Discipline domestique 030 – Halloween 2014 – Partie 23 : retour à la maison

Amis pratiquants le BDSM et autres curieux bonjour !

Avant de reprendre le cours normal du « journal de discipline domestique » j’aimerais aborder 2 points.
Déjà, je viens de m’en rendre compte que je n’ai plus de notification lorsque je reçois un message sur Tumblr, donc si vous n’avez pas eu de réponse à vos questions elles vont arriver. Soyez patients.
Ensuite j’aimerai revenir sur la partie de la dernière fois, au vu des réactions que j’ai reçues il apparait que mon point n’a pas été compris par tout le monde (mais après tout certains de mes lecteurs sont des mâles donc il faut leur expliquer plusieurs fois avant qu’ils ne comprennent ^_^’).
Plus sérieusement lorsque mon homme m’a fait part de sa volonté de rallonger ses périodes de chasteté il parait que j’aurais dû sauter sur l’occasion pour le lui faire regretter. C’est le classique « si un mec est assez stupide pour se laisser poser une cage de chasteté il mérite d’y rester prisonnier ». Il est vrai que généralement je défends ce genre d’approche, on appelle ça la théorie du consensualisme initial, une fois qu’un soumis a accepté un projet il perd tout droit à contester et doit le mener à son terme. Certes il existe un safeword, par sécurité, mais il n’est pas destiné à être réellement utilisé.
Pourtant cette fois là je n’ai pas profité de l’occasion et certains n’ont pas voulu comprendre pourquoi. Il faut dire que je n’ai peut-être pas été assez claire sur la dissociation entre mon discours, la sorte de caprice puéril que je faisais en refusant, et la réalité, que je n’en avais tout simplement pas envie. Parce que cela va vous étonner mais j’ai des désirs différents de mes soumis !
Cela me semble une évidence mais je vais quand même le rappeler vu que certains semblent l’oublier, le BDSM n’est pas focalisé sur la réalisation des fantasmes des soumis, il y a aussi des dominatrices avec leurs propres intérêts. Et même dans le meilleur des cas, vous n’avez pas une identité exacte des fantasmes. Vous aurez toujours des situations où l’autre ne suivra pas.
Je ne suis pas en train de dire que je suis hostile à la chasteté, si vous lisez mon blog depuis longtemps vous savez que j’y trouve mon compte, néanmoins je dois reconnaitre que l’intérêt est plutôt limité de mon côté. Tout au plus je la trouve marrante, utile parfois, mais sans plus. Si je devais établir un tableau des scores entre moi et mes soumis la chasteté serait sans aucun doute dans la case de leurs bénéfices. Je m’en accommode mais elle pourrait être supprimée je n’en serais pas malade. D’ailleurs la chasteté est davantage un fantasme masculin même si on ne le présente jamais de la sorte.
Certains de mes soumis pensent parfois que lorsque je les force à reconnaitre ma générosité lorsque je verrouille leur cage de chasteté je le fais pour les humilier, certes il y a de ça, mais le fond est vrai, je les mets en cage parce qu’ils en ont envie et parce que j’aime qu’ils me soient redevables.
Pour en revenir à mon homme j’aime avoir sur lui cet effet castrateur mais c’est l’acte en lui-même qui m’amuse pas sa prolongation sur la durée. Et en disant cela je ne critique pas ses fantasmes, je comprends très bien qu’il souhaite se donner ce défi et je respecte cette attitude. D’ailleurs il y a t’il plus grand défi que de se battre contre ses propres instincts ? Je ne peux qu’être fière de lui.
Cependant mon envie de lui faire plaisir ne doit pas me faire négliger mon propre intérêt. Parce que j’ai envie que mon partenaire et moi ayons une vie sexuelle régulière. Il ne faudrait pas prendre ma pudeur à décrire les scènes de sexe vanille comme le signe que je n’aime pas ça. Un sextoy ne remplacera jamais la pénétration par un partenaire attentionné. Et ne venez pas me dire que je n’ai qu’à prendre un amant pour compenser, je n’en veux pas.
À vrai dire la chasteté actuelle, celle des périodes de 3 semaines, est déjà un compromis généreux à mon sens, et j’apprécie la symbolique de la décimation de son plaisir au sens premier. Nous avons une règle selon laquelle j’atteins l’extase 10 fois plus souvent qu’il n’a le droit de jouir de manière active, je ne me vois pas réduire le ratio davantage.
Donc ce n’était pas la peine de venir argumenter sur les bienfaits hypothétiques ou réels de la chasteté de longue durée cela n’avait rien à voir avec le problème. D’ailleurs je hais lorsqu’on essaye de me convaincre que mon intérêt est de faire telle ou telle chose. J’ai déjà eu des messages me disant que « j’avais tort de ne pas aimer » telle ou telle pratique. Comme s’ils savaient mieux que moi ce dont j’ai envie ! Il faut que certains soumis arrêtent de projeter leurs fantasmes sur moi.
Vous n’avez pas idées des soupirs que j’ai pu pousser en lisant des choses comme « vous devriez le laisser chaste plus longtemps cela deviendrait plus facile pour lui. C’est le début le plus dur ». J’avais envie de hurler : justement ! Le début est la seule partie qui m’amuse vous n’allez pas me la supprimer ! Parce que je veux que mon homme en bave. Que la sensation de manque l’accable au point qu’il soit obligé de ramper par terre sous la pression.
