Discipline domestique 032 – Halloween 2014 – Partie 25 : à la douche ! (1)

Après notre petite séance de sport j’avais pris ma douche et c’était désormais au tour de mon homme d’y passer, mais pas avant que nous ayons effectué quelques petits jeux. Je sais bien que j’avais dit que le weekend serait calme mais j’avais une envie subite, et puis de toute façon c’était différent puisque l’initiative venait de moi ; ce qui m’avait énervée précédemment c’était surtout que mon homme me prenne la décision à ma place.

Nous étions dans la salle de bain, il était nu et je le tenais en laisse. Je lui ai dit sèchement :
— Penches-toi en avant, les jambes écartées et les mains sur le rebord de la baignoire.
Il s’est docilement mis en position sans dire un mot, le regard bien droit devant pour ne pas se gâcher la surprise de ce qui allait arriver. Un frisson a parcouru son corps lorsque je me suis mise derrière lui, une main sur le bas du dos et l’autre empoignant ses bourses.
— Voilà donc la cause de tes tourments.
Je les ai soupesées.
— Tu veux que je te venge en leur faisant autant de mal qu’elles t’en font ?
Entre deux inspirations profondes il a dit :
— Je préférerais éviter s’il te plait.
Cela ne lui ressemblait pas, d’habitude il ne ratait pas une occasion de faire une remarque caustique pour m’inciter à être particulièrement sadique avec lui. Il devait vraiment avoir peur de ce que j’aurais pu lui faire à ce moment-là. Il faut dire qu’en général il n’est pas vraiment fan des broyages de bourses et je semblais particulièrement en forme. Savoir différencier les moments où vous pouvez taquiner votre dominante et ceux où il vaut mieux s’abstenir est une qualité nécessaire pour le soumis qui veut durer. En l’espèce me provoquer aurait été un coup à finir avec un humbler ou un étireur de couilles pour de longues heures. Il devait vouloir l’éviter.
— Comme tu veux. Mais si ce n’est pas devant ça sera derrière.
Sans attendre sa réponse je suis allée chercher une cravache à bout effilé, le genre de jouet pour taper dans la raie des fesses, celle que j’avais choisi était composée d’une tige d’une trentaine de centimètres de long se terminant par une double boucle rectangulaire en cuir de 5 par 2.
J’ai légèrement tapé sur ses fesses en disant :
— Ecarte-les.
Toujours penché en avant il a ramené ses mains dans son dos et a écarté de chaque côté ses fesses pour dévoiler en grand son cul. En prenant mon temps j’ai cherché la meilleure position pour le frapper ; l’appréhension du soumis avant le premier impact fait partie de la punition, tout comme l’obligation de garder la position après ; pour paraphraser l’expression ‘le silence avant la punition c’est déjà la punition’.
— 25 coups si tu tiens la position sans râler, beaucoup plus le cas échéant. Clair ?
Il a pris une inspiration.
— Oui. Merci je les aie bien mérités. Il était idiot de penser que je pouvais savoir mieux que toi ce qu’il fallait faire.
Il faisait référence à sa critique sur ma façon de faire alors que je m’amusais à lui passer mon pied sur le visage un peu plus tôt.
— Toujours avec un temps de retard… C’est désespérant.
Sans autre commentaire j’ai enchainé les coups au rythme d’un à peu près toutes les 15 secondes, de quoi rougir et sensibiliser la zone anale sans être trop exigeant pour lui. J’avais tellement hâte de passer à la suite, le « vrai » truc sadique, que j’en étais presque à bâcler mon cravachage et à plusieurs reprises j’ai dû me retenir de frapper pour ne pas aller trop vite.
Une fois la première partie de la sentence appliquée je me suis éloignée sans rien dire et il n’a pas osé tourner la tête pour savoir ce que je manigançais. Le silence était pesant ; mettez-vous un peu à sa place, obligé de s’exposer et de rester immobile pendant que je décidais de son sort. Cela devait être si intense, parfois je suis jalouse de mes soumis.
