Week-end avec 3 soumis juin 2014 #18 : progression dans la douleur

Hello 🙂

Désolé pour le message à chaud que j’ai envoyé hier, il m’arrive parfois d’être à fleur de peau sur certains sujets. À trop réagir comme ça je ne vais plus avoir de questions alors que j’aime en recevoir.
Il faut me comprendre, si les soumis ne veulent pas subir certaines choses nous autres dominantes avons aussi nos limites et si nous prenons mal les critiques c’est qu’elles nous blessent. Surtout qu’un soumis qui commence à critiquer sa dominante part sur un mauvais chemin il est normal que nous soyons fermes.
Lorsque nous faisons quelque chose nous espérons entendre de nos soumis une réponse du type « vous avez eu raison maitresse ». C’est aussi une bonne attitude pour leur propre équilibre. Ils doivent abandonner le pouvoir de juger et se satisfaire de ce que nous leur donnons. C’est beaucoup plus simple quand les soumis sont …. soumis.
Dans les moments de doutes, lorsqu’un soumis est sur la ligne interdite je lui pose toujours la même question : « Est-il si difficile que ça d’accepter que j’ai toujours raison ? Tu préfères que je me mette en colère jusqu’à ce que tu finisses par changer d’avis ? Parce que c’est ce qu’il va arriver si tu me contredis. ». Certains soumis cherchent vraiment le bâton pour se faire battre.
Certains hommes se prétendent soumis mais râlent lorsque nous nous comportons en peste. Abuser du pouvoir fait pourtant partie de nos prérogatives et de notre plaisir. Parfois nous faisons des choses par pur caprice, vous devez l’accepter. Par exemple, allez hop je viens de claquer des doigts et j’ai envoyé mon homme au coin. Sans lui donner de raison. Est-ce qu’il a dit quelque chose ? Non. Il ne sait que trop bien que me chercher est une mauvaise idée. Il prend son mal en patience. Dans 15 minutes je serais peut-être d’humeur à l’autoriser à aller vaquer à ses occupations et il me dira merci. Il le dira en le pensant, il sait que j’ai le pouvoir de le laisser poireauter indéfiniment et il me remerciera de ne pas en abuser davantage. C’est comme ça que ça marche. Je suis une peste. Si vous avez un problème avec ça ce n’est pas moi qu’il faut remettre en question mais votre définition même de la soumission.
La vie d’un soumis a des avantages mais aussi des inconvénients. C’est un paquet complet, vous ne pouvez pas avoir l’un sans l’autre. Vous voulez avoir l’occasion d’embrasser mes pieds ? Alors faites avec mes caprices le reste du temps et considérez-vous heureux que je ne sois pas plus souvent de mauvaise humeur.
Autre point, plus sérieux cette fois, en ce moment je lis des livres d’anthropologies et ils ont m’ont donné l’envie de me replonger dans les théories sur les sacrifices de substitution (dit comme ça cela semble passionnant je sais …) je n’ai donc pas pu m’empêcher de vous faire un paragraphe dessus dans ce post. Je l’ai mis assez tôt pour ne pas casser la dynamique du récit. Je pense que ce rappel sera profitable pour vous permettre de mieux comprendre mes réactions.
La suite est déjà écrite il ne reste que quelques détails à régler. Vous l’aurez d’ici mardi, mercredi si j’ai des contretemps.

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Sommaire du récit
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Après ma petite série de gifles inopinée j’allais revenir à mes prévisions. N’y voyez pas de ma part un regret, je n’hésite jamais à me laisser porter par l’instant. D’une manière assez égocentrique j’estime que si mon instinct me pousse vers quelque chose c’est probablement la meilleure chose à faire. C’est une philosophie plutôt dangereuse et je reconnais que mon côté petite fille espiègle me pousse parfois à faire des bêtises. Il faut me comprendre elles sont souvent plus gratifiantes que les actions raisonnées. Il n’y a pas si longtemps j’aurais conclu ma phrase avec la locution « carpe diem» mais depuis que je connais sa véritable définition je ne dois m’abstenir. Cela aurait été un contre-emploi puisqu’elle signifie qu’il faut profiter de la vie sans se laisser dominer aveuglement par le plaisir. Je reconnais que c’est une maxime qu’il serait sain d’appliquer, s’autoriser chaque jour une dose de plaisir sans tomber dans l’excès.
J’aime les gifles, ce contact brutal et souvent inattendu entre ma main et la joue de la personne qui m’a contrarié, si simple et en même temps tellement efficace, c’est un langage que mêmes les hommes les plus idiots comprennent rapidement. Elles ont fait partie de mes premières armes disciplinaires. Aussi intéressante qu’elles soient je ne devais pas en abuser, les amuses-gueules ne doivent pas remplacer le plat principal et je ne devais surtout pas m’en servir d’échappatoire pour ne pas affronter mon trac.
Avant de frapper un soumis, je parle de vraiment le frapper pas simplement lui mettre des gifles mais bien d’utiliser des instruments pour maximiser l’effet, j’ai toujours une angoisse. Punir est intimidant, une fois lancée je n’ai plus aucun problème c’est juste le début.
Avec le temps j’ai établi toute une liste de raisons : la peur que ce ne soit pas aussi bien que prévu, que cela ne m’amuse pas et que je reste froide, la peur qu’il n’aime pas et veuille arrêter. Je crois que la formulation la plus honnête que j’ai pu faire a été de reconnaitre que j’avais à chaque fois peur d’aimer « ça ». Je ne peux m’empêcher d’avoir honte à prendre du plaisir à discipliner un soumis. À mes débuts surmonter cette angoisse a été ma principale difficulté. J’avais passé ma vie à me dire que vouloir faire du mal aux autres n’était pas acceptable et soudainement je me le permettais. Je démolissais la muraille que j’avais mise tant de temps à construire. Barrière qu’il ne faut pas confondre avec mes limites, parce que j’en ai, par exemple les aiguilles. Je ne pourrais pas, même hors jeu BDSM je serais incapable de planter une aiguille dans le bras de quelqu’un y compris si ça devait lui sauver la vie. J’en ai des nausées rien qu’à y penser. Mon esprit n’est pas à une contradiction près. Reste plus qu’à croiser les doigts que je ne sois jamais diabétique.
J’ai envie de punir le soumis mais j’ai un blocage qui m’empêche de me jeter dans l’arène. Il est peut-être sain d’avoir cette réaction, je crains le jour où faire mal ne me posera plus de problèmes éthiques. Je m’estime heureuse d’avoir comme cette présence en moi qui me juge, je ressens un certain soulagement à savoir que cette part de moi veille en permanence sur mon comportement pour m’éviter d’avoir des regrets plus tard. Avant de passer à l’acte c’est comme si je lui jetais des coups d’oeil pour chercher son approbation tout en ayant peur de son verdict.
Lorsque l’on parle de domination on pense souvent en premier à la toute puissance, au fait qu’il serait facile de prendre des décisions radicales. C’est très éloigné de la réalité, en tant que dominatrice je peux vous assurer que nous avons en permanence le trac. Pour vous mettre dans mon état d’esprit au moment de me lancer imaginez que vous soyez dans les coulisses d’une convention et que vous deviez monter sur scène pour prononcer un discours devant une salle comble. C’est la comparaison la plus sensée que je puisse faire. Il était là, devant moi, attendant à genoux que la punition tombe. Il avait la tête baissée, les bras tendus et il mettait ses paumes en évidence. Ne vous méprenez pas j’étais très excitée de le voir offert de la sorte, il était si mignon, un peu comme un élève s’étant mal comporter et qui va recevoir de sa maitresse le châtiment qu’il mérite devant toute la classe. J’avais peur de passer à l’acte. J’étais presque jalouse de Chétif, il avait de la chance son rôle était facile, il devait obéir, moi je devais prendre la décision.
Je suis injuste, obéir n’est pas si simple.
C’est que j’en ai marre que l’on pense que dominer est plus facile que de se soumettre. Moi aussi j’ai mes angoisses et j’aimerais que l’on reconnaisse mes mérites. Ce que je fais n’est pas évident. Ce n’est pas la solution de facilité.
Au moment du premier coup je tiens particulièrement à ce que les soumis baissent les yeux, s’ils ne le font pas spontanément je les recadre fermement. Ils pensent que c’est pour marquer leur humilité envers moi alors qu’en réalité c’est pour qu’ils ne soient pas témoin de mes hésitations. J’avais les bras en coton et lever la ceinture m’a semblé être un effort démesuré. Je suis souvent aussi terrorisée que mes soumis à l’approche de la punition et je ne veux pas qu’ils le sachent.
Chacun a ses petits trucs pour faire face au trac, le plus simple étant d’arriver à ne plus penser et de se jeter à l’eau. Je me répète sans cesse que j’ai pris la décision de punir et tout comme le soumis je n’ai pas le droit de me contester, je n’ai plus le choix. Un peu schizophrénique comme façon de penser.
