Confession #2 : la découverte de tout un monde

conf2Hello 🙂

J’ai vu les sujets du bac philo et il y en a des sympathiques ^^ « Pourquoi chercher à se connaître soi-même ? ». Il y a beaucoup à dire.

Quoi qu’il en soit j’ai bien bossé ce week-end je vais pouvoir assurer 3 posts cette semaine ! Lundi, mercredi et vendredi. Il y a des trucs intéressants je vous l’annonce 🙂

Le sommaire de cette série de confessions se trouve ici.

Deuxième partie de mes débuts, il n’y aura pas trop d’action encore une fois, étant d’un naturel prudent j’ai mis du temps à passer à la pratique. Ne vous inquiétez pas mes premiers pas réels sont justes derrière.
Je vous avez laissé à l’étape où je mettais en mot mon fardeau pour essayer de le maitriser. Cette phase a été concomitante avec un événement important : la fac, mon indépendance, mon premier logement rien qu’à moi. Si j’ai pu prendre le risque de laisser trainer un journal intime avec des confessions aussi importantes c’est que je vivais seule. Je me suis rendu compte que chez mes parents j’avais toujours été sur la défensive. C’est épuisant d’avoir des secrets, je ne m’en étais pas rendu compte avant de connaitre l’indépendance. Pour m’épanouir j’ai besoin d’avoir mon propre territoire que je maitrise, même envahi par un homme je dois pouvoir y faire la loi. Avoir mon petit nid douillet n’est pas simplement une aide pour mettre en place mes fantasmes c’est un élément de mon équilibre mental.
Je suis retournée chez mes parents récemment pour quelques jours et j’avais un sentiment d’étouffement, le mot doit être trop fort, par moment je cherchais un espace à moi pour me sentir seule. Je ne suis pas asociale j’ai simplement besoin de calme pour me détendre. Je suis en train de penser que lorsque j’aurais des enfants je vais souffrir, je ne pense pas que faire du yoga suffira à assurer ma santé mentale. Chaque problème en son temps.
Je pouvais désormais me laisser aller à expérimenter sans craindre que la porte s’ouvre subitement et que je me retrouve grondée, à devoir donner des explications. Certains aiment l’excitation de risquer de se faire surprendre, pas moi. J’aime le contrôle sur la situation.
Ma liberté est allée de pair avec l’intensification des autopunitions, que j’accepte mes envies ne voulais pas dire que j’allais relâcher la discipline et devenir une paresseuse accro aux orgasmes.
Avant de me retrouver seule j’avais pensé plusieurs fois faire des recherches sur internet sur ce que je ressentais mais je m’étais retenue à cause de la peur de me faire prendre. C’était d’ailleurs une certitude, chercher des termes comme masochisme aurait laissé une trace sur le contrôle parental, je me serais ramassée une fessée dans la foulée et j’aurais été privé de loisirs pendant des mois.
Une fois seule j’ai pu trainer sur internet comme je le voulais et cela a eu un rôle important dans mon épanouissement. Pas tant dans la conception des fantasmes que dans leur acceptation. J’entends parfois dire qu’internet rend les gens pervers, plus extrêmes, modifiant les perceptions et les normes, ce n’a pas été mon ressenti. En surfant sur internet j’ai découvert que je n’étais pas si anormale et ça a été un grand soulagement, une bouffée d’air frais dont je rêvais depuis longtemps.
Il y a de tout sur internet, voire carrément n’importe quoi, de la vidéo soft où l’on voit bien qu’il n’y a même pas un consultant bdsm sur le plateau, aux actrices ratées qui débitent un texte sans conviction, se forçant à rire, surjouant les fessées. Voir une adulte mature en tenue de cheerleader hurlant à la mort après avoir pris une tape sur les fesses me laisse perplexe. J’ai vraiment du mal à comprendre je dois le reconnaitre. D’ailleurs ça me fait penser à un truc que j’ai vu récemment, je ne nommerais pas la personne, je faisais des recherches sur les jeux possibles à distance et je suis inévitablement tombée sur des vidéos de money-mistress. Dans la vidéo à laquelle je pense il y avait une fille face caméra débitant son texte, j’avais l’impression qu’elle lisait une feuille placée derrière. Avoir des trous de mémoire ça arrive à tout le monde mais quand ce n’est pas du direct il faut au moins avoir la politesse de refaire la prise, surtout sur une vidéo de moins de 5 min. C’est vraiment mépriser son public ou vouloir faire du volume que de publier ça. Même les grands acteurs font plusieurs prises avant de trouver le bon ton. Avoir l’air naturel à l’écran ce n’est pas évident. J’imagine sans mal qu’à certains endroits il y avait marqué sur la feuille « rire » vu la spontanéité du résultat. Il faut avouer qu’il y avait un côté comique, elle disait sa phrase puis jetais un coup d’oeil sur le côté puis se mettait à ricaner, dans le genre « à oui c’est là que je dois rire ». J’hésite à vous mettre le lien, je ne voudrais pas lui faire de la pub.
