Discipline domestique 015 – Halloween 2014 – Partie 10 : le calme avant la tempête

Dans la partie précédente mon Homme avait osé sous-entendre que les soumis choisissaient leur dominante et non l’inverse, discours qui a tendance à horripiler Anna. Certes, c’est la réalité soyons honnête, cependant elle ne supporte pas l’idée qu’ils puissent la critiquer et qu’elle soit obligée de changer pour leur plaire. Ne faites pas les étonnés, les dominantes ont de l’égo la belle affaire !
Selon elle le consentement existe dans les relations BDSM mais il est « à sens unique ». Elle leur propose un projet en détail et les soumis l’acceptent en totalité ou vont voir ailleurs. Elle considère que si un homme se présente devant elle c’est qu’il a accepté toutes ses conditions et qu’il n’a plus son mot à dire.
Je trouve la théorie intéressante, pour être heureux un soumis doit se libérer de la liberté de choisir et inversement la nôtre doit être renforcée. Dans le jeu nous sommes les seules légitimes pour porter un jugement sur ce qui est bien ou mal.
Par contre je vois mal comment la mise en pratique peut fonctionner, à moins d’avoir de la chance et de tomber sur « Le » soumis qui partage exactement notre profil. À titre personnel j’ai besoin d’un minimum de retours de leur part.
Anna part du principe selon lequel si on tolère une marge de négociation aux soumis ils vont prendre de mauvaises habitudes et passer leur temps à abuser de cette prérogative et remettre en question les ordres. Ce qu’elle veut c’est que ses soumis pensent à chaque fois qu’elle donne une directive « c’est comme ça et pas autrement ».
Ce n’est pas de l’inconscience pour autant, elle leur laisse répondre à un questionnaire par écrit, elle veille à leur bien être, c’est sa responsabilité de dominante d’être attentive, mais une fois qu’elle prend une décision les soumis doivent subir et se taire.
Je ne lui reproche rien dans son attitude, après tout elle est dominante donc elle peut fixer les règles qu’elle veut. Surtout que ce n’est qu’un prétexte pour se rapprocher du « délire de toute puissance » qui nous fait vibrer.
Les coups à la badine se sont enchainés sans répit, mon homme avait à peine le temps de reprendre son souffle qu’Anna levait à nouveau le bas.
Je savais ce qu’elle ressentait en se défoulant ainsi, ce mélange de chaleur sur le visage, les picotements dans les doigts, cette satisfaction d’être à sa place. Un état rare dont il faut profiter et qui ne lui était pas exclusif, mon homme partageait le partageait aussi. D’ailleurs il ne râlait pas trop, il savait que c’était mérité, ou plutôt que c’était la dernière poussée de douleur avant le calme. C’était son rôle d’encaisser pour notre amusement. Un soumis profite davantage du repos lorsqu’il est durement gagné.
En regardant Anna frapper je discutais avec Mylène, comme si nous étions indifférente au spectacle qu’il y avait devant nous, comme si mon homme souffrait pour rien, ce qui était loin d’être le cas. À chacun des coups nous avions des picotements superficiels, nous aurions pu défaillir rien qu’à le voir souffrir. Nous ne pouvions détacher le regard de cet être prêt à souffrir le martyr pour la simple permission d’être à nos côtés. Plus tard il serait récompensé pour son attitude courageuse mais pour l’instant c’était notre plaisir égoïste qui importait.
Mon esprit fantasmait à toute vitesse, je nous imaginais déjà le soir, lorsque nous serions au lit à partager un moment de réconfort l’un contre l’autre. Il chercherait auprès de moi la tendresse qui lui fallait pour se remettre de sa punition. Consoler un homme soumis qui a vécu l’enfer fait partie du plaisir de la domination.
Rien qu’en l’embrassant j’allais être capable de le faire pleurer de joie et j’allais jouer à me faire désirer. En retour il serait tellement reconnaissant qu’il me ferait des choses très agréables.
Nous allions bien dormir après tout ça je vous le garantis.
D’ailleurs, petite précision sur « l’après session », il ne faut pas croire que les soumis sortent d’une séance en étant dépressif, au contraire, ils sont fier d’avoir tenu le choc. Ils sont des survivants, quelque part ils ont aussi gagné.
Même si je dis souvent que la domination est un jeu de pouvoir il faut savoir que les deux peuvent en sortir gagnant, pas pour les mêmes raisons mais satisfaits tout de même.
Après nos jeux mon homme n’est pas rancunier, il ne cherche pas à m’éviter.
On pourrait croire qu’avoir des jeux BDSM crée une distance entre nous mais au contraire partager ces épreuves nous rapproche. Après les jeux il n’a qu’une envie c’est venir contre moi. Une situation participant à l’expérience BDSM en elle-même.
À moins, bien sûr ,que le soumis ait joui. Dans ce cas il subit la dépression post-éjaculation qui le rend apathique (encore une bonne raison de l’en priver).
D’ailleurs, petite parenthèse pour répondre à une question récurrente, non, je n’ai pas de problème avec le plaisir masculin. Au contraire j’aime qu’ils soient sexuellement tendus, je sais que c’est grâce à moi et c’est un bon point pour mon égo. Lorsqu’ils ont les hormones en ébullition ils sont plus motivés et faciles à manipuler. Je ne parle pas du chantage en lui-même, bien sûr il m’arrive de leur faire miroiter un orgasme après une longue période de privation, mais même sans ça vous voyez la différence dans leur comportement, ils n’hésitent pas à mettre la barre plus haut et à se lancer des défis.
Lorsque j’autorise une prise de plaisir à mon homme c’est systématiquement le soir pour que la nuit puisse passer sur la baisse de régime. Je ne me verrais pas lui en donner le matin ou l’après-midi pour récupérer une larve sur le canapé pour le reste de la journée.
J’exagère, et d’ailleurs vu ce qu’il se prenait il aurait bien mérité de pouvoir se montrer paresseux pendant quelques heures.
Anna a changé d’instrument, son choix se portant sur une cravache, elle allait taper sur le côté des cuisses qui avait été relativement épargné jusque-là. Un bon instrument pour finir de rougir le corps d’un soumis, sa précision permettant de cibler les derniers espaces blancs. Surtout que cette douleur localisée allait le mettre à l’épreuve une dernière fois. Ironiquement en montant d’un cran la douleur elle le récompensait, en tout cas mettait son corps en situation de le récompenser lorsqu’elle arrêterait de frapper.