C’est comme pour l’écriture, il m’arrive de passer des heures à me trouver des excuses pour ne pas me mettre devant une feuille blanche. Le paradoxe étant que, comme pour la domination, dès que je commence je redécouvre que j’adore ça et que je n’aurais jamais dû hésiter. C’est comme si j’aimais me faire du mal, comme si je m’interdisais de punir alors que j’y prends un plaisir fou pour me faire souffrir.
Un psychologue me dirait que c’est la peur inhérente à l’action. Il est tellement plus simple de rester inactif que de se montrer entreprenant, tellement plus simple de reporter un travail à demain plutôt que d’affronter la potentialité d’un échec.
Peu importe, je me suis fait violence et j’ai tapé, claquant fermement ma ceinture contre ses doigts.
Après le premier coup je marque toujours une pause, je pourrais dire que c’est pour permettre au soumis de gérer la douleur, qu’il puisse changer de mode engageant ainsi un processus mental d’acceptation de la souffrance. Il y aurait une part de vérité, c’est un processus nécessaire et une dominante doit commencer doucement pour permettre au soumis de réapprendre à gérer la douleur. C’est pour cela qu’il faudrait éviter les coups surprises en début. Il y a une certaine progression à respecter au cours d’une séance, d’abord le soft puis le hard, le classique puis l’originalité. Vous devez obtenir du soumis des concessions successives si vous voulez aller dans des jeux plus intenses et cela nécessite de le mettre en confiance.
Cette explication serait parfaitement logique et pourtant la vraie raison qui me pousse à faire une pause de quelques secondes après le premier coup et qu’elle m’est nécessaire personnellement. Je dois tirer un trait sur mes angoisses, accepter que je puisse faire mal sans en avoir honte et au contraire y prendre plaisir. J’ai soupiré en me disant que ce n’était pas la mer à boire.
Le son a une place importante dans mes émotions, entendre le coup résonner dans la pièce était si plaisant. Ce n’est pas une généralité, je sais que certains soumis sont sensibles au parfum, chacun à ses propres déclencheurs émotionnels. J’ai un soumis qui m’a dit qu’il aimait les couleurs vives, les reflets lumineux sur mes escarpins, les ombres sur mes collants. Je pense que nous sommes tous plus ou moins fétichiste de quelque chose, moi c’est le claquement sec d’un instrument contre la peau.
J’ai recommencé, plus fort, j’avais les yeux rivés sur ses doigts. Du point de vue mental il y a une progression dans mon attitude au cours d’une punition. Au début d’un jeu je me concentre sur mes actes et leurs effets, ce n’est que dans un second temps que je m’intéresse au soumis à proprement parler. C’est comme si j’oubliais au début qu’il était humain.
J’étais en train de me remémorer la douleur que provoque une ceinture en cuir heurtant le bout des doigts. Chaque détail y est passé, je pensais à cette sensation irradiant autour du point d’impact. Comme un poids, une pression, une chaleur résiduelle qui met de plus en plus longtemps à se dissiper au fur et à mesure que la séance avance. À ce point Chétif n’existait pas en entier, je me focalisais sur la partie de son corps que je frappais.
C’était comme une justification, si la douleur que j’infligeais étais parfaite, si j’étais impitoyable alors mon geste serait légitime. Le travail avant le plaisir en quelque sorte. C’est idiot quand j’y repense et pourtant sur le moment c’est comme ça que mon esprit traite la situation.
Le souvenir de la douleur m’ayant servi de préliminaire il était temps de m’occuper du plat principal qui était bien évidemment la souffrance de mon soumis. Je me suis imprégnée de son regard impuissant sur ses doigts et paumes rougissant. Un homme peut dire qu’il est soumis autant qu’il veut, c’est facile de prétendre, le seul moment où j’ai du plaisir c’est lorsque qu’il a ce regard inquiet pendant que je le punis. C’est une sensation particulière qu’il est difficile de comparer à une autre.
Un homme qui a mal peut avoir 3 réactions : soit de la colère envers son agresseur, soit chercher à me faire éprouver de la pitié, soit accepter la douleur comme nécessaire. Seule la 3eme me donne du plaisir, j’aime voir ce mélange de respect et de souffrance. Je recherche chez mon soumis une forme d’approbation alors même que je ne suis pas sûre de moi lorsque je frappe. Je dois lire dans son attitude « j’ai mal mais c’est ce qui doit être fait merci » pour me rassurer.
Le claquement de la ceinture n’était pas la seule chose à venir troubler le silence, les paroles ont aussi un rôle important dans la séance. Il est vrai que j’enchaine les premiers coups en silence pour que le soumis puisse se concentrer mais rapidement je cède à des envies sadiques de le tourmenter par la parole. La volonté du soumis est tournée vers sa lutte contre la douleur ce qui me laisse le champ libre pour le piétiner mentalement.
Parfois je m’amuse à lui donner des ordres idiot du genre répéter en boucle un mot. Au début les soumis sont surpris mais après quelques coups de représailles ils obéissent. Il est excellent de demander à son soumis de s’excuser, alors même qu’il n’a rien fait, et de le voir le faire en baissant les yeux. Il abdique le pouvoir, il m’appartient temporairement et je peux lui faire faire ce que je veux. Le pouvoir est une drogue vous n’avez pas idée. Je sais bien qu’en tant que dominante j’ai la responsabilité de ne pas abuser de mes prérogatives mais l’intérêt du pouvoir réside justement dans son abus. Il faut bien que je me permette de petits plaisirs.
D’ailleurs je vais revenir sur une interrogation récurrente sur pourquoi j’aime faire du mal aux autres. J’ai lu une théorie intéressante sur le sujet, une formulation qui est plutôt bonne même si elle n’est pas récente. À la base il s’agit davantage d’anthropologie mais le lien avec le BDSM est instructif.
Le postulat de base repose sur l’idée que la vie génère du stress et que nous avons deux façons d’y faire face.
La première serait une réaction rationnelle, qui serait minoritaire, qui consisterait à expérimenter nos craintes pour se prouver qu’elles ne peuvent pas nous abattre (ce serait la réaction des soumis et la plus saine).
La seconde serait de se distancier de l’échec par de l’agressivité et une croyance en sa supériorité (ce qui serait la réaction la plus fréquente et celle des dominants). Ce phénomène expliquerait la tendance à chercher des groupes de coupables lors des phases difficiles : « c’est la faute aux étrangers/à la finance/juifs/arabes » etc… pour éviter de faire face à nos propres responsabilités.
C’est d’ailleurs une notion existant dans le langage courant. Connaissez-vous l’historique de l’expression « bouc émissaire » ?
C’est issu de l’Ancien Testament où Dieu demande à Moïse de faire porter les péchés de l’homme par un bouc. Moïse aurait chargé l’animal symboliquement de tous les péchés des hommes puis l’aurait banni dans le désert. Les Hommes n’avaient plus à se sentir coupables puisque leurs pires aspects venaient de partir.
Techniquement c’est ce que l’on appelle un sacrifice de substitution. De la même manière que des peuplades primitives utilisaient un sacrifice pour apaiser les dieux je sacrifierais un soumis pour mon bien être. Autrement dit je projetterais sur le soumis mes angoisses et mes propres faiblesses, il serait le réceptacle de tout ce qui ne va pas dans ma vie et symboliquement je chercherais à le détruire. En quelque sorte je punirais les soumis pour me prouver que je n’ai pas leurs défauts, pour affirmer haut et fort « Je suis différente, je ne suis pas eux, je ne suis pas faible ! Je ne suis pas petite, je suis quelqu’un d’important, quand je parle on m’écoute ». Ce qui en soit démontre un doute sur la réalité de l’affirmation.
Logique imparable. Les soumis ont plein de défauts. Si je les punis je ne suis pas soumise donc je n’ai pas de défaut.
Pour faire simple les soumis affronteraient leurs propres faiblesses et leur peur de l’échec alors que je ne ferais que les décharger sur une innocente victime. Ils auraient une réaction plus saine que la mienne ….
C’est une jolie histoire, les courageux hommes soumis qui feraient face à l’adversité tandis que moi, faible femme, rejetterais mes problèmes sur les autres.
Je n’aime pas cette théorie ! Elle est pourtant totalement cohérente. Encore un indice que je rejette la réalité plutôt que de l’affronter. Il y aurait une certaine ironie que ceux qui ont le pouvoir soit moins sains mentalement que ceux qui sont dominés. Je ne ferais pas de parallèles avec d’autres aspects de la vie ….
Plaisanterie mise à part je vous conseille de garder cette logique en tête pendant la lecture du récit. Que leur punition serait en fait celle de mes angoisses. Que les critiques que je formule soient en fait celles que je ne veux pas affronter. Cette explication donne un éclairage intéressant aux dialogues.