Je suis assez tolérante sur les fantasmes que je ne partage pas mais j’avoue que j’ai atteint une limite. Il y a vraiment des hommes qui se laissent avoir par ça ? Ne vous méprenez pas je n’ai rien contre les filles qui veulent se faire entretenir, je peux comprendre qu’une vie de princesse puisse donner envie, ce que je critique c’est le manque de naturel. Si vous n’êtes pas dominante n’essayez pas de l’être et cherchez un sugar-daddy. Vosu trouverez facilement des hommes pour vous entretenir si vous êtes mignonne. Vous n’avez pas besoin de réciter le dictionnaire des synonymes pour dire à quel point un homme est minable, c’est artificiel et en un coup d’oeil on remarque la supercherie.
Je me demande s’il ne s’agit pas d’une humiliation supplémentaire, que les hommes qui s’engagent là-dedans ne cherchent pas en réalité à se sentir minable en se soumettant à une fille pathétique. S’ils ne veulent pas être inférieur au zéro absolu. C’est une piste à creuser. Si vous faites partie de ces personnes je serais intéressée par un témoignage.
Tout ça pour dire qu’il y a vraiment de tout sur internet et pour revenir au sujet j’ai trouvé des vidéos qui m’ont choquées, dans le sens trop extrême. Vous allez trouver ça bizarre mais elles m’ont rassurées. Dans ma tête j’étais une anomalie, j’avais honte et je me comparais à certains monstres historiques. Je venais de découvrir que même moi j’avais des limites et qu’il y avait pire. Je venais de me rendre compte que je n’étais pas au sommet de la hiérarchie des déviants et que j’étais même plutôt classique. J’insiste pour vous faire comprendre le chamboulement mental que ça a été, tous mes repères ont volé en éclat. J’aurais rencontré des aliens que je n’aurais pas été aussi surprise. C’était ça de ne pas avoir de références, je m’imaginais le pire. J’ai été élevée dans un environnement « sain » en ce que j’ai été protégée des aspects les moins reluisants de la réalité, je n’ai pas découvert le porno à 10ans comme certains, mes accès à internet étaient relativement fermés et surveillés. En soi je suis d’accord, laisser un enfant se confronter lui-même à la réalité n’est pas une bonne solution mais cela implique que derrière il faut l’accompagner. Il ne faut laisser internet et la télé éduquer les enfants mais ne pas les éduquer du tout est pire. Sur le plan de la sexualité j’avais été seule, c’était en quelque sorte ignorer le problème. Je critique mais lorsque je devrai aborder le sujet avec mes enfants je ferai moins la maligne.
Découvrir certaines vidéos jeune m’aurait perturbée, c’est certain, mais d’un autre côté les découvrir à l’âge adulte m’a réconforté sur la normalité de ce que je ressentais.
À bien me rappeler c’est d’ailleurs ça qui m’a poussé à créer un blog, pour laisser une trace pour les nouvelles débutantes, pour qu’elles ne se retrouvent pas aussi seules que je l’ai été. À la base je voulais faire une sorte de mode d’emploi de base pour débuter, j’ai perdu cet objectif en route je pense. Ce blog est polymorphe il a évolué avec moi et réciproquement. Il faut dire que j’ai toujours eu plus de facilitées pour apprendre par l’exemple que grâce à des manuels.
Quoi qu’il en soit j’ai passé des nuits à parcourir le net, je me suis même mise à prendre des notes pour noter les bonnes idées, des idées simples mais qui m’avaient échappées, par exemple utiliser la cire des bougies, c’était si évident et pourtant … J’aurais pu y recourir plus jeune, ça ne laissait pas de traces tant sur le corps que dans mes affaires. Quoi de plus inoffensif que quelques bougies dans une chambre ?
