L’interrogatoire d’un soumis par une maitresse sadique #1 : la prise au piège

Me voilà de retour après un week-end sous la couette ! Effectivement, je couvais bien quelque chose la semaine dernière, il me fallait du repos (ps: moi aussi j’ai vu le jeu de mot couver <-> oeufs de pâque mais je ne suis pas une référence en terme d’humour… ^_^’ En tout cas le premier qui me compare à une poule je lui …. sonne les cloches …. bon ok je retourne me coucher …). Je vous reviens donc en pleine forme. Il me reste encore 2-3 trucs à dire sur la fin de soirée que je racontais précédemment mais je vais quand même passer à autre chose pour me changer les idées.

Malgré les demandes pour que je parle de maris soumis je laisse cet aspect à Candice qui prépare son texte depuis des mois maintenant et qui devrait bientôt le finir. Elle y a vraiment mis du coeur j’espère que vous apprécierez.

J’avais sous le coude une session d’interrogatoire que je voulais vous faire partager, avec le temps ça m’était sorti de la tête jusqu’à ce que l’un d’entre vous m’y fasse penser.

C’est une session bien plus courte, je devrais la finir en une poignée de posts.

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Le sommaire de l’histoire est ici
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Je vais vous épargner la plupart des détails d’introduction mais soyez rassurés le scénario était convenu d’avance, un safeword avait été prévu, nous avions pris toutes les précautions d’usage pour des jeux sécurisés entre adultes consentants. Aucun doute à avoir sur ce point.

