Simplet découvre le BDSM : le dressage sévère d’un débutant #6

6eme partie (déjà ! => les précédentes) étant d’humeur généreuse encore une partie assez longue 🙂 Elle est assez sympathique, même si ce n’est rien comparé à la prochaine *spoilers* ^_^

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Je parlais désormais d’une façon beaucoup plus sèche, je ne cachais pas qu’il m’avait déçu. Un soumis doit avoir conscience qu’il doit faire des efforts pour me satisfaire sinon il y a des conséquences.
– Tu sais à quoi tu t’engages ?
– Oui mademoiselle. J’ai longuement réfléchi et je suis prêt.
J’avais envie de lui répondre « tu es surtout inconscient mon grand » mais je me suis retenue.
– Tu sais que je disposerais de toi, de ton corps. Que je vous soumettrais l’un et l’autre à des supplices éprouvants.
– Oui, bien sûr je suis totalement consentant, ne vous inquiétez pas mademoiselle.
– Tu sais que tu pleureras plus d’une fois ?
Je crois qu’il a eu envie de me répondre que, non, qu’il était grand et que je ne le ferais pas pleurer. Il s’est retenu, bien lui en a pris. Nous avons échangé un regard qui en disait long.
– Je t’aime bien mais fait attention.
C’est rare que j’avertisse aussi solennellement un soumis. J’ai enchaîné en ré-orientant la discussion pour éviter qu’elle ne dérape.
– Premier sujet à aborder. Sujet que l’on abordera uniquement aujourd’hui, après je ne veux plus, mais alors plus du tout en attendre parler. Tu vois de quoi je veux parler ?
– Euh, non, mademoiselle.
J’ai soupiré en levant les yeux.
– D’accord. Le safeword. Tu sais au moins ce que c’est ?
– Oui, bien sûr, mademoiselle.
– Donc tu sais ce que c’est mais tu ne sais pas qu’il faut en parler au début. Tu comptais en parler à la fin peut être ?
– Non, c’est logique, mademoiselle.
– C’est logique ? Donc en fait tu me prends pour une conne en jouant les naïfs ?
Il n’avait pas pris au sérieux mon affirmation de départ, celle selon laquelle je pouvais retourner chaque phrase contre lui si ça me plaisait. Les soumis fantasment sur les corrections physiques en oubliant qu’une engueulade est elle aussi douloureuse. Je l’ai provoqué du regard, le mettant au défi de me répondre. Il a jugé bon de ne pas me suivre.
– Arrêtes de me provoquer. Je sais que ça t’amuse de jouer avec mes nerfs mais arrêtes. Je ne vais pas tenir longtemps. Tu vas finir par t’en prendre une. Je vois bien que tu te forces à faire l’idiot mais c’est stupide. Tu ne vas t’attirer que des ennuis.
Il a voulu répondre qu’il ne faisait pas exprès, ce que je savais, mais je l’ai interrompu. Il allait vite comprendre qu’il fallait qu’il reste à sa place dans des moments comme ça. C’est peut-être injuste de devoir se laisser piétiner mais la soumission c’est aussi ça. Il ne faut pas raisonner sur l’instant, il y a des moments où je me fais plaisir et d’autres où je suis plus sympa. Faut laisser couler.
– Je sais que ça contredit ce que j’ai dit précédemment mais tais-toi. Ne continue pas dans cette voie ça va mal aller. On va faire comme si rien ne c’était passé, on repart à zéro ça sera mieux pour tout le monde.
J’ai laissé un temps de pause, face à un soumis ambitieux il est fondamental de le faire se confronter à l’échec dès le départ. Il est très important d’évaluer sa réaction. S’il n’a pas le cran de perdre certains jeux sans avoir envie d’abandonner la relation autant le savoir tout de suite pour ne pas aller plus loin. Il doit faire un choix, c’est un sacrifice nécessaire dans la soumission. Si j’étais aussi sèche ce n’était pas sans raisons, en tout cas il y avait des explications. Le safeword est une partie du jeu que je n’aime pas, c’est une limite. Il faut comprendre que ça puisse m’énerver d’en parler. J’étais en train de lui donner un pouvoir sur moi ce n’était pas le moment de faire le malin.
– Je disais donc sur le safeword. J’aime faire peur, j’aime faire mal mais je veux que tu saches que tu ne seras jamais en danger. Si je te blessais j’en serais la première désolé. C’est la dernière fois que l’on a cette conversation, après je veux avoir l’impression d’être sans limites. Tu as des fantasmes j’ai les miens. J’ai besoin de croire que tu es sous mon entier contrôle, que je n’ai pas de bornes de fin. J’ai besoin que tu participes à ce jeu de rôle, j’ai besoin que tu fasses semblant qu’il n’y a plus de barrières. D’accord ? J’ai ta liste de pratiques, ok ? Même si je te menace de faire des choses que tu refuses tu devras faire comme si c’était une possibilité. C’est la première et la dernière fois que je te le dis aussi ouvertement : je respecterai tes choix fais-moi confiance, même quand je prétendrai le contraire. La domination c’est aussi du jeu de rôle, ne brise pas le 4eme mur, même si je te dis que tu m’as mise en colère et qu’il n’y a plus de safeword, que je vais te punir jusqu’au sang, ça ne sera que du jeu de rôle, il marchera toujours. Tu as bien compris tout ça ?
– Oui, mademoiselle.
Il avait répondu bien trop vite pour que je sois sûre qu’il est pris la mesure de ce que je venais de lui balancer.