Il faut savoir qu’au point de vue neurologique le retour à la normale après une pointe de douleur provoque l’activation du circuit de récompense et la délivrance de plaisir. En BDSM ce n’est pas tant la douleur qui est recherchée que sa dissipation qui peut vous mettre dans un état de bien être comparable à l’extase sexuelle « classique ». Le corps récompense le soumis pour avoir mis fin à sa souffrance.
C’est comme lorsque vous faite du sport et que vous vous sentez bien en arrêtant. Ce n’est pas l’effort physique qui provoque cet effet mais le retour au repos.
Les coups se sont enchainés, mon homme mettait tellement d’énergie pour rester immobile malgré la douleur qu’il ne devait à peine écouter ce que lui disait Anna.
— Des soumis qui ont des exigences et puis quoi encore ? c’est une insulte à ma supériorité que de le penser. On ne négocie jamais avec la perfection !
Elle lui a mis un autre coup intense en continuant de lui faire la morale.
— Un homme n’a pas à me poser des conditions pour son obéissance. Je n’ai pas à négocier ou me battre pour quoi que ce soit, le pouvoir m’appartient de naissance !
Mon homme a répondu en serrant les dents.
— Oui madame. Je suis désolé d’avoir sous-entendu qu’il était normal que les hommes aient une part du pouvoir. Il vous appartient en totalité. C’est votre droit et notre devoir de suivre.
— Si vous n’aviez pas perverti le monde je ne devrais pas avoir à faire plus d’un battement de cils pour avoir ce que je veux. Mais vous préférez la cravache, tant pis pour vous.
Le coup qu’il lui a mis à la fin de sa phrase a semblé particulièrement dur, mon homme a fait une grimace en gémissant et en fermant les yeux. Lorsqu’il a réouvert les yeux une larme a coulé sur sa joue, pas une de souffrance bien au contraire. Son corps a été parcouru par un frisson et c’est presque dans un état presque second qu’il a dit :
— Pardon madame, je vais rester à ma place désormais. Je n’aurais plus jamais aucune exigence envers le sexe supérieur. Je le promets. Je serais heureux du peu que vous me donnerez, il sera déjà plus que je mérite.
Elle a fait un pas en arrière, faisant tourner son poignet pour le laisser refroidir. Elle arborait un air satisfait semblant dire « c’est comme ça qu’on dresse un homme ». Nous avons échangé des regards, nous étions toute d’accord qu’il avait eu sa dose et que nous pouvions passer à la suite.
Prendre les décisions à plusieurs est très intéressant pour ne pas se sentir coupable, c’est un des avantages d’être en groupe, ça a un côté démocratique, plutôt abus de majorité.
Anna est venue s’asseoir avec nous. Le corps de mon homme s’est relâché, j’imaginais le plaisir affluer dans chacun de ses membres. Le repos, enfin ! Il semblait à la limite de l’orgasme alors même que sa queue n’avait pas été stimulée. Il aurait probablement suffit d’un peu de stimulation directe pour finir le travail. Il est resté immobile, n’osant pas bouger un membre malgré l’envie de se faire du bien, il craignait de nous donner de mauvaises idées. Il n’avait pas tort cela aurait bien été notre genre d’utiliser un détail pour justifier un nouveau déchainement sur ses fesses.
Lorsque Candice s’est levée j’ai vu son attitude changer, il avait cru avoir droit à une pause et cet espoir disparaissait. À l’extérieur il restait stoïque et pourtant je l’entendais presque nous supplier de le laisser tranquille. Candice l’a poussé du pied pour le faire mettre sur le dos, il s’est laissé faire, il était comme paralysé par l’afflux des émotions contraires.
Toujours en poussant avec un pied elle lui a fait mettre les membres en croix, pour l’exposer au maximum. Une fois positionné elle s’est assise sur son ventre pour lui mettre des pinces sur les pectoraux. Mon homme regardait le plafond comme si de rien n’était, sursautant tout de même lorsque les mâchoires se sont refermées sur ses petites pointes.
Candice s’est relevée en gardant en main les cordelettes reliées aux pinces. Elle les a tirées vers le haut, mon homme a levé le torse, elle l’a repris :
— Garde le dos contre le sol !
— Oui madame.
J’aime bien ce genre de système, c’est comme avoir un homme en laisse mais en ayant la capacité de punir. Je ne suis pas fan des laisses classiques, si un soumis ne veut pas suivre et tire en sens contraire je n’ai pas la force physique de lutter. À moins d’avoir une laisse qui étrangle je ne peux pas forcer le soumis à obéir.
C’est pour ça que ce genre de montage me plait, typiquement je prends des « pinces japonaises », celles qui augmentent la pression lorsque l’on tire dessus, je les relie ensemble et au milieu je fais remonter la chaine vers l’anneau du devant du collier, puis vers celui dans la nuque. Comme ça lorsque je tire sur la laisse la pression sur son torse augmente et incite le soumis à obéir.
La description est peut-être longue mais c’est un montage simple et efficace. Surtout qu’il n’est pas cher.
Je l’utilise souvent pour dresser les débutants en le couplant avec une cravache. Je leur apprends à se déplacer sur ordre, à s’asseoir, à se coucher, à faire le beau, à répondre à leur nom de soumis. C’est une sorte de phase de conditionnement où ils doivent apprendre que l’obéissance n’est pas un choix mais un réflexe. En associant les hésitations à la douleur j’obtiens un bon résultat sur le long terme. Après ils obéissent sans s’en rendre compte.
Ce soir là le montage était différent, chaque pince était attaché à une cordelette différente. Candice les a tendues à Anna qui les tirées en alternance pour faire s’approcher mon homme. Candice ayant posé un pied sur son torse mon homme a dû gigoter pour se déplacer tout en restant sur le dos. Une fois qu’il s’est retrouvé sous les pieds d’Anna Candice est allée s’asseoir à côté d’elle.
Contrairement à ce qu’il craignait nous n’allions pas lui infliger une nouvelle phase de douleur mais bien le récompenser, il a semblé soulagé en s’en rendant compte. Il est toujours amusant de faire peur à ses soumis juste avant la récompense.
Vous voyez s’ils ont confiance en vous ou s’ils doutent. S’ils font une réflexion vous pouvez leur asséner un cruel « c’était mon intention, tu es débile pour ne pas l’avoir compris ! Mais ça ne m’étonne même pas venant d’un homme ».
À sa décharge nous faisions tout pour le perturber, la rossée qu’il venait de se prendre l’avait mis physiquement à bout, il se sentait battu et affaibli, prêt à toutes les concessions. Sur le dos il nous voyait sous un angle amplifiant notre aura, en contre-plongée nous devions paraitre plus grandes, nos jambes devaient sembler interminables.
Il y avait une puissance dans la mise en scène. Il était nu sur le sol, vulnérable, nous étions en tenue de soirée sur les fauteuils, cravache à la main, tellement supérieures à lui.
