Voilà, nous sommes le 11 février et mes bonnes résolutions partent en fumée. J’avais dit que j’arrêterais de courir 36 lièvres à la fois et je recommence. Bon, j’arrête de m’apitoyer sur mon sort et j’assume mes responsabilités, les textes doivent être relus à la date donnée. Pour l’instant je n’ai repris que ça, je vais essayer de retomber sur mes pieds d’ici jeudi et vous donner la suite (peut-être même avant dans une publication 32,5).

(Sommaire de l’histoire en cours).

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Au départ Simplet était très excité de se retrouver couché sous la table près des chaussures de plusieurs femmes, c’est le fantasme de beaucoup de soumis. Il avait l’interdiction formelle d’y toucher mais je ne suis pas assez sotte pour croire posséder l’autorité suffisante pour empêcher l’esprit d’un homme de divaguer. Si j’avais voulu contrôler ce genre de pulsion j’aurai dû recourir à une cage de chasteté avec des pointes, ce dont je ne voulais pas si tôt dans la soirée. Pour l’instant il pouvait fantasmer sur ce qu’il voulait, je lui laissais entrevoir une récompense pour m’en servir comme source de motivation, lorsqu’un homme convoite quelque chose il se donne les moyens de l’obtenir.

Je discutais avec des amies depuis plusieurs minutes et Simplet commençait à faire la tête passivement, un peu comme un chiot qui se couche à côté de sa balle pour nous faire comprendre qu’il veut jouer. Ce n’est pourtant pas à lui de décider du tempo, il faut savoir leur imposer notre propre rythme, les soumis voient les soirées comme des grands défouloirs mais nous ne pourrions pas tenir une telle cadence. Il faut des moments plus calmes.

Je crois que le fait qu’il ne soit pas seul sous la table y était pour beaucoup. Se retrouver à terre en face à face avec un autre soumis, un autre homme subissant le même traitement, devait le mettre mal à l’aise surtout que cet homme avait la permission de lustrer les bottes de sa maitresse avec sa langue.

L’injustice est un thème important dans les jeux BDSM, à force d’infantiliser nos soumis ils se mettent à avoir des traits enfantins qui ressortent, « c’est pas juste il a eu une part de gâteau un peu plus grosse que la mienne ». Je ne m’en plains pas cela me donne des occasions de punir les râleurs. Il faut cependant qu’ils comprennent que la seule qui a le droit de faire des caprices ici c’est moi. Il ne faudrait pas inverser les rôles.

Avec son air de chiot battu il essayait d’attirer mon attention, je n’étais pas trop fâchée, s’il la voulait il allait l’avoir pour son plus grand regret. J’ai posé mon verre et j’ai attrapé Simplet par les cheveux, il avait désormais la tête au niveau de la banquette.

— Alors mon petit, prêt à nous divertir un peu.

Son coeur devait battre très fort dans son torse.

— Ouaf.

Bon point pour lui il se souvenait de mon ordre précédent, ne parler que par aboiement. Une de mes amies a commenté.

— Il n’a pas la parole ?

— Non. Ce n’est qu’un homme, avant il utilisait des mots mais pour dire des âneries. En réduisant son vocabulaire à un seul mot, je le place à un niveau compatible avec ses facultés mentales.

Je lui ai attrapé les joues.

— Pas vrai que tu es un parfait abruti. Mais oui, mais oui.

Il ne pouvait répondre que d’une seule façon. Il savait déjà que me chercher en me contredisant n’aurait pas arrangé les choses.

— Ouaf, ouaf.

Il est toujours difficile de se lancer dans des jeux de dépersonnalisation mais c’est le prix à payer pour s’amuser de manière intense. Sans efforts pas de récompense qui vaille la peine. J’ai sorti une balle en mousse de mon sac, la lui mettant sous le nez.

— C’est encore un jeune chiot il a besoin de se dégourdir les papattes.

J’ai lancé la balle dans l’allée centrale, il a très bien compris qu’il devait courir après mais hésitant à le faire jusqu’à ce que je lui mette une claque sur les fesses. C’est idiot mais parfois certains soumis oublient la raison principale qui les incite à jouer le jeu. Il a marché pour aller la chercher, évitant de percuter quelques personnes au passage. Il a essayé de la prendre en main avant de réaliser qu’à cause de ses gants de contrainte il ne pouvait plus. Je ne me souviens plus si je vous avais donné ce détail mais les gants qu’il portait étaient destinées à protéger ses mains mais également à le perturber. Pour faire simple il s’agissait de moufles matelassés lui faisant perdre la capacité à effectuer des mouvements précis, même le pouce était lié aux autres doigts gênant la préhension. La balle étant en mousse il a pu l’écraser pour la tenir. Il est revenu sans enthousiasme, toujours à quatre pattes, tenant la balle dans une main. Plus il approchait plus il avait tendance à ralentir ayant remarqué que je m’étais levé et que je croisais les bras, l’air résolu pendant que mes amies rigolaient.

Il gardait la tête la plus basse possible, évitant de regarder jusqu’à mes pieds. Il ne semblait pas savoir pourquoi il devait se sentir coupable mais il avait compris qu’il devait l’être.

