Week-end juin 2014 # 52 : alea jacta est

Hello 🙂
Encore un texte arrivant tardivement d’autres considérations ayant eu ma priorité, c’est la vie.
Il m’a été demandé s’il y avait des moyens d’être informé des publications du blog sans avoir à venir tous les jours. Effectivement, ça pourrait être utile.
Comme tout blog sous WordPress il existe différents flux RSS accessibles notamment http://mllemilie.com/feed pour les publications.
Si vous utilisez Firefox il embarque de base un système de notification sous le nom de « marque-page dynamique » permettant de le prendre en compte.capture d'écranNéanmoins je sais que de moins en moins de logiciels sont capables de les intégrer donc je vais rajouter une liste de diffusion par email : http://mllemilie.com/newsletter/
Comme je ne suis pas encore certaine de maitriser l’outil je ne garantis rien dans l’immédiat mais, à terme, mon intention est que ça marche 🙂 C’est un bon moyen de fidélisation.


Si vous arrivez ici sans avoir lu les parties précédentes je vous conseille de commencer à partir du chapitre n°48 qui marque le début de l’action en cours.

Précédemment : après une dure journée d’efforts à mon service j’avais annoncé à mes 3 soumis qu’ils avaient bien mérité une récompense. Dans un moment de grande générosité j’allais leur accorder le droit de me… divertir pendant toute la soirée. Autrement dit la même chose mais en le présentant comme une récompense. L’ironie de la chose ne leur avait pas échappée même s’ils n’étaient pas contrariés pour autant, après tout ils étaient des soumis participant volontairement à un week-end BDSM et j’incarnais au mieux la peste que je m’étais engagée à être.
J’avais ouvert les hostilités par divers supplices dont une petite danse bien humiliante qui s’était terminée, de manière prévisible, par une série à la cravache pour « défaut de motivation suffisante ». Un prétexte facile mais toujours efficace.
J’avais ensuite disposé près du canapé 3 tas de cartes, nous allions tirer au sort les réjouissances de la soirée, en tout cas une partie. Mes 3 soumis étaient intrigués par ce changement de méthode, surtout que je leur avais précisé qu’il y avait une carte jouissance dans chaque tas.


Me voir utiliser de l’aléatoire pour dominer doit vous avoir étonné, il n’y a pas si longtemps je prêchais qu’abandonner le pouvoir de cette façon était une véritable hérésie, pourtant j’ai changé d’avis. Un tel revirement n’est pas une première, rappelez-vous à mes débuts j’étais hostile aux cages de chasteté. En BDSM comme ailleurs les goûts et les envies varient avec le temps, d’ailleurs maintenant je suis bien moins axée chasteté. Cela reviendra peut-être un jour. Qu’importe. Pour m’épanouir j’ai besoin de passer mon temps à me réinventer, à être insaisissable. D’ailleurs cette envie de toujours aller de l’avant doit être la caractéristique qui fait de moi une dominante, peut-être même une artiste (quelle prétention !).
Je repense à mes cours de philosophie de terminale « l’art est l’application de la maitrise technique dans une perpétuelle recherche de l’inédit ». À vouloir me perfectionner et expérimenter je dois quelque part correspondre à cette définition. Non pas que je considère toute séance BDSM comme une oeuvre d’art, même avec de la bonne volonté le meilleur côtoie toujours le pire. D’ailleurs pour l’anecdote je regardais une conférence l’autre jour sur les liens entre échecs et créativité, l’intervenant rappelait que mêmes les plus grands artistes ont eu davantage d’échecs que de succès. Mozart a écrit 626 oeuvres au cours de sa vie et seulement une quinzaine sont notables (dont 5 sont considérées comme majeures, excusez du peu !). Ceux qui ont eu le plus grand nombre de réussites sont également ceux qui ont pris les plus grands risques.
En ce moment ma lubie est d’utiliser de l’aléatoire, de mettre en scène de véritables jeux de société en matérialisant les supplices par des cartes à tirer et des pions à avancer. Lors du récit de ce week-end vous avez les prémisses de ce tournant.
Dans mes pratiques les plus récentes le soumis doit parcourir les « cercles de l’enfer » pour trouver son salut pendant que j’incarne, littéralement, le diable.
Un jeu de plateau est dramatique, vous pouvez voir la succession des événements, le pion avance vers son destin et le soumis s’imagine à sa place. Loin de le distancier du jeu cette mise en scène renforce l’implication émotionnelle, cela peut sembler paradoxal, pourtant c’est comme dans une salle de cinéma lorsque vous allez voir un film d’horreur, vous vous laissez prendre au jeu parce que vous savez au fond de vous que vous êtes bien en sécurité dans votre fauteuil.
Lorsque le soumis tire un dé ou une carte il a conscience de sceller le destin de son personnage et, contrairement à un jeu de rôle plus classique, l’échec est une vraie possibilité, le pion pourrait subir une damnation éternelle. Les soumis ont d’ailleurs une vilaine tendance à être des joueurs compulsifs et ils n’hésitent pas à prendre des risques inconsidérées dès qu’ils sont un peu poussés. Exploiter cette faiblesse est jouissif, j’adore jouer à la tentatrice, la mauvaise conscience tentant de les corrompre. Cela crée une complicité particulière avec le soumis, je suis tour à tour l’adversaire et la complice.
Au cours du jeu le soumis va se poser des questions comme : vais-je prendre le chemin de gauche et traverser la case des flagellations ou plutôt prendre celle de droite, celle de la torture intense du sexe ? Parce qu’il y a des choix, le soumis doit avoir l’impression d’avoir un reliquat de contrôle, la chute n’en est que plus drôle. Et pour le motiver à prendre des risques certains chemins ont davantage de récompenses… Je vous le disais, je prends un malin plaisir à être diabolique.
L’aléatoire est également cruel. En tant que dominante je peux sentir l’anxiété du soumis croitre alors qu’il fait progresser son alter-ego vers l’intersection suivante, il se sent responsable pour lui, coupable de lui avoir fait prendre un mauvais chemin. Même si en définitive je garde une large marge de manoeuvre vous vous en doutez. Par exemple à aucun moment je n’intègre de quota fixe de coups, c’est juste une carte « martinet » ou « discipline scolaire », mon pouvoir d’interprétation est large. Selon le moment de la session une même carte peut valoir plus ou moins de coups selon ce que je juge correct. La décision humaine reste centrale, ce n’est pas demain que nous serons remplacés par des algorithmes ! D’ailleurs je ne sais pas s’il existe des projets d’intelligence artificielle liée au BDSM. Je chercherai. Je trouve le fantasme d’un centre pénitencier sous le contrôle d’une machine froide et dictatoriale plutôt intéressant. Contrairement à un être humain une machine n’a pas de compassion, elle exécute ses ordres de manière stricte, un seul objectif faire passer un mauvais moment. Dans la pratique ce serait effroyable mais en termes de fantasme l’idée est stimulante. Il faut que je note l’idée dans un coin de ma tête.
Mais trêve de discussions théoriques et retournons à nos soumis sinon je ne finirais jamais ce récit.


Après avoir jeté un coup d’oeil à ses camarades Chouchou s’est porté volontaire pour être le premier à tenter sa chance. Je n’ai pas été étonnée. Il a levé la main et a demandé :
— Que dois-je faire, maitresse ?
Je lui ai fait signe d’approcher et lui ai dit :
— Tu vas tirer 3 cartes. Elles définiront ton programme pour la soirée. En tout cas en partie.
Il a eu un sourire nerveux et a répondu :
C’est un peu comme prédire l’avenir en tirant les tarots. Sauf que là ça se réalisera à coup sûr.
— Exactement !
— Ce qui ne fait que renforcer votre nature divine maitresse, si vos prédictions se révèlent être justes c’est que vous êtes forcément une entité supérieure à nous autres simples mortels.
J’ai haussé les sourcils en rigolant.
