Récit de Noël 2015 partie 2 : la pression monte

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Dans la partie précédente j’avais introduit le soumis du jour, nom de code « Galopin ». Avec lui je partage une passion pour les scénarios disciplinaires dans une mise en scène « ancienne » type victorien. Nos séances habituelles sont en deux parties, la première où je le fais languir pendant un interrogatoire et la deuxième où je le punis. Pour l’instant nous étions assis l’un en face de l’autre, moi sur le canapé, lui sur une chaise simple, nous discutions. Il était temps de faire monter la pression d’un cran.

J’ai posé ma tasse de thé sur la table basse et j’ai repris ma badine, signe que nous nous approchions de la phase de punition. Les choses commençaient à sentir le roussi pour lui et pourtant il n’arrivait pas à détacher son regard de mes doigts glissants le long de la badine. Il était comme hypnotisé par les promesses sous-entendues par mes gestes.
Pour relancer la discussion je lui ai dit :
— Reprends.
Il a bredouillé :
— Je ne sais plus quoi dire, madame.
Il se triturait les doigts par nervosité.
— Tu te souviens de ma position sur le silence ?
Il a soupiré.
— Oui madame. Le silence est un luxe que je ne peux me permettre. Lorsque je suis ici soit je confesse mes fautes soit je donne de la voix sous votre discipline.
— Alors ? Confession ou pleurs ?
Il a grommelé quelque chose que je n’ai pas compris, une bonne excuse pour faire monter la tension, j’ai tapé avec la badine sur la table basse. Il a sursauté sous la surprise.
— Ah d’accord ! Tu veux jouer comme ça ?
Il s’est figé, attentif au moindre signal qui aurait pu lui donner une information sur mes intentions. Lorsque j’élève la voix il a cette réaction de frayeur. Il s’amuse parfois à me tester mais dès que le ton monte c’est le « sauve-qui-peut ! ». Il adore jouer avec ses peurs et se retrouver dans une mauvaise position. Une sorte de sentiment ambivalent.
— D’abord tu viens ici en réclamant une fessée. Ensuite tu refuses de te confesser, et maintenant tu grommelles ?
J’ai soupiré. Il baissait la tête comme un gamin pris en faute et qui ne veut pas montrer qu’il a honte. Exactement son fantasme.
— Tu ne me laisses pas de choix.
J’allais me lever, badine à la main, lorsqu’il a bredouillé :
— Je m’excuse madame la préceptrice. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Puis-je avoir une seconde chance de me confesser s’il vous plait ?
Une volte-face sur le fil que j’aurais très bien pu refuser. Cependant comme je me sentais toute puissante à le voir faire machine arrière comme un froussard j’étais dans de bonnes dispositions pour la lui accorder. Je suis bonne joueuse lorsque je gagne… Notre discussion avait été comme un duel, une partie de poker, il avait voulu bluffer mais lorsqu’il avait vu que j’étais prête à mettre mes menaces à exécution il s’était dégonflé. Pour le plaisir de me provoquer il n’était pas prêt à renoncer à sa fessée en travers des genoux. Je suis déjà capricieuse par nature donc il ne faut pas me chercher, j’aurais très bien plus passer aux punitions les plus dures d’entrée.
Son revirement faisait quand même bien mon affaire, je préfère faire durer les jeux et commencer trop fort ne va pas dans ce sens.
En essayant de camoufler la fierté d’être victorieuse dans ma voix je lui ai dit :
— Va prendre la règle carrée.
— Bien madame.
Trop fébrile pour tenter que ce soit il s’est levé sans un bruit et a obéi.
— Pose-la sur le sol devant moi. À un mètre. Mets-toi à genoux dessus. Mains sur la tête et cheville croisées.
— Bien madame.
Une position qui n’était pas seulement douloureuse, le tourment aurait été trop doux selon mes critères. En l’ayant fait mettre devant moi je lui imposais une vue directe sur mes genoux, ce qui aurait pu être anodin pour n’importe qui, pas pour lui, son envie d’être fessé s’en est retrouvée accrue. De quoi le faire frétiller encore un peu au bout de ma ligne.
— Reprends ta confession. Et tu n’auras pas de nouvelle chance. Si tu échoues encore misérablement cette fois je serais forcée de te démonter.
— Oui, madame. Merci. Je ne mérite pas votre gentillesse.
— Je sais. Je t’écoute.
Il a dégluti et s’est lancé :
— J’ai fait tellement de mauvaises choses que je ne sais pas où commencer.
J’ai ricané.
En moins de 5 minutes nous sommes passé de « tout va bien » à « j’ai fait tellement de mauvaises choses que je ne sais pas où commencer ». Je comprends que tu veuilles hâter la phase d’application de la punition, qui sait dans quel pétrin tu seras après 5 minutes de conversation supplémentaires. Tu as peur de ce que je pourrais découvrir ?
— Un peu.
— Bien. Alors quelle est la vérité ? Que veux-tu me cacher ?
— Pour être honnête, en cette fin d’année, avec le mauvais temps, la grisaille, le froid, j’ai été fatigué et j’ai manqué de volonté ce qui m’a fait manquer quelques objectifs.
— Ça arrive. Et comment as-tu réagi ?
Il est resté silencieux. Lâchant quelques grimaces, probablement à cause de la règle carrée sur laquelle il était agenouillé. S’il continuait de la sorte  j’allais le faire grimacer pour de bon.
— Allez ! Réponds. Qu’as-tu fait lorsque tu as pris conscience que tu perdais pied ?
— Rien.
Il a fermé les yeux un instant, redoutant probablement une gifle. Il n’en était pas question. Je voulais l’amener au point où il serait tellement désespéré que le premier coup apparaitrait comme une libération. J’ai donc répondu d’une voix calme.
— Rien ? Tu as regardé le bateau couler sans rien faire ?
J’ai bien vu que ma réponse l’avait agacé, il aurait voulu que je m’énerve. Du regard j’ai essayé de lui dire « tu vois, c’est moi qui commande, les jeux ne commenceront que lorsque je l’aurais décidé, et uniquement à ce moment ». Voyant qu’il n’avait pas d’alternative il a repris ses confessions.
Je sais que j’ai eu tort, madame. J’aurais dû prendre l’initiative de rectifier les choses avant qu’elles ne dégénèrent. Mais …
— D’accord … Nous en sommes à « les choses ont dégénérées ». De pire en pire. Ma prophétie se réalise. Tu comptes sortir d’ici vivant ?
Inquiet il s’est esclaffé :
J’espère.
— Avais-tu oublié ce que tu risquais à agir de la sorte ?
— Non. J’en avais conscience. Je savais que ça se terminerait mal et pourtant une partie de moi continuait à vouloir faire des bêtises. Comme si j’étais possédé par le malin, madame.
— Un mal très commun de nos jours. Il y a tellement de perversions dans le monde extérieur que nos plus jeunes âmes se laissent corrompre. Mais cela ne me fait pas peur. Je connais des méthodes d’exorcisme et elles ont fait leurs preuves.