Le claquement d’un gant en latex a résonné dans la salle de bain, les choses se précisaient.
Je me suis mise derrière lui et, après avoir mis du lubrifiant sur mes majeur et index, je les ai enfoncés lentement dans ses fesses. Une fois bien en lui je les ai écartés en V et je leurs ai fait faire une partie du chemin inverse avant de repartir dans l’autre sens ; au même moment mon pouce glissait lentement entre son anus et ses bourses pour le stimuler à l’extérieur. Après la douleur de la cravache ce traitement devait lui faire un bien fou.
Je lui ai demandé :
— Tu aimes ça ?
Dans un soupir il a répondu :
— Oui.
Je lui ai massé le sphincter avec les deux doigts. Son corps a été parcouru de frissons.
— Ça, c’est ce à quoi ont droit les maris sages. Est-ce que tu rentres dans cette catégorie ?
Il a fait une grimace et a dit :
— Malheureusement je ne crois pas.
— Donc tu vas me supplier d’arrêter.
Je me suis mise à intensifier les caresses.
— Et je te conseille de le faire avant que tu jouisses.
Après ce que je pourrais qualifier de râle d’agonie il s’est résigné à dire :
— S’il te plait chérie tu peux arrêter je ne le mérite pas.
Avec une certaine satisfaction j’ai dit :
— Comme tu voudras.
J’ai retiré mes doigts puis je me suis éloignée en enlevant mes gants. Mon homme a pris de profondes inspirations pour se calmer, la frustration devait être terrible. À n’en pas douter mon petit jeu venait de lui faire mal ; j’étais ravie, qu’il est bon d’être une garce.
Du pied j’ai activé le mécanisme d’ouverture de la poubelle, je tenais les gants du bout des doigts, j’étais prête à les laisser tomber.
— Tu es certain que tu veux que j’arrête ? Pas de regrets ?
Il avait des larmes aux yeux, intérieurement il devait me maudire d’avoir interrompu son plaisir de la sorte.
Comme il ne répondait pas je l’ai relancé :
— Je crois t’avoir posé une question. Si tu veux être mauvais joueur je peux l’être aussi.
Il s’y est repris à plusieurs fois avant de dire :
— Pas de regret tu peux les jeter. Je ne le mérite pas.
Répondre à cette question a semblé être douloureux pour lui et, je ne vais pas le cacher, c’était le but ; je me sentais si puissante.
— Pas si facile de prendre les bonnes décisions n’est-ce pas ? Tu comprends désormais le fardeau d’être à ma place ?
Il a grommelé un truc incompréhensible, j’ai ordonné :
— Redresse-toi.
Il s’est mis face à moi, l’air renfrogné. Je lui ai dit :
— Ce que je viens de te faire était un petit échantillon de ce que tu aurais pu avoir hier. Je le précise parce qu’il me semble que tu n’avais pas bien compris à côté de quoi tu étais passé à cause de ton attitude. Tu sais, la même attitude que tu es en train d’avoir en ce moment. Celle qui va te causer encore une fois les mêmes soucis.
— J’ai compris.
J’ai dit sèchement.
— Tu auras compris lorsque je l’aurais décidé !
J’ai fait quelques pas autour de lui comme un prédateur ayant acculé une proie et savourant sa victoire..
— Au fait qu’est-ce que tu disais ce matin ? Que tu voulais passer un weekend de tease and denial ? Ça fait combien de séquences de frustration un week-end complet ? 40 ? 50 fois ce que tu viens de subir ? Tu te sens la force d’en supporter combien ?
Il a fait une grimace.
— Aucune.
J’ai dit d’un air moqueur :
— Aucune ? Tu ne veux plus que je sois sévère avec toi ?
— Non.
— Pourquoi ?
— Parce que maintenant je me rappelle ce qui se passe quand tu es sévère…
J’ai pris ça comme un compliment, je ne sais pas si s’en était vraiment un.
— Oh ! Et ?
— Si je te propose de me mettre à genoux par la frustration tu vas le faire.