Loin de le faire se sentir mal à l’aise cette position l’excitait, je l’avais bien conditionné, il savait que les récompenses n’arrivaient que lorsqu’il était au plus bas. Il en était venu à adorer l’humiliation, il voulait nous voir comme des déesses alors qu’il n’était rien parce que c’était le seul état dans lequel il pouvait trouver de la satisfaction.
Sur un claquement de doigts il s’est mis à lécher et embrasser les semelles que lui présentait Anna. Leur gout semblait lui plaire, il faut dire qu’à côté de la douleur des coups le contraste était flagrant et il comptait bien en profiter au maximum. Les coups de langue étaient passionnés et il n’allait pas tarder à pleurer de bonheur.
Vous allez peut-être penser que j’abuse en le conditionnant de la sorte et pourtant cela lui permet d’atteindre des niveaux de satisfaction supérieurs à ce qu’il avait connu. Surtout que cela fait partie de notre contrat.
Nous avons repris nos discussions comme si de rien n’était en faisant tourner les rênes pour le forcer à passer de semelle en semelle. Même sans ça il se serait dépêché d’obéir, on aurait dit un affamé devant un banquet. Nous en serions presque venues à penser que lécher des escarpins était aussi vital pour un soumis que de respirer.
Il était divertissant de le voir mettre autant de passion à s’abaisser sur mon ordre. Je préfère lorsque les hommes mettent du coeur dans leur soumission, qu’ils ne me donnent pas l’impression de se forcer. Je sais que ça leur demande des efforts mais ils ne sont pas vains.
Lorsque qu’une personne qui vous rend un service le fait en soufflant et râlant en permanence, c’est lourd, ça vous énerve. C’est pareil avec moi sauf que c’est une bien plus mauvaise chose que je sois contrariée.
Je regardais mon homme faire avec intérêt, je ne pouvais m’empêcher de l’imaginer lécher avec autant de passion d’autres endroits de mon anatomie … Non pas que je n’aime pas qu’il s’occupe de mes pieds, simplement il y a des endroits plus sensibles que d’autres.
Lorsque le tour de Candice est venu elle s’est amusée avec ses escarpins, lui pénétrant la bouche avec la pointe et le faisant sucer comme si c’était une fellation. Je crois que contrairement à moi elle pensait à un autre moyen de prendre du plaisir, bien plus anal. J’étais presque jalouse, je voulais le faire aussi. Elle tirait également sur les ficelles pour torturer ses mamelons ou, comme disait, « pour donner un coup d’accélérateur ». Il est vrai qu’un homme redouble d’effort lorsque la morsure sur ses pointes s’amplifie, un bon moyen de les empêcher d’oublier que même pendant une récompense ils restent soumis.
Mylène et Anna ont fait quelques commentaires sur la béatitude qu’affichait mon homme :
— Regardez comme cet imbécile à l’air heureux. Il lape de plaisir.
— Tu vois que ta bouche est conçue pour donner du plaisir. C’est ça ta place.
— C’est vrai qu’il a un bon coup de langue.
Mylène a dit me regardant :
— Tu devrais arrêter de le traiter comme tu le fais, tu gaspilles ses talents en lui demandant d’être ce qu’il n’est pas. Regarde-le, sa vocation n’est pas d’être un humain mais plutôt un animal de compagnie, tu n’as pas besoin d’être si gentille et de prendre des gants avec lui. Si tu le gardais dans un placard en ne le sortant que pour lustrer tes chaussures il serait tout aussi heureux. Je suis prête à le parier. Pas vrai que tu aimerais ça l’imbécile ?
Mon homme a grogné. J’ai soupiré.
— Vous trouvez que je le traite trop bien ?
Candice a dit :
— Ça ne tiendrait qu’à moi tous les hommes seraient nus et sur le sol en permanence. À manger dans une gamelle et dormir sur le balcon pour leur apprendre où est leur place. Ils arrêteraient de se plaindre après ça.
Mylène a rajouté :
— Les habits devraient être réservés aux gens évolués, excluant d’office tous les hommes. Ils ne pourraient pas oublier leur condition comme ça.
— Les mecs sont nés pour être des esclaves, regarde comme il a l’air bien alors qu’il est humilié. Il est dans son élément. Si tu veux son bonheur vas-y plus fort. S’il fait autant de bêtises c’est pour t’inciter à être sévère.
Mylène a eu un mouvement de recul.
— Oula ! Un raisonnement construit de la part d’un homme ? Tu pousses un peu là. Je crois qu’il est juste con, il n’y a aucun plan élaboré derrière.
Nous avons toute rigolé.
Candice a fini par se lever et a dit :
— C’est vrai qu’il a l’air bien, et ce n’est pas le thème de la soirée, après tout ce qu’il a fait il ne mérite pas d’être heureux.
— On va vite remédier à ce problème.
Mon homme est resté indifférent comme s’il essayait de nous faire croire qu’il ne nous écoutait pas. Peut-être qu’il était tellement dans son monde que c’était le cas. Entre la sensation intense de plaisir que son corps lui donnait après l’arrêt de la douleur et l’orgie fétichiste dont il se régalait il avait de quoi être au 7e ciel. Je me demande s’il n’avait pas perdu pied avec la réalité à ce moment-là.
Candice lui a donné un petit coup de pied pour le faire réagir.
Il a arrêté de lécher et l’a regardé avec un air coupable. Je voyais le dilemme en lui, résister et voler un coup de langue supplémentaire ou écouter ce que nous disions ?
— Que pourrait-on faire de toi ? Tu as une idée.
— Ce n’est pas à moi de décider madame. Je ne prends que des mauvaises décisions, ce pouvoir vous appartient à vous et à vous seule.
Je me suis fait la remarque que c’était ce qui s’appelait botter en touche, après tout cela était cohérent avec notre discours.
Une fois les jeux lancés les soumis détestent devoir parler, tout au plus ils acceptent de répéter une phrase préparée à l’avance. Ils préféreraient rester dans leur monde, dans l’émotionnel plutôt que de devoir réfléchir pour avoir un discours élaboré. Je vais être caricaturale en disant qu’ils ont du mal d’irriguer leur cerveau et leur queue en même temps, il y a pourtant un peu de ça, les soumis s’épanouissent dans un rôle passif, il veut juste s’allonger et ressentir.
Sous cet angle la philosophie d’Anna interdisant aux soumis toute réflexion après le début des jeux prend tout son sens.