Un frisson a parcouru son corps. Oh que oui ! Il imaginait bien ce que cela pouvait donner.
Vous n’êtes pas trop fâchée après moi ?
— Pourquoi ? Tu pensais me mettre hors de moi avec ton sale comportement ? J’en ai vu d’autres.
Je me suis faite la remarque que mon plan de lui proposer une prise en main plus ferme pour l’avenir semblait de plus en plus approprié. Cependant je n’allais pas lui faire le plaisir de croire qu’il était à l’origine de l’idée.
Et n’inverse pas les rôles, ce n’est pas à toi de poser les questions ici ! Je ne suis pas celle qui doit passer à la casserole.
Sa voix a repris en vigueur.
— Bien entendu madame. Votre bon comportement ne saurait être remis en cause. Vous êtes un modèle de discipline dont je dois s’inspirer.
— Que ressens-tu en ce moment ?
— De la honte madame la préceptrice.
Avec la règle carrée sous les genoux je pense que c’était plutôt de la douleur et une forte envie d’abréger la discussion. Dommage pour lui j’étais la seule ici avec ce type de pouvoir et je n’étais pas disposée à lui accorder une grâce.
— La honte de tes actions ou de t’être fait prendre ?
Il a eu un gloussement fébrile.
— La peur des conséquences. Je sais qu’elles vont être sévère, justes bien entendu, mais sévères. Surtout que je ne vous ai pas vu depuis longtemps, mes fesses sont redevenues très sensibles.
Enfin ! J’étais contente de le voir essayer de m’apitoyer, preuve qu’il prenait conscience que la punition ne serait pas une partie de plaisir. Jusqu’à présent il avait essayé de minorer ses responsabilités, maintenant il essayait de négocier les conséquences, un tournant décisif. Mettre sur mes genoux un homme impatient d’y être est moins marrant que s’il y vient en me craignant. Il faut aussi penser à mon plaisir.
Je lui ai répondu sèchement.
— Est-ce ma faute si tes fesses sont redevenues sensibles ?
— Non madame ! C’est la mienne, c’est totalement ma faute. Cela me punira pour ne pas être venu vous voir plus souvent.
J’ai soupiré avec arrogance. Je me suis penchée pour prendre le petit cahier sur la table basse, celui où il avait noté ses fautes, et j’ai commencé la lecture. Je lui ai fait signe de continuer à parler. Il n’était pas encore sorti de mes filets.
— Je ferais mieux la prochaine fois je promets.
J’ai gloussé en lisant.
— Tu pourras difficilement faire pire.
— Malheureusement oui.
J’essayais d’avoir une attitude désapprobatrice mais tout ce que je voyais c’était des jeux qui s’annonçaient passionnants. Etre une dominatrice n’est pas facile.
— 3 semaines sans mettre un pied dans une salle de sport ? Je confirme. Ce n’est pas encore cette fois-ci que tu repartiras d’ici sans les zébrures de la cane sur ton petit cul.
Vous ne pouvez pas savoir comme j’étais désolée pour lui …
— Pas trop j’espère.
— Un peu tard pour t’en préoccuper tu ne penses pas ?
— Oui.
Il a jeté un coup d’oeil au présentoir aux instruments, la cane y trônait toujours en bonne place. Il aime la recevoir mais jusqu’à un certain point. Autant la fessée en travers des genoux est son petit plaisir, autant la cane représente ce qu’il cherche à minimiser, dépassez les 12 coups et cela devient une vraie punition, ce qu’il accepte. Le BDSM consiste à jouer avec le feu, le fantasme ne serait pas complet sans un petit risque de brulure.
En surprenant son regard vers le présentoir j’ai fait un commentaire :
Si cela t’inquiète sache que j’ai plusieurs canes d’avance. Si l’une casse cela ne signifiera pas pour autant la fin de ta punition. Cela pourrait durer des centaines de coups si nécessaire. Et toi ? As-tu des fesses de rechange ?
— Non, madame.
— Dommage. Ça t’aurait été utile vu ce que je lis.
Plaisanterie facile et pourtant si efficace sur ses émotions.
Après quelques minutes j’ai fini par poser le carnet. J’ai fixé Galopin du regard jusqu’à le faire baisser les yeux.
Tu te doutes que je n’ai pas aimé ce que j’ai lu. Ton comportement n’est pas digne d’une personne de bonne famille. Cela relève plutôt du chenapan de bas étage. Veux-tu finir en maison de correction en faisant honte à toute ta famille ? En ME faisant honte ?
— Non madame la préceptrice. Je sais que l’on vous reprochera ma mauvaise attitude et que vous me le ferez payer au prix fort.
— J’ai pourtant l’impression que cela t’amuse de jouer les gamins irresponsables. Veux-tu heurter ma réputation ? Crois-tu être le premier à essayer ?
— Non, madame, je vous le jure, j’ai honte.
— Crois-tu que de belles paroles vont me suffire ?
Il a fait « non » de la tête.
Mais tes erreurs ne sont pourtant pas le pire. J’ai l’intime conviction que tu ne me dis pas tout. Comment veux-tu que je remplisse ma mission correctement si tu ne me confesses que la surface des problèmes ?
— Je ne sais pas madame.
— Moi je vais te le dire. Si tu ne veux pas aller au coeur des problèmes volontairement nous irons par la force. Si je dois te trainer en te tirant par une oreille je le ferais ! Tu es ici pour t’améliorer ne l’oublies jamais.
Sur un ton un peu provocateur il a répondu :
— Comme il vous plaira madame.
Je me suis écriée :
— N’inverse pas les rôles ! C’est toi qui a choisi la voie la plus douloureuse. Pas moi ! Ne me rends pas responsable de tes erreurs.
Il a fait une tête d’enfant boudeur. J’ai dit :
— Donc nous en avons fini avec les confessions volontaires ? Nous passons à l’interrogatoire strict ?
D’un air résigné cachant mal une envie sincère de s’allonger en travers de mes genoux il a répondu :
— Oui madame.
J’ai claqué des doigts et il s’est levé en grimaçant, la règle carrée lui avait donné une petite leçon. Tant mieux.
Comme le bon petit garnement habitué aux fessées qu’il était il a enlevé son short, l’a plié proprement et l’a posé sur l’accoudoir du canapé. Il s’est approché, je me suis mise en biais. Pas besoin d’en dire davantage il a compris de lui-même que cette fois il aurait droit à la position où ma jambe droite l’immobilise. Nous avons une relation fusionnelle où il devine souvent ce que j’ai en tête sans que j’ai besoin de donner des détails. Nous devons avoir les mêmes références.
Calmement il s’est allongé sur mon genou gauche, son torse reposant en partie sur le canapé. Comme anticipé ma jambe droite s’est mise derrière ses genoux. Il était toujours en slip, avec lui je conserve une certaine progression, toujours dans cette optique d’y aller avec retenue.
— Je vais commencer soft.
— Je mérite peut-être que vous y aillez plus fort madame. Que vous me secouiez un peu.
La phrase lui avait échappé. Il aurait dû savoir que je ne faisais que jouer avec ses nerfs. Il persistait dans son attitude de me chercher sans vraiment l’assumer. Qu’il se rassure il allait finir par me trouver, c’était mon plan.
