Dressage d’un débutant #2 : quelques gifles pour me détendre

Sommaire de l’histoire.

—-

Nous avons échangé un regard. Il devait deviner ce qui se passait dans ma tête et essayait de me faire comprendre que ça ne le dérangerait pas plus que ça. Au contraire il semblait volontaire pour avoir mal, pour décharger ses envies en pleurant un bon coup. Il avait probablement envie d’exploser et la douleur était un palliatif acceptable. La seule chose qui le retenait de me supplier était qu’il ne voulait pas me retirer le plaisir de faire comme si je le lui imposais. Il me connaissait, j’aime que les soumis restent à leur place. Personne n’est dupe sur la réalité des choses mais j’aime que l’on maintienne l’illusion qu’ils subissent tout ce que je leur impose sans qu’ils aient le moindre mot à dire. Machinalement je me mordillais les lèvres, j’ai des tics comme ça quand je suis en train d’imaginer faire souffrir un soumis. Il faut savoir me lire. Il y a beaucoup de communication non-verbale entre un soumis et sa dominatrice. Ce n’est pas la partie la plus évidente à maitriser mais cela est nécessaire à une relation fonctionnelle. En sortant de ma torpeur j’ai fermement attrapé mon esclave par l’oreille pour le trainer au salon en prenant ma tasse de thé au passage.
– Viens par ici. Pour une fois tu vas servir à quelque chose.
Je l’ai lâché au milieu du salon, j’ai continué sur ma lancée en écartant légèrement les meubles autour de lui.
– À genoux, les mains coincées sous tes jambes.
Position classique pour empêcher les mains du soumis de se balader et d’aller frotter là où je lui ferais mal. Si j’inflige une douleur ce n’est pas pour laisser le soumis la faire disparaître en se massant. J’avais envie de commencer à le frapper mais je me suis contenue encore quelques instants. J’aime le regard des soumis juste avant que ça tombe, ils essayent de se faire tout petit en espérant que ça arrangera les choses. Leur angoisse leur fait baisser les yeux mais en même temps ils sont curieux de savoir quand est-ce que cela va commencer, ils veulent un contact visuel avec moi pour essayer de deviner à quelle sauce ils vont être mangés. Ils sont tiraillés entre ces deux envies incompatibles et je n’ai que rarement tendance à abréger l’angoisse de cette attente. J’ai pris tout mon temps pour finir mon thé, en silence, avant de m’approcher de lui.
– Ça ne te dérange pas que je me défoule un peu sur toi ? Tu n’as rien fait de mal mais j’en ai juste envie.
Il a semblé un peu surpris par ma demande.
– J’ai promis d’être à votre entière disposition maitresse. Je savais ce que je faisais vous n’avez pas besoin de demander ma permission pour faire quoi que ce soit.
Alors même que sa réponse était bonne j’ai répondu très sèchement.
– Arrêtes un peu de jouer au bon soumis ça m’énerve.
Une paire de gifle est partie. Elle m’a fait du bien. Ces petits picotements le long de mes doigts, les traces rouges sur les joues du soumis marquant mon pouvoir. Je sais qu’après une gifle la sensation de pression de la main reste imprimée pendant quelques instants, les joues sont lourdes, elles picotent. J’imaginais la sensation de chaleur qu’il pouvait avoir, l’envie de se frotter les joues mais l’absence de permission de le faire. C’est tellement bon d’imaginer le soumis souffrir intérieurement, de se projeter dans sa tête pour apprécier ce qu’on peut lui faire subir. Je l’ai attrapé par le menton, la position de sa tête n’était pas mauvaise mais je voulais insister sur le fait que ce n’était que le début. Il fallait que je l’empêche de baisser les yeux, je voulais qu’il voie ma main arriver à chaque fois, qu’il puisse anticiper l’impact et qu’il se contraigne à rester immobile par peur des conséquences. Ce n’est pas tant faire mal qui me plait que le fait de savoir que le soumis s’y résigne. Frapper un soumis entravé ne m’amuse pas tant que ça, je préfère qu’il reste immobile de lui-même. J’ai eu un sourire sadique en coin.
– Chut, chut. Restes sage et ça passera avant que tu n’aies le temps de réellement souffrir. À moins que je n’en décide autrement. Tu sais qu’il m’arrive d’être un peu … ‘capricieuse’, et tu sais que j’ai tous les droits sur toi pas vrai ?