En parcourant les catégories de récits et de vidéos j’ai commencé à délimiter ce que j’aimais et ce que je n’aimais pas.
Même des vidéos plus extrêmes me fascinaient, je pense notamment à un site qui fait des vidéos de punitions à la cane anglaise très sérieuses (encore une fois je ne ferais pas de pub), il y avait un côté de voyeurisme, je regardais sans rien dire, médusée de ce que les actrices étaient capable de prendre. Je me demandais si mon petit corps frêle aurait été capable de supporter ça. J’avais presque envie de tester pour connaitre la réponse. C’était tout un nouveau monde et je voulais trouver les limites. Ces envies ne duraient que le temps d’un orgasme, lorsque la raison reprenait le dessus je me trouvais idiote d’y avoir pensé. En même temps je reconnaissais les mêmes actrices d’une vidéo à l’autre, leur corps n’était pas marqué d’une fois sur l’autre et elles se mettaient docilement en position ce qui me faisait dire que ce n’était pas si insurmontable. Pas pour une première expérience bien sûr mais à terme.
À cette étape je ne savais pas encore tout sur ce que j’aimais, j’avais simplement réduit le champ. J’aimais les scénarios de discipline pas les punitions avec un dominant à moitié nu c’était certain. Je séparais clairement stimulation sexuelle directe et jeux bdsm. Je voulais un cadre strict sans savoir ce que je préférais entre l’imposer ou le subir.
D’ailleurs avant de passer au vif du sujet j’aimerais expliquer mon plaisir tel que je le conçois aujourd’hui. Il peut sembler un peu tardif de n’en parler que maintenant mais l’intérêt du début est universel, peu importe que vous ayez les mêmes fantasmes que moi ou pas vous pouvez comprendre le mal être que j’ai vécu avant d’accepter ce que j’étais.
Je suis donc dominante, un terme assez vague qui recouvre bien des réalités il faut bien le reconnaitre. Ma sexualité c’est au moins 3 blocs qui s’entrechoquent : le sadisme physique, la discipline/pouvoir et l’amour.
Pour les prendre dans l’ordre, le sadisme physique représente toutes mes envies les plus primitives, ce sont des pulsions. C’est une grande inconnue pour beaucoup, comment peut-on aimer faire souffrir les autres ? Déjà il faut virer « les autres ». Dans la définition même d’une perversion sexuelle il y a la considération de l’autre comme un objet nécessaire à la satisfaction sexuelle et non pas comme une personne. Cela n’exclut pas l’amour de son partenaire mais jamais en même temps que l’envie de lui faire mal. Je vous avez prévenu, il y a du monde dans ma tête tout est compartimenté. Je ne suis pas en train de dire que je ne considère pas l’autre comme un être humain en permanence, notre psyché fonctionne comme un conflit permanent entre les différents « blocs » et celui des pulsions sadique est égocentré au possible. Si je fais parfois mettre un masque au soumis, si je préfère punir durement ses fesses ou le dos c’est justement pour ne pas affronter son regard. Dans le cas contraire il y a fort à parier que l’empathie reprenne le dessus et c’est un vrai problème, j’ai besoin d’assouvir mes pulsions tout autant que j’ai besoin d’aimer. C’est un équilibre à trouver, si une débutante trouve plus difficile de gifler un soumis que de le fesser c’est normal.
J’ai une envie de posséder le corps de l’autre, lui interdire tout mouvement que je n’ai pas autorisé. En un mot j’aime la destruction. Un peu la même satisfaction que lorsque vous envoyez tout balader, que vous renversez quelque chose par colère, détruire à un potentiel libérateur énorme. J’aime voir les marques rouges s’intensifier coup après coup, sentir que ma victime est vulnérable et commence à s’effriter. Encore plus c’est la douleur du processus, taper sur quelqu’un qui ne ressentirait n’aurait pas mal ne m’amuserait pas. Un soumis qui manifesterait qu’il aime ce que je lui fais casserait mon trip. Il faut que j’ai au moins l’impression d’abuser de lui, il y a une part de jeu d’acteur de la part du soumis. C’est artificiel bien sûr, je sais que mes soumis aiment aussi avoir mal mais j’essaye d’en faire abstraction.