Ce n’était pas une question. Je vais commencer soft, point. Et avant de faire le malin vérifie ce que soft signifie pour moi.
— Je vais avoir droit à la brosse ?
— Tu la veux ?
— Non.
— Donc ?
— Je l’aurais parce que je n’ai pas su tenir ma langue. Je devrais le savoir avec le temps. Pourtant je ne peux pas m’empêcher de faire des bêtises. Comme vous dite si bien « galopin je suis, galopin je resterais ».
— Continue comme ça et je te mettrais dans un état tel que tu feras trembler les murs.
— Ouh !
— Ils disent tous ça. Mais trop tard. Evidemment que tu vas recevoir la brosse. Tu voudrais peut-être que je m’abime la main ?
— Non, madame.
— Alors tu n’as qu’à tirer les conclusions tout seul.
Cette fois-ci je l’en rendais responsable cependant il est vrai que je n’aime pas commencer mes fessées à la main, j’ai l’impression de m’épuiser pour rien. Tant que les fesses du soumis n’ont rien pris je ne provoque pas assez d’effets pour me satisfaire. La punition est censée me procurer une sensation de toute puissance, s’il reste stoïque je n’en suis que plus frustrée de me sentir faible.
Par contre après une bonne série à la brosse je n’ai qu’à frôler sa peau pour le faire gémir. Chaque claque m’apporte une satisfaction incomparable. Il est si marrant d’avoir un homme sur mes genoux et d’avoir ce pouvoir sur lui. Je peux me permettre n’importe quel caprice il sera obligé de suivre, il sera trop vulnérable pour me résister. Sans sourciller il s’alignera sur mes points de vues.
Les premiers coups à la brosse sont donc tombés, j’étais très concentrée sur ma tâche, frappant par-dessus le slip et débordant progressivement sur les cuisses pour monter dans les gammes de douleur. Décalant avec méthode mes coups pour couvrir toute la surface. Pas trop vite, il fallait qu’il sente la chaleur progresser.
Pour ce genre de scénario l’astuce est d’administrer au soumis une punition méthodique et rationnelle. Lorsque je pense à ça je visualise un monde steampunk. Le soumis doit avoir l’impression d’être pris dans une mécanique implacable dont il ne ressortira que lorsque ses fesses seront cuites à point.
Cependant tout n’est pas que violence ininterrompue. Pour empêcher le soumis de s’accoutumer à la douleur j’aménage des pauses. Je prends un moment pour glisser mes doigts sur les zones rougies, appuyant à peine mais suffisamment pour laisser une trainée de couleur qui disparaît rapidement lorsque la pression est relâchée. Je trouve ce phénomène fascinant. J’aime jouer avec la peau des soumis, surtout lorsqu’elle vient de se prendre une correction.
Ça commence à faire mal ?
— C’est inconfortable. J’avais oublié à quel point ça piquait.
Les hommes et leur ego … Toujours à refuser d’avouer qu’ils ont mal. Ma réaction est toujours la même, punir plus fort. J’ai gratté ses fesses de bas en haut avec mes ongles pour l’asticoter.
Et ce n’est que l’échauffement, le pire reste à venir tu en as conscience ?
— Malheureusement oui.
— Pourquoi « malheureusement » ? Ça va te faire du bien. La leçon sera profitable.
J’ai repris mon claquage à la brosse en ralentissant le rythme mais en amplifiant mon mouvement. La couleur des fesses s’est intensifié. Elles seraient bientôt à point pour que ma petite main vienne les « caresser vigoureusement ». Je n’en pouvais plus d’attendre.
Après une énergique dernière série j’ai posé la brosse sur son dos. Un soulagement salutaire bien qu’il sache qu’il ne serait que de courte durée. Lorsque vous êtes en travers des genoux pour recevoir une fessée vous ne faites pas le difficile et vous vous satisfaisait de peu.
— Peux-tu me lire ce qu’il y a marqué sur le tableau ?
Il a tourné la tête lentement, comme pour grappiller quelques secondes de calme supplémentaires.
Evaluation du comportement et conséquences, madame.
— Nous en sommes où ?
— Aux conséquences madame.
— Faux !
Il a sursauté en m’entendant hausser la voix, il avait dû craindre que je lui inflige une claque supplémentaire. C’est le genre de fausse joie que j’aime faire à mes soumis. Je voulais qu’il sache qu’il était à ma disposition et non pas l’inverse.
Nous en sommes toujours à l’interrogatoire de départ. Ce n’est que lorsque tu m’auras dit toute la vérité que nous passerons aux conséquences. Cela t’inspire quelque chose ?
— Non madame.
— Toujours pas disposé à me dire la vraie raison de ton mauvais comportement ?
Il est resté silencieux. J’ai étiré mes bras pour me préparer pour la suite, la partie la plus amusante de mon point de vue, celle où ma main entre en scène.
— Nous savons pourtant tous les deux pourquoi tu es là.
J’ai enlevé le gant de ma main droite et je l’ai déposé sur son dos, l’arme était dégainée et elle allait s’abattre d’ici peu.
Je l’ai attrapé par les hanches pour sécuriser son bassin contre le mien. Lorsque je fesse à la main je tiens à ce que le soumis soit au plus près de moi, pour en quelque sorte fusionner avec lui.
En l’encadrant ainsi, un bras bloquant son dos et une jambe immobilisant les siennes, je ne voyais plus que ses fesses, tout ce qui importait. Il semblait si vulnérable sous cet angle.
— Dernière chance ! Ça sera pour crier ou te confesser mais tu vas donner de la voix. Toujours pas décidé ?
Il semblait prêt à subir les conséquences de son silence. Tant mieux. J’ai rentré son slip dans la raie des fesses, je préfère le tirer pour compresser son sexe à l’avant plutôt que de lui retirer. L’inconfort n’en est que plus grand. En découvrant la peau nue de ses fesses j’ai pu constater la différence de couleur entre la partie qui avait été protégée par le slip et le reste des cuisses. Une ligne bien marquée.
Cela m’amuse de constater les effets de mes punitions, surtout à la cane, elle laisse des travées que je prends un malin plaisir à parcourir du bout des doigts. Ce plaisir serait pour plus tard, pour l’instant j’en étais à la fessée à la main.
J’ai posé ma main droite sur ses fesses, épousant la forme rebondie avec ma paume. La complémentarité est trop belle pour être le fruit du hasard non ? Je pianotais du bout des doigts. Comme si ça ne suffisait pas que ses fesses soient exposées il fallait que je joue avec sa vulnérabilité.
— Alors comme ça tu manques de volonté ?
J’ai ricané en le sentant trembloter puis j’ai poursuivi.
— Pour ce qui va suivre tu ne vas pas en avoir besoin. Tu n’auras qu’à subir.
Comme il avait pu s’y attendre je me suis mise à frapper ses fesses. Les claques sonores se sont enchaînées, droite, gauche, méthodiquement, chacune arrachant un gémissement plutôt satisfaisant de mon point de vue. Fesser un homme alors qu’il est bien calé contre moi c’est quand même quelque chose. Cette chaleur qui montait dans ma main, ces vibrations contre mon bassin, cette sensation de toute puissance et d’abus de pouvoir face à un homme vulnérable, comme lui je rougissais, mais des joues.
