Discipline domestique 024 – Halloween 2014 – Partie 17 : un homme à peu près sage…

Me voici de retour ! 🙂

Cette longue période de silence a été due à ma nouvelle manie de me déconnecter complètement du monde pendant les weekends. Depuis 2 mois je débranche ordinateur, internet, chaines d’informations et smartphone pendant 48h pour profiter pleinement du retour du beau temps. Cela fait un bien fou. Le point négatif c’est que mes textes n’avancent plus mais ça vous l’aviez tous remarqué. Dans la vie on ne peut pas tout avoir. Mais rassurez-vous avec les vacances qui arrivent je vais avoir du temps pour écrire et rattraper mon retard (on peut rêver).

Passons aux choses sérieuses. Je sais que vous attendez avec impatience la suite de la soirée que j’avais commencée il y a quelque temps mais je ne vais pas la reprendre tout de suite, j’ai comme une envie de changer d’air, à la place je vais revenir sur un texte moins ambitieux, moins intense, le journal de discipline domestique que j’avais commencé il y a quelques mois.
Vous vous en souvenez surement il s’agissait de tranches de vie de mon couple que j’essayais de vous faire partager du mieux que possible. Comme nous avons tendance à vivre selon des règles gynarchiques, même si je n’aime pas ce terme, cela convenait parfaitement au blog.
Si je devais vraiment nous mettre dans une case j’opterai pour FLR-TPE (female led relationship – total power exchange), pour faire simple mon partenaire et moi aimons jouer avec un pouvoir asymétrique et, même si le BDSM n’est pas permanent, les punitions sont régulières. Mon homme aimant se faire secouer les puces cette situation ne le dérange pas le moins du monde. Il se voit comme un mâle capturé et réduit en esclavage par une amazone.

Après quelques méfaits dont nous nous souvenions à peine — un prétexte — mon homme avait été condamné à une période de 3 semaines de discipline plus stricte, décision semblant unilatérale alors qu’il s’agissait bien plus d’une mise au bagne volontaire selon un scénario bien rodé.

Je ne me souviens plus très bien de ce que je vous avais dit ou pas dans les parties précédentes donc il peut y avoir des redites. Je corrigerai le cas échéant.


Sommaire du journal


Samedi matin — 2 semaines après la mise en cage de chasteté — 1 semaine avant la soirée d’Halloween