Il ne faut cependant pas abuser de cette théorie, la parole a d’autres rôles pendant les jeux. Il ne faut pas oublier que le BDSM est un jeu sexuel, donc à plusieurs, et que nous ne cherchons pas les mêmes choses. Certaines critiques que je fais sont destinées à faire culpabiliser le soumis. Par exemple face à un timide je vais attaquer sous l’angle de son angoisse à prendre la parole. Je chercherais à le déstabiliser et ce n’est pas personnel, tout le monde a des points faibles je ne fais que m’en servir. Je veux bien qu’inconsciemment je projette certaines angoisses sur mes soumis cependant je me sers aussi consciemment de leurs vulnérabilités sans que ça ne veuille rien dire sur moi.
Revenons au cas présent. La première partie du jeu avait pour but de l’échauffer. Je voulais monter haut dans les gammes de douleur. Le son d’une ceinture en cuir m’excitant déjà vous vous doutez bien que le sifflement d’un fouet allait me faire défaillir en très peu de temps.
La question était donc : quelle est la meilleure façon de rendre un homme endurant à la douleur ? La réponse est simple : stimuler ses hormones. Plus il aura de testostérone en lui plus il sera résistant à la douleur. Si je voulais m’amuser pleinement je devais préalablement l’exciter, je devais sexualiser nos échanges sans m’abaisser à des provocations trop vulgaires dignes de femmes de petite vertu. D’ailleurs si vous voulez savoir pourquoi certaines dominas sont à moitié nues lorsqu’elles officient la réponse est simple : c’est une solution de facilité pour stimuler les hommes. Je trouve cela indigne de la supériorité que nous revendiquons. À l’occasion je leur mets mon décolleté sous les yeux pour les tourmenter mais ce n’est qu’épisodique, je ne suis pas un buffet à volonté, le soumis doit attendre que je le provoque. Pendant l’échauffement le soumis doit avoir en tête notre féminité, il ne doit pas se perdre dans ses pensées mais plutôt se concentrer sur nous, les femmes qui le punissons. Il ne faut surtout pas lui donner de plaisir mais lui faire y penser.
Pour cela il ne faut pas avoir honte de laisser aller nos envies les plus sadiques en le provoquant, c’est gagnant-gagnant lorsqu’une domina se moque de sa victime pendant qu’elle le punit.
Dans ma boite à outil j’ai plein de techniques pour jouer avec les hormones d’un homme. J’avais déjà utilisé les gifles, elles ont un aspect très féminin et elles les excitent autant qu’elles les rendent dociles. Par contre j’avais laissé mes talons au vestiaire, c’était une erreur, ils auraient pu m’être utile. Ce n’était pas grave j’avais déjà mis en place l’artillerie lourde : la ceinture de chasteté. À elle seule elle allait me permettre de monter très haut dans la douleur. En carte joker j’avais encore le tease and denial, un jeu très dur pour le soumis mais qui est tellement efficace. Quelques minutes et même les plus frileux me supplient de les punir sévèrement.
Il ne faut cependant pas monopoliser la parole, il faut poser des questions et forcer le soumis à répondre. Ces garnements ont une vilaine tendance à ne rien vouloir dire pendant une correction, cela les énerve quand nous les poussons à parler ce qui est une raison suffisante pour l’exiger. Les hommes n’aiment pas le multitâche, parler et avoir mal simultanément est trop compliqué pour leur cerveau primitif.
La parole doit donc être dans les deux sens, elle doit être une acceptation active de la douleur, exiger de lui qu’il se soumette à la punition est une chose, qu’il le dise en est une autre, c’est une forme d’humiliation intime. Vous pouvez frapper un homme sans le soumettre, la douleur et la soumission sont deux choses différentes que je recherche simultanément. J’aime mettre minable les hommes et pour ça j’ai besoin qu’ils reconnaissent leur infériorité à haute voix. J’en ai brisé des soumis simplement en les obligeant à décrire la fessée en travers de mes genoux que je leur mettais. Au début ils marmonnent pour essayer d’esquiver ma demande mais je ne me laisse jamais faire. Ils doivent comprendre que j’augmenterais la douleur tant qu’ils n’auront pas accédé à ma demande, tant qu’ils n’auront pas décrit en détail à quel point il est pitoyable d’avoir un comportement méritant une fessée à l’âge adulte je leur ferais de plus en plus mal. Il ne faut pas hésiter à être ferme avec les soumis, ils résistent mais au fond d’eux ils aiment ça. Plus ils donnent de détails plus je sens leur érection monter. C’est même une règle générale, lorsqu’un soumis cède alors qu’il n’en avait pas envie au début il est excité par le pouvoir que vous avez sur lui.
Certains soumis pensent que mon envie de les faire parler est une lubie typiquement féminine. Je ne suis pas d’accord. Déjà parce qu’il n’y a rien de mal à ce qu’une chose soit féminine bien au contraire…. Mais surtout parce qu’une relation BDSM est une relation avant tout, il faut une certaine complicité et cela ne peut passer que par la parole. Il faut « garder les canaux de communication ouverts » comme disent les psychologues. Cela permet de prendre la température sur l’avancement des jeux, de savoir à quoi pensent les soumis. C’est aussi le bon moment pour obtenir des confessions qu’ils n’oseraient pas faire en temps normal.
Après quelques dizaines de coups j’ai marché autour de lui pour le laisser reprendre son souffle.
— Je te cogne et tu reviens à chaque fois. Pourquoi ?
Après avoir calmé sa respiration il a répondu.
— Parce que je vous appartient maitresse.
Je lui ai mis un coup, mécaniquement, sans haine, je gardais le rythme. Lorsque vous avez un soumis chaud il faut le battre pour ne pas le laisser refroidir. J’ai continué à le pousser à parler.
— Non. Enfin si tu m’appartiens évidemment mais ce n’est pas la raison. Nous savons tout les deux que tu n’es pas ici simplement par obligation. Tu le veux. Je ne te force pas à revenir c’est toi qui accours à chaque fois que je claque des doigts. Pourquoi ?
J’adore l’attitude ambiguë que les hommes ont dans ce genre de situation, ils savent que la douleur les attends en cas de réponse malhonnête mais rechignent à dire la vérité. Chétif étant un soumis bien dressé je savais déjà qu’il choisirait la solution la plus rationnelle, celle qui lui éviterait des souffrances inutiles. Sauf s’il était d’humeur joueuse ou que j’étais trop molle dans mes coups. Une information importante.
— Parce que vous me fascinez maitresse.
Un autre coup est tombé.
— À quel point ?
— Plus que tout. Les femmes sont merveilleuses et vous plus qu’une autre.
Toujours en rythme je lui ai mis un nouveau coup. Il a fait une grimace, j’avais été plus sévère sur celui-là, ce n’était pourtant pas une raison pour râler. J’étais dans l’obligation de sanctionner ce « manque flagrant de coopération ». Il faut être intraitable là-dessus, un soumis ne doit pas contester sa correction aussi humiliante soit-elle.
J’adore ces moments, cette critique était idiote et pourtant Chétif ne pouvait qu’être d’accord avec moi. Vous vous rendez compte de la situation ? Je lui reprochais d’avoir grimacé alors que je passais ses doigts à la ceinture et je l’ai poussé à s’excuser. J’adore les abus de pouvoir, je les trouve hilarants.
— Qu’est-ce qu’il y a ? Tu n’es pas content ? Tu sais quoi ? Ton avis on s’en fout. Tu connais le proverbe « ce que femme veut, Dieu le veut » ?
— Oui maitresse.
— Qu’est-ce que je veux ?
— Me punir.
Je lui ai mis un coup.
— Utilise un autre mot !
Tous les soumis ont des phrases qui sont porteuses de plus d’excitation que d’autres. Il faut les identifier pour les utiliser, les forcer à employer ces expressions qui les font vibrer pour maximiser la tension.
— Vous voulez me dresser sévèrement comme l’animal primitif que je suis, maitresse.
J’ai souri de satisfaction.
— Il me semble que ce n’est pas uniquement ce que « moi » je veux. Pas vrai ? Qu’est-ce que « toi » tu veux ?
— Je veux aussi être dressé, maitresse. C’est mon intérêt d’être domestiqué.
— Te « dresser » à quoi faire ?
— À combler vos divines envies maitresse.
Je sentais de l’excitation dans sa voix .
— Mes envies sont importantes ?
— Oui maitresse.
— Pourquoi ?
— Parce que vous êtes supérieure.
— Quelles sont les qualités qui me rendent supérieure ?
Il a souri d’embarras et je ne lui ai pas laissé le temps de prononcer un mot que j’avais déjà enchainé plusieurs coups sur ses pauvres doigts. J’ai haussé le ton pour ne lui laisser aucune chance de prendre sa tâche à la légère. Il était question de me complimenter après tout. Il n’avait pas droit à l’erreur alors autant le punir préventivement pour éviter tout incident regrettable.
