Week-end juin 2014 # 52 : alea jacta est

Hello 🙂
Encore un texte arrivant tardivement d’autres considérations ayant eu ma priorité, c’est la vie.
Il m’a été demandé s’il y avait des moyens d’être informé des publications du blog sans avoir à venir tous les jours. Effectivement, ça pourrait être utile.
Comme tout blog sous WordPress il existe différents flux RSS accessibles notamment http://mllemilie.com/feed pour les publications.
Si vous utilisez Firefox il embarque de base un système de notification sous le nom de « marque-page dynamique » permettant de le prendre en compte.capture d'écranNéanmoins je sais que de moins en moins de logiciels sont capables de les intégrer donc je vais rajouter une liste de diffusion par email : http://mllemilie.com/newsletter/
Comme je ne suis pas encore certaine de maitriser l’outil je ne garantis rien dans l’immédiat mais, à terme, mon intention est que ça marche 🙂 C’est un bon moyen de fidélisation.


Si vous arrivez ici sans avoir lu les parties précédentes je vous conseille de commencer à partir du chapitre n°48 qui marque le début de l’action en cours.

Précédemment : après une dure journée d’efforts à mon service j’avais annoncé à mes 3 soumis qu’ils avaient bien mérité une récompense. Dans un moment de grande générosité j’allais leur accorder le droit de me… divertir pendant toute la soirée. Autrement dit la même chose mais en le présentant comme une récompense. L’ironie de la chose ne leur avait pas échappée même s’ils n’étaient pas contrariés pour autant, après tout ils étaient des soumis participant volontairement à un week-end BDSM et j’incarnais au mieux la peste que je m’étais engagée à être.
J’avais ouvert les hostilités par divers supplices dont une petite danse bien humiliante qui s’était terminée, de manière prévisible, par une série à la cravache pour « défaut de motivation suffisante ». Un prétexte facile mais toujours efficace.
J’avais ensuite disposé près du canapé 3 tas de cartes, nous allions tirer au sort les réjouissances de la soirée, en tout cas une partie. Mes 3 soumis étaient intrigués par ce changement de méthode, surtout que je leur avais précisé qu’il y avait une carte jouissance dans chaque tas.


Me voir utiliser de l’aléatoire pour dominer doit vous avoir étonné, il n’y a pas si longtemps je prêchais qu’abandonner le pouvoir de cette façon était une véritable hérésie, pourtant j’ai changé d’avis. Un tel revirement n’est pas une première, rappelez-vous à mes débuts j’étais hostile aux cages de chasteté. En BDSM comme ailleurs les goûts et les envies varient avec le temps, d’ailleurs maintenant je suis bien moins axée chasteté. Cela reviendra peut-être un jour. Qu’importe. Pour m’épanouir j’ai besoin de passer mon temps à me réinventer, à être insaisissable. D’ailleurs cette envie de toujours aller de l’avant doit être la caractéristique qui fait de moi une dominante, peut-être même une artiste (quelle prétention !).
Je repense à mes cours de philosophie de terminale « l’art est l’application de la maitrise technique dans une perpétuelle recherche de l’inédit ». À vouloir me perfectionner et expérimenter je dois quelque part correspondre à cette définition. Non pas que je considère toute séance BDSM comme une oeuvre d’art, même avec de la bonne volonté le meilleur côtoie toujours le pire. D’ailleurs pour l’anecdote je regardais une conférence l’autre jour sur les liens entre échecs et créativité, l’intervenant rappelait que mêmes les plus grands artistes ont eu davantage d’échecs que de succès. Mozart a écrit 626 oeuvres au cours de sa vie et seulement une quinzaine sont notables (dont 5 sont considérées comme majeures, excusez du peu !). Ceux qui ont eu le plus grand nombre de réussites sont également ceux qui ont pris les plus grands risques.
En ce moment ma lubie est d’utiliser de l’aléatoire, de mettre en scène de véritables jeux de société en matérialisant les supplices par des cartes à tirer et des pions à avancer. Lors du récit de ce week-end vous avez les prémisses de ce tournant.
Dans mes pratiques les plus récentes le soumis doit parcourir les « cercles de l’enfer » pour trouver son salut pendant que j’incarne, littéralement, le diable.
Un jeu de plateau est dramatique, vous pouvez voir la succession des événements, le pion avance vers son destin et le soumis s’imagine à sa place. Loin de le distancier du jeu cette mise en scène renforce l’implication émotionnelle, cela peut sembler paradoxal, pourtant c’est comme dans une salle de cinéma lorsque vous allez voir un film d’horreur, vous vous laissez prendre au jeu parce que vous savez au fond de vous que vous êtes bien en sécurité dans votre fauteuil.
Lorsque le soumis tire un dé ou une carte il a conscience de sceller le destin de son personnage et, contrairement à un jeu de rôle plus classique, l’échec est une vraie possibilité, le pion pourrait subir une damnation éternelle. Les soumis ont d’ailleurs une vilaine tendance à être des joueurs compulsifs et ils n’hésitent pas à prendre des risques inconsidérées dès qu’ils sont un peu poussés. Exploiter cette faiblesse est jouissif, j’adore jouer à la tentatrice, la mauvaise conscience tentant de les corrompre. Cela crée une complicité particulière avec le soumis, je suis tour à tour l’adversaire et la complice.
Au cours du jeu le soumis va se poser des questions comme : vais-je prendre le chemin de gauche et traverser la case des flagellations ou plutôt prendre celle de droite, celle de la torture intense du sexe ? Parce qu’il y a des choix, le soumis doit avoir l’impression d’avoir un reliquat de contrôle, la chute n’en est que plus drôle. Et pour le motiver à prendre des risques certains chemins ont davantage de récompenses… Je vous le disais, je prends un malin plaisir à être diabolique.
L’aléatoire est également cruel. En tant que dominante je peux sentir l’anxiété du soumis croitre alors qu’il fait progresser son alter-ego vers l’intersection suivante, il se sent responsable pour lui, coupable de lui avoir fait prendre un mauvais chemin. Même si en définitive je garde une large marge de manoeuvre vous vous en doutez. Par exemple à aucun moment je n’intègre de quota fixe de coups, c’est juste une carte « martinet » ou « discipline scolaire », mon pouvoir d’interprétation est large. Selon le moment de la session une même carte peut valoir plus ou moins de coups selon ce que je juge correct. La décision humaine reste centrale, ce n’est pas demain que nous serons remplacés par des algorithmes ! D’ailleurs je ne sais pas s’il existe des projets d’intelligence artificielle liée au BDSM. Je chercherai. Je trouve le fantasme d’un centre pénitencier sous le contrôle d’une machine froide et dictatoriale plutôt intéressant. Contrairement à un être humain une machine n’a pas de compassion, elle exécute ses ordres de manière stricte, un seul objectif faire passer un mauvais moment. Dans la pratique ce serait effroyable mais en termes de fantasme l’idée est stimulante. Il faut que je note l’idée dans un coin de ma tête.