Après quelques grognements et étirements j’ai émergé de mon sommeil. Sur la table de nuit le réveil indiquait 9 heures, j’avais dormi tard, pas grave nous étions samedi et je ne travaillais pas. À côté du réveil j’ai vu la fameuse petite clé, celle de la cage de chasteté, étonnamment la cage correspondante n’était pas à ses côtés.
La plupart du temps mon homme passe ses nuits nu et sans cage, j’imagine qu’elle gêne le sommeil, un peu comme dormir avec un soutien-gorge. Tout ce qui est serré contre le corps est réputé comme altérant la qualité des nuits et je tiens au bien être de mon homme. Non pas que je le fasse moi-même, vous connaissez ma pudeur.
Le texte commence à peine et je suis déjà en train de vous dire la moitié de la vérité. Certes je tiens à la qualité du sommeil de mon homme mais ces attentions dissimulent également un peu de sadisme. En le faisant dormir nu je favorise l’apparition d’une érection matinale ce qui me fait toujours marrer. Imaginez la scène, il voit son membre viril dressé sans avoir la permission de s’en servir. Tout ce qu’il peut faire c’est le regarder redescendre sous les moqueries, impuissant face à l’autorité que je représente. Tellement de frustration dans son regard lorsque je verrouille la cage pour la journée, c’est comme si je lui arrachais ses couilles à nouveau tous les matins. De quoi faire sautiller de joie la sadique en moi.
Le mélange peut d’ailleurs sembler paradoxal entre le plaisir que je prends à voir son sexe dressé tous les matins et ma volonté de reproduire le scénario de castration. Parfois on reproche aux dominatrices jouant la carte de la chasteté masculine d’avoir une aversion pour le sexe et la virilité, comme si nous étions des lesbiennes refoulées haïssant les hommes. C’est une méprise courante. Ce qui nous intéresse en réalité, en tout cas moi, ce n’est pas l’asexualité mais le jeu avec le pouvoir. Je n’ai pas peur du sexe, je veux le contrôler, il y a une différence. Je crois même pouvoir dire qu’un soumis habitué à la chasteté, qui ne ressentirait plus rien, ne m’intéresserait pas. La privation doit être douloureuse pour m’amuser.
Pour en revenir aux nuits de mon homme, il faut savoir que la permission de dormir nu que je lui accorde généreusement ne représente que le traitement usuel, il arrive qu’il soit obligé de garder la cage de chasteté, voire l’inconfortable modèle de discipline, sur de plus longues périodes y compris la nuit. Mais dans cette configuration cela fait office de punition, il faut qu’il ait fait une bêtise particulière, ou que je sois de très mauvaise humeur. Vous connaissez ma méthode, j’alterne entre carotte et bâton en gardant un brin d’arbitraire.
D’ailleurs en parlant de mon homme il n’était pas plus que sa cage à mes côtés. Je pouvais supposer que l’un était avec l’autre pourtant je me souvenais les avoir séparés lors de nos bêtises au lit en fin de soirée. Liberté temporaire sans permission ni occasion de jouir soyez rassurés, il n’avait pu officier qu’avec ses mains, sa langue et quelques jouets bien adaptés. Ce fut délicieux, pour moi en tout cas.
En gigotant je me suis repassée en mémoire les événements de la veille, la soirée, l’après-soirée… Les nombreuses bêtises que nous avions faites avaient de quoi me faire rougir d’excitation, ce que mes joues ont fait quelques instants plus tard. Pour dissimuler mon émoi je me suis cachée la tête sous les couvertures pendant que mes mains glissaient sous mon débardeur pour chatouiller mes seins, je n’avais pu les retenir. Le weekend commençait bien.
Maintenant que j’avais bien en tête la succession des événements je pouvais confirmer que mon homme s’était endormi à mes côtés et qu’il aurait encore dû y être. J’ai pensé que j’allais peut-être devoir ressortir les chaines pour l’immobiliser quelques nuits, histoire de lui donner une leçon.
Il faut me comprendre j’avais de quoi être vexée qu’il ait disparu, nous étions le lendemain de la soirée avec 3 de mes amies et j’avais imaginé qu’il aurait eu besoin d’une bonne nuit de sommeil pour se remettre de ce que nous lui avions fait. Pourtant son absence à mes côtés m’incitait à remettre mon jugement en question. Etait-il possible que mes amies et moi l’ayons trop ménagé ?
J’ai rejeté l’idée avec violence, mon ego ne pouvait pas accepter une telle insulte. Qu’on se le dise, je tiens à offrir à mon homme ce qui se fait de mieux en matière de souffrance. Ce n’est pas de la cruauté, c’est dans le contrat. S’il exécute sa part je dois me démener à mon tour, et ce qu’il veut plus que tout c’est que je sois stricte avec lui. Quelles qu’en soient les conséquences.
Une autre explication m’est venu à l’esprit, si j’étais plus fatiguée que lui cela ne pouvait être qu’à cause des multiples jouissances au lit que j’avais eu en fin de soirée. Il est si fatiguant d’atteindre le nirvana à plusieurs reprises. Mon homme étant maintenu dans une chasteté punitive il n’avait pas eu ce « désagrément ». Une explication bien plus acceptable pour mon ego.
