Confession #3 : je passe un cap …

conf2Hello 🙂

Voici la 3eme partie de la confession sur mes débuts (dont le sommaire se trouve ici).

Plutôt que de disserter sur les reproches faits aux poètes de privilégier les thèmes graves je vais continuer mes confessions (références aux thèmes du bac de français pour ceux qui n’auraient pas compris).
Et soit dit en passant, pour se motiver à prendre la plume et affronter l’angoisse de la page blanche il faut un déclencheur et quoi de mieux qu’un événement négatif qui nous bouleverse ? Lors d’un événement heureux le premier réflexe est de le vivre pas de se jeter sur une feuille. Un « événement neutre » ne donne pas d’impulsion. Il y a une logique à ce que ce que beaucoup de poèmes soient tristes.

Bien qu’excitée par la découverte de ce nouveau monde je ne m’étais toujours pas décidée à concrétiser mes envies, l’essentiel se passait encore dans ma tête. J’ai mis du temps à me lancer, je devais avoir la crainte d’être déçue ou de connaitre un nouveau chamboulement de mes repères. Je venais déjà d’être profondément remise en question par ma découverte et je ne sais pas ce que j’aurais fait si je n’avais pas été accepté par la communauté ou si je n’avais finalement pas aimé ce type de jeu. J’ai dû suivre tout un processus mental avant de prendre ce risque et de poursuivre le cheminement.
Ma première réaction a été de ne rien faire, j’avais une sorte d’illusion que la situation allait se résoudre d’elle-même. J’avais une sorte de rêve éveillé selon lequel en arrivant à la fac je serais bizutée, que je serais humiliée devant tout le monde me faisant découvrir par la même ce que cela fait. Vous vous doutez bien que çà ne s’est pas passé de cette façon. Je ne vais pas dire que je suis contre les lois sur le bizutage mais j’avais ce fantasme. Il aurait été si simple que j’y sois forcée.
J’ai fait quelques rêves plutôt chauds à ce sujet, il y en a un plutôt intense qui m’est resté en mémoire. Je me voyais en tenue d’écolière à jupe plissée, appelée au bureau de ma professeur (non je n’utiliserais pas l’hideux « professeure ») pour être punie devant tout le monde, devant relever ma jupe pour offrir mon postérieur au châtiment. À la cane bien entendu, l’instrument de discipline par excellence dans mon imaginaire.
C’est un bon outil de correction, elle est froide, presque sans connotation sexuelle ce qui est bon pour dissimuler ma honte. Elle est administrée avec cérémonial ce qui est délicieusement angoissant. Elle est aussi douloureuse, à sa manière, l’élancement n’étant pas immédiat lors de l’impact mais arrivant progressivement sans que rien ne puisse l’arrêter. Si elle est correctement appliquée la victime sent sa marque pendant des heures lorsqu’elle s’assoie.
Dans ce fantasme je m’imaginais lutter pour subir ma punition le plus dignement possible, sans pleurer, alors que ma professeur faisait tout pour me faire craquer. Comme elle trouvait que certaines marques n’étaient pas assez profondes elle les refaisait, prenant tout son temps pour rallonger mon tourment. Je luttais pour préserver mon amour-propre, fixant le mur devant moi pour ne pas avoir à croiser le regard de mes camarades. Au bout d’un moment je ne pouvais plus contenir mes larmes et j’entendais les moqueries repartir de plus belle. Je n’avais qu’une envie c’était de fuir me cacher, je ne le pouvais pas, j’étais punie. Ma professeur trouvait toujours à redire à mon comportement, elle me disait que j’avais bougé et que la punition allait recommencer à zéro. Bien évidemment je protestais mais n’y gagnais qu’à avoir ma culotte baissée et ma punition rallongée. Désormais exposée tout le monde pouvait constater que je prenais du plaisir dans la sévérité de ma correction. Les moqueries de mes camarades redoublaient en conséquence lorsque ma professeur le faisait remarquer. Alors que je me ramassais une nouvelle volée de coup j’approchais dangereusement de l’orgasme, pleurant de plus en plus à cause de l’humiliation de devoir défaillir devant la classe entière. Je me suis réveillée en sueur dans le lit, toute tremblante. Il m’a fallu plusieurs minutes pour réussir à me lever pour faire quelques pas tellement mes jambes étaient en coton.
Si je voulais faire de l’interprétation de rêves je dirais que l’élève indisciplinée représentait mes pulsions inavouables et qu’elles étaient punies pour ne pas respecter la normalité. De son côté la professeur pouvait prendre un plaisir sadique à les corriger, elle avait le droit de le faire puisque ce n’était que justice de faire respecter les normes. C’était un acte positif de corriger un comportement anormal, vous avez le droit de prendre du plaisir si vous faites ce qui est juste.
C’était aussi un avertissement, si mes secrets étaient exposés les sanctions seraient l’humiliation et les rires. Je devais ajuster mon comportement pour que personne jamais ne le découvre.
J’ai toujours eu une imagination débordante, dans ma tête c’est rassurant je peux contrôler le scénario, c’est tellement plus simple. Dans ce rêve je m’imaginais physiquement dans le rôle de l’élève, je n’arrivais pas encore à me visualiser comme source d’autorité. Il faut dire que ma partie « perverse » prédominait sur ma sagesse à l’époque. C’était en quelque sorte une représentation de moi essayant de prendre le contrôle via une autre forme de plaisir plus « légitime », celle de l’autorité. Mon inconscient essayait de me montrer que c’était davantage la domination qui me correspondait sans que je le comprenne.
