Discipline domestique 015 – Halloween 2014 – Partie 10 : le calme avant la tempête

Dans la partie précédente mon Homme avait osé sous-entendre que les soumis choisissaient leur dominante et non l’inverse, discours qui a tendance à horripiler Anna. Certes, c’est la réalité soyons honnête, cependant elle ne supporte pas l’idée qu’ils puissent la critiquer et qu’elle soit obligée de changer pour leur plaire. Ne faites pas les étonnés, les dominantes ont de l’égo la belle affaire !
Selon elle le consentement existe dans les relations BDSM mais il est « à sens unique ». Elle leur propose un projet en détail et les soumis l’acceptent en totalité ou vont voir ailleurs. Elle considère que si un homme se présente devant elle c’est qu’il a accepté toutes ses conditions et qu’il n’a plus son mot à dire.
Je trouve la théorie intéressante, pour être heureux un soumis doit se libérer de la liberté de choisir et inversement la nôtre doit être renforcée. Dans le jeu nous sommes les seules légitimes pour porter un jugement sur ce qui est bien ou mal.
Par contre je vois mal comment la mise en pratique peut fonctionner, à moins d’avoir de la chance et de tomber sur « Le » soumis qui partage exactement notre profil. À titre personnel j’ai besoin d’un minimum de retours de leur part.
Anna part du principe selon lequel si on tolère une marge de négociation aux soumis ils vont prendre de mauvaises habitudes et passer leur temps à abuser de cette prérogative et remettre en question les ordres. Ce qu’elle veut c’est que ses soumis pensent à chaque fois qu’elle donne une directive « c’est comme ça et pas autrement ».
Ce n’est pas de l’inconscience pour autant, elle leur laisse répondre à un questionnaire par écrit, elle veille à leur bien être, c’est sa responsabilité de dominante d’être attentive, mais une fois qu’elle prend une décision les soumis doivent subir et se taire.
Je ne lui reproche rien dans son attitude, après tout elle est dominante donc elle peut fixer les règles qu’elle veut. Surtout que ce n’est qu’un prétexte pour se rapprocher du « délire de toute puissance » qui nous fait vibrer.
Les coups à la badine se sont enchainés sans répit, mon homme avait à peine le temps de reprendre son souffle qu’Anna levait à nouveau le bas.
Je savais ce qu’elle ressentait en se défoulant ainsi, ce mélange de chaleur sur le visage, les picotements dans les doigts, cette satisfaction d’être à sa place. Un état rare dont il faut profiter et qui ne lui était pas exclusif, mon homme partageait le partageait aussi. D’ailleurs il ne râlait pas trop, il savait que c’était mérité, ou plutôt que c’était la dernière poussée de douleur avant le calme. C’était son rôle d’encaisser pour notre amusement. Un soumis profite davantage du repos lorsqu’il est durement gagné.
En regardant Anna frapper je discutais avec Mylène, comme si nous étions indifférente au spectacle qu’il y avait devant nous, comme si mon homme souffrait pour rien, ce qui était loin d’être le cas. À chacun des coups nous avions des picotements superficiels, nous aurions pu défaillir rien qu’à le voir souffrir. Nous ne pouvions détacher le regard de cet être prêt à souffrir le martyr pour la simple permission d’être à nos côtés. Plus tard il serait récompensé pour son attitude courageuse mais pour l’instant c’était notre plaisir égoïste qui importait.
Mon esprit fantasmait à toute vitesse, je nous imaginais déjà le soir, lorsque nous serions au lit à partager un moment de réconfort l’un contre l’autre. Il chercherait auprès de moi la tendresse qui lui fallait pour se remettre de sa punition. Consoler un homme soumis qui a vécu l’enfer fait partie du plaisir de la domination.
Rien qu’en l’embrassant j’allais être capable de le faire pleurer de joie et j’allais jouer à me faire désirer. En retour il serait tellement reconnaissant qu’il me ferait des choses très agréables.
Nous allions bien dormir après tout ça je vous le garantis.
D’ailleurs, petite précision sur « l’après session », il ne faut pas croire que les soumis sortent d’une séance en étant dépressif, au contraire, ils sont fier d’avoir tenu le choc. Ils sont des survivants, quelque part ils ont aussi gagné.
Même si je dis souvent que la domination est un jeu de pouvoir il faut savoir que les deux peuvent en sortir gagnant, pas pour les mêmes raisons mais satisfaits tout de même.
Après nos jeux mon homme n’est pas rancunier, il ne cherche pas à m’éviter.
On pourrait croire qu’avoir des jeux BDSM crée une distance entre nous mais au contraire partager ces épreuves nous rapproche. Après les jeux il n’a qu’une envie c’est venir contre moi. Une situation participant à l’expérience BDSM en elle-même.
À moins, bien sûr ,que le soumis ait joui. Dans ce cas il subit la dépression post-éjaculation qui le rend apathique (encore une bonne raison de l’en priver).
D’ailleurs, petite parenthèse pour répondre à une question récurrente, non, je n’ai pas de problème avec le plaisir masculin. Au contraire j’aime qu’ils soient sexuellement tendus, je sais que c’est grâce à moi et c’est un bon point pour mon égo. Lorsqu’ils ont les hormones en ébullition ils sont plus motivés et faciles à manipuler. Je ne parle pas du chantage en lui-même, bien sûr il m’arrive de leur faire miroiter un orgasme après une longue période de privation, mais même sans ça vous voyez la différence dans leur comportement, ils n’hésitent pas à mettre la barre plus haut et à se lancer des défis.
Lorsque j’autorise une prise de plaisir à mon homme c’est systématiquement le soir pour que la nuit puisse passer sur la baisse de régime. Je ne me verrais pas lui en donner le matin ou l’après-midi pour récupérer une larve sur le canapé pour le reste de la journée.
J’exagère, et d’ailleurs vu ce qu’il se prenait il aurait bien mérité de pouvoir se montrer paresseux pendant quelques heures.
Anna a changé d’instrument, son choix se portant sur une cravache, elle allait taper sur le côté des cuisses qui avait été relativement épargné jusque-là. Un bon instrument pour finir de rougir le corps d’un soumis, sa précision permettant de cibler les derniers espaces blancs. Surtout que cette douleur localisée allait le mettre à l’épreuve une dernière fois. Ironiquement en montant d’un cran la douleur elle le récompensait, en tout cas mettait son corps en situation de le récompenser lorsqu’elle arrêterait de frapper.