– Oui, maitresse.
J’ai relâché son menton pour me remettre à distance idéale pour frapper. Cette fois ce sont 4 gifles qui sont parties, 2 de chaque côté. Je suis polie la plupart du temps mais la seule chose que j’aurais eu envie de dire à ce moment c’était « putain, qu’est-ce que ça fait du bien ». J’exultais, après des semaines de calme c’était un défouloir salutaire, j’aurai du me le permettre plus tôt.
– Çà fait circuler le sang pas vrai.
Il n’a pas répondu, il devait encore être un peu sonné par les coups, c’est que ça déstabilise les gifles. Je lui ai collé une nouvelle série puis j’ai fait quelques pas le temps de le laisser reprendre ses esprits. J’avais envie de sautiller sur place. J’ai un autre tic moins visible lorsque je prends du plaisir, je fais bouger mes orteils, j’ai comme un besoin de les contracter et de les étirer. Vraiment bizarre. Loin de me calmer cette séance de gifles était en train de m’exciter encore plus. Je suis revenue vers lui. Je lui ai tendue la main, il l’a prise pour l’embrasser avec tendresse, un doigt après l’autre. Le symbole était fort, il était en train de remercier la main qui l’avait puni. J’avais les ongles parfaitement manucurés et vernis d’un rose pastel, pour lui l’effet érotique n’en était que décuplé. Il vénérait d’une manière quasi-fétichiste ce symbole de pouvoir féminin.
– Merci, maitresse. Vous êtes trop gentille je ne pourrais jamais assez vous remercier. Vous êtes parfaite.
En abusant des superlatifs il m’encourageait à aller plus loin. Réellement c’était stupide, il ne faut jamais, mais vraiment jamais faire ça. Il ne faut surtout pas me stimuler davantage quand je suis dans cet état. Je crois que lui aussi avait du mal à se contrôler, une très mauvaise combinaison. D’un geste de la main je l’ai repoussé.
– Tu n’es qu’un sale pervers en plus. Tu ne peux même pas t’empêcher d’aimer ça.
Je ne suis pas sûre que ma phrase s’adressait uniquement à lui. Je suis allé faire quelques pas, je ne tenais vraiment plus en place. Après quelques soupirs je suis revenue vers lui pour examiner ses joues, je les ai pincées, les étirants pour constater les lignes de changements de couleur. Mine de rien la trace de mes doigts commençait à s’imprimer de manière moins éphémère sur sa peau. Il faut dire que je n’y allais pas de main morte. J’ai remarqué une marque un peu différente  à l’emplacement d’un des doigts, plus foncée. Erreur stupide j’avais oublié d’enlever une de mes bagues avant de le gifler. Je n’étais pas très fière de moi, c’était une faute de débutante. J’aurai pu le griffer et le blesser inutilement, le visage est une zone fragile où une marque peut rapidement devenir permanente. Il n’avait rien dit, pourtant il avait du la sentir, ce n’est pas le genre de détail qu’il est possible de rater lorsque l’on se prend une série de gifles. Il avait dû estimer que ce petit surplus de douleur n’était rien face à ce qu’il risquait à me tirer de ma transe. Ce n’est pas un comportement que j’encourage, quand je mets le soumis dans une situation qui lui fait inutilement mal il faut qu’il le dise. Je me souviens d’un qui n’avait pas osé me signaler que sa main était dans une position douloureuse alors qu’il était en train de se prendre une fessée en travers de ses genoux. Il avait un peu glissé et le poids de son corps reposait sur son poignet. Il a eu mal pendant au moins 15 minutes après, et je ne parle pas de la raclée qu’il s’est ramassé pour s’être tu. J’aime faire mal pas blesser.
– Tu n’aurais pas pu me dire que j’avais une bague ! Qui est-ce qui m’a fichu un abruti pareil. Tu crois que tu mérites d’être à mon service après ça ?
– Je n’ai pas le droit de m’opposer à la douleur que vous voulez m’infliger maitresse.
– Ne me réponds pas comme ça. Tu te souviens de ce qui arrive aux insolents ou tu l’as déjà oublié ? Tu sais très bien à quoi je fais allusion. Tu veux avoir mal c’est ça ? Ok, je te suis.