Tout avait commencé par un mail d’un soumis que je connaissais, il me faisait part d’une envie qu’il avait, c’est la routine. Il me disait qu’il aurait bien tenté un scénario « interrogatoire ».
Ma première réaction a été de penser que jouer une interrogatrice psychopathe n’allait pas vraiment être un rôle de composition. Avoir tous les pouvoirs sur un homme sans défense est parfaitement en accord avec mes envies. Les scénarios avec personnages sont particuliers, bon d’accord il y en a toujours, nous ne sommes pas vraiment l’esclave et la maitresse en temps normal. Je voulais parler de personnages laissant bien plus de place à l’interprétation et la mise en scène. Dans le genre de la thérapie par le théâtre, travailler non pas sur notre comportement mais sur celui de notre alter-ego, prendre de la distance émotionnellement.
Du fait de ses obligations familiales la séance allait être courte, c’est dommage, un interrogatoire sur tout un week-end à son charme. Il fallait donc qu’elle soit intense, épuisante, ce qui n’était pas un problème j’aime ce genre de défouloir. C’est une façon de se changer les idées.
Dans ce type de situation il est cependant facile de passer à côté de la cible, de rater ses effets, c’est à double tranchant. Si le duo ne prend pas cela peut rapidement devenir décevant. C’est une situation très stressante de préparer ce genre de jeu et vous ne savez que trop bien comment je réagis au stress …. je planifie chaque détail jusqu’à la perfection à en devenir psychotique.
Une fois cette première phase passée ma deuxième réaction a été d’arrêter de ne penser qu’à moi et d’essayer de mieux comprendre la demande. Un scénario de ce type émane souvent d’un soumis qui n’assume qu’à moitié sa soumission, qui a besoin d’avoir l’impression d’être forcé à prendre des coups, qui a honte d’y prendre du plaisir. Cet aspect en lui-même ne me pose pas de problème, par contre cela signifie aussi qu’il va avoir du mal à me parler en détail de ce qu’il recherche et ça j’aime moins. Même si je veux bien accepter qu’il est humiliant de se confesser il faut qu’il assume son statut de soumis. Je suis peut-être trop exigeante à leur demander d’avoir des couilles.
Je suis bien plus conciliante qu’il n’y parait, je m’adapte aux envies pour fidéliser mes soumis. Sans mettre mes désirs de côté je peux les adapter pour qu’ils rentrent dans l’espace que le soumis accepte. Vous pouvez me mettre les restrictions que vous voulez faites-moi confiance pour trouver un moyen de prendre du plaisir dans chaque situation.
Les soumis sont généralement prolixes dans leurs écrits, c’est de l’ironie. Mes consoeurs qui ont déjà demandé à un soumis de tenir un journal intime me comprendront. J’exige d’ailleurs de mon homme qu’il tienne un journal de ce type, je déchire souvent des pages pour le faire recommencer tellement le résultat est médiocre. Il faut trop souvent en arriver aux larmes pour qu’il se décide à transcrire un minimum ses émotions et qu’il aborde les sujets à problème. Les soumis n’ont aucune honte à nous présenter un résumé de 30 lignes pour une journée, comme si nous pouvions en tirer la moindre information utile.
Pour en revenir au sujet, un soumis s’arrête généralement à la surface de son fantasme, s’il va plus loin c’est bon signe c’est qu’il est plus expérimenté au point de pouvoir prendre du recul sur lui-même ce qui est très sain.
Trêve de rêveries, les bons soumis sont aussi rares que les bonnes maitresses et une partie importante de mon rôle est de décrypter, d’analyser chaque mot pour en retirer tout le sens.
Savoir qu’il voulait un scénario d’interrogatoire était bien gentil mais il manquait des informations primordiales. Vous pourriez vous dire au premier abord que c’est un masochiste : « il veut être torturé, il se moque de ce que je peux lui faire tant qu’il y a un safeword ». C’est une mauvaise réaction, c’est la meilleure façon de rater sa session. Je concède que c’est comme ça que mon instinct me dit de réagir parce que c’est comme ça que j’ai envie que l’autre soit. J’ai envie qu’il soit simple mais ce n’est pas le cas. Je ne dois pas me projeter sur lui et au contraire chercher à comprendre ce qu’il veut vraiment. Faire la typologie du soumis et plus particulièrement de son fantasme est une nécessité, une même trame peut renfermer plusieurs branches totalement incompatibles entre elles et je pense que cet exemple est parfait pour la démonstration.
Pour l’instant je n’avais comme information que la surface des choses, c’est un point de départ mais pas assez pour monter un scénario complet. L’étape suivante allait donc être de le questionner pendant la rencontre préalable, j’avais une information primordiale à récupérer : lorsqu’un soumis veut un scénario interrogatoire il faut déterminer s’il est « maso » ou « victime ».
Le « maso » veut prendre des coups et avouer « son crime » quand il est à bout. Il existe une variante dite du cadenas : la clé de la porte est accroché à distance via un cadenas à combinaison, le soumis la connait pas moi. Je dois le faire avouer, sachant qu’il peut très bien me donner de fausses combinaisons pour me mettre en colère. Je vous rassure je garde toujours un double de la clé par sécurité en cas de malaise, une crise cardiaque peut arriver n’importe quand. Que la perspective ne soit pas amusante n’est pas une raison suffisante pour l’occulter, les accidents ça arrive.
Avoir un secret à révéler est une façon de dire stop sans casser le scénario. Il interprète un coupable qui résiste jusqu’à ses limites. Ce scénario se base sur l’endurance et la recherche de l’épreuve de force. Le soumis « maso » veut se prouver qu’il n’a pas peur de prendre des coups.
