Week-end avec 3 soumis juin 2014 #25 : préparation d’un caprice

Hello 🙂

Retour à la normale, enfin j’espère. J’ai été plutôt perturbée par tout ce qui c’est passé ces derniers jours, même si je suis du XIVe arr. — de l’autre côté de la Seine par rapport aux événements — c’était encore trop près, suffisamment pour sentir le malaise. Lorsque l’on ne se sent pas en sécurité la vigilance monte d’un cran ce qui est éreintant. Pas facile de vivre en ayant conscience que cette journée pourrait être la dernière. Bien sûr c’est toujours le cas sauf que la plupart du temps nous essayons de l’oublier. Vous en venez à hésiter d’aller faire les courses à l’épicerie du coin, à prendre le métro pour aller travailler.
Sans parler de la remise en question du système judiciaire en interne. Des personnes déjà condamnées qui montent d’un cran dans l’horreur c’est classique, tous les signaux d’alerte étaient là et … rien. C’est à vous décourager d’aller bosser le matin. Aujourd’hui on apprend que l’ancien prédicateur les ayant initié est étudiant infirmier dans l’hôpital où la plupart des victimes ont été traitées. Je n’ai rien contre la réinsertion des détenus mais quelques années après une condamnation pour apologie du terrorisme (2008 c’était hier) on ne devrait pas pouvoir travailler dans un hôpital public ! Pourquoi pas dans une école tant que vous y êtes. Je sais que la loi l’interdit déjà mais visiblement ce n’est pas suivi.
Bref ce n’est pas le sujet du blog.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas posté, je sais que je vous ai manqué 🙂 Cependant ne croyez pas que j’ai arrêté d’écrire sur toute la période de Noël, ne pas publier ne veut pas dire ne pas écrire. La séquence du récit sur le week-end que je vais aborder (je n’ai pas encore choisi de nom, peut-être « le caprice » ou « l’inquisition ») est très complexe et je ne voudrais pas la rater. J’ai donc j’ai fait le choix de la rédiger en un seul bloc. Selon mes standards elle couvre déjà à peu près 6 posts. Et oui je n’ai pas perdu mon temps !
Comme vous vous impatientez et que je suis de bonne humeur (parce que dans le cas contraire ça aurait été « cage de chasteté » sur le blog tant que je n’ai pas totalement fini !) je vais publier l’introduction dès aujourd’hui comme annoncé via Twitter.
Qui dit introduction dit beaucoup de mise en place de contexte, j’en entends déjà certain râler … C’est un choix volontaire d’insister sur certaines notions avant de rentrer dans le vif du sujet. L’état d’esprit d’une dominante faisant un caprice est compliqué à comprendre mais il est essentiel pour le récit. Vu la fermeté dont je vais faire preuve vous pourriez me prendre pour une malade si je n’expliquais pas les raisons qui me faisaient agir de la sorte. Certains ont parfois du mal avec la notion de plaisir décalé, dans le sens où je me fais plaisir puis j’accorde une récompense aux soumis qui ont joué le jeu.

Pour vous rappeler les faits : Chétif venait de fauter pendant sa punition au fouet et je l’avais laissé en plan pour méditer sur son infâme manque de maitrise. Une situation assez cruelle pour lui mais c’est un peu ma marque de fabrique. Je suis dominatrice ce qui implique que je dois me montrer sévère pour gagner le respect de mes soumis. Ils ne comprendraient pas que je laisse passer ce genre d’événement.
Ça c’est l’explication théorique, dans la pratique c’était surtout un moyen pour me donner du temps pour réfléchir à ce que j’allais lui faire. Pendant la punition au fouet je m’étais laissée aller et je n’étais pas encore totalement revenue à un état d’esprit clair. Sa réaction m’avait prise par surprise. Je temporisais pour me laisser le temps de réfléchir. Le « je te laisse méditer sur tes torts » est un classique lorsque l’on a besoin d’un moment pour se remettre les idées en place. N’oublions pas que nous aussi nous prenons du plaisir pendant les jeux.
La situation était complexe ne vous y trompez pas. Mon personnage de dominatrice se devait d’être outré, un soumis n’a en aucune façon le droit de prendre du plaisir pendant une punition. Bien sûr je ne suis pas stupide, je sais qu’un masochiste va en prendre mais il faut bien différencier les deux niveaux : le personnage du soumis ne doit pas apprécier le fouet, le masochiste derrière si. Toute la difficulté pour le soumis étant de rester dans son rôle.
D’ailleurs je réagissais sur deux niveaux, mon vrai moi était bien moins fâché que la dominatrice, j’avais apprécié le punir, le plaisir avait été partagé, mais surtout parce qu’il venait de me fournir sur un plateau d’argent une excuse pour nous amuser encore davantage ensemble. Aussi compréhensible et physiologique qu’ait été sa réaction elle se devait d’être sanctionnée, mon personnage de dominatrice ne pouvait pas la laisser passer.
D’ailleurs j’aimerais revenir sur un point, les soumis ont parfois un doute sur notre véritable caractère. Sommes-nous réellement aussi cruelles que nous le prétendons ?