J’ai posé nerveusement ma bague sur la table la plus proche avant de revenir vers lui. Sans un mot supplémentaire il s’est ramassé 4 gifles à la suite sur la même joue. Fierté ou pas il ne pouvait plus dissimuler que cela lui faisait mal. Il n’a pas redressé la tête immédiatement. Il était resté sonné dans la position que les gifles lui avaient fait prendre. Il grimaçait, ses yeux commençaient à s’humidifier mécaniquement. Je ne me suis pas laissée apitoyer pour autant.
– Tends l’autre côté.
À contrecoeur il a tourné rapidement la tête pour dévoiler son autre joue. Il savait à quoi il s’exposait s’il n’obtempérait pas ou même s’il tardait trop à obéir. J’aime avoir cet effet sur les soumis, quand ils craignent davantage la désobéissance que la douleur immédiate. Quand je les ai suffisamment en main au point qu’ils obéissent mécaniquement sans même penser aux conséquences que cela peut avoir pour leur propre confort. J’ai fait subir à son autre joue le même traitement.
– Crois-moi ce n’est que le début. Je vais t’apprendre à ne pas me signaler quand je risque de te blesser.
Les soumis trouvent systématiquement que se faire punir pour une erreur que j’ai commise est totalement injuste mais, même en étant de mauvaise foi, ils ne peuvent que reconnaître qu’ils en ont été les complices silencieux. Il n’y avait pas à tergiverser, il avait senti la bague et était resté muet. Il avait sa part de responsabilité point final. Bon d’accord, c’était totalement ma faute, c’est moi qui aurais mérité une série de baffes. Je ne vois même pas pourquoi j’essaye de contre-argumenter. Voilà pourquoi je dois mieux maitriser mes envies, je ne dois pas me laisser gouverner par des pulsions qui me font négliger la sécurité du soumis.
J’ai encore fait quelques pas le temps de me désengourdir les doigts. La douleur que les gifles entrainaient de mon côté me faisait du bien. On oublie souvent que la main est également une zone sensible et que gifler entraine une douleur partagée pour les deux partenaires. Ce n’était pas un problème, j’avais envie de sentir sa peau contre la mienne, un contact brutal, vif et intense. Je suis complètement accro à ce genre de sensation. Je me suis passé la main dans les cheveux, un autre tic que j’ai lorsque je prends du plaisir. Je suis repartie dans une nouvelle série, un mélange de coups superposés et de séries de chaque côté. C’est toujours plus difficile d’encaisser lorsqu’il n’est pas possible de savoir où tombera la prochaine claque. Au total une bonne dizaine, peut-être même vingt gifles enchainées. Je crois que cette fois-ci j’étais calmée, en tout cas lui était sonné. J’ai soupiré, ce n’était pas un orgasme mais ça faisait du bien. Un supplice court mais intense et bien appliqué, c’est ce qu’il fallait pour me défouler. Un jeu qui nous a fait battre le cœur et nous a coupé le souffle autant à lui qu’à moi. Je lui ai tendu ma main pour qu’il la ré-embrasse. Je l’ai laissé me remercier jusqu’à ce qu’il reprenne complètement ses esprits.
J’ai inspecté mon travail sur ses joues, j’étais plutôt satisfaite du résultat. Il ne faisait plus le malin, il avait conscience d’avoir été légèrement insolent et le regrettait. Un bon esclave n’aime pas décevoir sa maitresse, ils ont une très grande sensibilité à la culpabilité. Je me suis penchée pour lui faire un bisou de chaque côté. Après tout il s’était laissé faire pour mon plaisir. Il n’avait pas vraiment fait quelque chose de mal, en tout cas rien pour mériter un tel traitement. Je pouvais au moins être reconnaissante. Les soumis sont d’autant plus sensibles aux mots gentils qu’ils sont rares. En recevoir un d’une dominatrice exigeante est un véritable exploit dont un soumis peut être fier.
Ses joues devaient être dans un état assez paradoxal entre la douleur infligée par mes mains et la douceur de mes lèvres. La douceur est toujours plus intense après la douleur. Une dominatrice doit savoir jongler entre la douleur et le plaisir pour faire avancer ses soumis. Mes joues aussi devaient être rouges sous le coup de l’émotion, je ne me suis jamais demandée si les soumis le remarquaient. En tout cas je ressentais une certaine chaleur au visage. Je suis retournée dans ma chambre arborant un sourire satisfait, le laissant en plan sans permission de retourner vaquer à ses obligations. Je voulais qu’il en profite pour réfléchir à sa condition. J’ai fermé la porte derrière moi avant de m’y adosser, j’ai levé les yeux au plafond. J’en avais des vagues de frissons de plus en plus rapprochées. Je me suis assise par terre, mes jambes ne me tenaient plus. C’est tellement bon de jouer aux jeux que l’on aime.