Je me sens forte à briser les gens, à être debout alors que les autres ont baissé les armes. Plus c’est violent plus le plaisir monte. Une fessée en travers de mes genoux peut me provoquer un orgasme alors même que mes zones érogènes ne sont pas stimulées. En ayant l’autre contre moi il devient une extension de mon corps, je ressens les impacts contre mes cuisses et dans mon bras. Lorsque je me puni toute seule j’ai la même réaction si ce n’est que je n’arrive pas à tenir la distance nécessaire à cause de la douleur, difficile de s’auto-infliger ça. C’est frustrant en ce que je n’arrive pas à aller jusqu’à l’orgasme seule de cette façon.
Monter dans les gammes de douleur est un problème, je sais que les soumis n’aiment pas les marques, d’ailleurs rien que médicalement cela signale que le corps arrive à ses limites. Je vous rappelle que je suis en train d’isoler les différentes composantes de mes envies, je suis en train de parler de la partie la plus primitive, celle qui ne doit jamais s’exprimer seule. Je parlerais plus tard de comment réussir à la satisfaire tout en restant dans l’acceptable.
C’est aussi pour ça que je n’aime pas les soumis qui gesticulent trop pendant les corrections, je préfère ceux qui restent stoïques pour que je puisse y aller sans culpabiliser.
Cela sert aussi au « bloc mental discipline », celui qui me fait me sentir en sécurité, j’aime avoir le pouvoir sur mon environnement, contrôler l’incontrôlable. Je me sens unique, forte. Si j’établis des règles strictes c’est pour m’apaiser, me rassurer en faisant en sorte que je n’ai pas de mauvaises surprises. J’ai peur de perdre le contrôle, c’est une angoisse très forte et j’ai de la satisfaction à dépasser cette peur. Plutôt que de donner une définition académique du fantasme de discipline je vais tenter de l’expliquer avec mon propre ressenti. Je n’ai pas envie de faire mal, enfin si, mais le pied total c’est de retourner le soumis dans tous les sens au point qu’il m’en demande plus que prévu initialement. Il y a une citation que j’ai entendue dans House of Cards, je ne sais pas de qui elle est, « tout est à propos du sexe sauf le sexe », c’est faire le lien entre le sexe et l’envie de pouvoir sur l’autre. Mon bdsm c’est ça, la recherche du pouvoir absolu. Je ne peux le sentir qu’en abusant de mes prérogatives, être une peste pour faire simple.
Même contre moi cet aspect est présent, lorsque je me fais une liste d’objectifs à atteindre avec des corrections en cas d’échec c’est le moyen de me forcer à me dépasser, à ne plus être simplement humaine mais viser la perfection. Ne vous y trompez pas je suis aussi exigeante envers moi-même qu’envers mes soumis.
Je n’aime pas la vision du bdsm qui est donné dans l’imaginaire collectif, la focalisation sur le plaisir sexuel, la douleur, le business. C’est oublier l’essentiel, la fascination envers la possession de l’autre. C’est refuser en apparence de faire des compromis. Ce qui me plait ce n’est pas tant voir l’autre dans mon piège que de l’y avoir fait rentrer volontairement. C’est passer en revue des soumis, lorsqu’ils sont alignés, nus, mains derrière la tête, contre le mur. Lorsque je marche lentement prête à dégainer ma cravache contre celui qui osera s’élever contre mon autorité. Je prends plaisir à constater que personne n’ose bouger un cil.
J’aime faire mal aux soumis mais ce que j’aime plus que tout c’est qu’ils me remercient pour ça, ou mieux qu’ils reconnaissent que c’était nécessaire. Prendre le pouvoir par la force m’amuserait moins, je veux sentir que mes soumis ont le choix et qu’ils préfèrent m’obéir. C’est la marque que j’ai une emprise très forte sur le mental. Il faut qu’ils m’obéissent parce que je suis l’autorité suprême et non pas par contrainte.
Dans ce bloc c’est encore mon égo qui est satisfait mais l’autre est déjà plus présent, plutôt comme il s’agit d’avoir du pouvoir sur lui il est nécessaire au fantasme sans être autonome.
D’ailleurs une erreur fréquente est de croire que le masochisme et le complémentaire du sadisme, ce n’est qu’une compatibilité. Ce ne sont pas les mêmes ressorts. Il y a certes une cohérence de fait, une symbiose possible l’un tirant partie de l’autre mais ce n’est pas une réciprocité en miroir.