— Il y a de ça. Je suis également très douée pour lire l’avenir dans les lignes sur les fesses. Surtout si elles sont très profondes…
J’ai tourné la tête vers Chétif :
— S’il y a des amateurs…
Nous avons échangé un sourire complice. J’ai repris sur un ton plus sérieux :
— Je me suis surtout rendue compte que vous anticipiez trop mes actions. Je dois être devenue trop prévisible. Donc j’introduis un peu d’aléatoire pour vous prendre de court.
Mes 3 soumis ont soupiré, ils ont dû penser « comme si elle n’était pas assez dangereuse comme ça… » ce qui était très satisfaisant de mon point de vue.
Chouchou a avancé la main, elle tremblait, il a longuement hésité avant de sortir la première carte du paquet. J’ai rajouté :
— Laisse-la retournée. Ne regarde pas son contenu.
Il a semblé être contrarié, la curiosité devait le ronger mais les ordres étaient formels. Il a répondu :
— Comme il vous plaira, maitresse.
En laissant planer le mystère sur le contenu des cartes jusqu’au dernier moment je m’attribuais un privilège qu’ils allaient apprendre à envier.
Comme je le disais en introduction rajouter de l’aléatoire pourrait me priver dans l’absolu de ma dose de pouvoir, qui est pourtant la raison première qui me fait pratiquer le BDSM, j’ai donc dû réfléchir à des palliatifs, vous me connaissez j’intellectualise tout, et j’ai estimé qu’être la seule à connaitre le destin me fait conserver suffisamment de pouvoir pour me satisfaire. Certes vous pourriez objecter que c’est toujours le cas, je suis toujours la seule qui connait à l’avance le scénario, mais en le matérialisant avec des cartes les soumis en prennent davantage conscience. À la cravache, qui symbolise mon autorité, j’ai donc rajouté une pile de carte représentant le destin.
Une fois que Chouchou a eu fini de tirer ses 3 cartes j’ai ramassé le reste du paquet pour le ranger. Il m’a regardé faire avec inquiétude, la « carte du plaisir » était-elle encore dedans ? Était-elle en train de s’éloigner ? Avec un air un peu déprimé il a fixé les 3 cartes devant lui. Le sort, quel qu’il soit, était scellé.
Je lui ai demandé :
— Inquiet ?
Il a haussé les épaules.
Un peu. J’espère ne pas avoir fait un mauvais choix.
— Ne t’en fait pas pour ça, il n’y en a pas, tous sont amusants. De mon point de vue en tout cas. Crois-tu que j’aurais mis dans le paquet des choses que je n’aime pas ?
Il a gloussé nerveusement.
Non, maitresse. Je ne doute pas une seule seconde que vous ayez tout prévu pour votre satisfaction. Et il n’y a pas d’objectif plus important. D’ailleurs si une de mes cartes ne vous plait plus assez vous pouvez changer à votre guise.
— Évidemment ! Et je n’ai pas besoin de ta permission. Les contraintes sont bonnes pour les êtres inférieurs incapables de décider par eux-mêmes. Nous autres dominantes sommes toujours libres de nos actes. Et je n’aurai jamais à me justifier. De toute façon ça ne servirait à rien, tu ne comprendras jamais rien à l’art subtil de la domination. Tu es tout juste bon à obéir. Et encore …
Chouchou a acquiescé de la tête.
— Bien entendu, maitresse. À la grande loterie de la vie nous autres soumis n’avons pas été gâtés mais vous avez hérité d’un fardeau bien plus lourd, celui de devoir commander les pitoyables boulets que nous sommes. Il doit être si difficile pour vous de supporter notre incessante médiocrité.
J’ai soupiré avec une arrogance qui cachait mal ma mine satisfaite.
— Je ne te le fais pas dire…
Lorsqu’un soumis se dévalorise j’y vois une incitation à en remettre une couche, et j’adore ça, une vraie drogue. Toute la journée je me retiens de dire ce que je pense de négatif par politesse, il ne peut y avoir de vie sociale sans retenue, me lâcher le soir en balançant méchancetés et mots grossiers a une fonction cathartique dont j’abuse volontiers. Surtout qu’à l’origine je suis du sud et ne pas utiliser « putain » comme élément de ponctuation me demande un effort.
Je me suis penchée vers lui avec les yeux pétillants.
— Et pour rétablir l’ordre des choses je vais te rendre au centuple le déplaisir que ta présence m’inflige. Sous mes semelles ta vie sera encore plus misérable qu’elle ne l’est déjà, fait moi confiance.
Il sentait venir l’humiliation et il en avait déjà des frissons. Il a retenu son souffle, murmurant du bout des lèvres :
— Merci maitresse.
J’ai gloussé.
— Je sais qu’au fond de toi tu te dis que tout ça est ridicule, que tu ferais mieux de prendre les jambes à ton cou. Pourtant tu ne fais rien. Tu es trop faible. Tu sais que tu ne devrais pas et pourtant tu restes. C’est plus fort que toi.
Il a acquiescé de la tête.
— Regarde-toi. Nu, à genoux devant moi. Tu ne cherches même pas à garder les apparences. C’est comme si tu voulais porter un panneau clignotant pour prévenir de ta médiocrité. Tu en es si fier ?
— C’est que je ne voudrais pas prétendre être autre chose que ce que je suis.
J’ai ricané.
— Ri-di-cu-le ! Je me moque ouvertement de toi, devant des témoins, sans aucune subtilité, et tu ne cherches même pas à résister. Pourquoi ?
— Parce que je suis trop faible ? Parce que c’est la vérité et qu’on ne lutte pas contre la vérité.
J’ai soufflé.
— Même ça tu n’es pas capable de le comprendre. Regarde ta pitoyable petite queue. Elle fait quoi ?
D’une tape je lui ai relevé le menton puis je lui ai collé une paire de gifle en lui criant :
— Elle fait quoi ta sale petite queue ?
D’une petite voix il a répondu :
— Elle bande.
Une nouvelle paire de gifle est partie.
— Non ! N’utilise pas ce mot ! Jamais ! Les hommes, les vrais, bandent, toi tu enfles comme un asticot trop boudiné. Tu me dégoutes.
De nouvelles gifles sont tombées. J’étais essoufflée, non pas à cause de l’effort physique mais sous l’émotion. Que j’aime être une peste !
Du bout du pied j’ai plaqué sa queue contre son ventre et j’ai fait de petits cercles pour la stimuler.
— C’est ça que tu veux ?
Il a hoché la tête la bouche grande ouverte. D’une voix douce j’ai dit :
— Oh oui tu les aimes mes pieds.
Lentement mon pied a glissé le long de sa verge pour descendre vers ses bourses. De la pointe de mes chaussures je les ai dégagées pour les sécuriser sous mes semelles. La pression était légère, pour l’instant.
— Sais-tu pourquoi ?
Inquiet il a répondu :
— Non, maitresse.
J’ai ramené sa tête contre mon bassin en commençant à augmenter la pression sur ses bourses.
— Tu aimes tellement être ridicule que tu as besoin de côtoyer la perfection pour que le contraste soit le plus humiliant possible.
Il a fermé les yeux en soupirant et frottant sa joue contre ma jupe. Il répétait « Oui maitresse » à tout ce que je disais. La pression sur ses bourses s’est amplifiée.
— Ton existence n’est pas assez pathétique par elle-même, tu dois venir sous mes semelles pour prendre conscience de l’ampleur de ton imperfection. Par contraste.
Chouchou était comme en transe. D’une main je maintenais fermement sa tête contre mon bassin, je voulais qu’il s’enivre de mon parfum et qu’il l’associe à la sensation de castration.
— D’un autre côté c’est la seule forme de contact avec ma perfection que ta queue mérite. À défaut d’être capable de me faire jouir elle peut au moins me divertir.