Désolé de vous l’apprendre mais nous forçons le trait lorsque nous sommes en session. Je ne dis pas que nous ne sommes jamais naturelles et spontanées avec un soumis mais il faut bien comprendre que nous exagérons nos demandes. Une session BDSM aussi longue soit-elle doit-être un condensé très intense, par opposition à une vie permanente avec un homme qui est forcément plus calme. Si je veux rendre les soumis fébriles en session je dois être impitoyable.
Mon vrai caractère n’est pas de tout exiger en claquant des doigts. Bien sûr par nature je suis castratrice donc il y a toujours un fond de provocation dans mon attitude mais jamais au niveau de ce que j’impose à mes soumis. Quelque part j’aimerais pouvoir être dominante tout le temps, de la même façon que je pourrais dire que j’aimerais passer tout mon temps en vacances … En étant honnête je pense que ça finirait par m’ennuyer, le côté exceptionnel donne du gout à la chose.
Dans le même ordre d’idée j’attends d’un soumis qu’il joue aussi un rôle, qu’il force à son tour le trait. Il doit prendre ses fantasmes et se créer un personnage pour le jouer de la manière la plus convaincante possible. Surtout il ne doit pas hésiter à faire dans la surenchère pour me permettre de justifier des moments mémorables. Combien de fois j’ai rabâché à un soumis qu’il devait se lâcher, qu’il devait se comporter comme si j’étais une déesse incarnée même s’il ne le pensait.
Lorsque je sodomise des hommes ils restent souvent silencieux par fierté donc je les oblige à pousser des cris de plaisir et à me remercier pour les décoincer. J’essaye de les faire passer dans un autre état d’esprit. Ce n’est pas naturel pour eux mais l’humiliation procurée décuple le plaisir tant pour moi que pour eux.
Parfois il est difficile de garder ma concentration face à l’intensité de certains jeux et pour le coup j’avais fait très fort. Pendant la punition de Chétif j’avais été littéralement submergée par les émotions, quoi de plus normal que de profiter de ce qui m’était offert après tout, ce n’est pas tous les jours que je sors le fouet long. Ce n’était que maintenant que je rentrais vers la maison que je prenais pleinement conscience de ce qui s’était passé. Il parait que dans ces situations j’ai une expression particulière, je rougi et j’ai une sorte de sourire retenu avec de la malice dans les yeux, comme une petite fille qui a fait une bêtise. Je venais non seulement de prendre mon pied à fouetter un homme mais je venais de le castrer de la pire des façons. Je frémissais encore en me rappelant les quelques mots que je venais de prononcer.
Il y a un plaisir particulièrement sadique à faire souffrir un soumis en lui mettant une récompense sous le nez puis à l’en priver au dernier moment. C’était comme se tenir sur la ligne d’arrivée d’un marathon, de voir arriver un soumis hors d’haleine et de lui dire « tu retournes au départ ». Je fais souvent ça à mon homme avec les corvées domestiques, il se donne plus ou moins à fond puis vient devant moi, inquiet, me présenter le résultat. Il sait qu’il me suffira de quelques mots pour l’obliger à tout recommencer, pouvoir dont j’abuse je le reconnais volontiers. La domination serait si triste sans abus de pouvoir.
Il suffit qu’il vienne au mauvais moment, qu’il m’interrompe alors que j’ai une pointe de mauvaise humeur et le couperet tombe sec « c’est mal repassé, tu recommences ». Je ne sais pas pour les autres mais pour moi être injuste relève du plaisir sexuel.
Il faut me comprendre, voir un homme laver les carreaux pour la dixième fois d’affilé, les yeux baissés parce qu’il n’ose pas me contredire lorsque je dis qu’il reste des taches m’enflamme. Je ne parle même pas de ma réaction s’il conteste ma décision ! Dans ce cas je me lance dans un massacre en règle de son postérieur avant d’utiliser un strapon pour achever mon euphorie. Je ne sais pas si j’arrive à vous transmettre l’aspect érotique de la chose, pour moi c’est une évidence. Punir un innocent jusqu’à ce qu’il avoue être coupable c’est le pied !
Si je continue à dire des choses pareilles je sens que demain je vais avoir des types habillés en blanc qui vont venir me chercher.
Chétif avait plutôt bien supporté tous mes sévices jusque-là, quelques secondes de plus à se retenir et il aurait eu sa récompense, en tout cas c’est ce qu’il pensait. Imaginez l’enjeu, il avait subi le fouet pour avoir l’honneur d’avoir son sexe non seulement libéré de sa cage mais également écrasé sous mes semelles jusqu’à l’orgasme. À chaque coup il avait dû penser à sa récompense pour supporter la morsure du fouet, si j’avais été à sa place je me serais concentrée sur chaque détail plaisant pour me donner du courage. Vous voyez la scène qu’il fantasmait ? Lui à genoux, une trainée blanche dans la poussière et son sexe encore rougi par la pression de mes talons. Tentant ? Alors imaginez la douleur dans ses yeux lorsqu’il a vu s’évanouir cet espoir. Tout ça à cause de quelques mots que j’avais prononcés avec le sourire et pour lesquels il m’a remercié. C’était orgasmique. Pour moi bien sûr, lui devrait attendre la prochaine récompense pour vraiment prendre la mesure de la valeur de ce qu’il recevait. La rétention du plaisir ne fait qu’augmenter le plaisir suivant, en quelque sorte je ne suis pas si méchante que ça lorsque j’impose des privations.