La « victime » quant à elle fantasme d’être un innocent aux mains d’une interrogatrice sadique. Ce type de soumis ne recherche pas l’épreuve mais la détresse. Il ne veut pas me résister il veut me subir. Il veut se retrouver attaché sur une chaise, se prenant gifle sur gifle pour le faire avouer le nom de complices qu’il n’a pas. C’est du désespoir, le soumis n’a pas de prise dans le scénario, il n’a aucune façon de « bien se comporter », il ne voit pas de fin possible à son tourment. Le but c’est de mettre en scène l’impuissance, pas de faire mal.
Les deux types sont incompatibles entre eux et pourtant aucun soumis ne pense à nous le préciser. Ils se focalisent sur leurs fantasmes sans prendre conscience que d’autres existent. Les soumis croient souvent que leurs envies sont évidentes pour les autres alors que la plupart du temps nous ne les comprenons pas.
En l’occurrence ce soumis était du deuxième type. Je n’ai rien contre l’un ou l’autre, ça aide certains d’être un innocent dans le scénario et j’y gagne un total contrôle de la situation ce qui n’est pas pour me déplaire. Le côté négatif étant qu’ils sont des soumis difficiles, en apparence ils veulent que j’ai tous les droits mais en réalité je dois rester dans leur fantasme alors qu’ils ne sont pas totalement clair dessus.
À vrai dire je trouve que ce type de scénario n’a pas assez d’échanges, le soumis ne fait essentiellement que subir, il n’y a pas cet aspect interaction, coopération (coercition plutôt) que j’aime tant. J’essaye d’en mettre en ne menottant pas tout le temps ma victime et en la forçant à ne pas bouger sous la menace d’une sanction plus forte. J’aime être injuste, torturer un innocent m’amuse c’est certain, par contre je préfère quand les soumis sont « coupables ».
Il voulait donc être « la victime » d’une erreur judiciaire, tout un programme. Comme toujours se pose le problème du rythme, j’allais devoir alterner entre des phases calmes et des montées de plus en plus fortes. Il y a toute une mise en scène à mettre en place pour faire craquer, c’est le classique gentil-méchant flic. D’ailleurs c’est sympa d’être à plusieurs dominas pour ce genre de choses, et plusieurs soumis aussi. Entendre dans les pièces à côté les interrogatoires se dérouler puis le verrou de la porte qui s’ouvre. Très excitant rien qu’à y penser.
Sur un plan plus technique l’interrogatoire violent d’un innocent fait passer le soumis par les mêmes étapes qu’un deuil, n’oubliez pas que la soumission c’est aussi se confronter à tout ce qui nous fait peur pour l’appréhender par l’entrainement. C’est de la psychologie évolutionniste, il y avait un avantage sélectif pour ceux qui ressentait de la satisfaction à se préparer aux événements dramatiques donc cet instinct s’est répliqué de génération en génération. Un soumis qui a intimement peur de perdre le contrôle va vouloir jouer le rôle d’une personne qui justement le perd pour apaiser cette angoisse en se prouvant que ce n’est pas la fin du monde.
Il va passer par les différentes étapes vers l’acceptation de l’échec : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Il faut avoir un argumentaire prêt pour chaque type de réaction et attendre le bon moment pour placer certaines répliques choc.
En temps normal je prépare longuement mes séances, je suis perfectionniste ce n’est pas un secret, je veux tout savoir, tout préparer, tout contrôler. Si ce n’est pas contrôlable alors cela ne m’intéresse pas. Je vois une séance comme un champ de bataille.
Avec ce soumis j’avais une autre raison qui me faisait me préparer longuement. Je ne cache pas que j’aime les hommes musclés, j’aime voir de jolis corps nus, question de confort visuel évidemment, d’ailleurs je force mes soumis à faire du sport voire de la musculation pour ma propre satisfaction. C’est un vrai contraste avec moi qui suis un poids plume. J’aime les « vrais hommes », ceux qui sont balèzes, ceux qui auraient la capacité de me tenir tête. J’ai d’autant plus de plaisir à les mater, à les voir ramper à mes pieds, à savoir que je suis leur point faible. Le triomphe de la femme sur la brutalité.
Avec lui j’étais donc un peu intimidé je dois le reconnaitre, ce n’est pas facile d’avoir le dessus quand la personne en face de vous fait deux fois votre poids (et encore je suis gentille). Quand vous avez l’impression que l’autre peut vous arracher la tête d’une gifle (même si c’est l’inverse qui se produit).
Être dans le rôle du dominant alors que physiquement je n’ai pas l’ascendant n’est pas une chose aisée, ce n’est pas impossible heureusement, être dominatrice ce n’est pas qu’hurler sur nos victimes, c’est de l’ascendant psychologique avant tout. Je compense mon manque d’intimidation physique en préparant soigneusement mes séances.
D’ailleurs petit saut en avant pour arriver directement à la séance, je dois vous endormir avec mes préparatifs que j’avais annoncés sauter 😀
Devant incarner l’autorité dans le sens étatique j’avais opté pour un style militaire, pantalon en toile noire avec ceinture en cuir et pull moulant en laine kaki, les cheveux attachés. Seule entorse à la panoplie j’avais des talons, option très peu pratique pour partir à la guerre je vous l’accorde mais le son sec qu’ils produisent sur le béton est bien trop stimulant pour que je les abandonne.
Je l’avais fait poireauter un moment dans le couloir avant de venir le chercher, une séance courte doit être intense mais cela ne doit pas être confondu avec de la précipitation, pas besoin d’un départ en fanfare. Quoi que, un scénario « kidnapping » à aussi son charme, cette option n’a pas ma préférence j’aime voir coopérer le soumis comme je l’ai déjà dit.
Nous étions déjà dans nos personnages, je lui avais fait imprimer une convocation lui demandant sa participation à une enquête, sans plus de précision sur la suite du scénario, il était assis sur une chaise.