– Facile à dire maintenant. Ça ne sera pas si facile quand tu m’auras déçue et que je t’annoncerai que je vais te frapper entre les jambes jusqu’à te castrer. Ça ne serait que du bluff, pour mettre l’ambiance, ça s’appelle jouer à faire peur, comme je te l’ai dit j’ai besoin que tu me fasses confiance pour que je m’arrête à tes limites même si rien ne laisse présager que je vais le faire. C’est mon fantasme, si tu veux que ça marche tu dois le respecter. J’ai lu tes réponses à la liste des pratiques, je les connais. Par exemple je sais que tu as peur des aiguilles. Si un jour je te dis te poser ton sexe sur une table que je vais le transformer en pelote d’épingle tu obéis sans même une hésitation. Même si je pose une boite d’aiguille à côté tu te laisses faire. Même si j’en prends une pour la faire glisser contre ton sexe tu dois rester impassible. Si je fais ça c’est que j’ai prévu une porte de sortie pour justifier que je ne le fasse pas, je te proposerais probablement une alternative plus sympathique avant de passer à l’action. Je m’amuserais juste à te faire peur, le safeword n’est pas là pour entrer en jeu quand tu as peur mais quand je dépasse ton seuil de douleur, ce sont deux choses totalement différentes. C’est mon truc, ça me fait plaisir et toi ça ne te coute rien, suffit que tu intériorises. Tu dois savoir que ça n’arrivera pas, tu n’as aucune raison de te débattre ou de faire un truc con comme utiliser le safeword. Ce n’est pas compliqué, on y gagnera tout les deux.
– Oui, bien sûr mademoiselle.
– Si seulement … Tu fais le malin mais quand tu seras en situation tu joueras au con comme les autres. Tu me diras non. Tu feras ta gamine qui pleurniche. D’ailleurs si tu veux refuser quelque chose utilise le safeword et pas autre chose ok ? Tu te rends compte que face à un refus d’obéir je suis obligée de persister dans ma voie pour ne pas passer pour une faible ? Autrement dit, si j’avais prévue d’arrêter je me retrouve bloquée à devoir le faire quand même. C’est tout ce que tu gagneras à refuser quelque chose sans utiliser le safeword.
– Oui, logique mademoiselle.
Cela crevait les yeux qu’il avait envie de passer à des jeux beaucoup plus intenses mais on ne peut pas commencer tant que l’on n’a pas défini précisément les règles. Le BDSM c’est particulier comme relation, on ne peut pas s’y lancer comme ça. Il faut savoir retenir les soumis quand ils veulent sauter les étapes. J’ai enchainé après une énième confirmation non-convaincante de sa part.
C’est quoi les conséquences du safeword ?
– Beh, on arrête la punition, mademoiselle.
– Ça c’est les conséquences de ton point de vue, et ça on s’en tape. Ce qui est important c’est mon côté de la chose.
– Je ne sais pas trop, mademoiselle.
– Tu n’y as jamais réfléchi ? Tu ne comptes pas agir en pensant d’abord à ce que je ressens ?
– Si mademoiselle.
– Me mentir c’est mal. Ne me dis pas ce que je veux entendre en pensant faire une bonne action. Pas vraiment une bonne attitude ça. Je vais répondre moi-même à ma question, je pense que ça va nous faire gagner du temps. Si tu utilises le safeword tu casserais mon trip. Ça ne pourrait plus continuer, crois-moi je serais la première désolée que tu ne te sois pas amusé mais je ne pourrai plus jouer avec toi.
J’ai marqué un temps de pause.
– J’aurai honte de ne pas avoir respecté le contrat, j’aurai peur de te refaire des choses que tu n’aimes pas. Après çà j’aurai toujours l’impression de ne pas avoir le contrôle. J’aurai toujours une angoisse qui m’empêcherait de rentrer pleinement dans le rôle. Attention, n’hésite pas à l’utiliser, ça ne serait pas ta faute mais la mienne, notre relation est sous mon entière responsabilité en bien comme en mal, mais saches qu’il y aurait des conséquences. Ce n’est pas un jouet que tu peux utiliser à volonté. Si je te pousse dans tes derniers retranchements ce n’est pas suffisant pour l’utiliser. C’est vraiment l’outil que tu utiliseras en dernier ressort. Exceptionnellement, si tu le laisses passer par accident et que tu t’excuses, il serait possible que l’on recommence à jouer, en reprenant au départ la punition et en la menant à son terme. Mais si vraiment tu refuses d’obtempérer il faudra en tirer des conséquences.
Je crois qu’il commençait à prendre la mesure de ce que j’étais en train de lui dire. Il commençait à se rendre compte qu’une relation BDSM ça se fait à deux, que mon plaisir est aussi très important et qu’il n’y a pas que ses envies qui comptent. Je ne punis pas ordinairement mes soumis en les laissant décider de la fin. Certaines le font, elles frappent jusqu’à ce que le soumis craque. Je trouve cela frustrant de devoir s’arrêter sur un claquement de doigt. Je n’ai jamais compris comment elles pouvaient supporter que le safeword soit utilisé plusieurs fois par séance.
– Pendant un jeu tu as le droit de te débattre, de pleurer, de supplier que j’arrête si ça te soulage. Ça ne me dérange pas bien au contraire mais ne m’interdit rien, ne me donne aucun ordre. Intègre bien que je suis dangereuse quand on me cherche.
Dès le départ il faut savoir mettre des limites fermes. Les soumis sont comme des enfants, ils essayent de nous tester pour voir jusqu’où ils peuvent aller. Il faut savoir administrer des punitions exemplaires dès les premières fautes.
– Le safeword cassera complètement mon trip. Pour être sûre qu’il ne t’échappe pas je veux que l’on choisisse un mot totalement hors de propos. Généralement j’aime bien quelque chose comme « tirelipimpon ». C’est totalement ridicule je sais mais ça fait bien l’affaire. C’est le titre d’une chanson de Carlos si tu veux la référence.
J’avais l’impression de parler dans le vide, je commençais à désespérer d’avoir une réaction de sa part.
– C’est un peu bizarre d’utiliser le titre d’une chanson pour enfant non, mademoiselle ?