Pour renforcer l’humiliation j’ai poursuivi mes sermons.
— Crois-tu que tu as plusieurs vies pour te permettre de gâcher ton temps comme ces minables sans ambition ?
Entre deux soupirs il a répondu.
Non madame la préceptrice.
— Alors quel est le vrai problème ?
— Comment ça ?
J’ai intensifié mes claques pendant une trentaine de secondes pour faire monter la tension. Il a enfoncé la tête dans les coussins du canapé mais je l’imaginais grimacer et serrer les dents.
— Nous savons tous les deux que tu ne m’as confessé que les symptômes et non la maladie. Et tes remords ne sont que des foutaises. C’est dommage. Tout pourrait être si simple. Mais non. Tu préfères la méthode forte. Ce n’est pas un manque de volonté c’est de la bêtise.
J’ai passé un palier dans la force de frappe, superposant plusieurs claques à chaque fois pour intensifier leur effet, tout en m’amusant à varier le rythme, accélérant, ralentissant, faisant des petites pauses avant de repartir de plus belle. Tout était fait pour rendre la punition aussi insupportable que possible et cela semblait porter ses fruits. D’ici peu il serait dans un état propre à accepter toutes les modifications que je voulais apporter à « notre cahier des charges ».
Je le sentais lutter pour se dégager de l’alignement de mes mains. Un réflexe pourtant bien naturel mais qui allait me fournir une bonne occasion pour le culpabiliser. J’allais lui faire croire que cette nouvelle intensification des coups était sa faute. J’aime que mes soumis se sentent coupables.
Pendant de cuisantes minutes ma main a infligé à ses fesses une punition bien méritée. Après une bonne dernière série j’ai ralenti le rythme des claques. Me connaissant il redoutait ce qui allait suivre. Il n’avait rien fait pour mériter un tel adoucissement ce qui signifiait que ce n’était que partie remise et qu’il devait craindre le retour de la pleine force. Il savait que nous allions avoir une nouvelle discussion entrecoupée de quelques coups pour garder la forme. Je lui proposerais une chance de s’éviter une peine inutile, bien évidemment il serait trop bête pour la saisir et n’aurait plus qu’à serrer les dents pendant toute la fin de la punition en regrettant son choix.
Je lui ai dit :
Si tu savais que tu allais prendre cher pourquoi n’as-tu pas essayé de rectifier la situation ?
— Parce que je suis idiot.
Je lui ai mis une claque plus forte.
— Faux ! Je veux la vraie raison. Qu’est-ce qui aurait pu t’empêcher de mal te comporter ?
— Je ne sais pas, madame.
— Dommage.
Comme il avait pu s’y attendre les claques se sont remises à pleuvoir. J’ai enchainé les coups, je m’amusais comme une petite folle à voir apparaitre la marque de ma main sur ses fesses. Bien entendu rapidement elle se fondait dans le rouge déjà présent et je n’avais plus qu’à recommencer. J’aurais pu y passer la nuit. Je ricanais comme une démente.
— Pourquoi n’es-tu pas venu me voir plus tôt ?
— Je le ferais la prochaine fois.
À cause des vacillements de sa voix je le sentais à la limite de se confesser. Tant mieux, ma main commençait à avoir mal elle aussi. Pour ne pas craquer j’ai repris la brosse. Je ne devais pas arrêter en si bon chemin, le poisson était ferré je ne devais pas abandonner. J’imaginais ce qui pouvais se passer dans sa tête. Etre immobilisé, les fesses en l’air, le sexe compressé par son slip tirant dans la raie, la chaleur qui envahit le corps et la douleur qui monte sans espoir de s’arrêter.
Lorsqu’il a senti les premiers impacts de la brosse il a compris que je ne craquerais pas avant lui. Un déclic a eu lieu et entre deux souffles il a dit ce qu’il retenait depuis le début :
— Je ne suis pas venu plus tôt parce que je ne me sentais pas obligé de le faire. Madame.
Je n’ai pas calmé mes coups pour autant, bien au contraire, et les effets se sont vite fait sentir. Jusque-là il était resté à peu près sage sur mes genoux, juste des tressaillements, désormais il gigotait sans pouvoir s’en empêcher. J’ai resserré ma prise au niveau de ses jambes et de son bassin. Je voulais qu’il se sente pris au piège.
— Précise ta pensée.
Quelques coups superposés à la brosse sur le haut des cuisses ont eu raison des derniers bastions de résistance de sa volonté. Il s’est écrié :
— C’est votre faute vous auriez dû être plus stricte !
J’ai immédiatement arrêté de frapper et j’ai commencé à masser ses fesses fumantes pour que la douleur ne s’évapore pas trop vite. Je voulais lui faire associer le soulagement de la fin de la fessée avec la confession. Surtout que de cette façon il allait pouvoir réaliser ce qu’il venait de dire. Il avait reproché à sa fesseuse un manque de sévérité, ce n’était pas rien, il savait qu’il allait être exposé à de petits désagréments en représailles.
Non pas que cette réponse m’ait déplu, c’était pile celle que je voulais. Après quelques mois où je l’avais ménagé je voulais lui faire dire, ou plutôt le faire me supplier de passer un cap. Qu’il m’abandonne une partie supplémentaire du pouvoir.
— Enfin la vérité ! Et pourquoi ne l’as-tu pas dit plus tôt ?
Il a grogné, je me suis mise à pincer sa peau rougie pour le punir. Il a immédiatement révisé son attitude.
Parce que ce n’est pas au puni de demander ça, madame. C’est à vous de faire ce qui est nécessaire.
— Je suis d’accord. Le puni ne doit avoir aucun droit dans la direction de la relation. Je dois pouvoir appliquer les sanctions que j’estime nécessaires de la façon qui me sied et à n’importe quel moment.
Il a frémi à cette idée. J’ai remis une claque sur les fesses.
— Nous sommes donc d’accord, je passe en mode « discipline totale » ?
Il a soupiré.
— Je vais peut-être le regretter mais oui. Mon cas est si désespéré que vous ne devez pas prendre de gants avec moi. Je suis trop faible pour vous demander les fessées que je mérite.
Il ne pouvait pas voir mon sourire satisfait. J’adore que mes soumis fassent exactement ce qui était prévu.
— Soit. Désormais je prendrais les rendez-vous et ça sera à toi de trouver un moyen d’être là. Crois-moi 2016 va être réglée comme du papier à musique.
Je lui ai mis une nouvelle claque sur les fesses.
— Rhabille-toi et retourne à ta place mon petit galopin.
Il s’est redressé en gardant le regard baissé, coupable d’avoir été puni de la sorte, honteux d’en être aussi émoustillé.
Il s’est assis avec précaution sur la chaise, redoutant le contact entre le siège et ses fesses encore chaudes. Comme pour les ménager en prévision de ce qui allait suivre.