Je suis arrivée avec un dossier à la main, dans un style très administratif, le visage neutre (normal il ne faut pas avoir de personnalité pour être fonctionnaire/agression gratuite ^^). Je me suis arrêtée devant lui sans rien dire, le laissant prendre l’initiative. Le scénario prévoyait que je devais l’angoisser au maximum, j’ai dû lutter pour ne pas prendre les choses en main, je voulais qu’il soit forcé d’agir sans savoir où il allait. Il avait une voix très faible par rapport à son gabarit.
— Bonjour. On m’a dit de venir ici.
Il m’a tendu maladroitement sa convocation, je l’ai prise d’un geste sec et je l’ai déplié sur les dossiers que j’avais. Il a frotté ses mains sur ses cuisses, elles étaient probablement moites. J’ai fait mine de la lire et de prendre des notes, toujours sans dire un mot.
— Je ne sais pas trop ce que je fais ici.
J’ai rangé sa convocation dans la pile des dossiers et je lui ai fait signe de se lever et d’aller dans une pièce. Inquiet il s’est mis à marcher devant moi, position inhabituelle pour un soumis.
— Je vais avoir des problèmes ?
Je n’ai toujours pas répondu, n’oubliez pas le mot d’ordre du fantasme : mettre en scène l’impuissance du soumis face à l’autorité. Il était fébrile, un mélange d’appréhension et d’excitation. Il a tenté une phrase plus agressive, anxieux de savoir comment j’allais réagir.
— On m’a dit de venir mais je ne sais pas pourquoi. J’ai autre chose à faire vous savez.
Sur la fin de sa phrase il n’avait pas réussi à tenir l’intonation provocante, il avait dû prendre conscience qu’il jouait avec le feu. La pièce dans laquelle nous nous trouvions désormais avait une ambiance très froide, du mobilier en métal poli, quelques étagères, une table et deux chaises au centre de la pièce. Quelques affiches de propagande façon communisme old-school, le classique « obey » stylisé. Vu de l’extérieur cela peut faire cliché. Ne vous arrêtez pas à cette vision, il ne faudrait pas négliger toutes les émotions que vous vous mettez à avoir, toutes les images de films dans lesquels les personnages ne passent pas un bon moment quand ils arrivent dans ce style de pièce.
— Je n’ai rien fait de mal, qu’est-ce qui ce passe.
J’ai enfin rompu le silence.
— Ici c’est moi qui pose les questions. Envie de remettre en cause la place attribuée à chacun ?
Il a baissé les yeux comme un petit garçon pris la main dans le bocal à bonbon.
— Non, non, je n’ai jamais rien fait de répréhensible je me demande juste ce que je fais ici.
J’ai eu un sourire narquois.
— Un vrai patriote j’en ai de la chance.
Il a continué, plein de conviction.
— Oui, j’ai toujours suivi les règles. Je ne veux pas d’ennuis.
— Tu comptes persister dans cette voie ?
— Oui, bien entendu. Si je peux être utile, je ferai tout ce qu’on me demande.
— Donc tu vas faire ce que je te dis, sans réfléchir ?
— Oui, sans hésiter.
— Oui, « madame ».
— Pardon, madame.
Je l’ai regardé avec dédain.
— Envie de manquer de respect à l’autorité, je retiens.
Il a répondu précipitamment.
— Non madame, ce n’était pas mon intention.
— Et ça ose me contredire. De mieux en mieux.
Il se triturait les doigts.
— Pardon, madame.
J’ai attendu quelques secondes avant de continuer.
— Un grand garçon comme toi face à une jeune femme comme moi. Je dois m’attendre à de la résistance physique ? Il va falloir que j’appelle des collègues ? Que nous sortions les matraques électriques pour te faire coopérer ?
Il a pris un air outré.
— Non madame , je ne veux pas d’ennuis.
— Bien, déshabilles-toi.
Il a tenu son personnage en jouant la personne scandalisée.
— Mais j’ai rien fait !
J’ai tapé un coup sur la table avec le dossier que j’avais en main.
— Tu n’as pas entendu ce que je viens de t’ordonner ?
Il a grimacé.
— Si, madame.
— Alors exécution !
J’ai croisé les bras en le regardant se déshabiller timidement, cherchant à dissimuler son intimité.
— Quelque chose à cacher ?
— Non madame.
Je n’ai pas eu besoin d’insister il a enlevé les mains de devant son sexe, n’osant plus lever le regard pour affronter le mien.
— Vas t’appuyer contre le mur, les mains et pieds écartés
Il a eu un moment d’hésitation avant d’obéir. Une fois en place il a lancé quelques regards derrière lui pour voir ce que je préparais. À la façon dont il a sursauté quand le jet d’eau froide l’a touché je pense qu’il n’avait rien vu venir. Il a eu droit à une petite douche au jet pour se mettre en condition. Technique de débutante je vous l’accorde mais tellement efficace. Face à l’adversité notre première réaction est de cacher nos faiblesses, de ne pas trembler. En l’arrosant et le laissant nu et dégoulinant il allait se mettre à frissonner de froid, une fois la réaction enclenchée son corps n’allait plus chercher à cacher sa vulnérabilité. J’ai coupé le jet quand il a été intégralement trempé. Il a continué son cinéma.
— Pourquoi vous avez ça ? Ce n’était pas nécessaire.
Je l’ai plaqué contre le mur d’une main ferme pendant que j’écrivais son torse son nom sur au marqueur.
— C’est pourquoi ?
— Pour t’identifier.
— Vous avez peur que je mente sur mon identité. C’est stupide je veux coopérer.
— C’est juste par expérience. Il arrive que certaines petites natures perdent connaissance. Sûrement sous le poids de la « culpabilité ». C’est en tout cas ce que les rapports mentionnent.
J’ai fait mine de réprimer un sourire avant de continuer.
— On ne sait plus qui est qui quand on vous jette en cellule. Vous n’êtes plus qu’une pile de corps et il faut bien trouver un moyen de vous différencier.
— En cellule ? Mais j’ai rien fait.
J’ai refermé le marqueur.
— Ça c’est à moi de le décider.
J’ai froncé les sourcils.
— Et ta tendance à oublier le « madame » dans tes phrases ne va pas m’aider à me convaincre. C’est le signe d’une insolence latente envers l’autorité et ce n’est pas sain. Tes parents ne t’ont pas appris la politesse ? Qu’est-ce qu’ils ont oublié d’autre ? T’apprendre à respecter l’autorité et la loi ?
— Pardon madame. C’est que je suis inquiet. Normalement je respecte l’ordre. Qu’est-ce qui va m’arriver ?