Je me suis assise sur le rebord du lit en balançant machinalement les pieds. Pendant un instant j’ai été étonnée de ne pas voir mes pantoufles se mettre en place comme par magie. Une des clauses du contrat avec mon homme est qu’il a le monopole pour me chausser, s’il est disponible ce privilège lui revient, j’en ai presque oublié ce geste. Je suis restée figée quelques secondes devant l’étrangeté de la situation en me demandant comment j’allais faire, un peu comme lorsque j’avais voulu lancer le lave-vaisselle pour aider et que j’étais restée béate devant le panneau de contrôle, il avait autant de boutons que dans le cockpit d’un avion de ligne ! Et je ne plaisante pas, il y en avait au moins 5 ! Pour évacuer ma frustration après cette déconvenue, celle du lave-vaisselle, j’avais fait faire à mon homme la vaisselle à la main après l’avoir fessé. Logique. Il avait d’ailleurs reconnu lui-même que c’était sa faute. Enfin pas au début, ce n’est que lorsque ses fesses ont pris une jolie teinte rouge que la sagesse lui est revenue… Ne le plaignez pas trop, il adore nos « sessions cordiales d’alignement des points de vue » au point de les chercher.
Pour en revenir au matin, après avoir héroïquement mis mes pantoufles toute seule, tant pis pour mon homme, je me suis levée du lit avec entrain.
En entrant dans le salon je l’ai entendu s’activer dans la cuisine, je l’ai sifflé et immédiatement il a accouru. Il était nu, ou plutôt seulement vêtu de sa cage de chasteté, de quoi éveiller mon appétit. De mon côté j’avais un combo short/débardeur en coton pastel, ce que je porte habituellement pour dormir. Il s’est arrêté un instant, le souffle coupé à la vue de mes jambes nues, elles semblaient l’hypnotiser. J’ai eu un sourire satisfait, les deux semaines de chasteté portaient leurs fruits, bientôt mon homme me trouverait sexy dans n’importe quelle tenue, même un sac poubelle, une faiblesse supplémentaire à exploiter. Le sexe, surtout sa privation, comme moyen de domination c’est notre crédo. Pouvoir d’autant plus puissant que de mon côté je ne suis privée de rien, au contraire puisque je suis régulièrement choyée. Etant rassasiée je peux m’amuser davantage de sa frustration sans succomber au risque de rompre sa chasteté sur une envie soudaine. Techniquement je pourrais le garder chaste éternellement sans ressentir aucune gêne. Il est important de se sentir à l’aise lorsque vous dominez.
La plupart des couples ont une angoisse concernant l’asymétrie du désir, ne pas avoir envie en même temps, nous nous le faisons exprès. Notre vie sexuelle est basée sur une opposition radicale qui est en même temps une complémentarité, c’est gagnant-gagnant, j’aime avoir ce pouvoir sur lui et il aime que je lui lance des regards hautains en me moquant de ses pulsions. Surtout lorsque je le force à supplier pour avoir du plaisir, lorsqu’il doit se rouler par terre en tapant des poings dans un simulacre de caprice enfantin. Si sa prestation n’est pas assez hilarante ce n’est pas grave, ce n’est pas comme si j’étais sadique, je lui laisse toujours une autre chance, certes une semaine après, mais c’est déjà gentil de ma part. En quelques secondes, pour un petit manque de motivation, il peut se prendre une semaine de chasteté supplémentaire, quel frisson ! Un puissant aphrodisiaque de son point de vue. Presque suffisant pour le faire défaillir. L’humiliation est désormais une part indissociable de sa prise de plaisir.
Mon homme n’est pas resté à contempler mes jambes bien longtemps et, connaissant le protocole attendu, il s’est jeté à genoux devant moi pour embrasser mon bassin avec passion tout en me susurrant des mots doux pendant que je lui maintenais la tête fermement. Il s’agit d’un petit rituel matinal pour nous dire bonjour. Orignal non ?
J’ai soupiré en fermant les yeux, qu’il est bon de se faire accueillir de la sorte. Au contact de mon corps mon homme a lui aussi semblé s’enflammer davantage. Sa frustration devait être terrible. Certes il pouvait simuler pour me maintenir dans une illusion de supériorité mais j’essayais de ne pas y penser. Il m’arrive d’avoir des moments d’hésitation mais ils ne sont sans doute que de la paranoïa. Un homme ça ne sait pas simuler l’excitation pas vrai ?
Je lui ai demandé :
— Bien dormi ?
Il a eu un rictus amusé.
— Oui, j’avais de quoi.
— Justement ! J’ai été étonnée de ne pas te voir à côté de moi lorsque je me suis réveillée. De quoi douter de la réalité de ta fatigue…
Il a semblé embarrassé.
— C’est que j’ai été réveillé tôt, j’avais des envies…
J’ai mis les mains sur les hanches et j’ai demandé avec un ton sévère :
— Envie de quoi ?
Il a regardé le sol en se mordillant les lèvres.
— De te servir bien entendu. De faire davantage de corvées. De quoi d’autre pourrais-je avoir envie ! ?
Il était nerveux, il était à un mot près de la catastrophe. Parfois il me suffit de peu pour entrer en voie de sanction.
Il est normal pour un homme gardé en chasteté d’avoir des rêves très chauds menant à un réveil brutal, ça fait partie de l’expérience recherchée. Pour éviter que mon homme ne passe son temps à râler à propos de sa frustration nous avons cependant établi une règle, enfin « nous », « moi » surtout, à la moindre allusion négative concernant sa chasteté il voit la durée doublée. Après 2 semaines sans plaisir avec la ligne d’arrivée en vue il ne voulait pas repartir pour 4 autres semaines à cause d’une petite remarque sur ses envies en ma présence. Comme j’aime à lui répéter « si ton petit sexe n’a pas encore compris que le plaisir était facultatif nous allons lui laisser davantage de temps ! ».
Vous pouvez me trouver dure mais sans cette règle les soumis passent leur temps à tenter de faire pression et nous culpabiliser pour que nous raccourcissions leur peine. Je les connais.
Etant d’humeur taquine je l’ai relancé.
— Je ne sais pas. Tu pourrais avoir envie de pleins de choses, de jouir par exemple.
Il a souri et a répondu en rigolant mais avec une pointe de nervosité :