– Mouais, si tu fais attention aux paroles ça parle d’un type qui fait le tour du monde pour visiter des bordels donc ça reste dans le thème. Mais ce n’est pas la question. C’est tout ce que tu as retenu du speech que je viens de faire ?
– Non, non, mademoiselle. Je suis totalement d’accord.
– Pas d’autres commentaires ?
– Non, mademoiselle.
À ce moment là des rencontres j’essaye toujours de paraître un peu insatisfaite, un soumis ne doit pas être persuadé qu’il fait du bon boulot dès le départ sinon il ne ferait plus d’effort. Pour le coup je ressentais un peu la même chose que le personnage que je devais interpréter. Après toute l’anticipation que j’avais eu il était normal que je sois un peu déçue mais quand même, ce n’était pas dans les rencontres les plus sympathiques que j’ai faites. Je lui ai tendu une liasse de papiers.
– Interrogation surprise sur tes pratiques. Toutes les questions sont impératives, n’essayes même pas de tenter d’en esquiver une. C’est dans ton propre intérêt, j’ai besoin de tout savoir. Je ne te laisserais pas te mettre en danger en te laissant omettre des informations capitales. Je pourrais faire de l’humour en disant qu’il n’y a pas de bonnes réponses, qu’il n’y en a que des mauvaises, mais tendu comme tu l’es je ne suis pas sûre que tu comprendrais le second degré.
Il a commencé à écrire pendant que je mettais à jouer avec mon smartphone pour passer le temps.
Il remplissait son questionnaire de manière un peu rapide à mon goût, il devait être pressé d’en finir avec la paperasserie. Alors qu’il allait me le rendre je lui ai dit de le relire, sans même lui accorder un regard. Il n’était pas vraiment coopératif ça en devenait problématique. J’allais devoir passer à un interrogatoire plus ‘physique’ pour avoir mes réponses. Au bout de quelques minutes quelques gouttes ont commencé à tomber. J’ai sorti un parapluie de mon sac à main, je lui ai tendu en échange de son questionnaire. Il l’a pris, j’ai marqué un temps d’arrêt.
– Il est où le « merci mademoiselle » ? Tu ne te sens pas reconnaissant que je t’autorise à me servir ?
Il y a eu un silence embarrassant, nous nous jaugions du regard. J’ai posé nerveusement son questionnaire sur mon sac avant de croiser les bras. J’ai soupiré.
– ok, j’ai dit que ce n’était qu’une rencontre préalable je ne vais pas faire ma peste. Je passe pour cette fois mais ne penses pas que tu pourras t’en tirer à s’y bon compte à chaque fois.
Il a baissé les yeux, il ne simulait pas la honte, il la vivait pour de vrai. C’était un bon point, un soumis qui se sent coupable est libéré par la possibilité de se racheter en étant puni.
– À moins que tu veuilles que je te traite directement avec les mêmes critères dont j’ai l’habitude ?
Il a hésité. C’était ‘le’ moment, celui où il pouvait basculer et assumer ses fantasmes. La première vraie punition est toujours un cap à passer. Surtout qu’il avait le choix d’accepter s’il se sentait prêt.
– Pas la peine de demander tu n’auras aucun indice avant sur le contenu de cette punition. À toi de voir si tu veux être traité comme un grand.
Il a eu une sorte de poussée d’adrénaline qui a semblé lui donner des ailes.
– Oui, mademoiselle.
– Oui quoi ? Fais une phrase complète.
– Oui je veux bien être puni, mademoiselle.
– Non, non, non. Ce n’est pas bon du tout. Ne te focalise pas sur la punition mais sur sa raison. Dis que tu es prêt à assumer les conséquences de tes actes déplorables. N’essaye pas d’esquiver ta responsabilité comme tu le fais.
Une punition doit être humiliante, elle est en réponse à un comportement négatif il ne faut rien lâcher où le soumis ne retiendras rien.
Quelle a été ton erreur ?
– Je n’ai pas été reconnaissant de l’opportunité de vous servir que vous m’avez donné, mademoiselle.
– Généreusement donné.
– Généreusement donné, pardon mademoiselle.
– Tu ne trouves pas que je te fais honneur en te laissant une chance de me servir ?
– Si, si, mademoiselle.
Il était joueur, c’était un bon point, il aurait pu esquiver la punition comme je lui avais proposé. C’est toujours bien que la première punition soit totalement acceptée par le soumis.
– À genoux.
– Par terre mademoiselle ?
J’ai levé les yeux en soupirant.
– Question stupide, pardon mademoiselle.
Il ne semblait pas sûr dans ses mouvements. Se mettre à genoux dans un parc public est intimidant même s’il n’y a personne aux alentours.
– Ne regardes pas autour, concentres toi sur moi. Tu vas embrasser le bout de mes chaussures, les deux en alternance. Jusqu’à ce que tu prennes conscience de l’honneur que tu as à me servir.
Il était hésitant. Le premier baiser sur les chaussures d’une femme est tout sauf facile. Ce soumis avait des tendances à aimer les châtiments corporels et à être mal à l’aise dans l’humiliation. De façon logique j’utilisais l’humiliation comme mode de punition et j’allais utiliser les coups comme récompense. Cela peut paraître incohérent comme raisonnement mais relisez la phrase elle se tient. Il a embrassé mes chaussures du bout des lèvres avant de relever les yeux pour scruter ma réaction.
– Je ne t’ai pas dit d’arrêter. Tant que je ne suis pas sûre que tu as compris la leçon tu continues. Si j’étais toi je réfléchirais vite, il va falloir que tu changes d’attitude rapidement. Pour l’instant il n’y a personne aux alentours mais ça ne va pas durer. La situation peut devenir réellement embarrassante si tu résistes. Non ! Ne regarde pas autour, reste concentré sur mes chaussures.
Il les a de nouveau embrassé, toujours trop rapidement.