Il faut savoir qu’au point de vue neurologique le retour à la normale après une pointe de douleur provoque l’activation du circuit de récompense et la délivrance de plaisir. En BDSM ce n’est pas tant la douleur qui est recherchée que sa dissipation qui peut vous mettre dans un état de bien être comparable à l’extase sexuelle « classique ». Le corps récompense le soumis pour avoir mis fin à sa souffrance.
C’est comme lorsque vous faite du sport et que vous vous sentez bien en arrêtant. Ce n’est pas l’effort physique qui provoque cet effet mais le retour au repos.
Les coups se sont enchainés, mon homme mettait tellement d’énergie pour rester immobile malgré la douleur qu’il ne devait à peine écouter ce que lui disait Anna.
— Des soumis qui ont des exigences et puis quoi encore ? c’est une insulte à ma supériorité que de le penser. On ne négocie jamais avec la perfection !
Elle lui a mis un autre coup intense en continuant de lui faire la morale.
— Un homme n’a pas à me poser des conditions pour son obéissance. Je n’ai pas à négocier ou me battre pour quoi que ce soit, le pouvoir m’appartient de naissance !
Mon homme a répondu en serrant les dents.
— Oui madame. Je suis désolé d’avoir sous-entendu qu’il était normal que les hommes aient une part du pouvoir. Il vous appartient en totalité. C’est votre droit et notre devoir de suivre.
— Si vous n’aviez pas perverti le monde je ne devrais pas avoir à faire plus d’un battement de cils pour avoir ce que je veux. Mais vous préférez la cravache, tant pis pour vous.
Le coup qu’il lui a mis à la fin de sa phrase a semblé particulièrement dur, mon homme a fait une grimace en gémissant et en fermant les yeux. Lorsqu’il a réouvert les yeux une larme a coulé sur sa joue, pas une de souffrance bien au contraire. Son corps a été parcouru par un frisson et c’est presque dans un état presque second qu’il a dit :
— Pardon madame, je vais rester à ma place désormais. Je n’aurais plus jamais aucune exigence envers le sexe supérieur. Je le promets. Je serais heureux du peu que vous me donnerez, il sera déjà plus que je mérite.
Elle a fait un pas en arrière, faisant tourner son poignet pour le laisser refroidir. Elle arborait un air satisfait semblant dire « c’est comme ça qu’on dresse un homme ». Nous avons échangé des regards, nous étions toute d’accord qu’il avait eu sa dose et que nous pouvions passer à la suite.
Prendre les décisions à plusieurs est très intéressant pour ne pas se sentir coupable, c’est un des avantages d’être en groupe, ça a un côté démocratique, plutôt abus de majorité.
Anna est venue s’asseoir avec nous. Le corps de mon homme s’est relâché, j’imaginais le plaisir affluer dans chacun de ses membres. Le repos, enfin ! Il semblait à la limite de l’orgasme alors même que sa queue n’avait pas été stimulée. Il aurait probablement suffit d’un peu de stimulation directe pour finir le travail. Il est resté immobile, n’osant pas bouger un membre malgré l’envie de se faire du bien, il craignait de nous donner de mauvaises idées. Il n’avait pas tort cela aurait bien été notre genre d’utiliser un détail pour justifier un nouveau déchainement sur ses fesses.
Lorsque Candice s’est levée j’ai vu son attitude changer, il avait cru avoir droit à une pause et cet espoir disparaissait. À l’extérieur il restait stoïque et pourtant je l’entendais presque nous supplier de le laisser tranquille. Candice l’a poussé du pied pour le faire mettre sur le dos, il s’est laissé faire, il était comme paralysé par l’afflux des émotions contraires.
Toujours en poussant avec un pied elle lui a fait mettre les membres en croix, pour l’exposer au maximum. Une fois positionné elle s’est assise sur son ventre pour lui mettre des pinces sur les pectoraux. Mon homme regardait le plafond comme si de rien n’était, sursautant tout de même lorsque les mâchoires se sont refermées sur ses petites pointes.
Candice s’est relevée en gardant en main les cordelettes reliées aux pinces. Elle les a tirées vers le haut, mon homme a levé le torse, elle l’a repris :
— Garde le dos contre le sol !
— Oui madame.
J’aime bien ce genre de système, c’est comme avoir un homme en laisse mais en ayant la capacité de punir. Je ne suis pas fan des laisses classiques, si un soumis ne veut pas suivre et tire en sens contraire je n’ai pas la force physique de lutter. À moins d’avoir une laisse qui étrangle je ne peux pas forcer le soumis à obéir.
C’est pour ça que ce genre de montage me plait, typiquement je prends des « pinces japonaises », celles qui augmentent la pression lorsque l’on tire dessus, je les relie ensemble et au milieu je fais remonter la chaine vers l’anneau du devant du collier, puis vers celui dans la nuque. Comme ça lorsque je tire sur la laisse la pression sur son torse augmente et incite le soumis à obéir.
La description est peut-être longue mais c’est un montage simple et efficace. Surtout qu’il n’est pas cher.
Je l’utilise souvent pour dresser les débutants en le couplant avec une cravache. Je leur apprends à se déplacer sur ordre, à s’asseoir, à se coucher, à faire le beau, à répondre à leur nom de soumis. C’est une sorte de phase de conditionnement où ils doivent apprendre que l’obéissance n’est pas un choix mais un réflexe. En associant les hésitations à la douleur j’obtiens un bon résultat sur le long terme. Après ils obéissent sans s’en rendre compte.
Ce soir là le montage était différent, chaque pince était attaché à une cordelette différente. Candice les a tendues à Anna qui les tirées en alternance pour faire s’approcher mon homme. Candice ayant posé un pied sur son torse mon homme a dû gigoter pour se déplacer tout en restant sur le dos. Une fois qu’il s’est retrouvé sous les pieds d’Anna Candice est allée s’asseoir à côté d’elle.
Contrairement à ce qu’il craignait nous n’allions pas lui infliger une nouvelle phase de douleur mais bien le récompenser, il a semblé soulagé en s’en rendant compte. Il est toujours amusant de faire peur à ses soumis juste avant la récompense.
Vous voyez s’ils ont confiance en vous ou s’ils doutent. S’ils font une réflexion vous pouvez leur asséner un cruel « c’était mon intention, tu es débile pour ne pas l’avoir compris ! Mais ça ne m’étonne même pas venant d’un homme ».