Son corps s’est crispé, la pression sur ses bourses était forte sur son échelle. Sans prévenir j’ai retiré mon pied et, avant qu’il ne sorte lui-même de sa transe, je lui ai collé une nouvelle série de gifles tout en l’insultant.
— Les sales queues comme la tienne ne méritent pas de connaitre le plaisir !
Je me suis éloignée en le laissant hagard, plutôt contente de moi et de mon petit effet.
J’ai dit à l’attention des 2 autres soumis :
— C’est trop facile, j’ai presque honte. Presque…
J’étais d’autant plus satisfaite que je savais la partie la plus effroyable du supplice arriver, celle où il allait devoir déployer toute sa volonté pour se retenir de saisir sa verge et de se masturber avec violence, pratique prohibée sous mon joug je vous le rappelle. Avec un sourire satisfait j’ai regardé Chouchou prendre conscience qu’il allait devoir attendre que sa queue redescende toute seule dans une lente et interminable agonie.
Les deux autres soumis n’étaient pas en reste, même s’ils n’avaient pas été la cible principale de mes moqueries elles avaient rebondies sur eux et ils connaissaient une frustration intense, cela se voyait dans leur attitude je ne pouvais pas le manquer, bouche sèche, mains moites, queue tendue, les signes classiques des soumis souffrant en silence.
Lorsque je me suis mise devant eux ils ont baissé la tête de honte, ils savaient que je pourrais facilement leur reprocher leur érection comme je venais de le faire avec Chouchou, une perspective qu’ils redoutaient autant qu’ils la désiraient.
J’ai repris sur un ton plus neutre, comme si rien ne s’était passé, j’aime l’idée d’être imprévisible, qu’ils craignent les moments où j’ai un grain de folie.
— Comme je le disais les cartes ne font que donner des directions, je garde le droit de retrancher, rajouter, modifier l’ordre, punir, récompenser… Et tout ça à ma guise et sans avoir à me justifier. Et heureusement !
Je me suis accroupie pour me mettre à la hauteur de la tête du Chiot.
— Tu imagines un peu la catastrophe si la première carte que tu tirais contenait le droit à la vilaine chose ? Brrr. Du plaisir pour un homme. Ça fait froid dans le dos.
Il avait les joues rouges et tentait d’éviter mon regard. Son émoi était palpable, il mourrait d’envie de jouir et imaginer que ce soit possible le rendait plus fébrile encore. S’il voulait vraiment s’amuser il allait devoir suivre mes directives à la lettre mais pour l’instant j’avais surtout envie de jouer avec son trouble.
— C’est quand même dingue, ce que Chouchou pense, il doit être sacrément malade pour fantasmer sur des choses aussi sales. Tu imagines ? Un homme qui jouit, c’est contre-nature.
J’ai glissé une main contre le ventre du Chiot jusqu’à prendre sa verge entre pouce et index et à les remonter lentement en glissant. Il a bloqué sa respiration.
— Nous savons tous que la sensibilité de ce sale organe est destinée à faciliter l’administration de punitions très douloureuses. Ce n’est pas une leçon que j’ai besoin de répéter n’est-ce pas ?
Le Chiot a hoché la tête rapidement en gémissant, il se mordait les lèvres et je crois qu’il y avait une larme au coin de ses yeux. J’ai relâché sa verge et je lui ai murmuré « ce n’est que le début » avant de lui mordiller le lobe de l’oreille. Il semblait perdu, c’était adorable.
Je me suis redressée et j’ai claqué des doigts.
— Quoi que ! Il pourrait être marrant d’infliger une soirée de douleurs à une queue qui vient juste de cracher son venin.
J’ai passé une main dans le cou de Chétif en finissant par lui relever le menton.
— Une fois que la testostérone n’est plus là pour adoucir la peine et la rendre supportable. Il parait que c’est terrible. Hum… J’ai des envies qui me viennent ! J’espère que l’un d’entre vous va piocher ça !
Ce genre d’attitude est très diabolique, au sens premier du terme, le diable est réputé pour faire miroiter des choses et ensuite les pervertir pour la plus grande souffrance de la victime.
J’ai tourné la tête vers Chouchou.
— Mais c’est peut-être déjà le cas …
Mon corps était en feu, un bon signe en début de soirée. Pour moi en tout cas. Chouchou a hésité entre grimace et sourire.
— Avec tout mon respect maitresse je ne suis pas certain que j’aimerais.
J’ai joué la surprise.
— Ah oui ? Tu n’aimerais pas que mes talons piétinent ton sexe alors qu’il redevient flasque. Au moment où il est très sensible à l’inconfort. Tu imagines la sensation ?
À la façon dont il se mordillait les lèvres je suis certaine qu’il visualisait la scène.
— De toute façon si jamais tu as tiré cette carte tu la subiras, et avec le sourire ! Il n’y aura pas d’échappatoire.
Il allait me répondre mais je l’en ai empêché en tapant des mains et en disant avec énergie :
— Mais finissons-en d’abord avec le tirage. J’ai vraiment trop envie de passer à la suite ! Au suivant !
Les deux soumis restants se sont regardés, le Chiot s’est timidement avancé. J’ai pointé de l’index le paquet de carte qui lui était destiné il a tendu une patte pour tirer une carte et s’est ramassé une gifle.
— Non mais !
Deuxième gifle.
— Pour qui te prends-tu ?
Il m’a regardé, interloqué.
— Arrête de te comporter en humain, tu es un animal, point final. Utilise ton museau !
L’air contrit il a baissé la tête et l’a approchée du paquet, je l’ai arrêté.
— Pas si vite ! Tu connais ma politique envers les bêtises. Punition systématique.
Je me suis dirigée vers la table à matériel. J’ai passé en revue différents instruments, j’imaginais son regard inquiet dans mon dos. J’avais déjà pris ma décision et pourtant je m’amusais à le faire languir. J’ai fini par prendre une ceinture en cuir que j’ai plié en deux. La sensation du cuir épais entre mes doigts m’a fait frémir des orteils aux joues. Tellement de promesses.
— Fais voir la vilaine patte qui s’est mal comportée. Je vais la purifier à ma façon et lui apprendre ce qu’il en coûte de ne pas vouloir jouer le jeu.
La petite humiliation improvisée de Chouchou avait déclenché en moi des envies qui étaient en train de dériver en sadisme pur, et le Chiot allait en faire les frais. Tout en tremblant il a offert sa main au châtiment. À le voir si docile mon excitation est encore montée d’un cran, je n’y pouvais rien, ce genre de situation m’a toujours rendu dingue.
— Et ne me regarde pas comme ça ! J’ai essayé la méthode gentille et elle n’a pas fonctionné. Tu n’as pas voulu écouter la première fois donc tu assumes. La prochaine fois tu comprendras peut-être qu’obéir est préférable.
Le Chiot se prenait la culpabilité en pleine face, l’angoisse montait, il semblait vouloir en finir au plus vite pour se débarrasser de ce poids. Malheureusement espérer que je passe l’éponge rapidement était mal me connaître, mes soumis ne s’en tirent jamais à si bon compte, je retourne longuement le couteau dans la plaie avant de venir les délivrer par une application efficace de la douleur.
Que je peux être mauvaise parfois, c’est si bon.
— Tu me trouves peut-être dure mais c’est pour ton bien. Tu ne feras jamais de progrès sinon. Tu as le potentiel de faire un petit chien tout à fait convenable mais il faut que tu perdes cette tendance idiote à croire que tu es un être humain. Et s’il faut que tu aies mal pour ça tu auras mal.
J’ai tapé la ceinture dans ma main.
— Et pas qu’un peu. Surtout que je suis certaine que cette patte a eu récemment des envies impures. Pas vrai ?
Il a baissé la tête.
— Tu vois de quoi je veux parler ? Tu as eu envie de me voler. Tu as honteusement pensé à prendre du plaisir en te touchant. Cela doit être puni. Un petit chiot comme toi ne peut pas défier la toute puissance de la suprématie féminine et s’en tirer à bon compte. Ou irait le monde sinon ?