— Aie ! C’est embarrassant parce que malheureusement pour toi il me semble que tu en as déjà fait la demande… Je n’ai plus trop le choix maintenant.
Il avait l’air penaud ; il sentait bien que j’étais en train de bluffer mais qu’il valait mieux pour lui ne pas faire le malin ou je risquais de réellement attiser sa frustration tout le weekend ; et il ne se voyait pas résister plus de 10 fois à un tel traitement. Parfois mes soumis passent très près de la catastrophe.
De mon côté je crois que le terme d’exultation intérieure décrivait bien ce que je ressentais. Je ne suis jamais mieux que lorsque mes soumis n’ont aucune carte en main.
Mon homme a cependant répondu d’une manière assez intelligente en disant :
— Je ne suis qu’un homme, il ne faut pas m’écouter et baser tes décisions sur ce que je dis. Tu es trop intelligente pour t’abaisser à ça…
— Ce que tu es en train de dire c’est que je ne devrais jamais tenir compte de ce que tu dis ?
Je ne vais pas cacher que c’est le fantasme de toute dominante ; mais c’est aussi un truc qui est destiné à rester un fantasme pour la sécurité de tous. Il a hésité avant de dire :
— Tu sais mieux que moi ce dont j’ai besoin. Il serait plus sage de te laisser faire.
J’ai haussé les épaules.
— C’est vrai. Et un jour peut-être que tu prendras conscience de l’étendue de ta bêtise. Tu as une copine qui sait très bien comment te faire du bien, et qui n’hésite pas à le faire si tu lui donnes une raison, et tu ne peux t’empêcher de la provoquer. Parce que je te rappelle que si tu avais fait un truc aussi simple qu’être un soumis modèle pendant toute la semaine je t’aurais fait pleurer de bonheur hier soir ; je peux te le garantir. Mais non, jouer le rebelle était trop important pour toi ! Pourquoi m’as-tu forcé à te punir ? Je ne comprends pas.
Il a baissé la tête, il y avait bien plus de vrai dans mon discours qu’il ne l’aurait voulu. Heureusement pour moi d’ailleurs ! Je n’ennuierais avec des soumis dociles qui feraient systématiquement ce que je leur dis. Cependant j’adore les faire culpabiliser et leur faire croire que tout est leur faute de façon à ce que la honte ne vienne pas de l’extérieur mais de l’intérieur, c’est bien plus intime comme torture.
Il a répondu :
Je vais m’améliorer.
— C’est tout le mal que je te souhaite. En tout cas tant que je ne serai pas satisfaite de ton attitude tu pourras rêver pour avoir la moindre récompense. Tu ne m’auras pas à l’usure je peux te le garantir ; je ne suis pas ce genre de femme réduisant ses attentes avec le temps, c’est même l’inverse.
J’ai repris la cravache en main.
— Et je suis prête à utiliser tous les moyens à ma disposition pour obtenir ce que je souhaite.
Il s’est mordu la lèvre du bas :
— Tu es très … Convaincante… Je crois qu’à partir de maintenant je vais faire tout ce que tu me dis sans discuter.
Je ne compte plus les fois où il a pris cette résolution… Et heureusement pour moi il ne la tient jamais !
— Ça tombe bien j’ai une tonne de choses à te faire faire aujourd’hui. Peut-être même que si tu es sage cela sera suffisant pour que généreusement je t’accorde une petite récompense. Ou pas… Je verrais en fonction des résultats, et de ton attitude, mais ça c’est pas gagné. Je te connais, d’ici 10 minutes tu auras changé d’avis, encore…
— Non, tu as utilisé de bons arguments pour me motiver cela va durer plus longtemps cette fois. Je suis motivé.
J’ai fait une moue sceptique avant de lui demander :
— Et sinon qu’est-ce qui te démange le plus ? Ton sexe ou ton cul ?
Il a hésité.
— Je ne sais pas, je crois que ça se vaut.
J’ai hoché la tête.
— Ok, donc les deux vont passer à l’eau froide, ça sera plus prudent.
