ce défi et je respecte cette attitude. D’ailleurs il y a t’il plus grand défi que de se battre contre ses propres instincts ? Je ne peux qu’être fière de lui.
Cependant mon envie de lui faire plaisir ne doit pas me faire négliger mon propre intérêt. Parce que j’ai envie que mon partenaire et moi ayons une vie sexuelle régulière. Il ne faudrait pas prendre ma pudeur à décrire les scènes de sexe vanille comme le signe que je n’aime pas ça. Un sextoy ne remplacera jamais la pénétration par un partenaire attentionné. Et ne venez pas me dire que je n’ai qu’à prendre un amant pour compenser, je n’en veux pas.
À vrai dire la chasteté actuelle, celle des périodes de 3 semaines, est déjà un compromis généreux à mon sens, et j’apprécie la symbolique de la décimation de son plaisir au sens premier. Nous avons une règle selon laquelle j’atteins l’extase 10 fois plus souvent qu’il n’a le droit de jouir de manière active, je ne me vois pas réduire le ratio davantage.
Donc ce n’était pas la peine de venir argumenter sur les bienfaits hypothétiques ou réels de la chasteté de longue durée cela n’avait rien à voir avec le problème. D’ailleurs je hais lorsqu’on essaye de me convaincre que mon intérêt est de faire telle ou telle chose. J’ai déjà eu des messages me disant que « j’avais tort de ne pas aimer » telle ou telle pratique. Comme s’ils savaient mieux que moi ce dont j’ai envie ! Il faut que certains soumis arrêtent de projeter leurs fantasmes sur moi.
Vous n’avez pas idées des soupirs que j’ai pu pousser en lisant des choses comme « vous devriez le laisser chaste plus longtemps cela deviendrait plus facile pour lui. C’est le début le plus dur ». J’avais envie de hurler : justement ! Le début est la seule partie qui m’amuse vous n’allez pas me la supprimer ! Parce que je veux que mon homme en bave. Que la sensation de manque l’accable au point qu’il soit obligé de ramper par terre sous la pression.
En le forçant à mettre son sexe dans une cage de chasteté je ne veux pas annihiler sa sexualité, au contraire je veux l’exacerber pour qu’à chaque fois qu’il me voit, ou qu’il croise une femme dans la rue, ou qu’il voit une publicité, cela lui rappelle la tension dans son pantalon. J’aime imaginer que ses bourses sont comme des charbons ardents entre ses jambes. Désolé pour les adeptes de l’image des « blueballs » mais je n’aime pas cette expression, pour moi le bleu est associé à la mauvaise santé, je préfère imaginer quelque chose d’enflammé. Et la seule façon d’obtenir cet effet est d’enchainer les périodes d’activité sexuelle intense et les privations.
Si j’ai accepté de mettre le sexe de mon homme en cage c’est pour cette raison, c’est pour l’humilier, me moquer de son impuissance. J’apprécie plus que tout taper sur les barreaux de sa cage pour le faire grogner et agiter la clé sous son nez pour le narguer. Je ne voudrais surtout pas annihiler sa libido. Si mon homme venait me dire après quelques semaines que tout va bien et que je peux le laisser encore longtemps dans sa prison je l’attraperai par le bras pour aller faire l’amour avec lui. Parce qu’entre nous je le prendrais super mal que la privation de me pénétrer soit supportable !
Il y a quelques textes je vous avais fait part de notre petit rituel matinal, je fais référence au moment où j’avais brièvement masturbé mon homme avec ma main sans aller jusqu’à la jouissance, dans ma conception il n’y a pas de chasteté sans tentation quotidienne pour entretenir la frustration. Cela a fait réagir et j’ai reçu pas mal de critiques. Certains conçoivent la chasteté au sens premier du terme, une négation de la sexualité du soumis, autrement dit ils cherchent une véritable castration souvent dans un scénario gynarchique. Que ce soit d’ailleurs une requête venant de la dominatrice (je peux le confirmer j’ai une amie qui pratique ce genre de jeu) ou un abandon volontaire, un sacrifice, du soumis pour honorer la supériorité de sa dominante en lui laissant l’exclusivité du plaisir sexuel. Parfois vous avez des soumis refusant de faire l’amour avec des femmes parce qu’ils ne veulent pas nous « souiller ». Je trouve çà mignon, certes un peu excessif mais j’aime les soumis faisant des sacrifices pour moi. Et s’ils veulent passer un an en cage cela ne me coute rien.
Sauf que là nous ne parlons pas d’un soumis lambda mais de mon partenaire au quotidien, il a des responsabilités supplémentaires envers moi. Et il n’est pas question que je me prive de sexe pour lui faire plaisir !