Mais trêve de discussions théoriques et retournons à nos soumis sinon je ne finirais jamais ce récit.


Après avoir jeté un coup d’oeil à ses camarades Chouchou s’est porté volontaire pour être le premier à tenter sa chance. Je n’ai pas été étonnée. Il a levé la main et a demandé :
— Que dois-je faire, maitresse ?
Je lui ai fait signe d’approcher et lui ai dit :
— Tu vas tirer 3 cartes. Elles définiront ton programme pour la soirée. En tout cas en partie.
Il a eu un sourire nerveux et a répondu :
C’est un peu comme prédire l’avenir en tirant les tarots. Sauf que là ça se réalisera à coup sûr.
— Exactement !
— Ce qui ne fait que renforcer votre nature divine maitresse, si vos prédictions se révèlent être justes c’est que vous êtes forcément une entité supérieure à nous autres simples mortels.
J’ai haussé les sourcils en rigolant.
— Il y a de ça. Je suis également très douée pour lire l’avenir dans les lignes sur les fesses. Surtout si elles sont très profondes…
J’ai tourné la tête vers Chétif :
— S’il y a des amateurs…
Nous avons échangé un sourire complice. J’ai repris sur un ton plus sérieux :
— Je me suis surtout rendue compte que vous anticipiez trop mes actions. Je dois être devenue trop prévisible. Donc j’introduis un peu d’aléatoire pour vous prendre de court.
Mes 3 soumis ont soupiré, ils ont dû penser « comme si elle n’était pas assez dangereuse comme ça… » ce qui était très satisfaisant de mon point de vue.
Chouchou a avancé la main, elle tremblait, il a longuement hésité avant de sortir la première carte du paquet. J’ai rajouté :
— Laisse-la retournée. Ne regarde pas son contenu.
Il a semblé être contrarié, la curiosité devait le ronger mais les ordres étaient formels. Il a répondu :
— Comme il vous plaira, maitresse.
En laissant planer le mystère sur le contenu des cartes jusqu’au dernier moment je m’attribuais un privilège qu’ils allaient apprendre à envier.
Comme je le disais en introduction rajouter de l’aléatoire pourrait me priver dans l’absolu de ma dose de pouvoir, qui est pourtant la raison première qui me fait pratiquer le BDSM, j’ai donc dû réfléchir à des palliatifs, vous me connaissez j’intellectualise tout, et j’ai estimé qu’être la seule à connaitre le destin me fait conserver suffisamment de pouvoir pour me satisfaire. Certes vous pourriez objecter que c’est toujours le cas, je suis toujours la seule qui connait à l’avance le scénario, mais en le matérialisant avec des cartes les soumis en prennent davantage conscience. À la cravache, qui symbolise mon autorité, j’ai donc rajouté une pile de carte représentant le destin.
Une fois que Chouchou a eu fini de tirer ses 3 cartes j’ai ramassé le reste du paquet pour le ranger. Il m’a regardé faire avec inquiétude, la « carte du plaisir » était-elle encore dedans ? Était-elle en train de s’éloigner ? Avec un air un peu déprimé il a fixé les 3 cartes devant lui. Le sort, quel qu’il soit, était scellé.
Je lui ai demandé :
— Inquiet ?
Il a haussé les épaules.
Un peu. J’espère ne pas avoir fait un mauvais choix.
— Ne t’en fait pas pour ça, il n’y en a pas, tous sont amusants. De mon point de vue en tout cas. Crois-tu que j’aurais mis dans le paquet des choses que je n’aime pas ?
Il a gloussé nerveusement.
Non, maitresse. Je ne doute pas une seule seconde que vous ayez tout prévu pour votre satisfaction. Et il n’y a pas d’objectif plus important. D’ailleurs si une de mes cartes ne vous plait plus assez vous pouvez changer à votre guise.
— Évidemment ! Et je n’ai pas besoin de ta permission. Les contraintes sont bonnes pour les êtres inférieurs incapables de décider par eux-mêmes. Nous autres dominantes sommes toujours libres de nos actes. Et je n’aurai jamais à me justifier. De toute façon ça ne servirait à rien, tu ne comprendras jamais rien à l’art subtil de la domination. Tu es tout juste bon à obéir. Et encore …
Chouchou a acquiescé de la tête.
— Bien entendu, maitresse. À la grande loterie de la vie nous autres soumis n’avons pas été gâtés mais vous avez hérité d’un fardeau bien plus lourd, celui de devoir commander les pitoyables boulets que nous sommes. Il doit être si difficile pour vous de supporter notre incessante médiocrité.
J’ai soupiré avec une arrogance qui cachait mal ma mine satisfaite.
— Je ne te le fais pas dire…
Lorsqu’un soumis se dévalorise j’y vois une incitation à en remettre une couche, et j’adore ça, une vraie drogue. Toute la journée je me retiens de dire ce que je pense de négatif par politesse, il ne peut y avoir de vie sociale sans retenue, me lâcher le soir en balançant méchancetés et mots grossiers a une fonction cathartique dont j’abuse volontiers. Surtout qu’à l’origine je suis du sud et ne pas utiliser « putain » comme élément de ponctuation me demande un effort.
Je me suis penchée vers lui avec les yeux pétillants.
— Et pour rétablir l’ordre des choses je vais te rendre au centuple le déplaisir que ta présence m’inflige. Sous mes semelles ta vie sera encore plus misérable qu’elle ne l’est déjà, fait moi confiance.
Il sentait venir l’humiliation et il en avait déjà des frissons. Il a retenu son souffle, murmurant du bout des lèvres :
— Merci maitresse.
J’ai gloussé.
— Je sais qu’au fond de toi tu te dis que tout ça est ridicule, que tu ferais mieux de prendre les jambes à ton cou. Pourtant tu ne fais rien. Tu es trop faible. Tu sais que tu ne devrais pas et pourtant tu restes. C’est plus fort que toi.
Il a acquiescé de la tête.
— Regarde-toi. Nu, à genoux devant moi. Tu ne cherches même pas à garder les apparences. C’est comme si tu voulais porter un panneau clignotant pour prévenir de ta médiocrité. Tu en es si fier ?
— C’est que je ne voudrais pas prétendre être autre chose que ce que je suis.
J’ai ricané.
— Ri-di-cu-le ! Je me moque ouvertement de toi, devant des témoins, sans aucune subtilité, et tu ne cherches même pas à résister. Pourquoi ?
— Parce que je suis trop faible ? Parce que c’est la vérité et qu’on ne lutte pas contre la vérité.
J’ai soufflé.
— Même ça tu n’es pas capable de le comprendre. Regarde ta pitoyable petite queue. Elle fait quoi ?
D’une tape je lui ai relevé le menton puis je lui ai collé une paire de gifle en lui criant :
— Elle fait quoi ta sale petite queue ?
D’une petite voix il a répondu :
— Elle bande.
Une nouvelle paire de gifle est partie.