Le masochisme est généralement considéré comme un jeu avec la pulsion de mort, une façon de l’affronter, faire face à ses peurs pour en sortir plus fort. Certains font du saut à l’élastique ou du saut en parachute ou tout autre sport extrême pour « se sentir vivant ». Le masochiste joue à se faire peur (et encore une fois il y a plusieurs composantes dans la tête d’un soumis). Certains apaisent la peur de l’inconnu en croyant en un dieu, d’autres préfèrent être sous la direction physique d’une déesse. Ce sont les mêmes ressorts, savoir que l’on a une place décidée par l’autorité suprême. En tout cas le temps d’un fantasme.
Dans un sens je me rapproche quand même du masochiste, lui veut se sentir vivant en se confrontant symboliquement à la mort et à la souffrance. Moi je me sens vivante quand je me prouve que j’ai le pouvoir d’infléchir sur le monde, que je ne suis pas si insignifiante. Nous cherchons tout deux une prise sur la vie.
Le troisième bloc composant mes envies est celui de l’amour, pour le coup l’autre y est a égalité avec moi. Peu importe ce que je dis ou je fais j’ai du respect pour mon partenaire et je fais attention à ce qu’il peut ressentir. Quand je vois qu’un jeu lui pèse je fais en sorte de ne pas le répéter. C’est ma responsabilité envers lui. J’ai besoin de l’autre, j’ai besoin de son regard, qu’il me montre que tout ce que j’aime n’est pas uniquement dans ma tête, qu’il partage et apprécie ce que je suis. J’ai besoin d’être aimée, d’être choisie. L’autre me libère d’un poids. J’ai peur d’être seule dans la vie, c’est cet aspect qui me permet de faire des compromis pour garder l’autre près de moi. J’ai besoin de quelqu’un pour remarquer quand je me fais belle, pour me rassurer quand je n’ai pas le moral. J’ai besoin du contact physique de l’autre.
C’est une approche assez simpliste, 3 blocs : destruction, reconstruction à mon image et partage avec l’autre. Vous les mélangez, vous en faites prédominer un à chaque moment et vous avez les clés pour me comprendre. Et oui cela signifie que par moment je néglige l’autre quand je le punis. C’est une nécessité et si je ne le faisais pas le bloc sadisme grossirais jusqu’à devenir incontrôlable. Je dois relâcher la pression par moment.
Cela explique aussi que je puisse avoir envie d’être soumise, avoir mal est libérateur et satisfait mon premier bloc mais pas le second, j’aime avoir le pouvoir pas le subir.
C’est aussi pour ça que me donner des règles et me punir toute seule m’attire, c’est un palliatif acceptable puisque les deux premiers blocs sont satisfait, ne manque que le 3eme.
Bien sûr à l’époque je n’avais pas la moindre compréhension de tout ça, j’étais même perdue à ne pas comprendre pourquoi mes envies variaient par moment.
Je pense que la réalité est encore plus complexe mais je m’arrête à ce niveau de compréhension. Il me suffit pour me comprendre et d’en tirer des conclusions pratiques. Il manque des nuances, fesser un soumis ou lui torturer les couilles ce n’est pas le même fantasme qui s’exprime, en tout cas il existe plusieurs facettes.


La suite directe est ici.

Confession #1 : le mal-être initial

conf2Hello 🙂

Je suis en train de préparer la future série de l’été du blog, le projet avance doucement et il devrait donner ses premiers résultats d’ici quelques semaines. Pour expliquer ce temps de mise en place il faut savoir que j’essaye toujours de faire en sorte que chaque projet m’apporte quelque chose au niveau personnel, plus spécialement qu’il me permette d’expérimenter une nouvelle facette de l’écriture ou du BDSM. Cette fois-ci je compte m’attaquer à un autre mode de narration, un type plus littéraire, en ayant un narrateur omniscient rentrant tour à tour dans la tête des différents protagonistes et donc ne plus se limiter à un seul point de vue. Il faut s’essayer à tous les styles avant de découvrir le sien. Il serait bien sûr plus confortable de rester sur place et ne jamais prendre de risque, après tout rester dans sa zone de confiance est une façon de ne jamais rater. Ce n’est pas ma méthode de pensée loin de là et même si vous n’apprécierez pas le résultat j’aurais au moins eu le mérite d’essayer. J’ai toujours ma hantise de l’immobilisme.

