Récit de Noël 2015 partie 8 : caning à l’anglaise

Deuxième texte de la journée ! Lisez-les dans l’ordre 😀

Sachant que certains d’entre vous n’aiment pas les parties trop longues en dialogues je vais couper ce texte en trois. La première partie, le post 6, a été consacré à des jeux de pouvoirs restant dans le verbal, le 7 a été une montée en puissance avec des jeux plus physiques, il nous reste donc le 8 avec le paroxysme de la session.
8Précédemment : nous avions fini la partie « préparation des prochaines séances » il était temps de mettre un point final à celle-ci en appliquant la punition la plus dure qui avait été prévue, un caning à l’anglaise.


En début de séance j’avais procédé à l’évaluation de la progression de mon soumis. Sans surprise il avait eu de mauvais résultats et j’avais décrété une punition à la cane en représailles. En toute logique la punition aurait dû être infligée immédiatement, cependant vous comprendrez aisément qu’il n’était pas possible de commencer par l’épreuve la plus éprouvante. Galopin aurait été KO pour la suite et ça n’aurait pas été aussi amusant. C’est pour cette raison qu’avec les soumis adeptes de discipline « à l’anglaise » je sépare souvent les séances de « punitions » et celles « de rééducation ». Les premières sont très courtes, 15 minutes, ils se prennent une rossée dont la difficulté a été fixée à l’avance. Les secondes sont bien plus classiques dans la forme avec un pic de difficulté aux 2/3 puis des jeux plus calmes, souvent fétichistes, pour récompenser les soumis méritants et les réconforter. Qu’ils puissent partir avec un bon souvenir.
D’un commun accord Galopin et moi avions décidé de déroger à cette pratique et de toujours finir par le pire.
Étant d’humeur joueuse je lui ai demandé :
— Et en quoi cela va consister ?
— Je vais recevoir les coups de cane que j’ai mérités, madame.
— Et comment vas-tu les recevoir.
— À pleine puissance et sans aucune pitié parce que seules de vraies larmes d’un garnement peuvent racheter ses fautes. Et j’ai beaucoup à payer.
— Ne t’inquiète pas, je ne ferais pas les choses à moitié. Je me sens même d’humeur à faire du zèle.
Me connaissant il savait que ce n’était pas des paroles en l’air. Il a répondu dans un soupir frôlant le gémissement :
Merci madame, j’en ai une de ces chances.
— Je ne te le fais pas dire. Comme ce n’est pas la première fois je n’ai pas à te rappeler la procédure ?
— Non madame, je sais que je dois faire honneur à mon rang et rester digne malgré ….
Il a eu un nouveau soupir.
— … La terrible morsure que la cane va m’imposer, ou je recevrais des coups supplémentaires.
Il tremblait comme s’il avait envie de partir en courant. Pour en avoir discuté avec lui il estime que ce moment avant le début de la punition est le pire. Il est sur la ligne de départ avec rien d’autre en vue qu’un long calvaire. Pendant la punition il pourra extérioriser son stress, la douleur le soulagera, ou plutôt rendra ses larmes moins honteuses. Au contraire, trembler et pleurnicher pendant le sermon est une de ses grandes peurs. Mais comme les soumis ont une passion pour jouer avec leurs peurs il m’a demandé de toujours insister sur cette partie. Notre cahier des charges contient une case particulière pour m’inciter à être particulièrement sadique lors des sermons. Ce qui me va très bien. Être devant un soumis intimidé au point d’être tétanisé pendant que je le gronde et avoir comme mission d’abuser de lui ravit la sadique en moi. J’avais d’ailleurs du mal à la contenir, si j’avais pu j’aurais sautillé sur place comme une enfant devant des cadeaux. Je bouillonnais, et j’étais probablement aussi impatiente de commencer que lui d’en finir.
Pour garder les apparences je devais cependant intérioriser. Sautiller aurait forcé le sextoy en moi à me faire pleurer de bonheur, mes jambes auraient faibli au point de m’empêcher de tenir debout.
J’ai claqué des doigts en pointant le présentoir à instrument.
— Vas me chercher l’instrument que tu mérites.
— Bien madame.
Lorsqu’il a eu le dos tourné j’ai souri, il marchait à petits pas comme pour retarder l’échéance. Je connais bien cette sensation avant une punition lorsque la victime se met à agir comme un robot. Il y a une forme de résignation à la punition « c’est trop tard pour faire quoi que ce soit » et de culpabilité « je l’ai bien cherché », sans parler de la crainte d’aggraver encore la situation. Le pénitent est si impuissant face à son bourreau. En tout cas si le boulot est bien fait il sera prêt à se plier au moindre abus pour ne pas se ramasser une volée de coups supplémentaire. Lorsqu’on parle de pouvoir en BDSM la notion d’abus n’est jamais bien loin. Un bourreau qui ne ferait que le minimum syndical ne serait pas marrant.
Galopin s’est mis à genoux devant moi et m’a tendu la cane à deux mains en baissant la tête. Un peu comme un chevalier remettant ses armes à sa souveraine. Je l’ai prise et inspectée. C’était une baguette en rotin dense grosse comme le petit doigt et longue d’environ 75 cm.
En réalité cette étape était inutile, je connaissais déjà par coeur cette beauté pour l’avoir caressée du bout des doigts pendant des heures en imaginant les différents scénarios possibles. L’expression « caning à l’anglaise » ou « caning judiciaire » évoque bien plus que le simple instrument, c’est avant tout une ambiance réglée comme du papier à musique. C’est ce rituel aussi impitoyable qu’implacable qui apporte ce frisson si particulier. Tout est prévisible, anticipé, vous pouvez vivre chaque moment dans votre tête avant qu’il n’arrive. Une cruauté froide perfectionnée dans ses moindres détails.
— Je ne comprendrais jamais pourquoi les garnements n’ont pas peur de cette beauté. Je serais à votre place je n’oserais pas m’approcher de la ligne interdite. Comment une personne rationnelle peut-elle préférer la recevoir plutôt que de bien se conduire ? Il est tellement facile de faire des efforts. Vous êtes d’une bêtise rare.
Je l’ai fait fendre l’air dans le vide à plusieurs reprises. La manier me donne des chaleurs. Dans mon imaginaire la cane est un symbole de puissance et d’autorité. Freud aurait appelé ça un substitut phallique.
Je sais que dans la réalité les châtiments corporels judiciaires sont à bannir, ils sont inefficaces, pourtant j’en rêve et je ne peux pas imaginer un monde parfait sans.
Galopin étant toujours à genoux et la tête baissée il a eu le loisir de profiter des bruissements menaçants que mes mouvements provoquaient. Il a dit :
— C’est que je suis si faible, madame.
— La faiblesse … Argument facile. Argument surtout indigne de ce que tu prétends être. Sans parler qu’il s’agit d’un vilain mensonge…
Il est resté silencieux.
Sur un ton distrait j’ai dit :
— Prépare-toi pour ton traitement.
Il a soupiré comme si une montagne s’était écroulée sur ses épaules.
— Bien madame la préceptrice.
Il a dû s’y reprendre à plusieurs fois pour défaire le bouton de son short, ses doigts tremblaient. Il l’a ensuite plié pour le poser sur sa chaise. Il en a profité pour me lancer un rapide coup d’oeil, j’étais droite avec la cane à l’horizontale dans mon dos. Il a mis ses mains sur la tête et a attendu en slip devant moi.
J’ai marché autour de lui en disant sur un ton militaire :
— Nous allons procéder de la manière habituelle. 3 coups supplémentaires à chaque avertissement.