C’était un fantasme assez intense je dois le reconnaitre, je ne l’ai bien sûr jamais réalisé, l’humiliation publique n’étant pas mon truc. Par contre j’ai reçu plusieurs fois la cane et j’ai pu constater que je l’appréciais énormément. D’ailleurs plusieurs fois je l’ai reçue juste avant d’aller en cours, j’ai pu savourer le plaisir de devoir rester assise toute l’après-midi sur des marques chaudes sans pouvoir les frotter. Bien sûr personne n’était au courant contrairement à mon rêve mais j’ai ressenti une certaine malice à être la seule à détenir ce secret, c’était un pouvoir, un sentiment de supériorité sur les autres. Encore une manifestation de mon côté dominant.
Quoi qu’il en soit c’est arrivé bien plus tard, à l’époque j’avais été très frustrée de ne pas avoir été bizutée à l’entrée à la fac. Mon plan « passif » pour découvrir le réel ne marcherait pas et j’allais devoir prendre les devants. J’ai dû mettre en place une autre stratégie plus active cette fois. Je me suis fixée un objectif, j’ai passé par écrit un contrat avec moi-même. Je me mettrais tous les soirs une fessée à la règle plate (un autre instrument de discipline bien ancré dans ma tête) en augmentant le quota de 5 coups par jour si je n’avais pas eu le cran d’agir pour trouver un partenaire. Je m’y suis astreint, c’e n’était pas une mauvaise solution, au mieux j’allais recevoir volontairement ma première fessée d’adulte au pire en me fixant un quota j’avais une motivation, une obligation plutôt, de dépasser le moment où la fessée pique trop pour que je continue toute seule. Dans tous les cas j’allais avoir mal.
C’était le meilleur moyen que j’avais trouvé pour arrêter d’avoir peur et d’assumer au grand jour, le mot est trop fort, en tout cas inclure d’autres personnes dans le cercle.
Les premiers jours la punition n’était pas assez motivante mais rapidement je me couchais les yeux humides, ça a empiré soir après soir jusqu’au jour où j’ai préféré le clavier de l’ordinateur à la règle.
C’était un moment décisif, j’ai passé ma première annonce. Bien qu’encore au chaud derrière mon écran j’avais très peur de devoir faire un pas vers les autres.
J’ai fait un compromis, pour ma première fois j’allais me limiter à quelque chose de simple et de rapide. Une fessée en un quart d’heure. Le but n’était pas d’y prendre du plaisir mais de tester. Au pire si je n’aimais pas ça ne durerait pas longtemps.
J’ai hésité sur la façon de rédiger cette annonce je ne voulais pas être trop restrictive de peur de ne pas avoir de réponses et de rester seule. J’étais à un stade ou j’étais presque prête à accepter le premier qui trouverait ma proposition pas mal plutôt que de rester sans réponse. Paradoxalement en même temps je voulais garder un certain contrôle de la situation en mettant pleins de restrictions. J’étais dans un état d’esprit particulier, je me suis dit que dans un premier temps j’allais décrire précisément ce que je voulais, que je n’allais oublier aucun détail. J’avais une sorte d’espoir que personne ne soit intéressé. Si personne ne voulait de moi je n’aurais pas à aller à un rendez-vous et j’aurais quand même évité la punition à la règle ce soir-là puisque j’avais montré de la bonne volonté.
J’ai rédigé un brouillon et dans un moment de folie j’ai réussi à cliquer sur envoyer, il m’avait fallu plusieurs tentatives. Il était désormais trop tard pour revenir en arrière. J’ai refermé l’ordinateur et je suis allé me coucher directement. Je n’étais pas prête à affronter les réactions à ce que j’avais provoqué ou plutôt j’avais peur de la boite mail vide. Malgré internet, j’avais encore l’impression d’être une exception et je croyais dur comme fer que j’allais avoir du mal à trouver un partenaire dans ma ville …. Paris …. vous pouvez vous moquer 🙂 soyez complaisant j’étais jeune.
Le lendemain soir quand j’ai relevé ma boite mail j’ai un peu halluciné, elle était pleine à craquer de mails. Encore une surprise pour moi, je n’étais pas seule à vouloir ce genre de jeu c’était le moins que je pouvais dire.
J’ai pourtant vite déchanté, la plupart des réponses étaient pathétiques, soit elles tenaient en une ligne soit elles ne correspondaient pas du tout à ma recherche.
Pour prendre un exemple, rien qu’un sur un point, j’avais bien précisé pas de sexe sous quelque forme que ce soit. Je voulais simplement une fessée pour essayer. J’ai eu des dizaines de mails me disant en substance qu’ils aimaient les prudes et qu’ils allaient prendre plaisir à me défoncer le cul quand je serais sans défense comme je le voulais. À cette époque étant encore idiote et naïve je répondais quand même par politesse. J’ai reçu des réactions de surprise lorsque je leur confirmais que je ne voulais pas du tout de sexe, ils n’imaginaient pas, ou plutôt ne voulaient pas concevoir que l’on puisse vouloir une fessée qui ne se terminerait pas en fellation ou pénétration. Ils se demandaient comment j’allais pouvoir prendre du plaisir. Je veux bien accepter que certaines personnes se servent de la fessée comme préliminaire fétichiste, c’est leur vie, mais les masochistes existent aussi. D’ailleurs un des premiers ressentis que j’ai eu sur la communauté BDSM était la présence de beaucoup d’intolérance envers les différences, c’est assez paradoxal et ça malheureusement confirmé par la suite.
Qu’est-ce qui ne va pas dans le monde ? Si l’annonce dit “cherche fessée et uniquement fessée » pourquoi on vient me parler de bondage, d’être promenée en laisse, de bougie et d’aiguilles ?
Je veux bien faire des compromis mais si je dis directement dans l’annonce « non » à quelque chose c’est certain que je vous enverrais balader si vous le proposez il faut rester cohérent.
