Discipline domestique 024 – Halloween 2014 – Partie 17 : un homme à peu près sage…

Me voici de retour ! 🙂

Cette longue période de silence a été due à ma nouvelle manie de me déconnecter complètement du monde pendant les weekends. Depuis 2 mois je débranche ordinateur, internet, chaines d’informations et smartphone pendant 48h pour profiter pleinement du retour du beau temps. Cela fait un bien fou. Le point négatif c’est que mes textes n’avancent plus mais ça vous l’aviez tous remarqué. Dans la vie on ne peut pas tout avoir. Mais rassurez-vous avec les vacances qui arrivent je vais avoir du temps pour écrire et rattraper mon retard (on peut rêver).

Passons aux choses sérieuses. Je sais que vous attendez avec impatience la suite de la soirée que j’avais commencée il y a quelque temps mais je ne vais pas la reprendre tout de suite, j’ai comme une envie de changer d’air, à la place je vais revenir sur un texte moins ambitieux, moins intense, le journal de discipline domestique que j’avais commencé il y a quelques mois.
Vous vous en souvenez surement il s’agissait de tranches de vie de mon couple que j’essayais de vous faire partager du mieux que possible. Comme nous avons tendance à vivre selon des règles gynarchiques, même si je n’aime pas ce terme, cela convenait parfaitement au blog.
Si je devais vraiment nous mettre dans une case j’opterai pour FLR-TPE (female led relationship – total power exchange), pour faire simple mon partenaire et moi aimons jouer avec un pouvoir asymétrique et, même si le BDSM n’est pas permanent, les punitions sont régulières. Mon homme aimant se faire secouer les puces cette situation ne le dérange pas le moins du monde. Il se voit comme un mâle capturé et réduit en esclavage par une amazone.

Après quelques méfaits dont nous nous souvenions à peine — un prétexte — mon homme avait été condamné à une période de 3 semaines de discipline plus stricte, décision semblant unilatérale alors qu’il s’agissait bien plus d’une mise au bagne volontaire selon un scénario bien rodé.

Je ne me souviens plus très bien de ce que je vous avais dit ou pas dans les parties précédentes donc il peut y avoir des redites. Je corrigerai le cas échéant.


Sommaire du journal


Samedi matin — 2 semaines après la mise en cage de chasteté — 1 semaine avant la soirée d’Halloween