— Bien madame. Merci d’être aussi intransigeante.
— Intransigeante ?
J’ai eu un gloussement moqueur avant de poursuivre.
— J’attends de toi la plus grande discipline. Je veux que tu mettes autant de passion à assumer les conséquences de tes actes que tu en as mis à systématiquement ignorer les règles.
Je me suis arrêtée devant lui.
— Parce que je commence à en avoir marre des petits imbéciles dans ton genre qui m’obligent à répéter les mêmes leçons encore et encore !
— Bien madame.
J’ai fait un pas vers lui.
— Ne me répond pas sur ce ton !
Son corps a été parcouru d’un frisson. J’ai fait un nouveau pas dans sa direction.
— Veux-tu que ta punition soit encore pire que prévue ?
— Non madame.
— Alors change d’attitude !
Il n’avait rien fait de particulier pour mériter mes reproches mais il fallait bien que je lui crie un peu dessus.
Il n’a rien répondu. De toute façon s’il avait osé essayer de se défendre il n’aurait pas survécu aux conséquences …
Avec la cane j’ai pointé la table du salon.
— Mets-toi dans la position préférée des vilains garnements.
— Bien madame la préceptrice.
En slip il s’est donc dirigé pour se mettre en position.
Il s’est mis un petit coussin sous le ventre pour relever davantage ses fesses et exposer le maximum de surface au châtiment. Ses jambes étaient droites et les mains croisées derrière sur la nuque. Tout avait été prévu pour rendre la position la plus embarrassante possible.
Lorsqu’il a arrêté de s’agiter j’ai attendu une bonne trentaine de secondes dans le silence le plus complet avant de m’approcher de lui avec une démarche solennelle. Question de mise en scène.
Il a sursauté lorsque j’ai posé devant lui le contrat qu’il venait de recopier.
— Vu que tu n’as pas voulu les réciter avec conviction tout à l’heure tu vas le refaire entre chaque coup. Et les conséquences d’un nouvel échec seront bien plus dramatiques cette fois.
Il a commencé une phrase en levant la tête :
— Je …
Lorsqu’il a croisé mon regard il s’est arrêté. Il a semblé se résigner :
— Je m’excuse de ne pas avoir été motivé tout à l’heure.
— Brave petit. Je tiendrais compte de ton repentir.
Toute cette lecture allait lui prendre du temps entre chaque coup mais comme je ne comptais pas lui en donner beaucoup autant faire durer le plaisir. J’ai toujours préféré la sévérité à la quantité. De toute façon à un tel niveau il est difficile d’apprécier plus de 20 coups donc je laisse généralement 30 secondes entre chaque impact.
J’espérais également que lorsqu’il relirait son contrat plus tard il penserait à nouveau à ce moment. Je voulais renforcer la puissance érotique du document.
J’ai passé mes mains sur ses épaules pour lui faire comprendre que j’inspectais sa position. Il s’est contracté. Si je trouvais la moindre chose à redire cela lui vaudrait des coups bonus.
L’attitude du soumis est un élément important du cérémonial, il doit rester calme, en maitrise, alors même que son cul est frappé avec violence. S’il bouge ne serait-ce qu’un pied, ou même s’il soulève un talon, le coup n’est pas compté et 3 coups supplémentaires seront appliqués pour rébellion. Une cruauté nécessaire. J’ai même parfois tendance à voir des fautes imaginaires. Gare au soumis qui essaierait de me contredire !
Je ne sais pas pour les autres mais pour moi, en tant que soumise, ce n’est pas la partie qui m’insupporte le plus. Ce qui me tape vraiment sur les nerfs c’est le verni de gentillesse que le dominant applique. C’est pour ça que j’en rajoute des tonnes dans le sarcasme lorsque je suis de l’autre côté.
J’ai ajusté le coussin qu’il avait sous le ventre.
— Voilà, ça sera mieux comme ça. Il ne faudrait pas que la position soit inconfortable …
Je savais à quel point il avait envie de me crier d’aller me faire voir avec mes petites attentions. Envie étouffée par la peur des conséquences potentielles.
J’ai fini mon tour en revenant du côté de la tête.
— Te sens-tu honteux d’être dans cette position ?
— Oui madame.
— Mais visiblement pas assez pour ne pas vouloir y retourner périodiquement. Ce n’est pas assez douloureux ? Parce que j’y mets tout mon coeur.
— Si madame, c’est toujours très douloureux.
— Oh vraiment ? Dommage pour toi alors. Mais ce n’est pas comme si nous avions le choix n’est-ce pas ? Il va falloir y aller.
— Oui, madame, j’ai fait ce choix tout seul en décidant de mal me conduire. Maintenant je ne peux plus faire machine arrière, les dés sont jetés.
Pendant qu’il parlait j’ai posé ma main sur sa nuque et je l’ai fait glisser lentement le long de sa colonne vertébrale jusqu’aux fesses en finissant par l’inévitable claque sur la partie charnue.
— Tu trembles un peu. As-tu froid ?
Avec un sarcasme dans la voix il a dit :
— Non merci madame. Je n’ai pas besoin d’être réchauffé.
Décidément il me connaissait bien. J’ai mis une claque sur l’autre fesse.
— Tant mieux. Parce que j’ai prévu d’aller un peu plus loin dans l’humiliation. Pour te donner une bonne leçon et te dissuader de vouloir fauter à nouveau.
J’ai mis une autre claque sur ses fesses puis j’ai posé mes mains sur ses reins. Mes doigts ont glissé jusqu’à arriver aux limites de son slip. Cette fois c’était à moi de défaire le paquet autour de mon cadeau de Noël. Je comptais bien apprécier ce moment. En griffant un petit peu sa peau mes doigts sont passés sous l’élastique du slip. J’ai attendu un instant pour me faire languir puis, avec fermeté, j’ai descendu le slip jusqu’aux genoux.
Je me suis reculée pour admirer le terrain de jeu que je venais de dévoiler. La séance était passée par là et les deux masses de chair étaient plus ou moins blanches mais ce n’était pas grave. J’étais déjà satisfaite de voir à ma disposition ces petites fesses nues, si vulnérables et coupables à la fois.
— Voilà qui est mieux.
J’ai repris la cane en main et j’ai fait un tour en marchant lentement.
— Pour rester dans le symbolique tu vas te prendre 12 coups. 1 pour chaque mois pendant lesquels tu devras tenir ces engagements. Qu’en penses-tu ?
— Je ne sais pas madame. C’est surement la punition la plus appropriée.
— Surement ? Préférerais-tu 52 ? Un pour chaque semaine. Ou même 365, 1 par jour ?
La menace était disproportionnée mais il savait que s’il me cherchait je l’appliquerais sans état d’âme. Je suis conne lorsqu’on me défie.
Il s’est précipité pour répondre.
12 coups c’est parfait madame. Je serais heureux de les recevoir.
— Tu es « heureux » de recevoir la cane ? C’est vrai ?
Son corps a tremblé. Il était comme une souris prise au piège entre les griffes d’une prédatrice ne la laissant en vie que le temps de s’amuser. Au moindre faux mouvement il se faisait tailler en pièces.
En mesurant ses paroles il a dit :
— Je sais que j’ai beaucoup de chance de vous avoir à mes côtés. Je suis reconnaissant et heureux que ce soit le cas. J’ai une dette envers vous et je sais que la seule devise que vous acceptez ce sont les larmes des vilains garçons. Je suis néanmoins heureux d’avoir cette chance.
Il m’a lancé un regard inquiet. Il se sentait sur le fil du rasoir.