– Tu peux faire ton rebelle autant que tu veux je ne céderais pas, tant que tu ne montreras pas un peu d’humilité à la tâche tu resteras à genoux.
– Je ne fais pas mon rebelle mademoiselle, je vous promets.
– Rien qu’en me répondant tu dépasses les bornes. Ce n’est pas grave, avec le temps tu apprendras.
Il commençait à être mal à l’aise, à avoir peur, il était face à une épreuve et il ne savait pas comment la résoudre. Je n’étais pas en mode ‘fantasme’, ce n’était pas un cadeau que je lui faisais en lui permettant d’embrasser mes chaussures. Il y avait un côté punitif, il commençait à comprendre que cette épreuve n’allait pas être une partie de plaisir. C’était bien qu’il apprenne que ça ne servait à rien de me chercher pour avoir des punitions, s’il voulait s’amuser il devait rester sage.
– Pardon, mademoiselle.
Il commençait à être un peu plus compréhensif. Il ne donnait plus l’impression de bâcler son travail pour en finir au plus vite. Pas suffisamment pour que je lève la punition mais il y avait un mieux.
– Tais-toi et agis. Je me moque de tes mots je veux des preuves.
Après quelques minutes il s’est mis à embrasser le bout de mes chaussures avec presque de la tendresse, longuement, délicatement. Il savait que la situation était embarrassante pour lui mais ne cherchait plus à l’écourter, en tout cas plus ouvertement. Il savait que son sort ne dépendait que de moi et me montrait du respect en conséquence.
– Merci mademoiselle
C’était ce que je voulais. Qu’il comprenne que j’avais de la valeur et qu’il devait se comporter avec déférence. Ça lui avait pris 5 minutes mais il avait compris. Il s’était résigné à continuer sans lever les yeux vers moi après chaque baiser pour savoir si j’étais satisfaite. C’est bon de voir un homme accepter de subir plutôt que de m’affronter, dans ces situations je me sens unique, forte.

Week-end avec 3 soumis juin 2014 #21 : remise en selle

Hello 🙂

Comme je l’ai dit il n’y a pas longtemps sur Twitter (et ouais j’y suis maintenant ^^) le post sur lequel je travaillais depuis samedi à dépassé les 10 000 mots, ce qu’il fait qu’il a gagné le droit d’être coupé en 2. J’ai comme règle de ne jamais dépasser les 6 000 mots, ce qui correspond à plus de 20 minutes de lecture à une personne lisant rapidement, question de confort. Enfin bref une partie aujourd’hui l’autre demain. Il ne faut pas abuser des bonnes choses, c’est comme avec les bonbons d’Halloween il ne faudrait pas attraper une crise de foie. Si vous n’êtes pas content attendez demain et lisez tout en une fois.
Je suis plutôt satisfaite de ce dytique même si je m’attends encore à des critiques … sur internet elles sont monnaies courante.
En attendant je vais aller me regarder le premier épisode de la saison 3 de l’excellente série The Newsroom qui a été diffusé l’autre jour et que je n’ai toujours pas regardé.
À bientôt 🙂

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Sommaire de l’histoire
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Allongée sur mon lit, en pleine récupération post-plaisir, je me demandais quelle allait être la prochaine étape de mon plan. Je ressentais un curieux mélange de fierté et de culpabilité. Fierté de m’être amusée jusqu’à l’orgasme mais également culpabilité de m’être laissée emporter par mes émotions en punissant Chétif. Moi qui mettais un point d’honneur à exiger de mes soumis la plus grande maitrise personnelle j’avais négligé mes propres devoirs, un piètre exemple. Ayant toujours eu du mal à punir sans en avoir envie le problème n’était pas que symbolique, je ne suis pas une actrice, j’ai vraiment besoin d’être d’humeur capricieuse pour pouvoir dominer de manière convaincante. Si je ne voulais pas rater ma session je devais me remettre en selle le plus vite possible. C’était une question d’honneur, Chétif est un très bon soumis, une personne avec qui je prends plaisir à être, je me devais de lui montrer du respect en l’humiliant correctement.
En remontant ma main pour effleurer ma poitrine j’ai pu constater que mes pointes étaient encore endolories, ce qui n’était pas étonnant après la punition qu’elles avaient reçue. J’étais plutôt satisfaite de me sentir réagir au quart de tour rien qu’avec une petite caresse. Avant de repartir voir Chétif il me fallait cependant des certitudes, je devais impérativement savoir ce qui était le plus fort entre ma volonté et ma luxure. Le principe étant que si j’étais capable d’être sévère avec moi-même j’allais pouvoir l’être également avec mon soumis.
C’est avec une certaine inquiétude que j’ai pris chacun de mes seins bien en main, les calants dans mes paumes, le pouce et l’index prêt à mordre le bout le moment venu. Pour respecter les formes je me suis auto-condamnée à 60 secondes de pression pour mon comportement, une punition plutôt juste. Je me suis promise de ne pas relâcher avant.
J’ai fermé les yeux et pris une profonde inspiration avant d’appliquer la sentence. J’ai pressé mes doigts l’un contre l’autre sans aucune pitié, je l’avais bien mérité et Dieu que ça a fait mal. Rapidement je n’ai pu rester immobile et je me suis retrouvée à me contorsionner sur le lit, comme un cheval essayant de désarçonner son cavalier. Comme je l’aurais fait à n’importe quel soumis j’ai fait rouler les pointes entre mes doigts pour intensifier le ressenti. Malgré l’envie mes mains sont restées agrippées fermement à mes seins. Il y a avait comme deux forces en moi qui luttait pour la domination, ma volonté contre mon instinct. Quand la douleur n’a plus suffi mon corps a tenté une autre façon de faire, il m’a donné envie de mettre mes mains ailleurs en déclenchant une chaleur entre mes cuisses. Cet appel était très fort mais je ne l’ai pas écouté, je ne m’étais pas donné le droit de le faire et je devais respecter mes engagements. Les 15 dernières secondes ont été très intenses, c’est souvent comme ça et il est intéressant, même avec un soumis, de faire un décompte avant la libération.