Après quelques grognements et étirements j’ai émergé de mon sommeil. Sur la table de nuit le réveil indiquait 9 heures, j’avais dormi tard, pas grave nous étions samedi et je ne travaillais pas. À côté du réveil j’ai vu la fameuse petite clé, celle de la cage de chasteté, étonnamment la cage correspondante n’était pas à ses côtés.
La plupart du temps mon homme passe ses nuits nu et sans cage, j’imagine qu’elle gêne le sommeil, un peu comme dormir avec un soutien-gorge. Tout ce qui est serré contre le corps est réputé comme altérant la qualité des nuits et je tiens au bien être de mon homme. Non pas que je le fasse moi-même, vous connaissez ma pudeur.
Le texte commence à peine et je suis déjà en train de vous dire la moitié de la vérité. Certes je tiens à la qualité du sommeil de mon homme mais ces attentions dissimulent également un peu de sadisme. En le faisant dormir nu je favorise l’apparition d’une érection matinale ce qui me fait toujours marrer. Imaginez la scène, il voit son membre viril dressé sans avoir la permission de s’en servir. Tout ce qu’il peut faire c’est le regarder redescendre sous les moqueries, impuissant face à l’autorité que je représente. Tellement de frustration dans son regard lorsque je verrouille la cage pour la journée, c’est comme si je lui arrachais ses couilles à nouveau tous les matins. De quoi faire sautiller de joie la sadique en moi.
Le mélange peut d’ailleurs sembler paradoxal entre le plaisir que je prends à voir son sexe dressé tous les matins et ma volonté de reproduire le scénario de castration. Parfois on reproche aux dominatrices jouant la carte de la chasteté masculine d’avoir une aversion pour le sexe et la virilité, comme si nous étions des lesbiennes refoulées haïssant les hommes. C’est une méprise courante. Ce qui nous intéresse en réalité, en tout cas moi, ce n’est pas l’asexualité mais le jeu avec le pouvoir. Je n’ai pas peur du sexe, je veux le contrôler, il y a une différence. Je crois même pouvoir dire qu’un soumis habitué à la chasteté, qui ne ressentirait plus rien, ne m’intéresserait pas. La privation doit être douloureuse pour m’amuser.
Pour en revenir aux nuits de mon homme, il faut savoir que la permission de dormir nu que je lui accorde généreusement ne représente que le traitement usuel, il arrive qu’il soit obligé de garder la cage de chasteté, voire l’inconfortable modèle de discipline, sur de plus longues périodes y compris la nuit. Mais dans cette configuration cela fait office de punition, il faut qu’il ait fait une bêtise particulière, ou que je sois de très mauvaise humeur. Vous connaissez ma méthode, j’alterne entre carotte et bâton en gardant un brin d’arbitraire.
D’ailleurs en parlant de mon homme il n’était pas plus que sa cage à mes côtés. Je pouvais supposer que l’un était avec l’autre pourtant je me souvenais les avoir séparés lors de nos bêtises au lit en fin de soirée. Liberté temporaire sans permission ni occasion de jouir soyez rassurés, il n’avait pu officier qu’avec ses mains, sa langue et quelques jouets bien adaptés. Ce fut délicieux, pour moi en tout cas.
En gigotant je me suis repassée en mémoire les événements de la veille, la soirée, l’après-soirée… Les nombreuses bêtises que nous avions faites avaient de quoi me faire rougir d’excitation, ce que mes joues ont fait quelques instants plus tard. Pour dissimuler mon émoi je me suis cachée la tête sous les couvertures pendant que mes mains glissaient sous mon débardeur pour chatouiller mes seins, je n’avais pu les retenir. Le weekend commençait bien.
Maintenant que j’avais bien en tête la succession des événements je pouvais confirmer que mon homme s’était endormi à mes côtés et qu’il aurait encore dû y être. J’ai pensé que j’allais peut-être devoir ressortir les chaines pour l’immobiliser quelques nuits, histoire de lui donner une leçon.
Il faut me comprendre j’avais de quoi être vexée qu’il ait disparu, nous étions le lendemain de la soirée avec 3 de mes amies et j’avais imaginé qu’il aurait eu besoin d’une bonne nuit de sommeil pour se remettre de ce que nous lui avions fait. Pourtant son absence à mes côtés m’incitait à remettre mon jugement en question. Etait-il possible que mes amies et moi l’ayons trop ménagé ?
J’ai rejeté l’idée avec violence, mon ego ne pouvait pas accepter une telle insulte. Qu’on se le dise, je tiens à offrir à mon homme ce qui se fait de mieux en matière de souffrance. Ce n’est pas de la cruauté, c’est dans le contrat. S’il exécute sa part je dois me démener à mon tour, et ce qu’il veut plus que tout c’est que je sois stricte avec lui. Quelles qu’en soient les conséquences.
Une autre explication m’est venu à l’esprit, si j’étais plus fatiguée que lui cela ne pouvait être qu’à cause des multiples jouissances au lit que j’avais eu en fin de soirée. Il est si fatiguant d’atteindre le nirvana à plusieurs reprises. Mon homme étant maintenu dans une chasteté punitive il n’avait pas eu ce « désagrément ». Une explication bien plus acceptable pour mon ego.
Je me suis assise sur le rebord du lit en balançant machinalement les pieds. Pendant un instant j’ai été étonnée de ne pas voir mes pantoufles se mettre en place comme par magie. Une des clauses du contrat avec mon homme est qu’il a le monopole pour me chausser, s’il est disponible ce privilège lui revient, j’en ai presque oublié ce geste. Je suis restée figée quelques secondes devant l’étrangeté de la situation en me demandant comment j’allais faire, un peu comme lorsque j’avais voulu lancer le lave-vaisselle pour aider et que j’étais restée béate devant le panneau de contrôle, il avait autant de boutons que dans le cockpit d’un avion de ligne ! Et je ne plaisante pas, il y en avait au moins 5 ! Pour évacuer ma frustration après cette déconvenue, celle du lave-vaisselle, j’avais fait faire à mon homme la vaisselle à la main après l’avoir fessé. Logique. Il avait d’ailleurs reconnu lui-même que c’était sa faute. Enfin pas au début, ce n’est que lorsque ses fesses ont pris une jolie teinte rouge que la sagesse lui est revenue… Ne le plaignez pas trop, il adore nos « sessions cordiales d’alignement des points de vue » au point de les chercher.
Pour en revenir au matin, après avoir héroïquement mis mes pantoufles toute seule, tant pis pour mon homme, je me suis levée du lit avec entrain.
En entrant dans le salon je l’ai entendu s’activer dans la cuisine, je l’ai sifflé et immédiatement il a accouru. Il était nu, ou plutôt seulement vêtu de sa cage de chasteté, de quoi éveiller mon appétit. De mon côté j’avais un combo short/débardeur en coton pastel, ce que je porte habituellement pour dormir. Il s’est arrêté un instant, le souffle coupé à la vue de mes jambes nues, elles semblaient l’hypnotiser. J’ai eu un sourire satisfait, les deux semaines de chasteté portaient leurs fruits, bientôt mon homme me trouverait sexy dans n’importe quelle tenue, même un sac poubelle, une faiblesse supplémentaire à exploiter. Le sexe, surtout sa privation, comme moyen de domination c’est notre crédo. Pouvoir d’autant plus puissant que de mon côté je ne suis privée de rien, au contraire puisque je suis régulièrement choyée. Etant rassasiée je peux m’amuser davantage de sa frustration sans succomber au risque de rompre sa chasteté sur une envie soudaine. Techniquement je pourrais le garder chaste éternellement sans ressentir aucune gêne. Il est important de se sentir à l’aise lorsque vous dominez.
La plupart des couples ont une angoisse concernant l’asymétrie du désir, ne pas avoir envie en même temps, nous nous le faisons exprès. Notre vie sexuelle est basée sur une opposition radicale qui est en même temps une complémentarité, c’est gagnant-gagnant, j’aime avoir ce pouvoir sur lui et il aime que je lui lance des regards hautains en me moquant de ses pulsions. Surtout lorsque je le force à supplier pour avoir du plaisir, lorsqu’il doit se rouler par terre en tapant des poings dans un simulacre de caprice enfantin. Si sa prestation n’est pas assez hilarante ce n’est pas grave, ce n’est pas comme si j’étais sadique, je lui laisse toujours une autre chance, certes une semaine après, mais c’est déjà gentil de ma part. En quelques secondes, pour un petit manque de motivation, il peut se prendre une semaine de chasteté supplémentaire, quel frisson ! Un puissant aphrodisiaque de son point de vue. Presque suffisant pour le faire défaillir. L’humiliation est désormais une part indissociable de sa prise de plaisir.
Mon homme n’est pas resté à contempler mes jambes bien longtemps et, connaissant le protocole attendu, il s’est jeté à genoux devant moi pour embrasser mon bassin avec passion tout en me susurrant des mots doux pendant que je lui maintenais la tête fermement. Il s’agit d’un petit rituel matinal pour nous dire bonjour. Orignal non ?
J’ai soupiré en fermant les yeux, qu’il est bon de se faire accueillir de la sorte. Au contact de mon corps mon homme a lui aussi semblé s’enflammer davantage. Sa frustration devait être terrible. Certes il pouvait simuler pour me maintenir dans une illusion de supériorité mais j’essayais de ne pas y penser. Il m’arrive d’avoir des moments d’hésitation mais ils ne sont sans doute que de la paranoïa. Un homme ça ne sait pas simuler l’excitation pas vrai ?
Je lui ai demandé :
— Bien dormi ?