Au fond mon homme avait raison, la voix est un instrument de domination et il devrait être réservé aux maitresses. Cependant, j’ai vraiment besoin de me projeter dans la tête de mes victimes et pour ça j’ai besoin de savoir où ils en sont. Rien de pire pour moi qu’un soumis peu bavard.
C’est un effort que je leur impose j’en suis consciente, mais je suis comme ça, je les force à parler, à me faire des confidences. Ce sont des moments d’angoisse pour eux mais ça participe à l’expérience de la soumission à mon sens.
Dans ces moments j’ai l’impression qu’ils sont des écoliers ne connaissant pas leur leçon envoyés au tableau par une maitresse sadique qui va retourner le couteau dans la plaie en faisant durer le plaisir de l’humiliation publique le plus longtemps possible.
Mylène a réagi vivement aux propos de mon homme :
— Toujours ta sale habitude d’en faire le moins possible. Tu ne vas pas t’en tirer si facilement, je veux que tu me montres ce que tu as retenu, je veux t’entendre nous supplier de t’épargner.
Anna s’est exclamée :
— Bonne idée, qu’il nous montre à quel point il nous vénère. Je m’occupe de le motiver.
Sans attendre notre réponse elle s’est levée et lui a attrapé une oreille pour le forcer à se remettre à quatre pattes avant de s’asseoir sur son dos. Elle a ramené dans ses mains les rênes rattachées aux pinces qu’il avait aux seins.
Ainsi monté mon homme semblait anxieux, il savait qu’à la moindre réponse insatisfaisante ses pectoraux allaient prendre cher. Il devait aussi se répéter « ne bouge pas, ne la désarçonne pas où ça sera ta fête ». Il avait raison, lorsque nous chevauchons un homme ce n’est pas pour faire du rodéo. La punition pour nous avoir fait tomber est souvent de se retrouver saucissonné pendant quelques heures.
— Nous t’écoutons.
Il a dégluti, Anna s’amusait à passer ses mains sur ses omoplates en terminant en lui griffant le dos.
— Des déesses telles que vous, votre seule présence illumine le monde. Je n’ai jamais fait assez pour vous servir et je n’en ferais jamais assez. Si ma souffrance peut vous honorer alors ma vie ne doit en être que remplie.
Nous étions sceptiques.
Je trouve ça bidon.
— Ouais ! Soit plus précis. Donne-nous 5 raisons pour lesquelles nous te sommes supérieures.
Nous avons ricané. Soyons honnête, aucune de nous n’aurait été capable de les donner, c’était un chiffre donné au hasard rien que pour le faire angoisser. Il n’a pourtant pas semblé déstabilisé pour autant, la première raison est sortie avec facilité :
— Vous êtes la perfection incarnée, sans défauts. Vos courbes, votre douceur. Vous êtes la beauté, la création. À côté nous ne sommes que brutalité, destruction et idiotie. Je dois vénérer ce qui est positif et m’en inspirer.
Nous nous sommes regardées avec des sourires moqueurs, un peu flattées aussi, il était assez ironique qu’il s’attribue la brutalité alors que nous le frappions depuis le début de la soirée. Comme quoi, la réalité et les perceptions sont des choses séparées.
— Ça fait 1, plus que 4.
— La nature vous a donné tout ce qu’il faut pour nous dominer, votre sagesse, votre tempérament, votre maturité. Contrairement à nous vous savez ce qui est bien ou mal.
Mylène a dit, presque déçue :
— Il est en forme. Plus que 3.
— Vous êtes fortes, courageuses, indépendantes. Vous avez une autorité naturelle, une capacité à nous faire nous donner à notre maximum. Je serais de la matière brute gâchée sans vos mains pour me pétrir. Un soldat sans général. J’ai besoin de vous et vous n’avez pas besoin de moi.
Notre intention avait été de l’humilier mais la situation s’inversait, nous avions presque honte qu’il nous attribue des qualités que nous n’étions pas sûre d’avoir. Il nous disait fortes mais c’était lui qui encaissait les coups sans se plaindre depuis le début. Il disait que nous n’avions pas besoin de lui mais ce n’était pas vrai, sans soumis il n’y a pas de dominatrices.
— 3, plus que 2 …
Il hésitait, les idées semblaient lui manquer. Enfin !
Anna tirait fort sur les pinces pour le déconcentrer. Je le voyais respirer de plus en plus profondément, normalement ça aide à gérer la douleur mais avec les pinces sur les seins ça ne faisait qu’augmenter la tension sur son torse. C’était infernal.
— Vous savez contrôler vos envies…
Candice l’a interrompu :
Hum, il essaye de nous gruger là.
— Ouais il l’avait déjà dit.
— -1 pour la peine. Nous en sommes donc à 2, il te reste à trouver 3 raisons supplémentaires de nous vénérer.
Il a pris un air renfrogné, il faut dire que l’obliger à rallonger la liste de nos qualités pour une broutille tenait du sadisme. C’était si bon de le voir retenir sa frustration.
J’ai bien aimé l’idée de compter en négatif lorsqu’il se répétait, c’était injuste et ça ne faisait que renforcer l’idée que nous avions tous les pouvoirs sans qu’il puisse nous contester. Agir en peste est toujours gratifiant.
Ce n’est pas facile d’être soumis, il faut accepter de voir sa maitresse se comporter en gamine et ne rien pouvoir lui reprocher.
Il est resté silencieux, je ne sais pas si c’était par manque d’idées ou une réaction passive à nos moqueries.
Candice l’a relancé :
— Tu ne sais plus quoi dire ? Petit joueur !
— Il semble rouillé, il faudrait que tu le fasses travailler sa vénération plus souvent.
J’ai soupiré.
— J’ai l’impression qu’il faudra que je reprenne mes leçons sur ce thème. Il y a toujours quelque chose qui va pas avec les hommes, c’est épuisant.
Mylène a rajouté :
— Ce n’est pourtant pas dur de nous trouver des qualités, nous en avons tellement que les compliments devraient dégouliner de sa sale bouche.
Anna a eu un sursaut.
— Attendez les filles il faut que je vérifie quelque chose.
Elle est descendue de son dos et l’a fait se retourner. Elle a posé un pied sur son bas ventre.
— Voilà le problème ! Regardez sa queue, elle est toute anormale. Et c’est quoi ces petites bulles au bout ? Je crois qu’elle est malade et qu’il faut la soigner.
Mes deux autres amies se sont mis à parler en même temps :
Quel minable. Lorsqu’il pense à nos qualités il n’arrive plus à se retenir.
— C’est çà ? Tu as envie de secouer ton asticot en pensant à nous ?
— Il faudra que tu lui mettes une cage plus petite, il semble encore être trop à l’aise.