En attendant que mon prototype soit prêt je vais traiter un sujet que j’ai repoussé depuis longtemps, mes débuts. C’est un sujet très noir (mais qui se termine bien je vous rassure), ça sera ma façon de tirer un trait sur cette période. Je voulais le publier hier mais le texte était trop mal écrit, même cette version est mauvaise au point de vue de la rédaction même si j’en ai réécrit une grosse partie. C’est un sujet très sensible et l’émotion m’empêche de me concentrer. C’est un post vraiment très particulier, très sombre, je me moque que ce ne soit pas ce que vous attendez il faut que je le dise. Ça doit être fait, même mal.

Ce blog a déjà eu plusieurs facettes et en aura probablement d’autres avec le temps. Il a déjà été un mode d’emploi, un guide BDSM, un atelier d’écriture et d’inspiration voilà qu’il passe en mode « confessions » publiques. Je vais arrêter temporairement de parler des techniques pour faire souffrir davantage les soumis et plutôt vous parler de moi. Bien évidemment parler de BDSM était déjà intime en soi mais si vous savez lire entre les lignes vous avez vite compris que j’ai une angoisse à montrer mes faiblesses. Hors il n’est pas possible de parler de soi sans montrer notre côté le plus faible, le plus humain, mettre à jour ses défauts, ses erreurs et vous vous doutez bien que mes débuts en ont recelées beaucoup.
Ne faites pas les surpris vous savez bien que je m’arrange pour toujours avoir le beau rôle dans mes récits. La réalité est un peu moins idyllique, nous avons tous une facilité à donner des conseils mais à ne pas les suivre.

Avant de commencer je vais faire une petite précision légale. En France la loi interdit les récits croisant sexualité et mineurs même à titre de témoignage (c’est à se demander pourquoi les confessions de Rousseau sont toujours en vente …), c’est assimilé à du matériel pédophile et assujetti aux mêmes peines, et je parle bien de personnages « virtuels », que ce soit à l’écrit ou en dessins pas de l’exploitation de l’image de « vrais » enfants.
Vous savez que je vous aime bien mais pas au point d’aller en tôle pour vous 🙂 C’est la loi en France et je suis française, en tant que juriste et future avocate je suis bien placée pour savoir que bien que même stupide la loi reste la loi. Ce témoignage va donc commencer à 18 ans et une seconde, que ce soit dit. Même si parfois ça semble se passer avant c’est juste votre imaginaire qui vous joue des tours, tout se passe après ma majorité !
Surtout que si vous vous attendez à un historique d’enfant battue ou maltraitée vous seriez déçus. Comme bien des enfants j’ai ramassé quelques déculottées mais je n’en ai volé aucune. Mes parents ont fait ce qu’il était attendu d’eux, j’ai de la chance de les avoir et je ne les échangerais comme personne d’autre. Pour tout vous dire j’ai une amie qui a perdue sa mère en début de semaine, ça m’a fait drôle puisque nous avons le même âge et des parents de la même génération. J’ai brutalement fait face au fait que mes parents allaient mourir un jour et depuis je n’arrête plus d’y penser. Mais ce n’est pas le sujet du jour.

Au départ il y avait surtout un mal être, la conscience que je n’étais pas normale et que je devais le cacher. C’était difficile de se sentir différente et d’avoir le pressentiment que je ne devais le dire à personne. J’avais honte de ne pas être comme tout le monde.
Je ne devais rien laisser transparaitre, que personne ne se doute de rien. Même mon journal intime ne contenait aucune trace de ce trouble, j’avais trop peur que quelqu’un tombe dessus et découvre mon vilain secret. À y repenser c’était ridicule de rédiger un faux-journal intime « au cas où ». C’était une angoisse permanente, je ne pouvais pas courir le risque d’avoir des explications à donner, je n’en avais aucune. Peut-être que si je jouais le rôle assez bien je finirais par y croire moi-même. Que si j’ignorais le problème assez longtemps il se dissiperait de lui-même.
Je n’y pouvais rien, je devenais toute chose à la vue de scènes d’interrogatoire dans les films, et je ne vous parle même pas des violences. Je m’imaginais tour à tour victime et bourreau.