Il a eu un rictus amusé.
— Oui, j’avais de quoi.
— Justement ! J’ai été étonnée de ne pas te voir à côté de moi lorsque je me suis réveillée. De quoi douter de la réalité de ta fatigue…
Il a semblé embarrassé.
— C’est que j’ai été réveillé tôt, j’avais des envies…
J’ai mis les mains sur les hanches et j’ai demandé avec un ton sévère :
— Envie de quoi ?
Il a regardé le sol en se mordillant les lèvres.
— De te servir bien entendu. De faire davantage de corvées. De quoi d’autre pourrais-je avoir envie ! ?
Il était nerveux, il était à un mot près de la catastrophe. Parfois il me suffit de peu pour entrer en voie de sanction.
Il est normal pour un homme gardé en chasteté d’avoir des rêves très chauds menant à un réveil brutal, ça fait partie de l’expérience recherchée. Pour éviter que mon homme ne passe son temps à râler à propos de sa frustration nous avons cependant établi une règle, enfin « nous », « moi » surtout, à la moindre allusion négative concernant sa chasteté il voit la durée doublée. Après 2 semaines sans plaisir avec la ligne d’arrivée en vue il ne voulait pas repartir pour 4 autres semaines à cause d’une petite remarque sur ses envies en ma présence. Comme j’aime à lui répéter « si ton petit sexe n’a pas encore compris que le plaisir était facultatif nous allons lui laisser davantage de temps ! ».
Vous pouvez me trouver dure mais sans cette règle les soumis passent leur temps à tenter de faire pression et nous culpabiliser pour que nous raccourcissions leur peine. Je les connais.
Etant d’humeur taquine je l’ai relancé.
— Je ne sais pas. Tu pourrais avoir envie de pleins de choses, de jouir par exemple.
Il a souri et a répondu en rigolant mais avec une pointe de nervosité :
— Oh non ! Bien sûr que non ! Je suis un homme, la jouissance est facultative pour moi. Pas facultative d’ailleurs, malsaine. C’est ça. La privation de jouissance n’est pas une punition mais une bénédiction. Pourquoi aurais-je envie de me faire du mal ? Je ne suis pas stupide à ce point !
J’ai gloussé en pensant « tu parles ! ». Il m’a lancé un regard inquiet, il espérait que sa coopération jouerait en sa faveur.
Faire argumenter mes soumis sur les bienfaits de ce que je leur inflige fait partie de mes petits plaisirs, je trouve ça si humiliant. Un jeu de dupe entre adultes consentants. Lorsque je cane un soumis j’aime faire une pause au milieu pour le forcer à m’expliquer en quoi lui massacrer son petit cul est bénéfique. Bien entendu tout cela ce fait sous la menace d’une nouvelle série de coups au moindre mot de travers. Tant de pression, c’est si excitant.
Pourtant la vérité je la connais, si je leur inflige tout ça ce n’est pas pour leur bien, c’est parce que je suis une peste capricieuse et sadique. Je ne vais pas le nier.
Pour en revenir au sujet, en acceptant de s’auto-humilier en vantant les mérites de ma méthode mon homme avait choisi la meilleure voie pour se sortir de ce mauvais pas au plus vite. Cela revenait à me lancer un os à ronger.
Voyant que je ne renchérissais pas il a changé de sujet :
— Et toi ? Bien dormi ?
J’ai répondu en prenant un ton prétentieux.
— Ça peut aller. J’avais bien besoin d’une longue nuit. Tous ces orgasmes sont d’un fatiguant. Pauvre de moi. Heureusement tu es un homme domestiqué, tu n’as plus à connaitre ce genre de problème…
Nous avons rigolé, pas de la même façon mais toujours dans la bonne humeur. Il n’a pas répliqué, ce n’était pas le moment de faire le malin en répondant un truc du genre « si c’est si dur on a qu’à faire une croix sur ton plaisir aussi » attitude qui, à n’en pas douter, aurait laissé des traces, au sens premier.
J’ai beau déployer de nombreuses menaces pour garder mon homme dans le rang il arrive qu’il ait ses périodes rebelles, surtout en début de chasteté ou pendant les rares libertés. Malgré sa domestication il reste un animal sauvage. Pour le moment j’avais de la chance il se rappelait encore de la dernière leçon donc je n’avais pas encore à la répéter. Il faut dire que son refus d’aller en cage quelques jours auparavant avait eu des conséquences cinglantes… À cet instant la carotte devait donc l’intéresser davantage que le bâton. Connaissant ma méthode il devait d’ailleurs espérer avoir droit à une sodomie avant la fin du week-end. Quelque chose qu’il devait attendre avec impatience.
Ayant décidé d’être transparente dans ce récit, y compris si cela doit rendre l’histoire fade, je dois confesser que nous avons une conception du maintien en chasteté plutôt laxiste. Lorsque je dis qu’il y a privation de plaisir pendant 3 semaines cela ne concerne que le plaisir primaire, mon homme a toujours le droit de jouir analement si c’est moi qui officie. C’est un palliatif soulageant grandement ses tourments.
En définitive je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça une chasteté. En tout cas mon homme perd toute initiative concernant le plaisir, tout n’est que passif. C’est une inversion des rôles donc dans un sens je le prive davantage de sa virilité que de sa sexualité.
Lors des deux premières semaines la privation avait été stricte donc je pouvais me douter qu’il avait de grands espoir pour cette troisième semaine. Une petite séance de strapon pour relâcher la pression lui aurait fait tant de bien. De quoi me donner un point de négociation et le rendre zélé.
Il a dit :
— C’est vrai que j’étais motivé hier. D’un autre côté j’avais été bien « travaillé » avant. Merci à toi.
Réponse tout à fait acceptable s’il n’avait continué en demandant « Combien de fois tu as ?… » en rougissant.
J’ai soupiré. La journée avait si bien commencé pourquoi n’avait-il pas laissé cette saloperie d’instinct de compétition masculin sous clé ? La pièce n’était pas assez grande pour contenir mon ego et le sien, il aurait dû le savoir, j’allais devoir serrer la bride encore une fois. La vie d’une dominatrice n’est pas de tout repos.
Il faut savoir qu’il s’agit d’un point sensible, mon ego vit dans l’illusion que je suis indépendante d’un mâle pour mes orgasmes. Il ne faut jamais me forcer à dire que je suis redevable ou je trouverai un moyen de me venger. D’une manière plus générale il ne faut jamais me dire ce que je dois faire ou j’aurais instinctivement envie de faire l’inverse. Ce n’est pas une qualité j’en ai conscience. Surtout qu’avoir un partenaire ayant envie de battre des records fait bien mon affaire, je suis aux premières loges pour apprécier le résultat.
Parce que soyons clair, que je le frustre sexuellement ne veut pas dire que par rancoeur il ne s’occupe pas bien de moi, c’est tout le contraire, il s’intéresse davantage à mon plaisir qu’au sien, il cherche à s’améliorer détail après détail. Il y a donc un équilibre délicat à trouver entre mon envie de ne jamais rien devoir à personne et les compliments qu’il attend. Il ne faudrait pas que sur un mouvement d’humeur je le décourage. Après tout un petit compliment est un faible prix à payer pour ce que je reçois.
Cette fois-ci j’ai décidé de botter en touche en répondant à sa question par une provocation.
— Pas assez… On verra si tu fais mieux la prochaine fois.
Une mise au défi que je comptais bien lui faire relever lors des jours à venir. Tout le contraire de son état, chez lui la pression semblait si forte. S’il avait été acteur de mon plaisir le soir précédent il n’avait pu rester que spectateur du point culminant. Après deux semaines ce déni supplémentaire avait dû être douloureux. Tant mieux, il ne doit jamais oublier qui est la chef ici et les privilèges attachés à la fonction.
Il a ronchonné :
— Pourtant tu as eu l’air d’apprécier…
J’ai croisé les bras.
Tu m’accuses de mentir ?
— Non, non. Bien sûr. Tu es mieux placé que moi pour juger.
— Donc lorsque je dis que tu aurais pu faire mieux qu’est-ce que cela veut dire ?
— Que j’aurais pu faire mieux.
Je l’ai regardé avec insistance, il a corrigé sa phrase tout seul.
— J’aurais « dû » faire mieux. Dans ton royaume la paresse masculine n’est pas tolérée, pardon. Je ferai beaucoup mieux la prochaine fois.
Je me suis retenue de glousser, il venait de s’excuser de ne pas être assez bon au lit alors que moi je le privais de toute jouissance. Le monde à l’envers ! Qu’il est bon d’être un tyran.
Avec un air satisfait j’ai répondu :
— Je préfère ça. Même s’il est redondant de dire « paresse masculine », toute paresse ne peut être que masculine.
Il a acquiescé.
— Bien évidemment, pardon.
Je l’ai écarté et je me suis dirigée vers la cuisine.
— Ça ne te ressemble pas ce genre d’attitude, depuis quand tu ne recherches plus la perfection ?
— Si. Toujours. Tu mérites ce qu’il y a de meilleur.
— Alors pourquoi tu râles lorsque je t’aide à aller de l’avant en te disant ce que tu as fait de mal ?
Il a soupiré.
Comme tous les hommes je dois être sensible sur ce point.
— Ah ça ! Mais je ne peux pas cajoler ton ego et te dire la vérité sur tes piètres performances au lit en même temps. Il faut faire un choix.
Il s’est mordu les lèvres, il devait se dire « non, je ne tomberai pas dans le piège, il est trop évident ». Clairement j’étais en train d’abuser, il est un amant tout à fait convenable si ce n’est plus. L’abus est pourtant indissociable de la domination et un soumis ne peut pas nous le reprocher sans prendre le risque de recevoir un cinglant retour de bâton.