— Ça te fait sourire ? Tu trouves peut-être que je n’en ai pas assez ?
Je lui ai mis deux coups supplémentaires pour que la larme qui s’était formée au coin de son oeil puisse finir par couler.
— Ce n’est pas ça maitresse. Vous en avez trop.
J’ai ricané.
— Ça n’est pas un problème nous y passerons toute la nuit s’il le faut. J’ai tout mon temps. Ce n’est pas moi qui vais me prendre coup sur coup pendant l’épreuve.
Exercice difficile pour les soumis mais qui est bien plus intéressant qu’ils ne l’anticipent. L’excitation monte rapidement alors qu’ils associent la douleur des coups et mes qualités. Je suis dans leur tête, ils se focalisent sur les aspects de ma personne qu’ils préfèrent. C’est du conditionnement. Il a commencé son énumération.
— Vous êtes belle.
Je lui ai administré le coup de ceinture réglementaire, j’ai ma propre logique : pourquoi frapper uniquement en cas de mauvaise réponse ? Selon moi le plus rationnel est encore que les soumis ne puissent que souffrir, un peu s’ils se comportent bien, beaucoup s’ils se comportent mal. J’ai créé une échelle bien à moi pour les récompenser. Bizarrement aucun n’a osé persister dans sa critique, preuve qu’elle est efficace.
Je lui ai fait signe de continuer.
— Vous êtes pleine de vie.
— Continue.
— Intelligente.
J’ai gloussé.
— C’est sûr que comparé à toi. Comparé à un vulgaire « mec », je suis une génie. Vous n’êtes pas vraiment une échelle de référence.
— Oui maitresse.
Il regardait droit devant lui, évitant de poser ses yeux sur mon corps, le signe qu’il fantasmait et ne voulait pas se tenter davantage. Comme si j’allais le laisser faire …
— Vous êtes parfaite.
— Oui, parfaite jusqu’au bout des ongles.
Je lui ai mis mes ongles vernis sous le nez, l’empêchant de détourner les yeux. Il y avait une tension sexuelle entre nous, j’avais mon autre main sur les hanches dans une pose ferme et féminine. Je faisais ma belle et ça le mettait mal à l’aise. J’ai pris une démarche chaloupée pour faire quelques pas, captant son regard sur mes hanches. J’ai souri avant de lui mettre un nouveau coup sur les paumes.
— Tu es jaloux de ma perfection ?
— Oui maitresse. Vous êtes toujours pleine de surprise. Imaginative.
En réalité je ne change pas grand-chose d’une séance sur l’autre. Je garde suffisamment de similitudes pour rassurer ma victime, je ne fais que saupoudrer des différences pour la garder en alerte.
En le forçant à faire une liste de qualité je lui faisais faire des associations libres, l’ordre des termes qu’il utilisait pouvant être interprété. S’il avait pensé à l’imagination c’est que lui commençait à ne plus trouver d’idée pour mes qualités.
D’ailleurs je ne vous ai pas expliqué les ressorts de ce jeu. Lorsque je joue à interroger un soumis mon but était de lui faire dire certaines choses. Chétif le savait, il y avait une réponse à trouver et il devait continuer de la chercher sans baisser les bras. C’est assez sadique comme jeu, le soumis cherche désespérément le mot de passe qui abrégera son supplice. En quelque sorte il est responsable de la prolongation de sa douleur.
Après le coup de ceinture de rigueur je lui ai fait signe de continuer. Ses doigts devaient le bruler désormais, en tout cas le cuir était chaud.
— Vous êtes consciencieuse.
— Façon de dire que tu bâcles tes corvées ?
— Non maitresse. Bien sûr que non. Lorsque l’on a la chance de servir une déesse telle que vous obéir consciencieusement est une récompense en soi. Qui bâclerait le service lorsqu’il a la chance d’en être ?
J’ai répondu sarcastiquement.
— Si seulement …
J’ai fait claquer de nouveau ma ceinture sur ses paumes.
— Merci maitresse.
Lorsque les soumis remercient spontanément c’est que leur volonté est fortement mise à l’épreuve et qu’ils commencent à arriver à leurs limites. Plus vous êtes dure plus le soumis est docile. J’en ai pris bonne note mais ce n’était pas encore le moment d’arrêter. Il a continué.
— Vous êtes juste.
S’il pensait à la justice c’est qu’il commençait à arriver à l’étape où il se motivait en pensant que ce qu’il subissait était pour son bien. Il luttait contre lui-même pour ne pas me contester dans sa tête, il devait se répéter « elle est juste ne la conteste surtout pas où tu vas souffrir » « subis sans rien dire où ça sera ta fête ». En même temps il m’implorait d’être juste dans mes décisions. C’était un dialogue compliqué, il devait me donner des infos sans avoir l’air de me forcer la main. C’était presque une pièce de théâtre, il devait me faire savoir qu’il avait très mal sans me confisquer le pouvoir de choisir le moment où j’arrêterais.
Les règles du jeu étant de l’amener à trouver quelque chose j’ai décidé de le mettre sur la voie. Une façon de ne pas changer les règles mais sans être trop sévère.
— Qu’est-ce que ce « sens aigu de la justice » me donne comme privilège ?
Il a tout de suite compris.
— Vous êtes digne d’avoir du plaisir maitresse. De choisir quand vous en voulez.
Voilà le segment que j’attendais. Pendant un instant il a été fier de sa trouvaille avant de se prendre conscience de ce que pouvait être le jeu avec lequel j’allais enchainer. J’ai aperçu dans ses yeux cette petite lueur éphémère signalant la douloureuse prise de conscience que la suite va être terrible. Si je voulais le faire parler de plaisir c’est que j’allais lui faire du tease and denial. Chétif aimait avoir mal, le fouet était davantage une récompense qu’une punition. Par contre le tease and denial … Chaque soumis a ses préférences. Il a dû se dire « tout compte fait je n’ai pas si mal aux mains ». Il était pourtant trop tard pour faire machine arrière, il avait enclenché la phase suivante du jeu et ne pouvait plus rien y changer. Il était temps que je le mette très mal à l’aise.
J’ai pris tout mon temps avant de continuer, je profitais de son désespoir, il était palpable.
— Le plaisir te manque ?
— Un peu maitresse.
— Pourtant il me semblait qu’il était facultatif pour les hommes.
Il a dégluti, pendant un instant il avait eu l’espoir insensé que j’avais d’autres projets pour lui. Il connaissait bien la leçon et l’a récité mécaniquement.
— Seul le plaisir féminin est légitime. Le mien est une anomalie et ne devrait pas exister. Vos orgasmes sont dignes. Les miens sont pathétiques et me rendent désobéissant. Ils doivent être évités pour mon propre bien.
J’ai rigolé, il voulait réciter sa leçon sans conviction ? Il voulait la version hard ? Tant pis pour lui. Il aurait du savoir que ce manque de coopération allait être puni. Il faut savoir ne pas me chercher.
— Tu ne sembles pas convaincu.
Il n’a rien répondu. Regrettant son comportement.
— Tu es jaloux des orgasmes féminins ?
— Oui ils sont si beau.
— Et les tiens ?
— Ils sont grossiers.
J’ai frappé puis j’ai mis ma main contre la sienne, glissant mes doigts contre sa peau rougie. J’ai senti la réaction entre le contraste de ma douceur et la douleur du coup qu’il venait de se prendre. J’ai ricané.
— Tu préfèrerais que tes doigts sois ailleurs ?
Il n’a rien dit, il devait avoir la bouche trop sèche et le souffle coupé pour ça.
— Ici par exemple ?
J’ai posé ma main sur ma poitrine.
— Tu te souviens de la douceur des seins d’une femme ?
Alors qu’il avait un blanc, probablement dû au souvenir que je venais de lui demander de chercher, je lui ai mis un nouveau coup de ceinture sur les mains.
— À moins que tu ne préfères un endroit plus « égoïste » ?
J’ai levé les sourcils avec un sourire sadique. Je suis allée chercher quelque chose dans mon sac. Je suis revenue en rigolant, agitant une petite clé devant lui.
— Si tu n’es pas été convaincu par ta leçon la première fois je vais devoir la formuler d’une autre façon. Malheureusement cela va être très éprouvant pour toi. Pas de chance.
Sans quitter ses yeux, ils étaient magnifiques à ce moment, tellement de détresse j’aurais pu me noyer dedans, je lui ai lentement retiré sa cage.
Toujours plongé dans son regard j’ai attrapé une de ses mains pour la poser délicatement sur son sexe. Je devais avoir un sourire disproportionné tellement je m’amusais. Il était si pathétique à espérer ma permission de se masturber tout en sachant qu’elle n’arriverait pas. J’ai dit en rigolant.
— Oh oui ! Tu avais envie de mettre ta main ici.