Sitôt l’étreinte relâchée j’ai enfoncé la tête dans l’oreiller pour crier. Une fois calmée j’ai fait le point. J’étais plutôt satisfaite du résultat de mon petit test, même avec une courte période de récupération j’affichais un niveau satisfaisant de sadisme. Je devrais faire plus souvent confiance à mon corps lorsqu’il s’agit d’avoir envie de faire du mal.
Cette séance de torture des seins m’avait même provoqué des envies, je ressentais comme un vide en moi, une envie de pression intime qui ne demandait qu’à être rassasiée. J’ai pensé que j’étais une vilaine fille qui avait envie de faire des vilaines choses. Je dois avouer que j’ai eu un sourire plutôt narquois lorsque j’ai pensé à une façon de jouer avec ces envies, une façon de faire remonter ma libido à grande vitesse tout en me punissant. J’ai soupiré, je ne voyais pas pourquoi je m’étais inquiétée mon sadisme, il était bel et bien à plein régime.
J’ai tendu la main pour fouiller dans ma valise personnelle, j’en ai sorti des boules de Geisha vaginales. C’est un sextoy que j’apprécie beaucoup parce qu’elles stimulent des zones habituellement moins sollicitées, le plaisir ressenti est différent et ce n’est pas une question d’intensité mais bien de type. La taille importe moins que leur poids, une fois insérée le corps a le réflexe de se contracter autour d’elles pour les empêcher de descendre et cela fait travailler les parois les rendant plus sensibles. Une séance quotidienne de 30 minutes augmente les sensations tant pour moi que pour mon partenaire. Un petit effort pour une récompense c’est tout ce que j’aime.
Comme je suis joueuse je préfère les modèles lourds (mais pas forcément gros au contraire) que je porte avec une jupe sans sous-vêtement pour qu’elles ne tiennent en place que par contraction. C’est un supplice assez particulier que de devoir serrer les cuisses par peur de les laisser tomber.
Comme si je n’étais pas assez sadique avec moi-même j’opte souvent pour un modèle creux avec des billes internes. À chaque mouvement les billes s’entrechoquent provoquant des vibrations à proximité des capteurs du plaisir. C’est une véritable torture que de continuer à agir « normalement » comme si de rien n’était avec un tel dispositif en soi.
Je voyais déjà la scène, lorsque je punirais Chétif elles entreraient en action et plus mes mouvements seraient forts plus je serais « chatouillée » dans mon intimité. Une bonne raison de se démener. Pour le coup il allait vraiment souffrir pour mon plaisir.
J’étais fière de cette idée : elles allaient me motiver dans mes punitions tout en me torturant et en me donnant du plaisir. Un mélange explosif, tout ce qui me fallait pour être en forme. Mon argumentation du moment était légèrement différente, j’étais d’ailleurs totalement d’accord avec moi-même, si je faisais ce « sacrifice » ça ne serait que par pur altruisme envers Chétif, c’était pour me motiver à le punir durement. Le plaisir que je ressentirais n’allait être qu’un effet secondaire fortuit. Je n’ai pas pu retenir un fou-rire en pensant à mon sens si particulier du dévouement.
Elles ont lentement glissé en moi, je les ai aidées en donnant des coups du bassin. Une fois en place j’ai soupiré, l’insertion avait été plutôt agréable je dois le reconnaitre. Pour être honnête j’avais surtout un sourire espiègle, il était temps de tester l’aspect torture. Sans attendre j’ai sauté sur le lit pour les faire vibrer. Je devais avoir l’air idiote, peu importe c’était bon je gloussais comme une adolescente.
Ayant sur-estimé mes forces je me suis rapidement laissée retomber sur le lit, face contre l’oreiller et luttant pour tenir mes mains éloignées de mon bassin.J’ai dû monopoliser toute ma volonté pour glisser mes doigts derrière la tête et rester ainsi immobile le temps que la punition que mon corps m’infligeait s’estompe. C’est la description la plus honnête que je puisse faire, c’était comme si mon corps me faisait souffrir le martyr en représailles de mon refus de me donner du plaisir. Il m’envoyait comme des piques à l’intérieur de moi, des contractions destinées à me faire craquer. Je me suis rassurée en pensant que bientôt je passerais mes nerfs sur Chétif pour me défouler. Il allait prendre cher, très cher.
Je me suis assise sur le rebord du lit, cette fois en bougeant avec précaution pour provoquer le moins de vibrations possibles. J’avais retenu la leçon, tant que je n’avais pas un soumis pour me soulager je devais faire très attention à la frustration que je ressentais.
Je me suis rhabillée, partagée entre l’envie de prolonger ma pause ou d’assumer le devoir qui m’appelait. Je ne pouvais pas laisser Chétif seul indéfiniment. Je ne devais pas trop tarder et en même temps ne pas aller trop vite, l’équilibre était moins évident qu’il n’y paraissait. Punir un soumis est un effort physique, tout comme avoir des orgasmes, je devais récupérer pour être sûre d’avoir la force d’aller jusqu’au bout. J’ai pensé qu’il était éreintant d’enchainer les orgasmes, qu’il ne fallait pas croire que c’était si simple et que les soumis ne savaient pas la chance qu’ils avaient d’en être privé. J’ai rigolé à ma propre blague, j’adore me comporter en petite princesse inconsciente des réalités. Le genre « Oh mon dieu mon Aston Martin est en réparation j’ai dû prendre la BMW ! Je te raconte pas la honte sur le parking du golf … ». C’est ridicule comme discours j’en ai conscience et pourtant je m’en amuse. Me comporter en privilégiée pourrie-gâtée me fait me sentir supérieure et j’adore cette sensation.