— Si ça te tient autant à coeur je peux être particulièrement sévère cette fois-ci. Qu’en penses-tu ?
Il a répété avec une voix chancelante ce que je lui avais fait copier dans son contrat quelques minutes plus tôt.
— Madame, je vous enjoins de m’infliger la douleur la plus intense possible pour me dissuader de manquer à mes obligations.
En finissant sa phrase il a eu un spasme. Il était comme près de défaillir. En utilisant cette formule il avait espéré montrer qu’il avait retenu au moins cette partie. Il était adorable à vouloir bien faire. Tous les soumis se découvrent une envie de faire du zèle lorsqu’ils ont les fesses exposées. Si seulement ça pouvait être permanent.
Dans ma grande gentillesse j’ai décidé de ne pas pousser plus loin les provocations. Ou plutôt de faire une pause le temps d’administrer les premiers coups.
J’ai mis une nouvelle claque sur ses fesses.
— Ainsi soit-il. Mais ne viens pas me reprocher ensuite que tu ne peux plus t’asseoir.
Soulagé il a répondu :
— Merci madame.
Un observateur extérieur aurait pu trouver étrange son relâchement alors qu’il venait de me réclamer d’être particulièrement sévère et que j’avais accepté. Pourtant il avait échappé au pire des scénarios, je n’étais pas furieuse. Dans sa position vous vous satisfaites de peu.
Je me suis positionnée derrière lui et j’ai levé le bras.
— Il est temps d’être brave mon petit Galopin.
En serrant les dents il a répondu :
— Oui madame la préceptrice. Je prendrais exemple sur votre force morale.
J’ai abattu la cane dans un sifflement vif, j’étais bien contente d’être de ce côté cette fois-ci. L’impact s’est propagé le long de mon bras jusqu’à faire vibrer les boules de Geisha bien lovées au creux de mon intimité. Je me suis mordu les lèvres, cela laissait présager d’un bon moment à venir.
Galopin a gémi, pas exagérément, le premier coup n’est jamais le pire. Non pas que ce soit une partie de plaisir mais lors des suivants il y a le souvenir frais de la douleur, l’accumulation.
Il a récité son contrat pendant que je m’amusais à passer mes doigts sur la longueur de la cane.
Vers la moitié du contrat sa voix a légèrement défailli. Je n’avais pas de mal à imaginer la raison. La douleur à la cane n’est pas qu’immédiate, il y a un contrecoup. Techniquement l’impact fait se contracter localement les muscles des fesses et c’est leur décontraction qui cause l’essentiel de la douleur. C’est pour ça qu’il faut attendre avant d’administrer le coup suivant. Sinon vous superposez les types de douleur et ça les gâche.
J’ai donné les 3 premiers coups sur ce modèle, sans ajout. Ce ne sont pas les plus marrants, il faut attendre que le soumis s’épuise, qu’il trouve son « second souffle » pour revenir à la charge avec les provocations.
Au quatrième coup j’ai passé mes mains sur ses fesses pendant qu’il lisait. Je me suis mise à imaginer ce qui ressentait, le coeur tambourinant dans les tempes, le désespoir qui monte, les yeux humides qui gênent la lecture. Lorsqu’il est arrivé à la partie « Dans tous les cas je lui enjoins de m’infliger régulièrement la douleur la plus intense … » j’ai pincé une des lignes rouges naissantes provoquant un sursaut lui coupant le souffle. Il s’est bien gardé de me faire la moindre remarque. Vous ne critiquez jamais votre bourreau même lorsqu’il fait du zèle. Un pénitent n’a plus de droits à l’exception de celui de souffrir.
Je me suis remise en position pour administrer le cinquième coup, les choses devenaient sérieuses. Ce n’est pas pour rien que dans la tradition des punitions scolaires britanniques la peine la plus sévère était 6 coups. Lorsque vous dépassez ce nombre il y a un risque bien plus important que des lignes se superposent, ce qui est bien plus douloureux. Nous nous approchions de ce moment fatidique.
À sa respiration saccadée lors de la lecture je pouvais dire qu’il passait un bon moment. En tout cas il recevait ce pour quoi il était venu. J’imaginais ce feu intense irradiant dans son corps, les oreilles sifflant et la chaleur montant aux joues. Il devait penser qu’il ne pourrait jamais en supporter davantage. Pourtant les coups allaient s’enchainer et il encaisserait. Comme souvent j’aurais aimé être à la fois bourreau et victime, subir cette agonie dans ce qu’elle a de plus terrible. Si je pouvais me dédoubler je ne me laisserais aucune chance.
Sixième coup. Avant qu’il ne commence à lire j’ai dit sur un ton amusé :
— Déjà la moitié ! Je n’ai pas vu le temps passer.
Je me suis mise devant lui en imitant un air contrarié.
— J’ai peur que la punition ne soit pas assez longue pour que tu retiennes la leçon. Quand dis-tu ?
Il savait parfaitement ce que je voulais et pourtant il n’était pas facile pour lui de me donner satisfaction. Il a fermé les yeux et a gémi. Lorsqu’il les a réouvert il a vu mon impatience. J’allais dire « je pense que 6 coups supplémentaires te feront du bien » lorsqu’il s’est précipité pour dire.
— Vous avez raison, madame la préceptrice, je pense qu’un bonus standard serait approprié. 3 coups supplémentaires devraient m’apporter ce qu’il faut pour retenir la leçon.
— Es-tu vraiment certain ?
— Oui madame, 3 coups supplémentaires seront parfait.
— Pas de regrets ?
— Non madame.
— Tu n’es pas obligé tu sais. Si tu ne le sens pas on en reste à 12.
Il n’avait pas vraiment le choix, c’était les réclamer ou se prendre le double, il me connaissait bien.
— Je me dois d’insister madame, j’ai besoin de 3 coups supplémentaires.
Je suis repassée derrière lui, fière et hilare de mon petit effet. Être sadique a un effet fou sur mon corps, surtout lorsqu’il s’accompagne de soupirs et de sanglots du soumis.
J’ai administré le septième coup sans en rajouter davantage et j’ai attendu qu’il ait fini la lecture du contrat après le huitième coup pour revenir à la charge. J’étais loin d’avoir fini mes provocations.
— J’ai l’impression qu’avec la chaleur cette cane commence à faiblir. Elle se courbe un peu trop. Il ne faudrait tout de même pas qu’elle finisse par s’adapter à la forme de tes fesses. Va la ranger et prends-en une bien droite.
À force de grognements il s’est redressé m’a tendu la main pour que je lui donne la cane.
— Prends soin d’elle. Cette pauvre petite cane ne fait que son boulot. Et elle vaut bien plus que tes fesses.
— Oui madame.
Alors qu’il s’éloignait j’ai dit :
— N’as-tu pas oublié quelque chose ? Reviens ici.
Il est revenu, l’air pataud avec son slip aux genoux.
— Elle t’a mis 8 coups donc je pense qu’elle mérite 8 baisers suivis de remerciements.
Il n’a même pas cherché à lutter, j’avais entre mes mains une vraie marionnette ayant renoncé à m’opposer sa volonté.
Une fois la petite humiliation finie il est retourné auprès du présentoir à instrument avec une démarche tendue.
Faire quelques pas n’est jamais mauvais pendant un caning, cela fait circuler le sang. Lors d’une punition sévère le soumis a tendance à se tétaniser pour réduire la douleur. Lui faire faire un peu d’effort, marcher, faire des flexions ou des pompes régulièrement permet de lutter contre cet effet. Surtout qu’en bonus celui l’oblige à revivre le supplice de la mise en position.