Il faudra que je réfléchisse à la façon de faire une distinction linguistique entre ces deux types de jeux. À parler de « chasteté » pour 2 situations opposées cela ne fait qu’entretenir une confusion. Parce que je ne nie pas l’existence de l’autre versant, je ne le critique pas non plus, il n’y a pas « la vraie chasteté et l’autre », les gens font bien ce qu’ils veulent de leur corps. Simplement je dis qu’il n’est pas utile de venir argumenter que ça serait mieux pour mon couple parce que ce n’est pas le cas.
Tout ça pour dire que ce n’était pas mon intérêt de rallonger la chasteté de mon homme et que j’ai un vrai problème de fond avec celle de longue durée, en tout cas lorsqu’il s’agit de mon partenaire au quotidien, même si j’allais tenir compte de sa demande dans l’élaboration de mes plans futurs. Je suis toujours prête à écouter et à négocier des modifications à l’équilibre, mais toujours avec des contreparties.
Bref, retour au récit.

Mon homme m’avait tapé sur le système en refusant de passer un weekend « normal », comprenez sans trop de BDSM, donc je l’avais amené courir pour l’aider à se calmer. Dans mon couple on joue lorsque je le décide et pas autrement. Vous pouvez me trouver capricieuse mais je vous rappellerai que je ne faisais qu’exiger ce à quoi j’avais légitimement droit. Ab initio nous avions convenu d’une relation FLR-TPE 24/7 (female lead relationship – total power exchange 24 heures par jour 7 jours sur 7). Je ne l’avais pas piégé, il savait à quoi il s’engageait dès le départ, toutes les conditions avaient été claires et à un moment il allait devoir assumer sa part du marché. Je ne suis pas le genre de femme à se laisser avoir par des promesses en l’air, lorsqu’on me promet la totalité du pouvoir décisionnaire du couple je m’attends à l’avoir. Vous ne pouvez pas venir me le reprendre sans qu’il y ait des conséquences. Je ne dis pas que c’était facile pour lui mais il devait respecter la parole qu’il m’avait donnée.
Pour tout vous dire au départ j’étais même prête à lui laisser une inversion des rôles pendant une journée toutes les deux semaines ou une journée de pause toutes les semaines mais il a refusé.
Surtout qu’au quotidien j’estime que je suis particulièrement souple sur de nombreux points. La seule chose avec la quelle je ne transige pas c’est le décorum, il y a une façon de s’adresser à moi. J’en avais déjà parlé mais notre couple fonctionne sur un principe de demande de permissions. Par exemple j’ai le contrôle des finances du couple, cela ne signifie pas que mon homme n’a droit à rien mais avant de faire un achat il doit me demander la permission. Ce n’est pas excessif. De même s’il veut aller aux toilettes, il doit me demander la permission comme un enfant. Ce n’est pas si dur parce que je suis bonne joueuse et la réponse est souvent positive quelle que soit la question, mais je veux qu’il vienne demander d’abord. Et les rares fois où je refuse il s’agit souvent d’une permission différée, juste pour m’assurer qu’il ne me conteste pas.
Tout ça pour dire qu’en voulant me pousser à jouer ce weekend il m’avait passablement énervée et qu’à la sortie de l’appartement j’aurais pu le laisser suspendu au plafond par les couilles toute la journée. Parce que ne pensez pas que les pulsions extrêmes et soudaines sont l’apanage des soumis, comme tout le monde moi aussi j’ai des fantasmes déraisonnables.
Heureusement pour lui en courant je m’étais calmée et, même s’il avait pris des risques en remettant une couche d’insolence sur le chemin du retour, le gros de la tempête était passé. Il faut dire que j’avais eu le temps de fomenter ma vengeance et que j’avais eu quelques idées intéressantes quoi qu’excessives. Mon esprit fonctionne toujours de la sorte, mon côté sadique me donne une envie irréaliste et je laisse cette idée fermenter dans mon esprit le temps d’obtenir un résultat satisfaisant. Je simule la scène en boucle dans ma tête jusqu’à en déterminer les caractères essentiels sur lesquels je ne transigerai pas, le reste passant à la trappe. Sans se filtre je n’aurais pas de contrôle de mes actions et j’agirais impulsivement pour le plus grand malheur de mes soumis.
Qu’il est simple d’être à leur place, il suffit de suivre les ordres et d’apprécier l’instant présent ! Moi je dois toujours avoir en tête de nombreux paramètres (ceci est une pitoyable tentative pour me faire plaindre, je sais très bien la chance que j’ai ne vous en faites pas).
