Concilier la pratique du BDSM et les responsabilités parentales

En attendant la suite des récits je vais publier un petit article sans prétention dans la continuité des réflexions sur mon mode de vie.
Il y a quelques semaines j’ai lu un article du magazine Vice qui était intitulé « Comment rester sadomasochiste quand on a des enfants », tout un programme !
Cette lecture a déclenché en moi toute une série de questions et de recherches sur le sujet ; j’arrive en effet à un âge ou la question des enfants se pose, d’ailleurs parmi mes amies de plus en plus sautent le pas. Sur le papier il s’agit d’une très bonne chose, ainsi va la vie, cependant vous n’êtes pas sans savoir qu’un enfant est toujours un bouleversement dans le fragile équilibre qu’un couple a mis du temps à trouver ; d’autant plus lorsque le-dit couple pratique le BDSM en mode 24/7 comme nous.
À première vue la question de la cohabitation entre mon épanouissement sexuel et les responsabilités parentales semble insoluble, pourtant elle doit l’être, je ne voudrais pas devoir sacrifier ce qui me fait du bien. Avec le temps je me suis habituée à ma petite routine, lorsque je rentre à la maison mon homme est à genoux dans l’entrée pour m’accueillir, souvent nu pour ne pas présumer que je lui laisserai le privilège de s’habiller pour la soirée, parfois avec une cravache devant lui pour me confirmer son intention de se soumettre à mes lois aussi strictes soient-elles, la répartition des corvées est asymétrique, les gifles, fessées et humiliations sont monnaie courante. En un mot le paradis que ce soit pour moi ou lui. Ces rituels structurent notre vie quotidienne et les abandonner signifierait devoir tout réinventer.
Alors comment faire ? Trouver une réponse à cette question est critique ou sinon je serais forcée de mettre le BDSM à la trappe ; il est évident que le bonheur des enfants passe avant celui de leurs parents ; mais même cette option pose problème, je ne peux pas nier ma sexualité pendant les dizaines d’années qu’ils resteront à la maison, ça ne serait ni réaliste ni sain. Certes cela tiendrait un moment mais ça finirait pas m’atteindre.
Pour l’instant je ne sais pas trop comment planifier tout ça, d’où mon intérêt certain pour l’article que je citais au début. Malheureusement le sujet n’y fait pas l’objet d’un traitement de fond puisqu’il consiste à une succession d’interviews sans presque aucune mise en perspective, ce qui aurait été nécessaire vu certains discours.
Certes je ne prétends pas être spécialiste du développement des enfants, je n’ai aucun titre ni expérience dans le domaine, cependant même avec mes connaissances basiques certains témoignages me posent problème. Certaines de ces personnes m’auraient fait ces confidences en soirée je pense que j’aurais appelé les services sociaux… Parce que dire dans une phrase « je ne considère pas l’asphyxie érotique comme une limite très violente » et dans celle d’après « ma thérapeute est morte à cause de cela », me fait m’interroger sur les capacités intellectuelles de la personne qui parle et sur son rôle de modèle. N’oubliez pas que les enfants ont tendance à croire sur parole leurs parents ce qui oblige à la modération. Leur dire que l’asphyxie érotique n’est pas une limite très violente c’est du délire ! Au contraire il s’agit d’une pratique très dangereuse, d’ailleurs la plupart des morts ou accidents graves lors de relations BDSM sont à dues à cette pratique. Si vous ne le savez pas abstenez-vous de donner des conseils.
Et je dis ça sans chercher à décourager ceux qui aiment, je n’ai fondamentalement rien contre les pratiques violentes mais elles doivent être pratiquées par des adultes consentants et bien informés des risques.
Ce qui m’a surtout frappé est la justification avancée, « nous sommes une maison avec une sexualité positive », l’argument est fallacieux, ce n’est pas ça la définition de la sexualité positive.
Que le sexe soit tabou est une mauvaise chose mais l’opposé extrême l’est tout autant ; il y a un océan entre ne pas parler de sexe avec ses enfants en leur disant « tu t’occuperas de ça quand tu seras mariée », et les pousser à explorer leur sexualité sans que cela ne vienne d’eux, à introduire l’excès avant même la maitrise des bases.