En le forçant à mettre son sexe dans une cage de chasteté je ne veux pas annihiler sa sexualité, au contraire je veux l’exacerber pour qu’à chaque fois qu’il me voit, ou qu’il croise une femme dans la rue, ou qu’il voit une publicité, cela lui rappelle la tension dans son pantalon. J’aime imaginer que ses bourses sont comme des charbons ardents entre ses jambes. Désolé pour les adeptes de l’image des « blueballs » mais je n’aime pas cette expression, pour moi le bleu est associé à la mauvaise santé, je préfère imaginer quelque chose d’enflammé. Et la seule façon d’obtenir cet effet est d’enchainer les périodes d’activité sexuelle intense et les privations.
Si j’ai accepté de mettre le sexe de mon homme en cage c’est pour cette raison, c’est pour l’humilier, me moquer de son impuissance. J’apprécie plus que tout taper sur les barreaux de sa cage pour le faire grogner et agiter la clé sous son nez pour le narguer. Je ne voudrais surtout pas annihiler sa libido. Si mon homme venait me dire après quelques semaines que tout va bien et que je peux le laisser encore longtemps dans sa prison je l’attraperai par le bras pour aller faire l’amour avec lui. Parce qu’entre nous je le prendrais super mal que la privation de me pénétrer soit supportable !
Il y a quelques textes je vous avais fait part de notre petit rituel matinal, je fais référence au moment où j’avais brièvement masturbé mon homme avec ma main sans aller jusqu’à la jouissance, dans ma conception il n’y a pas de chasteté sans tentation quotidienne pour entretenir la frustration. Cela a fait réagir et j’ai reçu pas mal de critiques. Certains conçoivent la chasteté au sens premier du terme, une négation de la sexualité du soumis, autrement dit ils cherchent une véritable castration souvent dans un scénario gynarchique. Que ce soit d’ailleurs une requête venant de la dominatrice (je peux le confirmer j’ai une amie qui pratique ce genre de jeu) ou un abandon volontaire, un sacrifice, du soumis pour honorer la supériorité de sa dominante en lui laissant l’exclusivité du plaisir sexuel. Parfois vous avez des soumis refusant de faire l’amour avec des femmes parce qu’ils ne veulent pas nous « souiller ». Je trouve çà mignon, certes un peu excessif mais j’aime les soumis faisant des sacrifices pour moi. Et s’ils veulent passer un an en cage cela ne me coute rien.
Sauf que là nous ne parlons pas d’un soumis lambda mais de mon partenaire au quotidien, il a des responsabilités supplémentaires envers moi. Et il n’est pas question que je me prive de sexe pour lui faire plaisir !
Il faudra que je réfléchisse à la façon de faire une distinction linguistique entre ces deux types de jeux. À parler de « chasteté » pour 2 situations opposées cela ne fait qu’entretenir une confusion. Parce que je ne nie pas l’existence de l’autre versant, je ne le critique pas non plus, il n’y a pas « la vraie chasteté et l’autre », les gens font bien ce qu’ils veulent de leur corps. Simplement je dis qu’il n’est pas utile de venir argumenter que ça serait mieux pour mon couple parce que ce n’est pas le cas.
Tout ça pour dire que ce n’était pas mon intérêt de rallonger la chasteté de mon homme et que j’ai un vrai problème de fond avec celle de longue durée, en tout cas lorsqu’il s’agit de mon partenaire au quotidien, même si j’allais tenir compte de sa demande dans l’élaboration de mes plans futurs. Je suis toujours prête à écouter et à négocier des modifications à l’équilibre, mais toujours avec des contreparties.
Bref, retour au récit.

Mon homme m’avait tapé sur le système en refusant de passer un weekend « normal », comprenez sans trop de BDSM, donc je l’avais amené courir pour l’aider à se calmer. Dans mon couple on joue lorsque je le décide et pas autrement. Vous pouvez me trouver capricieuse mais je vous rappellerai que je ne faisais qu’exiger ce à quoi j’avais légitimement droit. Ab initio nous avions convenu d’une relation FLR-TPE 24/7 (female lead relationship – total power exchange 24 heures par jour 7 jours sur 7). Je ne l’avais pas piégé, il savait à quoi il s’engageait dès le départ, toutes les conditions avaient été claires et à un moment il allait devoir assumer sa part du marché. Je ne suis pas le genre de femme à se laisser avoir par des promesses en l’air, lorsqu’on me promet la totalité du pouvoir décisionnaire du couple je m’attends à l’avoir. Vous ne pouvez pas venir me le reprendre sans qu’il y ait des conséquences. Je ne dis pas que c’était facile pour lui mais il devait respecter la parole qu’il m’avait donnée.
Pour tout vous dire au départ j’étais même prête à lui laisser une inversion des rôles pendant une journée toutes les deux semaines ou une journée de pause toutes les semaines mais il a refusé.