— Ou des pointes en permanence. Tu ne devrais pas hésiter. Ils râlent les premiers jours mais les effets sont géniaux. Essayer les cages à pointe c’est les adopter. Tu ne pourras plus t’en passer.
— Je préfère les cages complètement fermées. Pour que les soumis oublient jusqu’à quoi leur queue ressemble. Ils ne voient plus que ce machin métallique entre leurs jambes. Une prothèse inerte et froide incapable de bander. Comme s’il n’y avait plus rien de vivant. Tu sais que j’ai des hommes qui n’ont pas vu leur gland depuis des mois ? Leur attitude s’est grandement améliorée.
Je ricanais comme une démente à imaginer mettre en pratique ces idées. Pas vraiment notre genre à mon homme et moi mais c’était assez stimulant d’y penser.
Candice a rajouté :
— Je ne sais pas pour la cage mais je suis sûre que sa queue mérite un traitement spécial.
Elle s’est approché de lui, appuyant avec un de ses pieds sur l’intérieur des hanches pour le forcer à exposer sa cage au maximum.
Anna est venue appuyer de l’autre côté, mon homme avait désormais les cuisses grandes ouvertes. Elle a dit :
— Je crois que c’est une bonne idée de le punir par où il a péché. Après tout la vie d’un homme tourne autour de sa queue donc il est logique que les punitions aussi.
Mylène a soupesé ses bourses du bout du pied. Je crois que mon homme a arrêté de respirer.
— Tu voulais jouer avec ta queue espèce d’inférieur ? On va jouer avec. On va te montrer sa vraie utilité…

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Week-end avec 3 soumis juin 2014 #47 : strap-on 2 / 2

Hello 🙂

J’ai fait un post il y a quelques jours pour donner quelques infos, n’hésitez pas à aller le lire.

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Sommaire des parties précédentes
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Le Chiot venait de subir un lavement, un élargissement anal au plug gonflable et une humiliation. De quoi avoir largement mérité sa récompense, sa première sodomie au strapon.
Il attendait à quatre pattes sur le sol avec impatience que je lui annonce la suite des réjouissances. Etant dominatrice il était impensable que je me mette à genoux pour le prendre, je me dois de conserver une posture de puissance en toute circonstance, droite sur mes jambes, fière. Surtout que j’ai les genoux trop fragiles pour les mettre au contact direct du dallage qu’il y avait autour de la piscine. Je devais donc le faire changer de position.
Chez moi j’ai une table que j’ai spécifiquement sélectionnée pour l’usage du strapon, elle est assez basse pour que les soumis soit pile au niveau de mes hanches. Visualisez la scène, le soumis à genoux cul en l’air, la tête en bas, la vue plongeante que j’ai sur lui. J’ai l’impression d’être grande et puissante. Je crois que vous savez que je suis un peu complexée par ma petite taille et la satisfaction que je tire de voir un soumis dans cette position n’en est que plus importante.
Cependant je n’étais pas chez moi et la seule table de jardin disponible était trop haute. J’aurais dû sodomiser mon soumis alors qu’il était à l’horizontale, le ventre contre la table, peut-être même utiliser un marche-pied… Je ne vous raconte pas la honte. Même s’il n’en aurait rien su à cause du bandeau sur les yeux, moi j’en aurais eu conscience et ça m’aurait gâché le moment.
Faute de mieux j’allais le mettre sur une des chaises longues, à genoux et le cul relevé, c’était encore l’option la plus satisfaisante pour moi. De son point vue rien ne changerait mais du mien ça serait le jour et la nuit.
Je l’ai donc attrapé par le collier pour l’amener vers le transat le plus proche. Il a résisté au mouvement. Ce n’était pas totalement sa faute, j’avais enveloppé ses mollets et ses bras de cellophane, mais je ne suis pas du genre à rater une occasion de critiquer mes soumis.
— Si tu mets de la mauvaise volonté ça aura des conséquences.
— Pardon, maitresse, ce n’est pas ma faute, j’ai du mal à bouger à cause de …
J’ai tiré son collier vers le haut pour le forcer à se mettre en demi-flexion, la tête assez haute pour que je puisse le gifler, ce que je ne me suis pas privée de faire.
— Ce n’est pas ta faute ? Tu veux me redire ça ?
Craignant de se manger une autre paire de baffes il a répondu spontanément :
— Je voulais dire c’est ma faute.
Pourquoi ?
— Parce que … Je … Ne mets pas assez de bonne volonté ?
— Exactement. C’est uniquement de ta faute si tu es un handicapé. Je ne fais que t’aider à t’en rendre compte. Si tu veux progresser dans ta soumission tu dois accepter les critiques que l’on te fait sans même réfléchir.
— Oui, maitresse, je vais faire des efforts.
— Je préfère ça.
J’ai tiré à nouveau sur le collier pour le faire avancer tout en lui imposant de rester à mi-hauteur ce qui l’a forcé à sautiller comme un lapin. À le regarder faire je me suis dit que ça ne devait pas être très agréable, il faut dire que je suis un peu claustrophobe, je n’aurais pas aimé être à sa place.
Après quelques mètres il a cogné contre la chaise-longue. J’ai relâché son collier. Il s’est assis sur le rebord, je lui ai crié dessus.
— Eh ! Je t’ai dit de te mettre en position pour recevoir le strapon. Pourquoi tu n’es pas en position ? Tu te moques de moi ?
D’une petite voix il a répondu :
Je ne connais pas la bonne position, maitresse.
— Tu n’essayes même pas ! Dans quel univers être assis pourrait être une position correcte pour recevoir le strapon ? Tu te fous de ma gueule ?
— Non, maitresse. C’est que je n’ai pas votre expérience.
— À parce qu’en plus tu trouves que je suis vieille c’est ça ? Cette fois c’est la goutte de trop, ça va mal se passer. Et c’est entièrement ta faute !
J’adore me moquer des soumis en leur faisant croire que je suis énervée juste avant de les prendre par derrière, ça leur fait peur et en définitive ils adorent cette sensation de vulnérabilité renforcée.
Lorsqu’il a répondu sa voix a presque déraillé.
— Pardon maitresse. Soyez gentille avec moi s’il vous plait.
— Et puis quoi encore ? Tu me donnes des ordres maintenant ? C’est toi le chef peut-être ?
Il est resté silencieux.
J’y étais peut-être allé un peu fort pour un débutant. Parfois je me prends trop au jeu et j’en oublie certains détails. J’ai passé ma main dans son cou avec douceur pour le rassurer.
— Pas si simple d’assumer le rôle passif n’est-ce pas ? C’est normal que tu te sentes vulnérable, tu dois l’accepter. Si tu cherches bien il y a une douceur à l’intérieur.