J’adore faire pleurer mes soumis, ce qui n’est pas évident la plupart étant trop timides pour se laisser aller, c’est une question de travail pour percer leur carapace. La difficulté ne me fait pas peur vous me connaissez. En tout cas pour Chétif je venais de l’anéantir. Le pire dans tout ça c’est que derrière il allait être quand même être puni pour son comportement. Comme si ce qu’il venait de subir n’était pas assez. Je suis vraiment mauvaise.
Il me voyait m’éloigner, j’avais pris soin d’avoir une démarche très féminine pour terminer de le torturer. Etant de dos je ne pouvais pas être témoin directe de la scène, j’imaginais la culpabilité déchirer son corps, il était castré au plus profond de son être et ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. L’idée était délicieuse.
Malgré les nombreuses marques sur son corps qui le démangeait je savais qu’il ne les frotterait pas et qu’il resterait suspendu par les poignets. Je ne l’avais pas verrouillé en position donc il aurait très bien pu bouger s’il l’avait voulu mais je lui faisais confiance pour ne pas le faire. Je comptais sur sa culpabilité pour le faire s’auto-punir. Parfois j’aimerais être une petite souris et observer mes soumis lorsqu’ils s’astreignent à une certaine discipline hors de ma présence par respect pour mon autorité.
Pour inciter mon homme à respecter les règles même lorsque je ne suis pas là je lui ai dit que j’avais caché des caméras dans l’appartement pour le surveiller. En vrai j’ai eu la flemme de mettre tout ça en place. Je vais peut-être lui dire la vérité, le foyer doit être un territoire de confiance il n’est peut-être pas sain que je mette une surveillance en scène. Je vais peut-être lui relâcher la bride pour voir s’il sait se tenir sans menace. Mon côté domina n’arrête cependant pas de me répéter que lorsqu’on laisse de la place à un soumis il en abuse toujours. Je verrais bien qui a raison au final. Au pire cela me fournira une raison pour le piétiner sans répit en représailles pendant quelques semaines.
C’était comme pour le Chiot, je ne l’avais pas encore mis en cage pour qu’il apprenne à se retenir de lui-même, qu’il apprenne à garder ses vilaines mains loin des zones à plaisir. L’idée de se caresser devait l’obséder et en même temps il devait se forcer à rester chaste rien qu’à la peur de se faire prendre en flagrant délit.
Tout ce pouvoir entre mes mains c’était grisant, j’étais comme sur un petit nuage. Faire les choses en grand de temps en temps recharge mes batteries.
Pour être parfaitement honnête il y avait quand même une petite voix en arrière plan que je n’arrivais pas à faire taire. Pourtant j’essayais de la couvrir en pensant « c’est moi qui ai pris la décision de le punir », je répétais sans cesse que j’avais le pouvoir mais elle me répondait « oui mais c’est lui qui a été à l’initiative. Tu n’as fait que réagir. Tu n’es qu’un instrument de punition pour lui ». Je déteste cette petite voix, si je pouvais lui tordre le cou je pense que j’en ressentirais un plaisir intense alors même que les jeux de suffocations ne sont pas mon truc. Le plus douloureux était encore que j’étais consciente qu’il y avait une part de vérité.
Dans des moments pareils il n’y a qu’une seule solution pour me faire retrouver le sourire : un bon gros caprice.
Les soumis comprennent parfois mal que nous – je ne vais pas généraliser je vais plutôt dire « je » – j’ai parfois besoin d’avoir des envies extravagantes, de faire quelque chose de totalement inattendu. Lorsque je commence à me comporter en peste le soumis devrait pourtant comprendre que j’ai besoin de regonfler mon égo, j’ai besoin de me prouver que j’ai un total contrôle sur la situation. Pour mon propre plaisir il est impératif que je sois dans une sorte de délire de toute puissance et les soumis doivent m’aider à y croire. Leur réponse à mes caprices est un élément important de leur notation, j’attends d’eux qu’ils cèdent sur toute la ligne et avec le sourire. Ils doivent laisser couler la situation et attendre que ça me passe, ce qui est souvent très rapide sauf si bien sûr ils essayent de me faire comprendre que j’abuse.
Lorsque je demande à mon homme de ranger pour la troisième fois la bibliothèque en classant les livres par couleur de la tranche dans l’ordre du spectre de l’arc-en-ciel et à l’intérieur de chaque couleur par ordre alphabétique en mettant les femmes en premier (j’ai de l’imagination ^^) alors même que je l’ai déjà obligé à le faire par année de publication juste avant et encore avant par nombre de page, je suis clairement en train de jouer avec ses nerfs. Je sais bien que ça ne l’amuse pas et ce n’est pas innocent. S’il lui venait l’idée idiote de souffler devant la tâche à accomplir il signerait son arrêt de mort puisque pour faire simple il interromprait mon délire. Ce que j’attends de lui c’est qu’il sourit en me disant « tout ce que tu veux Emilie ». Je finirais par me calmer toute seule pourquoi chercher le conflit ? Les soumis sont tellement impatients de base. Ce n’est pas comme si ce que je lui demandais était dangereux pour sa santé, ce n’est qu’un effort pour me faire plaisir.