— Oh non ! Bien sûr que non ! Je suis un homme, la jouissance est facultative pour moi. Pas facultative d’ailleurs, malsaine. C’est ça. La privation de jouissance n’est pas une punition mais une bénédiction. Pourquoi aurais-je envie de me faire du mal ? Je ne suis pas stupide à ce point !
J’ai gloussé en pensant « tu parles ! ». Il m’a lancé un regard inquiet, il espérait que sa coopération jouerait en sa faveur.
Faire argumenter mes soumis sur les bienfaits de ce que je leur inflige fait partie de mes petits plaisirs, je trouve ça si humiliant. Un jeu de dupe entre adultes consentants. Lorsque je cane un soumis j’aime faire une pause au milieu pour le forcer à m’expliquer en quoi lui massacrer son petit cul est bénéfique. Bien entendu tout cela ce fait sous la menace d’une nouvelle série de coups au moindre mot de travers. Tant de pression, c’est si excitant.
Pourtant la vérité je la connais, si je leur inflige tout ça ce n’est pas pour leur bien, c’est parce que je suis une peste capricieuse et sadique. Je ne vais pas le nier.
Pour en revenir au sujet, en acceptant de s’auto-humilier en vantant les mérites de ma méthode mon homme avait choisi la meilleure voie pour se sortir de ce mauvais pas au plus vite. Cela revenait à me lancer un os à ronger.
Voyant que je ne renchérissais pas il a changé de sujet :
— Et toi ? Bien dormi ?
J’ai répondu en prenant un ton prétentieux.
— Ça peut aller. J’avais bien besoin d’une longue nuit. Tous ces orgasmes sont d’un fatiguant. Pauvre de moi. Heureusement tu es un homme domestiqué, tu n’as plus à connaitre ce genre de problème…
Nous avons rigolé, pas de la même façon mais toujours dans la bonne humeur. Il n’a pas répliqué, ce n’était pas le moment de faire le malin en répondant un truc du genre « si c’est si dur on a qu’à faire une croix sur ton plaisir aussi » attitude qui, à n’en pas douter, aurait laissé des traces, au sens premier.
J’ai beau déployer de nombreuses menaces pour garder mon homme dans le rang il arrive qu’il ait ses périodes rebelles, surtout en début de chasteté ou pendant les rares libertés. Malgré sa domestication il reste un animal sauvage. Pour le moment j’avais de la chance il se rappelait encore de la dernière leçon donc je n’avais pas encore à la répéter. Il faut dire que son refus d’aller en cage quelques jours auparavant avait eu des conséquences cinglantes… À cet instant la carotte devait donc l’intéresser davantage que le bâton. Connaissant ma méthode il devait d’ailleurs espérer avoir droit à une sodomie avant la fin du week-end. Quelque chose qu’il devait attendre avec impatience.
Ayant décidé d’être transparente dans ce récit, y compris si cela doit rendre l’histoire fade, je dois confesser que nous avons une conception du maintien en chasteté plutôt laxiste. Lorsque je dis qu’il y a privation de plaisir pendant 3 semaines cela ne concerne que le plaisir primaire, mon homme a toujours le droit de jouir analement si c’est moi qui officie. C’est un palliatif soulageant grandement ses tourments.
En définitive je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça une chasteté. En tout cas mon homme perd toute initiative concernant le plaisir, tout n’est que passif. C’est une inversion des rôles donc dans un sens je le prive davantage de sa virilité que de sa sexualité.
Lors des deux premières semaines la privation avait été stricte donc je pouvais me douter qu’il avait de grands espoir pour cette troisième semaine. Une petite séance de strapon pour relâcher la pression lui aurait fait tant de bien. De quoi me donner un point de négociation et le rendre zélé.
Il a dit :
— C’est vrai que j’étais motivé hier. D’un autre côté j’avais été bien « travaillé » avant. Merci à toi.
Réponse tout à fait acceptable s’il n’avait continué en demandant « Combien de fois tu as ?… » en rougissant.
J’ai soupiré. La journée avait si bien commencé pourquoi n’avait-il pas laissé cette saloperie d’instinct de compétition masculin sous clé ? La pièce n’était pas assez grande pour contenir mon ego et le sien, il aurait dû le savoir, j’allais devoir serrer la bride encore une fois. La vie d’une dominatrice n’est pas de tout repos.
Il faut savoir qu’il s’agit d’un point sensible, mon ego vit dans l’illusion que je suis indépendante d’un mâle pour mes orgasmes. Il ne faut jamais me forcer à dire que je suis redevable ou je trouverai un moyen de me venger. D’une manière plus générale il ne faut jamais me dire ce que je dois faire ou j’aurais instinctivement envie de faire l’inverse. Ce n’est pas une qualité j’en ai conscience. Surtout qu’avoir un partenaire ayant envie de battre des records fait bien mon affaire, je suis aux premières loges pour apprécier le résultat.
Parce que soyons clair, que je le frustre sexuellement ne veut pas dire que par rancoeur il ne s’occupe pas bien de moi, c’est tout le contraire, il s’intéresse davantage à mon plaisir qu’au sien, il cherche à s’améliorer détail après détail. Il y a donc un équilibre délicat à trouver entre mon envie de ne jamais rien devoir à personne et les compliments qu’il attend. Il ne faudrait pas que sur un mouvement d’humeur je le décourage. Après tout un petit compliment est un faible prix à payer pour ce que je reçois.
Cette fois-ci j’ai décidé de botter en touche en répondant à sa question par une provocation.
— Pas assez… On verra si tu fais mieux la prochaine fois.
Une mise au défi que je comptais bien lui faire relever lors des jours à venir. Tout le contraire de son état, chez lui la pression semblait si forte. S’il avait été acteur de mon plaisir le soir précédent il n’avait pu rester que spectateur du point culminant. Après deux semaines ce déni supplémentaire avait dû être douloureux. Tant mieux, il ne doit jamais oublier qui est la chef ici et les privilèges attachés à la fonction.