Surtout qu’au quotidien j’estime que je suis particulièrement souple sur de nombreux points. La seule chose avec la quelle je ne transige pas c’est le décorum, il y a une façon de s’adresser à moi. J’en avais déjà parlé mais notre couple fonctionne sur un principe de demande de permissions. Par exemple j’ai le contrôle des finances du couple, cela ne signifie pas que mon homme n’a droit à rien mais avant de faire un achat il doit me demander la permission. Ce n’est pas excessif. De même s’il veut aller aux toilettes, il doit me demander la permission comme un enfant. Ce n’est pas si dur parce que je suis bonne joueuse et la réponse est souvent positive quelle que soit la question, mais je veux qu’il vienne demander d’abord. Et les rares fois où je refuse il s’agit souvent d’une permission différée, juste pour m’assurer qu’il ne me conteste pas.
Tout ça pour dire qu’en voulant me pousser à jouer ce weekend il m’avait passablement énervée et qu’à la sortie de l’appartement j’aurais pu le laisser suspendu au plafond par les couilles toute la journée. Parce que ne pensez pas que les pulsions extrêmes et soudaines sont l’apanage des soumis, comme tout le monde moi aussi j’ai des fantasmes déraisonnables.
Heureusement pour lui en courant je m’étais calmée et, même s’il avait pris des risques en remettant une couche d’insolence sur le chemin du retour, le gros de la tempête était passé. Il faut dire que j’avais eu le temps de fomenter ma vengeance et que j’avais eu quelques idées intéressantes quoi qu’excessives. Mon esprit fonctionne toujours de la sorte, mon côté sadique me donne une envie irréaliste et je laisse cette idée fermenter dans mon esprit le temps d’obtenir un résultat satisfaisant. Je simule la scène en boucle dans ma tête jusqu’à en déterminer les caractères essentiels sur lesquels je ne transigerai pas, le reste passant à la trappe. Sans se filtre je n’aurais pas de contrôle de mes actions et j’agirais impulsivement pour le plus grand malheur de mes soumis.
Qu’il est simple d’être à leur place, il suffit de suivre les ordres et d’apprécier l’instant présent ! Moi je dois toujours avoir en tête de nombreux paramètres (ceci est une pitoyable tentative pour me faire plaindre, je sais très bien la chance que j’ai ne vous en faites pas).
Pour tout vous dire désormais la contrariété initiale s’était transformée en envie de sadisme. Ne le dite pas à mon homme mais quelque part il avait bien joué. Bien entendu cela ne pouvait pas bien se terminer, sinon je l’aurais encouragé à recommencer et cela aurait été néfaste pour notre couple sur le long terme, mais j’allais surement passer une partie de la journée à préparer des scénarios. Peut-être qu’il y aurait quelques débordements dont il bénéficierait.
Une fois de retour à l’appartement je me suis laissée tomber dans le canapé dans un râle d’agonie. C’est fou comme vous appréciez davantage le confort après l’effort. Je me suis allongée de tout mon long, les pieds dépassant sur le côté. J’ai fait signe à mon homme de venir me déchausser. Souvent il vient le faire spontanément mais cette fois il n’avait pas osé prendre l’initiative.
Il m’a demandé :
— Les chaussettes aussi ?
— Oui.
Il a mis un soin particulier pour les enlever sans toucher ni même effleurer ma peau. J’ai fait tourner mes chevilles sous son nez. Il a hésité avant de demander :
— Tu veux que j’aille chercher une bassine et les outils de massage ?
J’ai ramené mes pieds vers moi et j’ai dit :
— Mes pauvres petits pieds… C’est vrai qu’ils ont souffert.
J’ai commencé à les masser. Voyant là une occasion de se racheter — je suis trop poétique — voyant là une occasion de satisfaite son fantasme il a demandé :
— Donc je vais chercher le matériel ?
Je n’ai pas répondu de suite, je faisais semblant de réfléchir. En réalité ma décision était prise, c’était non, mais il était marrant de lui laisser un espoir.
— Ça leur ferait du bien mais j’ai la flemme de le faire moi-même.
Voyant le piège mais incapable d’y résister il a répondu :
— Je pourrais me dévouer si tu veux…
Je me suis figée et je l’ai regardé froidement.
— Tu plaisantes j’espère ? Après ce que tu leurs as infligé ce matin tu n’es pas près de les toucher à nouveau. Tu n’es pas possible. Oser demander ça. Je rêve.
Il a semblé être surpris par ma remarque, certes il avait anticipé l’interdiction mais ne voyait pas à quoi je faisais référence. Il a dit :
— Qu’est-ce que je leur ai fait ce matin ?
Une bonne gifle est partie. Sous la surprise il s’est figé, son coeur devait battre fort. J’imaginais sans peine le vide qui venait de se créer dans sa tête, les gifles ont tendance à rendre les soumis attentifs, elles sont de bons préambules à toute leçon.
Comme je n’avais frappé qu’une joue la brulure était asymétrique donc la tentation de frotter devait être forte. Il devait réprimer son envie immédiate s’il voulait s’éviter des peines inutiles.
— Pardon ? Que tu fasses des bêtises est une chose, mais que tu ne les assumes pas en est une autre !
Il a semblé embarrassé.
— Je me souviens plus.
— Va-t-il falloir que je te réchauffe les joues pour faire redémarrer ton cerveau ?
Il a dit avec un sourire :
— J’ai peur de répondre à cette question comme je le voudrais.