Il avait la respiration coupée. Je me suis relevée.
— Il est temps de voir si tu es un soumis bien dressé.
Il tremblait de peur à l’idée que je le force à se masturber jusqu’aux limites de l’orgasme avant de l’obligé à interrompre l’action. Il savait que je pouvais l’exiger à n’importe quel moment si l’envie me prenait. À ce moment il était vraiment soumis, il avait conscience d’avoir quelque chose à perdre et pour éviter ce supplice il était prêt à tous les sacrifices.
J’ai décidé d’être gentille, façon de parler.
— Fini de se secouer l’asticot je crois que ta main a mieux à faire en ce moment. Par exemple être punie.
Il était comme dans un état second, son esprit était focalisé sur sa tâche. Lorsqu’un soumis est sans filet son état de stress augmente terriblement.
— Oui maitresse.
Tout tremblant il a enlevé sa main de son sexe et l’a remise en position d’offrande. Je ne me suis pas fait prier pour le frapper à nouveau. Avec un rictus mauvais je lui ai dit.
— Pendant que la douleur disparait je veux que tu serres ton sexe le plus fort possible.
Le souffle court il a répondu.
— Oui, merci maitresse.
Serrer son sexe alors qu’il était frustré depuis des jours et que sa main était endolorie devait provoquer un contraste intéressant.
— Quand la douleur aura disparu représente ta main. Mais ne soit pas pressé. Ta queue est « tellement bien » dans ta main, pas vrai ?
— Oui maitresse.
Je m’amusais comme une petite folle, Chétif était docile et j’allais en abuser. Le supplice précédent, celui de l’immobilité forcée pendant la punition devait lui sembler bien doux à présent. Il devait le regretter. Avec moi le soumis doit savoir que sa situation ne fera qu’empirer, qu’il n’a aucun espoir d’adoucissement. À moins que je ne sois satisfaite bien sûr.
— Ta main est bien immobile. Tu n’as pas envie de te masturber ? Quelques aller-retours pour la route, non ?
Il a fait une grimace, j’ai eu l’impression que les quelques mots qu’il a prononcés ont été plus douloureux que tous les coups de ceinture que je lui avais mis. Il s’agissait pourtant simplement de :
— Non maitresse. La masturbation est mauvaise pour moi. Elle me fait faire des bêtises. De toute façon je n’ai pas le droit.
Vous me connaissez je suis pleine d’empathie et ça semblait si douloureux que j’ai eu l’envie d’insister.
— Pourquoi ?
Il a senti le piège, il savait qu’il suffisait d’une mauvaise réponse et il y passerait. Un mot de travers et il avait droit à une bonne heure de tease and denial. Il a inspiré profondément avant de répondre.
— Parce que mon sexe ne m’appartient pas. Je n’ai pas le droit de l’utiliser sans la permission de sa propriétaire
— Tu es prêt à quoi pour ta propriétaire ?
— A tout.
— On va vite le savoir.
Faire mal à un soumis est amusant, le forcer à ne pas bouger pendant que je le punis c’est mieux mais le faire renoncer au plaisir c’est le pied. C’est une douleur tellement intime. J’étais presque déçue qu’il ne se soit pas laissé prendre au premier piège. Ce n’était pas grave, j’avais d’autres projets, d’autres occasions de le piéger lui et ses compères. Le week-end était encore long. Surtout que désormais il était très tendu sexuellement, j’allais bientôt exploiter cette frustration pour mon propre plaisir.

Week-end avec 3 soumis juin 2014 #17 : échauffement sadique

Hello 🙂

Après les expérimentations de la semaine dernière je reviens sur du plus classique le temps d’intégrer les commentaires.

Le sommaire du récit est par ici.

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Après la déconvenue du jeu précédent j’avais plus que jamais besoin de me défouler et cela se voyait dans mon attitude. Je marchais d’un pas résolu vers la maison pour une bonne séance de douleur avec Chétif, au moins lui n’allait pas me décevoir. Je le connaissais depuis longtemps et il était régulier dans ses pratiques. Il marchait derrière moi en suivant mon rythme malgré la désagréable sensation d’être mené à l’abattoir, il était entrainé de force par mon élan, il avait trop peur de ma réaction si je me retournais et qu’il n’était plus là. Les soumis sont des créatures d’habitudes, ils ont une certaine tendance à l’inertie lorsque vient le moment de passer à l’acte, ils préfèrent que rien ne change et au moment de prendre une décision leur premier réflexe est de trouver un endroit où se cacher. Ils sont excités par la prise de risque et à jouer avec leurs limites ils en font parfois trop, c’est ce qui explique la quantité de lapins auquel nous autres dominas devons faire face. C’est en quelque sorte paradoxal, les soumis sont capables de se prendre des corrections magistrales, donc faire preuve d’un courage forçant l’admiration, et en même temps ils sont prêt à partir en courant avant même que nous commencions. L’appréhension est à double tranchant. Il ne s’agit pas d’une question d’expérience, c’était loin de la première fois que Chétif allait se prendre une dérouillée par une jeune femme sachant manier ses instruments, c’est davantage un trait de caractère des soumis, ils ne s’en débarrassent jamais vraiment.
Chétif savait bien qu’il était en sécurité et pourtant il était anxieux. Beaucoup de sentiments se bousculaient dans sa tête, la curiosité de ce que j’avais prévu pour lui, la détermination à tenir sa parole. Il était trop tard pour reculer et il avait peur de ne pas être à la hauteur de mes attentes et de me décevoir. Cette angoisse avait comme second effet de l’exciter, il repensa à sa chasteté imposée lorsque son début d’érection fut réprimé. Je n’étais pas de ces maitresses qui autorisent la prise de plaisir systématiquement, je suis de celles qui affament sexuellement leurs soumis pour accroitre leur pouvoir. Il eut un rictus à cette pensée, il était affamé de plaisir et tout ce qu’il gagnerait à reculer était de se faire languir encore plus longtemps.
Il n’est pas dur de faire obéir un homme il suffit de le tenir par la queue, c’est bien leur talon d’Achille.
Il frissonna de plaisir en se rappelant que je l’avais prévenu de me défouler sur lui et que cela ne pouvait dire qu’une chose, si je me sentais coupable après je l’autoriserais probablement à se masturber. Cette idée le revigora, la joie suprême l’attendait au bout du chemin il ne devait pas faire demi tour.
De mon côté j’étais pensive, je me demandais si j’avais bien réagi à l’incident « Chouchou ». Pour une telle crise il n’y avait pas si longtemps j’aurais piqué une colère monumentale, j’aurais cané mes trois soumis jusqu’aux premières gouttes de sang et je les aurais laissés plusieurs heures en immobilité forcée pour leur faire comprendre ma façon de penser.
À trop vouloir comprendre mes soumis je développais une certaine empathie pour eux, il est bien plus facile de les déshumaniser, de ne pas les individualiser. J’étais peut-être en train de tourner … gentille. J’ai eu des frissons rien qu’à penser à ce terme. Ne rigolez pas ! C’est un très grand danger pour une domina, la gentillesse est normalement une qualité sauf face à des soumis puisqu’ils en abusent. Nous devons être fermes ou nous nous faisons dévorer. Nous ne devons jamais rien laisser passer.
Chétif savait qu’il allait devoir marcher sur des oeufs mais son instinct et son expérience lui faisait dire qu’il était préférable de me désamorcer de suite. Lorsqu’une domina se met à douter d’elle-même elle n’est plus capable d’être ferme et cela rend les choses plus difficiles pour les soumis. De son point de vue je n’étais pas dans un état optimal. Il craignait que je ne sois pas d’humeur à jouer et que je le frappe sans conviction par devoir, ou que je sois tellement dans mes pensées que je le punisse sans l’humilier verbalement, ce qui est important dans son fantasme. Il aimait s’entendre dire qu’il était minable et pathétique pendant qu’il se faisait battre et cela nécessitait que mon esprit ne soit pas ailleurs.
Il sentait qu’il devait prendre la situation en main ce qui lui imposait d’agir de manière subtile. Il serait idéaliste de dire que nous autres dominas sommes imperméables à la manipulation par les soumis.
Sa marge de manoeuvre était faible, il ne pouvait pas m’engueuler pour me recadrer, les raisons étant évidentes. Il ne pouvait pas non plus faire des bêtises volontairement puisqu’il n’aurait fait que m’énerver davantage ce qui m’aurait incité à me défouler et ce n’était pas l’effet recherché. Il ne voulait pas de la douleur supplémentaire il voulait que je m’amuse à le provoquer. Il devait faire en sorte que j’arrête de douter de moi et que j’affirme haut et fort ma supériorité sur lui. Il devait me réconforter sans se montrer condescendant.
Prenez un instant pour essayer de planifier le chemin à parcourir. Comment auriez-vous remonté mon moral si vous aviez été à sa place ?