La suite par ici …


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Discipline domestique 009 – Halloween 2014 – Partie 5 – fin de soirée

Hello 🙂

Après une semaine sans post le temps de préparer la suite je vous reviens en pleine forme !
Il faut dire qu’avec les fortes chaleurs je n’avais pas la motivation pour me mettre à écrire le soir. Rien qu’à l’idée d’avoir un radiateur sur les genoux je me décourageais.
Même mon homme qui n’est pourtant pas un passionné de nudité imposé dans l’appartement y trouve désormais une certaine satisfaction.

Comme annoncé précédemment je reprends la section « journal » du blog que j’avais délaissée. Ces textes seront moins structurés que les récits, mon intention étant surtout de montrer qu’au-delà des caricatures l’amour et le BDSM peuvent co-exister. Autrement dit ce sont davantage des scènes extraites de la vie d’un couple BDSM qu’un récit minutieux.
Je sais que ça plaira moins à certains mais ça occupera la place le temps que je prépare le projet suivant.

Vous vous en êtes peut-être déjà rendu compte j’ai remanié certains des textes précédents pour leur donne la forme que je voulais au départ. Je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour sur les 4 parties précédentes de cette série :
– #003 : les préparatifs pour Halloween, partie 1 : l’envie soudaine
– #005 : les préparatifs pour Halloween, partie 2 : ballbusting
– #006 : les préparatifs pour Halloween, partie 3 : fétichisme des pieds
– #008 : les préparatifs pour Halloween, partie 4 : la mise en cage

Bref, trêve de bavardages voici la suite 🙂

– – – – –

Il ne faudrait pas croire qu’un couple incluant le BDSM dans ses pratiques sexuelles est par définition inégalitaire, la réalité est que nous nous partageons les tâches pour moitié. Par exemple, nous en étions resté à un point du récit où j’étais dans la baignoire, la tête sous l’eau pour savourer un bon bain chaud et parfumé pendant que mon homme, qui venait de voir son sexe encagé, était parti préparer le repas.
Il avait les efforts, j’avais les récompenses, un partage tout à fait équitable selon moi…
Je vous vois venir « je me trompe de sens », non, non, je vous assure, chez moi vous êtes dans un autre monde et les coutumes sont différentes. Dans mon monde il est dans l’ordre des choses que je sois choyée pendant que le mâle de service s’occupe de tout ce qui est désagréable.
Je plaisante, cependant il adore lorsque je tiens ce type de discours face à lui, comme si j’étais une enfant ne comprenant pas pourquoi elle ne peut pas se nourrir qu’avec des bonbons.
Se dévouer pour mon confort ne le dérange pas, au contraire, il y gagne une impression d’accomplissement personnel. Dans un sens il voue un quasi-culte à la féminité, à un point presque religieux, donc me servir lui parait naturel.
D’ailleurs à ce sujet, et beaucoup plus sérieusement, j’ai lu un livre comparant cette branche du BDSM aux cultes païens d’autrefois. Nous étions bien mieux loties avant l’avènement des religions centrées sur les mâles et leur violence. Je me mets à parler comme une étudiante en women’s studies, la honte ^^.
Aujourd’hui nous ne sommes que la source de tous les maux, tout juste décrites comme des prostituées devant faire profil bas. Le mythe de la femme indépendante, donnant la vie et la régulant était bien implanté dans certaines civilisations. Par exemple Ishtar qui était simultanément la déesse de la fertilité et de la guerre. Une femme capable de bienveillance tout en sachant montrer les crocs si nécessaires.
En y repensant il y a une certaine continuité au fait que certains hommes aient besoin de nous vouer un culte dépassant le simple cadre sexuel. Je ne dis pas que c’est systématique, certains se soumettent par simple fantasme et il n’y a rien de mal là-dedans, je dis juste que ça explique certaines envies. Par exemple, le fait que mon homme ait besoin de se mettre à genoux devant moi pour m’embrasser le bas du ventre avant de partir travailler, sortez-le du cadre sexuel et regardez-le sous l’angle religieux pour y voir un sens nouveau.
Auparavant je rangeais dans la case « fétichiste » les soumis qui voulait uniquement se préoccuper de mon confort, ceux qui refusaient certaines pratiques trop connotées sexuellement. Ce livre a remis en perspective certaines idées que j’avais.
En tout cas avec ce concept je viens de trouver les fondations de mon histoire de fiction. Je n’avais pas envie d’utiliser les termes « gynarchiques » et « amazones », ils sont tellement utilisés qu’il est difficile de se démarquer. Dès que vous les utilisez-vous avez immédiatement les clichés de femmes vivant à l’écart et faisant la guerre aux hommes qui vous viennent en tête. Ce que je veux mettre en scène relève davantage de la coopération entre les deux sexes. Une situation où les hommes se dévouent volontairement pour nous plutôt qu’une mise en esclavage pure et dure.
Cette déification pour autant n’exclu pas le masochisme de l’équation. Mon homme à beau croire en la sacralité du sexe féminin il estime qu’il doit souffrir par nous honorer. Lorsque je suis trop gentille il trouve que je le prive de la possibilité de mériter sa récompense, il veut que je sois exigeante.
Après tout nous donnons la vie dans la douleur ce n’est que justice de nous être redevable… Dit celle qui n’a pas encore eu d’enfants 🙂