Lorsque je convoque un soumis en ne lui donnant l’information que peu de temps à l’avance ce n’est pas tant pour le faire chier que pour tester ponctuellement sa capacité à fournir un effort plus important. Je ne suis pas idiote je sais que je ne peux pas abuser en permanence mais par moment je dois le faire pour rester dans l’illusion que c’est le cas.
J’ai conscience que c’est dur comme traitement et que ça demande aux soumis un effort supplémentaire mais mon plaisir est à ce prix il vous faut l’accepter. Si vous n’êtes pas content allez voir ailleurs je ne changerais pas ce que je suis, il y a sûrement tout un tas de dominas qui ne vous demanderont pas cet effort-là, juste de sortir votre CB à la place.
Certains soumis ne comprennent pas ce mécanisme, pourtant le plaisir entre nous n’a pas à être symétrique à tout moment. Laisser l’un d’entre-eux lécher mes chaussures ne me dérange pas mais ce n’est pas ça qui va me déclencher un orgasme. Si je m’en tenais strictement à ce qui me plait, comme certains soumis, aucun d’entre-eux n’aurait jamais mis sa langue sous mes semelles ! Pourtant je les laisse parfois le faire, c’est un cadeau que je leur fais. Là c’est pareil, un caprice est un cadeau que j’exige d’eux et vous vous doutez bien que ce n’est pas facultatif.
D’ailleurs je vous dis que j’étais contrariée car tout ne se passait pas comme prévu mais je ne vous ai pas expliqué quel était mon plan original. À ce moment de la journée je voulais distribuer les premières récompenses, parce que oui je prends aussi plaisir à récompenser il ne faut pas croire que je suis focalisée sur le sadisme. Dans ma gestion du rythme du week-end ce moment devait être une soupape pour préparer la grosse séquence de la soirée. Je voulais leur donner un avant-gout des récompenses qu’ils auraient s’ils faisaient des efforts adéquats. Je vous rappelle qu’une des thématiques du week-end était de faire une soirée « donjon », un truc un peu cliché façon inquisition. J’avais annoncé des jeux dignes de leurs pires cauchemars, le genre de truc que l’on raconte aux soumis pour faire peur, le grand méchant loup version BDSM.
Je me retrouvais donc dans une sorte d’impasse, Chouchou et Chétif avait démérité donc ils s’étaient exclus de toute récompense. Le Chiot, de son côté, n’ayant pas été poussé dans ses retranchements à cause de son inexpérience ne méritait pas encore le moindre nonosse. C’était problématique.
Je tiens généralement au respect mes plans. J’entends parfois des dominants dire fièrement qu’ils font tout à l’instinct, sans rien préparer à l’avance, comme s’ils avaient un don pour le BDSM et qu’ils pouvaient venir les mains dans les poches. Je ne voudrais pas montrer du dédain, c’est leur vie et leurs soumis ils font ce qu’ils veulent, mais je les plains. Il y a tellement plaisir à anticiper les supplices, à les penser avant de les réaliser, je m’amuse comme une folle à imaginer mes scénarios à l’avance, tout comme je m’amuse à les raconter pour les revivre. La séance en elle-même n’est qu’une petite partie de ma satisfaction.
Il ne faut pas croire que parce que j’adore les punitions violentes je ne suis pas aussi « cérébrale ». Le sadisme ce n’est pas que frapper, il y a une composante intellectuelle, une recherche pour affiner les petits détails qui feront la différence. Je considère qu’éprouver un soumis est un art et l’art prend du temps.
En ce moment je le fais moins mais il n’y a pas si longtemps j’essayais de vivre au plus près mon scénario en demandant à une amie domina de me le faire subir en version soft. En étant soumise je pouvais savoir exactement ce que ressentiraient mes soumis une fois en place et cela me faisait rêver.
Je passe parfois des soirées à faire défiler les sites internets et autres blogs BDSM pour piquer des idées à droite et à gauche. Si j’invente certaines choses je ne suis pas égocentrique au point de passer à côté d’un nouveau gadget qui pourrait m’aider. Parfois à force de fouiner vous tombez sur des idées géniales qu’il serait criminel de ne pas reproduire. Surtout qu’étant curieuse de nature j’adore mettre mon nez partout.
Evidement tout ça est de l’ordre du fantasme, je pourrais le faire à froid, tout imaginer en dehors de tout contexte réel mais savoir que je vais bientôt rencontrer un soumis rend ce fantasme bien plus crédible. Même si au final je reste plus soft ou que je ne fais pas tout, imaginer que je pourrais le lui faire me suffit à m’amuser. C’est pour ça que j’accorde autant d’attention à mes scénarios.
Après il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et suivre son plan sans réfléchir, surtout si vous êtes une mauvaise actrice ce qui n’est pas rare. Il n’y a pas de formule magique ou de schéma pour une séance réussie, il faut faire confiance en son instinct.