Il mourrait d’envie d’acquiescer, de me confirmer que j’avais raison pour en finir au plus vite, mais il savait également qu’il n’avait pas le droit de s’exprimer autrement que par aboiement. Son impuissance était risible.
Abandonner le droit de parler est un sacrifice bien plus difficile que la plupart des soumis anticipent, mon homme l’a appris à ses dépens récemment lorsque je me suis mise en tête de lui imposer le port du bâillon sur de longues périodes. Des week-ends entiers sans dire un mot, impossible de discuter mes ordres, il ne peut que les suivre, ça simplifie les relations.
Je me suis positionnée de côté par rapport au Chiot, prenant mes marques et répétant au ralenti le coup. Après un dernier ricanement de ma part le coup est tombé dans un claquement qui a résonné dans la pièce. Ça a dû faire mal, j’en avais des chaleurs.
D’un autre côté je jalousais un peu sa position, il devait se sentir pris au piège dans un carcan de discipline implacable, sans échappatoire, obligé d’offrir sa main à la brulure d’une ceinture sous la menace d’une punition bien pire s’il bougeait. Je m’épanouis en tant que dominatrice mais je ne peux m’enlever de la tête que j’aimerai être partout à la fois. Lorsque je punis je vis souvent la scène en miroir dans ma tête.
J’ai dit avec suffisance :
— Que ça te serve de leçon, c’est comme ça qu’on traite les délinquants ici.
Il a émis un aboiement timide et plutôt résigné. J’ai ramassé sa laisse, celle qui était reliée via le collier de son cou à ses bourses. J’ai tiré un coup sec pour le faire venir à mes pieds. Je me suis accroupie pour lui masser la nuque.
— Ne t’inquiète pas, il n’y a aucune rancoeur.
J’ai eu un sourire en coin.
— Je te pardonne de m’avoir forcé à te punir.
Une inversion des valeurs à laquelle je tiens tout particulièrement. Cela m’amuse même si les soumis ne le comprennent pas toujours. Dans ma logique je suis l’innocente victime qui doit punir le comportement licencieux des soumis, mon sadisme doit être considéré comme naturel et sain.
— La ceinture ne t’en veut pas non plus. Soit poli, viens l’embrasser pour la remercier.
Faute d’alternative le Chiot s’est avancé pour faire ce que j’avais demandé. C’était hilarant de le voir coopérer sans résister malgré la stupidité du scénario. Même si une partie de moi aurait préféré qu’il soit un peu plus rebelle, je devais trop l’intimider. J’allais devoir le mettre à l’aise sans lui laisser prendre trop de libertés.
— C’est un passage exigé, je dois être sévère pour ton propre bien. Sinon tu deviendras un sale clébard mal éduqué. Tu ne veux pas de ça pas vrai ? Je prends mon rôle à coeur tu dois faire de même.
Après une dernière caresse derrière la tête je me suis relevée et j’ai tiré sur la laisse pour le faire s’approcher du paquet de carte.
— Recommence. Et comme un chien cette fois.
Il s’est approché et du nez, pardon de la truffe, s’est mis à déplacer les cartes.
— Tu peux les étaler par terre si c’est plus simple. L’important est que tu prennes celles qui t’attirent le plus.
Il semblait perplexe, le dos de toutes les cartes se ressemblait, il ne pouvait pas vraiment faire de choix. Il a tout de même fini par en sortir 3.
— Ce sont celles que tu veux ?
Il a haussé les épaules.
— Tu dois êtes certain, c’est important.
Il a hoché rapidement la tête. Je l’ai renvoyé se mettre avec les autres soumis et j’ai ramassé le reste des cartes pour les ranger.
— Au dernier de ces êtres inférieurs, je ne peux décemment pas utiliser le terme « messieurs », tu n’en as pas les attributs.
Chétif a répondu en souriant :
— J’avais compris.
Il s’est approché en restant à genoux et s’est pris une gifle une fois à ma hauteur. Il m’a regardé, j’ai haussé les épaules.
— Quoi ? J’ai à me justifier ?
Il a fait une grimace et a répondu :
— Non, je ne crois pas.
— Surtout que ce soir tu vas t’en prendre une sacrée quantité. Parce que je n’ai pas oublié ton envie de « simplifier » notre mode de communication…
Sans rien dire il a tourné la tête vers les cartes et les a mises en éventail. Après les avoir regardées avec attention il a marmonné :
— Il y en a beaucoup.
— 21 par paquet. 20 supplices et une jouissance joker. 1 chance sur 7 trios. Je suis dans ma période « chiffres symboliques ».
Il a gloussé.
— Nous n’allons pas jouir souvent.
J’ai ricané à mon tour.
— Déjà bien assez.
— C’est votre point de vue.
Je l’ai attrapé par l’arrière de la tête et il s’est pris une nouvelle gifle. J’ai dit froidement :
— 2 points en moins pour cette mauvaise blague. Parce que oui il y a aussi un système de point que je n’ai pas encore eu le temps de détailler. Certains sont trop précoces lorsqu’il s’agit de fauter…
Je lui ai mis une nouvelle gifle avant de lui relâcher la tête avec violence
— Sur chaque carte il y a un nombre de points. Si vous arrivez à 7 vous aurez le droit de jouir en fin de soirée. C’est pour vous motiver. Bien entendu le nombre de points n’est qu’indicatif. Il vous faudra subir correctement le supplice indiqué pour les gagner en totalité.
Chétif a demandé :
— Et on peut tirer des cartes supplémentaires ?
J’ai eu l’air surprise.
— Pourquoi ? Pour te faciliter l’obtention d’une jouissance ? Que tu puisses choisir les supplices que tu vas privilégier ? Pourquoi j’autoriserais un truc aussi débile ? Ne sois pas stupide.
Je l’ai pointé de l’index.
— Et fais attention à tes prochains mots ! Tu as déjà 2 points de malus ne m’oblige pas à éloigner davantage ta récompense.
Il a soupiré et a répondu :
— Parce que je suis tellement pitoyable que je n’arriverai jamais à 7 points sans plusieurs jokers.
J’ai gloussé, son discours semblait tellement faux, je savais qu’il avait eu mal à faire volte-face de la sorte, lui qui a un ego très… masculin. S’en était d’autant plus plaisant.
Je suis allée lui murmurer à l’oreille.
— Si tu veux des jokers on peut s’arranger. Genre 0.1 point de rattrapage par coup de pied à pleine force dans les couilles…
Je me suis éloignée en ricanant avant de me retourner brutalement comme prise d’une illumination.
— Attends ! J’ai mieux. À la fin de la soirée, si tu n’es pas à 7, je compléterai au tarif que je viens de t’annoncer. Tu n’auras pas le choix, tu jouiras ce soir. Je te le promets. Enfin…
Je suis partie en fou rire.
— Si tu en es encore capable après…
Après m’être calmée je lui ai demandé :
— Qu’est-ce que tu en penses ?
Il a fait une grimace :
C’est intéressant. J’ai juste peur de ce qui pourrait m’arriver.
— À d’autres ! Je te connais. Les défis te font bander comme un malade.
Il a souri et a répondu :
— J’essaierai d’avoir un maximum de point alors.
— C’est l’esprit. Je suis douée pour motiver les gens. D’autres amateurs ? Qui veut l’assurance d’avoir une jouissance ce soir ?
Je me suis retournée vers les deux autres soumis, ils ont fait « non » de la tête. Lascivement j’ai dit :
— Petites bites.
Qu’est-ce que nous pouvons être con lorsque nous jouons.
J’ai ajouté les 3 cartes de Chétif aux 6 autres déjà tirées. Avec attention j’ai regardé leur contenu :
— Voilà donc la trame de la soirée. Intéressant.
Je me suis mise à ordonner les cartes, j’allais exercer le pouvoir de contrôle dévolu à la dominante que j’étais, aléatoire ou pas ma responsabilité était de créer une soirée intéressante. Loin de m’enfermer cet exercice de style a stimulé ma créativité.