Pourquoi certaines personnes m’ont argumenté des choses comme « une sonde urinaire c’est plus douloureux donc c’est mieux qu’une fessée » ? Ce n’était pas le sujet ! Certains messages étaient sidérants c’est le moins que je puisse dire.
Je suis la première à dire qu’un dominant doit pousser son soumis mais au premier contact il faut s’en tenir à ce qui a été négocié pour établir la confiance. Je sais que je dis parfois que j’amène les soumis dans de nouvelles pratiques mais elles sont toujours marquées en « possible » dans la liste initiale.
Parmi les débutants il y a deux familles, ceux qui sautent à pieds joints dans le monde en acceptant potentiellement la totalité de leur fantasme, voulant picorer pour essayer un peu de tout, et inversement ceux qui préfèrent y aller par étape, doucement. Il faut l’accepter. Même moi je fais parfois face à des soumis qui veulent rester assez soft niveau douleur, ce n’est pas un problème en soi à partir du moment où ils ont conscience que ça ne sera qu’une étape. Ils devront forcément avancer il en va de mon propre plaisir. Je n’ai aucun problème avec un soumis qui veut en rester aux punitions « à la main » pour la première séance, ou ne pas être entravé ou bâillonné. Je comprends très bien la nécessité d’être prudent et de gagner la confiance de l’autre avant de se laisser aller. D’autres soumis préfèrent être encadrés plus fermement dès le départ, chacun ses gouts l’important c’est de les respecter et d’y aller naturellement. Il ne faut pas brusquer les choses.
Pour en revenir à ma première annonce j’ai eu de tout dans ces réponses, y compris des hystériques qui envoient un mail plein d’entrain puis un autre 5 min après demandant pourquoi ils n’ont pas eu de réponse et ainsi de suite pour finir 20 minutes après (leur premier mail) à dire « tu m’énerves, tu veux m’ignorer ok va te faire voir sale pute » (j’ai corrigé l’orthographe). Je ne ferais même pas de commentaire sur ce genre de personne en plein délire.
Plus fréquent encore les auto-proclamés experts en fessée, vous ne pouvez pas imaginer à quel point ce genre d’affirmation gratuite me laisse de marbre « je n’ai rien à prouver je suis un expert tu vois ».
Encore plus surprenant les « gourous » affirmant que la fessée permet d’accéder à un état de transcendance, qu’elle représente la seule façon d’atteindre « l’altérité de la condition humaine ». Rien de moins. Je rappelle que je cherchais à recevoir une fessée pas à rejoindre une religion.
Je suis médisante 🙂 si c’est leur trip qu’ils s’y amusent. Imaginez simplement votre réaction lorsque vous recevez ce genre de pamphlet.
Cette première annonce a été globalement une grande déception ou plutôt une prise de conscience. Je pensais avoir trouvé une communauté, c’était le cas en fait, mais je me rendais compte qu’elle comportait beaucoup d’abrutis. Je ne dis pas que dans le lot il n’y avait pas des réponses correctes mais proportionnellement au volume c’était une minorité (sans compter je dirais 1 à 2 %), et par correcte j’entends qui répondaient de manière cohérente à l’annonce dans ses termes.
Mon choix s’est porté sur quelqu’un de mon âge, j’imaginais que ce serait plus facile pour moi et qu’il serait moins enclin à la frustration, pas comme certains qui me donnaient l’impression d’être un bout de viande. Nous avons discuté du scénario et convenu d’un rendez-vous.
Le jour dit j’étais excitée comme une puce, j’étais allée chez le coiffeur pour me faire belle, c’était un jour spécial il fallait que je marque le coup, je devais être la plus séduisante possible. Le paroxysme des bouffées de chaleur a été quand j’ai choisi ma petite culotte. J’étais excitée à la pensée qu’un homme allait la voir, que j’allais devoir la baisser devant lui pour recevoir une fessée. Je ne me sentais plus. J’ai mis une jolie robe pour parfaire le tout.
Avant de partir je me suis ravisée, je ne voulais pas avoir l’air trop fragile ou induire en erreur sur le côté sexuel de ma recherche. Je me suis rabattue sur un jeans pour paraitre plus ordinaire. J’étais comme sur un nuage, aussi excitée que stressée, ma première fessée d’adulte rendez-vous compte !
Quand je suis arrivée sur le lieu de rencontre j’ai pu constater que lui aussi était fébrile. Il n’avait pas l’air dangereux comme dans mes scénarios catastrophe. Nous avons discuté, j’attendais qu’il m’invite à aller chez lui comme convenu. Il semblait ne pas oser le dire et restait à des thématiques ordinaires. J’ai presque eu l’impression d’avoir entamé la conversation avec la mauvaise personne, imaginez le quiproquo.
Ce n’était pas le cas, c’était vraiment lui. Je m’attendais à ce qu’à un moment il hausse la voix en me disant qu’il était l’heure de faire face à mes obligations, qu’il m’attrape par le bras, le tordant pour me faire mettre en position pour recevoir ce que méritent les vilaines filles dans mon genre. Je n’attendais pas de lui qu’il me parle de la pluie et du beau temps !
Je ne voulais pas être ménagée. Une fessée sans sexe c’est une fessée punitive, je n’allais quand même pas devoir la réclamer !
Pour la sécurité il y a un safeword, après ce n’est que du jeu de rôle. Je m’attendais à devoir lutter un peu, pour m’aider à me mettre dans le personnage. Il n’osait vraiment pas aborder le sujet, j’ai dû prendre les choses en main à mon grand regret.
J’avais été rassuré par son âge mais je me rendais compte que faire confiance à une personne plus expérimentée aurait été un meilleur choix pour un début. Il avait pourtant l’air sur de lui par message interposé.