À sa décharge nous faisions tout pour le perturber, la rossée qu’il venait de se prendre l’avait mis physiquement à bout, il se sentait battu et affaibli, prêt à toutes les concessions. Sur le dos il nous voyait sous un angle amplifiant notre aura, en contre-plongée nous devions paraitre plus grandes, nos jambes devaient sembler interminables.
Il y avait une puissance dans la mise en scène. Il était nu sur le sol, vulnérable, nous étions en tenue de soirée sur les fauteuils, cravache à la main, tellement supérieures à lui.
Loin de le faire se sentir mal à l’aise cette position l’excitait, je l’avais bien conditionné, il savait que les récompenses n’arrivaient que lorsqu’il était au plus bas. Il en était venu à adorer l’humiliation, il voulait nous voir comme des déesses alors qu’il n’était rien parce que c’était le seul état dans lequel il pouvait trouver de la satisfaction.
Sur un claquement de doigts il s’est mis à lécher et embrasser les semelles que lui présentait Anna. Leur gout semblait lui plaire, il faut dire qu’à côté de la douleur des coups le contraste était flagrant et il comptait bien en profiter au maximum. Les coups de langue étaient passionnés et il n’allait pas tarder à pleurer de bonheur.
Vous allez peut-être penser que j’abuse en le conditionnant de la sorte et pourtant cela lui permet d’atteindre des niveaux de satisfaction supérieurs à ce qu’il avait connu. Surtout que cela fait partie de notre contrat.
Nous avons repris nos discussions comme si de rien n’était en faisant tourner les rênes pour le forcer à passer de semelle en semelle. Même sans ça il se serait dépêché d’obéir, on aurait dit un affamé devant un banquet. Nous en serions presque venues à penser que lécher des escarpins était aussi vital pour un soumis que de respirer.
Il était divertissant de le voir mettre autant de passion à s’abaisser sur mon ordre. Je préfère lorsque les hommes mettent du coeur dans leur soumission, qu’ils ne me donnent pas l’impression de se forcer. Je sais que ça leur demande des efforts mais ils ne sont pas vains.
Lorsque qu’une personne qui vous rend un service le fait en soufflant et râlant en permanence, c’est lourd, ça vous énerve. C’est pareil avec moi sauf que c’est une bien plus mauvaise chose que je sois contrariée.
Je regardais mon homme faire avec intérêt, je ne pouvais m’empêcher de l’imaginer lécher avec autant de passion d’autres endroits de mon anatomie … Non pas que je n’aime pas qu’il s’occupe de mes pieds, simplement il y a des endroits plus sensibles que d’autres.
Lorsque le tour de Candice est venu elle s’est amusée avec ses escarpins, lui pénétrant la bouche avec la pointe et le faisant sucer comme si c’était une fellation. Je crois que contrairement à moi elle pensait à un autre moyen de prendre du plaisir, bien plus anal. J’étais presque jalouse, je voulais le faire aussi. Elle tirait également sur les ficelles pour torturer ses mamelons ou, comme disait, « pour donner un coup d’accélérateur ». Il est vrai qu’un homme redouble d’effort lorsque la morsure sur ses pointes s’amplifie, un bon moyen de les empêcher d’oublier que même pendant une récompense ils restent soumis.
Mylène et Anna ont fait quelques commentaires sur la béatitude qu’affichait mon homme :
— Regardez comme cet imbécile à l’air heureux. Il lape de plaisir.
— Tu vois que ta bouche est conçue pour donner du plaisir. C’est ça ta place.
— C’est vrai qu’il a un bon coup de langue.
Mylène a dit me regardant :
— Tu devrais arrêter de le traiter comme tu le fais, tu gaspilles ses talents en lui demandant d’être ce qu’il n’est pas. Regarde-le, sa vocation n’est pas d’être un humain mais plutôt un animal de compagnie, tu n’as pas besoin d’être si gentille et de prendre des gants avec lui. Si tu le gardais dans un placard en ne le sortant que pour lustrer tes chaussures il serait tout aussi heureux. Je suis prête à le parier. Pas vrai que tu aimerais ça l’imbécile ?
Mon homme a grogné. J’ai soupiré.
— Vous trouvez que je le traite trop bien ?
Candice a dit :
— Ça ne tiendrait qu’à moi tous les hommes seraient nus et sur le sol en permanence. À manger dans une gamelle et dormir sur le balcon pour leur apprendre où est leur place. Ils arrêteraient de se plaindre après ça.
Mylène a rajouté :
— Les habits devraient être réservés aux gens évolués, excluant d’office tous les hommes. Ils ne pourraient pas oublier leur condition comme ça.
— Les mecs sont nés pour être des esclaves, regarde comme il a l’air bien alors qu’il est humilié. Il est dans son élément. Si tu veux son bonheur vas-y plus fort. S’il fait autant de bêtises c’est pour t’inciter à être sévère.
Mylène a eu un mouvement de recul.
— Oula ! Un raisonnement construit de la part d’un homme ? Tu pousses un peu là. Je crois qu’il est juste con, il n’y a aucun plan élaboré derrière.
Nous avons toute rigolé.
Candice a fini par se lever et a dit :
— C’est vrai qu’il a l’air bien, et ce n’est pas le thème de la soirée, après tout ce qu’il a fait il ne mérite pas d’être heureux.
— On va vite remédier à ce problème.
Mon homme est resté indifférent comme s’il essayait de nous faire croire qu’il ne nous écoutait pas. Peut-être qu’il était tellement dans son monde que c’était le cas. Entre la sensation intense de plaisir que son corps lui donnait après l’arrêt de la douleur et l’orgie fétichiste dont il se régalait il avait de quoi être au 7e ciel. Je me demande s’il n’avait pas perdu pied avec la réalité à ce moment-là.
Candice lui a donné un petit coup de pied pour le faire réagir.
Il a arrêté de lécher et l’a regardé avec un air coupable. Je voyais le dilemme en lui, résister et voler un coup de langue supplémentaire ou écouter ce que nous disions ?
— Que pourrait-on faire de toi ? Tu as une idée.
— Ce n’est pas à moi de décider madame. Je ne prends que des mauvaises décisions, ce pouvoir vous appartient à vous et à vous seule.
Je me suis fait la remarque que c’était ce qui s’appelait botter en touche, après tout cela était cohérent avec notre discours.