J’ai hésité longuement sur l’ordre, il fallait que je fabrique quelque chose de cohérent au niveau rythme. À plusieurs reprises j’ai souri en leur lançant un regard amusé. Ils étaient tout 3 à genoux, levant leurs yeux implorants vers moi, ils désiraient tellement que je leur donne des indices sur ce qui allait leur arriver. J’avais leur destin entre les mains matérialisé par des cartes.
— Voilà qui est bien. Maintenant rajoutons un jeu en commun.
J’ai pris une carte à dos doré que j’ai inséré au milieu des autres.
— Je ne tire pas au hasard celle-ci. C’est mon choix et il ne peut être que parfait.
Chouchou s’est précipité pour répondre :
— Assurément maitresse.
J’ai posé le tas de 10 cartes sur le sol, celle du dessus était rouge.

La suite par ici…


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Week-end juin 2014 # 51 : la danse des soumis heureux

Hello 🙂
Après quelques semaines d’absence pour cause de surcharge soudaine de travail – les joies de certaines professions … – je me suis enfin remise à l’écriture. J’espère que je ne vous ai pas trop manqué et que je n’ai pas trop perdu la main entre-temps. Nous allons vite le savoir.
Bonne lecture !


Si vous arrivez ici sans avoir lu les parties précédentes je vous conseille de commencer à partir du chapitre n°48 qui marque le début de l’action en cours (Ou reprendre depuis le sommaire).


Précédemment : après avoir infligé une dizaine de minutes d’immobilisation dans une position douloureuse à 2 de mes soumis j’avais enchainé avec un petit jeu dégradant. Le but était qu’ils se résignent à l’idée qu’à mes pieds ils étaient impuissants. C’est donc aveuglés, entravés et sous les coups de cravache qu’ils ont dû gigoter à même le sol pour ramper jusqu’au centre de la pièce. Le tout accompagné, comme à mon habitude, par un torrent de moqueries pour rajouter à l’humiliation.
Pour les récompenser de leur docilité je leur avais ensuite accordé à chacun un petit quelque chose, Chouchou avait eu le droit de m’embrasser le bout des chaussures pendant que je m’occupais de Chétif de la façon qu’il préférait, c’est-à-dire avec violence.


Après quelques minutes à frapper Chétif j’ai parcouru des yeux les marques de cravache éparpillées sur son corps. J’étais plutôt satisfaite de ma prestation, lui aussi semblait heureux, en tout cas à ce que je voyais. Selon les apparences nous expérimentions tout deux les effets secondaires des émotions fortes, celles qui prennent aux tripes rendant les joues rouges et le souffle court. En tout cas moi j’étais fébrile, voir un homme encaisser les coups sans broncher juste parce que je l’ai décidé est toujours un plaisir immense. Un tel dévouement ne peut signifier qu’une chose, à ses yeux je suis si précieuse que souffrir en devient négligeable. J’en ai de la chance d’être désirée de la sorte.
Parfois j’ai l’impression de faire payer le droit de lécher mes semelles bien trop cher. Je me rassure en me disant que si c’était vraiment le cas je n’aurais jamais autant de candidats se bousculant au portillon. En fait je crois que je pourrais être plus exigeante encore, une mauvaise nouvelle pour ceux qui suivront.
Un tremblement a parcouru le corps de Chétif, un contrecoup de la punition, de manière symétrique il m’a fait vibrer.
Machinalement j’ai caressé le bout de la cravache, le cuir était si doux au toucher. Je ne sais pas si c’était mon imagination ou la réalité mais je pouvais sentir la chaleur sous mes doigts, un peu comme de l’électricité statique. La cravache semblait être le vecteur d’un transfert émotionnel entre moi et mon soumis, lui arrachant sa force pour me la donner.
Pour éviter de trop sombrer dans le plaisir j’ai détourné le regard. Par terre Chouchou continuait d’embrasser le bout de mes chaussures avec passion, lui aussi passait un bon moment. À côté de lui le Chiot semblait plus mal à l’aise. Pour avoir goutté à ma cravache il savait à quel point elle pouvait faire mal et me voir distribuer les coups sans compter le faisait trembler comme une feuille. J’ai repoussé Chouchou et je me suis approchée du Chiot pour le rassurer.
— Toi je n’aurais jamais à te punir comme ça pas vrai ? Tu seras toujours un bon toutou sans que j’ai à hausser le ton. Même si tu es idiot tu as au moins compris qu’il est moins douloureux de m’obéir que de faire le fier.
En réponse il a aboyé timidement. Je lui ai souri avec bienveillance et je me suis retournée vers les deux autres soumis :
— Pas comme ces deux imbéciles. Même s’ils vont quand même recevoir des caresses… Mais d’un autre type. Le type qui fera du bien à leur attitude. Et qui me défoulera.
Une annonce pleine de promesses s’il en est. Je me suis approché d’eux et j’ai défait les sangles qui les entravaient. D’un geste vif j’ai également retiré le bandeau qu’ils avaient sur les yeux.
Après tout ce temps dans l’obscurité le retour à la lumière les a ébloui et ils ont plissé les yeux pendant quelques instants. Malgré l’inconfort ils se sont forcés à lever le regard vers moi, trop curieux de découvrir quelle tenue je portais. J’ai dû leur apparaitre comme une silhouette nimbée de lumière les surplombant, une sorte de vision divine. J’avais pris une posture assez arrogante et plutôt fière, ce qui contrastait avec mon état d’esprit réel. Au fond de moi j’étais plus inquiète, j’ai toujours peur de décevoir mes soumis.
Ils ont eu l’air d’apprécier ce qui m’a rassuré.
Avec autorité j’ai dit :
— Mettez-vous à genoux, cuisses écartées et mains sur la tête.
Le Chiot est allé les rejoindre, je l’ai retenu par le collier.
— Non, pas toi. Toi tu restes à mes pieds.
Sans tenter de résister il s’est couché sur le sol. J’ai fait quelques pas puis j’ai dit sur un ton solennel :
— Les garçons, votre part du contrat était de me servir comme il se devait pendant une journée. En échange de quoi je vous avais promis une soirée bien plus axée sur vos préférences.
N’étant pas nés de la dernière pluie ils ont dû penser « mais comme nous ne nous sommes pas bien comporté vous n’allez pas le faire. Comme c’est inattendu ! ». J’insiste souvent auprès de mes soumis sur le fait que je ne suis pas une prestataire de service de domination à leur avantage. Je dois tout autant, si ce n’est plus, tirer des avantages de la relation. Ce qui ne pose pas de problèmes à la plupart d’entre eux, au contraire, ils adorent les pestes capricieuses les privant de récompense sur un coup de tête, cela rajoute un côté risqué à la relation. Surtout que souvent il y a ce que je dis et ce que je fais, je prétends les punir alors que je leur inflige leur supplice préféré. Au-delà du jeu de rôle ils comprennent vite qu’il n’est jamais dans leur intérêt d’interférer avec mes plans, même s’ils semblent étranges et contraire à l’éthique.
Pour les prendre par surprise j’ai continué en disant :
— Et comme vous avez tenu votre parole je vais tenir la mienne…
Ils ont levé la tête, j’avais capté leur attention. Dans un moment de faiblesse allais-je leur donner satisfaction pendant toute une soirée ? C’était trop beau pour être vrai. Ils ont presque retenu leur souffle.
— J’ai donc fait une liste de vos préférences communes. À ma grande surprise cela a été plus facile que prévu. Vous aimez tous une seule chose… Et la même… Me faire plaisir.
J’avais un grand sourire, eux aussi, celui des bons perdants. Quelque part ils étaient presque soulagé de voir que je n’avais pas changé et que je n’avais pas renoncé à abuser d’eux sans vergogne. Pour les soumis il est rassurant d’avoir une dominante prévisible cela leur donne l’impression de maitriser un peu la relation.