Malgré tout une partie de lui semblait intéressé par cette possibilité. Il faut savoir que la douleur permet de mieux supporter la chasteté, tous les soumis vous diront une bonne déculottée aide à faire passer les inévitables périodes de crise de manque. Ils balancent donc toujours entre l’envie d’être sage et le besoin de tâter la cravache et c’est à nous de trouver le juste équilibre.
Il a répondu avec un brin de sarcasme :
— Merci de faire autant d’effort pour m’aider à m’améliorer. Je ne serai jamais assez reconnaissant.
Je n’ai pas aimé son attitude, il oscillait entre docilité et provocation, j’allais devoir l’aider à clarifier la position.
— Tu cherches les ennuis ce matin ?
Je l’ai pointé de l’index.
— Et je te conseille de ne pas oser me demander « pourquoi ? ». Tu sais très bien que je n’aime pas lorsque tu essayes de me prendre pour une idiote. L’honnêteté est une qualité.
Ce qui pour moi à une signification particulière, j’attends de lui qui prenne la pleine responsabilité même pour des fautes involontaires. Par exemple s’il oublie de faire quelque chose je tiens à ce qu’il me dise « j’ai volontairement oublié de faire ça pour te provoquer ». J’adore voir mon homme se confesser en étant intimidé, je le vois comme une marque de respect. Le but étant également de créer des opportunités de punitions supplémentaires. Sans oublier le frisson de devoir se tenir face à moi et ne pas chercher à esquiver la moindre once de culpabilité tout en connaissant la réponse cuisante que j’y apporterai.
Derrière tout ça il y a un complexe jeu de provocation/intimidation entre nous. Par moments il fait le malin, il suffit que je mette les mains sur les hanches en sortant un « pardon ? » et immédiatement il s’écrase et j’ai de nouveau un petit garçon docile devant moi. Il aime chercher les ennuis mais pas trop non plus. C’est adorable. Comme un chien qui s’amuserait à courir partout mais qui reviendrait aux pieds au moindre à-coup sur la laisse.
Il a marmonné :
— Pardon, c’est juste que je ne contrôle plus ce que je dis. Je ne dois pas être capable d’alimenter deux organes à la fois, mon cerveau en fait les frais.
J’ai répondu à mon homme par un tiède « Hum… Mouais » peu convaincu
La tension était encore en train de monter. Mon homme savait que lorsque je joue la sceptique c’est qu’il y a du rallongement de peine dans l’air. Pour tenter de rectifier le tir il a poursuivi en disant :
— Pardon chérie, ma réflexion était égoïste. Je sais à quel point il est dur pour toi de me garder en chasteté. De nous deux tu es celle qui fait le plus d’effort et je devrais être bien plus reconnaissant, tu as raison. Si je ne me calme pas vite tout ce que je vais gagner c’est de rester en cage jusqu’à Noël.
Je me suis esclaffée.
— Noël de l’année prochaine, oui.
Il a semblé soulagé de me voir rire même si derrière il a fait une grimace, je crois qu’il essayait d’imaginer ce que plus d’un an de chasteté pourrait provoquer chez lui. Il ne semblait pas tenté et en même temps je crois que le fantasme lui trottait dans la tête. Le genre de chose qu’il allait vouloir faire une fois dans sa vie sans trouver le courage de me le proposer.
Tu veux que j’aille chercher le martinet ?
— Non, je passe pour cette fois. Disons que c’est ta récompense pour avoir été sage devant mes amies. Mais que ça ne devienne pas une habitude, la prochaine fois aura des conséquences bien pire je te préviens.
Il a embrassé mon bassin avec passion et a dit :
— Merci, chérie, je ne mérite pas ta gentillesse.
Nous n’étions pas dupes, au-delà des mots nous savions tout deux que j’avais opté pour une réaction plutôt sadique. Lorsque mon homme est dans un état limite entre docilité et excitation incontrôlée une bonne séance de martinet le calme. D’ailleurs je pratique les punitions préventives justement pour l’aider à ne pas trop déraper. Surtout le matin. Mais cette fois je venais de la lui refuser, son corps devait se reposer, il allait donc devoir se calmer tout seul ou la tentation allait grossir jusqu’à devenir incontrôlable.
Quoi qu’il en soit il était temps de passer à notre second rituel matinal, je devais garder le rythme. J’ai claqué des doigts.
— En position d’inspection !
Comme un bon soldat il s’est appuyé contre le mur, mains et pieds écartés, pour sa fouille au corps réglementaire. Que serait un séjour en prison sans attouchements arbitraires ? En réalité un bon prétexte pour que je puisse m’amuser à passer langoureusement mes mains sur son corps nu pour entretenir la frustration. Non pas qu’il en ait eu besoin ce jour-là, mais je n’allais pas la bâcler pour autant. J’ai comme un fétichisme du contrôle donc le forcer à prendre des positions fixe m’amuse. Il est mon petit soldat à moi. Surtout que c’est un classique de la domination, le soumis nu montrant son humilité face à une domina habillée. Il doit s’exposer tel qu’il est sans rien cacher de ses vulnérabilités, restant immobile alors que je lui tourne autour et le touche. Tant de contraste entre nos deux attitudes.
Vous m’entendez souvent dire à mes soumis que je trouve leur corps inférieur comparé à la perfection du mien, ce sont des balivernes, j’adore les corps masculins, surtout les dociles. C’est pour ça que je n’aime pas la domination virtuelle ou a distance, j’ai besoin de toucher le soumis pour mon propre plaisir. Je n’ai rien contre les dominas lesbiennes mais ce n’est pas mon cas. Le corps masculin est mon terrain de jeu.
J’ai commencé mon inspection en effleurant son dos du bout des doigts. Tout en douceur j’ai parcouru le contour de ses omoplates puis j’ai glissé le long de la colonne vertébrale jusqu’aux fesses. Elles portaient quelques marques venant de la soirée d’y hier mais rien de vraiment vilain. Si des rappels à l’ordre s’imposaient j’allais pouvoir donner quelques bons coups de cravache en visant les zones les plus claires. Peut-être même user d’une ceinture en cuir si la situation le nécessitait. En définitive s’il se mettait à chercher les ennuis il les trouverait.
Je me suis ressaisie, avec ce qu’il avait pris la soirée d’avant son corps avait vraiment besoin d’un break je devais être raisonnable.
Mes mains sont remontées en haut de son dos pour une seconde descente plus appuyée, après les préliminaires il s’agissait de réveiller la douleur des marques les plus foncées.
Je parle souvent des punitions en elles-mêmes mais il faut savoir qu’après il m’arrive de passer de plusieurs minutes à caresser les marques que je viens de provoquer, surtout celles des canes. Je fais s’allonger mon homme sur le ventre, je m’assois à côté et je caresse longuement ses fesses et cuisses. En cas de grognement, j’aime pincer les marques, ou de gémissement de plaisir il arrive qu’une fessée à la main débute.
C’est peut-être aussi pour ça que j’aime jouer avec un strapon, pendant que je sodomise un soumis je peux empoigner ses fesses et griffer ses marques. C’est divin d’associer les deux.
Une fois la première phase de l’inspection terminée je lui ai mis une claque sur les fesses et je l’ai retourné sans ménagement. Par habitude il a mis ses mains sur la tête et a pris une inspiration, le pire allait arriver, en tout cas potentiellement. Dans ces situations j’ai tendance à être une vraie allumeuse, je me mets contre le lui, l’embrassant comme si nous étions à deux doigts de conclure, du tease and denial dans ce qu’il a de plus terrible.
Pour un homme frustré cela correspond à de la torture. Surtout que la plupart du temps il ne peut retenir une vilaine érection ce qui lui cause des problèmes supplémentaires. Ce n’est pas ma faute s’il n’arrive pas à se contrôler ce pervers ! Et je me dois donc de le discipliner, j’ai une réputation à tenir !
Parfois cela tourne même à la séance d’engueulade et d’humiliation façon camp d’entrainement militaire.
J’ai tapoté de l’index sa cage de chasteté.
— Je ne me souviens pas te l’avoir remise.
Il a baissé les yeux et a répondu :
— Je ne voulais pas être tenté de faire des bêtises donc je me suis remis en cage tout seul. Comme tu me l’as appris elle est là pour me protéger pas me priver. C’est bien ça non ?
Il savait que je pouvais réagir de deux façons, soit le critiquer, parce que résister à la tentation est une partie du supplice et que la cage pouvait être vue comme de la triche, soit l’approuver. C’est d’ailleurs là qu’est le stress d’être soumis, quoi qu’ils fassent je trouverai toujours à redire si l’envie me dit. Ils doivent faire des choix et faire face aux conséquences.
Derrière tout ça vous voyez mon intérêt à leur faire craindre les prises de décisions pour me laisser le monopole.
Etant de bonne humeur j’ai choisi d’être magnanime.
— Il y a du progrès à ce que je vois. La soirée d’y hier a dû être profitable finalement. Comme quoi je dois utiliser les bonnes méthodes.
Il a souri et a répondu :
— Toujours. Je suis le plus chanceux des hommes j’ai trouvé une femme qui sait comment s’y prendre avec moi. J’espère qu’un jour j’arriverai à retenir 2 ou 3 trucs pour te faciliter la vie.
J’ai gloussé en lui faisant un clin d’oeil.
— Je n’espère pas…
Quoi de plus ennuyant que de partager sa vie avec un soumis trop sage. Heureusement je n’ai pas ce problème, le modèle que je possède est plutôt espiègle, il allait d’ailleurs me surprendre peu de temps après…