Trêve de plaisanterie, princesse ou pas il était temps de veiller à la discipline de mes sujets. J’ai mis des escarpins et je me suis regardée une dernière fois dans le miroir, j’étais présentable, rien ne transparaissait de l’instrument de torture qu’il y avait en moi, ça serait mon petit secret. Qui ne l’est plus maintenant que je vous l’ai dit.
C’est toute souriante que j’ai descendu les escaliers, oui l’escalier…. Imaginez juste un instant les vibrations qu’il a provoquées … À chaque marche mon corps se contractait et je luttais pour garder le dessus malgré les chatouilles intimes qui se manifestaient. J’ai presque eu envie de remonter dans ma chambre pour hurler dans l’oreiller. Je me suis ressaisie, remonter signifiait davantage de stimulation. Je n’aurais jamais tenu la distance, j’aurai craqué avant, j’étais déjà à deux doigts de me mettre à genoux, les mains sur le ventre pour les empêcher d’osciller davantage. J’en rajoute, c’était tout de même un plaisir particulier, dans le bon sens du terme. En tout cas la prochaine soumise qui passera entre mes mains va souffrir…
Si j’arrivais plutôt bien à maitriser l’essentiel de mon corps pour ne rien laisser transparaitre de mon excitation je n’arrivais cependant pas à reprendre le contrôle de mes orteils. Ils gigotaient dans tous les sens. En temps normal ce n’est pas un problème mais là ils étaient visibles à cause des escarpins ouverts sur le devant. Il fallait que je m’occupe l’esprit ou j’allais devenir folle. Pire que ça, mes soumis allaient pouvoir voir que j’étais folle.
Vous connaissez l’expression « L’oisiveté est la mère de tous les vices. » ? Il signifie que si vous ne vous occupez pas l’esprit tout ce qui vous viendra en tête c’est le plaisir immédiat.
En apercevant Chouchou et le Chiot dehors j’ai eu envie d’aller voir ce qu’ils faisaient, l’excuse parfaite pour ne plus penser à mon trouble intérieur. En me voyant arriver seule avec un curieux sourire satisfait ils n’ont pas pu s’empêcher de se demander ce que j’avais fait de Chétif, et peut-être plus inquiétant, ce que j’allais faire d’eux.
Lorsque vous passez un week-end avec plusieurs soumis vous devez surmonter plusieurs difficultés, notamment l’infériorité numérique face aux soumis. Je devais donc me ménager des sécurités pour conserver mon pouvoir. Il aurait été plus simple bien sûr d’être à plusieurs dominas pour pouvoir se relayer et éviter les baisses de régime mais la facilité ne m’amuse pas autant. Etant donc seule je devais user d’autres outils, un des plus évident étant le cloisonnement des informations. Mon idée était simple, je devais être la seule à avoir une vision d’ensemble, « l’information c’est le pouvoir » dans la vie comme dans les relations BDSM. Je les isolais par moments pour qu’ils puissent se tourmenter en imaginant ce que je pouvais faire subir à leurs camarades. Etre « la seule qui sait » me donnait immédiatement une aura de supériorité qui n’avait pas besoin de longs discours pour paraitre réaliste.
C’était un bel alibi pour cacher la réalité, derrière tous ces arguments légitimes ces secrets étaient surtout destinés à dissimuler que je ne les mangeais pas tous à la même sauce. En soit cela n’aurait pas été un problème si ces différences de traitement n’avaient pas eu leur naissance dans leurs préférences et limites. Avoir 3 soumis aux profils différents apporte de la variété dans les jeux de mon point de vue mais m’oblige également à jongler entre les possibilités. Par exemple un peu plus tard j’allais soumettre Chétif au fouet et il n’aurait pas été question de le faire aux deux autres soumis quel que soit leur comportement. Bien sûr au fond d’eux ils savaient que leurs préférences avaient un impact mais ils ne voulaient pas en avoir conscience, ils voulaient que je leur crée un environnement crédible auquel ils pouvaient adhérer.
C’est d’ailleurs souvent un aspect méconnu du BDSM que certaines personnes n’arrivent pas à comprendre. Ils sont incapables d’imaginer comment il est possible de prendre du plaisir dans une mise en scène « inhumaine », comment il est possible de fantasmer sur de l’esclavage ou des camps secrets d’internement de prisonniers. Ils n’arrêtent pas de vous rabâcher « mais le BDSM doit être safe and consensuel », « quand on sait le mal qu’à fait le vrai esclavage il ne faut pas fantasmer dessus ». Ces gens là n’ont rien compris au BDSM, en tout cas à toute une frange des fantasmes. Par exemple je ne partage pas le fétichisme des uniformes nazis mais je sais que certains soumis les assimilent au pire traitement possible. Un des ressorts du BDSM est d’affronter ses peurs, notamment celle de la mort, et comment symboliser la mort mieux qu’avec les symboles d’un des pires crimes de l’Histoire ? Certains soumis veulent se sentir comme des survivants à la fin des séances. Il ne faut pas généraliser, tous les soumis ne sont pas comme ça, certains oui. Ces cas sont extrêmes mais à un plus faible niveau ils sont partagés par de nombreux soumis, ils veulent pouvoir croire à la séance et haïssent les scénarios artificiels à leurs yeux. Si vous généralisez c’est même un trait commun à toute la population via l’envie de fiction. Comme je manque d’imagination pour résumer le concept je vais reprendre la définition de la théorie de la « suspension consentie de l’incrédulité » selon laquelle l’individu accepte une fiction comme la réalité pendant un moment pour mieux ressentir ce que pourrait être la situation crainte et en tirer des conclusions une fois de retour dans la réalité. C’est pour cela que les films d’horreur ont du succès, ils nous donnent l’impression inconsciente que si une invasion de zombies avait lieu nous serions prêt (ou tout autre événement cataclysmique comme les catastrophes naturelles dans lequel l’instinct de survie doit reprendre le dessus. Si nous perdions tout serions-nous capables de survivre ? L’angoisse est réelle). Il est assez commun de s’amuser à se faire peur.