J’ai eu un sourire en coin.
— Anxieux ? Encore un signe que tu as quelque chose à te reprocher. Mais si tu es innocent ne t’inquiètes pas, il ne t’arrivera rien qui ne soit pour l’intérêt général. Tu souhaites le bien commun n’est-ce pas ?
Il a répondu fièrement.
— Oui madame.
Je l’ai attrapé par les hanches pour le faire se retourner puis j’ai appuyé sur son dos pour qu’il se penche en avant.
— Mains sur la table.
Je suis allée chercher des gants en latex que j’ai fait claquer pendant que je les enfilais. J’ai inspecté son corps en partant de la tête, mettant des doigts dans sa bouche, lui faisant tirer la langue. Descendant ensuite le long du corps en faisant glisser mes doigts sur sa peau, triturant ses bourses. Il était d’ailleurs déjà bien excité. J’ai appuyé sur ses reins d’une main pour le faire se cambrer et remonter les fesses. D’un geste vif je lui ai mis un doigt dans le cul, il a sursauté sous la surprise, bloquant sa respiration.
— Tu fais moins le malin maintenant pas vrai ?
Il respirait profondément.
— Je ne faisais pas le malin madame.
J’ai sorti mon premier doigt le temps de mettre du lubrifiant sur le gant. Je lui ai remis avec un deuxième doigt avant de les écarter.
— Toujours envie de me contredire ? C’est un délit de me résister tu sais.
— Pardon madame, je veux bien faire je vous assure.
Je lui ai mis un troisième doigt. Il a gémi.
— Ne sois pas si tendu. Relâches tes muscles. Tu sais bien que toute résistance sera punie.
— Je fais ce que je peux madame.
— J’agis au nom de l’intérêt général. J’ai tous les droits sur toi, y compris de te fister si je le juge que nécessaire. Tu penses que c’est nécessaire ?
— Non madame.
— Donc tu penses que j’ai tort ?
— Non madame, s’il vous plait, je ne veux pas vous contredire. Je ferais tout ce que vous dites. Je ne veux pas de problèmes.
— À la bonne heure, il finit par comprendre où est son intérêt. Ça rentre dans ta petite tête. C’est mieux que la leçon rentre par là plutôt qu’elle passe par ton cul pas vrai ?
— Oui madame.
De l’autre main je lui ai mis une feuille sous le nez.
— Ecris.
— Quoi ?
Je lui ai mis un quatrième doigt, les enfonçant un peu plus profondément.
— J’écrirais tout ce que vous voulez madame, je vous le promets.
— Ta confession. Celle où tu reconnais avoir été insolent avec moi. Où tu reconnais avoir accepté une peine négociée directement avec le procureur pour passer quelques semaines en centre de rééducation.
— Je ne peux pas écrire ça, madame ! Je n’ai pas besoin d’être rééduqué je vous assure
J’ai enfoncé ma main plus profondément.
— Si tu ne le fais pas je ne pourrais te garder que 48hrs. C’est très court 48hrs en ma compagnie. Avoir quelques semaines devant nous sera bien plus confortable qu’est-ce que tu en dis ?
— Mais je n’ai rien fait madame.
J’ai fait une rotation du poignet à l’intérieur de lui.
Il s’est crispé.
— Alors tu n’as rien à craindre, tu seras libéré rapidement une fois que quelques vérifications auront été faites.
Sa respiration était haletante.
— C’est vrai madame ?
— Bien sûr. Tu remets en cause l’efficacité de notre système judiciaire ?
Il a eu un moment d’hésitation.
— Non madame
— Bien, donc tu n’as donc pas peur de volontairement te proposer pour être interrogé pendant quelque temps. Si tu es innocent tu n’as rien à cacher.
Il a hésité encore un moment, j’ai commencé à replier mes doigts dans mon poing à l’intérieur de lui pour le motiver à se dépêcher. Il s’est mis à écrire très rapidement.
Une fois fini j’ai pris sa déclaration pour la poser sur son dos le temps de la lire. J’ai hoché la tête.
— C’est pas mal.
J’ai retiré ma main de son cul, j’ai jeté le gant dans une corbeille. Il s’est relevé en mettant ses mains sur ses fesses. Il avait les larmes aux yeux du fait de la surprise et de l’humiliation, ou simplement c’était de l’eau de sa douche précédente, je me faisais peut-être des illusions.
— Maintenant que tu as signé ta reconnaissance de culpabilité te voilà dans la communauté des délinquants. Te voilà tout à moi pendant quelques semaines. Qu’est ce que tu en dis ?
— Je ne sais pas madame.
— Ne soit pas grognon, c’était un mal nécessaire je t’assure. Ça me simplifie la vie, et tu aimes me simplifier la vie pas vrai ?
Il a baissé la tête.
— Oui madame.
— Nous allons faire une petite photo pour fêter ça. Va contre la règle sur le mur.
J’ai pris quelques photos à la façon de l’identification judiciaire.
— Mains derrière la tête, je veux voir tout ton corps.
Je lui ai lancé une règle plate.
— Encore quelques-unes pour mesurer la taille de ton « instrument ». Colles le bien à la règle. De profil.
Il a grimacé mais n’a pas résisté. Après cette série je lui ai lancé une robe rose. Il m’a regardé interloqué avant que je lui crie dessus.
— Mets là !
— Pourquoi ?
J’ai rigolé.
— Parce que s’il te venait l’idée saugrenue de sous-entendre que certaines de tes déclarations n’auraient pas été récupérées dans les règles de l’art je ferais en sorte que ces photos soient accidentellement distribuées à grande échelle. Et ceci sans conséquences sur d’autres désagréments qui pourraient t’arriver si tu te faisais prendre à avoir la langue trop pendue. Nous nous sommes compris ? Tu n’as aucune intention de me pourrir la vie ?
Il a baissé les yeux.
— Non madame.
Il a ramassé la robe avant de la mettre.
— Souris bien pour les photos, que ça n’ait pas l’air d’être une corvée et que tu sois bien reconnaissable.
Une fois fini je lui ai jeté une tenue de prisonnier sur le sol.
— Merci madame.
— Viens t’asseoir ici.
Il est venu sur la chaise, je l’ai menotté les poignets dans le dos et les chevilles sur le côté de façon à le forcer à écarter les cuisses.
J’ai remis la table à côté de lui, comme s’il était assis normalement en face de ma place. Plutôt que de commencer l’interrogatoire tout de suite je suis sortie faire un tour, j’allais le laisser macérer un peu.