Je vous préviens sa solution a été du grand art, les mots sont un peu fort, il a fait quelques erreurs mais globalement je connais bien des soumis qui devraient s’inspirer de son attitude.
J’étais toujours pensive lorsque j’ai tenu la porte pour qu’il passe devant moi. Je fronçais les sourcils et j’avais le regard dans le vide. Il m’a tiré de mes pensées.
— Vous êtes plus jolie lorsque vous souriez maitresse.
— Oh ! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi !
Il a eu un sourire gêné. Il savait que me provoquer était nécessaire dans un premier temps pour que je focalise mon attention sur lui.
— Non, je voulais juste vous énerver un peu plus.
— Ça il n’y en a pas besoin.
Il a pris une inspiration le temps de rassembler suffisamment de courage pour continuer de jouer avec le feu.
— Vous ne devriez pas vous imposer tout ce souci. Vous simplifieriez la vie en étant un tout petit peu plus stricte avec nous.
J’ai tourné la tête pour le regarder et j’ai levé les yeux au plafond.
— J’ai tourné trop gentille je le savais.
Chétif a baissé les yeux en profitant pour laisser glisser ses yeux le long de mes courbes, la proximité d’une potentielle libération faisait ressortir ses pires réflexes masculins. Il marmonna.
— C’est une qualité de se préoccuper des autres.
— Alors pourquoi veux-tu que je sois plus stricte ?
Il a répondu, choisissant avec précaution ses mots.
— C’est à nous de vous faciliter la vie. Nous devons résoudre vos problèmes pas l’inverse. À être trop compréhensive vous vous laissez marcher sur les pieds. Nous avons peut-être besoin d’un rappel sur comment nous devons nous comporter en votre présence.
Il avait raison, si un soumis sait qu’en cas de désobéissance la punition est disproportionnée cela l’incite à la docilité. Une domina sévère n’a pas à forcer son attitude, il suffit que le soumis sache qu’elle est capable de colères noires pour le tenir en respect. Régulièrement les soumis doivent expérimenter ces phases de punition pour être remis sur le droit chemin.
Je le regardais froidement.
— Si tu veux de la fermeté tu vas en avoir.
Il frémit à cause de l’aura d’autorité que je venais de dégager. Il n’avait rien contre la complicité avec moi mais à ce moment précis voir cet autre aspect de ma personnalité l’a enflammé. Il avait terriblement envie de plaisir. Je me suis dirigée vers la caisse où j’avais rangé mes instruments, il s’est permis un autre commentaire pour capter mon attention.
— C’était simplement une observation. Je ne remets pas en cause vos décisions. Je pense que vous avez eu raison.
Sa réflexion a stimulé ma curiosité.
— De ?
— Lui laisser le temps de méditer sa faute.
J’étais rassurée de ne pas avoir été la seule à arriver à cette conclusion et j’étais curieuse de savoir le raisonnement qui l’avait mené à m’approuver.
— Comment peux-tu en être si sûr ?
Il a eu l’air embarrassé.
— Parce que ce n’est pas ce que j’aurais fait.
J’ai ricané. Je m’étais attendue, et j’aurais préféré, un autre type de raisonnement. J’ai répondu en souriant.
— Argument valide.
Chétif était content de son effet, il m’avait subtilement rappelé que j’étais une femme et que je ne pouvais pas avoir tort, que je ne devais pas perdre mon temps à douter de moi. J’aurais aimé avoir sa conviction. Surtout qu’il critiquait sa capacité à prendre des décisions censées et pourtant il venait d’en prendre une bonne. Les soumis pensent souvent à court-terme, j’en connais plus d’un qui aurait profité de mon manque de concentration pour abuser de ma gentillesse. Chétif avait préféré tenter de me remettre sur les rails en me réconfortant. Cela peut vous sembler dangereux à quelques minutes de se faire mettre au supplice et pourtant à long terme il venait de gagner des points. Il a répondu.
— Si j’ai réussi à vous faire sourire maitresse j’ai atteint mon but.
Je suis toujours gênée quand un soumis me prend en faute, je devais jouer mon rôle de déesse infaillible. Je me suis contenté de répondre.
— Il en faudra davantage pour m’apaiser.
Il est revenu à la charge.
— Vous auriez préféré une punition collective immédiate ?
J’ai soupiré.
— Peut-être.
— Alors pourquoi vous ne l’avez pas fait ?
Il a regretté sa phrase immédiatement, il avait fait bien attention à ne pas dépasser les limites pendant la discussion mais il venait d’avoir un moment d’inattention. Ma réaction ne s’est pas faite attendre. Je l’ai pointé du doigt.
— Non ! Je n’allais pas reporter mon plaisir plus longtemps ! Je veux te démonter et je le veux tout de suite ! Et si tu as bien raison sur un point c’est que désormais vous pouvez tous aller vous faire foutre avec vos problèmes. Il n’y a plus que moi qui compte !
Cette petite explosion m’a fait du bien même si je me suis sentie coupable. Tout comme lui quelques instants auparavant je ne me suis rendu compte trop tard que je venais d’en dire trop. Je venais de lui donner des infos sur ce que je pensais. En temps normal j’évite autant que possible de dire à un soumis que j’ai envie de jouer avec lui, c’est un argument de négociation fort qu’il pourrait retourner contre moi.
Je n’avais cependant pas à m’en faire, lorsque j’avais haussé le ton Chétif avait cessé de réfléchir, préférant se laisser envahir par une montée de désir. Il avait toujours aimé quand je lui parlais sèchement, c’était un signal préliminaire à la correction. Il aimait la discipline, il ne pouvait rien y faire, et cela impliquait des mises au point fermes.
Dans un deuxième temps cette sensation a été renforcée par le contenu même de ce que j’avais dit, j’avais préféré venir m’amuser avec lui plutôt que de punir les deux autres. Il se sentait désiré comme si une femme l’avait abordé dans la rue en le suppliant de coucher avec elle. Si ce n’est qu’il était masochiste et que ma proposition était bien plus intéressante de son point de vue.
— Et la punition collective ne vous aurez pas défoulé ?
Je n’ai pas répondu à sa question préférant glousser sarcastiquement. Il a insisté.
— Ils avaient mérité d’être puni sévèrement mais vous n’auriez pas été satisfaite parce que vous auriez dû retenir vos coups ? Parce que Chouchou n’est pas dans son état normal et que le Chiot est un débutant.
Il était en train de marcher sur une limite. J’étais très attentive, je me méprenais sur ses intentions. Il y avait une alarme qui s’était déclenchée dans ma tête, si Chétif voulait me faire du chantage à la libération, sous entendu qu’il était le seul disponible pour me satisfaire donc je devais accepter ses conditions, j’allais à contrecoeur renoncer au plaisir et l’enfermer quelques heures pour le laisser réfléchir. S’il essayait de négocier la moindre chose il y passait. J’ai répondu évasivement.
— Oui.
Il avait la tête des mauvais garçons sur le point de faire une bêtise.
— Vous pourriez m’infliger ce qu’ils ont mérité.
Je l’ai regardé en souriant et avec un brin de fierté. Un peu coupable d’avoir pu penser que soumis expérimenté ferait cette bêtise. J’ai répondu avec sarcasme.
— Tu veux te sacrifier pour eux ?
Il a rougi.
— Non pas pour eux.
J’ai haussé les sourcils en rigolant. Il se retenait de sourire de satisfaction, malgré quelques imprévus son plan se déroulait comme prévu. En répondant à moitié il m’offrait sur un plateau d’argent un peu de résistance pour tenter mon côté sadique, c’était un appât et j’étais irrésistiblement attirée.
— Tu m’en diras tant. Si ce n’est pas pour eux qui en tirerait avantage. ? Toi ?
Il rougissait à vu d’oeil.
— Non maitresse.
Je n’allais pas le lâcher, je voulais qu’il le dise et lui faisait exprès de faire durer le suspens.
— Alors pour qui ?
Il s’est résigné à avouer quand il a senti que j’avais arrêté de penser à mes soucis précédents.
— Pour vous maitresse. Si ça peut vous aider à vous sentir mieux. Je ne veux que ce qui est bon pour vous.
Il était trop mignon à confesser son envie de me plaire. Je suis comme tout le monde j’aime me sentir désirée, je gloussais comme une adolescente et j’allais jouer avec lui en réaction. J’allais être la maitresse castratrice comme il l’aimait. Pile le résultat qu’il avait recherché.
— Tu parles ! Jouer avec le feu te fait bander.
J’ai empoigné sa cage de chasteté.
— Ah non ! C’est vrai tu ne peux plus !
J’étais contente de lui, les soumis nous promettent souvent de se plier en 4 pour nous lorsqu’ils sont derrière leur écran et ce n’est que trop rarement qu’ils passent de la théorie à la pratique. J’aime les hommes qui veulent prendre soin de moi à n’importe quel prix, cela me valorise.