Difficile pour moi de me mettre dans une mentalité de soumise alors que j’avais la charge de prendre les devants. Peu importe, la suite allait surement être mieux.
Une fois dans son appartement il s’est assis sur le canapé, n’osant pas me regarder et bafouillant quelque chose comme « tu viens ?». J’avais presque envie de le mettre devant ses responsabilités en refusant de m’approcher pour le provoquer mais j’avais peur qu’il se décomposer et que je passe à côté de ma fessée. Je la voulais, je la méritais, j’avais fait les efforts nécessaires. Je crois que j’ai soufflé en m’installant et ce n’était pas du jeu de rôle.
J’avais hésité à lui demander si je devais baisser mon jean, il ne l’avait pas demandé et je n’allais pas devoir lui proposer quand même ! J’avais l’espoir qu’il allait avoir une pointe d’autorité et m’engueuler pour ne pas l’avoir fait spontanément.
Devinez quoi ? Il n’a pas osé.
Rien de pire que de jouer la rebelle et de ne pas récolter ce que je méritais, ce que je cherchais plutôt. Quand une soumise fait des bêtises le message est clair : ça veut dire « plus fort ».
Il a commencé à me punir par-dessus mon jean. J’ai cru toucher le fond lorsqu’il m’a demandé si ça allait … Comment voulez-vous rentrer dans le rôle de la gamine insolente punie dans ces conditions ? Puisque c’était le scénario je ne sais pas si je l’avais dit. Si ça ne lui convenait pas il fallait qu’il le dise plus tôt. Une fessée punitive qui « va » ce n’est pas une fessée punitive réussie.
Et puis de toute façon une fessée à la main par-dessus un jean, même si vous n’avez jamais reçu vous pouvez vous douter que ce n’est pas la fin du monde.
J’étais un peu blasée par ce début de séance. Au bout d’un moment il a dû se lasser ou avoir mal à la main et est passé à la spatule en bois. J’ai vite compris que c’était déjà plus sérieux, pas vraiment douloureux plutôt chauffant, inconfortable. C’était déjà mieux, cependant pas de quoi convaincre la vilaine fille que j’interprétais de changer d’attitude.
Après quelques minutes il s’est arrêté et a dit un peu gêné « il va bien falloir ». J’ai compris qu’il parlait de mon jeans. Je commençais à regretter d’avoir râlé pour avoir dû le garder. Je n’ai pas fait pas la fière en le déboutonnant. J’ai pris tout mon temps pour le plier et le poser à côté de mon bourreau avant de retourner sur ses genoux. J’avais connu les claques à la spatule sur mon jeans et j’appréhendais de découvrir ce qu’elles allaient devenir sans cette épaisseur de protection. Je me rassurais en me disant que j’avais encore ma culotte pour me préserver. Sa faible épaisseur n’allais pas changer grand-chose, c’était psychologique.
Pendant tout le début de la punition je n’avais pas arrêté de parler dans ma tête, désormais j’étais silencieuse et j’attendais anxieuse qu’il m’éduque comme il se devait.
Il n’a pas commencé immédiatement à frapper, il a inspecté les nuances que mes fesses avaient prises, car même protégées par le jeans elles avaient eu le loisir de rougir. C’était assez humiliant, étrange, de me faire malaxer les fesses de cette façon. Ce n’était pas agréable et pourtant je devais me laisser faire sans rien dire, j’ai adoré le concept de perdre la possession de mon corps. Il m’a écarté les fesses et y a fait rentrer les rebords de ma culotte. Ma dernière protection venait de s’évaporer, désormais ma peau nue était offerte, quelle angoisse !
Je n’ai pas eu à attendre longtemps les premiers coups sont tombés assez vite et j’ai pu constater qu’ils étaient bien plus piquants de cette façon. Après quelques dizaines de coups je n’ai pu retenir quelques gémissements. Ce n’était pas très dur à supporter et je souriais en sentant monter le plaisir, c’était davantage des gémissements de plaisir que de douleur.
Malheureusement pour moi il s’est interrompu assez rapidement. Je rageais intérieurement, ce n’est pas avec 50 coups à la spatule en bois que l’on peut me satisfaire ! Si j’avais été à sa place je n’aurais pas arrêté avant d’être sûre que la gamine avait compris la leçon ! Pour l’instant je ne faisais pas le lien avec le fait que je préférais être dans ce rôle.
Il n’avait malheureusement pas arrêté pour me frustrer en faisant une pause avant une vraie fessée bien méritée mais bien parce qu’il avait estimé que j’avais eu mon compte. Je m’échauffais à peine pourtant.
Il y avait un vrai problème de rythme avec lui, comme s’il suivait un plan prédéterminé sans l’adapter à mes réactions. J’ai eu un ressenti vraiment artificiel. À vrai dire cela me rappelait certaines vidéos que j’avais vues sur internet, pas les bonnes.
Pour être honnête je m’étais déjà mise toute seule des fessées bien plus sévères, ce n’était pas très glorieux. Bien sûr j’aurais pu le lui dire mais j’avais envie d’une fessée punitive comme je lui avais demandé, si je le suppliais ce n’était pas pareil. Dans ce genre de configuration ce n’est pas à la soumise de dire stop ou go. En tout cas pas ouvertement.
En rentrant chez moi j’étais un peu désabusée, j’avais rêvé rentrer les yeux larmoyant, honteuse, me tenant les fesses pour apaiser leur chaleur. J’étais en train de marcher normalement ce n’était pas ce qui était prévu. J’avais des sentiments mitigés, j’étais fière d’avoir fait le premier pas mais déçue du résultat. C’était la frustration qui prédominait. J’avais ma part de responsabilité, j’avais agi de manière trop prudente alors que j’avais envie de tester mes limites. J’étais une débutante je ne savais pas ce que je voulais vraiment.