La vraie sexualité positive recoupe plusieurs notions, elle consiste tant à répondre aux questions de l’enfant sur le sexe qu’à lui faire comprendre qu’il ne doit pas avoir honte de son corps et de ce qu’il ressent, mais également à le mettre en garde sur les dangers, puisqu’il y en a, que ce soit en sexe vanille qu’en BDSM, et parfois cela signifie même le raisonner, l’empêcher d’aller trop vite. N’oublions pas que l’impulsivité inhérente à l’adolescence peut pousser à multiplier les conduites à risque. La sexualité positive ne signifie en aucun cas laisser trainer des sextoy sur la table du salon (ce qui est heureusement rappelé par une thérapeute en introduction de l’article) ou encore en offrir à un adolescent qui débute sa vie sexuelle. Elle ne veut en aucun cas dire qu’il faut inciter les jeunes à découvrir le sexe avant qu’ils ne soient prêts. La vie est certes courte mais ce n’est pas une raison pour brusquer les choses, commencer par du vanille pour enrichir ensuite, une fois que l’on est à l’aise avec son corps. Pas besoin de surcharger l’enfant avec trop d’infos à la fois.
D’ailleurs sur le même sujet j’ai lu une étude sur la réaction du cerveau lors d’une exposition à des films érotiques de différentes catégories, il faudrait que je retrouve les références. Pour faire simple, peu importe les fantasmes de la personne il y avait toujours une réaction à un film érotique montrant une relation vanille. Autrement dit les divers fantasmes viennent s’ajouter aux envies vanilles et non pas les remplacer, il s’agit d’une brique fondamentale, ce qui est cohérent d’un point de vue évolutionniste. Nous ne sommes pas BDSM ou vanille, nous sommes forcément les deux, ce n’est pas une opposition.
Certes je peux comprendre l’envie de certains parents d’être ouvert sur le sujet, dans ma famille le sexe, même conventionnel, n’est pas un sujet de discussion donc j’ai appris par moi-même en faisant des erreurs, et j’aurais aimé avoir plus tôt des réponses à mes questions. Je sais très bien ce que c’est d’avoir honte de ses envies, pendant longtemps j’ai cru que mes fantasmes BDSM n’étaient pas normaux, que j’étais une exception et que je ne pourrais jamais partager ça avec quelqu’un. Pour autant cela ne serait pas un sujet que j’aborderai de ma propre initiative avec mes enfants. Il y a un équilibre entre trop d’ouverture et pas assez. Parce qu’il ne faut pas croire que les enfants ne sont que des adultes sans connaissances que l’on peut exposer à toutes les situations sans les perturber. En réalité leur cerveau passe par différentes étapes de maturation et certains concepts restent insaisissables avant un certain âge.
D’ailleurs à ce sujet d’après les dernières études la maturation du cerveau est bien plus lente que ce que l’on croyait ; avant on pensait qu’il était adulte vers 18-20 ans, désormais ça serait davantage 26-30ans, le cortex préfrontal étant bien plus lent à finir son développement qu’initialement envisagé. Pour ceux qui ne sont pas calés en neuro-anatomie il s’agit de la zone nous rendant responsable, donnant la capacité de planifier, de gérer les priorité et de maitriser les impulsions. C’est pour ça que vous entendez dire à des chefs d’entreprises qu’ils ne recrutent jamais de cadres de moins de 26 ans. Autrement dit l’impulsivité des jeunes adultes n’est pas qu’un fait social ou une question d’apprentissage mais a un fondement biologique. D’où le danger d’inciter à des pratiques sexuelles borderline les jeunes adultes, ils n’ont pas les mêmes barrières de sécurité mentales que des adultes matures.
Pour l’anecdote si j’ai commencé à scripter mes séances à l’avance c’est justement parce que je m’étais rendue compte par moi-même que j’avais tendance à me laisser porter par l’euphorie du moment ; le pouvoir est grisant vous n’avez pas idée. Lorsque vous avez de la maturité et de l’expérience vous pouvez vous laissez aller à improviser, mais pour débuter je conseillerai de s’en tenir à un scénario en faisant quelques oscillations pour adapter au moment.