J’ai désigné la douche, il a gémi, il semblait penser « quoi encore ? Tu n’as pas fini de me torturer ? J’ai dit que j’allais être obéissant ». À voix haute il a cependant préféré dire :
— Comme madame voudra.
Voir un soumis s’astreindre à faire quelque chose qu’il ne veut pas fait toujours jubiler la sadique en moi. J’aime avoir le pouvoir sur les gens ; parfois cela m’étonne même de voir ce que je suis capable de leur faire faire sur un claquement de doigts. Parce que le vrai pouvoir ne s’obtient pas par la force mais par le respect ; si mes soumis m’obéissent c’est avant tout parce que je représente une autorité légitime à leurs yeux. Il est toujours gratifiant de voir tout ce travail de préparation payer.
À cause de ce regain de satisfaction je n’ai pas pu retenir ma main lorsque mon homme est passé à portée et elle est venu lui claquer ses jolies petites fesses. Il m’a lancé un regard, il semblait hésiter à oser faire un commentaire, sans me démonter j’ai gardé le regard haut, s’il avait besoin que je lui rappelle que ses fesses m’appartenaient et que je pouvais leur faire ce que je voulais il n’avait qu’un mot à dire. Comme le dit le proverbe américain « fake it until you make it ! », vos certitudes peuvent faire accepter aux autres bien des choses. Mon homme a tourné la tête sans rien dire, il était encore trop tôt pour rompre sa promesse. Dommage. Ou tant mieux pour lui.
Il s’est dépêché de se mettre en place et a demandé :
— Tu veux contrôler le pommeau de douche ?
— Bien entendu ! Si j’ai envie que le travail soit bien fait quel autre choix ai-je ?
Il a plaisanté :
— Surement pas de me laisser faire tu as raison. Donner des responsabilités à un mâle c’est l’assurance d’être déçu…
Il me l’a tendu et s’est mis face à moi dans sa position d’attente habituelle, mains sur la tête et jambes écartées. J’ai mis le mitigeur sur froid. En réalité c’était davantage sur tiède, je n’allais pas le torturer à l’eau glacée non plus, je veux l’inconfort pas lui faire du mal. J’ai donc ajusté la température en faisant couler de l’eau à côté de ses pieds, assez loin pour qu’il n’y ait que des éclaboussures mais assez pour lui donner un aperçu de l’enfer qui l’attendait. Une fois satisfaite j’ai dit :
— Voyons un peu l’état de ton modèle réduit.
C’est un des nombreux surnoms de son sexe, je sais faire preuve de beaucoup d’imagination lorsqu’il s’agit de trouver des noms ridicules.
J’ai attrapé son gland entre 2 doigts et je l’ai secoué.
— Il a l’air encore bien enflé. Mon pauvre, ça doit être infernal pour toi de sentir cette brulure. Je te plaindrais presque.
J’ai agité le pommeau de douche avec un sourire narquois et j’ai rajouté :
— Heureusement que je suis là pour jouer au pompier.
Il a eu un rictus et a hésité avant de répondre. J’avais anticipé que ses bonnes résolutions ne tiendraient pas 10 minutes mais 5 semblaient plus réalistes, son état d’excitation était vraiment catastrophique.
Il a fini par dire :
— Comme si tu avais besoin d’une excuse… Je sais à quel point tu fantasmes de jouer avec la grosse lance des pompiers…
Sitôt sa phrase finie il a fermé les yeux en se contractant, il se doutait bien que sa réplique allait avoir des conséquences, ce qui n’a pas raté puisque j’ai longuement aspergé son sexe d’eau pendant qu’il se tortillait sous l’inconfort. Il a lutté pour ne pas abandonner sa position mais il avait du mal à ignorer ce qui était en train de lui arriver. Souvent vos soumis comprennent le potentiel d’une situation et vous donne une bonne raison de le faire sans culpabiliser ; chercher le bâton est aussi le job du soumis.
J’ai coupé l’eau.
— Tu regrettes ce que tu viens de dire ?
Il s’est mordu les lèvres pour retenir un sourire, il ne regrettait rien bien au contraire.