De toute façon il était préférable que j’agisse de la sorte, une orgie de plaisir est moins plaisante s’ils ont l’impression que je me fais arnaquer. La notion d’abus est aussi importante dans mon fantasme qu’elle l’est dans le leur. Une dominante qui agirait de manière démocratique ne les satisferait pas.
Bien entendu derrière il y a un lien de confiance qui s’est établi. Ils savent que s’ils me donnent ce que je veux ils auront ce qu’ils veulent, et ce que je veux c’est être un dictateur égocentrique donc ils font avec.
J’ai poursuivi.
— Et je vous suis reconnaissante d’accorder autant d’intérêt à mon plaisir.
D’une manière exagérément arrogante j’ai passé une main dans mes cheveux en rajoutant :
— Même si je comprends que l’on ne puisse pas résister à l’envie de vouloir satisfaire quelqu’un d’aussi extraordinaire que moi.
J’ai ricané, il fallait voir cette bande de lâches baisser la tête pour éviter de se faire prendre à sourire. Mes soumis sont condamnés à acquiescer sous peine de se voir priver de la jouissance tant attendue. Il est toujours amusant de me comporter comme la dernière des provocatrices et de les voir rester passifs par couardise.
Comme plus aucun n’était en cage j’ai également pu observer « leurs envies » gagner en volume sous mes moqueries. La liberté était si proche, ma sensation de pouvoir en a été renforcée.
J’ai continué avec arrogance :
— Pour vous récompenser de votre comportement à peu près acceptable, en tout cas pour des mâles, je vais, exceptionnellement, céder à vos exigences et vous accorder, généreusement, le droit de me divertir toute la soirée. Heureux ?
J’étais plutôt satisfaite de la situation, non seulement je tordais la situation à mon avantage mais surtout j’allais les forcer à me remercier pour ça. Mon côté sadique en frissonnait d’avance.
Chouchou s’est précipité pour répondre :
— Tout à fait maitresse. Rien ne nous plait plus que de vous servir. Il faudrait être idiot pour vouloir autre chose.
Avec sarcasme j’ai répondu :
— Justement. Idiotie et masculinité vont souvent de paire. Surtout chez certains…
J’ai regardé Chétif en biais. Chouchou a répondu :
— Mais nous ne sommes pas n’importe quels hommes, maitresse, nous avons eu la chance de bénéficier de votre bienveillante éducation. Et même si notre stupidité n’est plus à démontrer nous en avons forcément retenu des bribes.
J’ai gloussé, il en faisait des tonnes, s’en était risible. D’un autre côté son attitude était compréhensible puisqu’il venait tout juste d’avoir un aperçu de sa récompense. Le gout du cuir devait encore enflammer ses lèvres et son esprit ne pouvait qu’être obsédé par ce qui pouvait suivre. Il devait imaginer le contact râpeux de mes semelles sur sa langue et le gout de mes cuissardes envahissant sa bouche, une perspective propre à motiver n’importe quel fétichiste à traverser les pires humiliations avec zèle. Ironiquement il ne faisait que me conforter dans ma politique de rationnement. Face à des hommes si demandeurs je ne pouvais qu’abuser de mon principal argument de négociation.
Je leur ai demandé :
— Donc c’est décidé ? Je peux faire de vous tout ce que je veux ce soir et ça comptera comme votre récompense ? N’hésitez pas à me contredire si vous n’êtes pas d’accord. C’est votre récompense après tout il faut qu’elle vous plaise …
À la manière dont je faisais battre la cravache dans ma paume je pense qu’ils avaient parfaitement compris le sous-entendu. De toute façon je ne me faisais pas de soucis, j’étais certaine qu’ils allaient acquiescer, lorsque nous somme en personnage il ne faut jamais me contrarier, c’est mauvais pour la santé, mes soumis l’apprennent vite.
Chouchou a répondu en choisissant ses mots :
— Vous divertir est un privilège maitresse. Un privilège que nous n’échangerions contre rien au monde.
Je lui ai répondu :
— Si seulement. Et toi mon petit Chiot tu en penses quoi ?
Il a répondu d’un joyeux :
— Ouaf !
Je me suis penchée vers lui et je lui ai pincé les joues.
— Mais oui c’est vrai, tu es trop bête pour savoir ce que tu veux. Heureux sont les imbéciles.
Il a apprécié le geste même s’il a eu l’air un peu gêné que je lui parle de la sorte devant des témoins. Difficile d’assumer le fantasme de se voir traiter comme un débile par une femme moqueuse.
En me relevant je lui ai mis une gifle sans raison particulière. Il ne s’est pas plaint. Distribuer des claques aléatoires est une habitude que j’ai, je ne la contrôle pas vraiment. Lorsque j’ai un soumis à genoux devant moi j’ai les mains qui me démangent, curieux phénomène.
J’ai fini mon tour des soumis en regardant Chétif, il semblait moins motivé que les deux autres, c’était peut-être la fatigue due à la série à la cravache qu’il venait de se prendre. Ce qui n’était pas une excuse valable selon mes critères, une punition est toujours méritée et ne peut servir d’excuse à une nouvelle bêtise.
Je lui ai demandé :
— Et toi ? Es-tu d’accord ? Prêt à accepter que ta récompense pour une journée d’efforts soit de me divertir ?
Il a répondu avec légèreté :
— Oui maitresse. En espérant que vos désirs correspondront à mes envies.
Je crois qu’il voulait faire de l’humour. Parfois je l’accepte, parfois pas. C’est à double tranchant. Je l’ai regardé froidement :
— Et sinon ?
Il s’est dépêché de répondre :
— Sinon vous passerez en priorité, bien entendu. Toujours.
J’ai croisé les bras.
— En priorité ? Tu veux dire que dans un second temps je serais obligée de faire ce que tu veux ?
Il a été gêné. En théorie le BDSM fonctionne sur cette doctrine mais il est dangereux de le revendiquer en pleine séance alors que nous sommes dans nos rôles. Il a bredouillé :
— Non, bien sûr que non maitresse. Je voulais juste dire « en priorité ». Mais si ça peut faire coup double ça serait encore mieux. Si jamais mes envies correspondaient à ce que vous voulez. Sinon tant pis pour moi. Je n’ai aucune légitimité pour vous imposer quoi que ce soit.
J’ai émis un grognement peu convaincu.
— J’ai l’impression que mes envies sont justement en train de s’éloigner des tiennes. C’est tout ce que tu as gagné…
Puis, reprenant sur un ton plus taquin je me suis penchée en mettant les mains sur les genoux :
— Sais-tu ce qui me mettrait dans de bonnes dispositions ?
Il a été surpris par ce changement brutal d’attitude. Je pouvais lire dans ses yeux la question qui résonnait dans sa tête « Où veut-elle en venir ? Ça ne présage rien de bon ». Il ne serait pas marrant d’être soumis si la dominante n’était pas un peu folle sur les bords.
— Euh, non maitresse. Mais je suis prêt à tout faire pour que ce soit le cas.
J’ai soupiré en levant les yeux.
— Ça je m’en doute. Et c’était une question rhétorique. Je n’attendais pas de réponse. Qu’est-ce que tu peux être bête… Bref, je disais donc, ce qui me mettrait de bonne humeur c’est que toi et Chouchou vous me fassiez la danse des soumis heureux.
Ils ont fait une grimace, ils détestent ce jeu et c’est peu de le dire, une raison suffisante pour me le faire adorer. Il consiste à leur faire interpréter une petite chansonnette ridicule accompagnée d’une danse des plus grotesques. Un peu comme dans un spectacle de maternelle ils doivent agiter les mains avec les doigts écartés en sautant en rythme d’un pied sur l’autre et en tournant sur eux-mêmes de temps en temps. Le tout bien évidemment agrémenté d’un large sourire niais.