Côté soumis ce n’est pas mieux, parmi les candidatures que je reçois les jeunes (majeurs bien entendus) sont de loin ceux qui se disent prêts à subir les pratiques les plus violentes. Je pourrais presque deviner l’âge de la personne rien qu’en lisant la liste des pratiques qu’elle vise.
Les parents n’ont pas à encourager les jeunes ils vont déjà assez vite comme ça, leur rôle est de les rassurer s’ils ont des doutes, ce qui est différent. Il y a un temps pour tout et il faut le respecter.
Pour en revenir à l’article, il cite l’exemple d’un couple se baladant nu dans la maison « pour montrer aux enfants qu’ils n’ont pas à avoir honte de leur corps » et exposant à l’air libre les marques de coups des jeux BDSM. Cela m’a gêné et je m’interroge sur les conséquences potentielles. Déjà parce qu’il y a une différence entre avoir honte de son corps et s’habiller. Il y a des tenues pour chaque situation et il ne faudrait pas prendre l’exhibitionnisme pour de la normalité (et encore une fois je n’ai rien contre le fantasme, il faut juste avoir conscience que s’en est un).
D’autre part concernant les marques de coups, les jeunes enfants ne sont pas capables de maitriser des concepts complexes comme l’amour-violent ; savoir que les parents — qui pour les enfants ne sont qu’amour dans un premier temps — se frappent doit être perturbant.

Pour en revenir au sujet de départ, comment concilier une relation BDSM exigeante avec son partenaire et l’éducation d’enfants ?
Face à l’absence de réponse, et comme je suis quelqu’un de très pragmatique, j’ai pris une feuille de papier et j’ai commencé à réfléchir sur les possibilités.
Ma première action a été de rayer toutes les pratiques « visibles » du 24/7. Fini le mari soumis nu tenu en laisse ou mangeant dans une gamelle sur le sol, plus de gifles et autres claques sur les fesses ; il est hors de question que je maltraite le père de mes enfants devant leurs yeux c’est une évidence, cela pourrait altérer leur respect pour lui et ils pourraient se mettre à réellement croire qu’un sexe est supérieur à l’autre. Le prétendre est un jeu sexuel amusant, l’apprendre aux enfants est dangereux. Il n’y a qu’à voir la situation actuelle lorsqu’on entend des gens dire à la télé « moi je vote pour Trump parce qu’il ne faut pas déconner les femmes ne sont pas biologiquement faites pour avoir des responsabilités »… Je ne voudrais pas avoir des enfants aussi cons. J’ai beau jouer la carte de la gynarchie à la maison je ne voterai jamais pour ou contre un candidat à cause de son sexe, il faut faire la part des choses entre fantasme et réalité.
Mais rayer des pratiques était la partie facile, le véritable enjeu de la réflexion était de trouver des alternatives, il s’agissait d’un exercice mental, un brainstorming prenant comme hypothèse de départ qu’il était possible de concilier vie BDSM d’un côté et responsabilités parentales de l’autre. Autrement dit en face de chaque pratique rayée je devais mettre quelque chose d’équivalent pouvant remplir la même fonction du point de vue émotionnel.
J’ai donc fait une liste de pratiques plus discrètes, j’ai notamment été inspirée par des témoignages de couples qui avaient convenus de signes furtifs, par exemple pincer un bracelet pour demander la permission d’aller aux toilettes. Comme je le dis souvent les jeux de pouvoir que nous pratiquons sont avant tout basés sur un système de permission pour tout et n’importe quoi. Je ne limite pas grand-chose mais j’exige que mon homme demande la permission avant.
Ou encore un signe respectueux de la tête pour accueillir le dominant en alternative à l’attente à genoux. On garderait ainsi l’essence du jeu, la marque de respect, mais sans donner un mauvais exemple aux enfants.
D’ailleurs je vous avais parlé il y a peu d’une cage de chasteté avec des électrodes pour de l’électro-stimulation ; une petite pression sur la télécommande et bim, mon homme devient sage ; cette cage a justement été achetée dans l’optique de rendre nos jeux plus discrets, une sorte de test. Ce genre de gadget nous permettrait des jeux pendant les corvées, ni vu ni connu, rien de terrible mais une présence discrète.