— Tu fais bien. Ce matin j’étais toute seule au moment de me lever donc j’ai été obligée de mettre mes pantoufles toute seule. Tu n’imagines pas le traumatisme.
En finissant ma phrase j’avais pris la pose façon diva, le dos de la main sur le front et m’effondrant en arrière.
Il a dû se retenir de partir en fou-rire, ce qui est surement plus difficile que de rester stoïque face à la douleur si vous voulez mon avis.
Je m’excuse. C’est entièrement ma faute cela ne se reproduira plus.
— Bien entendu que c’est ta faute. Mais le mal est déjà fait. Mes pauvres petits pieds vont t’en vouloir longtemps. Mais c’est toi le masochiste, je suppose que cela te plait de te faire priver des choses les plus intéressantes…
— Pas vraiment…
— Ce n’est pas ce que ton comportement dit.
— Je préfèrerai encore une fessée.
— Moi aussi je pensais comme ça, mais depuis que j’ai vu l’effet des privations sur toi je commence à changer d’avis.
— Je vais chercher tes pantoufles ? A-t-il demandé en essayant de détourner mon attention.
— Oui.
— Elles sont dans la chambre ?
J’ai grogné.
— Ne m’embête pas avec les détails techniques. Tu ne veux pas que je les cherche à ta place non plus ?
Il s’est éloigné à 4 pattes en direction de la chambre, je l’ai hélé :
— Tu n’oublies pas quelque chose ?
Il s’est retourné.
— Merci de me laisser te servir.
J’ai tapoté nerveusement des doigts sur l’accoudoir du canapé.
— Je ne parlais pas de ça. Viens « ici ».
J’ai pointé le sol de l’index. Il est revenu vers moi l’air pataud. Il savait exactement de quoi je voulais parler, depuis le temps il sait que je suis un peu maniaque sur les bords, pour ne pas dire obsessionnelle, et que je me sens mal si je ne distribue pas des gifles par nombre pair… C’est débile mais je ne peux pas m’en empêcher.
Sans que j’ai besoin de lui demander il a tendu son autre joue, je lui ai mis 3 nouvelles gifles.
Un peu hagard il m’a remercié et est reparti en direction de la chambre. Je lui ai dit :
— Si tu avais joué le jeu dès le départ tu ne t’en serais pris qu’une. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.
Quoi que je puisse dire sur ma volonté de passer un weekend tranquille faire du mal me faisait du bien. Rien de mieux qu’administrer une bonne gifle pour réveiller en vous les pires envies sadiques.
Il est revenu à 4 pattes en tenant mes pantoufles dans la bouche. Il les a déposées à mes pieds puis est resté le front par terre.
Toujours assise sur le canapé j’ai mis mes pieds sur son dos le temps de me chausser.
— On n’est pas bien comme ça ? Je devrais t’utiliser plus souvent en repose-pieds, c’est un job que par miracle tu n’arrives pas à foirer.
— Ce qui est vraiment miraculeux c’est la chance que j’ai de pouvoir te servir de repose-pieds.
— Je n’en doute pas une seconde.
Malheureusement pour lui le « plaisir » n’a pas duré et je me suis levée.
— Je vais prendre ma douche. Tu te tiens tranquille en attenant ? Je n’ai pas besoin de t’attacher je peux te faire confiance ?
— Oui bien sûr.
Je l’ai regardé fixement sans rien dire, il était à genoux sur le sol, docile, j’étais debout, autoritaire. Il a répondu :
— Sauf si tu penses que c’est mieux de m’attacher.
— La confiance doit se gagner. Est-ce que tu as mérité ma confiance ?
Il a fait une grimace.
— Non.
— Donc ? Si je te demande si je peux te faire confiance tu réponds ?
— Non. Je ne suis pas digne de confiance il est plus sûr que tu m’attaches.
J’ai eu un rictus satisfait.
— Je préfère ça.
Puis j’ai tapé des mains.
— Eh ! J’ai dit que j’allais prendre ma douche maintenant, pas demain, les barres d’écartement et les liens ne vont pas apparaitre par magie tu sais.
— Évidemment ! Lesquelles tu veux ?
— Les grosses sangles en cuir et les barres métalliques carrées.
Il a détalé à 4 pattes et après quelques minutes il est revenu, debout cette fois, les bras chargés. Sans que je le lui demande il s’est mis nu et s’est allongé dos sur le sol en faisant un joli « X ». Avoir un homme bien dressé vous facilite la vie vous n’avez pas idée.
Je lui ai mis les sangles en cuir aux poignets et chevilles, de grosses sangles rembourrées comme la psychiatrie peut en utiliser. J’ai ensuite utilisé des barres métalliques télescopiques verrouillables pour les maintenir écartés autant que possible. J’ai terminé en liant une cheville et un poignet à un meuble différent pour éviter qu’il ne puisse se relever.
Il m’a regardé faire avec attention, je crois qu’il me trouvait belle à le prendre au piège de la sorte. Lorsque je l’immobilise j’ai tous les pouvoirs sur lui et je pourrais en abuser. Il faut un haut niveau de confiance pour se laisser attacher.