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 La suite ici

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L’interrogatoire d’un soumis par une maitresse sadique #2 : le mot de trop

Bonjour à tous 🙂

Pour répondre en vrac à plein de questions : cette histoire sera effectivement plus intense et axée sur les supplices. Par contre la suivante sera consacrée à de l’humiliation et plus particulièrement à ma prestation en tant que peste pourrie-gâtée. Je ne vous en dis pas plus 🙂
Etant donné que l’actuelle ne va comporter que 5 parties vous n’aurez pas à attendre longtemps pour le constater.

Autre question : je n’ai aucun rapport avec maitresse Emilie sévère qui exerce à Paris dans le XIe. Sachez que si le blog est à mon vrai prénom j’utilise un pseudo comme dominatrice (et que je ne vous le donnerais pas ! Je veux pouvoir recruter en paix). Certains soumis font notre background quand ils répondent à une annonce de façon à nous dire exactement ce que nous voulons entendre sans vraiment le penser. En brouillant les pistes je m’assure de réduire ce genre de cas.
Surtout qu’Emilie n’est pas un prénom rare, mes parents n’ont pas fait preuve d’une grande originalité (ce n’est pas une critique). D’ailleurs je vous le donne dans le mille mon second prénom est Sakura (rien de plus que le prénom japonais le plus courant), ça s’appelle se fondre dans le moule.

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Le sommaire de l’histoire est ici 
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Pour revenir à l’histoire : j’avais commencé à le mettre mal à l’aise, je l’avais laissé menotté en tenue de prisonnier. Une petite mise en bouche pour l’intimider.
Interrogation surprise pour voir ceux qui suivent, qu’est-ce que j’allais faire ? Tiens je devrais réellement le faire, quand j’aurai la maitrise totale de mon blog je ferais ça, un petit qcm pour vérifier vos connaissances avant de vous laisser passer à la suite ça sera sympathique 🙂 C’est la mode des MOOC je vais en ouvrir un en domination/soumission. Je crois que je viens de trouver un créneau porteur 🙂