Beaucoup de soumis réclament une mise en scène réaliste même si elle peut sembler stupide de l’extérieur. Ni eux ni moi ne croyons en une supériorité génétique des femmes et pourtant nous n’arrêtons pas d’en parler, c’est pour créer une ambiance. Si vous n’arrivez pas à différencier les paroles et la réalité vous êtes effectivement en danger, le BDSM n’est pas sérieux par nature mais il cherche à en avoir l’air.
Pour en revenir à mon coup de gueule de la dernière fois : où est le problème ? Vous trouvez qu’une vie de couple soumis n’est pas si différente d’une vie de couple normal ? C’est vrai, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Ce n’est pas pour autant une raison de le rappeler à tout bout de champ. Si les soumis ne veulent pas s’en rendre compte alors pourquoi voulez-vous casser le mythe ? Si toutes les personnes impliquées s’amusent pourquoi vous voulez remettre quelque chose en question ? Vous n’êtes pas bien dans vos têtes pour chercher à retirer du plaisir là où certains en trouve ?
Bref, il faut que j’arrête la lecture de certains forums, ils n’en valent pas la peine 🙂
Je disais donc : Chouchou était encore occupé à couper l’herbe et le Chiot était plus dissipé dans son attitude. Ils m’ont regardé comme si j’avais mis en pièce Chétif et que j’avais besoin d’eux pour enterrer les restes. Ce qui était excitant en ce qu’ils étaient les prochains à y passer. Ils voulaient croire que se retrouver en tête-à-tête avec moi était un prélude à l’enfer.
J’ai sifflé et j’ai leur ai fait comprendre de l’index que je les voulais à mes pieds, ils n’ont pas tardé à rappliquer.
— Alors les garçons on s’amuse bien ?
Le Chiot a répondu en premier en souriant.
— Certains plus que d’autres …
Je ne savais pas ce qu’il sous-entendait, surement que Chétif s’amusait davantage qu’eux, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il savait pour la petite incartade avec moi-même qui venait d’avoir lieu. J’ai répondu avec sarcasme en évitant de trop montrer que j’avais été prise de court par sa réponse.
— Une grande gueule ? Je vais lui trouver une utilité. Dedans !
Encore fois ce n’était qu’un jeu entre nous, il me cherchait et je durcissais le ton en représailles, c’était comme dans une partie de tennis, nous nous renvoyions la balle jusqu’à ce que l’un de nous la rate. À première vue il semblait regretter ses paroles mais ce n’était qu’un moindre mal, il aurait davantage été déçu si je n’avais pas relevé sa provocation. Surtout que ce n’était que de la mise en scène et ce que je présentais comme les conséquences de son attitude n’était en fait que mon plan de base. Il ne pouvait bien sûr pas le savoir, tout était une question de perspective, le soumis devait y croire.
Comme je voulais pouvoir fouetter Chétif dehors et que je ne voulais pas que les 2 autres soient témoin de la sévérité dont j’allais faire preuve envers lui je devais les occuper à l’intérieur. Chétif étant masochiste je le traitais plus durement que les deux autres, ce n’était que de la logique pure, et en même temps s’ils voyaient le soumis le plus diligent se prendre une raclée tout le système de valeur que j’essayais de mettre en place dans leur tête se serait effondré. Ils voulaient croire que j’étais juste avec eux alors même qu’il n’y avait pas plus injuste comme situation.
Les soumis aimeraient que toutes que leurs envies soient les miennes, que je les mette au supplice parce que cela me plait et non pas parce que ça leur plait à eux. Si en tête-à-tête il est facile de le simuler il devient compliqué de maintenir l’illusion lorsque vous croisez plusieurs fantasmes, c’est la principale raison qui fait que les soirées sont souvent décevantes, trop d’envies se retrouvent côte-à-côte et le côté artificiel ressort.
Je les ai faits mettre dans le salon, j’ai allumé la télé au passage.
— C’est pour éviter que vous soyez dérangés par les cris. Chétif fait partie des couineuses. Enfin, avec ce que je lui fais … Il a presque des excuses.
Je les ai regardés comme si j’avais dit une blague et que j’attendais un rire en retour. Ils ont souri nerveusement ce qui était mon but, je voulais pouvoir enchainer en disant :
— Vous comprendrez lorsque ça sera votre tour.
J’ai détourné le regard, continuant mon activité comme si ma phrase avait été banale. J’aurais adoré observer leur réaction. Ils ont dû avoir un petit frisson au moment où ils ont imaginés ce qui pourrait leur arriver. Personnellement j’adore faire des suppositions sur les supplices à venir et j’espère que c’est la même chose pour mes soumis.
Il faut d’ailleurs bien comprendre la distinction entre montrer Chétif se faire fouetter, ce qui les aurait refroidis, et les faire imaginer en ne leur donnant aucun détail. Ils allaient ajuster la signification en fonction de leurs propres fantasmes ce qui devait être terriblement délicieux.
J’ai posé 2 godes sur le sol devant eux, et pas les petits modèles.
— Vu que certains ont une grande gueule je vais les mettre à profit ça va vous occuper.
J’ai attrapé le Chiot par les cheveux.
— Je vais te faire travailler la mâchoire jusqu’à ce qu’elle soit tellement douloureuse que tu la fermes. Si je me souviens bien ça avait bien marché la première fois.
Je crois qu’il a essayé de répondre « oui maitresse » mais il avait le souffle tellement coupé que ce n’était pas intelligible. Amusée par sa peur j’ai enchainé.
— Et si tu n’aimes pas le plastique je peux vous faire faire un 69 à la place. Ça te plairait une saucisse tiède qui t’éjacules dans la bouche ?
Il n’a pas semblé aimer la perspective et a détourné le regard de peur de se montrer trop insolent. Je lui ai mis un coup d’index sur le menton.