Il a ronchonné :
— Pourtant tu as eu l’air d’apprécier…
J’ai croisé les bras.
Tu m’accuses de mentir ?
— Non, non. Bien sûr. Tu es mieux placé que moi pour juger.
— Donc lorsque je dis que tu aurais pu faire mieux qu’est-ce que cela veut dire ?
— Que j’aurais pu faire mieux.
Je l’ai regardé avec insistance, il a corrigé sa phrase tout seul.
— J’aurais « dû » faire mieux. Dans ton royaume la paresse masculine n’est pas tolérée, pardon. Je ferai beaucoup mieux la prochaine fois.
Je me suis retenue de glousser, il venait de s’excuser de ne pas être assez bon au lit alors que moi je le privais de toute jouissance. Le monde à l’envers ! Qu’il est bon d’être un tyran.
Avec un air satisfait j’ai répondu :
— Je préfère ça. Même s’il est redondant de dire « paresse masculine », toute paresse ne peut être que masculine.
Il a acquiescé.
— Bien évidemment, pardon.
Je l’ai écarté et je me suis dirigée vers la cuisine.
— Ça ne te ressemble pas ce genre d’attitude, depuis quand tu ne recherches plus la perfection ?
— Si. Toujours. Tu mérites ce qu’il y a de meilleur.
— Alors pourquoi tu râles lorsque je t’aide à aller de l’avant en te disant ce que tu as fait de mal ?
Il a soupiré.
Comme tous les hommes je dois être sensible sur ce point.
— Ah ça ! Mais je ne peux pas cajoler ton ego et te dire la vérité sur tes piètres performances au lit en même temps. Il faut faire un choix.
Il s’est mordu les lèvres, il devait se dire « non, je ne tomberai pas dans le piège, il est trop évident ». Clairement j’étais en train d’abuser, il est un amant tout à fait convenable si ce n’est plus. L’abus est pourtant indissociable de la domination et un soumis ne peut pas nous le reprocher sans prendre le risque de recevoir un cinglant retour de bâton.
Malgré tout une partie de lui semblait intéressé par cette possibilité. Il faut savoir que la douleur permet de mieux supporter la chasteté, tous les soumis vous diront une bonne déculottée aide à faire passer les inévitables périodes de crise de manque. Ils balancent donc toujours entre l’envie d’être sage et le besoin de tâter la cravache et c’est à nous de trouver le juste équilibre.
Il a répondu avec un brin de sarcasme :
— Merci de faire autant d’effort pour m’aider à m’améliorer. Je ne serai jamais assez reconnaissant.
Je n’ai pas aimé son attitude, il oscillait entre docilité et provocation, j’allais devoir l’aider à clarifier la position.
— Tu cherches les ennuis ce matin ?
Je l’ai pointé de l’index.
— Et je te conseille de ne pas oser me demander « pourquoi ? ». Tu sais très bien que je n’aime pas lorsque tu essayes de me prendre pour une idiote. L’honnêteté est une qualité.
Ce qui pour moi à une signification particulière, j’attends de lui qui prenne la pleine responsabilité même pour des fautes involontaires. Par exemple s’il oublie de faire quelque chose je tiens à ce qu’il me dise « j’ai volontairement oublié de faire ça pour te provoquer ». J’adore voir mon homme se confesser en étant intimidé, je le vois comme une marque de respect. Le but étant également de créer des opportunités de punitions supplémentaires. Sans oublier le frisson de devoir se tenir face à moi et ne pas chercher à esquiver la moindre once de culpabilité tout en connaissant la réponse cuisante que j’y apporterai.
Derrière tout ça il y a un complexe jeu de provocation/intimidation entre nous. Par moments il fait le malin, il suffit que je mette les mains sur les hanches en sortant un « pardon ? » et immédiatement il s’écrase et j’ai de nouveau un petit garçon docile devant moi. Il aime chercher les ennuis mais pas trop non plus. C’est adorable. Comme un chien qui s’amuserait à courir partout mais qui reviendrait aux pieds au moindre à-coup sur la laisse.
Il a marmonné :
— Pardon, c’est juste que je ne contrôle plus ce que je dis. Je ne dois pas être capable d’alimenter deux organes à la fois, mon cerveau en fait les frais.
J’ai répondu à mon homme par un tiède « Hum… Mouais » peu convaincu
La tension était encore en train de monter. Mon homme savait que lorsque je joue la sceptique c’est qu’il y a du rallongement de peine dans l’air. Pour tenter de rectifier le tir il a poursuivi en disant :
— Pardon chérie, ma réflexion était égoïste. Je sais à quel point il est dur pour toi de me garder en chasteté. De nous deux tu es celle qui fait le plus d’effort et je devrais être bien plus reconnaissant, tu as raison. Si je ne me calme pas vite tout ce que je vais gagner c’est de rester en cage jusqu’à Noël.
Je me suis esclaffée.
— Noël de l’année prochaine, oui.
Il a semblé soulagé de me voir rire même si derrière il a fait une grimace, je crois qu’il essayait d’imaginer ce que plus d’un an de chasteté pourrait provoquer chez lui. Il ne semblait pas tenté et en même temps je crois que le fantasme lui trottait dans la tête. Le genre de chose qu’il allait vouloir faire une fois dans sa vie sans trouver le courage de me le proposer.
Tu veux que j’aille chercher le martinet ?
— Non, je passe pour cette fois. Disons que c’est ta récompense pour avoir été sage devant mes amies. Mais que ça ne devienne pas une habitude, la prochaine fois aura des conséquences bien pire je te préviens.
Il a embrassé mon bassin avec passion et a dit :
— Merci, chérie, je ne mérite pas ta gentillesse.