— Ne me regarde pas comme ça, ce n’est pas ma faute. Tu aurais été plus sage tu aurais eu des avantages. La liberté est un privilège qui se mérite.
Plutôt philosophe il a souri et a répondu :
— Tant que tu ne m’attaches pas devant de la télé-réalité…
J’ai levé la tête, c’est qu’il avait eu une bonne idée cet idiot-là ! Je n’allais pas le faire puisque cela venait de lui et je ne peux pas donner l’impression de suivre des ordres, mais j’avais en tête quelques émissions débilitantes qui feraient de bons supplices.
— J’ai dit pas de tortures aujourd’hui !
— Pardon.
— Je te laisse là, je vais profiter d’une bonne douche chaude que j’ai bien méritée « moi ».
Je me suis éloignée avec un air satisfait alors qu’il restait seul à regarder le plafond.

La suite par ici…


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Week-end juin 2014 # 53 : la tête de mule

Bonjour !
Je vous ai manqué n’est-ce pas ? 🙂
Cela fait quelques mois que je n’ai plus de temps à moi, ceux qui me connaissent sauront pourquoi. Pour les autres, ne vous inquiétez pas, rien de malheureux.

La partie du jour est assez courte, j’ai dû couper en deux le texte initial qui était bien trop long. J’enverrai l’autre morceau d’ici quelques jours. Ça sera plus confortable de cette façon.

Si vous arrivez ici sans avoir lu les parties précédentes je vous conseille de commencer à partir du chapitre n°48 qui marque le début de l’action en cours.


Précédemment :
Nous avions procédé au tirage au hasard des cartes contenant les supplices que mes soumis auraient à subir le long de la soirée. Il était donc temps d’ouvrir les hostilités.


Mes 3 soumis étaient inquiets, qui ne l’aurait pas été dans leur situation ? À se retrouver nus et à genoux devant une jeune femme aussi sadique d’autoritaire sans savoir ce qu’elle leur réservait il y avait de quoi être tendu. Mes pas résonnaient sur le carrelage alors que je marchais autour d’eux. Ayant opté pour des cuissardes, et non des escarpins, l’effet était moins excitant qu’à l’accoutumé, en tout cas de mon point de vue. Situation étrange puisqu’elles avaient également des talons. Mon côté claustrophobe ne devaient pas aimer avoir les mollets enfermés dans un carcan de cuir.
Quoi qu’il en soit l’effet était suffisant pour que mes soumis fixent mes pieds avec envie. Il en faut tellement peu pour fasciner des hommes, quelques artifices et ils deviennent des marionnettes entre mes mains. Je ne vais pas m’en plaindre, surtout que je ne vaux pas mieux, il faut me voir en train de faire mon shopping, je suis tout aussi extatique qu’eux.
Des 3 soumis le plus anxieux était Chétif, la carte sur le dessus de la pile étant une des siennes il allait donc être le premier à y passer. Je me suis arrêtée devant lui, il a levé les yeux vers moi et s’est ramassé une première gifle. Sous l’effet de la surprise il est resté figé. J’ai imaginé ses pensées voler à travers sa tête et finissant par retomber en fragments, laissant son esprit vide de toute pensée cohérente. Les gifles ne sont pas que de la douleur, elles ont un effet déstabilisant, elles sont une interdiction de penser. Au moindre mot de travers le soumis est conditionné à craindre de s’en prendre une nouvelle ce qui le fait acquiescer à tout ce que je veux sans chercher à discuter. Dans ces conditions rien de mieux, à mon sens, pour démarrer une discussion avec un soumis qu’une bonne tarte en pleine face. Histoire de lui rappeler qu’il n’est pas en position de force face à moi.
Alors que la chaleur montait sur ses joues Chétif a baissé la tête, non sans glisser son regard le long des courbes de mon corps. Pour amplifier l’effet j’utilisais un petit truc classique en BDSM, les matériaux de mes vêtements avaient un potentiel fétichiste croissant alors qu’il baissait les yeux. Du tissu classique en haut en passant par le nylon des collants en finissant par le cuir des pieds. Plus son regard était bas et plus il était récompensé. C’est d’ailleurs pour cette raison que je préfère dominer en jupe et non en sous-vêtement ou en pantalon, sinon les soumis ont le mauvais réflexe de fixer leur regard sur mon bassin, ce qui est encore trop haut pour moi.
En arrivant à mes pieds Chétif a frémi, le contrecoup de la gifle ou une soudaine envie fétichiste. Peut-être les deux. À moins qu’il n’ait imaginé mes pieds envoyant valdinguer ses bourses, ce qui allait probablement arriver ce soir-là. Le conflit attraction/répulsion trouble souvent les soumis.
J’ai croisé les bras en tapant du pied.
— Va-t-il falloir que je répète ?
Il s’est éclairci la voix et a répondu :
— Pardon maitresse, je sais que je dois garder les yeux au sol en votre présence. Excusez-moi.
J’ai soupiré pour manifester mon mécontentement.
— J’ai beau ramener mes exigences plus bas, toujours plus bas, à chaque fois tu arrives à échouer. C’est déprimant. Je ne sais pas comment tu fais pour te supporter.
D’une tape sous le menton, je lui ai fait relever la tête.
— As-tu déjà oublié ?