J’adore ces moments avant que la punition tombe, quand le soumis angoisse, qu’il aimerait remonter dans le temps pour changer son comportement. L’autre soumis sous la table avec presque arrêté de lécher les pieds de sa maitresse pour regarder ce qui allait arriver à son confrère.

Simplet a posé la balle sur le sol telle une offrande pour apaiser ma colère, j’ai soupiré avant de me baisser et de lui enfoncer la balle dans la bouche. Comme il avait un masque lui bouchant le nez il a eu le réflexe de cracher la balle quand elle lui a obstrué la bouche. Je lui ai collé une paire de gifles avant de la lui remettre. La balle était en mousse il pouvait très bien respirer au travers, j’avais déjà essayé. C’était certes inconfortable mais c’était possible. Il a des choses qui deviennent des évidences après coup, des détails qui deviennent tout d’un coup lumineux, un soumis qui doit jouer un chien doit rapporter la balle dans la bouche. Je me suis retournée vers mes amies.

— Ça ne vous dérange pas de prendre vos verres j’ai besoin de la table.

— Ne t’inquiètes pas le spectacle vaudra bien l’effort.

J’ai fait signe à Simplet de monter sur la table basse qu’il y avait entre les canapés.

— Je ne vais pas m’énerver. Avec les chiots il faut être patiente pour leur apprendre des tours. Patiente mais ferme.

En finissant ma phrase j’ai fait claqué ma cravache sur la table.

Mes amies se sont mises en face de lui, le prenant par le menton pour le forcer à les affronter du regard pendant qu’il allait se faire punir.

La plupart du temps je commence à frapper sans m’être emportée verbalement, je laisse le soumis avoir mal pour le mettre dans de bonnes conditions pour le sermon. J’ai posé ma cravache pour prendre un petit paddle en cuir ovale, le genre d’instrument pas très douloureux au premier coup même s’il laisse son empreinte sur la quasi-totalité de la fesse. La douleur ne vient qu’après, lorsque le dominant superpose les coups les uns après les autres, jusqu’à ce que cela devienne insupportable. Au départ le soumis pense que je vais être rapide, que je suis calme et qu’il ne risque rien. J’attends qu’il commence à ressentir la chaleur lancinante lui traversant ses fesses pour extérioriser ma contrariété. Le plus doux dans ce tourment, j’entends par là du côté de mon plaisir, était de savoir qu’il ne pouvait rien dire à part un « ouaf » étouffé par sa balle-baillon. Un soumis peut normalement adoucir son supplice en demandant pardon, en s’excusant, il ressent du soulagement en cherchant à expier sa faute. En lui refusant ce droit je le condamnais à souffrir en silence, sans aucune prise sur son supplice. J’ai attendu qu’il soit à point pour l’admonester.

— Alors comme ça tu préfères ne pas coopérer ? Tu sais pourtant que celle qui tient la cravache a toujours raison. Il aurait été tellement simple que tu cours chercher ta baballe et que tu la ramènes en remuant la queue. Ça aurait été si difficile ?

Je lui ai mis une nouvelle série au paddle. Je n’aime pas trop cet instrument, je préfère voir des lignes sur les corps des soumis, lorsque je peux nettement discerner chacune de mes marques. Je trouve qu’il est plus difficile de doser avec les instruments qui tapent sur toute la fesse en même temps. Je parle en tant que domina mais aussi en tant que soumise, il est difficile de supporter un instrument de ce type. Avec des lanières nous avons une partie du corps qui se repose pendant qu’une autre subit une douleur vive. En quelque sorte c’est un soulagement de savoir que cette zone va être épargnée pendant les prochaines minutes. Le paddle est trop implacable. Après cela doit dépendre des goûts des personnes. Je continuais à me moquer de ses “choix”.

— Mais non tu as préféré la voie difficile. C’était un choix stupide. Je comprends ta réaction, ta fierté t’a empêché de m’obéir. Tu pensais faire ce qu’il fallait. Que c’était un bon compromis.

J’ai marqué un temps de pause avant de monter le ton et d’enchainer les coups de plus belle.

— Mais tu pensais à quoi ? Montrer de l’égo devant moi ? Crois-moi ce n’est pas la peine j’en assez pour deux.

J’ai profité qu’il soit amusé par ma blague pour lui mettre une série de coups plus sévères. Toujours profiter d’un soumis qui baisse sa garde.

Mes amies passaient un bien meilleur moment que lui. Pleurer en silence c’est une chose, pleurer en devant regarder dans les yeux plusieurs femmes c’est délicieux. Les soumis tentent de résister mais ils ne font qu’aggraver les choses. Au final ils craquent tous et cette décharge émotionnelle, ce virage avec un soumis qui se laisse aller et vraiment très agréable. Mes amies s’amusaient à le provoquer.

— Tu es un vilain vilain chiot.

Lui mettant tour à tour leur décolleté sous le nez pour le perturber. Le forçant même à les embrasser. Je crois qu’après ça il n’allait plus se plaindre des moments de calme.