Week-end à la campagne avec 3 soumis – juin 2014 #5 – humiliation et discipline

Grrrr… j’avais pris la résolution de limiter la longueur de mes publications à environ 2500 mots, que cela reste agréable à lire sur un ordinateur. Quand j’ai regardé le compteur en finissant cette session de travail j’étais à plus de 10 000. À ce rythme je ne vais pas avancer bien vite dans l’histoire, je m’étale et me perds dans des détails. Je sais bien qu’il vous faut votre dose d’action mais je ne peux m’empêcher de partir dans tous les sens. Il faut vraiment que je passe au format eBook je crois que j’ai besoin de m’exprimer plus en volume.
Quoi qu’il en soit j’ai désormais en stock de quoi tenir un petit moment 😀

Si vous prenez l’histoire en cours sachez que le sommaire se trouve ici.

Pendant le court trajet restant en voiture ma cargaison s’est tenue tranquille. Ils étaient si mignons en robe rose. De mon côté j’étais en train d’adapter mes plans aux derniers événements, je devais trouver un moyen de réguler les inévitables attaques qu’ils allaient se faire. Les soumis peuvent être si méchants entre eux, il n’y a qu’à voir leur agressivité sur les forums. D’ailleurs dans mes recherches sur les jeux par internet j’ai trouvé des sites de « mise en cage » servant à mettre en relation keyholdeur et soumis chastes. Régulièrement les soumis doivent envoyer une preuve que le plomb numéroté est toujours intact, rien que de très basique si ce n’est que certains sites permettent de laisser voter les internautes pour enlever ou rajouter du temps aux soumis. Je me suis lancée dans un test la semaine dernière avec mon homme, lors du paramétrage je n’avais pas compris pourquoi je pouvais régler les votes sur l’unité « heures », pour moi on rajoute des jours à un soumis en cage pas des heures, ça n’a pas de sens, c’est trop peu. Une fois lancé j’ai compris … je vais dire que les votes ont été très nombreux et à peine 5% étaient pour descendre le temps 😀 En une demie-journée il y avait déjà un bilan de +10 jours sur le total … je suis passée aux heures désormais 😀 Les soumis doivent avoir une part de sadisme en eux qu’ils n’assument pas.
D’ailleurs si ça vous intéresse https://www.emlalock.com/?page=friend&id=ecqm4vz0mq vous pouvez voter une fois par jour et par soumis.
Bref.
Nous sommes finalement arrivés à destination. J’ai ouvert les portières pour les laisser sortir, par réflexe ils se sont mis à genoux et ont attendu mes ordres. J’en ai été agacée, j’aime quand mes serviteurs anticipent mes envies et s’affairent autour de moi comme des abeilles travailleuses.
— Vous croyez que je vais marcher sur le sol pour rentrer ? Vous voulez que je salisse davantage mes semelles c’est ça ? C’est vous qui voyez, après tout, ce n’est pas moi qui me retrouverais à les lécher plus tard.
Ils sont restés hébétés.
— Vous êtes de parfaits crétins ! Faut tout vous dire ! Vos mains sur le sol et plus vite que ça.
Ils ont aligné leurs mains pour former une allée « pavée » vers l’entrée. J’ai posé un pied sur la première et j’ai commencé à avancer. Dès que j’ai eu passé les mains du premier il est passé à l’autre bout de la chaine pour faire avancer l’allée, vous comprenez le concept.
— Faut vous répéter les choses pour que vous compreniez. Je ne vais pas avoir cette patience. Si vous voulez la manière forte vous allez l’avoir !
Arrivée au Chiot j’ai constaté que ses mains n’étaient pas paumes vers le haut comme les autres.
— Tu n’as pas l’impression de sortir du lot encore une fois ?
Il a retourné ses mains et m’a regardé en cherchant mon approbation. Tout ce qu’il a eu en retour c’est une gifle. J’ai continué, satisfaite. Marcher sur les mains a toute une symbolique.
Une fois arrivée à la porte l’ordre suivant a fusé.
— Allez chercher mes affaires dans le coffre et rentrez-les.