Entre ce que je voulais faire et ce que je voulais subir tout se mélangeait. Je ne savais pas de quel côté du fantasme j’étais. J’avais envie de discipline, de rappel à l’ordre, je devais souffrir pour me punir d’avoir de telles pensées. Je m’imposais des règles de vie, des punitions, des privations pour me remettre dans le droit chemin. J’étais une jeune adulte (je rappelle 18 ans la loi tout ça …) très troublée, carrément perturbée n’ayons pas peur des mots. Je n’avais aucune idée de comment je pouvais gérer autrement mes émotions.
Ça me semblait juste de rester immobile au coin le temps que mes envies malsaines se calment ou de m’infliger une douche froide le matin pour me punir d’avoir eu des rêves peu orthodoxes. De copier des lignes pour me faire rentrer dans la tête que je devais être normale, de me priver de repas toute la journée pour subir le tiraillement d’un ventre vide pour avoir fantasmé punir quelqu’un.
Je pensais que j’étais seule au monde et que je ne pouvais pas partager ce fardeau avec d’autres, je n’avais pas le choix, si je voulais décharger ses envies je devais être ma propre victime.
Pour moi j’étais de toute façon coupable et comme personne ne pouvait le savoir c’était à moi qu’il incombait de rétablir l’équilibre en acceptant un châtiment. Comme beaucoup d’asiatique je suis très influencée par les philosophies reposant sur un équilibre naturel qu’il faut conserver sous peine que tout s’effondre.
Il faut dire que par moment j’étais une peste, j’ai des copines qui se sont pris plus de gifles qu’elles n’en méritaient. J’avais appris assez vite à repérer les personnes faibles, j’utilisais à mon avantage l’incapacité que certains ont de dire « non ». Je trouvais ça juste d’exploiter les faiblesses des autres, j’étais en état de guerre permanente, je ne pouvais pas rester immobile je devais attaquer avant que l’ennemi ne voit mes propres faiblesses et les exploite. Quand je parlais avec quelqu’un j’étais en alerte pour ne laisser passer aucun sous-entendu. Personne ne devait savoir ce qui se passait dans ma tête.
J’étais un vrai tyran, en prenant soin de toujours avoir une bonne justification derrière. Combien de fois j’ai levé la main en disant « Tu la vois celle la ? Un mot de plus et tu te la manges », par exemple pendant les révisions avant les examens, j’avais toujours une copine pour souffler et dire que de toute façon ça servait à rien. Je pouvais lui faire la leçon sur le fait que démoraliser le groupe ne servait à rien. J’avais presque raison. Qui aurait pu me reprocher d’en décocher à la moindre attitude paresseuse ? C’était pour leur bien.
De toute façon je faisais en sorte de toujours être la chef du groupe, de choisir de trainer avec des personnes qui n’auraient pas le cran de me contester.
Bien sûr en privé c’était moi que je punissais, pas tant pour les gifles, il faut savoir que je faisais beaucoup d’efforts pour paraitre parfaite. Pour me changer les esprits je m’étais plongée dans les études, je me créais un personnage, une façade idéale pour cacher qui j’étais vraiment. Avec tous les efforts que je faisais je ne supportais pas qu’elles jouent les filles gâtées, elles avaient la chance d’être normales, tout était facile pour elles, elles n’avaient pas de raison de se plaindre. Elles méritaient chacune des gifles que je leur ai mises. Si je me punissais par la suite c’est parce que j’avais honte d’avoir éprouvé du plaisir à les punir, à assurer la discipline. Ce n’était pas normal d’aimer donner des ordres et mener les autres à la baguette.
Ce n’était pas une réaction saine mais il n’y avait personne pour me le dire. Je n’avais personne avec qui parler. Déjà qu’il est difficile en temps normal de discuter de sexualité avec les amis, ou pire les parents, alors quand vous avez des envies BDSM c’est le désert. Vous êtes seul au monde pour affronter la guerre entre les différents aspects de votre personnalité.
Côté coeur j’avais des tendances bizarres, par moment je préférais les hommes faibles ou timides pour pouvoir les mener. À d’autres moments je préfèrerais les hommes plus autoritaires. J’avais comme un espoir qu’un homme violent serait capable de me gérer. J’avais des rêves où après quelques coups de ceinture bien placés je devenais une jeune femme docile et obéissante, que je prenais mon rôle normal après avoir été battue.
J’étais très mal partie, j’étais sur une pente très glissante, celle du refoulement. Plutôt que d’affronter mon « moi primitif » et d’apprendre à le contrôler je le repoussais.