Il a répondu avec une voix hésitante.
Pas facile.
— Si c’était facile ça ne serait pas amusant. Toujours d’accord pour que je te prenne sans ménagement par derrière ?
Il a émis une sorte de gloussement nerveux.
Je sais que si je vous demande à nouveau d’y aller doucement vous n’allez pas le faire rien que pour m’apprendre qui commande.
— Tu devines bien.
— Ne vous fâchez pas, j’ai juste besoin de me faire à l’idée que vous …
J’ai soupiré, je déteste entendre les « Ne vous fâchez pas » et autres « ne le prenez pas mal », le genre de phrase qui démontre que le soumis a conscience que je vais piquer une colère. Comme si j’allais rater une occasion de crier juste parce qu’il le demande. Au contraire j’ai plutôt tendance à réagir vivement.
— Typique des soumis. Demander du temps. Reculer. Aller se cacher dans un trou est votre solution miracle à tous les problèmes ! Eh non ! Ça ne marche pas comme ça ici. Parce que bon, avoir encore sa virginité anale à ton âge ce n’est déjà pas sérieux. Tu as déjà eu trop de temps. Et puis, entre nous, attendre plus longtemps ne fera que renforcer ton appréhension.
Il semblait vexé que je critique son manque d’expérience.
Je ne suis pas si jeune que ça.
— Ah oui ? Ça fait combien de temps que tu fantasmes dessus ? 5 ans ? 7 ? 10 ans ?
— Dans ces eaux-là.
— Tu ne trouves pas ça long avant un passage à l’acte ?
— J’attendais la bonne personne.
— Et je ne le suis pas ?
— Si, sûrement.
Il a réfléchi un instant avant de poursuivre.
— J’ai peut-être besoin que vous preniez les choses en main, maitresse. Comme vous dite, plus j’attends et plus j’ai peur.
— Tu veux dire qu’il faut que je t’immobilise, que je te crie dessus et que je te prenne sans ménagement ?
Oui.
— C’était mon plan au départ… Avant que tu ne sois plus à la hauteur et que tu paniques. Encore un trait typique des soumis, vous ne savez jamais ce que vous voulez.
À peine ma phrase finie je me suis rendue compte qu’elle avait été plutôt inappropriée, une dominatrice ne doit jamais critiquer un soumis hésitant, surtout lorsqu’il s’est présenté à elle comme débutant. Il est vraiment difficile pour eux de faire le tri entre les envies qu’ils veulent expérimenter et celles qui doivent rester des fantasmes nous ne devons pas aggraver la situation. Il faut les encourager à vous dire s’ils regrettent s’être lancé dans quelque chose avant de les avoir dégoutté des jeux. Ma phrase aurait pu être interprété comme l’intention inverse. J’ai observé sa réaction avec anxiété. Il semblait être plutôt froissé, il a dit :
— Je n’ai pas paniqué.
Je lui ai mis une claque sur les fesses pour le faire rectifier.
— Un peu.
Je lui mis une nouvelle claque, il a soufflé.
— J’ai paniqué. Pardon, maitresse.
Tant mieux, tout ce qu’il avait retenu c’était l’attaque sur son égo. Pour une fois j’étais presque contente qu’un homme n’ai écouté qu’une phrase sur deux lorsque j’avais parlé.
J’ai repris le cours du scénario.
— La troisième tentative a été la bonne ! Espérons que je sois plus efficace avec tes fesses… Ça serait dommage que je sois obligée de m’y reprendre à plusieurs fois avant d’avoir un orgasme. Ça deviendrait « irritant » pour toi au bout d’un moment. Je ne voudrais pas que pour ta première fois tu sois obligé de te balader avec un coussin pendant une semaine.
— Oui, espérons …
Une sacrée pression pour un soumis ! Faire jouir sa maitresse alors qu’il pensait avoir un rôle passif, c’était une sorte de mission impossible. En réalité il allait aussi avoir une part importante dans l’action, que ce soit par ses mouvements du bassin ou, surtout, par ses réactions sonores. Une grosse partie de mon plaisir passe par l’auditif.
— Mets-toi à genoux, cul relevé et présenté, bien cambré, la tête baissée. Plus vite que ça !
Je lui ai mis une claque sur les fesses pour le motiver. Il s’est assis et a basculé sur le côté. Pas facile de prendre une position imposée lorsque vous avez les membres liés entre eux, surtout avec les bras dans le dos. Il se tortillait comme un poisson hors de l’eau, un poisson qui aurait atterri directement dans une assiette et qui se mettrait en position sous le couteau pour être dégusté.
J’ai défait le harnais du gros strapon et j’ai mis le petit à la place.
— Avant de passer aux réjouissances tu sais qu’elle est la dernière étape ?
Il s’est éclairci la voix avant de dire :
— Si vous plait maitresse, même si vous décidez d’être sévère j’accepte votre jugement, pouvez-vous me prendre le cul ?
J’ai souri.
— Ce n’est pas à ça que je pensais. Et puis ce n’est pas comme si j’avais vraiment besoin de ta permission … Non, je pensais plutôt à quelque chose pour amplifier tes sensations.
Il a relevé le nez, j’avais dit le mot magique.
— Ouh ! Quoi que ce soit ça semble intéressant. Je suis pour.
J’ai ricané, il n’a vraiment compris la raison que lorsqu’il a senti glisser sur ses fesses les lanières d’un martinet.
— Rien de mieux qu’un petit peu de contraste avant le plaisir n’est-ce pas ? Tu imagines ce tes pauvres petites fesses meurtries ressentiront lorsqu’elles heurteront, avec violence, mes hanches toutes douces pendant que je te fourrerais ?
À ses frissons je pense qu’il l’imaginait très bien. J’ai passé les lanières dans sa raie des fesses.
— Je vais électriser ton petit trou, le rougir, et lorsque le strapon viendra le violer il ne lui faudra que quelques secondes pour te faire réclamer grâce.
Si jusque-là son corps avait été parcouru par des frissons il s’est subitement contracté comme avant un orgasme.
— Tu vois, avant même d’avoir commencé tu es déjà prêt à jouir. C’est ça ?
Il a dégluti avant de répondre.
Oui.
— Tu n’as pas honte ? Prendre du plaisir rien qu’à l’idée de te faire enfourner. Tu n’es qu’un sale pervers. Tu sais ce que je fais aux pervers dans ton genre ?
— Non, maitresse.
— Tu vas le savoir tout de suite …
J’ai levé le martinet et je l’ai abattu sur ses fesses. Une constellation de petits points rouges est apparue peu de temps après pour témoigner de ce qu’il pouvait ressentir.