Bien entendu certains jeux pourraient rester inchangés car déjà silencieux de base, la chasteté, le tease and denial (dans la chambre bien entendu), pinces, cire, les douches froides, les mises au coin et autres périodes de séquestration dans le placard (encore une fois celui de la chambre). Ou encore l’approbation du planning chaque matin comme nous le faisons actuellement ; la seule différence serait qu’au lieu de souffrir des conséquences immédiatement à chaque erreur elles seraient différées à un moment ultérieur.
Dans mon idée initiale j’avais admis que nous limiterions les jeux « classiques » à la chambre à coucher, par exemple en « faisant les comptes » de la journée avant d’aller au lit, une bonne fessée pour payer les fautes du jour avant s’endormir l’esprit tranquille.
Évidemment pour que ce soit viable il faudrait que notre chambre soit insonorisée, parce que je ne pourrais pas me contenter de jeux non-bruyants ; de toute façon une fessée silencieuse est une hérésie, il faut que ça claque sec ou le soumis aura tendance à rester trop passif. Où serait le plaisir à rester inflexible lors d’une déculottée magistrale si ma victime ne gigotait pas en geignant en travers de mes genoux ? C’est l’essentiel du plaisir. Sans oublier les obligatoires humiliations et autres sermons accompagnant la fessée. Je ne voudrais pas avoir à me retenir pour être discrète, je suis prête à jouer moins, mais pas moins bien, ne confondons pas quantité et qualité.
Je me suis donc intéressée à la question du coût de l’insonorisation d’une pièce et j’ai eu la satisfaction de découvrir que ce n’était pas si cher. Surtout si on le couple à une rénovation de l’isolation thermique. En tout cas une fois déduites toutes les aides et subventions.
Sachant que pour les jeux plus ambitieux il y aurait toujours la possibilité de s’amuser lorsque les enfants ne sont pas là. Mes amies qui ont déjà franchi le pas les amènent chez leurs grands-parents certains weekends pour avoir l’occasion de jouer « en grand » en restant à la maison de leur côté. De même elles organisent des soirées en les laissant avec une baby-sitter. Après tout, même actuellement, nous jouons à peine 2 ou 3 soirées par semaine.
Tout ça pour dire que ce plan initial me convenait, il dépeignait un quotidien acceptable selon mes critères, j’étais plutôt rassurée, le futur n’était pas si noir que ça.
Étant contente de ma réflexion je l’ai donc partagée avec des amies pour avoir leurs impressions, notamment lors d’une soirée-repas, et l’une d’entre elle m’a fait remarquer que cela ne suffirait pas, il n’y a pas de secrets dans une maison, les enfants sont bien plus observateur qu’on ne le croit et c’est d’ailleurs un phénomène naturel pour leur permettre d’apprendre. L’image la plus commune pour illustrer cet état est de qualifier les jeunes enfants « d’éponges » absorbant les émotions et comportements de leurs parents.
Par exemple si le père accueille la mère à la porte lorsqu’elle rentre avec un signe discret de la tête pour marquer son respect, même habillé et debout, et que la mère ne fait pas de même lorsque la situation est inversée les enfants en tirent une leçon, c’est automatique.
Si à chaque fois que le père fait une erreur la mère lui fait les gros yeux et qu’ils s’absentent 15 minutes dans la chambre, même insonorisée, les enfants comprennent qui commande et ont vite fait d’imaginer une hiérarchie des sexes qu’ils auront tendance à reproduire.
Si la mère ne participe jamais aux corvées ou si elles sont sexualisées (toujours le même qui fait telle ou telle corvée) les enfants en tireront la leçon qu’en fonction de leur sexe ils devront, ou pas, participer à cette activité une fois grand.
Le point relevé par cette personne est vrai, il ne faut pas laisser transpirer la moindre asymétrie dans les relations des parents si on ne veut pas éduquer les enfants de travers.