— Oublié quoi ? Maitresse.
Je me suis esclaffée :
— Pour de vrai ? Tu me diras c’est peut-être la réponse à ma question. C’est en ayant la mémoire d’un poisson rouge, en oubliant toutes tes erreurs dès qu’elles sont commises, que tu supportes ta propre médiocrité.
J’ai eu un sourire en coin.
— À moins qu’en te giflant je t’ai mis les idées de travers. On va réaligner tout cela. Par sécurité. Fais voir l’autre joue.
Ne pouvant rien me refuser il a tourné la tête pour la mettre dans l’alignement de ma main. Sa docilité m’a fait frémir. Avec un élan de motivation je me suis fait un malin plaisir à lui colorer l’autre joue comme elle le méritait.
De mon point de vue cette nouvelle gifle a été décevante. Certes elle avait fait son office mais elle avait été trop rapide, c’est le problème principal des gifles, à peine administrées j’ai envie de recommencer.
Ne pouvant me retenir j’ai sorti ma carte « joker » habituelle, celle dont j’abuse un peu trop souvent.
— Hum, elle était un peu faiblarde celle-là. Mieux vaut la refaire. Ne prenons pas de risques.
Chétif a soufflé en rigolant.
— Je n’ai pas trouvé, maitresse. Votre revers est toujours aussi délicieux.
— Dommage, c’est mon avis qui l’emporte. Mais merci du compliment.
J’ai à nouveau levé ma main, Chétif n’a même pas cherché à l’esquiver. C’était si bon, j’en avais les doigts engourdis et ils en avaient bien besoin. Depuis le début de la soirée ils avaient envie de glisser sous ma jupe pour faire des bêtises mais je le leur avais interdit. Ces picotements, cette chaleur, douleur même, les soulageait. Avoir mal en faisant mal est une expérience intéressante.
Pour justifier cette violence en apparence gratuite je me suis mise à faire la leçon à Chétif.
— En début de soirée tu as spécifiquement demandé. Non ! Exigé ! Parce que monsieur a des exigences…
Il a baissé la tête.
— Que ce soir nous ne communiquions que par gifles interposées.
Il y a eu un déclic dans son regard, un « ah oui ça ! ». Son corps a frémi des orteils à la tête, dans quel pétrin il s’était encore mis. Dans le même temps il était si bien à cette place qu’il n’aurait pas voulu l’échanger avec quelqu’un d’autre. Le regard hautain d’une femme le mettant au défi d’encaisser un jeu impossible le rendait terriblement impuissant et c’était ce qui le faisait vibrer. Les gifles ont quelque chose de castrateur, surtout lorsqu’elles sont administrées par une femme en tenue de soirée à un soumis nu et à genoux. Ce n’est pas qu’un coup, c’est un jugement de valeur, un marqueur de statut, l’humiliation est grande.
De mon côté j’étais également toute émoustillée par la situation. Avez-vous idée de ce que cela fait d’avoir un homme aux joues rouges devant soi ? Un homme ayant baissé les armes pour se plier à vos règles. Ce n’était pas tant la stimulation visuelle que la promesse, tout ce que cela impliquait. Je pouvais faire de lui tout ce que je voulais sans retenue il ne broncherait pas.
Cela me rappelle une soirée récente chez des amis, rien de BDSM ne vous méprenez pas. En arrivant j’avais glissé à mon homme que je lui ferai sa fête en rentrant, que je lui rougirai les fesses jusqu’à l’incandescence avant de les défoncer au strapon… Le genre de chose que vous ne devez pas dire à un homme en cage de chasteté depuis des semaines. Surtout lorsque vous portez une robe de soirée et des escarpins.
Pendant tout le repas il a bavé en me lançant des regards désespérés. Son stock d’hormone était en feu, il ne pouvait plus penser qu’à ça, la soirée a dû sembler si longue. Surtout que je m’amusais à le provoquer du pied sous la table, l’air de rien, tout en lui lançant des regards provocateurs de temps en temps. C’était comme souffler sur des braises, et il ne pouvait rien me reprocher sous peine de se faire priver de ce dont j’avais parlé. J’avais l’impression d’avoir ses bourses en main et de les broyer lentement. J’étais contente de mon effet, du pouvoir que j’avais sur lui.
En rentrant il s’est presque jeté de la voiture en marche pour se précipiter à l’intérieur de la maison. Lorsque j’ai passé la porte je l’ai trouvé dans le couloir de l’entrée, nu, avec son collier, me présentant laisse et cravache. J’adore être accueillie de la sorte, je me sens vraiment chez moi. Cette sensation d’être le centre de l’univers est une vraie drogue.
Entre deux sourires j’ai dit à Chétif :
— Peut-être que tu comprendrais mieux si j’articulais plus distinctement. Si je détachais chaque syllabe.
Une nouvelle série de gifles est partie, bien plus lente et sonore que la précédente.
— Alors ? Toujours pas compris ? Dois-je répéter encore plus fort ? Si tu veux jouer au dur d’oreille ça ne me dérange pas, j’ai toute la soirée.
Il a fait une grimace et un mouvement de la mâchoire, je ne l’avais pas raté. Avec peine il a articulé :
— Voulez-vous que je retourne la première carte ?