Enfin bref, mes soumis avaient contrarié mes plans et j’avais la désagréable impression qu’ils me forçaient la main, en tout cas les récompenses prévues par mon plan initial n’était plus à l’ordre du jour. Je bougonnais comme une enfant qui en veut à la terre entière :
« Ils ne voulaient pas de la carotte ? Grand bien leur fasse ils allaient avoir le bâton. Je n’allais en faire qu’à ma tête moi aussi, ça leur ferait les pieds. J’allais leur prouver à ces animaux qui était la chef de la meute. J’allais leur montrer qui était la plus capricieuse ici. J’allais avoir la paix après ça ! ».
Comme je le disais plus haut lorsque j’imagine les sévices j’ai tendance à en rajouter, c’est un moment d’excès dans ma petite tête pour m’exciter.
Ne croyez pas que la situation était exceptionnelle, avoir des soumis qui accumulent les bêtises est très classique, après tout ils sont soumis et veulent mériter les coups. C’est comme des enfants, ils cherchent vos limites et c’est à moi de réagir et de prouver que j’ai la situation bien en main. Il y a toujours des moments où un soumis a envie de vous dire « non » pour vous tester. De la même manière que moi j’ai besoin de faire des caprices pour sentir le pouvoir entre mes mains ils veulent être puni pour rendre réaliste leur obligation de me servir. C’est un jeu où tout le monde est gagnant, un caprice de temps en temps est le prix à payer pour avoir des soumis disciplinés. De toute façon je m’ennuierais avec des soumis trop sages.
J’allais donc faire un gros caprice. Vous me connaissez lorsque je fais quelque chose je le fais pour de vrai, mes victimes du jour allaient en faire l’amère expérience. J’allais les maltraiter, les battre, les piétiner, les ridiculiser sans rien leur donner en retour. Gare à celui qui me contesterait.
Parfois il m’arrive d’être très « passionnée » dans mon attitude et c’est donc un petit brin de femme très remonté qui est entré dans la maison.
Ne confondez cependant pas « caprice » et « hystérie », je n’allais pas perdre le contrôle de moi-même bien au contraire j’allais être pleinement attentive. J’allais être un véritable aigle prêt à fondre sur sa proie au moindre signe de contestation.
J’ai passé la porte d’entrée, le Chiot et Chouchou suçaient toujours un gode. Depuis le temps ils devaient avoir sacrément mal à la mâchoire et pourtant ils continuaient frénétiquement. Un bel exemple de docilité si vous voulez mon avis, à moins qu’ils ne m’aient entendu arriver et qu’ils se soient remis au bon rythme par crainte que je le prenne mal. En tout cas ils étaient très concentrés sur leur tâche. C’est comme ça que ça marche avec moi, si vous n’aimez pas un truc autant bien le faire du premier coup sinon je vous le ferai recommencer encore et encore. Comme je dis souvent « Ce n’est pas comme si on manquait de temps. Au pire on supprimera la partie réservée à ce que tu aimes ».
Je leur ai jeté un coup d’oeil, il était si tentant de leur sauter dessus dès à présent mais j’avais plus urgent à faire. Vous vous doutez bien que qui dit changement d’humeur dit changement de tenue, c’était vital. La formulation est légèrement ironique je le reconnais mais il y a une part de vérité. Je devenais sévère, je n’étais plus la jeune fille détendue en robe colorée, ça n’allait plus, il me fallait des couleurs sombres avec par exemple une jupe à la coupe droite. À moins que je ne reprenne le contraste blanc/noir du début. Il va vous paraitre cliché que je change 30 fois de tenue pendant la session mais il y a un plaisir à se changer et à alterner les rôles. C’est aussi matérialiste qu’épuisant mais j’adore. Surtout que changer de tenue facilite l’adaptation du soumis à chaque modification de partition. De cette façon je ne leur envoie pas des signaux contradictoires. N’oubliez pas qu’ils sont facilement perturbés ces animaux-là, ça doit être dû à leurs faibles capacités intellectuelles. Ce n’est pourtant pas faute d’empêcher leur cerveau de manquer d’irrigation en compressant leur autre petit organe grâce à une cage bien ajustée.
J’ai attrapé le Chiot par une oreille.
— Alors la suceuse débutante, ça progresse ?
— Oui maitresse, merci de m’éduquer correctement.
— Tu vois il suffisait d’une motivation adéquate pour faire des miracles.
— Vous savez comment vous y prendre avec les hommes, maitresse.
— C’est pour ça que je suis la chef incontestée. C’est ça ? Incontestée ?
J’ai tordu son oreille pour rajouter des gémissements à sa réponse.
— Oui maitresse vous êtes incontestée, il faudrait être fou pour vous contredire vous êtes la perfection incarnée, vous ne pouvez pas avoir tort comme tous les membres du sexe supérieur.
Je l’ai relâché il a répondu.
— Merci maitresse.
J’étais plutôt satisfaite, il prenait les bons réflexes en ma présence. Je ne le dirais jamais assez ce sont les petites attentions qui font la différence entre un soumis acceptable est un bon. Un soumis qui pense à me remercier systématiquement me fait très plaisir, c’est une marque de respect qui compte beaucoup pour moi. Je suis très à cheval sur l’étiquette.