Une fois les jeux lancés les soumis détestent devoir parler, tout au plus ils acceptent de répéter une phrase préparée à l’avance. Ils préféreraient rester dans leur monde, dans l’émotionnel plutôt que de devoir réfléchir pour avoir un discours élaboré. Je vais être caricaturale en disant qu’ils ont du mal d’irriguer leur cerveau et leur queue en même temps, il y a pourtant un peu de ça, les soumis s’épanouissent dans un rôle passif, il veut juste s’allonger et ressentir.
Sous cet angle la philosophie d’Anna interdisant aux soumis toute réflexion après le début des jeux prend tout son sens.
Au fond mon homme avait raison, la voix est un instrument de domination et il devrait être réservé aux maitresses. Cependant, j’ai vraiment besoin de me projeter dans la tête de mes victimes et pour ça j’ai besoin de savoir où ils en sont. Rien de pire pour moi qu’un soumis peu bavard.
C’est un effort que je leur impose j’en suis consciente, mais je suis comme ça, je les force à parler, à me faire des confidences. Ce sont des moments d’angoisse pour eux mais ça participe à l’expérience de la soumission à mon sens.
Dans ces moments j’ai l’impression qu’ils sont des écoliers ne connaissant pas leur leçon envoyés au tableau par une maitresse sadique qui va retourner le couteau dans la plaie en faisant durer le plaisir de l’humiliation publique le plus longtemps possible.
Mylène a réagi vivement aux propos de mon homme :
— Toujours ta sale habitude d’en faire le moins possible. Tu ne vas pas t’en tirer si facilement, je veux que tu me montres ce que tu as retenu, je veux t’entendre nous supplier de t’épargner.
Anna s’est exclamée :
— Bonne idée, qu’il nous montre à quel point il nous vénère. Je m’occupe de le motiver.
Sans attendre notre réponse elle s’est levée et lui a attrapé une oreille pour le forcer à se remettre à quatre pattes avant de s’asseoir sur son dos. Elle a ramené dans ses mains les rênes rattachées aux pinces qu’il avait aux seins.
Ainsi monté mon homme semblait anxieux, il savait qu’à la moindre réponse insatisfaisante ses pectoraux allaient prendre cher. Il devait aussi se répéter « ne bouge pas, ne la désarçonne pas où ça sera ta fête ». Il avait raison, lorsque nous chevauchons un homme ce n’est pas pour faire du rodéo. La punition pour nous avoir fait tomber est souvent de se retrouver saucissonné pendant quelques heures.
— Nous t’écoutons.
Il a dégluti, Anna s’amusait à passer ses mains sur ses omoplates en terminant en lui griffant le dos.
— Des déesses telles que vous, votre seule présence illumine le monde. Je n’ai jamais fait assez pour vous servir et je n’en ferais jamais assez. Si ma souffrance peut vous honorer alors ma vie ne doit en être que remplie.
Nous étions sceptiques.
Je trouve ça bidon.
— Ouais ! Soit plus précis. Donne-nous 5 raisons pour lesquelles nous te sommes supérieures.
Nous avons ricané. Soyons honnête, aucune de nous n’aurait été capable de les donner, c’était un chiffre donné au hasard rien que pour le faire angoisser. Il n’a pourtant pas semblé déstabilisé pour autant, la première raison est sortie avec facilité :
— Vous êtes la perfection incarnée, sans défauts. Vos courbes, votre douceur. Vous êtes la beauté, la création. À côté nous ne sommes que brutalité, destruction et idiotie. Je dois vénérer ce qui est positif et m’en inspirer.
Nous nous sommes regardées avec des sourires moqueurs, un peu flattées aussi, il était assez ironique qu’il s’attribue la brutalité alors que nous le frappions depuis le début de la soirée. Comme quoi, la réalité et les perceptions sont des choses séparées.
— Ça fait 1, plus que 4.
— La nature vous a donné tout ce qu’il faut pour nous dominer, votre sagesse, votre tempérament, votre maturité. Contrairement à nous vous savez ce qui est bien ou mal.
Mylène a dit, presque déçue :
— Il est en forme. Plus que 3.
— Vous êtes fortes, courageuses, indépendantes. Vous avez une autorité naturelle, une capacité à nous faire nous donner à notre maximum. Je serais de la matière brute gâchée sans vos mains pour me pétrir. Un soldat sans général. J’ai besoin de vous et vous n’avez pas besoin de moi.
Notre intention avait été de l’humilier mais la situation s’inversait, nous avions presque honte qu’il nous attribue des qualités que nous n’étions pas sûre d’avoir. Il nous disait fortes mais c’était lui qui encaissait les coups sans se plaindre depuis le début. Il disait que nous n’avions pas besoin de lui mais ce n’était pas vrai, sans soumis il n’y a pas de dominatrices.
— 3, plus que 2 …
Il hésitait, les idées semblaient lui manquer. Enfin !
Anna tirait fort sur les pinces pour le déconcentrer. Je le voyais respirer de plus en plus profondément, normalement ça aide à gérer la douleur mais avec les pinces sur les seins ça ne faisait qu’augmenter la tension sur son torse. C’était infernal.
— Vous savez contrôler vos envies…
Candice l’a interrompu :
Hum, il essaye de nous gruger là.
— Ouais il l’avait déjà dit.
— -1 pour la peine. Nous en sommes donc à 2, il te reste à trouver 3 raisons supplémentaires de nous vénérer.
Il a pris un air renfrogné, il faut dire que l’obliger à rallonger la liste de nos qualités pour une broutille tenait du sadisme. C’était si bon de le voir retenir sa frustration.
J’ai bien aimé l’idée de compter en négatif lorsqu’il se répétait, c’était injuste et ça ne faisait que renforcer l’idée que nous avions tous les pouvoirs sans qu’il puisse nous contester. Agir en peste est toujours gratifiant.
Ce n’est pas facile d’être soumis, il faut accepter de voir sa maitresse se comporter en gamine et ne rien pouvoir lui reprocher.
Il est resté silencieux, je ne sais pas si c’était par manque d’idées ou une réaction passive à nos moqueries.
Candice l’a relancé :
— Tu ne sais plus quoi dire ? Petit joueur !
— Il semble rouillé, il faudrait que tu le fasses travailler sa vénération plus souvent.
J’ai soupiré.
— J’ai l’impression qu’il faudra que je reprenne mes leçons sur ce thème. Il y a toujours quelque chose qui va pas avec les hommes, c’est épuisant.
Mylène a rajouté :
— Ce n’est pourtant pas dur de nous trouver des qualités, nous en avons tellement que les compliments devraient dégouliner de sa sale bouche.