— Non ! N’utilise pas ce mot ! Jamais ! Les hommes, les vrais, bandent, toi tu enfles comme un asticot trop boudiné. Tu me dégoutes.
De nouvelles gifles sont tombées. J’étais essoufflée, non pas à cause de l’effort physique mais sous l’émotion. Que j’aime être une peste !
Du bout du pied j’ai plaqué sa queue contre son ventre et j’ai fait de petits cercles pour la stimuler.
— C’est ça que tu veux ?
Il a hoché la tête la bouche grande ouverte. D’une voix douce j’ai dit :
— Oh oui tu les aimes mes pieds.
Lentement mon pied a glissé le long de sa verge pour descendre vers ses bourses. De la pointe de mes chaussures je les ai dégagées pour les sécuriser sous mes semelles. La pression était légère, pour l’instant.
— Sais-tu pourquoi ?
Inquiet il a répondu :
— Non, maitresse.
J’ai ramené sa tête contre mon bassin en commençant à augmenter la pression sur ses bourses.
— Tu aimes tellement être ridicule que tu as besoin de côtoyer la perfection pour que le contraste soit le plus humiliant possible.
Il a fermé les yeux en soupirant et frottant sa joue contre ma jupe. Il répétait « Oui maitresse » à tout ce que je disais. La pression sur ses bourses s’est amplifiée.
— Ton existence n’est pas assez pathétique par elle-même, tu dois venir sous mes semelles pour prendre conscience de l’ampleur de ton imperfection. Par contraste.
Chouchou était comme en transe. D’une main je maintenais fermement sa tête contre mon bassin, je voulais qu’il s’enivre de mon parfum et qu’il l’associe à la sensation de castration.
— D’un autre côté c’est la seule forme de contact avec ma perfection que ta queue mérite. À défaut d’être capable de me faire jouir elle peut au moins me divertir.
Son corps s’est crispé, la pression sur ses bourses était forte sur son échelle. Sans prévenir j’ai retiré mon pied et, avant qu’il ne sorte lui-même de sa transe, je lui ai collé une nouvelle série de gifles tout en l’insultant.
— Les sales queues comme la tienne ne méritent pas de connaitre le plaisir !
Je me suis éloignée en le laissant hagard, plutôt contente de moi et de mon petit effet.
J’ai dit à l’attention des 2 autres soumis :
— C’est trop facile, j’ai presque honte. Presque…
J’étais d’autant plus satisfaite que je savais la partie la plus effroyable du supplice arriver, celle où il allait devoir déployer toute sa volonté pour se retenir de saisir sa verge et de se masturber avec violence, pratique prohibée sous mon joug je vous le rappelle. Avec un sourire satisfait j’ai regardé Chouchou prendre conscience qu’il allait devoir attendre que sa queue redescende toute seule dans une lente et interminable agonie.
Les deux autres soumis n’étaient pas en reste, même s’ils n’avaient pas été la cible principale de mes moqueries elles avaient rebondies sur eux et ils connaissaient une frustration intense, cela se voyait dans leur attitude je ne pouvais pas le manquer, bouche sèche, mains moites, queue tendue, les signes classiques des soumis souffrant en silence.
Lorsque je me suis mise devant eux ils ont baissé la tête de honte, ils savaient que je pourrais facilement leur reprocher leur érection comme je venais de le faire avec Chouchou, une perspective qu’ils redoutaient autant qu’ils la désiraient.
J’ai repris sur un ton plus neutre, comme si rien ne s’était passé, j’aime l’idée d’être imprévisible, qu’ils craignent les moments où j’ai un grain de folie.
— Comme je le disais les cartes ne font que donner des directions, je garde le droit de retrancher, rajouter, modifier l’ordre, punir, récompenser… Et tout ça à ma guise et sans avoir à me justifier. Et heureusement !
Je me suis accroupie pour me mettre à la hauteur de la tête du Chiot.
— Tu imagines un peu la catastrophe si la première carte que tu tirais contenait le droit à la vilaine chose ? Brrr. Du plaisir pour un homme. Ça fait froid dans le dos.
Il avait les joues rouges et tentait d’éviter mon regard. Son émoi était palpable, il mourrait d’envie de jouir et imaginer que ce soit possible le rendait plus fébrile encore. S’il voulait vraiment s’amuser il allait devoir suivre mes directives à la lettre mais pour l’instant j’avais surtout envie de jouer avec son trouble.
— C’est quand même dingue, ce que Chouchou pense, il doit être sacrément malade pour fantasmer sur des choses aussi sales. Tu imagines ? Un homme qui jouit, c’est contre-nature.
J’ai glissé une main contre le ventre du Chiot jusqu’à prendre sa verge entre pouce et index et à les remonter lentement en glissant. Il a bloqué sa respiration.
— Nous savons tous que la sensibilité de ce sale organe est destinée à faciliter l’administration de punitions très douloureuses. Ce n’est pas une leçon que j’ai besoin de répéter n’est-ce pas ?
Le Chiot a hoché la tête rapidement en gémissant, il se mordait les lèvres et je crois qu’il y avait une larme au coin de ses yeux. J’ai relâché sa verge et je lui ai murmuré « ce n’est que le début » avant de lui mordiller le lobe de l’oreille. Il semblait perdu, c’était adorable.
Je me suis redressée et j’ai claqué des doigts.
— Quoi que ! Il pourrait être marrant d’infliger une soirée de douleurs à une queue qui vient juste de cracher son venin.
J’ai passé une main dans le cou de Chétif en finissant par lui relever le menton.
— Une fois que la testostérone n’est plus là pour adoucir la peine et la rendre supportable. Il parait que c’est terrible. Hum… J’ai des envies qui me viennent ! J’espère que l’un d’entre vous va piocher ça !
Ce genre d’attitude est très diabolique, au sens premier du terme, le diable est réputé pour faire miroiter des choses et ensuite les pervertir pour la plus grande souffrance de la victime.
J’ai tourné la tête vers Chouchou.
— Mais c’est peut-être déjà le cas …
Mon corps était en feu, un bon signe en début de soirée. Pour moi en tout cas. Chouchou a hésité entre grimace et sourire.
— Avec tout mon respect maitresse je ne suis pas certain que j’aimerais.
J’ai joué la surprise.
— Ah oui ? Tu n’aimerais pas que mes talons piétinent ton sexe alors qu’il redevient flasque. Au moment où il est très sensible à l’inconfort. Tu imagines la sensation ?
À la façon dont il se mordillait les lèvres je suis certaine qu’il visualisait la scène.
— De toute façon si jamais tu as tiré cette carte tu la subiras, et avec le sourire ! Il n’y aura pas d’échappatoire.
Il allait me répondre mais je l’en ai empêché en tapant des mains et en disant avec énergie :
— Mais finissons-en d’abord avec le tirage. J’ai vraiment trop envie de passer à la suite ! Au suivant !
Les deux soumis restants se sont regardés, le Chiot s’est timidement avancé. J’ai pointé de l’index le paquet de carte qui lui était destiné il a tendu une patte pour tirer une carte et s’est ramassé une gifle.