Comme il mettait trop de temps pour répondre j’ai dit :
— Comme tu veux… Tu n’es pas croyable. Préférer la provocation immédiate au plaisir à long terme.
J’ai rouvert l’eau et j’ai légèrement fait baisser la température. Après quelques secondes il s’est mis à crier :
— Je regrette, pardon !
— Qu’est-ce que tu regrettes ?
— Mon attitude.
— Pourquoi ?
— Parce qu’on ne doit pas manquer de respect à sa dominante.
J’ai à nouveau coupé l’eau.
— Calmé ?
En claquant des dents il a dit :
— Oui. Il n’y a plus rien de chaud chez moi maintenant. J’ai compris ma place. Je suis calme.
— J’espère bien.
Je lui ai tendu le pommeau de douche.
— Lave-toi.
— Merci. J’ai droit à l’eau chaude ?
— Oui.
— Merci.
Comme je vous le disais précédemment son régime de vie n’est pas trop dur tant qu’il me demande la permission pour tout, c’est devenu un réflexe.
Et ne croyez pas que j’en avais fini avec lui, bien au contraire j’avais encore beaucoup d’idées pour lui pourrir la vie, mais chaque chose en son temps, et pour l’instant j’allais le laisser se laver.

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Discipline domestique 026 – Halloween 2014 – Partie 19 : moments de doute

Hello ! 🙂

J’ai eu des remarques selon lesquelles mes textes étaient trop long pour une lecture sur écran et qu’il serait préférable de les raccourcir. Je peux comprendre ce genre d’argument. Donc désormais je ferai des découpages inférieurs à 10 minutes de lecture (contre 12-14 comme précédemment). J’espère que ça ira mieux.

Du fait de sa longueur excessive cette partie du texte a justement été découpée brutalement (que de violence dans ce blog !) en quatre publications distinctes : les 26, 27, 28 et 29. Lisez-les dans l’ordre 🙂


Sommaire du journal


Il parait que la fin du dernier texte a eu un petit effet… J’aimerais pouvoir vous dire que j’ai fait ce découpage par pur sadisme et que depuis je prends plaisir à vous faire languir pour la même raison, cela serait cohérent avec ma réputation de femme sadique et fière de l’être, pourtant ce n’est pas la vérité. La vérité c’est que j’ai réécrit ce texte de nombreuses fois, souvent de la même façon, tout ça pour gagner du temps, j’ai saisi le moindre prétexte pour repousser d’un jour l’échéance. Pour être honnête j’étais, et je suis toujours, inquiète que le résultat ne vous plaise pas. Vu la fin à suspens de la dernière fois il est probable que vous ayez déjà imaginé la suite et que vos attentes soient stratosphériques, la vérité va sembler si fade à côté. Certes j’ai déjà prévenu plusieurs fois qu’une relation 24/7 est bien moins intense qu’une séance isolée, sinon elle ne serait pas viable à long terme, cependant je crains de ne pas répondre à vos attentes avec ce texte.

Assez tergiversé je dois passer aux actes, de toute façon il y a aura toujours des râleurs quoi que je fasse.

Je vous rappelle la scène (encore une technique pour gagner du temps), nous étions le lendemain matin suivant l’épuisante soirée BDSM que nous avions faites avec 3 de mes amies. Après une telle épreuve j’avais prévu un weekend sage pour que mon homme puisse se reposer. Le corps a ses limites quoi qu’en disent certains soumis. Après le rituel matinal pour raviver la flamme, que serait la chasteté masculine sans un peu de provocation, j’avais prévu de laisser mon heureux partenaire tranquille. À ma grande surprise il en avait néanmoins demandé davantage en réclamant que je lui « impose » un weekend entier de souffrances.

La plupart du temps je suis plutôt douée pour doser les tourments que j’inflige à mes soumis cependant il m’arrive de faire des erreurs, jouer avec le désir est un art si subtil. Nous étions à un de ces moments, j’avais joué avec le feu et j’en avais perdu le contrôle, il restait maintenant à sauver les meubles avant que tout ne soit réduit en cendres.