— Je dois m’occuper d’un truc avant mais ne t’inquiète pas, je n’ai pas oublié que tu dois me faire la démonstration de ce que tu as appris. Et je n’ai pas davantage oublié ma promesse de te sodomiser ensuite.
Il semblait gêné, j’ai gloussé.
— C’est perdre ta virginité anale qui t’inquiète ?
Il a souri.
— Non. Et puis je ne suis plus vierge. J’ai déjà eu le plug avec la queue en fourrure.
J’ai ricané en réaction.
— Ce n’était qu’un rosebud ce n’était rien, un simple jouet en comparaison d’un vrai strapon. Un bon gros gode pour te défoncer le cul. Tu l’imagines progresser en toi ? Puissant, prenant possession de ton corps comme un conquérant.
Il rougissait à vue d’oeil.
— C’est tentant maitresse, même si j’ai un peu peur.
— Ne t’inquiètes pas, si tu as peur ça n’en sera que meilleur. En tout cas pour moi.
J’avais un sourire malicieux de celle qui a trouvé une proie à tourmenter. J’ai enchainé.
— Tu imagines les sensations si tu es contracté à cause de la peur ? Le passage en force qui sera nécessaire à cause de ta résistance. Je vais prendre mon pied à te défoncer. Sans parler que si tu échoues à ta démonstration de suçage de gode tu auras droit au très très gros dans ton cul. Tu imagines les dégâts qu’il fera ?
Je venais de le mettre très mal à l’aise, les jeunes soumis sont souvent intimidé d’avoir une érection devant moi et c’est ce qu’il se passait malgré l’horreur de ce que je lui décrivais. Quelque part je dois y être aussi pour quelque chose. Si je ne les humiliais pas à chaque fois que leur soldat passe au garde à vous ils ne se sentiraient probablement pas aussi honteux.
J’ai remonté mon ongle le long de sa verge en le faisant gratter. Malgré le fait que la zone soit sensible cela n’a fait que renforcer son envie de plaisir.
— C’est vrai qu’il faut aussi que je mette cet oiseau en cage. Tu penses que je dois le faire avant ou après ta sodomie ?
Il était pendu à mes lèvres, comme si ce que je venais de lui dire l’avait hypnotisé. Il a bafouillé quelque chose d’incompréhensible. J’ai fait comme si j’avais compris.
— Tu as raison, ça sera mieux avant.
C’était la meilleure décision, retarder le plus possible ce qui était le plus impressionnant pour que la perspective l’obsède. Je ne suis pas la seule à aimer penser par avance aux supplices, pour les soumis ça marche pareil. Sans parler du fait que mécaniquement il allait grossir pendant la sodomie et ainsi il découvrirait le plaisir de se sentir compressé et castré par sa cage dans un moment si intime.
Il a répondu à bout de souffle.
— Je ferais tout ce que vous voulez maitresse.
— Tout ce que je veux ? Fais attention je pourrais te prendre au mot !
— Je …
Il n’a pas réussi à finir sa phrase, trop intimidé par la situation. Je lui ai souris pour qu’il comprenne que je m’amusais avec lui sans haine. Dans très peu de temps j’allais devenir très sévère avec Chouchou et Chétif et je voulais en quelque sorte lui rappeler que ce n’était qu’un jeu, une mise en scène pour affoler leurs sens et non pas une rancoeur profonde.
Chouchou avait été attentif à toute la scène, il avait envie d’être le suivant. Je lui ai jeté un coup d’oeil hautain.
— Ne rêve pas. Toi tu n’as droit qu’à mon mépris le plus total.
Il a baissé la tête dans une sorte de révérence accroupie.
— Merci maitresse. C’est déjà trop pour un minable comme moi.
— Ne t’inquiète pas pour ta dette je vais équilibrer les comptes d’ici peu. Laisse-moi juste me changer avant.
— Comme il vous plaira maitresse.
J’ai soupiré d’exaspération, il allait sentir passer mon caprice je vous le garantis.