On peut avoir des pulsions ce n’est pas grave tant que nous apprenons à les gérer. C’est le passage à l’acte qui pose problème pas les pensées hors en n’affrontant pas les problèmes à la base ils ne font qu’empirer.
Il y a quelques mois j’ai assisté au tribunal à un cas presque caricatural de ce schéma, un individu qui faisait de l’exhibitionnisme, il y avait eu plusieurs plaintes mais la police avait autre chose à faire qu’à l’identifier et l’arrêter. Ce n’était « qu’un exhibitionniste, il ne fait de mal à personne ». 6 mois après il a quand même fini au tribunal … pour une tentative d’enlèvement d’enfant. C’est un glissement classique et personne ne s’était interposé, avant le passage à l’acte j’entends, la police a été très réactive sur le coup c’est à signaler, heureusement il a été interpellé en quelques minutes. Il faut dire que tenter d’enlever un enfant à la sortie d’un collège alors que la police patrouille tous les jours dans le secteur à ces heures là …. c’était pas un génie du crime. Quand vous laissez vos pulsions dominer le cerveau n’a plus son mot à dire.
Mon point était que l’on ne bascule pas dans les extrémités du jour au lendemain, il y a des signes avant-coureurs, un psychopathe s’en prend aux animaux avant de tuer des êtres humains, un pyromane s’amuse avec des feux de poubelles etc…. Je ne dis pas que j’allais forcément dévier vers ce type de problème mais il y a toujours une probabilité que l’esprit en vienne à des extrémités dans ce conflit si on essaye de l’ignorer.
Ma porte de sortie, ou plutôt de retour dans le spectre normal a été l’écriture. Lorsque j’ai passé le cap de la peur que quelqu’un tombe sur mon journal intime et que je me suis parlée à moi-même. Que j’ai décris mes expériences, mes pics de perte de contrôle et essayant de me comprendre. Sans le savoir je venais de passer du bon côté de la frontière de la folie. Sur le plan clinique la distinction fondamentale entre l’individu avec ses défauts mais qui n’est pas un danger pour lui ou pour les autres et le pervers qu’il faut mettre à part se situe sur le terrain de la conflictualisation entre les différents aspects de soi. À partir du moment où vous êtes capable de visualiser le problème, de l’affronter mentalement, d’utiliser la communication orale ou écrite pour décharger les pulsions alors vous faites ce qu’il faut.
Aucune pulsion sexuelle n’est dangereuse en elle-même, c’est son manque de contrôle qui la fait devenir un problème. Prenons un cas extrême, la pédophilie, en elle-même elle ne diffère pas d’aimer les hommes ou les femmes adultes. Un homme qui aime une femme ne va pas devenir un violeur en cas de refus. Tant que vous considérez l’autre comme un être humain et pas comme un objet de plaisir il n’y a pas de danger. Le problème c’est de ne pas être capable de s’arrêter alors que l’on va à l’encontre de la volonté de l’autre, c’est manipuler des personnes pas assez matures pour faire leurs propres choix.
Malheureusement dans le cas de la pédophilie trop de ces personnes se cachent au lieu de demander de l’aide à la médecine, parce que oui, la psychologie est tout à fait à même d’aider à ne jamais passer du côté criminel. Ne sous-estimez pas l’équilibre que la médecine peut restaurer. Ne me sortez pas le couplet des mauvais médecins qui prescrivent des médicaments puissants à tour de bras. Comme dans toutes les professions il y a des mauvais. Certains sont très compétents et rien qu’avec des thérapies par la parole arrivent à apaiser ces conflits.
Je dis ça mais qui serait capable de pousser la porte d’un médecin-psychiatre pour demander de l’aide ? Moi j’en ai été incapable pour le BDSM alors même que j’étais carrément en crise. Lorsque vous tombez dans l’anorexie, que vous vous privez de repas pour vous punir le diagnostique est sans équivoque : c’est une atteinte à la vie, une tentative passive de suicide. C’était inconsciemment envisager la mort comme dernière ligne de défense plutôt que de laisser le fantasme prendre le dessus. J’en suis sortie toute seule mais j’aurais eu l’utilité d’une aide médicale. Je n’ai pas eu la présence d’esprit ou le courage d’aller chercher de l’aide « officielle » et elle n’est pas venue à moi.


Je vous avez prévenu le début est assez noir. Promis le ton va devenir plus heureux assez rapidement 🙂
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