À la décharge de mon homme (jeu de mot non-intentionnel) il faut dire que depuis le début de notre jeu il y a 2 semaines il n’avait pas eu droit à un milking ou séance de strapon pour réduire sa tension. Je vous rappelle que dans ma version des jeux de chasteté j’autorise quelques jouissances anales en récompenses. Le problème étant que cette fois mon homme n’en avait pas mérité. Il était donc en privation totale depuis de le début.
Il est assez rare que je sois aussi sévère mais il l’avait bien cherché puisque quelques jours auparavant il m’avait provoqué en profitant d’un moment d’inattention pour tenter de se masturber. Mettez-vous à ma place, je n’avais pas eu d’autre choix que de le punir, et la soirée que j’avais prévue pour le chauffer et qui aurait du se terminer par une séance de strapon pour le consoler s’était transformée en soirée purement punitive. Avec moi les soumis ont ce qu’ils méritent, autrement dit pas grand-chose la plupart du temps. Être des rebelles les amuse jusqu’au moment où ils doivent faire face aux conséquences de leurs actes. Et à ce moment là ils nous font la gueule si nous appliquons les règles à la lettre. Comme s’il s’agissait de notre faute !
D’ailleurs à ce sujet il parait que j’ai la réputation d’être sévère, à titre personnel je trouve cela injustifié et cela m’agace un peu. À mon sens je ne fais que tirer les nécessaires conséquences du comportement de mes soumis, ce n’est pas ça la sévérité, certes je ne considère pas que je sois laxiste mais il ne faut pas exagérer.
On dit souvent qu’en BDSM la dominante a tous les pouvoirs ce qui est vrai et faux à la fois. Nous ne pouvons faire ce que nous voulons qu’à la condition de ne pas contredire la logique interne des jeux. Dans le cas contraire nous sortirions le soumis de son état de « transe » et il reprendrait son indépendance d’esprit. Autrement dit même si je suis de bonne humeur je ne peux décemment pas soulager un soumis qui se comporterait mal sans perdre mon aura. La dominante fixe des règles qui la lient autant que le soumis.
Ces conditions peuvent vous sembler exigeantes mais sachez que je suis plutôt gentille dans l’application et qu’il en faut peu pour me convaincre, d’où ma sévérité toute particulière lors d’un échec, situation qui semblait se profiler à nouveau ce matin-là. Tout cela faisait que j’étais plutôt inquiète pour la suite des événements. Vous devez savoir que pour faire redescendre la tension de mon homme j’avais prévu une séance de rattrapage 3 jours plus tard, mais s’il continuait à me chercher de la sorte j’allais devoir l’en priver une fois encore. Sincèrement j’avais envie de l’aider mais je ne pouvais pas le faire de manière ostensible, il devait me fournir une opportunité pour que je puisse être gentille.
Il était donc là, planté devant moi comme un imbécile, excité d’avoir le courage de chercher les ennuis et ignorant les conséquences qu’allaient avoir ses actes. Avec ses joues rouges il me faisait penser à ces soumis lorsqu’ils se retrouvent pour la première fois devant moi, enflammés comme c’est pas permis mais inquiets malgré tout. Le genre ayant un regard espiègle mais se triturant les doigts. Cela ne me déplait pas en temps normal, j’adore fasciner les hommes, cependant s’il continuait à également agir comme un débutant j’allais finir par mal le prendre. Parfois mes soumis font des erreurs idiotes comme si mon dressage n’avait aucun effet sur eux, j’en suis généralement très vexée parce que j’ai besoin d’avoir l’impression qu’il y a une progression dans les jeux, que nous ne faisons pas du sur-place. Etre la capitaine d’un bateau à quai n’est pas vraiment mon fantasme et je préfère aller découvrir des terres inconnues, quitte à être déçue.