Dressage d’un débutant #1 : l’impatience d’avant session

Sommaire du récit 

Difficile de dire quand a eu lieu le premier mouvement d’une histoire, le point décisif à partir duquel il ne faut rien omettre pour la bonne compréhension des événements. Je devrais peut-être commencer par une confession, un aveu qui ne surprendrait qu’à moitié mes proches et que vous connaissez déjà si vous suivez mon blog. Tout le monde a certes ses petits secrets mais moi c’est tout un pan de ma vie que je dissimule. J’alterne mon temps entre le rôle d’une jeune étudiante studieuse et celui d’une dominatrice. Un qualificatif que je n’aime pas, il est trop souvent associé dans l’imaginaire collectif à des clichés dans lesquels je ne me reconnais pas. Je ne veux pas que vous m’imaginiez comme une femme vulgaire, brutale et inutilement provocatrice, vêtue de cuir si l’on peut appeler ça être habillée. C’est un stéréotype grossier et, à part quelques dominatrices fétichistes, nous ne ressemblons en rien à ce personnage de films pour adultes. Le grand public aimerait nous avilir en nous faisant ressembler à des salopes cruelles. J’admets cependant qu’il y a probablement plus de vrai que je ne le voudrais. Je reconnais que je suis une sadique, je prends plaisir à faire du mal, je n’ai aucun remord à infliger de la souffrance, s’en est même compulsif. Si je l’assumais au grand jour je passerais pour une folle tout autant que je fascinerais. J’aimerais pouvoir dire que je sais me contrôler, que je suis toujours juste dans mes pratiques, mais ça serait me moquer du monde. J’ai mes moments d’égarement. Je pense que pour commencer l’histoire qui nous intéresse aujourd’hui je vais remonter dans le temps pour inclure un de ces instants. Si je veux être réellement honnête je dois revenir au matin du jour de ma première rencontre avec ce nouveau soumis. Un matin qui aurait pu ressembler à beaucoup d’autres. Je me regardais machinalement dans le miroir en pied de ma chambre. Je sais que je ne vais pas vous faire fantasmer, je ne portais rien de sexy. Juste des vêtements de sport, un pantalon de yoga, un sweat à capuche ouvert sur un débardeur. Comme tous les matins je débutais ma journée par un peu de yoga/méditation pour garder la ligne mais aussi pour me rendre plus sereine. Il faut dire que ce jour-là j’en avais sérieusement besoin, plus que d’habitude. J’avais une forte envie de bouger, de me dépenser. Je pensais sérieusement aller en boite pour finir la journée et expulser ce trop plein d’énergie. J’aurais surtout dû le faire le soir précédent pour m’épuiser un peu de manière préventive. J’étais excitée comme une adolescente qui a un rencard, c’était un peu le cas d’ailleurs. Pour moi être une dominatrice est très loin d’être une corvée, c’est une passion dévorante mais je devais garder en tête que l’impatience est mauvaise conseillère. Il est difficile de décrire ce que je ressentais. Cela faisait des semaines que je révisais pour mes examens, j’avais dû mettre toutes mes envies de côté. Elles étaient restées calmes mais n’avaient pas disparues pour autant. Elles avaient attendu leur moment, patientant sagement dans un coin et désormais elles revenaient en force. J’ai essayé de me reprendre, une grande fille comme moi devait savoir se contrôler, surtout lorsqu’elle allait avoir autant de pouvoir sur un homme. Ce jour-là je n’allais pas être une inoffensive petite étudiante studieuse, j’allais être dans mon autre rôle de prédilection, le rôle d’une dominatrice toute puissante et sans pitié. Je ne pouvais pas me permettre d’avoir des pulsions aussi fortes, je devais garder la tête froide. Cela faisait des semaines que je pensais à cette journée, prenant des notes sur les supplices que je pourrais lui infliger, j’avais tout planifié et il ne fallait pas que je gâche ce travail. Je commençais à ne plus pouvoir me tenir, j’avais envie de faire du mal, de ressentir le pouvoir absolu entre mes mains. J’ai basculé en arrière pour me laisser tomber sur le lit, serrant les genoux et essayant de me reprendre pour bloquer cette envie de trépigner. J’ai donné des coups de pieds dans le matelas pour évacuer toute cette attente. Ça n’allait pas suffire à calmer ma frustration. Pour tenter une autre approche je me suis mise en tailleur sur mon lit, la méditation m’aide parfois. Je me suis vite rendue à l’évidence, c’était peine perdue, mon cerveau tournait à plein régime, impossible de trouver la moindre sérénité intérieure. J’ai re-basculé nerveusement vers l’arrière en m’étendant de tout mon long, me mettant la tête sous un coussin pour étouffer mes grognements. Après quelques minutes j’ai pris une profonde inspiration avant de me relever, j’avais tout pleins d’images en tête il fallait que je trouve un moyen de me calmer.
Pendant que je me m’occupais l’esprit en me préparant mon esclave domestique m’a apporté mon thé matinal. D’ailleurs je ne vous ai probablement pas encore parlé de lui, j’ai à disposition un esclave dans l’intimité du quotidien. Je vis très bien d’être traitée en princesse et lui se sent utile, une symbiose tout ce qu’il y a de plus fonctionnelle. Cela peut sembler surréaliste mais c’est banal chez moi. Il ne s’agit pas de comprendre ses motivations ou de le juger, il est libre de ses choix et il a fait celui de me servir, acceptez le. Il ne faudrait pas avoir peur de ce que l’on ne comprend pas. Je suis en train d’hésiter à vous donner son nom, mérite-il vraiment d’être nommé ? Aurait-il envie de l’être ? Après tout ce n’est pas de ma relation avec lui dont je veux parler ici. Je crois que je ne vais en faire qu’un figurant, une silhouette dans l’arrière plan. Une humiliation gratuite mais qui me paraît cohérente avec ses envies.
– Puis-je déposer votre thé sur la commode, maitresse.
Je lui ai répondu sans un regard.
– Vas-y.
– Merci, maitresse.
Il a posé la tasse précautionneusement. Qu’est-ce que je n’aurai pas donné pour qu’il fasse une erreur qui aurait justifié une punition. Je me suis levée, la méditation n’avait pas marché peut-être que quelques étirements allaient être plus productifs. Au pire cela entretiendrait ma souplesse. Quand on a une activité comme la mienne il faut savoir garder la ligne et être bien dans son corps. Pour être fascinante, intimidante il faut avoir une présence, une confiance en soi supérieure à celle que peut avoir notre victime. Cela demande du travail. C’est pour cela que je pratique la danse et d’autres disciplines centrées sur la maitrise de ses gestes.