— Non mais !
Deuxième gifle.
— Pour qui te prends-tu ?
Il m’a regardé, interloqué.
— Arrête de te comporter en humain, tu es un animal, point final. Utilise ton museau !
L’air contrit il a baissé la tête et l’a approchée du paquet, je l’ai arrêté.
— Pas si vite ! Tu connais ma politique envers les bêtises. Punition systématique.
Je me suis dirigée vers la table à matériel. J’ai passé en revue différents instruments, j’imaginais son regard inquiet dans mon dos. J’avais déjà pris ma décision et pourtant je m’amusais à le faire languir. J’ai fini par prendre une ceinture en cuir que j’ai plié en deux. La sensation du cuir épais entre mes doigts m’a fait frémir des orteils aux joues. Tellement de promesses.
— Fais voir la vilaine patte qui s’est mal comportée. Je vais la purifier à ma façon et lui apprendre ce qu’il en coûte de ne pas vouloir jouer le jeu.
La petite humiliation improvisée de Chouchou avait déclenché en moi des envies qui étaient en train de dériver en sadisme pur, et le Chiot allait en faire les frais. Tout en tremblant il a offert sa main au châtiment. À le voir si docile mon excitation est encore montée d’un cran, je n’y pouvais rien, ce genre de situation m’a toujours rendu dingue.
— Et ne me regarde pas comme ça ! J’ai essayé la méthode gentille et elle n’a pas fonctionné. Tu n’as pas voulu écouter la première fois donc tu assumes. La prochaine fois tu comprendras peut-être qu’obéir est préférable.
Le Chiot se prenait la culpabilité en pleine face, l’angoisse montait, il semblait vouloir en finir au plus vite pour se débarrasser de ce poids. Malheureusement espérer que je passe l’éponge rapidement était mal me connaître, mes soumis ne s’en tirent jamais à si bon compte, je retourne longuement le couteau dans la plaie avant de venir les délivrer par une application efficace de la douleur.
Que je peux être mauvaise parfois, c’est si bon.
— Tu me trouves peut-être dure mais c’est pour ton bien. Tu ne feras jamais de progrès sinon. Tu as le potentiel de faire un petit chien tout à fait convenable mais il faut que tu perdes cette tendance idiote à croire que tu es un être humain. Et s’il faut que tu aies mal pour ça tu auras mal.
J’ai tapé la ceinture dans ma main.
— Et pas qu’un peu. Surtout que je suis certaine que cette patte a eu récemment des envies impures. Pas vrai ?
Il a baissé la tête.
— Tu vois de quoi je veux parler ? Tu as eu envie de me voler. Tu as honteusement pensé à prendre du plaisir en te touchant. Cela doit être puni. Un petit chiot comme toi ne peut pas défier la toute puissance de la suprématie féminine et s’en tirer à bon compte. Ou irait le monde sinon ?
Il mourrait d’envie d’acquiescer, de me confirmer que j’avais raison pour en finir au plus vite, mais il savait également qu’il n’avait pas le droit de s’exprimer autrement que par aboiement. Son impuissance était risible.
Abandonner le droit de parler est un sacrifice bien plus difficile que la plupart des soumis anticipent, mon homme l’a appris à ses dépens récemment lorsque je me suis mise en tête de lui imposer le port du bâillon sur de longues périodes. Des week-ends entiers sans dire un mot, impossible de discuter mes ordres, il ne peut que les suivre, ça simplifie les relations.
Je me suis positionnée de côté par rapport au Chiot, prenant mes marques et répétant au ralenti le coup. Après un dernier ricanement de ma part le coup est tombé dans un claquement qui a résonné dans la pièce. Ça a dû faire mal, j’en avais des chaleurs.
D’un autre côté je jalousais un peu sa position, il devait se sentir pris au piège dans un carcan de discipline implacable, sans échappatoire, obligé d’offrir sa main à la brulure d’une ceinture sous la menace d’une punition bien pire s’il bougeait. Je m’épanouis en tant que dominatrice mais je ne peux m’enlever de la tête que j’aimerai être partout à la fois. Lorsque je punis je vis souvent la scène en miroir dans ma tête.
J’ai dit avec suffisance :
— Que ça te serve de leçon, c’est comme ça qu’on traite les délinquants ici.
Il a émis un aboiement timide et plutôt résigné. J’ai ramassé sa laisse, celle qui était reliée via le collier de son cou à ses bourses. J’ai tiré un coup sec pour le faire venir à mes pieds. Je me suis accroupie pour lui masser la nuque.
— Ne t’inquiète pas, il n’y a aucune rancoeur.
J’ai eu un sourire en coin.
— Je te pardonne de m’avoir forcé à te punir.
Une inversion des valeurs à laquelle je tiens tout particulièrement. Cela m’amuse même si les soumis ne le comprennent pas toujours. Dans ma logique je suis l’innocente victime qui doit punir le comportement licencieux des soumis, mon sadisme doit être considéré comme naturel et sain.
— La ceinture ne t’en veut pas non plus. Soit poli, viens l’embrasser pour la remercier.
Faute d’alternative le Chiot s’est avancé pour faire ce que j’avais demandé. C’était hilarant de le voir coopérer sans résister malgré la stupidité du scénario. Même si une partie de moi aurait préféré qu’il soit un peu plus rebelle, je devais trop l’intimider. J’allais devoir le mettre à l’aise sans lui laisser prendre trop de libertés.
— C’est un passage exigé, je dois être sévère pour ton propre bien. Sinon tu deviendras un sale clébard mal éduqué. Tu ne veux pas de ça pas vrai ? Je prends mon rôle à coeur tu dois faire de même.
Après une dernière caresse derrière la tête je me suis relevée et j’ai tiré sur la laisse pour le faire s’approcher du paquet de carte.
— Recommence. Et comme un chien cette fois.
Il s’est approché et du nez, pardon de la truffe, s’est mis à déplacer les cartes.
— Tu peux les étaler par terre si c’est plus simple. L’important est que tu prennes celles qui t’attirent le plus.
Il semblait perplexe, le dos de toutes les cartes se ressemblait, il ne pouvait pas vraiment faire de choix. Il a tout de même fini par en sortir 3.
— Ce sont celles que tu veux ?
Il a haussé les épaules.
— Tu dois êtes certain, c’est important.
Il a hoché rapidement la tête. Je l’ai renvoyé se mettre avec les autres soumis et j’ai ramassé le reste des cartes pour les ranger.
— Au dernier de ces êtres inférieurs, je ne peux décemment pas utiliser le terme « messieurs », tu n’en as pas les attributs.
Chétif a répondu en souriant :
— J’avais compris.
Il s’est approché en restant à genoux et s’est pris une gifle une fois à ma hauteur. Il m’a regardé, j’ai haussé les épaules.
— Quoi ? J’ai à me justifier ?
Il a fait une grimace et a répondu :
— Non, je ne crois pas.