Il est revenu avec une nouvelle cane, il a gémi en se mettant à genoux pour me la présenter, les muscles de ses fesses devaient manifester qu’ils ne voulaient pas être utilisés. Comme la première fois je l’ai testée dans le vide pour vérifier sa qualité.
— Elle fera bien l’affaire. Remets-toi en position.
Pour la seconde fois il a exposé ses fesses à la cruauté de mes attentions. J’ai pris mon temps pour me remettre moi aussi en position, mettant plusieurs petits coups pour tester la distance et faisant plusieurs faux départ pour jouer avec ses nerfs.
— Prêt ?
Dans un soupir il a répondu :
— Oui, madame.
Le neuvième coup est tombé. Ces quelques pas semblaient avoir fait leur effet.
Mon corps aussi était mis à l’épreuve, sa température montait à en devenir étouffante. J’avais envie d’arracher mes vêtements, surtout mon corset, il compressait ma poitrine qui ne demandait pourtant qu’à se déployer.
J’avais envie d’accélérer le rythme, je devais cependant attendre que Galopin finisse de lire son contrat. Je fulminais, j’étais si impatiente de donner le prochain coup. Pourquoi avions-nous convenu d’un texte aussi long !
J’ai rongé mon frein en ruminant.
Lorsque j’ai pu donner le coup suivant il a été suivi par deux gémissements. Le premier, le sien, a été plaintif tandis que le second, le mien, a été bien plus sensuel.
À chaque coup le son vif de l’impact et les vibrations remontaient le long de mon bras et se mélangeaient pour former une poussée d’adrénaline presque douloureuse. J’en étais à un point où j’avais des contractions involontaires, mon corps échappait à mon contrôle. J’en avais les larmes aux yeux.
Pour extérioriser cette frustration j’ai administré le onzième coup dès que possible ce qui a libéré en moi une nouvelle onde de plaisir. Ce pic m’a soulagé et mes envies m’ont laissé tranquille un instant. Je savais qu’elles reviendraient bien assez tôt mais pour l’instant j’avais de nouveau le contrôle.
J’ai mis à profit ce moment de répit pour observer Galopin. Ses fesses tremblotaient, un mouvement rappelant les vibrations de mon propre bassin, nous étions dans un état si proche et si éloigné à la fois.
Il lisait d’une voix lente accompagnée de soupirs. Plus il s’approchait de la fin du contrat plus il redoutait le prochain coup. Il n’était pas pressé d’y arriver et en même temps ne pouvait qu’inlassablement avancer.
Dernier paragraphe « Au moindre manquement à ma parole j’accepte de me soumettre … » sa voix a déraillé dans un hoquet qui m’a fait glousser. Au même moment le contrecoup d’une vague de plaisir est arrivée par surprise et m’a fait tressaillir. Pendant quelques secondes j’ai été ailleurs. Lorsque je suis revenue à la réalité il prononçait les derniers mots du contrat, il avait les dents serrées et était au bord des larmes « Je lui enjoins de m’infliger la douleur la plus intense possible pour me dissuader de recommencer. ». C’était le signal pour mon entrée en scène.
Douzième coup.
Malgré l’état de fatigue de Galopin la sadique en moi a eu envie de jouer encore avec ses nerfs, elle avait besoin d’être cruelle et se moquait éperdument de sa détresse. Il suffisait d’un rien pour m’amuser.
— 12. Je crois que nous avons fini. N’est-ce pas mon petit ?
En reniflant il a répondu :
— Non madame, je n’ai pas encore eu les 3 coups bonus que j’ai réclamé.
Il y avait tellement de douleur dans sa voix. Ça devait être si dur pour lui de me rappeler les coups que j’avais « oubliés ». Le risque était cependant trop grand pour jouer à l’idiot avec moi.
— Es-tu sûr d’en avoir vraiment besoin ? Parce que sinon on les oublie.
Il a fait une grimace.
— Oui, madame. Je les mérite amplement.
Je l’entendais penser « mais putain mettez-les-moi ! Qu’on en finisse ». Je croisais presque les doigts pour qu’il craque et m’insulte à voix haute. Malheureusement il est resté en contrôle.
J’ai dit :
— Soit.
Je me suis remise en position pour administrer un coup dans la diagonale des fesses pour croiser les lignes déjà formées. Ça a eu l’air douloureux. Tant mieux.
J’ai fait quelques pas autour de lui pour l’examiner sous tous les angles. Lorsque vous punissez à la cane il ne faut pas y aller comme une brute, rien ne sert de saturer les fesses il faut prendre son temps et l’apprécier. Ses fesses ont monopolisé mon attention. Je trouvais les bandes rouges s’accumulant très jolies.
Je lui ai demandé :
Tout va bien ?
— Oui, madame, merci.
Il a frémi alors que je repassais derrière lui.
Quatorzième coup, l’autre diagonale. Il s’est contracté pendant une dizaine de secondes avant de se relâcher. Le contact avec la table en était presque doux, il s’y appuyait comme s’il s’agissait d’un coussin.
Malgré ce qu’il subissait il semblait presque bien. Il devait se dire « bientôt la fin ». Plus qu’un coup et il était libéré. À moins que je n’en décide autrement bien entendu. De manière symétrique ma frustration s’intensifiait, j’allais devoir me résigner à m’arrêter et ça ne m’enchantait pas.
J’ai pris mon élan pour que le dernier coup soit particulièrement dur. J’espérais secrètement qu’il romprait sa position ou ferait une erreur stupide qui justifierait que je lui mette 3 nouveaux coups. Il était pourtant bien trop malin pour ça. Le quinzième coup est donc tombé et j’ai du me résoudre à raccrocher mon jouet sur son présentoir.
Lorsque je suis revenue vers lui, il n’avait toujours pas bougé. Pour un soumis il est trop risqué de prendre une initiative tant que je ne donne pas la permission de bouger.
J’ai contemplé un moment ses jolies fesses zébrées, elles étaient adorables. Après autant d’émotions j’étais certaine qu’il dormirait bien le soir.
Dans mon rôle de pompier-pyromane je lui ai passé la main dans les cheveux pour le consoler.
As-tu retenu la leçon ?
— Oui, madame, merci de m’avoir puni. J’espère que ça n’a pas été trop dur pour vous.
— Un vrai calvaire tu n’imagines pas …
Cela pouvait passer pour de l’ironie mais en réalité ce n’était pas si éloigné de la réalité. Le sextoy en moi m’avait amené aux frontières de l’orgasme à plusieurs reprises, ça avait été si dur de ne pas atteindre l’extase et je n’avais qu’une envie c’était d’arracher mes vêtements pour me permettre quelques plaisirs en solitaire.
Veux-tu aller faire un tour au coin pour réfléchir à tes actes.
— J’aimerais beaucoup madame.
J’ai mis une claque sur ses fesses. Elle a ravivé la douleur pour quelques instants.
— Tu as ma permission pour y aller.
— Merci madame.
C’est avec un regard tendre que je l’ai vu se dandiner jusqu’au mur pour s’y agenouiller, le slip toujours aux genoux. C’est comme ça que j’aime mes soumis, dociles jusque dans la douleur et l’humiliation.
J’ai commencé à ranger le matériel, de quoi m’occuper pendant qu’il reprenait son souffle. Après une dizaine de minutes j’ai rayé la dernière ligne du tableau. Nous avions égalisé les comptes, il ne me devait plus rien. En tout cas jusqu’à la prochaine fois. C’était si décevant d’être à la fin.