En soit c’est déjà hilarant mais ce que j’adore plus que tout c’est leur regard, ou plutôt son évolution. Au début il exprime leur frustration contenue, mes soumis n’aiment pas mais ils obéissent. Après quelques danses leur regard devient implorant, mes soumis seraient prêts à tout pour obtenir la permission d’arrêter. Vous pouvez voir toute leur dignité quitter leur corps petit à petit. Une bonne façon de leur apprendre qui est la patronne dans la pièce.
Avec les soumis ayant le plus de mal à rentrer dans le rôle je m’amuse parfois à pousser le jeu plus loin en les travestissant de façon sexy et en leur faisant interpréter une chorégraphie explicite. L’effet sur leur attitude est bénéfique vous n’avez pas idée.
J’ai battu des cils en prenant une voix enfantine :
— Pour me faire plaisir …
Chouchou a répondu avec philosophie :
— Vous savez qu’on ne peut rien vous refuser, maitresse.
J’ai souri. Que j’aime tenir en respect les hommes d’un battement de cils. Je me suis reculée pour me laisser tomber en arrière dans le canapé. Une fois assise bien confortablement j’ai fait signe au Chiot de venir à mes pieds, ce qu’il a fait en se dandinant, il était vraiment adorable. Lorsqu’il a été à portée je lui ai mis une claque sur les fesses, la tentation avait été trop grande.
J’ai tapé des mains à l’intention des deux autres :
— Je vous regarde.
Ils se sont mis à faire les premiers mouvements et à chantonner sur un air connu « Voici venu le temps des larmes et des pleurs. Dans le monde des soumis c’est tous les jours leur fête. C’est le pays joyeux des dominas cruelles et des soumis obéissants. Oui c’est un paradis. La la la la… » vous voyez le genre. Même s’ils manquaient de conviction j’en pleurais déjà de rire. J’ai beau régulièrement mettre leur sexe sous mes semelles c’est dans des moments tels que celui-ci que j’ai vraiment l’impression de les castrer.
Pourtant ce jeu n’est pas si négatif, certains soumis ont des scrupules à vivre pleinement leurs fantasmes donc, dans notre intérêt mutuel, je dois leur apprendre à lâcher prise et à obéir sans réfléchir. Tout le monde y trouve son compte lorsqu’ils apprennent à sortir de leur zone de confort sur un claquement de doigts.
Depuis le canapé j’agitais ma cravache comme une chef d’orchestre donnant le rythme. Une façon de plus de leur montrer que j’étais la marionnettiste qui les contrôlait. Entre 2 gloussements je leur ai fait remarquer :
— Qu’est-ce que vous allez l’air viril comme ça ! Oh que oui ! Je ne vous regarderai plus jamais pareil…
Ils ont baissé la tête en rougissant. J’ai dit au Chiot :
— J’ai des talents de mise en scène, tu ne trouves pas ?
Effrayé par la perspective d’être obligé de les rejoindre s’il me contredisait il a préféré hocher la tête rapidement pour acquiescer. Même déguisé en chien à mes pieds il se sentait moins humilié que les deux autres. Il fallait voir la crainte dans ses yeux, c’était excitant au possible. En réalité il n’avait pas à s’inquiéter mon intention n’était pas de le faire participer, pas à ce jeu en tout cas, j’avais d’autres idées plus adaptées à son profil en tête.
— J’avais aussi créé une version personnelle du ballet « casse-noisettes ». Mais ça n’a pas pris. D’après les critiques mon interprétation était trop littérale. Foutaises. C’était surtout trop avant-gardiste pour des gens aussi limités. Il y avait de la variété, avec les pieds, les poings. Les cris des soumis prenaient vraiment aux tripes, c’était fascinant. En les triant par tessiture on pouvait interpréter une vraie symphonie.
Le chiot était perplexe, il ne savait pas si j’étais sérieuse ou si je plaisantais. Plutôt où était le fond de vérité et où commençait l’exagération. En tout cas m’imaginer en castratrice ne le laissait pas insensible.
— Il faudra que je remonte cette pièce un de ces jours. Et tu n’auras qu’à croiser les pattes pour avoir le rôle principal… Tu sais à quel point je peux être sévère lorsque ce qui m’appartient me déçoit…
Il a baissé la tête en poussant un petit gémissement attendrissant. J’ai jeté un coup d’oeil aux deux autres soumis, ils dansaient toujours. Ne pouvant retenir un ricanement je leur ai lancé :
— Vous avez vraiment l’air malin comme ça… Si vous aviez un peu de dignité vous arrêteriez… Mais vu que vous n’avez pas votre mot à dire vous allez recommencer depuis le début jusqu’à ce que ce soit parfait.
J’ai agité ma cravache sans quitter le canapé.
— Hop, hop ! On recommence.
Il fallait voir la frustration dans leur regard. Loin de me dissuader cette attitude m’avait donné envie de les pousser à bout. Ils se sont donc remis à danser et chanter.
J’ai de nouveau regardé le Chiot, il semblait fasciné par l’oscillation en rythme de mes pieds, il était comme hypnotisé. Lorsqu’il a remarqué qu’il s’était fait prendre en flagrant délit il a rougi de honte.
Je lui ai dit :
— Un vrai chien n’aurait pas hésité à venir frotter sa tête contre mes jambes pour profiter de leur douceur. Tu as encore des progrès à faire.
Il m’a regardé avec interrogation, il n’arrivait pas à décider si j’étais sérieuse ou si je plaisantais. À ses yeux donner des coups de tête dans mes jambes semblait une épreuve inimaginable. Pourtant il voyait bien le comportement canin en question.
Il a essayé d’approcher timidement la tête de mes jambes. Nous étions à quelques centimètres l’un de l’autre et pourtant il semblait y avoir une paroi invisible qui nous séparait. Il avait l’habitude de regarder le corps féminin, par contre le toucher était une autre histoire.
Sans rien dire je l’ai fait mettre sur le dos et je me suis servi de son torse comme d’un paillasson que j’aurais piétiné gentiment. Il a semblé apprécier sentir mes semelles glisser sur sa peau. De mon côté ce qui m’excitait le plus c’était d’imaginer Chouchou être vert de jalousie. Lorsque j’ai plusieurs soumis cela m’amuse de donner un traitement de faveur à l’un d’eux, sans raison, juste pour les énerver.
J’ai décalé un pied sur le visage du Chiot pour lui frotter les joues.
— Ça c’est mon petit chiot domestique rien qu’à moi. Mais oui.
Il était tellement dans son élément qu’il se tortillait joyeusement sur le sol comme si plus rien n’importait. J’ai presque eu des scrupules à arrêter. Mais je n’avais pas le choix, il n’est pas sain d’abuser des bonnes choses au début d’une soirée. Par expérience je sais que trop de luxure rend les soumis inutiles, hors j’avais des plans spécifiques pour mon petit Chiot et j’avais besoin qu’il soit réactif.
Lentement j’ai fait glisser un pied sur sa gorge pendant que l’autre se positionnait sur son sexe. La situation était désormais composée d’un mélange de stress et d’excitation. Un paradoxe qui allait le rendre malléable à souhait.
Je lui ai dit :
— Respire lentement. Je veux que tu répètes dans ta tête « aux pieds de ma maitresse je suis au paradis et je ne peux qu’être heureux » comme le ferait un vrai chien. À la seconde où tu arrêteras de le penser je te ferais vivre un enfer pour te rappeler la chance que tu avais. Et si tu veux un conseil, évite de te dire qu’il est impossible que je sache ce qui se trame dans ta petite tête. Certains ont essayé et y ont laissé la peau de leur fesses.
Menace inutile, si ce n’est pour dramatiser l’ambiance, puisqu’il ne semblait pas avoir la moindre velléité de résistance. Au contraire il avait plutôt des étoiles dans les yeux, et il n’était pas le seul. Pour éviter de laisser mes envies prendre le dessus j’ai tourné la tête vers les deux autres soumis, ils attendaient immobiles et l’air un peu benêt en nous regardant. Je leur ai crié :
— Qui vous a dit de vous arrêter ?