— Surtout que ce soir tu vas t’en prendre une sacrée quantité. Parce que je n’ai pas oublié ton envie de « simplifier » notre mode de communication…
Sans rien dire il a tourné la tête vers les cartes et les a mises en éventail. Après les avoir regardées avec attention il a marmonné :
— Il y en a beaucoup.
— 21 par paquet. 20 supplices et une jouissance joker. 1 chance sur 7 trios. Je suis dans ma période « chiffres symboliques ».
Il a gloussé.
— Nous n’allons pas jouir souvent.
J’ai ricané à mon tour.
— Déjà bien assez.
— C’est votre point de vue.
Je l’ai attrapé par l’arrière de la tête et il s’est pris une nouvelle gifle. J’ai dit froidement :
— 2 points en moins pour cette mauvaise blague. Parce que oui il y a aussi un système de point que je n’ai pas encore eu le temps de détailler. Certains sont trop précoces lorsqu’il s’agit de fauter…
Je lui ai mis une nouvelle gifle avant de lui relâcher la tête avec violence
— Sur chaque carte il y a un nombre de points. Si vous arrivez à 7 vous aurez le droit de jouir en fin de soirée. C’est pour vous motiver. Bien entendu le nombre de points n’est qu’indicatif. Il vous faudra subir correctement le supplice indiqué pour les gagner en totalité.
Chétif a demandé :
— Et on peut tirer des cartes supplémentaires ?
J’ai eu l’air surprise.
— Pourquoi ? Pour te faciliter l’obtention d’une jouissance ? Que tu puisses choisir les supplices que tu vas privilégier ? Pourquoi j’autoriserais un truc aussi débile ? Ne sois pas stupide.
Je l’ai pointé de l’index.
— Et fais attention à tes prochains mots ! Tu as déjà 2 points de malus ne m’oblige pas à éloigner davantage ta récompense.
Il a soupiré et a répondu :
— Parce que je suis tellement pitoyable que je n’arriverai jamais à 7 points sans plusieurs jokers.
J’ai gloussé, son discours semblait tellement faux, je savais qu’il avait eu mal à faire volte-face de la sorte, lui qui a un ego très… masculin. S’en était d’autant plus plaisant.
Je suis allée lui murmurer à l’oreille.
— Si tu veux des jokers on peut s’arranger. Genre 0.1 point de rattrapage par coup de pied à pleine force dans les couilles…
Je me suis éloignée en ricanant avant de me retourner brutalement comme prise d’une illumination.
— Attends ! J’ai mieux. À la fin de la soirée, si tu n’es pas à 7, je compléterai au tarif que je viens de t’annoncer. Tu n’auras pas le choix, tu jouiras ce soir. Je te le promets. Enfin…
Je suis partie en fou rire.
— Si tu en es encore capable après…
Après m’être calmée je lui ai demandé :
— Qu’est-ce que tu en penses ?
Il a fait une grimace :
C’est intéressant. J’ai juste peur de ce qui pourrait m’arriver.
— À d’autres ! Je te connais. Les défis te font bander comme un malade.
Il a souri et a répondu :
— J’essaierai d’avoir un maximum de point alors.
— C’est l’esprit. Je suis douée pour motiver les gens. D’autres amateurs ? Qui veut l’assurance d’avoir une jouissance ce soir ?
Je me suis retournée vers les deux autres soumis, ils ont fait « non » de la tête. Lascivement j’ai dit :
— Petites bites.
Qu’est-ce que nous pouvons être con lorsque nous jouons.
J’ai ajouté les 3 cartes de Chétif aux 6 autres déjà tirées. Avec attention j’ai regardé leur contenu :
— Voilà donc la trame de la soirée. Intéressant.
Je me suis mise à ordonner les cartes, j’allais exercer le pouvoir de contrôle dévolu à la dominante que j’étais, aléatoire ou pas ma responsabilité était de créer une soirée intéressante. Loin de m’enfermer cet exercice de style a stimulé ma créativité.
J’ai hésité longuement sur l’ordre, il fallait que je fabrique quelque chose de cohérent au niveau rythme. À plusieurs reprises j’ai souri en leur lançant un regard amusé. Ils étaient tout 3 à genoux, levant leurs yeux implorants vers moi, ils désiraient tellement que je leur donne des indices sur ce qui allait leur arriver. J’avais leur destin entre les mains matérialisé par des cartes.
— Voilà qui est bien. Maintenant rajoutons un jeu en commun.
J’ai pris une carte à dos doré que j’ai inséré au milieu des autres.
— Je ne tire pas au hasard celle-ci. C’est mon choix et il ne peut être que parfait.
Chouchou s’est précipité pour répondre :
— Assurément maitresse.
J’ai posé le tas de 10 cartes sur le sol, celle du dessus était rouge.

La suite par ici…


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Récit de Noël 2015 partie 4 : le garçon courageux et la gouvernante cruelle

Hello 🙂
Partie 4 du récit de Noël (sur environ 6 au dernier compte). Au départ je pensais parler de 2 jeux différents mais le premier étant plus intense il était impossible d’enchainer directement avec le suivant, on perdait en rythme. J’ai donc coupé le texte, il est plus court que la normale mais je pense cependant qu’il vous plaira quand même, surtout à certains 😛

chalkboard_by_lorelinde-d8u2l4g - copie 5Après avoir étrenné le cadeau de Noël de Galopin nous nous étions engagés dans une séquence ayant pour but d’éprouver sa volonté. Il avait relevé le premier défi avec brio, ce qui m’avait légèrement énervé. Surtout qu’il en avait profité pour me narguer du regard. Comme tous les soumis il est joueur et il est prêt à relever les défis même les plus corsés, allant jusqu’à chercher le bâton pour se faire battre si nécessaire. Qu’importe, être dominante serait bien triste si nous n’avions pas à rappeler à l’ordre régulièrement nos soumis.

Sans me laisser démonter j’ai soutenu son regard, j’ai l’habitude de remettre à leur place les garnements dans son genre, ils ne font pas les malins longtemps. Avec un claquement de doigts j’ai pointé le sol.
— Mets-toi à genoux.
À la base j’avais un autre jeu de prévu, et généralement je reste dans les clous de mes scénarios, mais j’allais exceptionnellement faire un détour. Son attitude arrogante avait réveillé quelque chose en moi, un caprice dont il allait faire les frais.
Je me suis mise face à lui, il semblait encore confiant, pauvre fou ! Lorsque qu’il a remarqué mon petit sourire malicieux il a compris qu’une mauvaise idée avait germée dans ma tête. Son attitude insolente s’est alors émoussée et son inquiétude est montée à vue d’oeil. Même ignorant ce que j’avais prévu il savait que ça serait forcément à ses dépens, il y était habitué.
Je me suis approchée de lui en le prenant par le menton pour rapprocher nos visages. Lorsqu’il a vu dans mes yeux cette petite étincelle d’espièglerie il a eu la confirmation qu’il s’était mis dans une mauvaise situation. Un frisson lui a parcouru le dos. Mon corps a eu la même réaction. Malgré sa fébrilité il n’a pourtant pas essayé de détacher son regard du mien. Non par provocation, il semblait plutôt fasciné par mes yeux. J’ai dit :
— Veux-tu rajouter quelque chose ?