J’ai claqué des doigts.
— Debout ! Viens ici.
— Oui madame.
Il s’est approché et s’est mis à genoux devant moi, toujours les mains sur la tête. Il n’osait pas prendre une position moins soumise en ma présence sans y être invité.
— Je crois que nous sommes quittes pour cette fois. J’espère que tes fesses vont rester chaudes un bon moment.
Avec un brin de provocation il a répondu :
— Pour l’instant ça va madame.
J’ai mis les mains sur les hanches.
— Ça va ! ?
— Un peu.
Il semblait que ces quelques minutes au coin avaient ravivé son envie d’être un garnement.
— Ça va surtout mal se finir… Debout.
Je l’ai attrapé par la taille pour le forcer à se pencher en avant, mains sur les genoux. Il n’a pas lutté. Je lui ai mis une trentaine de claques sur les fesses, à la main mais sans aucune pitié, chacune lui a arraché un petit cri très satisfaisant de mon point de vue.
Côté émotion je n’étais pas plus en reste, comme je le maintenais contre mon bassin il faisait vibrer mes boules de Geisha par la même occasion.
Une fois fini je l’ai sermonné :
— Tu ferais mieux de changer ton attitude parce que je ne changerais pas les règles. Compris ?
— Oui madame. Je n’attends pas de vous la moindre pitié.
— Va remettre ton pantalon.
Il est allé remettre sa tenue « normale ». Je l’ai regardé faire en m’appuyant contre le mur.
— Après les vacances de Noël tu vas revenir me voir pour me présenter les premiers résultats de tes bonnes résolutions. Disons le samedi 16 janvier.
— D’accord madame.
— Et n’oublies pas qu’à partir du 1er janvier je veux une photo de toi avec le martinet en main tous les matins.
— Bien madame. Je peux y aller ?
— Vas-y.
Je suis restée calme jusqu’à ce qu’il passe la porte, après ça a été une autre histoire … Je suis allée faire des bêtises bien méritées dans ma chambre.

Fin !
En tout cas jusqu’à la prochaine session 🙂

En attendant je fais une petite étude de marché pour savoir si vous aimeriez que je publie une version papier de ce récit.
https://docs.google.com/forms/d/1Fl-VcoDJKdLbfEgHo4wK1jX7TCds8yYUisv9Ohu4haY/viewform?usp=send_form

Vous ne me vexerez pas en répondant « non ». J’aimerais juste avoir un petit retour 🙂

Côté blog, le prochain récit sera la fin du « week-end avec 3 soumis ». J’ai assez de matériel pour une dizaine de textes. Je vais reprendre ça avant de donner une date de publication. Faut que je me remette dans le bain.
La semaine prochaine j’essaierais de boucler le dossier sur la féminité et la sexualité sacrées. Et j’ai encore le dossier sur les modalités de recrutement dans le monde BDSM. Celui-là mettra du temps à arriver, tellement de choses à dire.

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Récit de Noël 2015 partie 1 : un soumis pas comme les autres

Image titre récit Noël

Bonjour à tous. Comme vous avez pu le remarquer je fais des modifications sur le blog en ce moment. J’espère qu’à terme vous apprécierez la navigation 🙂

J’ai longtemps hésité sur l’expérience que j’allais vous faire partager pour Noël, j’avais plusieurs candidates en tête, et le choix final n’a pas vraiment été rationnel. Sur un coup de tête j’ai donc opté pour celle-ci. J’espère qu’elle vous plaira. Au pire si vous n’aimez pas vous n’aurez pas à attendre longtemps autre chose puisque je l’aurais finie avant janvier.

La première partie ayant été trop longue je l’ai coupée en deux pour faciliter la lecture, je publierais la suite peu de temps après, dans la soirée ou demain.

Nous étions quelques jours avant Noël, la dernière séance BDSM planifiée de l’année avec un soumis autre que mon partenaire habituel. Peut-être même dernière tout court vu que nous avions prévu avec mon homme d’aller de passer les fêtes en famille. Je faisais les cents pas dans le couloir en attendant mon soumis, il n’était pas en retard, c’était plutôt moi qui étais en avance pour ne pas dire que j’étais excitée comme une puce. Même si nous restons souvent froides ou méprisantes face aux soumis il n’en reste pas moins que nous les aimons sincèrement et que nous sommes impatientes de les rencontrer à chaque fois. Surtout que ce n’était pas n’importe quel soumis, bien que ce ne soit qu’un concours de circonstances j’étais heureuse de finir l’année avec lui en particulier. Une dominatrice a souvent plusieurs personnes à disposition et nous essayons, en tout cas moi, j’essaye d’avoir un éventail de possibilités couvrant toutes mes envies. Ce soumis représentait une facette particulière amusante de ma vie BDSM.
J’étais également anxieuse, plus que d’habitude. La session dont je veux vous parler n’était pas la première avec ce soumis, loin de là, mais après quelques mois à faire des bêtises ensemble j’avais estimé qu’il était temps pour nous de passer au niveau supérieur en termes d’intensité.
Lorsque je débute une relation avec un nouveau soumis il faut du temps avant de trouver le bon angle d’attaque, il faut parfois plusieurs séances pour réussir à s’amuser vraiment. C’est aussi une question de confiance.
À son attitude la dernière fois et dans nos échanges depuis j’avais l’impression qu’il en avait aussi envie que moi sans oser le demander. À moins que je ne fasse que projeter mes propres envies. Quoi qu’il en était je ne lui avais encore rien dit et j’appréhendais sa réaction.
Fait plutôt rare la séance allait avoir lieu chez moi. Généralement j’essaye de garder une distance avec mes soumis, ou plutôt j’ai besoin de me préserver un espace intime. Ce n’est pas la seule entorse à mes habitudes qui allait avoir lieu ce soir-là, ce soumis bénéficie en effet de plusieurs privilèges, il avait su me faire accepter quelques concessions. Qui a dit qu’il était impossible de négocier avec une domina ? Il suffit d’avoir de bons arguments.
En temps normal nous autres dominatrices avons la main dans les négociations vu que nous apportons ce qui est le plus rare dans la relation. Avec la majorité de mes soumis je suis dans une attitude exigeante, je préfère même utiliser le terme d’esclaves pour les désigner tellement la relation est asymétrique. Je leur propose, impose, l’humiliation systématique sur fond de suprématie féminine. Ils doivent accepter que je suis parfaite et infaillible, toute contestation pouvant se solder par la mise à la porte. C’est du chantage j’en ai conscience mais ils adorent ça. Se sentir insignifiant fait partie de leur fantasme. Ça reste consensuel bien entendu, mais je ne fais pas de compromis pour autant.
À l’opposé ce soumis avait réussi l’impossible, me faire céder sur certains points. Certains soumis sont capables de nous proposer des choses suffisamment spéciales pour les autoriser à s’extirper de cette masse impuissante avec laquelle nous jouons au tyran.
Pour se permettre le luxe d’avoir des conditions il faut pouvoir avancer des contreparties, certains soumis l’oublient trop souvent.
C’est donc dans un état de fébrilité avancé que je me préparais à le recevoir. Il fallait me voir en train de me préparer, je me pomponnais, me regardant sans cesse dans le miroir. Je le justifiais par la nécessité de rechercher la perfection, mais je ne trompais personne, la vraie raison était l’excitation de me voir revêtue de ma tenue de préceptrice victorienne.