Nous n’étions pas dupes, au-delà des mots nous savions tout deux que j’avais opté pour une réaction plutôt sadique. Lorsque mon homme est dans un état limite entre docilité et excitation incontrôlée une bonne séance de martinet le calme. D’ailleurs je pratique les punitions préventives justement pour l’aider à ne pas trop déraper. Surtout le matin. Mais cette fois je venais de la lui refuser, son corps devait se reposer, il allait donc devoir se calmer tout seul ou la tentation allait grossir jusqu’à devenir incontrôlable.
Quoi qu’il en soit il était temps de passer à notre second rituel matinal, je devais garder le rythme. J’ai claqué des doigts.
— En position d’inspection !
Comme un bon soldat il s’est appuyé contre le mur, mains et pieds écartés, pour sa fouille au corps réglementaire. Que serait un séjour en prison sans attouchements arbitraires ? En réalité un bon prétexte pour que je puisse m’amuser à passer langoureusement mes mains sur son corps nu pour entretenir la frustration. Non pas qu’il en ait eu besoin ce jour-là, mais je n’allais pas la bâcler pour autant. J’ai comme un fétichisme du contrôle donc le forcer à prendre des positions fixe m’amuse. Il est mon petit soldat à moi. Surtout que c’est un classique de la domination, le soumis nu montrant son humilité face à une domina habillée. Il doit s’exposer tel qu’il est sans rien cacher de ses vulnérabilités, restant immobile alors que je lui tourne autour et le touche. Tant de contraste entre nos deux attitudes.
Vous m’entendez souvent dire à mes soumis que je trouve leur corps inférieur comparé à la perfection du mien, ce sont des balivernes, j’adore les corps masculins, surtout les dociles. C’est pour ça que je n’aime pas la domination virtuelle ou a distance, j’ai besoin de toucher le soumis pour mon propre plaisir. Je n’ai rien contre les dominas lesbiennes mais ce n’est pas mon cas. Le corps masculin est mon terrain de jeu.
J’ai commencé mon inspection en effleurant son dos du bout des doigts. Tout en douceur j’ai parcouru le contour de ses omoplates puis j’ai glissé le long de la colonne vertébrale jusqu’aux fesses. Elles portaient quelques marques venant de la soirée d’y hier mais rien de vraiment vilain. Si des rappels à l’ordre s’imposaient j’allais pouvoir donner quelques bons coups de cravache en visant les zones les plus claires. Peut-être même user d’une ceinture en cuir si la situation le nécessitait. En définitive s’il se mettait à chercher les ennuis il les trouverait.
Je me suis ressaisie, avec ce qu’il avait pris la soirée d’avant son corps avait vraiment besoin d’un break je devais être raisonnable.
Mes mains sont remontées en haut de son dos pour une seconde descente plus appuyée, après les préliminaires il s’agissait de réveiller la douleur des marques les plus foncées.
Je parle souvent des punitions en elles-mêmes mais il faut savoir qu’après il m’arrive de passer de plusieurs minutes à caresser les marques que je viens de provoquer, surtout celles des canes. Je fais s’allonger mon homme sur le ventre, je m’assois à côté et je caresse longuement ses fesses et cuisses. En cas de grognement, j’aime pincer les marques, ou de gémissement de plaisir il arrive qu’une fessée à la main débute.
C’est peut-être aussi pour ça que j’aime jouer avec un strapon, pendant que je sodomise un soumis je peux empoigner ses fesses et griffer ses marques. C’est divin d’associer les deux.
Une fois la première phase de l’inspection terminée je lui ai mis une claque sur les fesses et je l’ai retourné sans ménagement. Par habitude il a mis ses mains sur la tête et a pris une inspiration, le pire allait arriver, en tout cas potentiellement. Dans ces situations j’ai tendance à être une vraie allumeuse, je me mets contre le lui, l’embrassant comme si nous étions à deux doigts de conclure, du tease and denial dans ce qu’il a de plus terrible.
Pour un homme frustré cela correspond à de la torture. Surtout que la plupart du temps il ne peut retenir une vilaine érection ce qui lui cause des problèmes supplémentaires. Ce n’est pas ma faute s’il n’arrive pas à se contrôler ce pervers ! Et je me dois donc de le discipliner, j’ai une réputation à tenir !
Parfois cela tourne même à la séance d’engueulade et d’humiliation façon camp d’entrainement militaire.
J’ai tapoté de l’index sa cage de chasteté.
— Je ne me souviens pas te l’avoir remise.
Il a baissé les yeux et a répondu :
— Je ne voulais pas être tenté de faire des bêtises donc je me suis remis en cage tout seul. Comme tu me l’as appris elle est là pour me protéger pas me priver. C’est bien ça non ?
Il savait que je pouvais réagir de deux façons, soit le critiquer, parce que résister à la tentation est une partie du supplice et que la cage pouvait être vue comme de la triche, soit l’approuver. C’est d’ailleurs là qu’est le stress d’être soumis, quoi qu’ils fassent je trouverai toujours à redire si l’envie me dit. Ils doivent faire des choix et faire face aux conséquences.
Derrière tout ça vous voyez mon intérêt à leur faire craindre les prises de décisions pour me laisser le monopole.
Etant de bonne humeur j’ai choisi d’être magnanime.
— Il y a du progrès à ce que je vois. La soirée d’y hier a dû être profitable finalement. Comme quoi je dois utiliser les bonnes méthodes.
Il a souri et a répondu :
— Toujours. Je suis le plus chanceux des hommes j’ai trouvé une femme qui sait comment s’y prendre avec moi. J’espère qu’un jour j’arriverai à retenir 2 ou 3 trucs pour te faciliter la vie.
J’ai gloussé en lui faisant un clin d’oeil.
— Je n’espère pas…
Quoi de plus ennuyant que de partager sa vie avec un soumis trop sage. Heureusement je n’ai pas ce problème, le modèle que je possède est plutôt espiègle, il allait d’ailleurs me surprendre peu de temps après…