C’est extrêmement pervers, pour donner un autre exemple sorti du contexte sexuel, si lors du repas les enfants ont l’habitude d’entendre leurs parents se disputer ou râler à propos de leur journée ils auront bien plus de risques de développer des troubles alimentaires à l’âge adulte, tout simplement parce que l’acte de manger aura été associé à des émotions négatives.
Donc en théorie — je vous rappelle qu’il s’agissait d’une réflexion sur la conciliation d’un environnement idéal de développement pour les enfants tout en permettant l’épanouissement sexuel BDSM des parents — si on veut faire les choses parfaitement il faudrait abolir tous les privilèges… Autrement dit je devrai me remettre aux corvées…
Cela fait environ 7 ans que je ne fais presque plus le ménage, ou la lessive, ou le repassage, j’ai toujours trouvé quelqu’un pour me le faire à l’oeil. La dernière fois que j’ai voulu mettre en marche le lave-vaisselle je n’ai pas réussi… J’ai réalisé que je ne l’avais jamais utilisé depuis qu’on l’avait acheté. Je suis une assistée vous n’avez pas idée… 🙂
Plaisanterie mise à part comment maintenir le jeu de rôle asymétrique qui nous plait tant tout en montrant un exemple positif ?
Si quelqu’un a une réponse miracle je suis preneuse, parce qu’avec cette révélation j’ai pris un sacré coup dans le ventre et je ne m’en suis toujours pas remise. Je suis attachée à mon petit confort, à ce que l’on vienne prendre mon manteau lorsque j’arrive, que l’on me chausse. Mais comment dire à un enfant qu’il doit apprendre à lacer ses chaussures par lui-même si je me fais chausser systématiquement de mon côté ?
Vous allez répondre « c’est pas grave, je n’aurai qu’à me chausser toute seule, ce n’est pas la fin du monde ; et pas besoin d’avoir fait l’X pour faire fonctionner un lave-vaisselle » pour moi c’est vrai, mais je ne suis pas seule dans l’équation et j’en connais un qui est à deux doigts de faire un malaise rien qu’à cette idée. Il n’y a qu’à voir sa tristesse lorsque je rapporte une assiette à la cuisine après le repas. L’autre jour j’ai profité que j’allais voir une amie pour sortir la poubelle au passage, c’était sur le chemin, et pourtant il m’a presque fait une scène ! « Servir une déesse est mon but dans la vie, tu m’en prives, tu n’es qu’un monstre sadique ! ». Certes il surjouait mais il y avait un fond de vérité.
Bref.
Pour faire un résumé : depuis que je m’intéresse à la question je suis encore plus loin d’une solution que je ne le pensais initialement ; et j’ai conscience que ce n’est probablement pas ce à quoi vous vous attendiez en commençant cet article 🙂 Mais je ne désespère pas, le moment venu nous ferons face, comme tous les parents nous improviserons du mieux possible. En tout cas comptez sur moi pour vous partager toutes les idées que je trouverai.


Si vous voulez être tenu au courant des prochaines publications pensez à l’inscription à la newsletter : http://mllemilie.com/newsletter/

– Twitter – Tumblr – WordPress –

Discipline domestique 034 – Halloween 2014 – Partie 27 : reprise du rythme habituel

Mon homme avait pris sa douche et je l’avais obligé à porter « l’aplatisseur » un jouet sexuel ressemblant à un string qui, comme son nom l’indique, exerçait une pression importante sur le sexe de son heureuse victime au point d’effacer toute trace de masculinité sous les vêtements. Je voulais qu’il passe quelques heures en sentant son entrejambe sous pression, un avant-gout de ce qui pouvait lui arriver si jamais je me fâchai.

Après quelques dizaines de minutes mon homme m’a rejoint dans le salon en tenant son carnet à la main ; il s’agit d’un petit cahier où chaque page représente une journée, le matin il doit me l’apporter pour que je vérifie les objectifs qu’il s’est fixés et le soir je contrôle leur réalisation. Il peut y mettre ce qu’il veut, je n’interviens que rarement, cependant s’il ne vise pas assez haut, ou qu’au contraire il ne finit pas sa liste le soir, des sanctions suivent. De temps en temps je le soupçonne de faire exprès de rater quelques objectifs pour me donner une occasion de le punir mais je fais comme si je n’avais rien vu. Dominer signifie parfois fermer les yeux. À l’inverse je dois faire attention à ne pas le laisser diriger la relation, je tape parfois du pied, même à tort, pour rappeler que je suis toujours la patronne. Les caprices sont le privilèges des dominantes, ils sont un peu notre marque de fabrique.