La suite par ici…


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Discipline domestique 023 – Halloween 2014 – Partie 16 : À mon tour de m’amuser

Enfin le dernier épisode de la soirée 😃 , bon techniquement il se déroule après le départ de mes amies mais vous me connaissez je n’allais pas aller me coucher aussi brusquement. Je devais m’amuser à mon tour même si la façon ne plaira pas à tout le monde…
Après ce post je vais surement me consacrer aux posts « techniques » pour lesquels j’avais laissé des emplacements dans la numérotation. Une fois finis je pourrais me relancer dans l’autre soirée, celle du week-end, et ça sera dans des jeux bien plus douloureux que du tease and denial. Il en faut pour tous les gouts 😛
J’ai également pris note d’un mail d’un soumis découvrant les jeux anaux disant qu’ils sont moins intéressants qu’anticipé. Je ferais un post là-dessus aussi. Il est vrai que les premières fois sont décevantes, il est pourtant si « simple » d’être passif, suffit de rester planter là … La réalité est bien loin de cette image. Etre capable de jouir dans la passivité est extrêmement complexe. L’âge moyen du premier rapport sexuel chez les femmes est de 17 ans, l’âge du premier orgasme flirt avec les 26 ans … Et le vagin est plus sensible ! C’est pour vous dire à quel point le processus peut être long. Si vous cherchez dans la passivité des orgasmes faciles vous vous trompez de chemin (sans mauvais jeu de mot merci 😋).
Ne rien ressentir au premier jeu anal est donc normal, même avec un sextoy dédié, il faut de l’expérience, cela vient avec le temps et la connaissance de son propre corps.


Sommaire du journal (si vous ne voulez pas tout reprendre depuis le début la soirée en cours débute au post 13)