Une fois chez moi j’ai inspecté mes fesses et contrairement à ce que j’attendais j’avais 2 marques rouges bien sombres. Bien plus importantes que ce que j’imaginais avec le peu de douleur ressenti. Avec le recul il faut savoir que certains instruments marquent rapidement sans pourtant faire vraiment mal et inversement.
Les expériences forgent nos habitudes et j’en ai gardé le réflexe de demander à une amie de tester sur moi mes nouveaux instruments pour que je me fasse une idée du ressenti, que je puisse l’insérer dans une hiérarchie avant de l’utiliser sur mes soumis. Avec le bémol que ce n’est qu’indicatif, tout le monde a des réactions différentes à certains types de douleur.
Ce jeune homme avait dû avoir peur en voyant les marques et penser que j’étais à mes limites. À sa décharge je peux reconnaitre qu’il n’a pas été imprudent et ça je le respecte. Il a eu tort mais pour une bonne raison, en tout cas j’imagine. Ce n’est pas une bonne chose de ne pas connaitre son matériel.
Ce genre de trace est typique du bois, il est assez lourd et marque assez facilement la peau sans pour autant faire très mal. La douleur est répartie sur une grande surface ça aide à la rendre supportable. Après il ne faut pas en tirer de généralités cela dépend de pleins de facteurs. Je préfère le cuir qui laisse moins de marques (à ressenti équivalent) et qui permet de monter plus haut dans les gammes de douleur.
C’était ma première tentative, comme pour beaucoup ça a été loin d’être la meilleure, j’en garde quand même un souvenir de fierté.
J’ai appris de mes erreurs, car oui les soumises aussi doivent apprendre des choses pour se perfectionner, il n’y a pas que les dominants qui doivent se former.
La fois d’après a été bien plus satisfaisante d’ailleurs, j’ai été plus sage dans mon choix de partenaire en préférant quelqu’un de plus expérimenté, j’ai ressenti la différence tant au niveau douleur que plaisir. J’ai eu la chance d’expérimenter la discipline sévère dont j’avais envie.


La suite se trouve par ici.

Confession #2 : la découverte de tout un monde

conf2Hello 🙂

J’ai vu les sujets du bac philo et il y en a des sympathiques ^^ « Pourquoi chercher à se connaître soi-même ? ». Il y a beaucoup à dire.

Quoi qu’il en soit j’ai bien bossé ce week-end je vais pouvoir assurer 3 posts cette semaine ! Lundi, mercredi et vendredi. Il y a des trucs intéressants je vous l’annonce 🙂

Le sommaire de cette série de confessions se trouve ici.

Deuxième partie de mes débuts, il n’y aura pas trop d’action encore une fois, étant d’un naturel prudent j’ai mis du temps à passer à la pratique. Ne vous inquiétez pas mes premiers pas réels sont justes derrière.
Je vous avez laissé à l’étape où je mettais en mot mon fardeau pour essayer de le maitriser. Cette phase a été concomitante avec un événement important : la fac, mon indépendance, mon premier logement rien qu’à moi. Si j’ai pu prendre le risque de laisser trainer un journal intime avec des confessions aussi importantes c’est que je vivais seule. Je me suis rendu compte que chez mes parents j’avais toujours été sur la défensive. C’est épuisant d’avoir des secrets, je ne m’en étais pas rendu compte avant de connaitre l’indépendance. Pour m’épanouir j’ai besoin d’avoir mon propre territoire que je maitrise, même envahi par un homme je dois pouvoir y faire la loi. Avoir mon petit nid douillet n’est pas simplement une aide pour mettre en place mes fantasmes c’est un élément de mon équilibre mental.
Je suis retournée chez mes parents récemment pour quelques jours et j’avais un sentiment d’étouffement, le mot doit être trop fort, par moment je cherchais un espace à moi pour me sentir seule. Je ne suis pas asociale j’ai simplement besoin de calme pour me détendre. Je suis en train de penser que lorsque j’aurais des enfants je vais souffrir, je ne pense pas que faire du yoga suffira à assurer ma santé mentale. Chaque problème en son temps.
Je pouvais désormais me laisser aller à expérimenter sans craindre que la porte s’ouvre subitement et que je me retrouve grondée, à devoir donner des explications. Certains aiment l’excitation de risquer de se faire surprendre, pas moi. J’aime le contrôle sur la situation.
Ma liberté est allée de pair avec l’intensification des autopunitions, que j’accepte mes envies ne voulais pas dire que j’allais relâcher la discipline et devenir une paresseuse accro aux orgasmes.
Avant de me retrouver seule j’avais pensé plusieurs fois faire des recherches sur internet sur ce que je ressentais mais je m’étais retenue à cause de la peur de me faire prendre. C’était d’ailleurs une certitude, chercher des termes comme masochisme aurait laissé une trace sur le contrôle parental, je me serais ramassée une fessée dans la foulée et j’aurais été privé de loisirs pendant des mois.
Une fois seule j’ai pu trainer sur internet comme je le voulais et cela a eu un rôle important dans mon épanouissement. Pas tant dans la conception des fantasmes que dans leur acceptation. J’entends parfois dire qu’internet rend les gens pervers, plus extrêmes, modifiant les perceptions et les normes, ce n’a pas été mon ressenti. En surfant sur internet j’ai découvert que je n’étais pas si anormale et ça a été un grand soulagement, une bouffée d’air frais dont je rêvais depuis longtemps.