Anna a eu un sursaut.
— Attendez les filles il faut que je vérifie quelque chose.
Elle est descendue de son dos et l’a fait se retourner. Elle a posé un pied sur son bas ventre.
— Voilà le problème ! Regardez sa queue, elle est toute anormale. Et c’est quoi ces petites bulles au bout ? Je crois qu’elle est malade et qu’il faut la soigner.
Mes deux autres amies se sont mis à parler en même temps :
Quel minable. Lorsqu’il pense à nos qualités il n’arrive plus à se retenir.
— C’est çà ? Tu as envie de secouer ton asticot en pensant à nous ?
— Il faudra que tu lui mettes une cage plus petite, il semble encore être trop à l’aise.
— Ou des pointes en permanence. Tu ne devrais pas hésiter. Ils râlent les premiers jours mais les effets sont géniaux. Essayer les cages à pointe c’est les adopter. Tu ne pourras plus t’en passer.
— Je préfère les cages complètement fermées. Pour que les soumis oublient jusqu’à quoi leur queue ressemble. Ils ne voient plus que ce machin métallique entre leurs jambes. Une prothèse inerte et froide incapable de bander. Comme s’il n’y avait plus rien de vivant. Tu sais que j’ai des hommes qui n’ont pas vu leur gland depuis des mois ? Leur attitude s’est grandement améliorée.
Je ricanais comme une démente à imaginer mettre en pratique ces idées. Pas vraiment notre genre à mon homme et moi mais c’était assez stimulant d’y penser.
Candice a rajouté :
— Je ne sais pas pour la cage mais je suis sûre que sa queue mérite un traitement spécial.
Elle s’est approché de lui, appuyant avec un de ses pieds sur l’intérieur des hanches pour le forcer à exposer sa cage au maximum.
Anna est venue appuyer de l’autre côté, mon homme avait désormais les cuisses grandes ouvertes. Elle a dit :
— Je crois que c’est une bonne idée de le punir par où il a péché. Après tout la vie d’un homme tourne autour de sa queue donc il est logique que les punitions aussi.
Mylène a soupesé ses bourses du bout du pied. Je crois que mon homme a arrêté de respirer.
— Tu voulais jouer avec ta queue espèce d’inférieur ? On va jouer avec. On va te montrer sa vraie utilité…

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Week-end juin 2014 # 48 : reprise en main (version 2)

1ere publication : 1er aout 2015
Révision : 7 février 2016

Retour sur le week-end avec mes 3 soumis !
Cela faisait des mois que je n’avais pas avancé ce récit. Pour me remettre en selle j’ai fait une nouvelle version « longue et remaniée » du post précédent (l’ancien 48) qui correspondait au début de la séquence d’action interrompue. Cela a donné les nouveaux 48 et 49. Les modifications sont substantielles puisque j’ai changé la chronologie en avançant le premier jeu pour des soucis de rythme et de mise en scène.
Si vous aimez les jeux anaux (strapon) vous pouvez également reprendre à la séquence précédente (à partir du 41). Même si elle n’a pas été remaniée.
Bonne lecture !


Précédemment : J’avais organisé un week-end BDSM dans un gite de campagne. De quoi faire le plein de joyeusetés kinky pour un bon moment même pour une droguée aux émotions fortes telle que moi.
Pour m’accompagner j’avais 3 victimes consentantes, les 3 « C » ou plus communément « les 3 couillons » :
Chiot : un jeune soumis débutant un peu maladroit aimant se faire traiter comme un chien, d’où son surnom,
Chouchou : un soumis bien plus âgé avec un profil plus fétichiste, aimant jouer les premiers de la classe et être le parfait petit soumis,
– et pour finir, Chétif : le plus masochiste du groupe, intéressé par les punitions corsées.
Après une journée riche en émotions et une courte pause pour le repas il était temps de passer à la soirée. Selon nos accords elle allait être sur une thématique « donjon ». Quelque chose d’assez classique pour changer de mon excentricité habituelle, ce qui ne veut pas dire mauvais, les classiques le sont pour de bonnes raisons.


En début de soirée j’ai tapé des mains pour rassembler mon cheptel dans le salon, Chétif a fait la remarque sur un ton léger :
— Déjà ?
Le genre d’attitude qui a le don de m’énerver. Elle est pourtant classique. Lorsque vous autorisez une pause à vos soumis ils ont cette vilaine tendance à prendre tout l’espace disponible jusqu’à mettre un pied sur la limite. J’ai beau râler je reconnais cependant que le plaisir de dominer réside justement dans le fait de mettre des barrières et de les faire respecter. Donc techniquement je me plains de ce que j’aime faire. Je suis plutôt compliquée comme femme. La vie de soumis à mes pieds n’est pas simple et c’est un euphémisme de le dire.
Tout ça pour dire que j’étais contrariée. J’ai répondu à Chétif :
— Ça te pose un problème ? Tu peux passer la soirée dehors si tu préfères.
Voyant les problèmes arriver il a agi comme tous les soumis s’amusant à tester mes limites mais n’assumant pas, il a battu en retraite.
— Non, non. Pardon maitresse, ma réflexion était déplacée. Ça ne se reproduira plus.
Je l’ai fixé quelques instants avant de conclure :
— Nous en reparlerons plus tard.
Revenant à une intonation plus détendue j’ai dit au groupe :
— Il est temps de passer aux réjouissances du soir …
Ayant remarqué une anomalie dans le tableau je me suis arrêtée au milieu de ma phrase. Dès le début d’une séance j’exige de mes soumis la nudité intégrale et immédiate. Cela matérialise l’acceptation de leur statut inférieur. Pour être totalement honnête c’est également un peu pour le plaisir des yeux, ça ne gâche rien. Quoi qu’il en soit je venais de remarquer que le Chiot portait encore le tablier qu’il avait eu la permission exceptionnelle de mettre pour préparer le repas.
Très bon repas d’ailleurs, je crois que les jeunes hommes ont désormais intégré que la cuisine faisait partie des corvées domestiques leur revenant et se sont formés en conséquence. Rentrer le soir et trouver mon homme aux fourneaux avec des bonnes odeurs partout dans l’appartement est agréable vous vous en doutez. Mais ce n’est pas le sujet. Porter un vêtement en ma présence revenait à marcher sur mes plates-bandes, à usurper mes prérogatives, une provocation que je ne pouvais laisser passer.