Chétif était content de l’effet qu’il avait provoqué. Il aimait me faire sourire, me rendre heureuse, cela lui faisait pousser des ailes. Surtout en sachant qu’il allait en être récompensé.
La situation était quelque peu surréaliste, je m’apprêtais à le battre sans pitié et nous plaisantions comme si rien n’était. Au contraire il faisait tout pour aggraver son supplice.
— Bref, trêve de bavardage il est temps de passer au plus amusant. Je te préviens je vais me défouler sur toi.
Les soumis masochistes sont autant fasciné que craintif face à ce genre d’affirmation. Surtout qu’il savait que le petit bout de femme que j’étais ne prononçait pas ces menaces à la légère. Il n’avait pas tant peur de la douleur que de la déception qu’il pourrait me causer à ne pas tenir la distance. Il se remotiva en se disant qu’il était prêt à tout pour satisfaire, quel qu’en soit le prix. J’étais l’autorité suprême et toutes mes envies devaient être comblées.
Il avait réussi à rallumer ce soupçon d’espièglerie dans mon regard qui l’empêchait de me refuser quoi que ce soit.
— Je me déshabille maitresse ?
— Oui.
Il mourrait d’envie de se débarrasser de cette robe ridicule, ce n’était pas son truc. Il le faisait parce que ça ne lui coutait rien et que ça me faisait plaisir mais sinon ça le laissait complètement froid. Il estimait qu’une robe était jolie uniquement lorsque portée par une femme, ne se rendant pas compte que c’était justement l’effet recherché : insister sur la perfection des femmes. Qu’il ne s’agissait pas simplement des vêtements mais de celle qui est dedans par opposition à lui. Après s’être rapidement mis nu il m’a regardé en attendant de nouveaux ordres. Il s’est rendu compte que j’attendais avec un certain sourire malicieux qu’il ait fini.
— Regarde ce que j’ai amené ? Qu’est-ce que tu en dis ?
J’avais à la main un instrument particulier, un fouet à lanière simple. Un instrument particulier qui me plait beaucoup, il a même son petit nom : le Red Snake. Une référence tant à ses couleurs rouges et noires qu’au résultat des morsures qu’il laisse sur le corps des soumis, de magnifiques lignes rouges. C’est un instrument que je n’utilise pas souvent, ne serait-ce que parce qu’il nécessite de l’espace, mais surtout parce qu’il est du genre qui fait hésiter les plus endurcis des masochistes.
Chétif sentait l’excitation monter en lui, il adorait ce type de moment, ou les détestait, en tout cas il en était fasciné. Il voyait venir la douleur mais ne luttait pas, il ne le pouvait pas, toute sa volonté semblait réduite à néant. Il était incapable de me dire « non », fasciné par l’étincelle que j’avais dans les yeux. J’étais comme une enfant devant ses cadeaux de Noël. Il ne se sentait pas la force morale de me refuser quoi que ce soit. Il était trop faible pour me résister.
Les personnes extérieures au monde BDSM pensent souvent que les dominatrices utilisent la violence pour mater les soumis, lui avait un autre ressenti, pour lui la douleur n’était que la conséquence indirecte de la satisfaction de sa maitresse. Il n’avait pas la sensation d’être une victime molestée, c’était un sacrifice auquel il consentait. Il était comme un père gâtant sa fille pour ne pas avoir à faire face à la déception sur son visage, prêt à assumer toutes les factures pour maintenir son sourire. C’était ça, il allait se laisser fouetter au premier sens du terme pour que je sois simplement heureuse. Pour mon plaisir il était prêt à être un jouet aux prises d’une enfant capricieuse.
Je lui ai tendu le fouet.
— Tu veux le toucher ?
Avec certains instruments j’ai une relation très physique, j’aime les toucher, il y a tout un plaisir à les maitriser. Ils semblent si inoffensifs au repos et se transforment en machines de torture dès que je le décide.
Je l’ai laissé parcourir des doigts le cuir rouge et noir tressé, en le voyant faire je me mordait les lèvres dans un rictus qui l’excitait de plus en plus. J’imaginais la douleur qu’il allait provoquer et je n’en pouvais plus.
— Qu’est-ce que tu en dis ?
Intimidé par l’instrument, il a bafouillé.
— Il a l’air efficace.
— Oh ça oui ! C’est plutôt cool non ? Aujourd’hui nous aurons des vraies larmes.
Il a répondu sarcastiquement.
— Super !
Je n’ai pas relevé son ironie j’étais trop hypnotisée par mon jouet. J’étais désormais toute guillerette, tous mes soucis semblaient s’être envolés.
— Avec lui pas possible de tricher. Tu ne pourras pas truquer les scores.
Chétif a répondu.
— Ce n’était pas mon intention.
— Ah bon ? Je croyais que c’était la mode.
— Seulement chez les faibles.
J’ai pouffé de rire.
— Mauvaise langue.
J’ai tendu le fouet entre mes mains.
— Tu veux que je te rabatte le caquet ?
Il déglutit, ne pouvant décrocher ses yeux de l’instrument.
— Ce que je veux n’a pas d’importance.
— Je ne comptais pas en tenir de compte de toute façon. Bon, assez parlé il est temps de passer à l’acte. Tu es prêt ou tu veux t’échauffer avant le plat de résistance ?
— Je ne serais pas contre une mise en condition maitresse.
Les soumis saisissent toujours l’opportunité de l’échauffement, ils pensent que tout effort préalable me fatiguera et que je serais moins sévère après. La vérité c’est que cela me permet à moi aussi de m’échauffer, ce n’est pas forcément un bon calcul.
— Tu n’as pas a en avoir honte. Ne t‘inquiètes pas je sais que les hommes sont faibles par nature. Pas vrai ?
Je l’ai provoqué du regard, je voulais voir s’il avait le courage de me contredire. Il a baissé les yeux avant de répondre.
— Oui maitresse.
Il était réticent prononcer une phrase complète alors même que son fantasme reposait sur ce concept. Ce genre de soumis veut être forcé à l’avouer.
— Oui quoi ?
— Oui je suis faible maitresse. Comme tout les hommes.
Savoir que me contredire signifiait le fouet tout de suite le rendait impuissant au plus au point. Je pouvais le piétiner autant que je le voulais il n’avait plus une once de virilité à m’opposer. Ce n’était d’ailleurs pas qu’un concept abstrait il tenait fortement à ce que je l’écrase.
— Je vois. Courageux jusqu’au moment de passer à l’acte.
J’ai posé le fouet tout en le laissant bien en vue.
— Une préférence pour l’échauffement ?
Il n’aimait pas ce genre de question, les choix le stressaient. Surtout que devoir choisir son supplice enlevait l’aspect « imposé par une femme ». Il n’a pas eu le temps d’y penser longtemps de toute façon, la question n’était que rhétorique, je n’attendais pas de réponse.
— Qu’est-ce que tu dis d’un peu de ceinture ?
— À vos ordres, maitresse.
Il s’est mis à genoux devant moi, relevant les fesses en prenant soin d’exposer ses bourses au cas où l’envie me prendrait de les mettre au supplice. C’était une proposition très alléchante mais j’avais envie de le piétiner, le mettre au supplice et ne rien lui épargner. Je voulais tester sa volonté, pas lui faire mal mais l’émasculer.
— Ne fais pas l’idiot, tu n’es pas un débutant. Tu sais ce qui va se passer, c’est dans l’ordre des choses, alors laisses-toi faire et ne résiste pas. Présentes-moi tes mains.
Il a tremblé en entendant la dernière partie de ma phrase. Il ne faisait plus le fier. Les mains sont non seulement sensibles aux coups mais surtout il savait que j’exigeais l’immobilité pendant le supplice.
Vous avez idée de la volonté qu’il faut déployer pour présenter ses mains aux coups d’une ceinture sans bouger ? C’est un rituel d’humiliation terrible. Le soumis doit prendre sur lui pour ne pas désobéir. Impossible de tricher. Je le mettais au défi de me prouver sa volonté de se soumettre.
J’adore voir les soumis humiliés de la sorte, se pliant volontairement au châtiment que j’ai décidé. Je me sens invincible lorsque je vois un soumis s’agenouiller et s’exposer à la douleur sur un seul ordre de ma part. Je ne me perçois plus comme une jeune femme vulnérable mais comme une dominante sans limite.
Lorsqu’il a exposé la paume de ses mains devant moi, comme en prière à la déesse que j’étais, j’en avais des frissons, j’avais envie d’abuser de ses faiblesses. C’était l’ivresse du pouvoir. J’étais excitée avant même le premier coup.
Il n’osait pas me regarder, j’étais trop intimidante. J’avais les pieds écartés pour tenir fermement ma position, le regard déterminé et la ceinture tendue entre mes mains, prête à claquer.