Pour tout vous dire désormais la contrariété initiale s’était transformée en envie de sadisme. Ne le dite pas à mon homme mais quelque part il avait bien joué. Bien entendu cela ne pouvait pas bien se terminer, sinon je l’aurais encouragé à recommencer et cela aurait été néfaste pour notre couple sur le long terme, mais j’allais surement passer une partie de la journée à préparer des scénarios. Peut-être qu’il y aurait quelques débordements dont il bénéficierait.
Une fois de retour à l’appartement je me suis laissée tomber dans le canapé dans un râle d’agonie. C’est fou comme vous appréciez davantage le confort après l’effort. Je me suis allongée de tout mon long, les pieds dépassant sur le côté. J’ai fait signe à mon homme de venir me déchausser. Souvent il vient le faire spontanément mais cette fois il n’avait pas osé prendre l’initiative.
Il m’a demandé :
— Les chaussettes aussi ?
— Oui.
Il a mis un soin particulier pour les enlever sans toucher ni même effleurer ma peau. J’ai fait tourner mes chevilles sous son nez. Il a hésité avant de demander :
— Tu veux que j’aille chercher une bassine et les outils de massage ?
J’ai ramené mes pieds vers moi et j’ai dit :
— Mes pauvres petits pieds… C’est vrai qu’ils ont souffert.
J’ai commencé à les masser. Voyant là une occasion de se racheter — je suis trop poétique — voyant là une occasion de satisfaite son fantasme il a demandé :
— Donc je vais chercher le matériel ?
Je n’ai pas répondu de suite, je faisais semblant de réfléchir. En réalité ma décision était prise, c’était non, mais il était marrant de lui laisser un espoir.
— Ça leur ferait du bien mais j’ai la flemme de le faire moi-même.
Voyant le piège mais incapable d’y résister il a répondu :
— Je pourrais me dévouer si tu veux…
Je me suis figée et je l’ai regardé froidement.
— Tu plaisantes j’espère ? Après ce que tu leurs as infligé ce matin tu n’es pas près de les toucher à nouveau. Tu n’es pas possible. Oser demander ça. Je rêve.
Il a semblé être surpris par ma remarque, certes il avait anticipé l’interdiction mais ne voyait pas à quoi je faisais référence. Il a dit :
— Qu’est-ce que je leur ai fait ce matin ?
Une bonne gifle est partie. Sous la surprise il s’est figé, son coeur devait battre fort. J’imaginais sans peine le vide qui venait de se créer dans sa tête, les gifles ont tendance à rendre les soumis attentifs, elles sont de bons préambules à toute leçon.
Comme je n’avais frappé qu’une joue la brulure était asymétrique donc la tentation de frotter devait être forte. Il devait réprimer son envie immédiate s’il voulait s’éviter des peines inutiles.
— Pardon ? Que tu fasses des bêtises est une chose, mais que tu ne les assumes pas en est une autre !
Il a semblé embarrassé.
— Je me souviens plus.
— Va-t-il falloir que je te réchauffe les joues pour faire redémarrer ton cerveau ?
Il a dit avec un sourire :
— J’ai peur de répondre à cette question comme je le voudrais.
— Tu fais bien. Ce matin j’étais toute seule au moment de me lever donc j’ai été obligée de mettre mes pantoufles toute seule. Tu n’imagines pas le traumatisme.
En finissant ma phrase j’avais pris la pose façon diva, le dos de la main sur le front et m’effondrant en arrière.
Il a dû se retenir de partir en fou-rire, ce qui est surement plus difficile que de rester stoïque face à la douleur si vous voulez mon avis.
Je m’excuse. C’est entièrement ma faute cela ne se reproduira plus.
— Bien entendu que c’est ta faute. Mais le mal est déjà fait. Mes pauvres petits pieds vont t’en vouloir longtemps. Mais c’est toi le masochiste, je suppose que cela te plait de te faire priver des choses les plus intéressantes…
— Pas vraiment…
— Ce n’est pas ce que ton comportement dit.
— Je préfèrerai encore une fessée.
— Moi aussi je pensais comme ça, mais depuis que j’ai vu l’effet des privations sur toi je commence à changer d’avis.
— Je vais chercher tes pantoufles ? A-t-il demandé en essayant de détourner mon attention.
— Oui.
— Elles sont dans la chambre ?
J’ai grogné.
— Ne m’embête pas avec les détails techniques. Tu ne veux pas que je les cherche à ta place non plus ?
Il s’est éloigné à 4 pattes en direction de la chambre, je l’ai hélé :
— Tu n’oublies pas quelque chose ?