Le Chiot étant un soumis débutant, et comme j’étais de bonne humeur – ma bonté me perdra – j’ai choisi de prendre la situation sur le ton de la plaisanterie. Pour une fois j’allais me contenter de tirer amicalement mais avec fermeté sur sa laisse. Je lui ai dit :
— Ne trouves-tu pas qu’il fait chaud ?
Avec candeur il a répondu :
— Je ne trouve pas, maitresse, avec la soirée ça va se rafraichir.
Que les débutants peuvent être mignons dans leur naïveté. Je me retenais de rire, et les deux autres soumis aussi.
Je me suis approchée de lui. J’étais décidée à rester modérée mais l’excuse de son inexpérience n’allait pas le protéger de toute conséquence. Je suis adepte de l’apprentissage « à la dure », ce qui inclut des punitions même si l’erreur a été de bonne foi. De cette façon je suis certaine de marquer les esprits.
— Sais-tu que, lorsqu’une femme te fait l’immense privilège de t’adresser la parole, tu dois être attentif à chacun de ses mots. Tu dois les traiter avec déférence comme s’ils étaient des trésors.
Finissant avec un ton maniéré :
— Il ne manquerait plus qu’un minable petit soumis oblige une déesse telle que moi à se répéter ! Mon temps est tellement précieux.
Comprenant, enfin, que quelque chose n’allait pas il a froncé les sourcils et a répondu :
— Euh, oui. Tout à fait maitresse. Je suis attentif à vos paroles et je connais le respect que je vous dois.
Tant pis, j’avais été assez gentille comme ça il était temps de changer d’approche. Sans signe avant-coureur je lui ai mis une bonne paire de gifles. Il m’a regardé avec de grands yeux perdus. Pourquoi étais-je en train de le frapper en me moquant ? Il voyait bien qu’il y avait quelque chose à comprendre mais n’avait pas le début d’une idée sur l’attitude à avoir.
J’ai pointé son ventre de l’index. Il a semblé être foudroyé par un éclair de lucidité et, en une fraction de seconde, son tablier avait glissé sur le sol. Il a relevé la tête pour afficher cet air honteux et désolé typique des débutants. Leur inexpérience fait qu’à la moindre bêtise ils paniquent « comment va-t-elle réagir ? ». Après avoir enfin trouvé une dominatrice voulant d’eux ils désirent sincèrement faire bonne impression pour ne pas nous perdre. Ils comprendront plus tard qu’une séance BDSM se passe toujours « mal » pour eux, nous autres dominantes trouvons toujours quelque chose à leur reprocher. C’est le jeu et il ne faut pas prendre nos colères personnellement.
D’une petite voix il a dit :
— Pardon, maitresse, j’avais oublié.
Sa bêtise n’était pas grave mais elle m’avait donné envie de le taquiner un peu.
— Oublier quoi ? La façon appropriée de s’excuser face à moi ?
Il s’est repris 2 gifles.
— Va-t-il falloir que je me fâche pour de vrai ?
Tout tremblant et hésitant il s’est mis à genoux et a approché la tête de mes pieds. Au dernier moment il s’est arrêté pour me lancer un coup d’oeil. Il voulait se rassurer en vérifiant qu’il était sur la bonne voie. Je l’ai attrapé par les cheveux et je l’ai forcé à se remettre à la bonne hauteur pour une nouvelle gifle.
Après un soupir j’ai dit :
— C’est quoi ce truc avec vous les soumis ? Vous savez ce qu’il faut faire mais vous ne le faites qu’après que je vous ai engueulé … Pourquoi faut-il que je me fâche à chaque fois ? Vous êtes si fatigants !
Il a tenté de se baisser pour se remettre à hauteur du sol mais je l’ai retenu et lui ai administré de nouvelles gifles.
— Ça te plait que je me fâche ?
— Non maitresse.
— Alors pourquoi t’amuses-tu à mal te comporter ?
— Je ne fais pas exprès. Je promets.
Il s’est pris quelques gifles.
— Reconnaitre ses torts et le premier pas vers le repentir.
Ses yeux alternaient entre mon visage et la main menaçante que je gardais prête à s’abattre sur ses joues. J’ai dit froidement :
— Fais-tu exprès de me provoquer ?
Il se doutait qu’il n’y avait qu’une seule bonne réponse à ma question. Il s’est hasardé :
— Je reconnais que j’ai fait exprès de vous provoquer, et j’ai bien mérité les gifles que j’ai reçues.
Ma main est restée en place, prête à dégainer mais immobile. J’ai dit froidement :
— Es-tu prêt à faire ce qu’il faut pour t’excuser correctement ?
Il s’est dépêché de répondre :
— Oui maitresse je promets.
Il tremblait comme une feuille. J’ai lâché sa tête et il s’est précipité pour embrasser mes pieds en multipliant les excuses. Il n’osait plus s’arrêter, c’était si attendrissant.
D’un pied j’ai forcé sa tête à rouler sur le côté et je l’ai immobilisé. Il avait une joue contre le carrelage et l’autre sous mes semelles. Je lui ai demandé :
Tu n’es pas bien là ?
— Si, maitresse.
— C’est normal. Cette place peut paraitre étrange mais c’est la tienne. Il faut que tu l’acceptes. Tu ne pourras être heureux que sous les semelles d’une femme.
Il a balbutié :
Bien, maitresse. Je m’en souviendrais…
— Et pour mériter cette place tu dois te montrer respectueux envers ma supériorité.
Sa voix tremblait :
— Merci de m’accorder le privilège d’être sous vos semelles maitresse. C’est un honneur d’être à leur contact et de pouvoir servir une membre du sexe supérieur.
Satisfaite j’ai enlevé mon pied de son visage. Il est resté immobile quelques secondes avant de s’aventurer à se relever. Une fois debout il s’est repris 2 gifles.
— Tu n’as pas oublié quelque chose ?
Il a baissé la tête.
— Merci de m’avoir puni maitresse. Mon comportement avait été inadmissible.
J’ai pointé de l’index le tablier sur le sol. Il a eu un nouvel éclair de lucidité.
— Je vais le ranger à la cuisine ?
J’ai soupiré en levant les yeux au plafond. Les soumis sont parfois si stupides. Il a commencé à se baisser pour ramasser le tablier, je l’en ai empêché.
— Pas si vite mon grand. Tu as voulu que je perde de mon précieux temps pour te donner un ordre évident. Soit, je vais donc te le donner. Et sais-tu de quoi il va être assorti ?