– Tout est prêt au sous-sol, maitresse.
J’ai répondu machinalement, encore à moitié dans mes pensées.
– Dans ton propre intérêt je l’espère, sinon tu y passeras aussi.
Menace un peu inutile qui aurait même pu avoir l’effet inverse, un esclave a parfois envie d’aller faire un tour en salle de punition, pas la peine de l’inciter à mal travailler. D’un geste machinal de la main je lui ai fait signe de sortir, j’avais besoin d’un peu de calme pour me canaliser. La domination c’est avoir le contrôle du soumis mais aussi de soi-même. De la maitrise en toute chose. Il fallait que je redevienne l’Émilie froide, calculatrice et méthodique que je suis habituellement. Il allait sortir quand je l’ai rappelé en claquant des doigts.
– À genoux, ici.
J’allais le faire rester à côté de moi pendant ma séance de yoga. Il était contraint de porter une cage de chasteté le privant de prise de plaisir depuis des semaines. La moindre excitation comprimait son sexe d’une manière que j’espérais la plus douloureuse possible. Mes fantasmes me faisaient bouillir intérieurement et je n’avais pas envie d’être la seule à souffrir. C’était totalement gratuit comme supplice mais j’espérais que ça me soulagerait un peu. Je savais pertinemment que j’allais le tourmenter en le forçant à me regarder alors que je portais des vêtements moulants. Il faut dire que les pantalons de yoga en lycra ne sont peut-être pas très tendances mais ils épousent parfaitement les courbes d’une femme et dans cette situation c’était un sacré avantage. Ils rendent les hommes dingues surtout lorsqu’ils sont associés à certaines positions nécessaires aux exercices. Ce sont de puissants stimulateurs pour la libido masculine et je n’allais pas me priver de les utiliser. Il ne faudrait pas se focaliser sur l’aspect négatif du supplice, c’était aussi bénéfique pour lui. La chasteté forcée sans stimulation n’est pas intéressante. Je ne nie pas qu’il y avait une part de sadisme mais le BDSM est une relation où chacun des partenaires doit trouver son compte. Il se mettait à l’épreuve comme il l’aimait, les soumis sont à la recherche de challenge, ils ne sont pas des faibles. De mon côté je prenais plaisir à le voir souffrir. Une belle complémentarité. Ne vous méprenez pas, je savais que c’était idiot, je n’allais pas calmer mes envies en infligeant un petit supplice mais c’était compulsif, il fallait que je le fasse. C’était comme tenter de calmer sa faim en regardant un buffet.
Habituellement je garde les yeux fermés pendant mes exercices, pour éviter les distractions, mais cette fois-ci je n’ai pas pu m’empêcher de lancer un regard pour vérifier que mon supplice faisait son effet. C’était le cas, la gêne qu’il ressentait était clairement visible sur son visage, un spectacle plaisant de mon point de vue. J’ai eu des frissons en regardant ses yeux, toute cette envie contenue, la supplique inconsciente pour la permission d’une libération. Cette sensation de pouvoir est merveilleuse, une vraie drogue. Je lui ai lancé un regard non-équivoque, il pouvait toujours attendre ma permission elle ne viendrait pas, il n’aurait pas droit à une récompense tant que je ne serais pas satisfaite et c’était une mission impossible. C’est tellement excitant de priver un être humain de plaisir et de le voir s’écraser sous mon autorité, c’est une sensation si puissante. J’aime être celle qui dit oui ou non. Il souffrait mais tentait maladroitement de se contenir, il ne voulait pas extérioriser son malaise par respect envers moi, pour ne pas contester indirectement ma décision. Je suis peut-être trop optimiste, il avait probablement davantage peur des conséquences d’avoir fantasmé sur mon corps, chose que j’interdis absolument. Être intouchable me rend d’autant plus désirable et le désir rend les hommes dociles. Même dans sa tête il ne devait pas me manquer de respect. Au moindre doute de ma part il savait que je l’aurai pris en grippe pendant des semaines. J’ai un don pour voir les mensonges dans les yeux des gens, c’est très pratique. J’ai refermé les yeux. J’essayais de penser à autre chose, de laisser divaguer mon esprit. J’ai buté sur un souvenir, une scène d’une série télé qui m’est revenue en tête, un des premiers épisodes de la saison 1 de Rome. À un moment une des maitresses de César à besoin de se défouler et fouette un de ses esclaves. À la fin il lui demande poliment si elle a fini et s’il peut aller ranger le fouet. Je ne sais pas si je suis la seule que cette scène à faire sourire et m’a fait regretter que l’évolution nous ait fait perdre cette pratique. Des fois la mémoire nous renvoie des choses que l’on pensait ne pas avoir stocké. C’était très à propos, mon inconscient me fournissait une solution à mon problème. Après tout pourquoi pas me défouler sur mon esclave domestique, cela faisait partie de ses attributions. Je n’aime pas punir sans raison mais j’allais peut-être faire une exception.