Trêve d’idioties, le début d’une séance est compliqué, surtout lorsqu’il s’agit d’un interrogatoire. Je dois réussir le grand écart entre me montrer gentille et méchante à la fois, et comme si ça ne suffisait pas je dois le faire d’une manière crédible. Le premier contact est important, en l’humiliant je m’assurais qu’il comprenne que j’étais capable d’aller loin s’il se comportait mal, c’était destiné à le tenir en respect. Pour autant j’avais besoin qu’il prenne ses aises, je devais l’intimider mais pas trop, difficile équation. Il aurait été plus simple de lui rentrer dedans brutalement dès le départ mais j’avais bien plus sadique en tête, je voulais le frustrer, le faire s’énerver contre moi de façon à le faire culpabiliser sur la responsabilité de ce qui allait lui arriver par la suite. Je voulais qu’il prenne suffisamment confiance en lui jusqu’à ce qu’il mette un pied sur la ligne interdite, volontairement et consciemment. Mettez-vous à sa place, il venait de se faire humilier, il avait en tête que j’étais dangereuse, il savait que la dernière chose à faire était de me chercher. J’allais pourtant le mettre dans cette situation, il verrait le piège arriver mais sans pouvoir s’empêcher de foncer dedans tête la première.
J’allais discuter avec lui, comme si le scénario était en pause, comme si nous n’étions pas dans une session BDSM. À un moment l’attente allait devenir insupportable au point où il allait vouloir provoquer lui-même l’emballement de la situation. Certains soumis aiment se mettre dans des situations dangereuses ils ne peuvent pas s’en empêcher. C’est particulier comme état d’esprit, voir la bêtise et pourtant la faire. Je fais exactement pareil ceci-dit,  j’ai une vilaine tendance à chercher le bâton pour me faire battre, je suis une très mauvaise soumise il faut l’avouer. Ce n’est pas un domaine où j’excelle. D’ailleurs qui n’a pas cette tentation au fond de lui ? Qui n’a pas envie lors d’un contrôle routier de répondre « ciseau » quand un policier dit « papiers » ?
Comme quelques minutes auparavant lorsqu’il a signé une confession alors que je lui assurais qu’il n’y aurait pas de conséquences, il savait que je mentais et pourtant il a signé. Je rappelle le mot d’ordre du scénario : l’impuissance à réagir.
Pour se situer sur la progression émotionnelle je devais gérer la transition entre la phase de déni et celle de la colère. J’allais le pousser jusqu’à ce qu’il tape sur la table en hurlant « mais putain j’ai rien fait » et que je puisse me déchainer sur lui en représailles. Ça ne risquait pas d’arriver tel quel, il avait les mains attachées, mais vous voyez l’idée.
Pour résumer ma mission était de devenir énervante, j’ose le terme chiante, jusqu’à ce qu’il fasse le pas de trop qui justifierait que je lui en mette plein la gueule, littéralement. Je ne le prenais pas en traitre il a très vite compris mon manège, c’est meilleur quand vous voyez arriver l’impact.
Je suis entrée dans la pièce, toujours mes dossiers à la main, je n’ai pas exagéré ma démarche, je ne cherchais pas à être sexy. Je me réservais pour plus tard la carte de la féminité, pour meubler une pause entre 2 jeux. J’avais prévu de chercher à l’exciter sexuellement après une douleur, pour jouer sur les contrastes.

Mais je m’éparpille, pour la première phase je devais l’énerver et j’avais choisi l’option de l’infantilisation, ne pas prendre au sérieux la situation.
Je me suis assise sur la chaise en face de lui, j’ai ouvert un dossier pour lire, j’ai hoché de la tête, pris quelques notes, j’ai refermé le dossier.
— Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter de se retrouver sur cette chaise le vilain garçon ?
Il a eu un sourire gêné.
— Rien madame.
— Ça je ne crois pas.
Je l’ai regardé avec insistance.
— Tu ne sais vraiment pas pourquoi tu es là ?
— Je ne sais pas, j’ai besoin d’un avocat ?
— Aucun avocat ne pourra te tirer du pétrin dans lequel tu t’es mis
— Quel pétrin ?
— Il me parait clair à la vue de ton dossier que tu cherches les ennuis.
— Je ne vois pas ce qui vous fait dire ça madame. Je suis désolé je n’ai rien à cacher, sinon je vous le dirais, je vous assure.
J’ai souri.
— Ne le sois pas, les interrogatoires sont bien plus marrant quand il y a de la résistance.
— Je ne veux pas résister.
— Ne sous-estimes pas ta bêtise.
J’ai avancé les coudes sur la table pour gagner du terrain et lui parler sur le ton de la confidence.
— Entre nous, j’espère que tu tiendras longtemps sans craquer, je veux pouvoir justifier de longues heures d’interrogatoire. J’ai reçu des instructions spéciales pour toi et je meurs d’envie de mettre en pratique.
J’ai haussé les sourcils en souriant pendant que je me calais de nouveau en arrière sur mon siège. Au son de sa voix il était inquiet.
— Quelles instructions ? Et de qui ?
J’ai continué de le regarder sans rien dire.
— Pardon je voulais dire « de qui ? Madame ».
Je suis restée silencieuse, toujours souriante.
— Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?
J’ai rigolé.
— Tu vois c’est frustrant quand la personne en face toi ne répond pas.
— Mais je n’ai rien à dire je ne vais pas inventer.
— Ne sois pas timide confies-moi tous tes vilains secrets.
— Je n’en ai pas madame.
J’ai soufflé d’exaspération.
— Un être humain qui n’a pas de secrets, tu crois que c’est réaliste ? Tu penses que je vais croire ce vilain mensonge ? Quitte à mentir essaye d’être un minimum crédible.
— Je n’ai rien fait d’illégal.
— C’est mieux ! Tu sous-entends que tu me caches quand même des choses. Nous progressons. Lentement mais nous progressons. À ce rythme tu vois que quelques semaines ensembles ne seront pas de trop.
— Je n’ai rien à dire qui vous concerne.
— Crois-moi mon grand je suis l’autorité, tout me concerne. Tu connais les règles, si je te pose une question tu dois répondre. Si je ne suis pas satisfaite c’est direct plusieurs semaines de détention. C’est ce que tu veux ?
– Non madame.
– Il n’y a pas d’intimité qui tienne, tu réponds point final. Tu as déjà oublié ce qu’il est arrivé à ton cul tout à l’heure ? Tu n’as pas retenu l’avertissement ? Tu veux que je passe à plus gros pour t’aider à te souvenir ?
Il a dégluti, se remémorant du début de fisting que je lui avais fait subir quelques instants auparavant.
— Je n’ai rien à vous dire.
— Dit le correctement. Tu ne « veux » rien me dire. C’est non seulement illégal mais également stupide. Tu ne fais que compliquer les choses. Tu vas finir par tout me dire tu le sais très bien. D’autres ont déjà essayé avant toi ils ont perdu.
— Je n’ai rien fait je vous assure.
Je pianotais des doigts sur la table pour montrer mon impatience.
— Au départ vous êtes tous prêts à jurer la main sur le coeur que vous êtes innocent. Que ce n’est qu’une erreur judiciaire. C’est tout le temps comme ça. Dès que je pousse un peu l’interrogatoire les versions changent. Comme par magie vous vous souvenez tous de quoi je voulais parler depuis le début. Parfois ça prend des jours pour que la mémoire vous revienne. Ça doit être le poids de la culpabilité qui vous stimule, ou autre chose.
— Qu’est-ce que vous allez me faire ?
— Si tu ne « veux » pas répondre ? Ce qui sera nécessaire pour que tu changes d’avis.
— Si je ne « peux » pas répondre.
— Je ne te pose que des questions à ta portée donc cette possibilité n’existe pas. Fais-moi confiance.
— Je ne sais pas ce que vous voulez me faire dire.
— Tout. Je ferais le tri moi-même ne te préoccupe pas de ça. Si tu as déjà mis un pied en dehors d’un passage piéton je veux le savoir.
— Ce n’est pas intéressant madame.
— Qu’est-ce que je dois déduire de ton comportement ? Pas envie de participer à l’effort pour la justice. Pas très citoyen si tu veux mon avis.
Je tentais de maitriser mon agressivité, je voulais qu’il prenne de l’espace pour s’affirmer, ce qu’il a fini par faire, mais ça me coutait.
— Mais je n’ai rien à dire !
Il a hésité à continuer, prenant peur des conséquences potentielles. Je n’avais pourtant toujours pas réagi négativement, j’étais une prédatrice ne voulant pas montrer ses dents avant d’attaquer. Après un coup d’oeil anxieux il a poursuivi.
— Si vous me dites ce dont vous me soupçonnez je pourrais me défendre et lever tous les soupçons.
J’ai répondu froidement.
— N’inverse pas les rôles. Dis-moi tout. Tu n’es pas là pour témoigner. Nous savons que tu as fait quelque chose.
— Mais non ! C’est ce que je me tue à vous dire depuis tout à l’heure. Je n’ai « rien » fait. Si vous avez des preuves je veux les voir !
Il avait haussé le ton avant de se raviser.
— S’il vous plait madame.
Il commençait à s’énerver, c’était bon pour moi, généralement je n’autorise pas les soumis à me parler sur ce ton mais ce n’était que partie remise. Il basculait du déni à la colère, il avait enfin mordu à l’hameçon et il allait bientôt être prêt à être remonté. J’ai pris mon temps pour répondre, contrairement à ce qu’il attendait je suis restée calme. Imaginez son angoisse à savoir que j’allais exploser à un moment où à un autre.
— Tu as peur que ces preuves existent ?
— Non ! Je suis sûr que vous n’avez rien. Ce n’est pas possible !
J’ai hoché la tête.
— Ton plan était trop parfait. Tu n’as pas pu laisser de traces. Ton génie criminel dépasse mes compétences.
— Non, parce que je suis innocent ! Je veux savoir ce que vous avez !
J’ai rigolé.
— Tu veux que je te montre mes cartes pour te contenter d’avouer ce que nous savons déjà et ne rien risquer pour le reste ? Bien essayé on nous a déjà fait le coup.
— Je n’ai rien fait de mal.
— Cherche bien.
Il commençait à s’impatienter.
— Ça va durer longtemps tout ce cirque ? Si je vous dis que je n’ai rien à dire c’est que je n’ai rien à dire. J’ai des choses plus importante à faire.
— Ça ne dépend pas de moi.
— De qui alors ?