Après le départ de mes amies je suis donc retournée dans le salon en remontant lentement le couloir de l’entrée. Mon homme m’attendait à genoux les mains sur la tête, attitude sage maquillant mal une angoisse mêlée de plaisir. Qu’allais-je bien pouvoir encore inventer pour m’amuser avec lui ? Que nous soyons seuls à présent ne signifiait évidemment pas que les réjouissances étaient finies et il le savait.
Après une soirée en public je fais toujours une évaluation du comportement de mes soumis, qu’ils sachent qu’en cas de mutinerie l’éventuelle sanction tombera de suite et non pas à une date ultérieure. Je suis certaine que cette pression supplémentaire, cette idée de devoir rendre des comptes à court terme, participe à l’état d’esprit et les aide à se montrer efficaces.
Mais que mon jugement soit positif ou négatif il y allait de toute façon y avoir de l’action, mon homme est du genre à aimer finir ses soirées sur une note de douleur plus classique, même les jours normaux. Souvent je lui administre une dernière déculottée en travers des genoux avant de l’envoyer se coucher. Il apprécie davantage ses nuit après ce genre de traitement, lorsqu’il doit dormir sur le ventre à cause de fesses trop chaudes comme un gamin dissipé. Ça l’aide à faire de beaux rêves.
Il m’a regardé avancer vers lui, tenue de soirée mettant en valeur ma féminité et escarpins résonnant sur le parquet, la vision devait être puissante.
— Bon, nous avons quelques comptes à régler il me semble …
— Je vais avoir des problèmes ?
— Oui. Pour le reste de ta vie. Mais ça tu le savais déjà depuis longtemps.
Il a ricané doucement.
— C’est le genre de problèmes que j’aime.
Je l’ai regardé avec une certaine tendresse, malgré mes menaces il répondait avec une sincérité touchante. Je ne devais pas me laisser avoir, ce n’était pas ce qu’il attendait de moi, pour l’instant il ne voulait pas un câlin mais une tape sur les doigts.
Ne crois pas que tu vas t’en sortir si facilement. Ce soir tu voulais avoir affaire à ta « maitresse » je vais donc l’être jusqu’au bout…
— Bien, maitresse. Mais je n’ai quand même pas été si mal ce soir, non ?
— La soirée n’est pas finie, et j’en serais seule juge.
— Bien entendu. Mais je vous ai satisfaite jusque-là ?
Il insistait en me regardant avec des yeux de cocker pour m’apitoyer. Je lui ai attrapé le menton pour lui maintenir la tête en face et je lui ai froidement répondu :
Si tu veux me forcer à prendre une décision maintenant tu vas le regretter. C’est ce que tu veux ?
— Non.
— Non qui ?
— Non maitresse.
Je venais de lui mettre les points sur les « i », la soirée n’était pas finie et il était encore mon soumis pour quelques heures.
Sa réaction pourrait vous paraitre anodine mais je sais décrypter les signes discrets qu’il me lance. Se montrer insistant est un appel à une réaction ferme. Il voulait, tout du moins inconsciemment, que je l’aide à évacuer la frustration de ce soir par des jeux plus classiques. Il avait besoin d’une bonne fessée pour l’épuiser et lui faire travailler les cordes vocales avant une bonne nuit de sommeil.
Pour un tel comportement un soumis lambda se serait pris d’entrée une engueulade monumentale, mon homme n’avait eu qu’un avertissement, on va dire que c’était pour le récompenser de son bon comportement de la soirée. Parce que je n’étais pas aveugle, je voyais bien qu’il faisait des efforts, mais il faut comprendre mon attitude, non seulement ce n’est jamais aux soumis d’imposer le rythme, de réclamer des compliments par exemple, mais surtout cela aurait explosé la dynamique que je comptais instaurer. Il aurait été illogique de d’abord le féliciter puis le punir, on solde le négatif avant d’accorder les récompenses, question de logique interne.
— Tu te sens coupable de quelque chose en particulier ? Quelque chose qui aurait pu être mieux. Tu sais que je valorise l’honnêteté.
— Juste des détails, maitresse.
J’ai ricané.
— Si ça n’avait pas été des détails tu serais déjà à la porte.
Certains soumis n’aiment pas se sentir sur la corde raide en permanence, pour les miens c’est un critère de sélection. Je trouve que c’est un bon moyen de les motiver à avancer en marche forcer.
— Oui, maitresse. Vous méritez la perfection et ce n’est peut-être pas ce que je vous ai offert ce soir.
— Si tu ne m’as « peut-être » pas offert la perfection il se pourrait que « peut-être » je me fâche jusqu’au sang et que « peut-être » je révise mon jugement sur ta mise à la porte.
Il a gardé le silence un instant, il savait que lorsque j’ordonne à un soumis d’avouer une faute je prends très mal toute tentative d’atténuation. J’aime les hommes faisant face à leurs responsabilités. Même s’il est dur de tenir ce genre de discours face à moi je le concède. Ce n’est pourtant pas une excuse, lorsque j’exige du soumis une confession il doit la faire. Pleine et entière.
Il a repris :
— Maitresse, je n’ai pas fait de mon mieux ce soir. Pourriez-vous me punir pour m’aider à être davantage motivé la prochaine fois ?
Nous y étions, le fameux frisson de la culpabilité, le soumis qui se met volontairement entre mes mains pour être puni. Frisson pour eux comme pour moi.
Comme globalement j’avais été satisfaite de lui j’allais lui laisser une ouverture pour choisir la façon dont il serait puni. Un petit privilège spécial pour le récompenser.
En tentant de cacher mon excitation j’ai dit :
— Quel est le meilleur remède contre la culpabilité ?
Sans hésiter il a répondu :
— La cravache, maitresse. Ce qu’on utilise pour apprendre aux animaux à obéir.
Un choix intéressant tant pour la sévérité que pour la symbolique. J’ai donc validé.
— Il y en a une sur le canapé. Apporte-la-moi.
Il s’est déplacé à quatre pattes pour aller la récupérer. Lorsqu’il est revenu il s’est présenté devant moi comme un chien ramenant un bâton, la cravache en travers de la bouche. Je la lui ai prise, il s’est retourné et a montré ses fesses, mettant la tête contre le sol et relevant le cul. Rapidement un premier coup a fendu l’air.
— Qui t’as dit de te mettre en position !
Un deuxième coup est tombé de manière symétrique sur l’autre fesse.
Pardon maitresse, je croyais.
— Pas d’initiative avec moi ! Tu n’as que les facultés limitées d’un homme. Comment oses-tu présupposer de mes ordres ?
Alors qu’il s’était remis face à moi je lui ai mis un coup sur les hanches.
— Pardon maitresse, c’était insolent de ma part.
— Va me chercher les pinces à seins à vis.
— Bien maitresse.
Il est revenu, toujours à quatre pattes, les pinces pendouillant de sa bouche. Lorsque je les ai prises il a bombé le torse, serrant les dents pour se préparer à leur morsure. L’idée ne lui plaisait pas mais que pouvait-il y faire ? Un soumis doit se soumettre aux désirs de sa maitresse. J’ai dit lascivement :
— Elles ne sont pas pour toi.
Il a ouvert les yeux et m’a regardé avec interrogation. J’ai répondu à la question qu’il se posait avant qu’il n’ouvre la bouche.
— Ce soir on s’est beaucoup occupé de toi. Il est temps d’inverser les rôles.
Il a répondu en hésitant.
Tout ce que vous voulez maitresse.
— J’ai été un peu jalouse de ce qu’elles t’ont fait tout à l’heure je veux la même chose. L’interruption en moins bien entendu. Toi tu n’as peut-être pas droit au plaisir mais moi c’est loin d’être le cas !
— Bien sûr maitresse, je vous dois de multiples orgasmes.
— Exactement ! Ces petites beautés vont irriter mes pointes et ensuite tu auras la tâche de les consoler comme il se doit.
Il voyait déjà poindre le jeu, j’allais non seulement le forcer à me donner du plaisir mais surtout le faire au travers de jeux symétriques. Autant que possible en tout cas.
Ça serait fait maitresse. Sans la cire j’espère…
— Essaye un peu et tu verras ! Je peux te garantir que ça te fera plus mal à toi qu’à moi !
J’ai beau aimer torturer les seins lors de jeux érotiques j’ai des limites.
Je lui ai fait un signe de la tête pour lui dire de passer derrière moi. Il est allé défaire la fermeture Éclair de ma robe. J’ai posé la cravache sur un meuble à côté le temps dégrafer mon soutien-gorge. Quelques instants de soulagement avant de les soumettre à une alternative bien plus déplaisante.
J’ai passé la chaine derrière mon cou, les deux pinces pendaient sur mon torse. J’ai accroché la première, puis la seconde pour ajuster leurs positions respectives, elles devaient tirer mes seins vers le haut, les maintenir dans une position inconfortable. J’ai ensuite serré la vis de chaque pince pour que leur mâchoire me morde jusqu’au point d’inconfort. Je connaissais la règle « la douleur est un faible prix à payer pour mériter le plaisir à venir ». Si, comme mon homme, je voulais monter au plafond dès les premières caresses je devais faire vivre à mes seins un très mauvais moment.
J’ai tourné la tête vers mon homme et j’ai ordonné :
— Viens là et donne leur un bon tour de vis supplémentaire.
Je suis plutôt compliquée à cerner, aimant dominer, c’est certain, mais également souffrir. Pas de méprise je ne suis pas soumise pour autant, si ce n’est soumise à moi-même, j’aime avoir mal mais certainement pas abandonner le contrôle à n’importe qui.
Mon homme semblait hésitant à exécuter l’ordre que je venais de donner. J’ai monté les enjeux.
Ne fait pas semblant ou tu leur infligeras un tour punitif supplémentaire !
— Oui, maitresse.
Rien qu’à prononcer ces quelques mots j’en avais la chair de poule. Avoir le pouvoir de m’infliger des sanctions me fait frémir. Je crois que c’est le paroxysme de l’égocentrisme que de vouloir se dédoubler pour se punir soit même.
J’ai bloqué ma respiration alors que mon homme appliquait la sanction que j’avais décidée. Un tour de plus que ce que je suis capable de me faire moi-même, un sacré challenge. La compression faisait si mal. Je me répétais comme un mantra « la douleur est un faible prix à payer pour mériter le plaisir à venir ». Le jeu en vaudrait la chandelle, après une demi-heure à ce tarif mes seins deviendraient sensibles comme jamais.
Il m’a dit.
— Je n’aime pas te faire du mal.
Je l’ai repoussé pour le mettre à la bonne distance pour lui infliger une gifle magistrale.
— C’est mon corps alors tu me fais ce que je te dis de faire ! Ton rôle est de m’obéir, pas de me protéger !
Une deuxième gifle est partie.
— Oui maitresse.
Avoir mal me rend hargneuse, ou plus combative pour prendre un mot avec une connotation plus positive. Ce qui est parfois utile. Il m’arrive de volontairement faire souffrir mes seins lorsque j’ai besoin d’être plus agressive et de taper du poing sur la table de manière convaincante.
Lorsque je suis comme ça il est peine perdue d’essayer de me flatter ou d’utiliser la langue de bois, c’est comme si en ayant mal je passais en mode défense automatique.
D’ailleurs, pour l’anecdote, certaines émissions de débats et autre talk-show utilisent des méthodes similaires. Ils mettent des sièges inconfortables aux invités pour les rendre plus alertes et prompt au combat. C’est aussi pour ça que dans les concessions automobiles les fauteuils côté client sont confortables, pour les endormir, alors que ceux des vendeurs sont plus basiques.
Cela ne devrait pas vous étonner, après tout les parcs d’attractions augmentent le taux en sel des aliments pour donner soif et augmenter la consommation de boissons. Quel monde …