Après avoir sursauté ils se sont remis à danser.
— Et c’est quoi ces têtes d’enterrement ? Ça ne vous rend pas euphorique de me divertir ? On dirait que je vous torture …
J’ai gloussé, c’était un peu le cas.
— Vous préféreriez que je vous fasse votre fête ? Que je vous envoie vous coucher avec les fesses rouges dès maintenant ?
Ils ont répondu :
Non, maitresse.
— Alors mettez-y du coeur ! Là j’ai l’impression d’avoir affaire à des gamins capricieux incapable de voir la chance qu’ils ont.
Du pied j’ai fait quelques caresses sur le torse du Chiot.
— Désolé mon grand mais je vais devoir aller m’occuper de ces deux idiots.
Une bonne excuse pour interrompre les caresses avant qu’elles n’aillent trop loin. Il a semblé déçu, on peut le comprendre. Je ne sais pas s’il avait déjà accepté le fait que je ne recommencerai pas avant la fin de la soirée. Cette parenthèse n’avait été qu’une sorte d’« échantillon gratuit » pour le prendre au piège.
Je l’ai fait se décaler et je me suis levée. Les battements de cravache dans ma paume se sont intensifiés. Ils ont eu un soudain regain d’énergie.
Je leur ai dit :
— Alors comme ça on me force à me lever ? J’étais trop bien dans mon canapé à jouer avec le Chiot, vous étiez jaloux ?
Ils ont baissé la tête pour éviter de me regarder.
— Désormais vous avez toute mon attention. J’espère que vous êtes fier de vous…
Je leur ai mis à chacun un coup de cravache sur les fesses.
— Pas très en rythme tout ça. Vous savez ce que cela veut dire ? Vous allez encore recommencer depuis le début et je vais vous aider en battant le tempo.
Je n’avais pas besoin de préciser que j’allais le faire sur leurs fesses et avec la cravache.
Ils ont repris depuis le début en essayant de bien faire mais ma présence les déconcentrait. À chaque fois que je sortais de leur champ de vision ils se mettaient à louper des mesures. Sans parler des coups de cravache qui tombaient aléatoirement et qui les faisaient sursauter. Plus ils faisaient d’erreurs et plus la distribution des coups s’accélérait, c’était sans fin, la situation ne pouvait qu’empirer. Surtout que je rajoutais des critères en permanence « Plus hauts les sauts », « Je veux voir vos bourses virevolter avec grâce sinon je les ferais valser à ma façon… ». Après ça se retrouver allongé sur le sol à mes pieds passerait pour des vacances de rêve !
Les menaces se sont enchainées :
— Si vous n’y mettez pas de bonne volonté je sens que je vais organiser un week-end entier sur ce thème. Vous serez mes petites ballerines en tutu rose alignant les pointes et les exercices de souplesse. Le tout sous la surveillance cinglante de ma cravache est-il besoin de le préciser ? C’est ce que vous voulez ?
Chouchou a répondu :
— Non maitresse.
— Alors du nerf !
Je me suis éloignée de quelques pas pour les regarder danser en ricanant. J’avais un large sourire moqueur. Je pense qu’ils ont regretté les coups de cravache, ils étaient moins humiliants.
Après un dernier tour de danse je les ai fait s’arrêter.
— Je ne vous sens pas très chaud. Il y a un malaise quelque part ? Vous préférez que je me fâche.
Chouchou a répondu :
— Non madame. Il fallait juste qu’on se remette dans le bain. Mais ça va mieux maintenant.
J’ai hoché la tête.
— C’est vrai, c’est ma faute, je n’aurais jamais dû vous autoriser une pause après le repas. Je suis trop gentille avec vous et votre mauvaise nature en abuse. La prochaine fois nous ferons du non-stop vous ne viendrez pas râler.
Chétif a répondu plutôt intéressé :
— Comme il vous plaira, maitresse.
Je me suis approchée de lui.
— Ce n’est pas ce qui me plait qui importe, c’est ce qui est nécessaire. Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-mêmes si vous vous faites punir. Tout est mérité. Et ce n’est que fortuit que cela m’amuse.
Je lui ai adressé un large sourire hypocrite. Il a hoché la tête.
— Je subirais tout ce qu’il y aura à subir maitresse.
Je me suis arrêtée face à lui.
— Tu penses avoir les couilles pour subir tout ce que je veux ?
Il a répondu avec un sourire provocateur :
— Oui maitresse.
— À vraiment ?
Sans me laisser démonter je me suis approchée de lui pour lui murmurer quelque chose à l’oreille.
— Tu sais très bien qu’à chaque fois ça fini mal lorsque tu te comportes comme ça. Pourquoi t’entêtes-tu à essayer ?
Alors qu’il allait répondre j’ai profité pour lui mettre un coup de genoux dans les parties. Ça a eu l’air de faire mal. Sous la surprise il s’est plié en deux. J’ai appuyé sur ses épaules pour qu’il comprenne que je voulais qu’il se mette à genoux. Du pied je lui ai fait écarter les cuisses en disant d’un ton sec :
— Il me semblait avoir dit « mains sur la tête » tout à l’heure.
Il a fait une grimace et les a enlevé de devant son sexe. J’ai fait mine de faire prendre de l’élan à mon pied en visant son entrejambe.
— Tu disais quoi déjà ?
Il a répondu les dents serrées :
— Je suis le sexe faible maitresse, je ne serais jamais à la hauteur de vos demandes.
— Je préfère ça. Pendant un instant j’ai cru qu’il restait encore une once de fierté masculine dans tes couilles. Tu sais ce que je pense à ce propos ?
— Oui, maitresse. La fierté masculine est une maladie qu’il faut exterminer en frappant à la source du problème jusqu’à disparition complète.
— C’est ça. Relève-toi.
Il l’a fait en grognant de douleur. Je suis passée à Chouchou. Il a fait la tête « pourquoi moi » typique des soumis qui voudraient rester comme des éléments de décor. J’adore regarder un mec dans les yeux et le voir intimidé. Parfois j’en abuse mais c’est si bon.
Je lui ai relevé le menton.
— Et toi ? Tu es dans la période du mois où tes hormones te travaillent ?
Il a fait non de la tête.
— Non, maitresse. J’ai conscient de ma place vis-à-vis de votre supériorité.
Je lui ai mis une tape sur la joue et je me suis éloignée.
— Si ces messieurs ont fini leurs caprices nous allons pouvoir commencer. Enfin. Dommage que ça ne soit pas dans de bonnes conditions. Ça aurait été trop vous demander de respecter vos engagements sans râler ? Parce que moi je fais des efforts, j’ai préparé tout plein de jeux amusants pour ce soir. Tout ce que vous aviez à faire c’est me mettre de bonne humeur. Mais même ça vous arrivez à le rater.
J’ai soupiré d’exaspération, ils ont baissé les yeux de honte.
J’ai ramassé une pile de cartes format A5 sur une des tables et je l’ai séparée en trois tas que j’ai posés près du canapé.
— Sur chacune de ces cartes un jeu est décrit. J’ai fait 3 tas pour l’adapter à vos préférences. Vous voyez comme je suis prévenante ? Prenez-en de la graine.
Ils n’ont rien dit.
— Le tas rose est pour Chouchou, pour relever son côté viril. Le rouge est pour Chétif.
Je me suis penchée pour gratter la nuque du Chiot.
— Et celui avec un os dessiné est pour qui ? Et oui, c’est pour toi !
Je me suis redressée.
— Cela va de vos pires angoisses jusqu’à la permission de jouir. Et oui, il y a une carte « jouissance » dans chaque paquet ! Nous allons voir si vous avez de la chance ce soir ou si ça va être comme à la naissance et que vous terminez encore dans le camp des perdants… Qui veut commencer ?

La suite par ici…


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