Il y a de tout sur internet, voire carrément n’importe quoi, de la vidéo soft où l’on voit bien qu’il n’y a même pas un consultant bdsm sur le plateau, aux actrices ratées qui débitent un texte sans conviction, se forçant à rire, surjouant les fessées. Voir une adulte mature en tenue de cheerleader hurlant à la mort après avoir pris une tape sur les fesses me laisse perplexe. J’ai vraiment du mal à comprendre je dois le reconnaitre. D’ailleurs ça me fait penser à un truc que j’ai vu récemment, je ne nommerais pas la personne, je faisais des recherches sur les jeux possibles à distance et je suis inévitablement tombée sur des vidéos de money-mistress. Dans la vidéo à laquelle je pense il y avait une fille face caméra débitant son texte, j’avais l’impression qu’elle lisait une feuille placée derrière. Avoir des trous de mémoire ça arrive à tout le monde mais quand ce n’est pas du direct il faut au moins avoir la politesse de refaire la prise, surtout sur une vidéo de moins de 5 min. C’est vraiment mépriser son public ou vouloir faire du volume que de publier ça. Même les grands acteurs font plusieurs prises avant de trouver le bon ton. Avoir l’air naturel à l’écran ce n’est pas évident. J’imagine sans mal qu’à certains endroits il y avait marqué sur la feuille « rire » vu la spontanéité du résultat. Il faut avouer qu’il y avait un côté comique, elle disait sa phrase puis jetais un coup d’oeil sur le côté puis se mettait à ricaner, dans le genre « à oui c’est là que je dois rire ». J’hésite à vous mettre le lien, je ne voudrais pas lui faire de la pub.
Je suis assez tolérante sur les fantasmes que je ne partage pas mais j’avoue que j’ai atteint une limite. Il y a vraiment des hommes qui se laissent avoir par ça ? Ne vous méprenez pas je n’ai rien contre les filles qui veulent se faire entretenir, je peux comprendre qu’une vie de princesse puisse donner envie, ce que je critique c’est le manque de naturel. Si vous n’êtes pas dominante n’essayez pas de l’être et cherchez un sugar-daddy. Vosu trouverez facilement des hommes pour vous entretenir si vous êtes mignonne. Vous n’avez pas besoin de réciter le dictionnaire des synonymes pour dire à quel point un homme est minable, c’est artificiel et en un coup d’oeil on remarque la supercherie.
Je me demande s’il ne s’agit pas d’une humiliation supplémentaire, que les hommes qui s’engagent là-dedans ne cherchent pas en réalité à se sentir minable en se soumettant à une fille pathétique. S’ils ne veulent pas être inférieur au zéro absolu. C’est une piste à creuser. Si vous faites partie de ces personnes je serais intéressée par un témoignage.
Tout ça pour dire qu’il y a vraiment de tout sur internet et pour revenir au sujet j’ai trouvé des vidéos qui m’ont choquées, dans le sens trop extrême. Vous allez trouver ça bizarre mais elles m’ont rassurées. Dans ma tête j’étais une anomalie, j’avais honte et je me comparais à certains monstres historiques. Je venais de découvrir que même moi j’avais des limites et qu’il y avait pire. Je venais de me rendre compte que je n’étais pas au sommet de la hiérarchie des déviants et que j’étais même plutôt classique. J’insiste pour vous faire comprendre le chamboulement mental que ça a été, tous mes repères ont volé en éclat. J’aurais rencontré des aliens que je n’aurais pas été aussi surprise. C’était ça de ne pas avoir de références, je m’imaginais le pire. J’ai été élevée dans un environnement « sain » en ce que j’ai été protégée des aspects les moins reluisants de la réalité, je n’ai pas découvert le porno à 10ans comme certains, mes accès à internet étaient relativement fermés et surveillés. En soi je suis d’accord, laisser un enfant se confronter lui-même à la réalité n’est pas une bonne solution mais cela implique que derrière il faut l’accompagner. Il ne faut laisser internet et la télé éduquer les enfants mais ne pas les éduquer du tout est pire. Sur le plan de la sexualité j’avais été seule, c’était en quelque sorte ignorer le problème. Je critique mais lorsque je devrai aborder le sujet avec mes enfants je ferai moins la maligne.
Découvrir certaines vidéos jeune m’aurait perturbée, c’est certain, mais d’un autre côté les découvrir à l’âge adulte m’a réconforté sur la normalité de ce que je ressentais.
À bien me rappeler c’est d’ailleurs ça qui m’a poussé à créer un blog, pour laisser une trace pour les nouvelles débutantes, pour qu’elles ne se retrouvent pas aussi seules que je l’ai été. À la base je voulais faire une sorte de mode d’emploi de base pour débuter, j’ai perdu cet objectif en route je pense. Ce blog est polymorphe il a évolué avec moi et réciproquement. Il faut dire que j’ai toujours eu plus de facilitées pour apprendre par l’exemple que grâce à des manuels.
Quoi qu’il en soit j’ai passé des nuits à parcourir le net, je me suis même mise à prendre des notes pour noter les bonnes idées, des idées simples mais qui m’avaient échappées, par exemple utiliser la cire des bougies, c’était si évident et pourtant … J’aurais pu y recourir plus jeune, ça ne laissait pas de traces tant sur le corps que dans mes affaires. Quoi de plus inoffensif que quelques bougies dans une chambre ?
En parcourant les catégories de récits et de vidéos j’ai commencé à délimiter ce que j’aimais et ce que je n’aimais pas.