Je précise que c’était un vrai martinet, cependant je n’y allais pas vraiment fort, je ne voulais pas l’épuiser sous la punition, simplement lui chauffer les fesses. Le martinet était donc l’instrument idéal pour ça, il permet de préparer le fessier dans sa globalité. Je le trouve très érotique. Il enflamme la peau mais la douleur reste superficielle, elle ne va pas en profondeur comme avec d’autres jouets.
Le Chiot a semblé apprécier, il s’est tendu lorsque je me suis rapprochée de sa raie des fesses, il savait que c’était la dernière étape avant le moment tant attendu.
Contrairement à des instruments plus durs le martinet peut se glisser dans des endroits intéressants, vous avez souvent quelques lanières qui se perdent sur le sexe en provoquant des petites chatouilles très stimulantes. Mon but était qu’il prenne conscience de capteurs qui sont silencieux en temps normal. Je voulais qu’il sente son sphincter chauffer et rougir. Qu’il puisse se représenter dans l’espace la cible que j’allais viser. Un peu comme quand je suis excitée et que je sens mes lèvres se gonfler et picoter pour m’inciter à laisser mon partenaire jouer avec.
J’ai mis une dernière série bien plus forte de coups de martinet sur son anus. Le Chiot était désormais prêt à passer au plat de résistance.
J’ai positionné le strapon, mettant une dernière claque sur ses fesses pour détourner son attention au moment où j’ai finalement violé l’entrée de son corps.
Le Chiot a senti ses muscles tenter vainement de résister avant de céder devant l’insistance du strapon, le doux glissement de la gélatine compressée venant le récompenser. Avec la préparation et le lubrifiant mon gode-ceinture a glissé sans résistance, emplissant ses entrailles comme si elles étaient destiné à l’accueillir. Ayant le sphincter sensibilisé il n’a rien raté des nuances, surtout que j’avais mis un préservatif qui n’était pas totalement lisse. Mon choix c’était porté avait de petites billes irrégulières à l’endroit du gland pour amplifier les sensations. Il ne faut pas hésiter à utiliser des préservatifs avec des nervures différentes et à les alterner d’une fois sur l’autre pour varier les plaisirs. La routine est toujours d’un ennui. Si vous avez correctement sensibilisé l’anus de votre soumis il sentira chaque détail de ce qui le pénètre.
Alors que je progressais en lui j’ai fermé les yeux, je suis davantage dans le tactile et l’auditif lorsqu’il s’agit de ressentir mon partenaire. Mes hanches ont heurté ses fesses. Comme prédit le contact entre sa peau meurtrie et la mienne toute douce l’a fait frissonner. J’ai avancé mes pouces pour lui malaxer les fesses pendant que je le laissais s’habituer à cette présence immobile en lui.
Je suis repartie dans l’autre sens, encore lentement, j’avais tout mon temps. Je prenais possession de l’espace, j’établissais mon règne sur cette portion de son corps.
Je lui tenais fermement les hanches pour m’offrir une prise plus forte mais il a vite compris l’intérêt qu’il avait à résister à mes assauts de sa propre initiative. Désormais il ne cherchait plus à fuir mes pénétrations et au contraire poussait dans le sens contraire pour les faciliter. Libéré de cette obligation j’ai pu mettre mes mains dans le bas de son dos, à la naissance des fesses, sentant les vibrations à l’intérieur de son bassin du bout des doigts.
Lorsque vous pénétrez votre soumis il ne faut pas hésiter à varier les pressions, à orienter le strapon différemment, vers le haut, vers le bas, de façon à diversifier les plaisirs et lui faire comprendre que vous êtes chez vous en lui. Même si, avec un verge gélatineuse, ce n’est pas des plus simples pour diriger. Encore une fois j’avais privilégié son confort au mien, une dette que je ferais rembourser en temps et en heure.
J’ai labouré son cul avec douceur pendant quelques minutes tout en le récompensant oralement.
— C’est bien. Ça c’est un bon toutou. Reste calme.
Il ne faudrait pas croire que se précipiter sur son point G est la quintessence de l’usage du strapon. Ça serait comme ces mecs qui sautent sur notre clitoris pour le lécher en passant avoir trouvé le moyen miracle de nous faire jouir. Point sensible ne veut pas dire seul point digne d’intérêt, il y a plein de choses à faire avant. Vous ne commencez pas un repas par le dessert !
Surtout que dominer c’est se maitriser, avoir de la mesure dans nos actes. Je n’avais qu’une envie, me moquer de lui, l’insulter, être vulgaire. J’ai toujours besoin du support de la voix pour violer autant l’esprit que le corps. Ils sont indissociables. Je me retenais avec difficulté.
Bien sûr je n’allais pas en rester là et rapidement je suis passée à une version bien plus autoritaire.
— Tu sens ma puissance en toi ? Focalise-toi dessus, elle pourrait te faire jouir. Si c’était le cas tu serais récompensé. Tu imagines ? Qu’est-ce que ça pourrait être ? Passer toute la nuit dans une niche ? Enchainé avec rien d’autre qu’une gamelle et un jouet en plastique pour te tenir compagnie ? Tout ce que tu as à faire c’est lâcher prise.
Proposition intéressante de son point de vue, une incitation pour qu’il se comporte bien. Je devais tout faire pour qu’il m’accompagne dans le plaisir et qu’il ne soit pas simplement en train de tolérer le strapon. Il fallait qu’il comprenne comment accepter cette forme de plaisir et pour cela il devait chercher activement.
Je l’imaginais déjà pleurant sous l’afflux des émotions, sa queue comprimée par la cage qui, cruellement; lui interdisant la seule forme de satisfaction qu’il connaissait. Pourtant il allait sentir l’orgasme approcher, une autre façon de jouir encore inconnue et qui allait le surprendre. J’allais le rendre dépendant à ce type de plaisir que je serais la seule à pouvoir lui délivrer. Je rêvais un peu, je veux bien l’admettre.
Lorsque j’ai débuté dans la domination j’étais plutôt sceptique sur ce genre de pratique, ce n’était pas vraiment mon fantasme de pénétrer un homme. Cependant après lui avoir donné une chance j’ai été plutôt séduite. Ce sentiment d’appropriation du corps de l’autre est si puissant. Difficile de décrire ce que vous ressentez lorsque vous sodomisez un homme castré qui a les bras immobilisés dans le dos. Vous sentez ce pouvoir courir dans tout votre corps comme une décharge électrique.
— Ça c’est un bon soumis. Tu fais ça très bien. Tu pourrais même devenir un trou professionnel qu’est-ce que tu en penses ? Ça serait bien, comme ça tu aurais une utilité dans la vie. Je te trouverais des clients sans problème. Tu te vois en esclave sexuel permanent ? Passer de main en main. N’être qu’un jouet sexuel pour de sublimes femmes dominantes.