Cette manie de le maintenir sous une surveillance constante pourrait me faire passer pour une illuminée dangereuse mais sachez que nous y trouvons tous les deux notre compte. Pour lui c’est la satisfaction de me voir prendre des décisions autoritaires, il dit que je ne suis jamais plus belle que lorsque j’incarne l’absolutisme divin ou que je fais s’abattre sur lui le couperet de la justice. Il doit s’agir d’une réminiscence de l’angoisse de faire signer son carnet de notes à ses parents ou quelque chose du genre. De mon côté je m’amuse du côté infantilisant et castrateur de la pratique. En l’obligeant à me faire signer son planning je matérialise son appartenance, rien de ce qu’il fera de la journée ne sera de sa propre initiative puisque tout aura préalablement été approuvé par moi. Il ne s’agit pas de saboter sa vie mais de l’obliger à me rendre des comptes.
Mon homme s’est mis à genoux à côté du canapé, présentant son carnet à deux mains avec la tête baissée. Je l’ai ignoré, et pas qu’un peu, puisque j’ai attendu la fin de la sitcom que je regardais pour lui adresser la parole. Faire attendre est un autre privilège des dominants. Comme je vous le disais l’autre fois je maitrise le tempo des relations, ce qui implique les moments de privation d’attention sans que le soumis n’ait le droit de venir contester. Tout ce qu’il peut faire c’est se répéter en boucle « elle est ma dominante elle a le droit de me faire attendre » et à prendre son mal en patience.
Comme un bon soumis qu’il est mon homme n’a pas dit un mot et a attendu patiemment que je daigne m’occuper de lui, il a l’habitude.
J’ai fini par lui demander en désignant son entrejambe :
— Pas trop comprimé ?
— Non, pile ce qu’il faut pour l’empêcher de nuire.
Il avait bien appris sa leçon.
— Exactement ! Le sexe masculin est comme un robinet, il faut le serrer très fort pour éviter les fuites. Et je crois que là j’ai bien comprimé les vannes. Plus rien ne devrait en sortir. Au pire si ça ne suffit pas on essayera « l’autre méthode », je n’aurai qu’à taper dessus de toutes mes forces pour voir si ça fait effet.
Il a fait une grimace, je crois que cette perspective ne lui faisait pas envie.
— Tu as encore de vilaines pensées ?
— Non, plus aucune. Je suis un être asexué. Grâce à toi.
C’est fou comme il avait l’air sincère…
— Donc si je mets des talons toute la journée à aucun moment tu ne rêveras de te charger du massage de mes pieds ce soir ?
Il a retenu un sourire. Si vous savez lire entre les lignes vous avez compris que je venais de lui promettre que s’il était sage il aurait une récompense ce soir. À cette idée j’espère que son sexe a cherché à se gonfler et que « l’aplatisseur » l’en a empêché. À la grimace sur son visage je crois que c’était le cas. Il a répondu :
— Je rêverai de ce que tu m’autoriseras à rêver. Parce que ton corps t’appartient et je ne peux pas y penser sans ta permission. Tu n’es pas un objet de luxure à ma disposition.
— J’espère bien !
J’ai pris le carnet et je l’ai ouvert à la page du jour tout en faisant tourner un stylo rouge entre mes doigts.
Je me suis exclamée :
— 9 heures de temps libre aujourd’hui ?J’étais bien lunée lorsque je t’ai donné ça. Tu me diras c’est peut-être ça le problème ; j’ai été trop gentille avec toi cette semaine et tu en as abusé. Je vais devoir réduire de manière drastique ce nombre…
— Quand on a la chance de servir une déesse telle que toi on n’a pas besoin de temps libre. C’est n’avoir rien à faire qui est la vraie corvée pour un homme soumis.