L’entrée était déjà encombrée par deux cartons que j’avais déchargés dans la matinée au moment de faire l’état des lieux. Je ne les avais pas rangés sachant que j’allais avoir des larbins pour le faire.
La salle principale de la maison était assez grande, c’était un espace ouvert d’un bout à l’autre avec des chambres à l’étage. Si l’envie me prenais je pouvais toujours pousser les meubles pour avoir un espace de jeu assez grand, c’était pratique, le BDSM aime l’espace. Les jeux les plus durs allaient avoir lieu dans le cellier mais c’était bien d’avoir le choix. Il y avait un espace cheminé avec des canapés autour, très cosy. Si nous avions été en hiver j’aurai bien tenté le feu de cheminée pour donner du cachet, dommage. Le sol était en carrelage avec quelques tapis pour réchauffer l’ambiance. C’était parfait, mes soumis allait connaitre le froid du sol pendant que je serais au chaud sur les canapés. Au centre de la pièce il y avait une grande table en bois avec deux bancs de chaque côté, du bois brut très rustique et pratique pour servir de support de punition type médiéval. Juste à côté il y avait l’accès à la terrasse et la piscine. L’autre extrémité de la pièce était occupée par la cuisine. Au total un espace de jeu assez sympathique, j’allais pouvoir garder un oeil sur mes soumis pendant qu’il bossait tout en restant dans le canapé c’était une bonne chose.
Alors qu’ils entraient dans la maison, encombrés par des paquets j’ai eu envie de faire une petite crise. Ce genre d’envie me prend de temps en temps.
— Je veux un verre d’eau !
Ils se sont regardés, cherchant le moins encombré pour qu’il se dévoue. J’ai tapé du pied sur le carrelage.
— Tout de suite !
Ce n’était qu’une colère simulée, le plus dur restait encore de ne pas rigoler pour ne pas casser l’ambiance. N’arrivant pas à se décider ils se sont tous affairés dans la cuisine à la recherche d’un verre dans les placards. Pour leur mettre la pression je martelais nerveusement sur le sol en soufflant et en faisant la grimace telle une petite fille capricieuse. Chouchou m’a enfin apporté un verre d’eau. Quand il me l’a tendu je ne l’ai pas pris, choquée par ce qu’il me proposait. S’il n’y avait pas eu un dépôt de caution pour la location j’aurais bien cassé le verre sur le sol pour dramatiser la scène. Quand je ne suis pas chez moi je dois canaliser mon envie de destruction. Sans compter que si les verres avaient été dans un matériau « incassable » j’aurais eu l’air bien conne. Rigolez mais c’est un détail à vérifier AVANT quand on est prudente. Dominatrice c’est un métier :mrgreen:
— De l’eau du robinet ? Tu te moques de moi ?
Il y a eu une étincelle dans le regard du Chiot, dans les paquets qu’il avait portés il y avait des bouteilles. Il s’est empressé de rectifier l’erreur de son camarade, ne marquant une pause qu’au moment de l’impact de la gifle qui était partie sur la joue de Chouchou. Elle avait dû lui rappeler un souvenir récent …
Je suis exigeante avec mes caprices mais il faut bien savoir que le fantasme de ces hommes était d’avoir affaire à une peste, ils voulaient me satisfaire alors que je ne leur facilitais pas la tâche. Je suis très généreuse dans certains cas …. Dès le départ je devais donner le ton.
C’est un plaisir tout particulier de voir sur le visage d’un soumis la fierté d’avoir accompli sa tâche se dissiper après que j’ai trouvé à redire. Ils passent de la satisfaction à la déception en une fraction de seconde, il suffit d’un mot de ma part, c’est magique. La critique du travail d’un soumis est une forme de douleur silencieuse plutôt efficace. Ils veulent bien faire, l’humiliation de l’échec n’en est que plus grande. Je suis cruelle et j’aime ça.
Le Chiot m’a tendu un deuxième verre après avoir vainement tenté de le donner à Chouchou pour qu’il soit en première ligne en cas de nouvelle erreur. Manque de pot il ne s’est pas laissé faire et a poussé le Chiot vers moi. Ils me scrutaient tous pour savoir si cette fois j’allais être satisfaite ou si une nouvelle gifle allait partir. Ils me mettaient mal à l’aise à me fixer de la sorte.