Il s’est retourné.
— Merci de me laisser te servir.
J’ai tapoté nerveusement des doigts sur l’accoudoir du canapé.
— Je ne parlais pas de ça. Viens « ici ».
J’ai pointé le sol de l’index. Il est revenu vers moi l’air pataud. Il savait exactement de quoi je voulais parler, depuis le temps il sait que je suis un peu maniaque sur les bords, pour ne pas dire obsessionnelle, et que je me sens mal si je ne distribue pas des gifles par nombre pair… C’est débile mais je ne peux pas m’en empêcher.
Sans que j’ai besoin de lui demander il a tendu son autre joue, je lui ai mis 3 nouvelles gifles.
Un peu hagard il m’a remercié et est reparti en direction de la chambre. Je lui ai dit :
— Si tu avais joué le jeu dès le départ tu ne t’en serais pris qu’une. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.
Quoi que je puisse dire sur ma volonté de passer un weekend tranquille faire du mal me faisait du bien. Rien de mieux qu’administrer une bonne gifle pour réveiller en vous les pires envies sadiques.
Il est revenu à 4 pattes en tenant mes pantoufles dans la bouche. Il les a déposées à mes pieds puis est resté le front par terre.
Toujours assise sur le canapé j’ai mis mes pieds sur son dos le temps de me chausser.
— On n’est pas bien comme ça ? Je devrais t’utiliser plus souvent en repose-pieds, c’est un job que par miracle tu n’arrives pas à foirer.
— Ce qui est vraiment miraculeux c’est la chance que j’ai de pouvoir te servir de repose-pieds.
— Je n’en doute pas une seconde.
Malheureusement pour lui le « plaisir » n’a pas duré et je me suis levée.
— Je vais prendre ma douche. Tu te tiens tranquille en attenant ? Je n’ai pas besoin de t’attacher je peux te faire confiance ?
— Oui bien sûr.
Je l’ai regardé fixement sans rien dire, il était à genoux sur le sol, docile, j’étais debout, autoritaire. Il a répondu :
— Sauf si tu penses que c’est mieux de m’attacher.
— La confiance doit se gagner. Est-ce que tu as mérité ma confiance ?
Il a fait une grimace.
— Non.
— Donc ? Si je te demande si je peux te faire confiance tu réponds ?
— Non. Je ne suis pas digne de confiance il est plus sûr que tu m’attaches.
J’ai eu un rictus satisfait.
— Je préfère ça.
Puis j’ai tapé des mains.
— Eh ! J’ai dit que j’allais prendre ma douche maintenant, pas demain, les barres d’écartement et les liens ne vont pas apparaitre par magie tu sais.
— Évidemment ! Lesquelles tu veux ?
— Les grosses sangles en cuir et les barres métalliques carrées.
Il a détalé à 4 pattes et après quelques minutes il est revenu, debout cette fois, les bras chargés. Sans que je le lui demande il s’est mis nu et s’est allongé dos sur le sol en faisant un joli « X ». Avoir un homme bien dressé vous facilite la vie vous n’avez pas idée.
Je lui ai mis les sangles en cuir aux poignets et chevilles, de grosses sangles rembourrées comme la psychiatrie peut en utiliser. J’ai ensuite utilisé des barres métalliques télescopiques verrouillables pour les maintenir écartés autant que possible. J’ai terminé en liant une cheville et un poignet à un meuble différent pour éviter qu’il ne puisse se relever.
Il m’a regardé faire avec attention, je crois qu’il me trouvait belle à le prendre au piège de la sorte. Lorsque je l’immobilise j’ai tous les pouvoirs sur lui et je pourrais en abuser. Il faut un haut niveau de confiance pour se laisser attacher.
— Ne me regarde pas comme ça, ce n’est pas ma faute. Tu aurais été plus sage tu aurais eu des avantages. La liberté est un privilège qui se mérite.
Plutôt philosophe il a souri et a répondu :
— Tant que tu ne m’attaches pas devant de la télé-réalité…
J’ai levé la tête, c’est qu’il avait eu une bonne idée cet idiot-là ! Je n’allais pas le faire puisque cela venait de lui et je ne peux pas donner l’impression de suivre des ordres, mais j’avais en tête quelques émissions débilitantes qui feraient de bons supplices.
— J’ai dit pas de tortures aujourd’hui !
— Pardon.
— Je te laisse là, je vais profiter d’une bonne douche chaude que j’ai bien méritée « moi ».
Je me suis éloignée avec un air satisfait alors qu’il restait seul à regarder le plafond.

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