La suite par ici…


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Week-end juin 2014 # 54 : le chien de traineau

Bonjour ! 🙂

J’ai un retard monstrueux dans les réponses aux mails, une bonne centaine en souffrance, je vais essayer de résorber ça ce weekend. Soyez patients 😀

Si vous arrivez ici sans avoir lu les parties précédentes je vous conseille de commencer à partir du chapitre n°48 qui marque le début de l’action en cours.


Précédemment : j’avais harnaché Chétif pour le ponyplay et je l’avais laissé attaché à une table le temps de m’occuper du prochain sur la liste, le Chiot.

Je suis passée devant Chouchou sans lui accorder d’attention, il semblait plutôt ravi par sa position, aux premières loges pour admirer les supplices sans avoir en subir les désagréments. Quelle chance ! Mais qu’il se rassure son tour viendrait bientôt.
Arrivée à la hauteur du Chiot je me suis arrêtée, son corps a été parcouru par un frisson, se retrouver nu et à genoux devant une femme qui allait lui faire sa fête lui mettait une pression folle. Il a hésité sur l’attitude à adopter, une part de lui voulait surement se coucher à mes pieds, l’autre était trop anxieuse pour faire quoi que ce soit. Il parait que je suis intimidante parfois… Je n’y peux rien, ce n’est pas ma faute si être une femme qui sait ce qu’elle veut effraye certains garçons — je ne peux décemment pas les appeler des hommes — et il est d’ailleurs cohérent qu’ils subissent en retour une castration symbolique par la mise en cage de chasteté.
Ce que je viens de dire est méchant et injuste, il faut du cran pour m’affronter, mais il est tellement amusant de jouer les castratrices, et puis mes soumis peuvent bien me laisser moquer leur virilité, c’est la moindre des choses vu la satisfaction que je leur procure.
Avec un certain amusement je lui ai dit :
— C’est au tour de mon petit chiot à ce que je vois. Ça doit le rendre heureux, non ?
Il a répondu avec un aboiement étouffé. J’ai mis les mains sur les hanches.
— C’est quoi ce manque de motivation ? L’idée que je m’occupe de toi ne te rend pas euphorique ? Je n’en vaux pas la peine ?
Il a baissé la tête, honteux de se faire gronder comme un simple d’esprit tout en étant excité par la situation. Pendant une séance l’essentiel du défi est de trouver le bon niveau entre angoisse et excitation, il ne faudrait pas que le stress l’emporte et gâche l’amusement.
Pour tenter de rectifier le tir le Chiot a émis un gémissement plaintif, il savait ce dont j’étais capable et voulait éviter de me mettre dans de trop mauvaises dispositions.
J’ai soufflé en levant les yeux au plafond.
— Si tu crois m’apitoyer avec un truc aussi basique sache que c’est peine perdue, on m’a déjà fait le coup, et plus d’une fois ! Ça ne prend plus.
Je me suis mise à tapoter du pied pour marquer mon impatience, le Chiot s’est couché sur le sol, tant pour se faire tout petit que pour me témoigner sa soumission.
— Je te l’ai déjà dit, si tu ne veux pas te comporter en chien volontairement j’utiliserai la manière forte. Je crois avoir largement prouvé que cela ne me dérangeait pas le moins du monde. Tu seras le seul perdant. Mais comme je suis de bonne humeur je veux bien t’accorder une seconde chance avant de passer tes couilles au mixeur. Mais ne t’y habitue pas ! Je ne serais pas souvent aussi conciliante.
Le sarcasme était peut-être un peu gros mais vous connaissez l’expression « plus c’est gros, plus ça fait mal au cul »…
— Par contre il va falloir assurer… Deuxième chance veut dire deux fois plus d’efforts nécessaires.
Le Chiot n’a pas réagi, il semblait ailleurs, tellement hors de la réalité que je me suis faite la remarque qu’un bon coup de fouet dans le bas du dos lui aurait fait du bien.
Infliger la douleur n’est pas qu’une punition, en tant que dominante je l’utilise aussi pour aider le soumis à se concentrer. J’ai frémi en imaginant le contact brutal et brulant d’une lanière en cuir claquant sur la peau pour y laisser sa marque dans une explosion de douleur. De quoi me faire soupirer avec lascivité. Comme pour les soumis mon imagination s’emballe parfois pendant les séances.
N’ayant aucun instrument en main, et voulant ménager le Chiot de toute façon, j’ai tapé des mains en m’écriant :
— Seconde prise : le Chiot apprend que sa maitresse va s’occuper de lui. Action !
Surpris par le bruit sec il a réagi de manière maladroite ce qui a rendu la scène d’autant plus amusante.
— Tu n’y es toujours pas. Tu peux faire mieux que ça, allez ! Un chien ça s’exprime avec son corps, surtout un chiot, lorsqu’ils sont contents ils font les fous, ils sautent partout. Fais un effort au moins ! J’ai envie d’être gentille avec toi, vraiment, mais j’ai des responsabilités. Il faut que tu me donnes quelque chose, un minimum, ou je vais être obligée de me fâcher.
Le vieux couplet du « je te mets au supplice mais je suis gentille/c’est pour ton bien », tellement cynique qu’il ne peut que combler une sadique comme moi. Ironiquement c’était un peu le cas, certains soumis ont tendance à être tétanisés en notre présence, cela leur fait du bien d’être forcés de gigoter un peu.
J’ai continué à le diriger de vive voix comme une réalisatrice l’aurait fait d’un acteur.
— Tortille davantage des fesses ou tu vas avoir de mes nouvelles ! Parce que si tu n’obéis pas à la voix je vais être obligée de te diriger à la cravache. Et ça te fera rougir bien plus qu’un peu de honte ! Surtout au niveau des fesses !
Une menace qui a fait son petit effet. Rapidement il s’est retrouvé à remuer avec maladresse dans tous les sens ce qui devait stimuler le plug anal qu’il portait, une goutte de plaisir au milieu de l’humiliation qui allait lui faire garder un bon souvenir de l’expérience. Pour l’instant je crois que la gêne l’emportait mais j’étais persuadée que ce n’était qu’une phase. L’animalisation fait partie de ces jeux qu’il faut avoir pratiqué au moins une fois avant d’être à l’aise. De manière plus générale les premières séances entre un duo domina/soumis sont rarement les meilleures, il faut s’habituer à l’autre, prendre ses marques avant d’oser aller plus loin.
Malgré son début de coopération mes reproches ne se sont pas calmés.
— Avec davantage de motivation ! S’il te faut des coups de pied dans les couilles pour te faire faire des sauts de cabris tu vas les avoir !
J’ai pris la cravache en main, voyant cela il a redoublé d’efforts, il se devait tenter le tout pour le tout ou il ne se le pardonnerait pas.