— Qu’est-ce que vous attendez ? Les paquets ne vont pas se ranger tout seuls ! Il n’y a de la place dans votre tête que pour un ordre à la fois ? J’efface le précédent si je vous demande autre chose ?
— Non maitresse.
Ils commençaient à reprendre les paquets quand je les ai interrompu.
— Non, attendez. Chouchou voulait me donner de l’eau indigne de ma personne, je vais le faire suer un peu ça lui apprendra. Ceux-là vont dans la cuisine, ceux-là dans ma chambre, celui-là dans la salle de bain et celui-là dans le cellier. Amuse-toi bien.
J’ai gardé le visage fermé jusqu’à ce qu’il ait quitté la pièce. J’ai souri à Chétif et au Chiot. J’avais un mot à leur dire à propos du coup entre les jambes que je leur avais mis plus tôt.
— Sans rancune. Je ne veux pas de mauvaise ambiance entre vous, soyez fairplay. Tu as fait un faux pas, il en a profité pour marquer. C’est un jeu et tu as perdu une manche fait avec. Vous connaissiez tout les deux les règles et il s’est montré plus malin, vous ferez mieux la prochaine fois.
— Oui maitresse.
— Je préfère prévenir. S’il n’y a pas une femme pour vous séparer vous agissez en idiot.
Tant que les soumis jouent entre eux je ne suis que l’arbitre et je ne risque pas d’être mise en danger. Cela doit cependant garder certaines proportions.
— Ceci-dit Si j’entends encore sortir de ta bouche autre chose que des compliments pour me qualifier ton truc en bas devra assumer les conséquences c’est clair ?
— Je ne pensais pas à mal maitresse.
Je me suis rapprochée de lui visiblement en colère. Chétif a essayé de s’interposer verbalement.
— Maitresse il ne voulait pas vous contredire. Il est simplement trop con pour choisir les bons mots, il n’a pas votre compétence.
On voit la différence avec les soumis expérimentés, ils savent s’y prendre avec moi.
— Il ferait mieux de se taire alors.
Chétif a continué.
— Oui maitresse, il pourrait être intéressant de le bâillonner.
Solution radicale qui n’aurait pas été mauvaise, il n’avait pas tort sauf que je ne bâillonne pas les débutants.
— Pas de bâillon. Il va se ressaisir. Il vaut mieux pour lui.
Le chiot avait reculé contre le mur, les mains entre ses jambes pour se protéger. Je l’ai pointé de l’index.
— Mains derrière la tête.
Il a eu du mal à obéir, ne pas se protéger contre l’autorité est une leçon difficile quand ladite autorité n’hésite pas à mettre des coups. J’étais face à lui, il était à nouveau sans défense et réalisait ce que cela voulait dire, il savait désormais ce dont j’étais capable. Il craignait un autre coup entre les jambes.
— Ce que tu as dit tout à l’heure pour me qualifier c’était une insulte oui ou non ?
Il a dégluti.
— Oui, c’était une insulte. Pardon maitresse.
— Bien, tu vas devoir te faire à l’idée que j’ai toujours raison ou il va t’arriver des bricoles.
J’ai repris mes distances, il a soupiré de soulagement.
— Je suis parfaite et j’ai toujours raison. Ne m’obligez pas à vous secouer les grelots une nouvelle fois pour vous le rappeler.
Chouchou est revenu dans la pièce.
— Vous deux, vous avez quelque chose à lui dire je crois.
Je leur ai fait signe d’avancer. Chétif a été le premier à parler.
— Merci de nous avoir dénoncé. Nous avons pu être puni ce qui va nous donner une chance d’améliorer notre comportement.
J’ai fait signe au Chiot qu’il devait venir remercier à son tour, il n’a pas apprécié l’expérience mais c’était ça ou il allait voir des étoiles.
Chouchou s’est permis de commenter.
— Je suis fier d’être un exemple.
C’est ce que je disais, j’allais devoir m’interposer entre eux.
— Ne pousse pas trop ou je te fais nettoyer le sol de tout le bâtiment à la langue !
— Pardon maitresse.
— S’il faut t’apprendre à être humble je le ferais.
Il a baissé les yeux en signe de soumission. J’ai joint mes mains.
— Bien, affaire clause, je ne veux plus en attendre parler.
Je me suis laissée tomber dans le canapé.
— Je crois que vous avez des cadeaux pour moi.