J’ai acquiescé de la tête puis j’ai pris mon temps pour rayer les cases correspondantes. Il faut savoir savourer l’exercice du pouvoir, parfois de simples petits gestes qui ne me prennent que quelques secondes ont de longues conséquences pour un soumis : 1 trait au stylo rouge, 1 heure de travail en plus, c’était tellement facile que j’avais envie d’en abuser. Et si vous vous demandez comment je fais pour remplir toutes ces heures une fois les corvées journalières accomplies la réponse est plutôt simple : tout ce qui ne lui plait pas ; des classiques mise au coin/lignes à copier aux tâches sans intérêt comme trier des perles par couleur ; plus récemment je me suis mise à lui faire préparer le JLPT, une source inépuisable de symboles à mémoriser ; sans oublier le « travail d’intérêt général », comprenez des heures que tous mes soumis doivent faire dans des associations, par exemple pour le nettoyage des plages/forêts après l’été. Lorsque les candidats-soumis s’engagent à me « servir » ils ne s’attendent souvent pas à devoir ramasser des bouteilles en plastique pendant une demi-journée !
Qu’importe, le point important est que lorsque vous voulez occuper le temps libre d’un soumis les activités ne manquent pas, l’intérêt étant de leur faire comprendre qu’ils sont en position de faiblesse et qu’ils doivent se résigner à baisser la tête et obéir.
En arrivant aux cases de la fin de journée sur son journal je lui ai demandé :
— Certain de ne pas mériter quelques heures de liberté ce soir ? Ou je raye tout ?
Il a fait une grimace, il hésitait, nous étions samedi et avoir un peu de temps libre lui aurait fait tellement plaisir après une semaine épuisante. D’un autre côté il savait que s’il était trop gourmand et en demandait trop cela se retournerait violemment contre lui.
À voir ses hésitations je pense qu’il aurait préféré que je prenne la décision de manière autoritaire sans lui demander son avis ; j’en avais conscience et c’était bien ça qui me motivait.
Après mûre réflexion il a dit :
— Le plus sage serait de commencer la journée comme ça, et si je me conduis particulièrement bien tu pourrais me récompenser par quelques heures de temps libre. Ne pas me les donner d’office mais les conditionner à ma réussite. Que tu serais bien entendu la seule à pouvoir juger.
— Ça me semble honnête.
J’ai signé en bas de son carnet et le lui ait rendu.
— Autre chose ?
— Non. Si ce n’est te demander si je peux avoir la chance de démarrer les corvées ? S’il te plait ?
— Vas-y.
Je me suis renfoncée dans le canapé pour lancer un nouvel épisode sur la télé. J’ai lancé sans tourner la tête :
— Et préviens-moi lorsque tu pars au supermarché, je viendrai aussi.
Mon homme a pris un air boudeur, même s’il a tenté de rester discret ; que je le force à bosser toute la journée il s’en moquait mais que je vienne avec lui faire les courses c’était inacceptable, non pas qu’il ait le choix. Il faut savoir qu’il n’accepte pas que j’empiète sur ses corvées, il les considère comme ses prérogatives, et il en est aussi protecteur que moi avec les miennes. Dès que je ramène mon assiette à la cuisine, dès que je sors les poubelles ou que je fais quoi que ce soit qui nécessite un effort je me fais limite engueuler. Et je pèse mes mots ! Après tout c’est peut-être ça la définition d’une relation FLR-TPE, nous convenons d’un rôle et nous avons interdiction d’en sortir.
Pour la plupart des hommes faire les corvées domestiques est une punition, chez nous c’est l’inverse. Par moment je me dis que la pire torture que je pourrais lui infliger serait de l’attacher à une chaise et de faire la vaisselle devant lui. Je dis ça en plaisantant mais il y a une partie de moi qui l’imagine en train de se débattre en pleurant et essayant d’enlever le bâillon pour me supplier d’arrêter. J’ai presque envie d’essayer pour voir…

À suivre…


Si vous voulez être tenu au courant des prochaines publications pensez à l’inscription à la newsletter : http://mllemilie.com/newsletter/

– Twitter – Tumblr – WordPress –