Tout comme moi ce soumis était adepte des jeux formels et autres scénarios régressifs. Dès son premier mail il a su capter mon attention avec la description de sa recherche « garnement cherche préceptrice pour adultes ayant oubliés comment se tenir et ayant encore besoin des bonnes vieilles méthodes disciplinaires ». Il suffit parfois de quelques mots pour me faire craquer. Lorsque j’avais poursuivi ma lecture j’avais découvert des exemples de scénario qu’il envisageait et j’en avais été toute retournée. Mon coeur avait battu la chamade de plus en plus fort phrase après phrase et longtemps après.
Comme tout un chacun j’ai des termes qui me mettent en émoi et il les maniait naturellement dans la description de ses envies « châtiments corporels dans un cadre judiciaire », j’en ai encore des frissons. Il parait que les hommes sont plus sensibles aux images, moi c’est les mots, même si je n’ai rien contre les stimulations visuelles.
Il m’avait décrit des scènes de pensions strictes et d’univers guindés à la discipline sévère. J’avais fondu comme une adolescente. Vous ne pouvez pas savoir les idées qui avaient envahi ma tête en nous imaginant jouant ensemble.
Immédiatement son nom de code m’était venu à l’esprit, je n’utilise jamais le prénom de mes soumis pour les désigner, en les nommant j’ai l’impression de me les approprier davantage. Il serait donc « galopin ».
Ce qu’il m’apportait était un univers institutionnalisé. La plupart des soumis ont une vision du BDSM basée sur le sexe, ce qui ne me dérange pas, cependant j’ai toujours dans un coin de ma tête cette autre facette qui ne demande qu’à s’exprimer. Pour une fois je ne serais pas la femme punissant un homme mais une préceptrice s’occupant de la discipline de manière asexualisée, comme s’il s’agissait d’un vrai métier que l’on exerçait, comme si nous vivions dans un monde où il était ordinaire d’être discipliné, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.
Bien évidemment ce n’était qu’une façade, nous n’étions pas dupes ni l’un ni l’autre, pourtant nier nos pulsions était amusant.
La différence avec les scénarios gynarchiques est peut-être subtile mais elle existe. En tout cas dans ma tête.
Pour incarner au mieux la préceptrice que je rêvais d’être j’avais opté, de bas en haut, pour des ballerines noires avec un noeud, des collants blancs, une robe ample et longue de couleur bleue à motifs blancs, une ceinture noire en tissu, un corset pour affiner la taille et valoriser la poitrine et pour finir un chemisier cintré bleu marine. Pour les cheveux j’avais opté pour le chignon classique, pour moi une gouvernante ou une préceptrice est toujours austère. Côté accessoires j’avais un noeud sur un côté du chignon, des boucles d’oreilles pendantes, des gants longs noirs allant jusqu’aux coudes et une badine souple en rotin recouvert de cuir à la poignée ouvragée.
Je ressentais un profond plaisir à me voir revêtue de cette tenue stricte et imperturbable. Elle contrastait fortement avec mon regard pétillant.
Pour tenter de reprendre le dessus sur mes émotions je respirais lentement. J’allais devoir jouer un rôle tout en retenu, une préceptrice doit être une force tranquille, gardant son calme en toute circonstance. Je devais contenir ma frustration, pas la détruire, simplement la faire croitre à l’intérieur de moi jusqu’à avoir la permission de la libérer, à la fin, lorsque je zébrerais les fesses de mon soumis à la cane. Là ça serait jouissif.
J’ai sursauté en l’entendant sonner. Le moment tant attendu était enfin arrivé. J’ai ouvert la porte.
— Madame la préceptrice.
— Mon petit galopin.
La différence majeure de Galopin par rapport à mes autres soumis, ce qui saute aux yeux en premier, c’est la différence d’âge. Généralement je domine des gens de ma génération. Il a dépassé la cinquantaine. Certes il est encore loin du troisième-âge mais c’est tout de même le double de mien !
Comme à son accoutumée il était habillé sans extravagance, jeans/chemise, il a toujours été quelqu’un de simple, pas dans le sens idiot ! Mais dans sa manière de vivre, il ne se prend pas la tête pour un rien. Ce qui est plutôt original, généralement quand je domine des gens plus âgés que moi ce sont des « executives » en costumes-cravates cherchant à inverser les rôles en devenant des moins que rien.
— Vous êtes toujours aussi belle.
— Merci, toujours aussi flatteur.
— Ce ne pas difficile avec vous madame.
Ces compliments peuvent vous sembler artificiels et convenus, pourtant il faut savoir que lorsque je passe du temps à me préparer j’estime normal que le soumis se montre reconnaissant. Au moins qu’il me fasse savoir qu’il l’a remarqué. Sinon ça peut aller très mal pour lui.
Il m’a tendu des fleurs.
— Je vous ai apporté quelque chose pour vous remercier par avance. De belles fleurs pour vous rendre hommage.
Merci. Il se trouve que moi aussi j’ai quelque chose pour toi, un petit cadeau pour Noël.
— J’ai été assez sage cette année ?
— Il faut croire que oui. En tout cas pour mériter un petit quelque chose. Le paquet est sous le sapin. Mais pas tout de suite, ça sera pour plus tard, avant nous allons discuter tout les deux. Nous avons un bilan à faire.
— Bien entendu madame la préceptrice. La discipline avant les récompenses.
— Mets une tenue plus appropriée et rejoint moi.
Je suis allée mettre les fleurs dans un vase sur la table basse du salon pendant qu’il se changeait.
L’obliger à passer une tenue d’écolier est une addition tardive à notre rituel. Auparavant il trouvait ridicule de mettre un short, une chemise et des bretelles pour jouer. Pourtant il en mourrait d’envie, sans oser le demander. J’ai dû le pousser à vivre son fantasme à fond et à faire fi du « regard extérieur ». Surtout que ce n’est pas plus ridicule qu’une tenue que je pourrais mettre en jouant. Si vous ne partagez pas un fantasme il vous semblera de toute façon ridicule.
Certains dominas oublient trop souvent que notre rôle n’est pas que de représenter une menace pour nos soumis mais également de les aider à s’épanouir. Ils doivent se sentir en sécurité pour nous dévoiler leurs envies les plus profondes. C’est un passage obligé pour créer une dépendance de plus en plus forte, il ne faut pas négliger cette source de pouvoir. Surtout qu’ils sont adorables lorsqu’ils sont tout honteux à me présenter leurs vidéos préférées.
Je l’ai attendu au bout du couloir pendant qu’il se changeait. Il ne pouvait s’empêcher de lancer des coups d’oeil intéressés dans ma direction. Je suis restée impassible, les mains dans le dos, la badine sous le bras. Son inquiétude montait, il savait qu’il allait passer à l’inspection et que la moindre erreur se payerait cher. Le moindre faux-pli, la moindre tâche et la badine partait sur les cuisses. Non seulement le formalisme est strict par définition dans ce genre de jeu, mais surtout il s’agissait d’un privilège, tous mes soumis ne peuvent pas rester habillés lors des séances. Souvent lorsque je tolère qu’ils portent quelque chose c’est une tenue de soubrette, rien d’autre.
Autre divergence avec une session classique je ne vérifie pas sa cage de chasteté, avec raison puisqu’il n’en porte pas. Que de privilèges ! Je sais.
Comme souvent je n’ai rien trouvé à redire, il aime faire des bêtises mais s’amuse à se retenir autant que possible. Nos sessions sont en deux parties. Pendant la première j’évalue son attitude pour décider quel sera le « tarif » du jour côté punition. Tant que je trouve des choses à redire la liste augmente. Une fois à court d’idées nous passons à la phase des punitions en elles-mêmes. S’il n’a pas su se tenir cela peut rapidement devenir très inconfortable… Le jeu est donc pour lui de faire des bêtises, mais pas trop, et à moi de le prendre en faute à la moindre occasion. Une sorte du jeu du chat et de la souris.