Il a émis un couinement puis a baissé la tête le temps de reprendre suffisamment ses esprits pour me répondre. Ma main a glissé de son menton à sa joue. En sentant sa peau frotter contre ma paume j’ai eu une révélation, je savais comment j’allais assaisonner la petite phase d’humiliation que j’allais improviser.
Doucement il m’a répondu :
— Non, madame la préceptrice. À part vous remercier pour tout ce que vous faites pour moi bien entendu. Je ne mérite pas quelqu’un d’aussi exceptionnel que vous. Je ne sais quoi faire pour vous remercier d’exister.
Pour évaluer ma réaction il m’a lancé un coup d’oeil furtif en relevant à peine la tête. Il semblait désireux de bien se faire voir.
Mes soumis savent repérer les signes montrant que mon côté « peste » s’est éveillé, et ils apprennent vite qu’il est préférable de faire profil bas pour ne pas le faire s’embraser. Appelez ça l’instinct de survie. Cette réaction m’amuse. Ils ont la même attitude lorsque nous sommes à l’approche de la libération de leur chasteté. Pour éviter que je ne repousse l’échéance ils sont prêts à tous les sacrifices. Ils ont tellement envie que leur sexe sorte de sa prison que, soudainement, ils deviennent gentils et attentionnés. Des faux-culs en puissance que je prends un plaisir tout sadique à tourner en ridicule. Ils ne se rendent pas compte que cette attitude est justement une bonne raison de les laisser enfermés.
Sans perdre mon arrogance j’ai dit :
— Tu sembles bien calme tout d’un coup. J’ai l’impression d’avoir devant moi un gamin docile qui s’écrase devant l’autorité. Où est passé le garnement fier de ses bêtises ? A-t-il été touché par la grâce ?
Il a eu un moment d’hésitation, malgré le danger son côté insouciant voulait l’inciter à me chercher jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Les soumis ont souvent cette envie que je me mette dans une colère telle qu’ils ne seraient plus capable de tenir debout en sortant de chez moi. Une attitude aussi idiote que répandue, ce qui fait très bien mon affaire, il devient plus facile de justifier mes coups de folie.
Même si Galopin baissait la tête j’ai pu sentir son sourire et les mots qui lui brulaient les lèvres « c’est surtout votre martinet qui m’a touché ! ». La sagesse l’a cependant emporté et il s’est contenté de répondre.
— Probablement, madame. Vos qualités hors du commun doivent avoir déteint sur moi.
Il me titillait, preuve qu’il avait autant envie que moi d’une petite montée d’adrénaline. Non pas que j’ai besoin d’une incitation, la machinerie était enclenchée, il n’y couperait pas de toute façon. Les soumis ne peuvent pas me mettre l’eau à la bouche et me laisser sur ma faim ensuite.
En tentant de maitriser l’excitation dans ma voix j’ai dit :
— L’apprentissage de la tolérance à l’humiliation fait partie de l’éducation d’un gentleman. Sais-tu pourquoi ?
Il a pris une inspiration et a récité la leçon que nous avions répétée quelques séances plus tôt.
— Oui, madame. Un gentleman connait la hiérarchie de la société et la respecte. Il sait rester à la place qui lui est attribué. Les brimades ne sont pas uniquement des privilèges gagnés par les rangs supérieurs. Toutes ces moqueries sont là pour nous donner la hargne nécessaire pour nous dépasser. Que nous puissions rendre la société meilleure dans son ensemble. Sans humiliation des plus faibles la société se dissout dans la médiocrité.
J’ai soupiré. Le faire réciter ces règles, ces valeurs « victoriennes », n’était pas qu’un conditionnement pour faciliter la domination c’était surtout un petit plaisir personnel. Un monde où l’humiliation serait ordinaire, quelle rêve pour une sadique ! En tout cas pour moi. Pendant un instant je me suis laissée aller à penser que je vivais dans cette réalité fantasmée. C’était si bon. Même si je sais que la vraie époque victorienne a été dure pour les femmes. Un fantasme n’a pas besoin d’être réaliste pour faire vibrer.
— Tu connais la leçon mais sais-tu l’appliquer ?
Il a bombé le torse.
— Oui madame. J’ai fait les exercices de méditation que vous m’avez prescrits pour améliorer la maitrise de mes émotions et conserver la paix intérieure en toute circonstance.
Mon corps s’est enflammé, sa déclaration appelait forcément une mise à l’épreuve, je ne pouvais pas laisser passer une telle invitation. La gouvernante stricte que je m’étais jurée d’être était en train de glisser vers l’adolescente émoustillée sans que je ne puisse y faire grand-chose. J’aurais mieux fait de suivre mes propres conseils parce que le moins que l’on pouvais dire c’était que la paix intérieure était loin de régner en moi. Je me répétais « du calme, laisse le venir au bout de ton hameçon ». Pourtant ma main me démangeait, elle voulait claquer ses joues, et fort. Toute cette frustration se retrouvait concentrée dans mes doigts. Il fallait que ça claque, et vite, ou j’allais exploser.
Je lui ai demandé :
— Alors ça ne te dérangera pas que nous procédions à un petit test ?
— Mon avis n’a aucun intérêt madame, comme vous l’avez si bien dit « Par mes bêtises répétées j’ai perdu tout droit à avoir des revendications ». Vous pouvez faire ce que vous voulez de moi.
— Donc peu importe ce que je ferais tu resteras impassible ?
— Oui, madame.
Je lui ai demandé en gloussant :
— Oh ! Vraiment ?
— Je suis un modèle de sérénité int…
Incapable de me retenir plus longtemps je l’ai giflé. Pas une tape sur la joue, une vraie gifle sèche et violente, un concentré d’impatience. Que c’était bon.
Malheureusement le soulagement n’a été que de courte durée, rapidement la douleur du manque a envahi mon corps. J’étais comme une prédatrice ayant le goût du sang dans la bouche, j’en voulais davantage.
Galopin tentait de rester impassible, comme si rien n’était arrivé. Son regard était fuyant, il ne voulait pas voir mon air moqueur. Je lui ai demandé :
— Toujours certain de pouvoir rester impassible ?
Il a pris une inspiration, il savait ce qui allait se passer dès qu’il aurait fini de me répondre. Peut-être même avant.
Il a fermé les yeux et a dit :
— Oui, madame…
Ses grimaces ont empiré lorsqu’il a prononcé la fin de la phrase :
— Vous pouvez me faire ce que vous voulez je ne flancherais pas.