Bref, sachant tout cela comment pensez-vous que j’ai réagi ? J’ai la prétention de dire que toutes mes actions sont logiques et qu’une personne qui prendrait du recul serait capable de tout comprendre. Donc en théorie si vous lisez mon blog depuis assez longtemps vous devriez avoir toutes les pièces en main pour imaginer la suite, vous devriez savoir comment réagit une femme dominante, une vraie, dans un couple FLR-TPE lorsque son partenaire réclame un jeu alors qu’elle n’en veut pas.
D’ailleurs à la fin de la partie précédente j’aurais dû ouvrir un sondage pour avoir vos opinions, il aurait été amusant d’avoir des statistiques. J’aurais pu voir à quel point vous avez retenu mes leçons sur la psyché d’une femme dominante. Quoi que, j’aurais peut-être été déçue. La plupart des lecteurs seront probablement partis en fantasme type film porno classique, la maitresse gifle le soumis et le gronde d’une manière peu convaincante puis le « puni » en le forçant à lécher ses escarpins. Il est vrai que j’avais la main qui me démangeait et mon homme aurait bien mérité de ce faire claquer les joues. Si vous avez imaginé quelque chose de cette trempe au moins je vous aurais fait fantasmer un moment. Parce qu’en vrai, avais-je été excitée par la perspective de pouvoir torturer mon homme tout un weekend ? Après tout nous autres dominatrices ne sommes pas difficiles à comprendre n’est-ce pas ? Vous nous foutez un soumis à faire souffrir et nous sommes heureuses, non ?
Même pas…
Déjà parce que j’avais été comblée par la nuit précédente et que je ne ressens pas le besoin de jouer tous les jours. Je suis une jeune femme comme toutes les autres et la plupart du temps j’ai d’autres choses en tête que mes fantasmes. D’ailleurs à ce sujet j’ai vu un reportage l’autre jour qui disait que les gens ont tendance à cataloguer les femmes en deux groupes : les vierges/mères d’un côté et les putains de l’autre, avec rien au centre. La réalité étant bien plus nuancée puisque nous alternons entre plusieurs états, tout comme les hommes. Pourtant la plupart des gens ont du mal à imaginer que nous puissions avoir une vie sexuelle sans qu’elle soit excessive. Parfois les soumis sont surpris que j’ai un « vrai » boulot, que je ne domine pas à temps plein, comme s’il était étonnant qu’une femme qui s’épanouisse sexuellement puisse également avoir une vie professionnelle et familiale classique. Je n’ai pourtant pas l’impression d’être un cas exceptionnel. Cette fausse impression vient peut-être du fait que mon partenaire est hyper-réactif à la moindre stimulation du fait de son maintien en chasteté.
Quoi qu’il en soit je n’avais pas particulièrement envie de dominer ce jour-là et la tentative de mon homme de me forcer la main venait de finir de me refroidir. Parce que ce genre de situation est un vrai tue-l’amour pour moi, c’est d’ailleurs pour ça que nous autres dominatrices avons une dent si acérée contre les « souminateurs » qui décrivent leurs fantasmes en long, en large et en travers. Il faut savoir que même si vous me décrivez mon fantasme idéal vous me laisserez de marbre. Si je n’ai pas l’impression d’avoir le contrôle absolu mon plaisir est réduit à néant. Tout doit venir de moi et rien que de moi. Et sans excitation pas de domination, je ne suis pas payée pour la feindre.
Tout ça pour dire que si vous avez imaginé que j’étais enchantée par la situation vous avez eu tout faux.
Alors, au contraire, étais-je en colère à cause de son attitude ?
Non, pas vraiment non plus.
Certes il essayait de me forcer la main et une partie de moi était en train de chercher la punition la plus méchante possible, et je parle de quelque chose de vraiment mal intentionné. D’ailleurs mettez la lecture sur pause et réfléchissez un instant à la pire chose que j’aurais pu faire à ce moment.
Une idée ?