Je l’ai laissé entrer dans le salon, redécoré pour l’occasion. Outre le grand sapin, décembre oblige, je suis une grande amatrice de « noëleries », ce qui chamboulait l’ordinaire était l’absence d’appareil électrique à l’exception des lampes, des livres venant combler les emplacements vides. Un peu dans le style d’une bibliothèque ou d’un coin lecture.
Le canapé faisait face à une chaise simple en bois. Canapé et non pas fauteuil, qui aurait mieux rendu dans la mise en scène, puisque j’anticipais la fameuse fessée en travers des genoux qui aurait lieu peu de temps après, les accoudoirs m’auraient gênés
Entre les deux, un peu décalée, une table basse sur laquelle était posée un service à thé. De chaque côté du canapé avait pris place un tableau noir et un cadre en bois servant de portique à tout une série d’instruments de discipline propre à intimider toute personne sensée.
Déplacer tout le mobilier m’avait d’ailleurs permis de me rendre compte que, d’une part Paris est une ville dont l’air est très pollué, mais surtout qu’une certaine personne s’abstenait de faire le ménage dans tous les recoins. Une mise au point cinglante avait été nécessaire mais c’est une autre histoire.
Il y a quelques années j’allumais aussi la cheminée, pour rajouter à l’ambiance, mais depuis que c’est interdit à Paris je ne peux plus, merci les écologistes ! (je parle peut-être à tort, je sais qu’il y a eu des revirements en chaine et j’ai perdu le compte. C’est peut-être de nouveau autorisé).
De la badine je lui ai désigné la chaise.
— Installe-toi. Nous allons commencer.
Ma voix était calme et posée, la plupart du temps je n’élève pas la voix contre lui, ce qui n’empêche pas quelques éclats de voix lorsqu’il me provoque, mais c’est assez rare. La ligne de fond est que dans le monde que nous nous sommes forgé la discipline est normale et ne nous étonne même pas. Je n’ai pas à crier pour le faire obéir, je ne demande rien d’extraordinaire.
Sans attendre davantage de consignes Galopin s’est donc mis à genoux sur la chaise en faisant face au dossier, se penchant pour présenter ses fesses.
— Merci de me discipliner madame.
Notre rituel est bien rodé et il sait que je commence toujours par quelques coups de badine par-dessus le short pour le mettre dans le bon état d’esprit. Il ne lutte même pas. Pourquoi le ferait-il ? Tout cela est normal.
J’ai fait quelques moulinés du poignet avant d’appliquer la badine. Avec l’épaisseur du tissu ce n’est pas vraiment douloureux, cela ne fait que chauffer la surface de la peau, mais cela installe bien les personnages.
Pour être vraiment honnête, c’est purement égoïste, utiliser la badine me rend toujours folle. Ce sifflement fait battre à tout rompre mon coeur. C’est vraiment mon élément. Une sorte de petit plaisir initial que je m’offre.
Après une trentaine de coups j’ai soupiré. Je sentais la chaleur qui était montée dans mes joues. Je lui ai dit de s’asseoir, ce qu’il a fait en silence. Lui aussi avait déjà les joues rouges, il regardait mes mains caresser la longueur de la badine. Bientôt sa peau à lui aussi sentirait ce contact, mais dans d’autres conditions.
Il y a un charme particulier à jouer cette partition sans hâter le rythme. Je bouillonnais intérieurement et il était amusant de garder le contrôler en apparence. Quel doux tourment !
Il peut sembler paradoxal que d’un côté je m’épanouisse avec des esclaves qui n’ont pas le moindre mot à dire sur mes actions et que de l’autre je fantasme sur des scénarios tout en retenue. Ce genre de cadre « victorien » reste une exception. Ma psyché n’est pas simple à décrypter.
Lui aussi devait calmer son excitation, il risquait bien plus que moi, il savait que je serais intraitable sur le cérémonial et que le moindre écart se payerait chèrement. Les séances avec lui sont compliquée à bâtir, mettez tout bout à bout tous ses privilèges et vous obtenez de sérieux problèmes techniques. Tous mes trucs habituels pour prendre l’ascendant sont neutralisés. Il n’est pas nu, ni à terre, ni frustré sexuellement et je ne lui crie pas dessus. Je suis la petite jeune, il est grand et vieux. Rien n’est intuitif.
Pour contre-balancer tout cela je n’ai pas cédé sur la sévérité des sanctions, peut-être parce qu’il ne l’a pas demandé. S’il se montre insolent je n’ai qu’à rajouter une ligne dans la somme totale de sa dette en coups. Il s’est engagé à recevoir toute punition que je pourrais justifier par ses actes, y compris si c’est une dérouillée bien au-delà du raisonnable. Cette simple possibilité le fait rester sage. Tout le monde y trouve son compte.
J’ai posé la badine et le gant long de ma main droite sur l’accoudoir du canapé. Je me suis approchée du tableau noir et j’ai pris une craie. J’aime bien cette association de matériaux, ardoise et craie, que ce soit la texture, le bruit sec, ce tchak tchak à chaque lettre. Vous me connaissez je suis très sensibles aux sons. Je ne sais pas s’il y a un terme pour ce fétichisme.
Malheureusement pour moi beaucoup de soumis trouvent cette mise-en-scène ridicule. Peu importe, ce jour-là il n’était question que de moi, de mon petit galopin et de nos envies les plus folles.
Avec des mouvements secs j’ai écrit la date du jour et le sujet de notre entretien en lettres capitales : EVALUATION DU COMPORTEMENT ET CONSEQUENCES.
J’ai posé la craie en arborant un air satisfait, il semblait lui aussi tout émoustillé par le programme. Il avait des gestes nerveux, des tics dans les doigts, probablement l’appréhension de ce qui allait arriver. L’inévitabilité de la sanction et la peur d’aggraver son cas.
J’ai remis le gant long et je me suis assise sur le canapé. J’ai posé la badine sur la table basse, entre le service à thé et le petit cahier à carreau qu’il avait amené. Dans le jeu il s’agit du carnet dans lequel ses professeurs notent ses erreurs. Evidemment il l’écrit lui-même. Parfois des bêtises réelles, souvent des imaginaires, tout ça reste un jeu de rôle. Peu importe, les ratures sont interdites donc la moindre inscription devient la vérité, il devra l’assumer et accepter la sanction qui sera appliquée. Il ne doit donc pas être trop gourmand sinon il se retrouve avec des fesses en très mauvais état en sortant de chez moi.
Malgré la menace il inscrit bien souvent trop de choses. Après avoir lu un texte osé ou regardé une vidéo pour adulte ses envies grimpent. Une fois devant ma porte il regrette certaines choses. C’est pourtant trop tard. Ces notions de fatalité et de regrets sont importantes dans son fantasme. Pour moi aussi.
Contrairement aux autres privilèges lui permettre d’avoir un contrôle indirect sur ses punitions n’est pas une concession bien importante de ma part puisque je garde une marge de manoeuvre conséquente. Seules les erreurs sont notées, pas les corrections correspondantes et les éventuels bonus. Je reste libre pour tout ça même si je lui fais croire que cela à un impact.
En silence je nous ai servi du thé. Je lui ai tendu une tasse.
Avec un signe de la tête il a dit :
— Merci madame.