Passage obligé de toute session, offrir un cadeau à son dominant en guise d’échange de pouvoir. Attention je ne parle pas d’argent ou de valeur mais d’un cadeau. Je veux quelque chose de personnalisé, que le soumis passe des jours à hésiter en pensant à moi et à ce qui va lui arriver. C’est un bon moyen d’augmenter l’appréhension de la session. Surtout que les hommes n’aiment pas faire du shopping alors je prends un malin plaisir à leur en faire faire.
Je vais vous paraitre sadique … je me rends compte que mon début de phrase est complètement con, si « je vous parais sadique » que maintenant faut aller vous faire soigner 🙂 Je disais donc, ce n’est pas une question de valeur mais d’effort et de vénération. Je me doute bien qu’un soumis comme le Chiot qui n’a pas de gros moyens ne va pas m’offrir une Ferrari. Ça me fait surtout des souvenirs, je dois être comme un tueur en série, j’aime conserver des trophées, repenser à une session en regardant un cadeau. Chouchou était emballé à l’idée de me montrer sa trouvaille tandis que les deux autres avaient une tête bien plus … coupable. J’ai croisé les bras.
— Quoi ?
— Je l’ai laissé dans ma voiture vous n’aviez pas dit …
— Moi aussi maitresse.
J’étais sidérée.
— Vous avez réellement 2 de QI ? Sérieusement vous ne voulez pas passer un test ? Vous pourriez obtenir une carte d’handicapé et des aides de l’Etat.
Je pourrais mettre ça sur le dos du stress mais il a bon dos. Les soumis ont tendance à involontairement échouer pour justifier des punitions, c’est inconscient.
— Je vous réhabilite et il ne vous faut pas 30 secondes pour redescendre dans mon estime ! Je vous préviens, juste après la cérémonie d’allégeance vous y passez !
Je n’allais pas interrompre mon scénario tout de suite, ce n’était que partie remise. J’ai mes petits rituels en début de session, ils ont leur symbolique et permettent d’entrer dans le jeu par une phase très scriptée permettant aux soumis de s’y préparer mentalement. Ils doivent prononcer un petit serment d’allégeance, me faire un cadeau et embrasser mes pieds. J’étais en colère qu’ils ne s’en tiennent pas au script.
— Chouchou ici !
Il a docilement joué son rôle, récitant son petit texte.
— J’ai honte de me présenter devant vous, moi qui ne suis qu’un être pathétique et génétiquement inférieur. J’ai conscience de salir votre champ de vision. Merci de m’accorder l’honneur de ramper aux pieds d’un être aussi divin que vous maitresse. Je vous remercie d’avoir accepté mes services en tant qu’esclave et vous en serais éternellement reconnaissant. Je vous confirme que j’abandonne tous mes droits, y compris celui d’être bien traité si vous trouvez que c’est un trop grand honneur pour un minable de mon espèce. Je répondrais désormais au nom de Chouchou jusqu’à ce que vous vous lassiez de ma pitoyable personne ou que je sois rendu impotent par les justes corrections que mes nombreuses erreurs rendront nécessaire. Je vous prie d’accepter ce modeste cadeau en gage de ma dévotion envers votre supériorité.
J’ai fait un geste distrait à Chouchou.
— Vas-y.
J’ai défait le paquet pendant qu’il m’embrassait les pieds. C’est normalement un moment que j’affectionne, j’adore voir les hommes se prosterner devant moi, j’aime la perspective d’avoir des corps à ma disposition, je me sens comme une princesse. Les deux imbéciles avaient réussi à me gâcher ce moment, je faisais à peine attention à ce qui se passait, ruminant ma vengeance. Surtout qu’à la vue du paquet j’avais deviné le contenu, une paire d’escarpins plutôt jolis, on n’en a jamais assez. J’ai donné un sourire affectueux à Chouchou avant d’appeler le suivant.
— Le Chiot, c’est à ton tour.
Il a suivi l’exemple de son prédécesseur. Jusqu’à la dernière partie où il a été bien embêté par l’absence d’offrande. Il s’est avancé pour m’embrasser les pieds, je l’ai repoussé, lui refuser un privilège c’était le moins que je pouvais faire pour le punir.
— Tu ne brilles pas comme soumis.
— Je suis débutant.
— Même pour un débutant tu es mauvais. Ne te cherche pas d’excuses, je pense que tu es simplement un minable et que c’est le mieux que tu peux faire.