Même des vidéos plus extrêmes me fascinaient, je pense notamment à un site qui fait des vidéos de punitions à la cane anglaise très sérieuses (encore une fois je ne ferais pas de pub), il y avait un côté de voyeurisme, je regardais sans rien dire, médusée de ce que les actrices étaient capable de prendre. Je me demandais si mon petit corps frêle aurait été capable de supporter ça. J’avais presque envie de tester pour connaitre la réponse. C’était tout un nouveau monde et je voulais trouver les limites. Ces envies ne duraient que le temps d’un orgasme, lorsque la raison reprenait le dessus je me trouvais idiote d’y avoir pensé. En même temps je reconnaissais les mêmes actrices d’une vidéo à l’autre, leur corps n’était pas marqué d’une fois sur l’autre et elles se mettaient docilement en position ce qui me faisait dire que ce n’était pas si insurmontable. Pas pour une première expérience bien sûr mais à terme.
À cette étape je ne savais pas encore tout sur ce que j’aimais, j’avais simplement réduit le champ. J’aimais les scénarios de discipline pas les punitions avec un dominant à moitié nu c’était certain. Je séparais clairement stimulation sexuelle directe et jeux bdsm. Je voulais un cadre strict sans savoir ce que je préférais entre l’imposer ou le subir.
D’ailleurs avant de passer au vif du sujet j’aimerais expliquer mon plaisir tel que je le conçois aujourd’hui. Il peut sembler un peu tardif de n’en parler que maintenant mais l’intérêt du début est universel, peu importe que vous ayez les mêmes fantasmes que moi ou pas vous pouvez comprendre le mal être que j’ai vécu avant d’accepter ce que j’étais.
Je suis donc dominante, un terme assez vague qui recouvre bien des réalités il faut bien le reconnaitre. Ma sexualité c’est au moins 3 blocs qui s’entrechoquent : le sadisme physique, la discipline/pouvoir et l’amour.
Pour les prendre dans l’ordre, le sadisme physique représente toutes mes envies les plus primitives, ce sont des pulsions. C’est une grande inconnue pour beaucoup, comment peut-on aimer faire souffrir les autres ? Déjà il faut virer « les autres ». Dans la définition même d’une perversion sexuelle il y a la considération de l’autre comme un objet nécessaire à la satisfaction sexuelle et non pas comme une personne. Cela n’exclut pas l’amour de son partenaire mais jamais en même temps que l’envie de lui faire mal. Je vous avez prévenu, il y a du monde dans ma tête tout est compartimenté. Je ne suis pas en train de dire que je ne considère pas l’autre comme un être humain en permanence, notre psyché fonctionne comme un conflit permanent entre les différents « blocs » et celui des pulsions sadique est égocentré au possible. Si je fais parfois mettre un masque au soumis, si je préfère punir durement ses fesses ou le dos c’est justement pour ne pas affronter son regard. Dans le cas contraire il y a fort à parier que l’empathie reprenne le dessus et c’est un vrai problème, j’ai besoin d’assouvir mes pulsions tout autant que j’ai besoin d’aimer. C’est un équilibre à trouver, si une débutante trouve plus difficile de gifler un soumis que de le fesser c’est normal.
J’ai une envie de posséder le corps de l’autre, lui interdire tout mouvement que je n’ai pas autorisé. En un mot j’aime la destruction. Un peu la même satisfaction que lorsque vous envoyez tout balader, que vous renversez quelque chose par colère, détruire à un potentiel libérateur énorme. J’aime voir les marques rouges s’intensifier coup après coup, sentir que ma victime est vulnérable et commence à s’effriter. Encore plus c’est la douleur du processus, taper sur quelqu’un qui ne ressentirait n’aurait pas mal ne m’amuserait pas. Un soumis qui manifesterait qu’il aime ce que je lui fais casserait mon trip. Il faut que j’ai au moins l’impression d’abuser de lui, il y a une part de jeu d’acteur de la part du soumis. C’est artificiel bien sûr, je sais que mes soumis aiment aussi avoir mal mais j’essaye d’en faire abstraction.
Je me sens forte à briser les gens, à être debout alors que les autres ont baissé les armes. Plus c’est violent plus le plaisir monte. Une fessée en travers de mes genoux peut me provoquer un orgasme alors même que mes zones érogènes ne sont pas stimulées. En ayant l’autre contre moi il devient une extension de mon corps, je ressens les impacts contre mes cuisses et dans mon bras. Lorsque je me puni toute seule j’ai la même réaction si ce n’est que je n’arrive pas à tenir la distance nécessaire à cause de la douleur, difficile de s’auto-infliger ça. C’est frustrant en ce que je n’arrive pas à aller jusqu’à l’orgasme seule de cette façon.
Monter dans les gammes de douleur est un problème, je sais que les soumis n’aiment pas les marques, d’ailleurs rien que médicalement cela signale que le corps arrive à ses limites. Je vous rappelle que je suis en train d’isoler les différentes composantes de mes envies, je suis en train de parler de la partie la plus primitive, celle qui ne doit jamais s’exprimer seule. Je parlerais plus tard de comment réussir à la satisfaire tout en restant dans l’acceptable.
C’est aussi pour ça que je n’aime pas les soumis qui gesticulent trop pendant les corrections, je préfère ceux qui restent stoïques pour que je puisse y aller sans culpabiliser.
Cela sert aussi au « bloc mental discipline », celui qui me fait me sentir en sécurité, j’aime avoir le pouvoir sur mon environnement, contrôler l’incontrôlable. Je me sens unique, forte. Si j’établis des règles strictes c’est pour m’apaiser, me rassurer en faisant en sorte que je n’ai pas de mauvaises surprises. J’ai peur de perdre le contrôle, c’est une angoisse très forte et j’ai de la satisfaction à dépasser cette peur. Plutôt que de donner une définition académique du fantasme de discipline je vais tenter de l’expliquer avec mon propre ressenti. Je n’ai pas envie de faire mal, enfin si, mais le pied total c’est de retourner le soumis dans tous les sens au point qu’il m’en demande plus que prévu initialement. Il y a une citation que j’ai entendue dans House of Cards, je ne sais pas de qui elle est, « tout est à propos du sexe sauf le sexe », c’est faire le lien entre le sexe et l’envie de pouvoir sur l’autre. Mon bdsm c’est ça, la recherche du pouvoir absolu. Je ne peux le sentir qu’en abusant de mes prérogatives, être une peste pour faire simple.