Avec un petit air contrit il a répondu :
— De gifles ?
Je me suis écriée :
— Oh ! En définitive il est moins con qu’il en l’air.
Il a rougi, en tout cas c’est l’impression que j’ai eu. Difficile de discerner le rouge de mes mains et celui de son embarra.
En regardant les deux autres soumis et j’ai dit :
— Mes gifles ont dû faire s’entrechoquer 2 neurones. Ça a dû quadrupler la puissance de son cerveau. Au moins.
J’ai saisi le Chiot en lui pinçant les joues.
— Parce que les soumis c’est comme les télés, quand ça déconne faut taper dessus.
Il n’a pas su quoi répondre. Les deux autres soumis se retenaient de rire. Je leur ai dit :
— On verra si vous trouverez ça marrant lorsque votre tour viendra.
Bien que sachant que j’avais raison ils ne semblaient pas effrayés outre mesure, au contraire.
Revenant sur le Chiot j’ai ordonné :
— Va ranger le tablier.
Assortissant mon ordre d’une nouvelle paire de gifles bien senties dont il se serait bien passée. Les jeunes soumis sont si peu endurant que s’en devient frustrant pour moi.
Alors qu’il voulait se relever après avoir ramassé le tablier il a senti ma main lui appuyer sur l’épaule pour l’en dissuader. J’ai dit avec douceur :
— Ne cherche pas les ennuis, soit un bon chien …
Sans un mot il a mis le tablier dans sa bouche et s’est dirigé vers la cuisine à quatre pattes.
En le regardant crapahuter j’ai dit aux autres :
— C’est amusant de se faire obéir avec des baffes. Et c’est plus efficace que je ne le pensais. Je devrais faire comme ça plus souvent, ça m’éviterait de me casser la voix en vous criant dessus. De toute façon le langage parlé c’est pour les êtres évolués, pas vrai ? Comme tous les autres êtres primitifs vous ne comprenez que les onomatopées et les coups. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, si vous obéissez aussi mal à mes ordres c’est probablement parce que vous ne saisissez pas les mots qui sortent de ma bouche. Je devrais peut-être utiliser quelque chose de plus « primitif » pour me faire comprendre. Les percussions sur les joues pourraient faire parfaitement l’affaire vous ne pensez pas ? Au plus près de ce qui vous sert de cerveau pour favoriser les connexions entre les neurones.
Une révélation qu’ils auraient préféré que j’évite. Elle allait impliquer de très mauvaises choses pour la suite.
Chouchou a répondu :
— Maitresse, je crois que ce langage serait encore trop subtil pour nous. Je ne suis pas sûr d’être capable d’en comprendre toutes les nuances.
J’ai haussé les épaules.
— Simple question d’expérience, après quelques sessions sans un mot tu feras de gros progrès en compréhension des désirs féminins. Ça serait amusant, non ?
Il a répondu avec un grand sourire :
— Je ne suis pas équipé pour comprendre la subtilité du désir féminin, maitresse, mais je suis certain que ça serait très amusant pour vous.
Je l’ai regardé en fronçant les sourcils.
Pourquoi tu précises « pour moi », l’amusement de qui d’autre est important ?
— Oh, personne, maitresse. Comme vous l’avez si bien dit les mots sont pour les personnes évoluées et je n’en suis pas une. Je fais des erreurs en les utilisants.
J’ai levé ma main en joignant les doigts.
— Tu veux que je te donne une leçon dans un langage que tu comprendras mieux ?
C’est Chétif qui a répondu avec un air malicieux :
— Moi j’aimerais bien, maitresse.
Ce n’était pas vraiment la réponse que j’attendais, même si elle ne me surprenait pas venant de lui. N’étant pas du genre à me coucher lorsque les enjeux montent j’ai dit :
— Tu veux que je te prenne au mot ? Juste des gifles de toute la soirée jusqu’à ce que tu comprennes ce que je veux ?
Il frémissait d’envie à cette idée. La prudence aurait voulu qu’il décline un défi aussi exigeant, et il allait presque avoir la sagesse de le faire lorsque j’ai ajouté :
— À moins que tu ne sois trop faible pour le supporter…
L’égo des hommes est si facilement manipulable. Il a sauté dans le piège en répondant :
— Ça sera l’occasion de vous prouver la volonté dont je peux faire preuve pour vous servir, maitresse.
Je lui ai répondu en lui mettant une paire de gifles. Il est resté silencieux, je crois qu’il cherchait quelque chose d’intelligent à dire mais que son esprit était déjà en train de l’engueuler « mais qu’est-ce que tu as fait ? Tu as vu dans quoi tu t’es engagé pauvre débile ! ». Pourtant ça ne faisait que commencer. Le Chiot est revenu, je lui ai demandé :
— Toi aussi tu veux que je te parle uniquement de cette façon ?
Il a baissé les yeux.
Je préférerais éviter, maitresse. S’il vous plait.
— Ah ! Et pourquoi ?
L’anxiété l’a fait se recroqueviller. Il a dit :
— Parce que j’ai de trop petites couilles pour supporter un tel traitement.
J’ai tapoté ses joues.
— Je crois qu’au contraire ça te ferait un bien fou. Tu ne sais pas ce que tu vas rater. Et si ça peut te rassurer Chétif non plus n’a pas ce qu’il faut pour le supporter longtemps. Même s’il ne le sait pas encore…
Le principal intéressé a semblé penser le contraire jusqu’à ce que je me mette devant lui en disant :
— Bien, commençons.
Lorsqu’il s’agit de prétendre être fort il y a du monde, lorsqu’il faut me faire face c’est une autre histoire.
Avec une pointe de moquerie je l’ai fixé du regard puis j’ai enchainé une bonne dizaine de gifles. Rien d’insurmontable pour un soumis expérimenté cependant la dose était suffisante pour faire monter la température. Lorsque je me suis arrêtée, j’ai attendu qu’il exécute l’ordre auquel j’avais pensé. Vous vous doutez bien qu’il ne l’a pas fait.
Je lui ai dit :
— Tu sembles un peu dur d’oreille… Ça arrive avec l’âge …
Essayant de le prendre sur le ton de la plaisanterie il a répondu :
— Non, maitresse, je suis en pleine forme. Je dois simplement manquer de pratique dans l’interprétation de ce langage.