Au-delà du « besoin » technique il faut aussi que j’avoue que j’aime me tracasser les seins pour les quelques instants de bonheur le soir lorsque je les libère. Pas forcément avec des pinces, elles se verraient trop sous les vêtements, mais un soutien-gorge doublé de laine brute ou pire, un pull serré en laine sans soutien-gorge. Le supplice est démoniaque, à la fin de la journée mes seins sont rouges d’irritation.
Parfois je le fais aussi avant une séance avec un soumis prévue à l’avance, lorsque je me sens trop gentille ce jour-là ou que le soumis aime me voir très agressive envers lui.
Pour éviter tout malentendu je vais rajouter que je n’ai jamais dit que pour être une bonne domina il faut se faire du mal, je dis que moi ça m’aide à m’énerver, chacun ses trucs.
J’ai pointé l’index vers mon homme :
Si je t’entends encore commenter la façon dont je traite mon corps je te promets que le tien se prendra une raclée dont il se souviendra.
— Oui, maitresse, pardon, c’est ma mauvaise éducation qui ressort. Je crois encore que c’est mon rôle de veiller sur les femmes comme on veille sur un enfant. C’est votre rôle pas le mien.
Sans relever j’ai fait un signe de la tête pour qu’il serre l’autre côté. J’ai soupiré en bougeant de droite à gauche pour tester l’ensemble. Je respirais par à-coups, bomber le torse faisait mal. J’allais devoir apprivoiser cette douleur et en tirer tout ce que je pourrais.
— Remonte un peu les pinces sur la chaine, il y a encore de la marge.
Alors qu’il le faisait j’ai regretté de m’être mise dans cette position. Mes pointes me faisaient clairement comprendre qu’elles n’aimaient pas être étirées de cette façon. J’ai fait une grimace mais je n’ai rien dit. Je suis une dominatrice aussi sévère avec moi-même qu’avec mes soumis, si ce n’est pire. Mes soumis n’ont pas le droit de critiquer un supplice s’il est supportable, je n’ai pas plus ce droit. Je me suis répétée « la douleur est un faible prix à payer pour mériter le plaisir à venir ».
Mon homme fixait mes seins comme s’il partageait leur souffrance. J’ai souri discrètement, s’il éprouvait de la pitié pour eux il se montrerait encore plus doux un peu plus tard. Je lui faisais confiance pour les réconforter avec brio. Rien qu’à cette idée j’ai eu un regain de courage, je devais faire ma part du marché tout comme il devait faire la sienne.
— Referme ma robe.
J’ai repris la cravache en main et je me suis donné quelques coups dans la main, de vrais coups, comme pour détourner mon esprit de la douleur de ma poitrine. De la cravache j’ai désigné le sol.
— En position !
— Oui, maitresse.
Voir ses fesses présentées de la sorte était enivrant, mes seins ont essayé de réagir avant de se faire punir par les pinces. Je sentais la frustration monter en moi, il ne restait plus qu’à la décharger violemment. Maintenant c’était au tour de mon homme de prendre cher. Les coups ont volé dans tous les sens, je balançais mon corps de droite à gauche pour accompagner le mouvement ce qui ne faisait qu’aggraver mon supplice. C’était une sorte de course en avant, je bougeais de l’autre côté avant d’avoir reçu l’essentiel de la décharge du coup précédent.
Après une bonne volée de coups je me suis immobilisée, les joues rouges, tremblant sur mes jambes. Du revers de la main j’ai essuyé les quelques larmes que j’avais au coin des yeux.
— Voilà qui est mieux.
J’ai posé le bout de ma cravache sur sa nuque et je l’ai guidé jusqu’à mes pieds qu’il a spontanément embrassés avec sa passion habituelle. J’ai attendu qu’il se calme pour l’attraper par les cheveux et le faire remonter en faisant glisser sa tête le long de mes jambes jusqu’à mon bassin qu’il a enserré. Je ne sais pas qui de moi ou de lui il essayait de consoler en me câlinant de la sorte. Peut-être les deux, nous étions unis dans un même état d’esprit.
— Prêt pour un dernier supplice ?
— Lequel ?
— C’est important ?
— Non, pardon maitresse.
J’ai passé la main dans ses cheveux.
— Ta remise en cage.
Il a rigolé.
— Ce n’est pas un supplice, c’est un traitement médical pour mon propre bien.
J’ai rigolé à mon tour.
— Oui. C’est ça. Va dans la salle de bain.
Après un dernier baiser sur mon bassin il a trottiné à quatre pattes jusqu’à la salle de bain. Je suis passée dans la cuisine pour me servir un peu d’eau. Encore un supplice que je m’inflige avant de passer à des « choses plus agréables », sauf que cette fois-ci je peux me l’administrer seule. On pourrait croire que l’envie d’aller aux toilettes gênerait la montée du plaisir et c’est pourtant exactement l’inverse qui se produit. En ayant le réflexe de contracter mes cuisses j’augmente la pression lors de la pénétration et le plaisir ressenti n’en est que plus intense, que ce soit pour moi ou le partenaire. En tout cas c’est comme ça que ça marche chez moi. Une bonne série de verres, dans les 600ml une demi-heure avant l’acte c’est ma formule.
Je suis allé rejoindre mon homme dans la salle de bain. Il m’attendait les cuisses écartées et son sexe, tout lisse, exposé.
Il a débité un texte qu’il devait avoir préparé, probablement lors du temps qu’il avait passé contre le mur plus tôt dans la soirée.
Mon sexe est prêt à entrer sagement en cage sur votre ordre maitresse. Je me rends face à la supériorité de l’autorité féminine.
— On dirait que tu as retenu la leçon.
— Oui maitresse. Lorsqu’on me dit d’aller en cage je dois coopérer sans chercher à me défiler. Vous provoquer en faisant semblant de refuser était une très mauvaise idée je le comprends maintenant.
Du bout du pied j’ai soulevé sa queue.
— Elle ne semble pas d’accord… Vu sa taille elle n’est pas décidé à rentrer sagement en cage.
— Elle va descendre, maitresse.
— Oh ça oui elle va descendre …
J’ai rigolé en la voyant gonfler davantage malgré mes menaces, ou plutôt grâce à elles. Je me suis amusée à la faire rebondir sur le bout de mon escarpin.
— Si elle veut continuer à bander de la sorte je vais devoir lui trouver une utilité … Qu’est-ce que ta petite queue dirait de venir en moi ? Pour que l’on puisse voir combien de temps elle met à me faire jouir malgré son handicap ?
Il a dégluti nerveusement. J’ai rajouté pour ne laisser aucun doute sur mes intentions.
— Bien entendu si je trouve la moindre goutte de sperme dans le préservatif ça sera sa fête … et pas qu’un peu. C’est moi qui ait la permission de jouir pas elle.
Il a pesé ses mots, il sentait venir le piège.
— Vu le nombre de jeux de tease and denial qu’elle a subi ce soir je pense qu’elle sera encore plus incapable que d’habitude de vous faire jouir maitresse. Elle vous ferait perdre votre temps. Vous méritez mieux.
Il était si touchant que j’avais presque envie de lever l’interdiction de jouir pour la fin de soirée. Il n’aurait pas aimé, cela aurait établi un précédent.
— Oh vraiment ? Elle ne veut pas savoir ce que ça fait de se retenir alors qu’elle est en moi et que je gémis de plaisir ? Peut-être que cette fois elle réussissait…
J’ai haussé les sourcils en provocation. La dernière fois que nous avions joué à ce jeu il avait perdu. Il faut dire que j’avais sorti le grand jeu en étant plus démonstrative qu’à mon habitude.
Mon homme fixait le sol.
— S’il vous plait maitresse. J’en suis à une semaine de chasteté et je ne voudrais pas gâcher ce que j’ai déjà fait. Je pourrais vous faire jouir d’une autre façon si vous voulez.
J’ai levé les yeux.
— Merci de ta générosité !
Il était embarrassé.
— Pardon, maitresse. Ce n’est pas ce que je voulais dire je me suis mal exprimé, c’est ma faute. Ce n’est pas généreux de ma part, je vous dois ces orgasmes, c’est une dette. Mais j’aimerais la rembourser d’une autre manière s’il vous plait. La cage me fait vraiment beaucoup de bien. Je ne voudrais pas ruiner toute l’attente que j’ai déjà accumulée en me lançant dans un jeu que je n’ai jamais réussi. Je dois encore faire des efforts pour devenir assez endurant et respecter vos ordres même dans le feu de l’action.
Si elle ne veut pas avoir « ce privilège » elle a intérêt à se faire toute petite et à rentrer dans sa cage.
— Bien maitresse.
— Une préférence pour la méthode ? Je pensais à un rituel à l’ancienne.
— Comme vous le voulez maitresse. Les vieilles méthodes ont fait leur preuve.
— Il y a des traditions qui n’auraient pas dues êtres perdues je suis d’accord.
En fait cette méthode n’a rien de vraiment traditionnel, ne serais-ce que parce que la cage de chasteté n’a jamais été une tradition. C’est davantage une question de mise en scène.
J’ai attrapé une bassine et pendant qu’elle se remplissait d’eau froide j’ai ouvert un tiroir pour en tirer une brosse à dent et une planche à laver. Le genre de planche qui était utilisé autrefois au lavoir pour frotter les vêtements, un cadre en bois avec des lattes inclinées.
J’ai comme l’impression qu’une partie de mon audience vient de faire un malaise …
Mon homme regardait avec inquiétude, il connaissait déjà le supplice, la seule inconnue était la sévérité avec laquelle j’allais l’appliquer.
J’ai posé la bassine sur le sol, il s’est agenouillé au-dessus de façon à ce que ses bourses et sa queue trempent dans l’eau froide. Je me suis assise à côté et j’ai saisi sa verge pour la plaquer contre la planche et j’ai commencé à frotter. Malgré l’inconfort je sentais son sexe grossir dans ma main, l’effet inverse de ce qui était recherché mais soyons honnête ce jeu n’était qu’un prétexte.
Après avoir fait la longueur je suis passée sur le gland, décalotté bien entendu, insistant bien dessus avec les poils denses de la brosse. Après une soirée de tease and denial vous vous doutez bien de sa sensibilité. Mon homme grimaçait et avait une respiration saccadée, exactement ce que je voulais.
J’ai déjà essayé de me frotter les zones sensibles avec une brosse à dent, pour voir ce que ça pouvait donner. Entre les jambes j’ai tenu moins d’une seconde. Ce n’était même pas possible. Sur les seins par contre c’était sympa. Irritant mais supportable. J’imagine que c’est ce qu’il ressentait.
Après quelques minutes et un nettoyage bien en détail je l’ai relâché pour le laisser reprendre le dessus. Il a essayé de calmer sa respiration, il a fermé les yeux fermés et a surement pensé à des choses apaisantes.
Doucement il a attrapé les pièces de sa cage et les a mise en place, en laissant quelques secondes pour se calmer à nouveau après chaque mouvement.
Je ne suis intervenue qu’à la fin, lorsqu’il a posé le cadenas et qu’il a attendu que je le verrouille en gardant la clé, ce que j’ai fait avec un grand sourire, surtout lorsque je l’ai agité sous son nez.
— Ça sera plus sûr entre mes mains.
Malgré la frustration il semblait soulagé d’avoir retrouvé sa cage. Un peu comme s’il était nu sans. La pression de l’habitude sans doute. Lorsque vous la portez presque en continu depuis des années vous ne devez pas pouvoir envisager vivre sans.
— Lorsque tu te seras séché vient me retrouver dans la chambre. Tu as encore du boulot ce soir …