Même contre moi cet aspect est présent, lorsque je me fais une liste d’objectifs à atteindre avec des corrections en cas d’échec c’est le moyen de me forcer à me dépasser, à ne plus être simplement humaine mais viser la perfection. Ne vous y trompez pas je suis aussi exigeante envers moi-même qu’envers mes soumis.
Je n’aime pas la vision du bdsm qui est donné dans l’imaginaire collectif, la focalisation sur le plaisir sexuel, la douleur, le business. C’est oublier l’essentiel, la fascination envers la possession de l’autre. C’est refuser en apparence de faire des compromis. Ce qui me plait ce n’est pas tant voir l’autre dans mon piège que de l’y avoir fait rentrer volontairement. C’est passer en revue des soumis, lorsqu’ils sont alignés, nus, mains derrière la tête, contre le mur. Lorsque je marche lentement prête à dégainer ma cravache contre celui qui osera s’élever contre mon autorité. Je prends plaisir à constater que personne n’ose bouger un cil.
J’aime faire mal aux soumis mais ce que j’aime plus que tout c’est qu’ils me remercient pour ça, ou mieux qu’ils reconnaissent que c’était nécessaire. Prendre le pouvoir par la force m’amuserait moins, je veux sentir que mes soumis ont le choix et qu’ils préfèrent m’obéir. C’est la marque que j’ai une emprise très forte sur le mental. Il faut qu’ils m’obéissent parce que je suis l’autorité suprême et non pas par contrainte.
Dans ce bloc c’est encore mon égo qui est satisfait mais l’autre est déjà plus présent, plutôt comme il s’agit d’avoir du pouvoir sur lui il est nécessaire au fantasme sans être autonome.
D’ailleurs une erreur fréquente est de croire que le masochisme et le complémentaire du sadisme, ce n’est qu’une compatibilité. Ce ne sont pas les mêmes ressorts. Il y a certes une cohérence de fait, une symbiose possible l’un tirant partie de l’autre mais ce n’est pas une réciprocité en miroir.
Le masochisme est généralement considéré comme un jeu avec la pulsion de mort, une façon de l’affronter, faire face à ses peurs pour en sortir plus fort. Certains font du saut à l’élastique ou du saut en parachute ou tout autre sport extrême pour « se sentir vivant ». Le masochiste joue à se faire peur (et encore une fois il y a plusieurs composantes dans la tête d’un soumis). Certains apaisent la peur de l’inconnu en croyant en un dieu, d’autres préfèrent être sous la direction physique d’une déesse. Ce sont les mêmes ressorts, savoir que l’on a une place décidée par l’autorité suprême. En tout cas le temps d’un fantasme.
Dans un sens je me rapproche quand même du masochiste, lui veut se sentir vivant en se confrontant symboliquement à la mort et à la souffrance. Moi je me sens vivante quand je me prouve que j’ai le pouvoir d’infléchir sur le monde, que je ne suis pas si insignifiante. Nous cherchons tout deux une prise sur la vie.
Le troisième bloc composant mes envies est celui de l’amour, pour le coup l’autre y est a égalité avec moi. Peu importe ce que je dis ou je fais j’ai du respect pour mon partenaire et je fais attention à ce qu’il peut ressentir. Quand je vois qu’un jeu lui pèse je fais en sorte de ne pas le répéter. C’est ma responsabilité envers lui. J’ai besoin de l’autre, j’ai besoin de son regard, qu’il me montre que tout ce que j’aime n’est pas uniquement dans ma tête, qu’il partage et apprécie ce que je suis. J’ai besoin d’être aimée, d’être choisie. L’autre me libère d’un poids. J’ai peur d’être seule dans la vie, c’est cet aspect qui me permet de faire des compromis pour garder l’autre près de moi. J’ai besoin de quelqu’un pour remarquer quand je me fais belle, pour me rassurer quand je n’ai pas le moral. J’ai besoin du contact physique de l’autre.
C’est une approche assez simpliste, 3 blocs : destruction, reconstruction à mon image et partage avec l’autre. Vous les mélangez, vous en faites prédominer un à chaque moment et vous avez les clés pour me comprendre. Et oui cela signifie que par moment je néglige l’autre quand je le punis. C’est une nécessité et si je ne le faisais pas le bloc sadisme grossirais jusqu’à devenir incontrôlable. Je dois relâcher la pression par moment.
Cela explique aussi que je puisse avoir envie d’être soumise, avoir mal est libérateur et satisfait mon premier bloc mais pas le second, j’aime avoir le pouvoir pas le subir.
C’est aussi pour ça que me donner des règles et me punir toute seule m’attire, c’est un palliatif acceptable puisque les deux premiers blocs sont satisfait, ne manque que le 3eme.
Bien sûr à l’époque je n’avais pas la moindre compréhension de tout ça, j’étais même perdue à ne pas comprendre pourquoi mes envies variaient par moment.
Je pense que la réalité est encore plus complexe mais je m’arrête à ce niveau de compréhension. Il me suffit pour me comprendre et d’en tirer des conclusions pratiques. Il manque des nuances, fesser un soumis ou lui torturer les couilles ce n’est pas le même fantasme qui s’exprime, en tout cas il existe plusieurs facettes.


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