Comme il s’y attendait une gifle s’est abattue sur l’autre joue. Son discours ne faisait qu’attiser mes envies. Je crois qu’il le savait et qu’il voulait satisfaire mon côté sadique avant que nous passions à la cane. À moins que tout simplement il ne veuille me faire plaisir. Si c’était le cas il avait réussi son coup car je gloussais comme une gamine et je n’avais qu’une envie, recommencer. Pourtant je savais que je devais me maitriser. Aller trop vite n’était pas dans mon intérêt. Difficile de faire entendre raison à mon désir lorsque j’ai un soumis si vulnérable devant moi.
— Ça doit être énervant. Non ?
— Il y a des choses plus importantes que mon ego, madame.
Il avait à peine fini sa phrase qu’une nouvelle gifle claquait.
Ça doit te démanger de te frotter les joues, non ?
— Dans la vie on n’a pas toujours ce que l’on veut, madame. Surtout lorsqu’on est un garnement comme moi.
— Ah oui ? Il y a parfois des exceptions.
J’ai levé ma main, il l’a regardée avec un air inquiet, j’ai dit :
— Est-ce que tu la veux celle-ci ?
Il savait qu’il n’y avait qu’une seule réponse possible et il s’est résigné à la dire :
— Oui, madame, je la veux.
Je l’ai giflé en rigolant.
— Tu vois, il ne faut pas être si catégorique, parfois tu as ce que tu veux.
Il a résisté à la tentation de grommeler, dommage, je me serais bien énervée.
Oui. Merci beaucoup madame.
— De rien. C’est toujours un plaisir de rendre service.
J’ai levé à nouveau ma main en la désignant du regard.
— N’as-tu pas spontanément quelque chose d’autre que tu aimerais réclamer ?
J’imaginais ce qui se passais dans sa tête, la prise de conscience de son incapacité à me faire face, la honte de se voir coopérer à mon petit jeu sans pouvoir oser me résister. Il avait trop à perdre.
— Si ça ne vous dérange pas, madame, j’aimerais avoir la chance de recevoir une nouvelle gifle.
Ces quelques mots ont eu un effet terrible sur mon excitation. C’était si pathétique que j’en avais sexuellement du plaisir. Pour qu’il ne puisse pas être témoin du rouge qui me montait aux joues je l’ai giflé de toutes mes forces, à plusieurs reprises.
Après un soupir lascif je lui ai demandé :
— Ça va toujours ?
Il a secoué la tête pour reprendre ses esprits et à dit :
Oui, madame, merci de votre considération.
— Donc je peux continuer de t’humilier encore et encore ?
Il a fait une grimace puis à répondu :
— Oui madame. C’est un honneur d’être remis à ma place par quelqu’un d’aussi admirable que vous.
Dans l’attente de la prochaine gifle il a contracté son visage. Pour le surprendre je lui en ai mis une première et j’ai attendu qu’il réouvre les yeux pour lui en coller une deuxième, au même endroit. En riant je lui ai dit :
— Je suis pourtant sûre que ça t’énerve.
Il a soufflé lentement.
— Je n’ai pas à être énervé par ce que vous me faites, madame. Me gifler fait partie de vos prérogatives et je ne peux le contester. Je dois rester à ma place.
Un principe plus facile à énoncer qu’à suivre lorsque vous faites face à une peste capricieuse. Je n’ai jamais prétendu qu’être soumis était facile, bien au contraire, mais c’est là tout le plaisir.
Je lui en ai mis une autre.
Toujours pas envie de te rebeller ?
— Non madame. Je…
Il n’avait pas eu le temps de finir sa phrase qu’une nouvelle gifle était partie. J’étais trop impatiente pour attendre. Mes envies étaient loin de se calmer.
— Et là ?
Il a fait une grimace et a répondu :
— Toujours pas madame.
Pour accélérer le rythme je lui en ai mis deux à la suite. Je voulais qu’il comprenne que la situation allait empirer, les séries de gifles seraient de plus en plus longues. Mon but était de provoquer chez lui un sentiment d’impuissance. Dans ma vision les gifles ne doivent pas simplement faire mal, elles doivent émasculer le soumis. Du fait du scénario je ne pouvais pas ressortir mon couplet habituel « un vrai homme se rebellerait, toi tu restes inerte comme la larve que tu es ! », il n’empêche que Galopin devait ressentir cet effet castrateur par d’autres moyens.
— Je n’en attendais pas moins de toi. Mais sois rassuré, maintenant que je me suis échauffée les choses vont devenir sérieuses.
Il a répondu avec sarcasme :
— J’en ai de la chance…
Une attitude qui lui a coûté 4 gifles enchainées :
— Je … Ne … Plaisante … Pas !
En finissant de les administrer j’ai soupiré lourdement. Cette accélération m’avait fait tourner la tête, j’en avais des picotements dans les joues moi aussi.
— Ouh ! Ça réveille !
J’étais enflammée, je devais me retenir pour ne pas sautiller sur place sous l’excitation.
— On arrête les gamineries et on monte les enjeux ? Une bonne série enchainée histoire de te chauffer proprement ?
J’ai claqué des mains pour l’empêcher de répondre. Il n’était pas question qu’il ait son mot à dire. J’ai dit avec aplomb.
— Oui, nous allons faire ça.
Je lui ai pincé les joues.
— Et je compte sur toi pour rester un gentil garçon digne. Je serais vraiment désolée, mais alors vraiment désolée, de devoir te punir parce que tu n’aurais pas fait honneur à ton rang. Ce n’est pas ce que tu veux, pas vrai ?
Il n’avait par l’air rassuré mais n’il avait pas vraiment le choix. Il a donc répondu :
Non madame. Je vais faire honneur à mon rang et tenir bon.
— Je l’espère pour toi.
J’ai présenté ma main devant son visage.
— Elle va bientôt souffrir pour toi. Embrasse là pour lui donner du courage.
Une épreuve suffisamment difficile s’annonçait et il ne voulait surtout pas m’énerver donc il a déposé avec douceur un baiser du bout des lèvres. J’ai retourné ma main, je voulais qu’il voie le vernis de mes ongles, qu’il l’embrasse, pour renforcer l’effet émasculant. Cette petite main douce et féminine allait bientôt enflammer son visage pour de bon.
— Merci de vos efforts, madame.
Il était adorable avec son air apeuré, rien qui n’allait m’apitoyer pour autant. J’ai levé ma main et je l’ai giflé à grand renfort de gémissement qui n’auraient pas détoné sur un cours de tennis. Je peux être ridicule lorsque je me lâche vraiment. Ce n’était pas grave, il n’y avait pas de témoins.
Une fois essoufflée je me suis arrêtée. Ces quelques dizaines de gifles devaient avoir fait leur effet. J’ai jeté un coup d’oeil distrait vers Galopin, il avait les joues bien rougies, cela faisait une démarcation avec le reste du visage. Ses yeux étaient larmoyants. J’avais presque pitié pour lui.
À la guerre comme à la guerre, mon plaisir est à ce prix.
Ça va toujours ?
— Oui madame.
Il aurait été tellement simple pour lui de renoncer, mais il avait des principes. C’est dans ce genre de situation que l’on voit qui sont les vrais soumis, ceux qui ont des convictions. Il n’y a de héros que dans l’adversité.