Je suis sortie de la baignoire, m’observant nue dans le miroir. Mon homme a été d’une grande aide dans mon épanouissement personnel, dans l’acceptation que j’ai de mon propre corps. Depuis que je le connais je suis de moins en moins sévère avec moi-même.
Je sais, ça ne saute pas encore aux yeux.
J’ai toujours eu cette tendance à inconsciemment éliminer tout signe de maturité sexuelle, quitte à me faire du mal. Que ce soit en ne mangeant pas assez pour ne pas prendre des hanches, ou encore en éliminant le moindre poil y compris dans les recoins les plus intimes. Pourtant tous ces changements sont dans l’ordre des choses.
Comme beaucoup d’adolescente des générations récentes j’ai grandi dans le mythe qu’il fallait infantiliser mon sexe en le gardant lisse, pas tant par envie que par croyance que c’était ce que les hommes voulaient. Un passage obligé pour être désirable en quelque sorte.
Mon compagnon actuel a eu une toute autre réaction, il voulait « faire l’amour avec une femme, pas avoir l’impression de violer une enfant », ce qui m’a laissé perplexe. J’étais presque choquée « il n’est pas normal … Il me veut tel que la nature m’a voulue … ». Formulé de la sorte cela semble pourtant la réaction la plus saine, ce n’était pourtant pas mon état d’esprit. Lorsque vous avez des certitudes qui tombent après un argument bien placé vous ne savez plus trop à quoi vous fier. Vous avez besoin d’un temps d’adaptation pour vous habituer à ce nouvel angle de vue.
Désormais je n’épile plus que les parties « visibles » de mon corps, parce que si vous ne le faites pas on vous regarde de travers dans la rue. Une sorte d’équilibre public/privé.
Récemment nous avons vu un documentaire sur l’évolution de la perception du corps des femmes par les femmes. Il a été scandalisé en apprenant que de plus en plus de femmes avaient recours à la chirurgie esthétique pour « rectifier leurs organes sexuels » et pas simplement les seins.
Généralement il est très respectueux des choix que nous faisons, en tout cas il reste poli, je ne l’avais jamais vu aussi scandalisé, hurlant presque à « l’inhumanité de ces mutilations ». J’avais presque peur qu’il fasse comme ces extrémistes anti-avortement qui font sauter des cliniques. J’exagère.
Selon lui peu importe qu’une lèvre soit plus grande que l’autre ou qu’elles ne soient pas symétriques, ça serait une boucherie que d’oser y toucher.
Parfois j’ai honte de faire autant de mal à son corps alors qu’il m’aide tellement à me faire sentir bien dans le mien. Il me libère et je l’enferme, je l’oblige à lutter contre ses pulsions et il assouvit les miennes, curieux échange.
Il déploie une telle énergie pour me faire plaisir que parfois j’ai l’impression que la relation est unilatérale, qu’il prend davantage soin de moi que l’inverse. Je ne me doute bien que ce n’est qu’une impression sinon il ne resterait pas.
Surtout que lorsque je veux faire preuve de miséricorde il râle, il veut que je sois sévère avec lui. Si j’oublie de le punir pour une faute c’est lui qui se met à bouder. Je crois que la plus grande preuve d’amour dont je peux faire preuve à ses yeux est de ne rien laisser passer.

Je suis retournée dans la chambre pour chercher des vêtements plus légers. Même dans l’intimité du foyer j’ai du mal à passer des tenues plus sexy, je suis plus à l’aise dans un ensemble strict qu’en allumeuse. Cependant lorsque mon homme est en cage cela devient presque un jeu, une manière de le provoquer, et je me fais violence. Je crois que ça lui plait de me voir réagir de la sorte.
Après quelques hésitations j’ai choisi de rester en culotte en rajoutant une chemise trop grande par-dessus, fermant ses boutons juste au niveau des seins pour les comprimer et faire ressortir les pointes à travers le tissu.
Je me suis regardée avec satisfaction, j’allais lui faire du mal j’en étais sûre, d’ailleurs ça n’a pas manqué, dès qu’il m’a vu il a détourné le regard en soupirant. Les pointes qu’il avait dans la cage pour « l’aider » à tenir son désir en respect lui apprenaient à rester chaste de la plus douloureuse des façons.
Avec un brin de sarcasme dans la voix je lui ai demandé :
— Comment tu me trouves ?
Il m’a regardé une nouvelle fois en inspirant profondément avant de répondre :
— Parfaite comme toujours. De toute façon un sourire suffit à habiller une femme.
Comment voulez-vous ne pas rougir face à ce genre de discours. J’ai répondu :
— Merci. Et qu’est-ce qui habille le mieux un homme ?
Avec un sourire malicieux il a répondu :
— Une cage et des larmes ?
Il était d’humeur joueuse j’allais pouvoir en profiter. Je suis allée me blottir contre lui, langoureusement.
— Oui. Je vois la cage mais …
Je lui ai embrassé la joue puis je lui ai mordillé l’oreille.
— Voilà les larmes, c’est mieux. Tu es parfaitement habillé maintenant… Magnifique.
Il m’a rendu mon baiser. Je l’ai relâché en lui demandant négligemment :
— Les pointes te font si mal que ça ?
Avec philosophie il a répondu :
— Elles font leur travail. À moi de faire le mien sans leur aide …
Avec une « pointe » de malice j’ai répondu :
— J’espère pour toi que le repas sera bon …
— J’ai mis toutes les chances de mon côté.
Il est retourné aux fourneaux pour finir de le préparer pendant que je déambulais dans le salon.
Je dois reconnaitre qu’il a fait des progrès en cuisine, comprenez « il est bien meilleur que moi ». Pendant ses études c’était plutôt l’inverse mais la vie de couple lui a fait du bien. Certains hommes s’épanouissent vraiment en participant activement à la vie du foyer, en faisant ce que d’autres considèrent comme des corvées.
Même s’il était concentré sur son chef-d’oeuvre en devenir il jetait néanmoins de petits coups d’oeil vers moi de temps en temps. Malgré toute sa volonté son regard était irrémédiablement attiré par le triangle qu’il vénérait.
Il faut dire que ma culotte blanche contrastait tellement avec le reste qu’elle ne pouvait que capter son regard. Elle était d’un blanc lumineux qui allait très bien avec le caractère sacré et pur de la zone qu’elle protégeait.
Même s’il savait qu’il n’allait plus pouvoir y accéder avant longtemps il ne pouvait s’empêcher de l’imaginer. D’ailleurs il ne voyait pas la souffrance que cela lui causait comme négative mais plutôt comme un jeûne sexuel nécessaire pour se purifier.
Je faisais mine d’ignorer ses oeillades et pourtant vous ne pouvez pas savoir le bien que cela faisait d’être regardée de la sorte.
Dès qu’il m’a fait savoir que c’était prêt je me suis mise à table, claquant des doigts pour me faire servir.
Il a apporté les plats, les disposants sur la table, puis a mis une gamelle par terre pour son propre repas. Il s’était placé de façon à pouvoir me servir de repose-pieds sous la table.
Je vous rassure, je ne lui impose pas de prendre son repas de la sorte au quotidien, nous mangeons ensemble à table la plupart du temps. Comme nous étions le jour de sa mise en cage il voulait marquer le coup, et puis il l’avait fait spontanément je n’allais pas m’y opposer.