Je me suis levée d’un bon faisant voler la chaise en arrière, j’ai attrapé mon dossier pour le taper sur la table qui nous séparait.
— Ça dépend de ta capacité à arrêter ce petit jeu stupide !
Son corps a été parcouru de frissons, il devait s’attendre à ce que j’aille plus loin, c’était mal me connaitre, j’étais bien plus sadique que ça. Il allait vraiment devoir dépasser les bornes pour lancer le jeu.
Je venais de faire un faux départ pour lui rappeler les enjeux, qu’il ait bien en tête qu’un pas de plus dans cette direction et j’allais passer à des supplices plus poussés. Il pouvait me lancer des piques j’allais continuer à rester calme jusqu’à ce qu’il fasse volontairement le pas de trop. Je pouvais jouer au jeu des questions-réponses pendant des heures, c’était à lui de décider du début de la douleur. Face à un soumis qui n’assumait qu’à moitié ses pulsions je le mettais à l’épreuve en lui donnant le pouvoir de déchainer les enfers, d’ouvrir la boite de Pandore pour en libérer tous les maux.
Il a continué sans oser me regarder dans les yeux.
— Je ne vois pas ce que vous voulez dire.
J’avais désormais les deux mains posées sur la table, le buste en avant. Il savait que c’était le moment de se lancer dans la gueule du loup mais n’osait pas franchir le pas. Je l’ai poussé.
— Alors ? Verdict ?
Il a pris une inspiration.
— Si c’est comme ça je ne dis plus rien, vu que vous n’écoutez pas « madame ».
— Il veut bouder le gamin ? Tu crois que je vais craquer avant toi ?
— Pensez ce que vous voulez. Je ne signe plus rien, je ne dis plus rien.
— C’est un défi ?
— De toute façon je ne risque rien de plus. Faites ce que vous voulez je ne coopère plus.
— Ça t’énerve que je ne crois pas tes mensonges ? Que je ne crois pas à ta façade de gars bien.
— Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Vous n’écoutez pas.
j’ai tapé du poing sur la table.
— C’est toi qui n’écoutes pas. Je veux tout savoir, tout ce que tu caches. Quelle est la vérité ?
Il a commencé à gigoter sur sa chaise.
— Vous voulez la vérité, madame ?
Il a pris une inspiration, intérieurement j’étais en train d’exulter, je voulais qu’il ose.
— Vous êtes une putain de salope sadique, ça c’est vrai, alors allez-vous faire foutre.
Le dualisme peur et envie, faire des bêtises est aussi excitant que terrifiant. Comment vous décrire la lueur malicieuse dans ses yeux au début de sa phrase puis rapidement la prise de conscience qu’il causait son propre tourment et qu’il était trop tard pour l’arrêter. C’était tout simplement une fraction de seconde incomparable.
Si vous croyez que sa phrase m’a déplue vous n’avez rien compris à mon fantasme, c’était la permission implicite pour me lâcher. J’allais pouvoir tout justifier après ça.
J’ai fait voler la table qui nous séparait, elle est retombée lourdement sur le sol détourant son attention de la gifle qui venait de partir. Il s’est figé sous la poussée d’adrénaline et n’a même pas cherché à esquiver ma main. Toujours tétanisé à cause de la surprise il n’a pas eu le temps de dire qu’il s’excusait avant que la deuxième parte.
Il commençait déjà à gémir, parfait.
Il s’était mis dans la situation paradoxale d’avoir provoqué ce qu’il redoutait. J’ai fait quelques pas pour lui laisser le temps de reprendre ses esprits puis je suis revenue vers lui d’un pas assuré, joignant mes doigts et armant ma main pour lui coller une nouvelle série de baffes. Quand il a vu que j’allais lui en décocher une autre il a tourné la tête pour tenter d’esquiver. De mon autre main je lui ai fait remettre la tête en place.
— Montres bien tes joues, ça sera pire sinon.
— Je ne veux pas madame.
— Au cas où tu ne l’aurais pas compris ce que tu veux j’en ai rien à foutre. Je ne suis “qu’une salope sadique”.
Les gifles suivantes sont parties, venant rougir davantage les marques précédentes. À ce stade il devait sentir la chaleur et les picotements caractéristiques de ce genre de pratique.
— Tant que tu n’en auras rien à faire de ce que moi je veux tes désirs tu peux te les foutre là où je pense. Tu sais, là où tes codétenus vont passer plusieurs fois par jour pendant les semaines qui viennent.
— Pitié.
J’ai rigolé avant de lui coller quatre autres gifles graduelles, toutes plus fortes que la précédente.
— Tu n’es qu’un minable, un petit arrogant. Tu vas craquer fais-moi confiance.
La voix frémissante il a répondu.
— Je ne comprends rien à ce qui se passe ici
— Ah ouais ? Si tu veux je peux utiliser un langage que même un abruti comme toi peut comprendre.
Je me suis approchée de lui.
— Alors comment ça se dit déjà ? Ah oui.
J’ai claqué ses joues sur un rythme irrégulier dans une sorte de code Morse, une vraie avalanche de gifles. Pour faire mal il n’est pas nécessaire de taper comme une brute, parfois il suffit d’enchainer à un rythme soutenu les tapes pour que le soumis s’en souvienne.
— Voilà je crois que c’est ça. Qu’est-ce que je viens de te dire ? Essayes de deviner.
Il a pris une inspiration, retenant une larme.
— Que je devais vous répondre, madame.
— Tu vois c’est efficace comme méthode de communication. Tu veux continuer sur cette voie ?
Il reniflait presque, même chez les grands costauds il faut très peu de temps pour arriver à ce stade après un choc émotionnel pareil.
— Non madame.
Comme il était menotté dans le dos il ne pouvait pas se masser les joues, il n’en aurait pas eu la permission de toute façon. Il faisait des mouvements de la mâchoire par dépit. J’ai gloussé en le voyant faire, je me suis approché pour lui toucher les joues et les lui pincer. Un mélange de gestes doux et de douleur, j’étais en train de brouiller les limites.
— Tu commences à comprendre à quel point je suis sérieuse ?
— Oui madame.
— Je ne vais pas m’arrêter avant d’avoir une confession complète. Si tu es là c’est que nous avons des preuves.
— Lesquelles ? Je comprends rien, bordel.
Une nouvelle baffe bien plus forte que les précédentes est partie. S’il se montrait agressif c’est qu’il n’avait pas eu sa dose.
— N’inverse pas les rôles confesses-toi.
— Je n’ai rien à confesser.
Je l’ai giflé machinalement.
— On en a déjà discuté, ne repars pas en arrière. Tu as forcément des choses à confesser. Continue comme ça et j’en fais une affaire personnelle.
Il a soufflé.
— Je pense que vous vous trompez de personne madame.
— Ah ouais, tu es encore en état de penser ? Je ne dois pas taper assez fort alors.
J’ai fait prendre de l’élan à ma main, comme si j’allais servir au tennis. J’ai marqué une pause.
— Remets ta tête droite. Souviens-toi, la coopération à l’interrogatoire est obligatoire. Tu ne voudrais pas aggraver les choses n’est-ce pas ?
Il fermait les yeux et contractait le visage. Comme il avait pu s’y attendre le coup était parti, aussi fort que possible. Sa tête a valsé quand mes doigts l’ont percuté. Sa joue était déjà bien sensibilisée par les claques précédentes la douleur n’a dû en être que plus brulante. En tout cas celle dans mes doigts l’était. Le bruit de l’impact avait été sec, il a résonné dans la pièce et probablement encore plus dans sa tête.
J’ai soupiré en me massant les doigts, il gémissait de plus belle me confortant dans l’idée qu’il l’avait sentie passer. J’aime la sensation de savoir que ma victime a mal et que j’en suis responsable.
Je me suis positionnée de l’autre côté.
— Montre ton autre joue.
Il a grimacé en exposant son autre face.
Une deuxième fois je l’ai giflé en prenant de l’élan. C’est une sensation exquise d’entendre claquer ma main sur le visage de l’autre, c’est tellement personnel et humiliant comme châtiment. Je ne m’en lasse jamais. Autant je déteste me prendre des gifles autant j’adore les donner, il doit y avoir un lien de cause à conséquence.
— Tu ne te sens pas mieux maintenant ? Je pense que j’ai dû te remettre les idées en place. C’est comme une télé, faut taper dessus quand elle ne marche plus.
Il n’a pas répondu. Je crois qu’il voyait des étoiles. J’aurai bien continué sur ma lancée mais il n’était visiblement plus en état.
Une dominatrice doit réussir à concilier ses envies avec des contraintes. J’ai toujours envie de faire mal à mon soumis mais pour autant je ne dois pas l’épuiser au risque de devoir m’arrêter.
J’allais devoir le laisser reprendre ses esprits avec une nouvelle phase plus calme, de toute façon sa colère était passée il allait logiquement passer à l’étape du marchandage.

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