Comme il semblait craindre le premier coup j’ai décidé de le faire languir encore un peu. Je ne voulais pas lui faire mal, je voulais qu’il me supplie de le corriger. J’allais le provoquer jusqu’à ce que la douleur vienne s’abattre comme une délivrance. Il est facile de briser un soumis par la douleur mais c’est bien plus marrant par la voix.
— Je crois que tu as besoin d’être discipliné.
— Oui maitresse.
— À quel point ?
— Autant que possible.
J’ai pouffé de rire, s’il était dans la surenchère c’était que son excitation devait être à son comble. Je ressentais dans sa voix la douleur du plaisir bloqué et c’était loin de m’émouvoir, bien au contraire.
J’ai regretté de ne pas avoir mis des talons, j’aurais bien aimé les faire claquer sur le sol en tournant autour de lui. Je me suis dit que j’irais les chercher plus tard je ne pouvais pas m’éloigner de lui, il était comme un aimant. Je ne pouvais pas le laisser souffrir sans en profiter.
— Tu n’as pas l’air motivé.
— Si maitresse.
Je lui ai collé une gifle, lui faisant comprendre en un instant les règles de ce jeu improvisé.
— Ne contredit pas mon jugement, imbécile !
Pour la forme je lui en ai mis une deuxième. Il n’a rien dit, je l’ai relancé.
— Allez plus vite que ça ! Montres-moi à quel point tu as envie de te faire punir.
— S’il vous plait punissez-moi maitresse.
Il plissait les yeux, s’attendant à une nouvelle tarte, à la place je me suis moquée de lui.
— C’est ça ton maximum ?
J’ai gloussé.
— Tu es pathétique. Tu n’arrives même pas à avoir l’air minable correctement. Il y a un truc que tu sais bien faire ?
Il a réouvert les yeux pensant avoir évité la gifle cette fois-ci. Quel meilleur moment pour frapper par surprise ? Il allait devoir rentrer dans sa petite tête que j’étais déterminée à le briser et qu’il pouvait abandonner tout espoir de conserver sa fierté.
Les gifles sont un des moyens les plus usuels de conditionnement des soumis. Elles servent à les formater à penser comme il faut. Il faut qu’ils associent toute pensée un peu rebelle à la douleur de ma main sur leurs joues.
Il y a deux points importants lorsque vous vous lancez dans une série de gifles : la voix et l’intransigeance.
La voix tout d’abord pour l’humilier, lui poser des questions auxquelles il ne pourra pas répondre faute de pouvoir se concentrer. D’ailleurs petit jeu amusant, vous faites réciter aux soumis les tables de multiplications en leur mettant une gifle entre chaque opération. Très peu arrivent jusqu’à la table de 10. Surtout si vous les faites recommencer à zéro à chaque erreur. Je vous assure qu’ils voient rapidement des étoiles. Quel plaisir de leur asséner des « même un enfant de CP est capable de réciter ça ! », sûrement pas dans ces conditions. Le plus marrant c’est quand ils ne les connaissent pas, par exemple les tables de 6 ou 7. Beaucoup se trompent sur des 7 x 8, en tout cas hésitent avant de répondre ce qui me suffit pour justifier une double gifle pour refus de répondre. Je suis mauvaise quand j’y pense.
Cela permet aussi d’effectuer un contrôle sur l’état du soumis. Les gifles peuvent faire mal mais si le soumis est capable de parler c’est qu’il est capable de s’en prendre une autre. N’allez pas les mettre K.O. quand même !
Le second point pour réussir sa série de gifles est de faire preuve d’intransigeance. Les soumis ne doivent pas baisser les bras, ils doivent apprendre à persévérer malgré la douleur et pour y arriver vous ne devez pas les lâcher. Parfois ils semblent manquer d’imagination, comme dans ce que j’imposais à Chétif, ne vous y trompez pas ce n’est qu’une façade, un jeu de pouvoir auquel il ne faut pas céder. Je lui avais demandé de me supplier avec conviction de le punir et je ne devais pas abandonner l’idée. Ne vous inquiétez pas, après une bonne série de claques ils trouvent toujours l’inspiration, appelez ça la force du désespoir.
— Tant que tu ne seras pas capable de faire mieux je ne commencerais pas à te punir. Et ne pense même pas bouger sans permission.
— Pitié maitresse je vous en supplie, j’ai besoin d’être remis à ma place !
J’ai jugé qu’il était temps de jouer avec ses nerfs.
— Hummmmm ….. Non !
J’ai rigolé et il a souri en retour, je l’ai engueulé.
— Ça te fait rire ?
Je lui ai collé une autre paire de gifles.
— Tu peux essayer de trouver une faille mais je t’assure que le seul chemin pour te sortir de là est celui que je te montre.
Il a tenté une autre approche.
— Je ferais tout ce que vous me direz de faire en échange d’une correction maitresse.
— Non, toujours pas.
Une nouvelle gifle est partie.
— Tu te fatigueras avant moi. Dans le genre chieuse nous battons les hommes à plate couture.
J’ai laissé un silence pour voir sa réaction. Face à son inertie j’ai pris les devants.
— Eh !
Je l’ai giflé une nouvelle fois.
— Je dis une ânerie et tu ne la relèves pas ! Dis tout de suite que nous sommes des chieuses pour de vrai !
Pour éviter qu’il me rétorque que je lui avais interdit 5 minutes plus tôt de me contredire je lui ai mis une gifle préventive.
Encore étourdi il a répondu.
— Non maitresse les femmes sont parfaites en tout point.
J’ai décidé de le provoquer pour tester son état de résistance.
— Qui de nous deux est en train de faire un caprice là ?
Il a dégluti.
— C’est moi qui fais un caprice. En refusant de vous répondre.
Je m’amusais comme une petite folle. J’avais réussi à lui faire dire que c’était lui qui était en tort. C’est un peu le même plaisir que lorsqu’ils doivent me remercier après une correction. Ils sont si ridicules à exposer leur émasculation de la sorte.
— J’attends !
— Punissez-moi à la place de tous les hommes qui ont pu vous faire du mal. Nous avons une dette envers vous.
— C’est mieux mais …. non. Et soit rassuré, les hommes qui m’ont fait du mal ne sont techniquement plus des hommes ….
Je lui ai mis une nouvelle gifle, elle a été un peu plus faible mais ce n’était pas volontaire.
— Attends celle-là ne compte pas je la refais.
D’une main j’ai pris son visage pour le maintenir en place, j’ai senti la peau de sa joue frémir quand ma main a glissé contre elle, une réaction classique, un contact doux sur une zone sensibilisée est toujours agréable. Son regard était néanmoins attiré vers mon autre main, celle qui était prête à s’abattre. J’ai commencé mon mouvement avant de l’arrêter à quelques centimètres de sa joue.
— Non ! Ne te contracte pas !
J’ai recommencé, prenant gout à le tourmenter sans le frapper. Je faisais semblant de partir mais je m’arrêtais en rigolant avant l’impact. Pour les soumis ces moments sont terribles, ils sont suspendus à notre jugement sans avoir aucune chance de s’en sortir par eux-mêmes, la douleur finira par tomber mais ils ne savent pas quand.
Le plus important dans ce genre de jeu c’est de savoir s’arrêter, il ne faut pas qu’ils durent trop longtemps sinon les soumis finissent par en avoir marre. Entre 5 et 10 fausses gifles suffisent à le frustrer puis il faut recommencer à lui faire mal pour de vrai.
J’ai relâché son autre joue. Avant de passer à la ceinture j’allais le faire profiter d’un « grand final », histoire qu’il ne regrette pas la séquence de gifles. J’ai enchainé quelques gifles.
J’étais plutôt fière du résultat, ses joues étaient rouges et ses yeux larmoyaient. Il a soupiré, reprenant ses esprits après la dernière tarte que je lui avais mise, c’était une ouverture dans laquelle je me suis engouffrée pour me moquer de lui.
— Qu’est-ce qu’il y a mon gros bébé ? Tu veux te frotter les joues ? Tes mains sont si proches il suffirait d’un petit mouvement pour te délivrer. Ça te démange pas vrai ?
Il suffit d’interdire à une personne de bouger et de lui parler de démangeaisons pour que justement il en ait envie. J’adore la psychologie humaine, c’est comme si elle était conçue pour me permettre de tourmenter mes soumis. Me répondre a semblé être un effort important.
— La douleur est bonne pour mon éducation je ne dois pas chercher à la faire disparaitre.
— Tu as bien appris ta leçon. Voyons si tu es désormais capable de me supplier correctement.
— Pitié maitresse, je ne suis rien. Le seul espoir que j’ai d’être remis sur le bon chemin est que vous m’y mettiez par la force. Sans vous je n’ai aucun espoir d’être utile.
J’ai gloussé.
— Tu vois ce n’était pas si dur. Vu que tu sembles demandeur prépare tes mains elles vont recevoir leur dû.
— Merci maitresse.