À la fin du repas il a attendu mon verdict avec inquiétude. Avec mon niveau d’exigence actuel il suffisait qu’il y ait trop ou pas assez de sel pour qu’il se ramasse une correction.
Pour l’instant je n’avais rien dit, j’étais plutôt satisfaite mais je faisais durer le suspens. C’était idiot puisqu’il sait que lorsque je suis mécontente je n’hésite pas à le dire de suite, donc si je le faisais attendre c’est que mon avis était bon. Je continue toujours à le faire quand même, c’est comme une seconde nature.
Lorsqu’il a été suffisamment à point à mon gout j’ai fait tomber mon verdict. Il a été d’un grand soulagement pour lui puisqu’il signifiait que j’allais tenir ma part du marché, c’est-à-dire lui enlever les pointes. Je les ai agitées une dernière fois sous son nez pour le menacer :
— Elles reviendront au premier signe de manque de motivation. Compris ?
Il a hoché la tête en essayant de retenir un soupir de soulagement. Maintenant que la phase de tension était passée je pouvais retrouver mon air innocent et pétillant. J’ai changé de sujet comme si de rien n’était.
— J’ai super envie de regarder une comédie romantique ce soir, qu’est-ce que tu en dis ? Tu préfères peut-être avoir la télé pour ta console pendant que je vais lire un livre ?
Il a lourdement pesé sa réponse, c’était tout à fait le genre de situation où une mauvaise réponse signifiait le retour des pointes :
— Je pense que, comme nous sommes un couple, il serait mieux que nous passions du temps ensemble, en regardant un film. Un film que nous aurions choisi à deux, et comme nos gouts son étrangement les mêmes ça ne sera même pas difficile.
J’ai répondu avec un air narquois :
— Tu es sûr que ça te plait ? Je ne voudrais pas que tu te forces pour me faire plaisir.
Il a hoché la tête, il semblait motivé.
— Ça me plait, tu as toujours de super bonnes idées.
J’adore lorsque nous jouons aux naïfs. Il était évident que je le menaçais de rallonger son temps en cage s’il refusait de faire ce que je voulais et il était bien plus marrant de le sous-entendre que de le dire ouvertement. Comme si c’était un langage secret entre nous.

Nous avons donc passé la soirée allongés de tout notre long sur le canapé, ensemble, l’un contre l’autre. Il se servait de mes seins comme repose-tête. Il adore se blottir contre eux, il y trouve une sécurité particulière, surtout que j’avais une main dans ses cheveux, lui maintenant avec douceur la tête contre mon torse. Il ne faudrait pas croire qu’il y a en permanence une tension entre nous.

Avant d’aller me coucher je suis allée me démaquiller pendant que lui m’attendait sur le lit, redoutant ce qui allait se passer ensuite. La première nuit en cage est difficile, je ne vais pas mentir ce sont mêmes les 3 à 5 premiers jours qui le sont. Son corps a une réaction de rejet instinctif de la cage, ce qui est compréhensible, mais c’est un passage obligé pour atteindre un autre état d’esprit.
Comme il ne supporte pas la cage plus de 3 semaines nous sommes obligés de renouveler la pose, ainsi que cette phase de transition, régulièrement. Il faudrait que j’arrive à lui faire repousser cette limite. Ce n’est qu’une question d’entrainement je pense. Après il faut garder en tête que la nature a aussi ses besoins.
Avant que cela ne vous vienne à l’esprit je dirais « amicalement » que tout parallèle avec « 5 jours par mois d’irritabilité » serait malvenu et lui a déjà couté cher. À bon entendeur …
Je pense que le principal problème est qu’il ne peut pas compter sur mon soutien. Lorsqu’il est enfermé je n’ai qu’une envie, grimper aux rideaux, une sorte d’esprit de contradiction. L’idée qu’il doit maitriser ses propres pulsions me donne envie de relâcher les miennes.
De toute façon ça ne le dérange pas, il ne souhaite pas que je lui facilite la vie. Pourtant j’avais essayé au début, en mettant mes envies de côté par solidarité, il avait très mal réagi. Il considère que s’il se prive c’est en hommage à mon plaisir. Autrement dit ça serait nier son sacrifice si je n’en profitais pas. C’est sa logique.
D’ailleurs il voudrait même que l’objectif de sa détention ne soit pas en nombre de jours mais d’orgasme qu’il m’a donné. Il trouve que c’est une unité plus pertinente, ce à quoi je réponds un « non » catégorique, parce que je me connais, mon corps refusera de jouir si ça peut le faire souffrir.
Encore une fois je ne plaisante pas en disant que j’ai un « esprit de contradiction » développé.