J’ai été plutôt surprise par son attitude. Il ne voulait pas reconnaitre sa défaite ? Bien. S’il s’était précipité à mes pieds pour s’excuser d’avoir été si prétentieux ça aurait pu bien se passer mais là… Il allait voir de quel bois je me chauffais.
— Si ce n’est que ça je vais répéter plus lentement et plus fort. Tu comprendras peut-être mieux la seconde fois. Au pire il y en aura d’autres. Je suis loin d’être fatiguée. Nous avons toute la soirée.
Son corps s’est raidi, il a pris conscience que je resterais inflexible. J’étais aussi tête de mule que lui et ce n’était pas peu dire. J’imaginais l’âpre combat entre sa raison voulant lui faire reconnaitre sa défaite et son ego qui l’en empêchait.
Il m’a dit :
— Je ne voudrais pas que vous vous fatiguiez pour rien, maitresse. Je suis du genre à apprendre lentement. Vous pourriez utiliser un système hybride.
Je lui ai mis une paire de gifles en souriant. Le message était clair, non, je ne changerais pas les règles à son avantage. Il a essayé un autre angle :
— 2 gifles c’est pour oui et 1 pour non ?
La tentative était audacieuse, ce qui n’était pas rien. Avez-vous déjà essayé de réfléchir en étant giflé ? Elles ont cet effet déstabilisant vous empêchant d’avoir des pensées cohérentes. Je me suis faite la réflexion que si son cerveau pouvait encore fonctionner c’est que je ne frappais pas assez fort. Je lui ai mis 3 nouvelles gifles. Il a repris :
— 3, c’est pour non ?
Me prenant au jeu je lui en ai remis 3.
— Ok, c’est 2 pour non et 3 pour oui ?
Pour confirmer ses déductions je lui ai remis 3 gifles.
— Dois-je aller au coin ?
Je lui ai collé deux claques vives. Il a dit avec une pointe d’ironie :
— Ça c’est un non très clair.
Il n’avait pas prononcé cette phrase comme une question mais je lui ai mis 3 gifles pour lui répondre tout de même.
Après une grimace il a dit en souriant :
— Je dois apprendre à tenir ma langue.
Il a vu son erreur dès la fin de sa phrase mais ça ne m’a pas empêché de lui mettre 3 nouvelles gifles sur ses pauvres joues déjà bien amochées.
— Maitresse, est-ce que j’ai une chance de vous demander un indice ?
Je lui ai répondu par 2 claques supplémentaires. C’était peine perdue, je ne changerais pas les règles du jeu, il avait voulu me provoquer qu’il assume. Tant que je ne me lassais pas ou qu’il ne se jetait pas à mes pieds pour s’excuser d’être le pitoyable égocentrique qu’il était je ne le lâcherais pas.
— Je crois que j’ai surestimé mes capacités et …
Je l’ai interrompu en lui mettant 3 nouvelles gifles. Il a eu du mal à retrouver le fil de ses pensées, c’était si pathétique. Ceci-dit j’étais contente d’être à ma place, à la sienne j’aurais été en larmes depuis longtemps.
Il m’a lancé un regard noir qui lui a valu une nouvelle avalanche de gifles. Je pouvais voir à ses réactions qu’il avait réellement mal. Non pas que ce soit un problème, il savait quoi faire pour me calmer donc, tant qu’il résistait, c’était qu’il avait de la réserve.
J’aurais pu continuer longtemps mais j’ai cependant arrêté la série, je devais m’économiser ou je ne tiendrais jamais toute la soirée. Surtout que faire craquer un soumis au bout de 5 minutes n’est pas marrant. Il est dans mon intérêt de faire durer le plaisir.
Avec dédain j’ai dit :
— Pitoyable. Même pas capable de comprendre un moyen de communication aussi simple. J’ai autre chose à faire qu’à perdre mon temps avec des soumis incompétents.
Je me suis retournée vers les deux autres soumis.
— Vous deux, vous allez faire ce que l’autre débile n’est pas capable de comprendre. Poussez les meubles contre les murs j’ai besoin de faire de la place.
— Bien, maitresse.
J’ai mis une gifle à Chétif en lui désignant les deux autres de la tête pour qu’il comprenne que cet ordre le concernait également. Il est allé les rejoindre en marmonnant :
— Pfff, j’avais aucune chance de le deviner.
Je l’ai rappelé :
Chétif, ici !
— Moi ?
J’ai crié :
— Tu connais beaucoup d’abrutis qui s’appellent comme ça ?
— Non, maîtresse.
J’ai soupiré.
— Tu as vraiment un problème de compréhension ce soir. Je vais finir par me demander si ce n’est pas plutôt un problème de comportement.
Il s’est approché, très peu rassuré par mon attitude. Il avait raison, dès qu’il a été à portée il s’est pris une nouvelle gifle.
— Tu l’as comprise celle-ci ?
Il a baissé la tête.
— Oui, maitresse. Vous n’êtes pas contente parce que j’ai fait un commentaire dans votre dos. J’ai été un mauvais perdant alors que c’est moi-même qui ait provoqué le jeu.
J’ai croisé les bras.
— Tu vois, quand tu veux tu me comprends. Retourne avec les autres. Et ne crois pas que j’en ai fini avec toi ! Si j’ai une autre remarque à te faire durant la soirée on prendra 5 minutes tous les deux pour discuter de ton attitude…
Il s’est éloigné en ayant bien compris que la menace que je venais de faire était bien pire que la série de gifles que je lui avais administrée juste avant.
Je suis restée sur place en donnant des instructions pendant que mes soumis s’activaient.
— La table pas trop près du mur, laissez un espace. Les bancs de l’autre côté de la pièce. Tournez le canapé dans l’autre sens, je veux pouvoir voir l’arène de jeu en étant bien installée.
Ils essayaient tous d’éviter mon regard de peur d’être les prochains sur la liste des engueulades.
Une fois que tout a été déplacé Chouchou s’est précipité vers la caisse à matériel. Comme toujours il était le premier dès qu’il s’agissait de faire du zèle. Il m’a demandé :
— De quoi avez-vous besoin, maitresse ?
Après avoir claqué des doigts j’ai pointé un coin à l’opposé de la pièce :
— Là-bas !
Comme tout le matériel n’était pas installé l’ordre les a surpris mais ils n’allaient pas pour autant me demander de le justifier. Chouchou s’est déplacé et s’est spontanément mis à genoux, les deux autres l’ont imité après avoir hésité.

La suite par ici …

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