Je n’ai eu que des gémissements en réponse. Il devait très bien imaginer la scène. C’était mon but mais je n’allais cependant pas le laisser s’enfoncer dans le silence.
— Dit-le à haute voix. Dit que tu es un enculé et que tu aimes ça.
Il a murmuré la phrase. Je l’ai repris.
— Plus fort !
En contexte les soumis ne font pas vraiment attention aux mots, pour eux c’est davantage un rappel que c’est une femme qui les prends, une occasion d’alimenter les fantasmes qui se déchainent déjà dans leur tête. Ils sont déjà en transe je ne fais que l’entretenir. J’aime les forcer à crier des choses vulgaires dans les moments intenses, c’est important pour eux comme pour moi, je peux sentir leur voix dérailler, vaciller sous l’émotion ce qui ne fait qu’intensifier mon ressenti.
Mes coups de reins sont devenus de plus en plus violents.
— Oh oui tu aimes ça. Tu aimes être pris en levrette. Doggy style comme disent les anglophones. C’est ça ? Mais en fait tu n’es pas un chien, tu es une chienne. Une sale chienne en chaleur n’attendant qu’à se faire défoncer le cul sans aucune pitié. Tu imagines la honte quand tout le monde saura ce que tu as fait ? Tu ne pourras pas le cacher longtemps. Tout le monde finira par savoir que tu es une bonne petite chienne fidèle que l’on peut enculer à volonté. Tout le monde va vouloir abuser de toi. Tu ne mérites pas mieux.
J’ai ralenti le rythme, j’en ai profité pour remettre du lubrifiant pour adoucir le contact, il ne faut pas hésiter à en mettre beaucoup et régulièrement. Vous avez tout intérêt à ce que ça glisse, un peu comme si le corps du soumis ne vous rejetez pas.
J’ai passé mes mains sur son torse à la recherche de ses tétons. Ils ont frémi lorsque je les ai trouvé. Je l’ai encouragé par la voix.
— Ça c’est un bon chien-chien. Tu préfères la douceur ou la force ?
De manière inaudible il a murmuré un truc que je n’ai pas compris. Qu’importe, j’ai repris le labourage de son cul tout en malaxant ses tétons de plus en plus fort. Je voulais qu’il sente la pression dans sa cage, qu’elle le maintienne en respect et qu’il accumule de la frustration jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et qu’il crie. De la même manière que j’aime le son des instruments j’aime entendre les soumis jouir bruyamment.
Le plaisir en moi grandissait, j’avais l’impression que mes lèvres avaient doublé de volume. Les frottements étaient infernaux. À chaque impact contre ses fesses j’étais prête à exploser. Il fallait que je ralentisse où j’allais m’écrouler sur mes genoux victime d’un orgasme dévastateur sans avoir mené mon plan à son terme.
Je me suis arrêtée en lui, j’ai soupiré pour évacuer la tension, continuant de lui malaxer les tétons pour qu’il ne refroidisse pas. Je lui ai demandé.
— Tu veux que je reprenne ?
Il a répondu dans un souffle.
— Oui.
Je crois qu’il n’était pas en état de s’exprimer de manière plus élaborée.
— Le gros strapon est devant toi. Suce-le.
Il l’a cherché de la tête, il était toujours aveuglé, et l’a porté à la bouche pour le téter dès qu’il l’a trouvé. J’ai repris les va-et-vient à l’arrière.
— Synchronise-toi avec moi.
Il a obéi, je l’ai encouragé.
— Voilà, c’est bien. Tu sens cette sensation de plénitude ? Tu as enfin compris l’utilité de tes trous. Ils ne sont pas fais pour être vide. Ils n’attendent qu’à être comblés.
Prise d’envies irrépressibles j’ai à nouveau accéléré mes charges, il arrivait à peine à suivre de la bouche. J’étais à bout, j’en pleurais, mon corps allait bientôt craquer.
— Dis que tu n’es qu’une chienne !
Libérant sa bouche du gros strapon le temps de répondre il a dit doucement :
— Je suis une chienne.
J’ai donné un violent coup de rein, associée à une claque sur les fesses.
— Plus fort !
Je voulais qu’il sente ma puissance le pénétrer, qu’il comprenne qu’il était soumis et qu’il ne pouvait pas lutter contre moi. Il a répété la phrase, j’ai répliqué :
— Encore ! Plus fort !
Il a répété de multiples fois « je ne suis qu’une chienne et j’aime ça ! », nous étions surexcités, à la limite de l’hystérie. J’ai lâché ses tétons pour prendre ses mains dans son dos, nous étions à l’approche du point culminant et j’avais besoin de sentir ses doigts s’entrelacer avec les miens. C’était comme un signal pour nous autoriser à nous libérer du supplice de l’attente de l’orgasme.
Je ne sais pas s’il a joui pour de vrai où s’il a simulé, en tout cas sa queue avait giclé et j’avais pris mon pied.
Lorsque j’ai ouvert les yeux j’ai vu que les deux autres soumis étaient envieux. Même s’ils avaient eux-aussi pris du plaisir récemment ce n’était pas sur cette échelle.
Je me suis retirée en douceur du Chiot, il était exténué et n’avait pas bougé.
J’ai remis mon short avant que l’un de mes soumis ne se rendent compte à quel point j’avais été excitée. Une sorte de réflexe de pudeur un peu stupide.
J’ai caressé le dos du Chiot. J’ai libéré ses mollets et bras du cellophane mais je lui ai laissé le bandeau sur les yeux, il en avait encore besoin pour apprécier les sensations résiduelles. Je l’ai accompagné pour qu’il se mette en position foetale. Il avait été assailli d’émotions nouvelles et il lui fallait du temps pour les encaisser. Nous ferions le débriefing plus tard.
Après une bonne demi-heure, lorsque j’ai enlevé son bandeau, il n’a plus été capable de regarder plus haut que mes genoux pendant des heures. Il tremblait à chaque fois que je m’approchais de lui. Rien de mauvais je vous rassure, c’était du respect, son corps se rappelait du bien que je lui avais fait et c’était sa manière de se montrer docile pour mériter un nouveau défonçage en règle. Pour lui j’étais bien plus qu’une simple femme, j’étais celle qui avait été la première à entrer en lui. Il savait que je l’avais possédé et que désormais il était à moi.
Le strapon est une forme d’humiliation très particulière et le Chiot n’attendait qu’une occasion pour réessayer et y voir plus clair dans ses émotions.

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