Je suis repassée dans la chambre, m’arrêtant sur le pas. Qu’est-ce qu’il était appétissant ainsi exposé, je me suis assise sur son torse.
— Prêt à me présenter les honneurs ?
Il allait répondre lorsque j’ai écarté les pans de la chemise que je portais pour dévoiler entièrement ma petite culotte, il en a perdu ses mots. Lorsque je me suis positionnée au-dessus de son visage, prête à descendre à son contact il en a même eu les larmes aux yeux. Tout son corps a frémi lorsque j’ai amorcé ma descente. Il était comme hypnotisé par les rondeurs moulées dans le tissu, il essayait d’imaginer ce qu’il y avait derrière, cette « porte du paradis », l’endroit où il glisserait sa langue dans peu de temps.
J’ai empoigné sa tête avec fermeté pour lui imposer de me donner du plaisir, précaution inutile puisque c’était plutôt l’inverse, il avait du mal à se réfréner et à ne pas me sauter dessus. Je le traitais en objet masturbatoire et il adorait ça. Avec retenue il a déposé quelques baisers sur l’intérieur des cuisses et sur la culotte pour préparer le terrain.
Après quelques minutes qui ont dû lui paraitre une éternité il s’est aventuré à insérer sa langue sous le tissu pour venir me chatouiller.
Situation agréable vous vous en doutez bien cependant j’ai remarqué qu’il le faisait avec moins de motivation que d’habitude. Je l’ai averti :
— Vais-je devoir te remettre les pointes pour t’aider ?
Il a grogné.
— Tu sens le savon, c’est chimique, ce n’est pas naturel.
Sans me démonter j’ai répondu :
— Moi ça ne me dérange pas.
— Ce n’est pas toi qui es en bas.
J’ai haussé le ton :
— Justement ! Je te trouve bien insolent. Si j’avais ta chance je ne la ramerais pas … Et puis à toi de me stimuler si tu veux que la nature reprenne ses droits, je n’attends que ça.
— Je n’arrive pas à me concentrer.
Il ne faisait pas semblant, une cage de chasteté bouleverse l’équilibre des soumis et il leur faut du temps pour retomber sur leurs pieds. Contrairement à ce que l’on peut raconter le sexe ne s’améliore pas immédiatement après un enfermement. Ce n’est qu’au bout d’une petite semaine en chasteté que vous voyez vraiment des effets, il faut attendre qu’ils arrivent à faire taire leurs envies pour pouvoir se concentrer sur les nôtres.
En le forçant à venir en bas dès le premier soir en quelque sorte je le bizutais.
Je me suis remise sur son torse, un très mauvais signe si je n’ai pas encore eu mon orgasme.
— Je crois que je vais devoir recourir à certains moyens pour t’aider à te vider la tête. Ne t’inquiète pas, tout s’améliore toujours après une bonne fessée. Rien de mieux qu’une bonne séance de larmes pour apaiser les vilaines envies. Qu’est-ce que tu en penses ?
— Ça ne serait pas mon genre de te contredire.
C’est chaque fois la même chose, quelques heures après une mise en cage il fait en sorte de mériter une fessée, je crois qu’il en a besoin pour se remettre les pendules à l’heure. J’hésite presque à l’inclure dans le rituel d’entrée en cage. En pleurant un bon coup il décharge sa frustration naissante et se sent mieux après.
Va me chercher la brosse à cheveux.
— Bien chérie.
Je ne me suis pas enlevée de son torse, il savait ce que j’attendais de lui, qu’il glisse entre mes jambes, sa tête repassant près du lieu où le délit avait pris place.
J’aime bien l’humiliation consistant à envoyer le soumis chercher la brosse. En l’ayant entre les mains, en la touchant, en me la tendant il appréhende mieux la punition à venir. L’impact psychologique est assez fort.
Lorsqu’il est revenu il m’a trouvé assise sur le rebord du lit, les jambes tendues, prêtes à l’accueillir. Je lui ai fait signe de se mettre en position.
— Nous allons voir si dans 15 minutes tu préfères toujours être en travers de mes genoux plutôt qu’entre mes cuisses.
Il a tenté de se rattraper.
— Sans hésiter, je préfère 100 fois être entre tes cuisses.
Sur un ton blasé j’ai répondu :
— Pourtant ce n’est pas l’impression que j’ai eu.
Il a bougonné.
— Tu sentais le savon.
Je lui ai mis un coup de brosse.
En quoi ça t’empêchait de me faire jouir ?
— Mais euh ! Ce n’était pas agréable.
Il s’est pris un nouveau coup de brosse.
— Eh ! Tu es privé de plaisir. Je t’interdis de trouver la moindre satisfaction lorsque tu me fais du bien !
Position intenable bien entendu, c’était simplement un prétexte à la punition.
— Ton cas est bien plus grave que je ne le pensais. Il va falloir que je sévisse plus fort que prévu.
J’ai commencé à le frapper sur un rythme régulier pour me faire la main. Lorsque j’ai été suffisamment échauffée je me suis lancée dans des séries bien plus cuisantes. Il avait du mal à tenir en place, pas facile d’assumer son envie de se prendre de vraies punitions. Cependant je n’allais pas me montrer compatissante, c’était la dernière chose qu’il voulait.
J’ai coincé sa cage entre les cuisses de façon à ce qu’il soit obligé de tirer sur sa queue à chaque fois qu’il bougeait, une forte incitation à rester sage.
Tout en le frappant je le sermonnais :
— S’il faut t’affamer pour que tu sois capable de te précipiter entre mes cuisses et me lécher avec passion je le ferais. Tu vas apprendre à me satisfaire, à être à la hauteur. Ce n’est que justice que ta queue soit envoyée au bagne et que tes fesses soient passées au fer rouge après ce que tu m’as fait subir !
Entre deux grimaces il a répondu :
Je vais te satisfaire.
— Trop tard ! Tu as eu ta chance. Si tu n’avais pas volontairement délaissé mon joli bouton tu n’en serais pas là.
— Je serais un gentil garçon, je promets.
— Moi aussi je te promets que tu seras un gentil garçon après ça.
Je frappais ses pauvres fesses sans aucune pitié. Sur son échelle contrarier une femme était le pêché ultime et ne pouvait qu’entrainer une punition très sévère.
Alors , ça va mieux ? Tu te sens devenir moins difficile ? Mon plaisir passera avant ton confort ?
— Oui. Merci. J’y vois clair maintenant.
J’ai pensé « dit-il les yeux pleins de larmes ».
Lorsque j’ai estimé que ses fesses avaient suffisamment changé de couleur je l’ai repoussé, la suite du jeu allait se dérouler à même le sol, la douceur du lit était trop pour lui. Il m’a lancé cependant un regard plein de reconnaissance. Il a dit :
Merci, j’ai ta permission pour me masser les fesses ?
— Vas-y.
Je me suis mise au-dessus de lui, je le dominais du regard, les jambes de part et d’autre de sa tête pour qu’il ait une vue parfaite en contre-plongé de mon corps. Sous cet angle je devais paraitre plus grande même si tout ce qu’il regardait en se massant les fesses c’était la bande blanche que la culotte formait entre mes jambes. L’association entre douleur des fesses et stimulation visuelle le mettait dans une position très inconfortable, la frustration rageait en lui.
La fessée m’ayant excité je n’avais plus besoin de préliminaires, nous allions pouvoir passer directement au plat principal. J’ai enlevé ma petite culotte et je me suis remise sur son visage. Ses grognements de douleur se sont vite transformés en gémissement de plaisir.
Avec cynisme je lui ai demandé :
— C’est mieux comme ça ?
— Bien meilleur.
Il est vrai qu’il léchait désormais avec passion.
J’ai fermé les yeux en remontant mes mains sur mon torse, défaisant les boutons retenant ma poitrine. Une fois mes seins libres j’ai cherché leur bout pour les pincer doucement. Je repensais à ses jolis fesses rougies, à la douleur qui se diffusait en lui, c’était bon.
Tout comme le sien mon bas ventre était en feu, si ce n’est que j’avais un pompier en place pour éteindre l’incendie alors que le sien allait couver pendant des semaines.
Un plaisir égoïste mais tellement réconfortant.

Une fois nos jeux finis nous nous sommes allongés dans le lit l’un contre l’autre. Je me sentais bien, en sécurité, complète. Je dors très bien contre lui lorsque je suis satisfaite et que lui s’est engagé dans une longue période d’abstinence. Comme si nous étions destinés à être comme ça. Il a murmuré.
— Fais de beaux rêves.
Je lui ai répondu doucement :
— J’en vis déjà un.
De quoi le rendre fier de son dévouement, à défaut d’orgasme il méritait bien ça.

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La suite en fin de semaine.

Pour répondre à une question sur l’ouvrage que je cite sans donner les références dans ce post, c’est :Le Masochisme de Theodor Reik.
Par contre c’est un manuel de psychanalyse, ce n’est pas facilement accessible sans un minimum de bases dans la matière.
Je vous copie le 4eme de couverture :
« Le masochiste tire-t-il, comme on le croit, son plaisir de la souffrance ? Pour Theodor Reik (1888-1969), qui fut l’un des premiers disciples de Freud, rien n’est moins sûr selon lui, le masochiste tenterait au contraire de diminuer la souffrance… Comment, et pourquoi ? C’est ce que ce livre, aboutissement d’une recherche de trente ans, nous explique, éclairant au passage le rôle que jouent l’imagination et l’anxiété dans le masochisme, les différences de comportement entre les hommes et les femmes masochistes, ou encore les rapports du masochisme avec l’estime de soi. Un livre d’une grande force d’évocation, jalonné de nombreux exemples et cas cliniques, où l’auteur du Besoin d’avouer (Petite Bibliothèque Payot) développe une vision dynamique et positive du masochisme. »