Dans l’optique de faire monter son angoisse et de le faire regretter ce qu’il avait pu écrire dans son carnet j’ai instauré un cérémonial un peu lent au début. Toute tentative de me faire accélérer le rythme se soldant par une peine additionnelle lors de la deuxième phase. Il doit juste rester planter sur sa chaise en attendant que j’ai fini de le faire mariner.
Ce rituel est efficace. Minute après minute, qui de son point de vue sont des heures, sa fébrilité monte.
J’ai bu une gorgée de thé, le regard de Galopin se baladait. Peu importe où il posait les yeux il y avait de toute façon quelque chose à voir. À ma gauche le tableau noir avec l’inscription à la craie, à ma droite le présentoir où pendait les instruments de discipline que j’allais utiliser. Au milieu, moi. La table basse étant décalée il avait une pleine vue sur mes jambes et il adorait ça. Il n’était pas fétichiste des pieds mais il devenait dingue lorsqu’il voyait les genoux en travers desquels il va bientôt être fessé. Il ne pouvait pas s’empêcher de s’imaginer en position recevant la déculottée tant redoutée. Il devait pourtant feindre l’indifférence et jouer le rôle du jeune homme courtois qui lui était imposé. Un vrai supplice. À chaque instant il prenait le risque de passer à côté de ses punitions préférées pour un geste déplacé. Je sais ce qu’il aime et je n’hésite pas à l’en priver s’il m’en fournit l’opportunité.
J’ai reposé la tasse dans la soucoupe et je lui ai dit comme si de rien n’était :
— Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus.
— Oui madame la préceptrice. J’en suis désolé, je n’ai pas eu beaucoup de temps libre ces derniers temps.
Je me suis éclaircie la gorge pour l’avertir qu’il prenait une pente dangereuse.
— Pardon madame, ma langue a fourché. Je voulais dire que je n’ai pas voulu trouver le temps de venir vous voir.
J’ai bu une nouvelle gorgée de thé en laissant peser un silence pour le faire angoisser.
— Vais-je encore être obligée de te rappeler « La Règle » que tu sembles oublier à chaque fois ?
— Non madame. Je me rappelle de chacun des …
Il a hésité sur le terme à employer.
— « mots » que vous m’avez fait apprendre la dernière fois.
Machinalement j’ai tourné la tête vers la cane qui pendait à côté de moi. Je n’avais aucun doute qu’il s’en souvenait. Il a repris :
— Faire des bêtises est mal mais ne pas assumer ses fautes est pire. Ce n’est pas digne du gentilhomme que j’essaie de devenir. Si j’agis comme un délinquant je serais traité comme tel, j’aurais le bâton sans répit parce que c’est tout ce que les imbéciles comprennent.
Tout à fait. J’attends donc de toi la plus grande honnêteté. Le mensonge te fera bien plus de mal que la vérité.
— Entendu madame.
— Et ne crois pas que réduire le nombre de nos rencontres va réduire ta peine. Au contraire ! Tu prendras davantage à chaque fois. Tu ne te rends pas service en agissant de la sorte.
— Je sais madame.
Je le voyais lutter pour rester stoïque, il serrait des poings, les émotions devaient se jaillir en lui. Confesser des fautes réduisait la distance qui le séparait de la fessée en travers de mes genoux. Il devait rester calme encore un peu. Le voir s’impatienter ne faisait que renforcer mon envie de le faire macérer dans son stress.
Peu importe. Qu’as-tu à me raconter mon grand ?
— Pas grand-chose madame. Je me suis plutôt bien comporté. Tout est marqué dans mon cahier.
Je ne doutais pas qu’il voulait que je prenne le carnet et que je le punisse directement en évitant tout ce discours convenu. En même temps il aurait été déçu que je ne sois pas capable de me retenir. Il comptait sur mon intransigeance pour rester sage.
Je sais. Mais je préfère l’entendre de ta bouche. Vais-je aimer sa lecture ?
Il a souri avec nervosité.
— Je ne sais pas madame. J’ai fait de mon mieux.
Vu la fébrilité dans son attitude j’aurais plutôt parié le contraire.
Tu t’es donc bien comporté depuis la dernière fois ?
— Oui. Je pense madame.
— Oh vraiment ? Tu sais que si tu me mens je n’en serais que plus déçue encore. Ce qui se soldera par une punition plus sévère que ce que tu aurais eu en étant honnête dès le départ. Veux-tu vraiment prendre ce chemin ?
— Non madame. Je ne crois pas.
— Commençons donc par ce qui m’intéresse le plus, ce qui n’est pas dans ton carnet. Il y a des choses manquantes n’est-ce pas ?
Il a dégluti en souriant nerveusement.
Vous savez déjà quelque chose ?
— Je sais toujours tout. Tu devrais le savoir.
En fait c’était juste du bluff mais allait-il courir le risque de me dissimuler quelque chose que j’aurais pu savoir ?
Avec un gloussement il a répondu :
Vous n’êtes pas préceptrice pour rien !
— Tu n’as pas idée. Mais ne change pas de sujet.
Je l’ai imaginé faisant le calcul mental de ce qu’il avait déjà confessé dans son carnet et de la marge qu’il pouvait encore avouer. Comme tout soumis il a ses limites, il ne peut encaisser qu’une quantité de coups limitée. C’était un combat entre lui qui essayait de sauver la peau de ses fesses et moi qui devait trouver de quoi justifier la correction la plus sévère possible. Un jeu de dupes.
Il a dit en marmonnant :
— Il y a peut-être des choses qui ont échappé à la vigilance de mes professeurs.
J’ai ricané.
— Comme c’est étonnant ! Certains garçons cherchent toujours les ennuis. Et à ton âge on ne change plus de caractère. Galopin tu es galopin tu resteras.
Il a approuvé d’un oui gêné.
Pourtant mon rôle est de faire de toi un gentleman.
— C’est une mission impossible madame.
— Non ! Pas impossible, juste douloureuse. Et pas pour moi.
J’ai haussé les sourcils pour le narguer.
Je t’écoute.
— Pour être honnête j’ai eu une fatigue passagère. Mais je vais mieux maintenant.
J’ai bu une gorgée de thé en lui faisant signe de continuer de parler.
— Ce qui n’excuse pas tout. Je crois qu’une fessée me ferait du bien pour éviter que je ne rechute.
J’ai bruyamment posé ma tasse dans la soucoupe.
— Ah d’accord ! Tu débarques et tu exiges une fessée ? Où as-tu été élevé ? Te crois-tu encore à Rome ? Où les précepteurs étaient les esclaves de la maison ?
Non madame, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
— Oh que si ! C’est exactement ce que tu as voulu dire. Et je sais par expérience que lorsqu’un galopin dans ton genre demande la fessée c’est pour détourner mon attention de quelque chose de bien plus grave.
Il a tenté :
— Où c’est parce qu’il a été sage.
J’ai éclaté de rire avant de me figer soudainement.
— Tu étais sérieux ?
Il a rougi sans répondre.
— Et ne t’y trompes pas tu vas t’en recevoir une, et une corsée dont tu me diras des nouvelles. Mais APRES que tu te sois lancé dans tes confessions. La situation peut encore empirer. Tu te souviens de la règle ? « Punitions sans limites ». J’ai le droit de t’administrer autant de coups que je veux tant que je trouve une justification…
— Oui, madame.
Il en tremblait, il avait beau être en plein dans son fantasme cette idée le faisait se sentir si vulnérable face à moi. Même bénéficiant de privilèges il n’en restait pas moins soumis à mes caprices et je me sentais d’humeur à faire du zèle.

La suite par ici …