— Nous sommes bien d’accord, si je t’ordonne de sucer Chouchou tu le ferais ?
Il m’a regardé droit dans les yeux, c’était un duel pour la suprématie, l’un de nous devait se coucher. Il a baissé les armes le premier.
— Oui maitresse.
Ses yeux semblaient surtout dire « s’il vous plait ne me le demandez pas. Je ferais tout ce que vous me direz à la place » ce qui était bien sûr ce que je voulais. J’ai regardé Chouchou, il semblait bien plus partagé sur la question. Après plusieurs jours de cage de chasteté une fellation ne lui aurait pas déplu même venant d’un homme. J’ai regardé de nouveau le Chiot.
— Donc tu choisis volontairement l’option plastique ?
Le Chiot a répondu d’une voix faible.
— Oui maitresse le plastique sera parfait.
J’ai haussé les sourcils en souriant.
— Visiblement tu deviens plus réceptif à ce que je veux. Comme quoi les cons faut leur taper dessus pour qu’ils comprennent.
Je l’ai relâché. Ils se sont positionnés au-dessus de leur gode respectif pour le prendre en bouche. J’ai dit sèchement.
— Il va falloir faire mieux que ça pour m’impressionner. C’est ce que vous voulez, pas vrai ? M’impressionner comme si j’étais dieu faite femme.
Il est quasi-impossible de prendre ce genre de gode complètement en bouche et je le savais, ils sont bien trop gros, je parle en connaissance de cause j’ai une petite bouche. C’est justement tout le principe d’un défi, je voulais voir jusqu’où ils seraient capable d’aller.
Le Chiot ressemblait à une poule devant une fourchette (ou un adolescent devant un Bescherelle si vous voulez être moderne), ne sachant pas trop quoi faire de son gode à part empaler sa bouche dessus.
— Tu n’as pas l’habitude d’utiliser ta bouche pour donner du plaisir ? Tu ne veux pas donner un orgasme à ce joli truc ?
— C’est du plastique maitresse il ne peut pas ….
Je lui ai mis l’index sur la bouche pour l’interrompre.
— Penses bien aux risques de finir en 69 avant de terminer ta phrase.
Il a dégluti avant de prendre à pleine bouche le gode.
— C’est ça, suce au lieu de parler ça vaudra mieux. Met bien ta langue à plat pour en laisser rentrer davantage. Et lèche le bien pour faciliter le glissement.
Je l’ai regardé faire quelques instants puis j’ai évalué son niveau de pénétration maximale.
— Tu effleures à peine la surface. Tu n’es pas une si grande gueule que ça finalement. Tu me diras c’est cohérent avec la taille de ton sexe. Tu n’es équipé que pour sucer des petites queues comme la tienne ?
Il m’a lancé un coup d’oeil avant de se résigner et à rester silencieux. Il comprenait ce qu’être un paillasson signifiait.
— Bien. J’aime quand les soumis comprennent vite les règles. Enfin, c’est relatif, ça a été rapide pour un esprit aussi faible que le tien.
Je lui ai mis une tape sur la joue pour finir de l’énerver.
— Lorsque je reviendrais je veux une amélioration d’au moins un tiers ou il y aura des conséquences très déplaisantes. Ou très agréables ça dépend de ton orientation sexuelle …
J’avais déjà la réponse à ma question et je savais qu’il n’allait pas apprécier. Quoi de mieux pour humilier la virilité d’un mâle que d’imposer les caresses entre hommes ? Beaucoup en ont peur avant leur première fois, ce n’est pourtant pas la fin du monde, je n’ai aucune attirance pour les femmes mais ça ne m’a pas empêché d’en embrasser une après un ordre, ce n’est qu’une question de motivation. Si vous tenez à la peau de vos fesses il faut savoir se lancer dans des expériences nouvelles.
Le Chiot semblant avoir compris la leçon je suis donc passée à Chouchou, lorsqu’il a senti mon regard sur lui il s’est mis à sucer avec passion. Il savait qu’il ne devait pas se faire davantage repérer. Je lui ai mis mes talons sous le nez.
— Tu les vois ceux-là ?
Après avoir repris son souffle il a dit.
— Oui maitresse, ils vous vont à ravir, vous êtes très belle .
— Regarde les bien, c’est tout ce que tu pourras leur faire. Tu sais pourquoi ?
— Oui maitresse.
— Et oui. C’est dommage que tu sois aussi con.
J’ai rigolé à la vue de son air dépité. Les fétichistes aussi ont droit à leurs punitions spéciales, j’aurais même tendance à dire que les narguer renforce leur désir. J’ai tapé des mains.
— Trêve de plaisanterie. Tais-toi et suce.
J’ai adoré dire cette phrase, elle avait un potentiel érotique énorme.
Je me suis éloignée en marchant lentement, prenant un malin plaisir à faire résonner mes talons sur le sol pour exciter le Chiot et Chouchou tout en prévenant Chétif de mon retour. Je l’avoue j’avais une autre motivation, j’avais déjà récupéré de ma précédente séance de torture dans l’escalier et j’avais de nouveau envie de me tenter en faisant vibrer mon sextoy. Je sentais son effet sur mes sens qui devenaient de plus en plus affutés, j’étais une chasseuse prête à bondir sur sa proie, je me sentais tellement supérieure, invincible, c’était très bon.
L’état d’esprit compte beaucoup dans la réalisation d’un fantasme, si la domina est mal assurée le soumis ne pourra pas se croire vulnérable. Si je ne déborde pas d’énergie je ne provoquerais pas chez lui le frisson de danger nécessaire pour qu’il atteigne le plaisir. Il est vraiment important que je sois déterminée dans mon attitude, que je ne revienne pas sur mes décisions, que je sois en un mot incontestable. Il serait contre-productif de leur demander toutes les 30 secondes s’ils vont bien.