Si j’avais laissé mon côté « sadique » prendre le dessus je lui aurais empoigné le sexe et je l’aurais masturbé jusqu’à la jouissance. Il aurait essayé de lutter mais après autant de chasteté il n’aurait pas pu faire grand-chose et aurait craqué en peu de temps. Parce que le plus méchant que vous pouvez faire à un soumis est d’interrompre le jeu en cours et de le ramener à la dure réalité. Certains le méritent parfois mais c’est vraiment hard. Si je l’avais fait mon homme m’en aurait voulu pendant des semaines et je pèse mes mots. Comprenez bien que la chasteté est un défi pour lui, cela ne vient pas de moi, tenir 3 semaines lui tient à coeur, et toute issue prématurée serait un échec. Je crois qu’il ne peut pas aimer sans y associer la notion d’effort. Lorsqu’une personne a une place spéciale pour lui il doit la traiter différemment, c’est instinctif. Donc lui refuser le droit de souffrir reviendrait à lui interdire de m’aimer.
Heureusement pour lui son attitude ne m’avait pas énervé suffisamment pour que je puisse avoir une réaction aussi disproportionnée. Parce qu’en vérité la situation était plutôt classique, un soumis tentant de reprendre le pouvoir et testant mes limites. Quelque part c’était un peu son devoir, et c’était le mien de résister et d’exercer mon autorité. Lorsque vous acceptez le pouvoir vous acceptez d’être obligée de vous battre pour le garder. Surtout qu’à ce qu’il parait une domina n’est jamais plus belle aux yeux d’un soumis que lorsqu’elle est autoritaire et le frustre. D’ailleurs un des plaisirs de la soumission est de s’entendre dire « non ». Parce qu’une femme qui ne dirait que « oui » ne dominerait pas grand-chose en définitive. En tout cas pour les fans de jeux de discipline.
Ne croyez pas non plus que je sous-estimais ses souffrances, au contraire je comprenais ce qu’il vivait pour l’avoir expérimenté. Dans ma période soumise j’ai testé le tease and denial et, même à petite échelle, je haïssais cette sensation, cette brulure si puissante au niveau du sexe qu’elle vous fait perdre toute dignité. L’effet est si intense qu’il vous rend prête à tout et n’importe quoi pour enfin avoir la permission de vous libérer. Sentir notre propre corps vous trahir comme s’il était mu par sa propre volonté est une torture très intime vous n’avez pas idée.
Tout ça pour dire que j’ai vraiment de l’empathie et du respect pour les soumis qui s’engagent sur la voie de la frustration sexuelle. Et c’est parce que je les respecte que je reste inflexible et que je fais tout pour les empêcher de flancher à mi-parcours.
À ce stade du raisonnement vous demandez peut-être si je n’allais pas tout de même le dominer, non par excitation mais par sens du devoir, pour lui permettre de crier un peu.
En réalité la question ne se posait même pas. Je n’allais pas lui donner ce qu’il voulait tout simplement parce que je ne le pouvais pas. Comme je l’ai déjà dit son corps avait été meurtri par la soirée précédente il était donc hors de question qu’il se passe quelque chose aujourd’hui, ce n’était pas négociable. Je sais bien que ses envies le rendaient irréaliste mais je ne devais pas me laisser entrainer. Je vous rappelle que le rôle d’une dominante est d’être sadique, pas irresponsable.
Quant à la solution de l’enfermement et du tease and denial il s’agissait de menaces en l’air et mon homme avait dû le comprendre. Il avait encore une semaine de chasteté à purger et en attisant son désir au-delà du raisonnable je ne lui aurais pas rendu service, au fond de moi je ne voulais pas qu’il échoue. Enfin « il », « nous » plutôt, nous sommes une équipe, son échec aurait également été le mien. Ce qui ne voulait pas dire qu’il ne subirait pas de conséquences à son attitude, je ne pouvais pas laisser son insolence créer un précédent. Simplement pas maintenant et pas de cette façon. Dans une relation BDSM la dominante fixe le tempo pas le soumis. Et vous me connaissez, vous savez que je suis intransigeante lorsque l’on en vient au chapitre du respect des privilèges liés à ma fonction, je peux réagir vivement lorsque l’on empiète dessus.

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