Il s’est pris deux nouvelles gifles, notre code pour un « non ». Il a soupiré.
— Voulez-vous que je prenne la carte et que je vous la donne ?
Cette fois il s’est pris trois gifles en réponse, donc un « oui », il a exécuté l’ordre.
Résistant à la tentation de regarder le contenu il m’a tendu la carte que j’ai acceptée avec satisfaction. Mon attitude s’est néanmoins rapidement dégradée.
— Et ?
Il a haussé les épaules. À suivi une rafale de gifles marquées.
— Depuis. Quand. Un. Putain. De. Soumis. A. Le. Droit. D’être. Impoli. Avec. Sa. Maitresse ?
J’en avais mal à la main. Personne n’aurait aimé être à la place de Chétif à ce moment-là. Je ne suis même pas certaine qu’il était encore là, son regard était vide. Mais ce n’était pas ma faute ! Il avait voulu que je sorte le grand jeu côté gifles il n’avait qu’à assumer. On ne va pas me reprocher de suivre les contrats à la lettre tout de même !
— Lorsque l’on a l’immense privilège de me servir la moindre des choses est de me remercier !
Entre deux grimaces il a fini par répondre :
— Pardon et merci maitresse.
J’ai fait quelque pas le temps de me calmer et de le laisser récupérer. J’avais la carte face cachée contre mon ventre.
Après lui avoir laissé quelques instants de répit j’ai dit :
— Nous allons donc commencer par celui qui le mérite le moins.
J’ai tourné la tête vers Chouchou.
— Quoi que, côté médiocrité que vous êtes tous tellement bas qu’il est difficile de faire un classement. Peu importe. Pour « ça » je ne pouvais pas me retenir.
Tous mes soumis m’ont regardé avec l’air de dire « mais qu’est-ce que cette petite sadique va encore nous sortir… ».
— C’est quelque chose que nous n’avons jamais pratiqué. Et qui va te surprendre au début. Mais c’est normal, ton esprit est trop limité pour voir au-delà des évidences et essayer de nouvelles choses. Moi je n’ai pas ces tares. C’est pour ça que je suis digne d’avoir la direction des affaires.
Le principal intéressé a acquiescé.
— Tout à fait, maitresse, chacun son rôle. Et vous jouez le vôtre à la perfection. J’en sais quelque chose, j’en porte la marque au visage.
J’ai soufflé avec arrogance.
— Exact. J’ai non seulement le rôle le plus difficile mais en plus je le fais bien. L’exact opposé de ton attitude…
Je l’ai provoqué du regard, il a détourné les yeux, ce n’était pas le moment de se ramasser une paire de claques pour une phrase un peu trop ironique. Pourtant plusieurs devaient se bousculer dans sa tête.
J’ai repris.
— La vraie question étant : est-ce que ton petit cerveau étriqué de mâle va être capable de me faire confiance et d’accepter que je sais mieux que lui ce dont il a besoin ? Va-t-il jouer le jeu ou au contraire va-t-il tout faire pour détester ce que je vais lui proposer ? Rien que pour la satisfaction de me contrarier.
Je me suis penchée vers lui.
— Et en payer les conséquences le cas échéant.
Chétif a répondu :
— Tout ce que je sais, maitresse, c’est qu’un esclave a tout intérêt à ce que sa maitresse soit heureuse. Sinon il recevra le fouet.
Je me suis esclaffée :
— Comme si sentir le fouet claquer sur ta peau était ton pire cauchemar ! Tu crois me rassurer en disant ça ?
Il a haussé les épaules en baissant la tête pour cacher un sourire. Même après une sévère série de gifles son côté mauvais garçon était encore d’aplomb. La capacité des soumis à encaisser et à se remettre en selle m’étonnera toujours.
Pour mettre fin au suspens j’ai retourné la première carte, un cheval y était dessiné ce qui les a laissé perplexes. Il faut savoir que la plupart des cartes n’ont pas de texte mais un dessin, pour me laisser une marge d’interprétation plus large. Une petite astuce dont je suis plutôt fière.
— Un peu de ponyplay ne fera pas de mal pour dérouiller un vieux canasson comme toi. Pour 2 points.
Il semblait surpris, peut-être déçu. Dominer est dramatique, soit vous faites encore et toujours les mêmes choses, au risque de vous lasser, soit vous prenez le risque d’essayer de nouvelles choses et ça peut ne pas payer. Être dominante c’est être souvent angoissée ce qui a un effet négatif sur notre libido et peut nous rendre mécontentes pour un rien. Ça explique bien des choses, notamment pourquoi nous sommes si difficile à satisfaire. Un défi qui ne fait pas peur aux soumis.
Ceci-dit cette réaction négative faisait partie de mon plan, je voulais présenter le jeu sous son plus mauvais angle pour qu’ensuite Chétif regrette son manque de confiance et culpabilise. Un soumis doit apprendre à ne pas douter de sa dominante. Il ne doit jamais oublier que sa satisfaction est notre priorité même si nous n’en donnons pas l’impression. L’abandon total du pouvoir, au point de ne même plus juger intérieurement ce qui est demandé, amène le soumis dans un état de docilité particulier. Ce n’est pas facile mais la récompense est incomparable.