À peine ma phrase finie je l’ai regretté, j’avais été dure, trop dure. C’était ce que je ressentais mais il n’était peut-être pas capable de l’encaisser. Il m’a surpris en répondant comme si mon attaque avait ricoché sur lui.
— Je suis déstabilisé par votre beauté maitresse.
J’ai souri, « Et paf dans les dents », il avait vite compris comment réagir à mes attaques, il commençait à prendre confiance en lui et à me répondre. C’était bon signe, cela signifiait qu’il avait compris qu’il ne devait pas prendre ce que je disais au premier degré. Cela voulait dire qu’il se sentait à l’aise avec moi. À y repenser je crois que Chétif l’avait briefé en vitesse sur les petites phrases qui peuvent sauver. Mon mentorat forcé portait ses fruits.
Je lui ai fait signe que son tour était fini.
— Chétif à toi.
Lui allait forcément prendre plus cher.
— À ton avis, dans la meute de soumis que j’ai à disposition il y a combien de chiens et combien de chiots ?
Il a été embarrassé.
— Tu m’as très bien compris. Tu crois que tu vas t’en sortir comme lui ? Avec un compliment ? Toi aussi tu veux bénéficier des passes-droits des chiots ?
— Non maitresse.
— Crois-moi ton châtiment sera exemplaire.
J’ai pointé le Chiot du doigt.
— Et le tiens aussi ne crois pas que tu y échapperas.
Je lui ai fait réciter son texte avant de me lever.
— Maintenant que j’ai toute votre attention et avant de passer à la fessée de bienvenue je vais faire un bref planning de ce qui va arriver.
J’étais passée en mode « maitresse d’école » sermonnant ses élèves cravache à la main.
— Le thème du week-end va être mon confort. Je veux pouvoir me reposer et j’attends de vous un service IMPECCABLE. Cela va dans notre intérêt à TOUS. Je sais ce que vous avez envie de faire ou de ne pas faire. Je pencherais d’un côté ou de l’autre selon mon humeur alors je vous conseille de m’avoir à la bonne. Deux d’entre vous sont d’ailleurs très mal partis.
J’ai pointé ma cravache dans leur direction.
— J’attends de vous que vous soyez entreprenant pour mon confort. Je ne dois pas réclamer je dois avoir.
J’ai balayé du regard les 3 soumis avant de continuer.
— Comme cela ne semble pas vous être évident au vu des derniers développement je rappelle que toute critique envers ma personne est totalement interdite. J’ai été gentille la première fois ça ne se reproduira plus.
J’ai rigolé.
— C’est le cas de le dire, celui qui se fera prendre ne se reproduira plus. Choix de mot inconscient mais révélateur.
Ils ont tous souris nerveusement en réponse à mon clin d’oeil.
— Je vous rappelle aussi que je suis sadique, que j’ai peut-être demandé à l’un d’entre-vous de préparer une rébellion pour voir qui s’associe au projet. J’ai peut-être envie de ballbusting ce week-end qui sait. Tentez de fomenter un complot et je vous promet que vous finissez nu et à la porte. Si vous pensez que je n’en suis pas capable mettez-moi au défi.
J’ai marqué une pause pour qu’ils assimilent cette notion.
— Sur un ton plus réjouissant, si tout se passe bien je consacrerais un moment du week-end à chacun d’entre vous. À un moment, que je choisirais quand je veux, nous passerons un moment en tête à tête dans le cellier ou dans le salon selon les pratiques. Si je suis en colère contre vous à ce moment-là ça se passera très mal donc anticipez. J’insiste sur une règle très importante, et là je ne plaisante pas du tout. Interdiction absolue pour les premiers qui passent de dire aux suivants ce qu’il se trame pendant ces moments. C’est un des sujets les plus tabous du week-end bien compris ? Les deux autres seront attachés loin dehors je ne veux pas que vous vous gâchiez les surprises c’est clair ?
— Oui maitresse.
— Nous ferons aussi une séance collective pour mon amusement ce soir. Il y a rien à la télé et il faut bien m’occuper. Encore une fois selon mon humeur ça peut bien se passer ou être terrible pour vous. Des questions ?
— Non maitresse.
— Comme je suis très généreuse et que c’est la tradition je vais désormais vous gratifier d’une fessée de bienvenue.
Un autre de mes rituels, nous somme là pour du BDSM après tout autant briser la glace même si cette fois-là ils avaient déjà tous connu la douleur.

La suite est ici.