Je n’ai pas attendu longtemps vous vous en doutez. Lorsqu’il est entré dans la chambre il m’a trouvé sur le lit dans une pose lascive. Il m’a rejoint en grimpant sur le lit, s’approchant lentement de mes pieds qu’il a embrassés, l’un après l’autre. Il a ensuite remonté sa bouche le long de mes jambes en accélérant à l’approche du bassin pour provoquer un petit sursaut. Je me suis étirée de tout mon long, touchant du bout des doigts la tête de lit.
Vu que tu n’as pas utilisé tes orgasmes ce soir tu vas me les donner.
— Oui maitresse. C’est le moins que je puisse faire.
— Tu vas refaire la partie agréable de chacun des supplices et tu la mèneras à son terme.
— Bien, maitresse. Chacun ?
— Oui, chacun.
Autant dire une mission impossible, vous ne faites pas enchainer 5 orgasmes à mon corps, mais ce n’était pas une raison pour ne pas essayer. Surtout qu’il aime que je mette la barre très haut. Je suis sa dominante, dans le couple mon rôle est d’en demander toujours davantage.
Et à chaque fois je veux que tu repenses à chaque jeu correspondant. Que tu te rappelles ce que tu as ressenti.
— Je ne dois pas me concentrer sur ce que je fais maitresse ?
— Les deux ! Et si tu trouves ça trop compliqué je peux ressortir la cravache et t‘infliger un supplice digne des plus idiots des hommes. Pas besoin d’être un génie pour se faire rougir les fesses pas vrai ?
— Compris maitresse. Je commence par vos seins ?
— Oui.
Il a passé une main dans mon dos pour défaire la fermeture Éclair de ma robe, je me suis contorsionnée pour l’enlever sans me relever. Rétrospectivement un acte de paresse qui m’a couté cher, les deux instruments de supplice que j’avais sur le torse n’ont rien laissé passer. Avoir les seins enchainés l’un à l’autre par les pointes est vraiment démoniaque. Pourtant je le referais.
Mon homme a fixé ma poitrine, ou plutôt la petite clé accrochée autour de mon cou. Il allait devoir me satisfaire en l’ayant sous le nez en permanence pour lui rappeler sa condition. Un petit détail bien sadique.
Il a approché une main pour défaire la première pince. Je lui ai mis une tape dessus.
Non ! Rappelle-toi de ce que Candice a fait, je veux la même chose. Commence par des préliminaires autour avec ta langue. Tu me libéreras qu’au dernier moment.
— Bien maitresse.
— Donne-moi envie de tes caresses jusqu’à la folie.
Le contraste entre plaisir et douleur s’est amplifié, mes seins manifestaient leur envie d’être libéré de la morsure des pinces. Mais il était encore trop tôt.
— Tu peux faire mieux que ça !
— Oui maitresse
— Ne m’oblige pas à hausser le ton. Tu ne veux tout de même pas les pointes dans ta cage pour te motiver ?
— Non maitresse.
— Ce n’était pas une question !
Il était efficace mais l’expérience m’a appris que les soumis réagissent bien aux défis impossibles. Même satisfaite j’en demande toujours plus, et il y arrive. Cela défit la logique.
Pense au plaisir qui t’a été interdit et donne-le-moi …
— Oui, maitresse.
Alors qu’il s’approchait de mes mamelons il a brusquement saisi une des pinces pour intensifier la pression. J’ai sursauté, plantant mes ongles dans son dos sans même y faire attention.
Comme pour s’excuser il a dit :
— C’est ce que madame Candice m’a fait.
— Alors continue ! Imbécile.
C’est ce qu’il a fait, j’en sanglotais, pas vraiment de douleur, pas vraiment de plaisir, c’était les deux à la fois, je basculais de l’un à l’autre jusqu’au moment où il a approché sa main pour me libérer des pinces. J’ai essayé de lui mettre une gifle, elle était un peu ratée à cause de la position dans laquelle je me trouvais.
— Non ! Un seul à la fois. Garde l’autre pour plus tard.
— Oui, maitresse.
Difficile de trouver les mots pour décrire cet effet, je me contenterais de dire que la libération a été la hauteur de l’attente. Après la douleur initiale des émotions puissantes ont traversé mon corps lorsqu’il s’est mis à léchouiller pour apaiser les meurtrissures que la pince m’avait infligée. Après avoir connu la compression mon téton était désormais aspiré dans sa bouche et le contraste était foudroyant à m’en faire pleurer de bonheur.
Malgré tout le mal que je peux faire à mon homme, ou surtout parce que je le lui fais, il se donne à fond lorsqu’il me donne du plaisir, comme si sa vie en dépendait. Ce n’était pas que l’effet de mes menaces, selon lui donner du plaisir à une femme est une croisade, c’est son but ultime dans la vie, une mission sacrée qu’il prend très au sérieux.
J’ai ramené et croisé mes jambes dans son dos pour m’agripper à lui, envie renforcée par la pression dans ma vessie. Mon petit corps frêle était secoué par des soubresauts de plaisir bien au-delà de ce que j’étais capable de maitriser.
Il est passé à l’autre côté et le feux d’artifice a recommencé. Je le voulais contre moi, je le voulais en moi.
Je me suis décrochée de lui et d’une main j’ai éloigné sa tête. Il a compris que cette étape était finie et s’est reculé tout en restant à quatre pattes. Il tirait la langue en haletant pour me tenter.
Etant bien plus en forme que moi il a dit :
— Est-ce que je pourrais me servir de ma langue pour t’honorer ? S’il te plait ?
Il savait que j’aime ce petit jeu de dupe où il me supplie de le laisser me donner un orgasme. Comme si ça ne suffisait pas que je le prive des siens et que je le force à m’en donner il faut en plus que je pousse le vice jusqu’à le faire supplier.
Reprenant mon souffle j’ai dit :
— À voir tes érections toute la soirée j’ai envie d’un truc plus costaud que ta langue. J’ai envie du strapon, le très très gros.
Mon homme a eu un moment d’angoisse, le très très gros strapon, celui qui le fait marcher en canard pendant un bon moment après qu’il se soit fait empaler dessus. Mais que pouvait-il y faire ? Il n’allait pas refuser un ordre.
Il est revenu sur le lit avec le gode et le harnais pour l’accrocher. En l’attendant je m’étais un peu amusée avec mes seins pour préserver l’effet.
Il s’est approché de mon bassin. Je l’ai arrêté.
— Non, pas pour moi. Pour toi.
Il a semblé soulagé. Non, pas qu’il aime être forcé de le porter alors qu’il est en cage mais c’était mieux que de le recevoir.
Une fois sanglé je l’ai fait mettre sur le dos, j’aime avoir le dessus pendant les jeux. Il a regardé ce truc immense dressé entre ses jambes. J’adore l’idée de forcer mon homme à me voir jouir encore et encore sur un sextoy accroché par-dessus sa cage, ça doit être si frustrant. Son regard a néanmoins était vite capté par la clé se balançant sur mon torse.
Après avoir lubrifié le jouet je l’ai fait glisser en moi, lentement, alors que j’avais saisi ses tétons entre mes pouces et index pour le titiller à son tour.
Il a tenté de fermer les yeux, je l’ai giflé.
Regarde ! Je ne veux pas que tu en perdes une miette.
— Oui maitresse.
Je suis remontée en gémissant et en oscillant du bassin.
Imagine que c’est toi qui s’enfonce en moi. Imagine ce que ça ferait.
— Oui maitresse.
En redescendant j’ai gloussé après un soupir.
— Je sens que ça vient.
Voir son envie dans son regard était si excitant, être égoïste dans un tel moment est toujours un plaisir.
Nous avons continué comme ça jusqu’à ce que j’atteigne l’extase, ce qui n’a pas pris beaucoup de temps…
Après avoir consommé ce qui me revenait de droit je me suis blottie contre lui. Nous étions épuisés, surtout moi en fait, même si son corps était aussi en sueur.
Je me suis amusée à passer mes doigts sur les marques parsemant son corps. J’avais envie de le provoquer.
— C’était super bon d’aller jusqu’au bout. Tu devrais essayer un de ces jours …
— Je n’ai malheureusement pas ce droit.
— C’est vrai, moi j’ai mérité cette permission, pas toi.
— Peut-être dans quelques semaines.
— Nous verrons.
Il savait qu’il devait me laisser savourer ma victoire sans interférer. Il s’est détaché de moi pour descendre vers mon bas ventre et l’embrasser en me remerciant.
— Vous voulez autre chose maitresse.
J’ai rigolé.
— Arrête avec le « maitresse » ou je continue à l’être !
— Bien « chérie ».
— Et non pas tout de suite. Tu veux faire une pause ? Manger un truc ? Il doit rester de la pizza, tu n’as qu’à la mettre au micro-ondes.
Il s’est mis au garde à vous.
Oui chérie.
— Tant que tu y es, va faire couler un bain. Toi aussi tu as bien mérité un peu de douceur.
— Tu viendras aussi ?
J’ai haussé les sourcils en souriant.
— Qu’est-ce que tu crois ?
Lorsque le bain a été prêt je suis allée le rejoindre dans la baignoire. Nous étions un peu à l’étroit mais il a su trouver une position où je sois confortable. Comme j’en avais marre de me cogner contre sa cage j’ai fini par la lui enlever, pas s’en l’avoir menacé de représailles s’il ne la tenait pas en laisse tout seul.
Glisser dans l’eau chaude avait été salvateur. Un peu de douceur après avoir demandé beaucoup à nos corps respectifs.
Alors que j’étais en train de m’endormir sur son torse il m’a dit :
— C’était une super soirée merci de l’avoir organisé. Je te suis redevable de tout.
J’ai gémi.
Oh oui tu me dois des choses !
— Et honnêtement tu as été déçu de mon comportement ? J’ai essayé de tenir le mieux que possible face au plaisir je te le jure.
J’ai soupiré, il pensait réellement que j’avais de vrais griefs sur son attitude ? Après tout ce qu’il avait subi ? C’était mignon qu’il se remette en cause.
Pourquoi me poses-tu cette question ? Est-ce qu’une fois j’ai été mécontente de toi sans te le dire ? Est-ce que c’est mon genre de retenir ma frustration te concernant ?
— Quand tu es très déçue tu restes silencieuse et pensive. Quand tu dis rien c’est soit le pire, soit le meilleur. Et je n’ai pas l’impression d’avoir été le meilleur.
Je l’ai regardé avec un sourire tendre.
— Qu’est-ce que je n’arrête pas de te dire lorsque tu essayes de te mettre à ma place ?
Il a soupiré et a répondu mécaniquement :
Je ne suis qu’un homme, je suis naturellement incapable de me mettre au niveau des pensées d’une femme. Je me trompe tout le temps donc je ne dois même pas essayer.
— Exactement ! Et je suis juste fatiguée. Tu n’as pas été trop mal ce soir.
— Merci.
— J’ai dit « pas trop mal », et non pas « parfait » fait attention.
— C’est noté.
J’évite de dire à un soumis qu’il est parfait, cela lui coupe toute envie de progresser.
Et toi qu’est-ce que tu en as pensé ?
— Je préfère quand c’est toi qui me domine, c’est mieux fait.
— C’est parce qu’elles t’ont secoué les puces que tu dis ça ?
— Un peu.
— C’est ce qui arrive aux vilains cabots dans ton genre.
— Je vais essayer d’être plus obéissant.
— Essayer ?
— Je vais être plus obéissant.
J’ai soupiré en repensant à ce que nous avions fait lors de la soirée.
Anna a proposé de s’occuper de ton prochain milking. Ça te dit ?
— Ça va être sévère.
— Oh que oui ! Mais ce n’était pas la question.
— Je vais regretter mais ça pourrait être sympa.
— « ça pourrait » ? Je lui dirais que tu doutes que ce soit sympa …
Il a souri.
Il faudrait que je trouve un moyen de te faire oublier ce que je viens de dire alors.
— Tu connais de tels moyens ?
Il a ouvert une serviette qui était à portée de main sur un meuble. Il en a sorti un sextoy. Il semblait que j’allais avoir droit à un autre tour au paradis, et dans l’eau chaude cette fois, j’adore ça. Je lui ai dit :
Ça pourrait marcher en effet… Mais il va falloir y mettre du coeur…
— Je suis encore en pleine forme, et tu fatigueras avant moi …

À suivre …


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