Je lui ai crié dessus :
— Ne me regarde pas comme ça ! C’est toi qui a choisi cette carte pas moi !
Un autre avantage de l’usage du hasard pour sélectionner les réjouissances, je m’en lave les mains.
— De toute façon je suis certaine que tu vas apprécier, même si c’est différent. Je te connais. Surtout que c’est l’occasion rêvée de tester un nouveau joujou que je viens d’acquérir. Comme je disais plus tôt, j’ai trop hâte…
Je suis allée farfouiller dans le sac à matériel.
— On m’en a dit que du bien. Enfin… Les dominas, pas les soumis.
J’ai gloussé. Chétif était tendu.
J’ai sorti le jouet en question du sac, en l’état il ressemblait à une sorte d’entrelacement alliant cuir et métal.
— C’est un bâillon, un mors pour être plus précis. Mais pas un modèle standard, celui-là a été spécialement conçu pour les adeptes du ponyplay également masochistes.
Je suis revenue vers lui.
— Il va te garder la bouche ouverte dans un angle qui deviendra rapidement douloureux. Cela va te demander un effort permanent des muscles. Tu deviendras dingue. Il parait que tous les soumis pleurent la première fois.
J’ai haussé les sourcils pour le provoquer.
— J’ai hâte de voir ça.
Il a eu un sourire nerveux et a dit avec une certaine prétention :
— J’espère ne pas vous décevoir alors, je ne suis pas facile à faire pleurer.
— Ah bon ?
J’ai approché une main de son visage et, de l’index, j’ai ramassé une larme qui lui avait coulé au coin de l’œil. Les gifles ont souvent comme effet secondaire de déclencher quelques larmes réflexes. Je l’ai agité devant son nez.
— Visiblement je sais utiliser les bonnes méthodes…
Chétif déteste que l’on pointe ses faiblesses, surtout si c’est pour le ridiculiser, pourtant je n’avais pas pu m’en empêcher, il est trop amusant de piétiner l’égo masculin.
Je me suis penchée pour mettre en place le harnais autour de sa tête.
— Parfait. On dirait que ça a été fait pour toi. Je crois qu’on pourrait serrer un peu plus mais pour une première fois ça ne serait pas raisonnable.
J’ai ricané.
— Depuis quand suis-je quelqu’un de raisonnable ? Je ne vais pas commencer aujourd’hui…
Après une dernière provocation du regard j’ai serré un bon coup.
En réalité j’étais encore en position normale, c’était juste de la mise en scène, la psychologie influe beaucoup sur le ressenti.
Une fois les deux cadenas en place de chaque côté pour verrouiller l’ensemble j’ai passé mes doigts sur les sangles en cuir.
— L’imagination humaine lorsqu’il s’agit de faire mal à ses semblables est fascinante. Tu ne trouves pas ?
Il a émis quelques gémissements. Je lui ai pris le visage entre les mains.
— Pour l’instant je sais que tu ne ressens que de l’inconfort. Ne t’inquiète pas, le plat de résistance arrive. Et tu n’auras pas d’autre choix que de le déguster. Je t’imagine déjà roulant par terre en gémissant. Tu me supplieras du regard de te libérer, et je resterai là à te regarder en rigolant. Au départ je comptais être gentille mais vu que tu meurs d’envie de pleurer comme une fillette ça sera la condition de ta libération. Ça prendra le temps qu’il faut mais on arrivera à cette réaction.
Un descriptif qui était loin de lui faire peur, au contraire il avait ravivé son intérêt. Je crois qu’il était en train de prier pour que j’ai raison. Le passage où il avait été déçu par l’annonce de ce jeu était désormais bien loin.
Je me suis relevée. J’ai pris du recul pour admirer le résultat. J’ai rigolé.
— Tu as fière allure harnaché de la sorte. Cela met en valeur ton ridicule naturel.
Son regard était un mélange d’inquiétude et d’amusement. Il espérait que je ne lui avais pas sur-vendu l’expérience et en même temps il aurait été rassuré que ce soit le cas. Pas facile pour les soumis de faire le tri dans leurs émotions.
— Je te laisse t’habituer à ton jouet, je reviens d’ici quelques minutes et nous passerons à ton dressage. Parce que bon, tu me connais, je dois avoir un rôle actif dans ta souffrance. Je ne peux pas juste rester à regarder, il faut que je jette du sel sur les plaies. Ce qui est loin d’être une bonne nouvelle pour toi ! Même si je vois dans ton regard ton envie d’être insolent. Tu tâteras de la cravache pour ça. J’aime mes animaux domestiques bien dressés. Pas vrai le Chiot ?
Il a aboyé timidement en réponse. Il ne semblait pas vraiment pressé que j’en finisse avec Chétif, et pour cause, il avait vu que la nouvelle carte sur le dessus du paquet portait son symbole. Il savait qu’il était le prochain sur la liste. Voir le danger arriver et ne rien pouvoir faire rend les soumis si impuissants. C’était si excitant.
J’ai accroché des rênes en cuir au harnais de Chétif et je les ai noués au pied de la table. Une précaution inutile même si elle restait dans la symbolique du ponyplay. J’ai ensuite laissé Chétif en plan pour aller m’occuper des deux autres soumis.


La suite par ici…


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