En répondant il avait eu un rictus douloureux, parler alors que vos joues sont en feu n’est pas chose aisée. L’occasion de me moquer de lui était trop belle.
Oh ! Il a bobo aux joues le vilain garnement ? Il préférerait que je sois gentille avec lui ?
— Non madame.
— Non ? Alors que veut-il ?
Il a répondu avec une petite voix, conscient de l’humiliation de la situation.
— Je ne veux pas que vous me laissiez m’enfoncer dans la médiocrité commune comme un vulgaire gamin de rue. Peu importe les méthodes.
— Peu importe les méthodes ? Je crois au contraire que tu veux une méthode en particulier. Laquelle ?
— Je veux, j’ai besoin d’être giflé, madame.
Je lui  en ai mis une paire.
— Vraiment ?
— Oui, madame. Vous n’avez pas craqué sur le chemin de la vertu et de la réussite. Je dois prendre exemple sur votre détermination et rester digne quoi qu’il arrive.
J’adore le moment où les soumis deviennent lyriques sous l’émotion. Ce discours m’étant autant destiné qu’à lui. Une façon de se donner du courage.
J’ai ricané.
— Nous savons tous les deux que tu finiras par craquer. Epargne-toi des souffrances inutiles et laisse tomber dès maintenant. Non ?
Il a redressé les épaules et a pris une inspiration profonde avant de répondre.
— Je dois tout faire pour assumer mon rang.
Il semblait déterminé à tenir bon. Tant mieux.
Calmement je lui ai dit :
— Supplies-moi.
Il a dégluti.
— S’il vous plait madame faites-moi devenir un bon garçon.
J’ai grogné en lui collant plusieurs gifles.
— Non ! Pas ça ! Supplies-moi de te gifler comme tu ne l’as jamais été !
Je n’allais pas en démordre, il devait subir l’humiliation de réclamer les gifles et pas seulement les encaisser.
J’ai levé la main pour le menacer.
— Dis-le, ou ça sera pire !
Il a gémi, je pouvais sentir sa douleur, il ne simulait pas. Pour autant il avait intérêt à plier à mes envies ou je lui ferais découvrir un nouveau sens au mot « souffrir ».
— S’il vous plait madame, giflez-moi.
Il a presque fondu en larme, comme si chaque syllabe lui avait arraché le visage. Il a fermé les yeux en attendant l’impact, qui n’est pas venu, à la place je lui ai dit sèchement :
— S’il vous plait madame giflez-moi « de toutes vos forces » …
Il aurait dû le savoir, lorsqu’on essaye de me résister la situation empire, désormais je ne voulais plus le voir à genoux devant moi mais bien qu’il rampe comme une larve. Je voulais appuyer là où ça faisait mal. J’ai insisté.
— Alors ? Je t’écoute. Ou ça va vraiment tomber !
Les grimaces qu’il faisait étaient pitoyables, ou hilarantes, selon votre point de vue.
— S’il vous plait madame giflez-moi de toutes vos forces.
Victoire ! J’étais euphorique.
— C’est vraiment ce que tu veux ?
Il a hoché la tête et à dit d’une voix tremblante :
— C’est ce que je veux plus que tout au monde. Je veux que vous me fassiez voler la tête sous les gifles.
On ne l’arrêtait plus ! Dans sa tête tout devait être sens dessus dessous. Il était vulnérable comme jamais, prêt à obéir à chacun de mes ordres pour s’éviter une gifle supplémentaire. Je ne me sentais plus. Pourtant je savais qu’il fallait que j’arrête, et j’allais le faire, bientôt. Juste une petite dernière série pour la route. Je planais trop haut pour avoir envie de redescendre.
J’ai pris mon temps pour ajuster mon coup et je lui ai administré 2 gifles, une à droite et une à gauche. Proprement.
En soupirant j’ai dit :
— Penses-tu en avoir eu assez ?
Il a reniflé en hochant la tête.
— Je serais un gentil garçon pour l’année à venir je promets.
J’ai gloussé.
— Tu m’en diras tant.
J’ai inspecté ses joues, elles étaient bien plus rouges que je ne le pensais, j’avais dû lui mettre davantage de gifles que je m’en rappelais. Lorsque vous vous amusez vous ne voyez pas le temps passer. En tout cas de mon côté, lui avait dû avoir un autre ressenti.
Je n’ai pas pu m’empêcher de dire :
— Une petite dernière pour me faire plaisir ? Pour moi tu seras capable de le supporter n’est-ce pas ?
Il a hoché la tête, trop content d’en voir le bout.
— Bien sûr madame.
— Ne soyons pas radin disons 2, non, 4 !
Il a fait une grimace avant de relativiser, 4 gifles, ce n’était rien, il se sentait capable de se les prendre.
— Selon vos désirs madame.
Je me suis mordue les lèvres, c’était les dernières, je venais de me le promettre, je devais donc les savourer. Elles ont été lentes, une à droite, deux à gauche pour le prendre de court, et la dernière de nouveau à droite. J’ai soupiré. Déjà fini. Je regrettais. Ça avait été si court. Mais je devais être responsable. Il avait accompli sa part du marché et je devais assumer la mienne. Que n’aurais-je pas donné pour avoir un second soumis sous la main !
Je me suis approchée de lui et je lui ai murmuré à l’oreille tout en lui caressant les joues.
— Tu as été un bon garçon. Je suis fière de toi.
Le contact avec la douceur de mes mains lui a provoqué des frissons, c’était carrément des tremblements, ainsi que de nouvelles larme, de soulagement cette fois-ci.
J’ai susurré :
— C’est fini, voilà.
J’ai attrapé ses poignets qui étaient dans son dos. Je les ai tirés vers le haut pour le forcer à se pencher en avant. J’ai dit doucement :
— Chut … Laisse-toi faire. Tu ne veux pas te causer de nouveaux ennuis, n’est-ce pas ?
Le visage contre le parquet il a répondu :
Non, madame. Obéir est ma fonction.
— Bien.
Je l’ai fait avancement lentement vers le canapé. Je m’y suis assise.
Nous allons jouer au jeu des 100 baisers.
— Bien, madame la préceptrice.
En gardant les bras croisés dans le dos il a avancé ses lèvres vers le bout de mes chaussures et y a déposé un baiser.
— 1, je dois me montrer humble devant ma préceptrice.
Il s’est approché de l’autre côté et à fait de même en incrémentant le compte.
Il s’agit d’un petit jeu qui n’est pas tout à fait dans le thème gouvernante/garnement mais que j’utilise de temps en temps pour lui donner l’occasion de reprendre son souffle. Généralement en alternance avec les lignes à copier.
Les nombres ont continué à défiler. Je n’y faisais presque pas attention, tout ce à quoi je pensais c’était d’aller chercher un sextoy pour mon propre plaisir. Je me suis demandée si lui aussi avait cette envie ou si j’étais la seule excitée à ce point par nos jeux.

La suite par ici …

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