Parfois cela ne suffit pas, mes soumis savent que de temps en temps les coups tombent quand même, j’ai des besoins, mais est-ce vraiment étonnant qu’une dominatrice cravache à tout va ?
— Et les aboiements joyeux ? Où sont-ils ? Faut-il que je te fasse crier moi-même ? Tu te souviens de ce que je fais aux chiens qui ne savent pas donner de la voix sur ordre ? Non ? Je suis pourtant certaine de te l’avoir expliqué, et je suis encore plus certaine que l’image n’a pas pu s’effacer de ton petit esprit, elle est trop « poignante » pour ça… Si un chien ne veut pas aboyer sur ordre je mets ses couilles dans un étau et je serre encore et encore. Par expérience il suffit de quelques tours pour que même les cabots les plus timides fassent trembler les murs.
Chose que je ne fais évidemment pas mais pour l’ambiance il est toujours amusant de faire croire aux soumis que je peux être dure à ce point, un peu d’exagération fait monter l’adrénaline à moindre coût. Toute la difficulté consiste alors à brouiller les lignes au point qu’ils soient convaincus que je sois capable du pire sans pour autant me mettre dans une impasse.
Stimulé par cette menace le Chiot s’est lancé avec frénésie dans une imitation plutôt convaincante d’un jeune chien. Il était comme dans un état second à sautiller et à aboyer comme un dément, la situation était grotesque, hilarante, j’en avais mal aux joues. C’est fou ce qu’une femme armée d’une cravache peut faire faire à un jeune homme soumis.
Après quelques minutes je l’ai arrêté en disant sèchement :
— Couché !
Mon intention était de montrer mon inflexibilité mais ma voix a cependant dû trahir mon émotion.
Le Chiot a rougi, en se calmant il prenait conscience de ce qu’il venait de faire et il devait avoir honte de s’être laissé dressé de la sorte. En même temps il en était tout excité, qui sait ce que j’allais lui faire faire ensuite.
Je lui ai caressé la nuque.
— En ce moment tu crois peut-être que tu es ridicule mais je t’assure que tu l’étais bien davantage lorsque tu te tripotais tout seul. Il n’y a rien de plus pathétique qu’un homme qui se masturbe. Heureusement tout ça c’est fini pour toi.
Avec un sourire moqueur j’ai ramassé la carte sur le dessus du paquet. Après l’avoir parcouru du regard je me suis exclamée :
— Ah oui c’est vrai !
J’ai continué d’une voix plus calme.
— Comme pour Chouchou ce sera une première. Mais ça on s’en doutait tous, le contraire aurait été étonnant, comme tout jeune chiot tu ne connais qu’une chose, jouer avec ta propre queue en haletant comme un dératé.
Il a semblé aussi vexé qu’amusé par mes remarques, j’avais bien plus raison qu’il ne l’aurait voulu. Je lui ai tapé sur le museau avec la carte avant de lui en révéler le contenu, le dessin d’un traineau. Il est resté figé un instant. Je crois qu’il s’interdisait de réfléchir à la signification de la carte, pas tant par respect envers mon pouvoir d’interprétation comme je l’aurais voulu mais plutôt parce qu’il devait avoir peur que son imagination s’enflamme et que son trouble ne devienne visible.
Après une tape sur la joue, pas une vraie gifle, je lui ai dévoilé la signification de la carte.
— Nous allons donc jouer au « chien de traineau » pour un seul petit point.
Ce faible score potentiel a semblé le décevoir, à ce rythme il n’allait pas atteindre avant longtemps la fameuse barre des 7, le sésame vers la récompense tant attendue. Situation qui n’était pas étonnante venant de moi, tous mes soumis vous diront que mes conditions sont toujours sévères, et ce n’est pas (que) de la méchanceté ! On me reproche parfois de n’accorder que trop peu de place au plaisir masculin, je trouve cette critique injuste car, au contraire, j’estime que je le traite comme il le mérite. La plupart des soumis sont d’ailleurs d’accord avec moi, en tout cas après avoir joui. Lorsqu’ils sont dans cette phase en creux ils regrettent d’avoir vécu ces quelques secondes d’extase et auraient préféré être maintenus au bord du précipice plus longtemps. Chez eux la phase de chasse est plus plaisante que de marquer un but. C’est pour cette raison que la jouissance masculine n’est pas systématique lors de mes sessions, en tout cas pas facile à obtenir puisque je ne la bannis pas totalement. On ne peut pas priver un homme de plaisir ou son désir s’estompera avec le temps. J’estime qu’il est préférable de la réguler pour trouver le bon équilibre, exiger un comportement exemplaire pour mériter ces quelques petites secondes de plaisir et ne pas hésiter à l’en priver aussi longtemps que nécessaire. Un bon moyen de motivation.
De la soirée Chétif était le seul dont la jouissance était garantie, mais à quel prix ! Nous avions convenu, surtout moi en fait mais ma parole l’engageait, que je compléterai au tarif de 0,1 point bonus par coup de pied dans les couilles jusqu’à atteindre la fameuse barre des 7. Je suis dure en affaires vous y êtes habitués maintenant.
J’ai dit à l’attention du Chiot.
— Par contre ne te fait pas d’illusions, le faible nombre de points ne signifie pas que ce sera facile. Au contraire. Si ça rapporte si peu c’est parce que je sais que tu vas apprécier. Il n’y aurait pas de cohérence à donner beaucoup de points à ce que tu aimes. La cohérence c’est important.
Le Chiot n’était pas plus avancé, même si ma déclaration l’avait rassuré, quoi qu’il arrive ça ne serait pas son pire cauchemar. De toute façon un jeu s’appelant « le chien de traineau » ne pouvait pas être mauvais, non ?
J’ai claqué des doigts.
— Sur le dos.
Il s’est retourné, les pattes repliées pour mimer un chien soumis, il commençait à prendre de bons réflexes, je pouvais être fière. Tout en restant debout je me suis mise de part et d’autre de son torse, il a détourné le regard « ne surtout pas regarder sous sa jupe ! », il avait le pressentiment que ça ne lui causerait que des soucis même s’il mourrait d’envie d’aller y fourrer son museau. De part nos échanges précédents je le savais intéressé par le face-sitting et me « laper avec passion » selon ses propres termes. Un jeu que je n’aime pas trop pratiquer, il faut que je sois très à l’aise avec la personne. Pour autant je n’avais pas banni la pratique mais j’avais prévenu qu’elle devrait être méritée. J’allais la lui faire miroiter et, de temps en temps, je lui donnerai satisfaction pour le garder sous contrôle. Juste assez souvent mais pas trop. De quoi maintenir un équilibre à mon avantage.
Je me suis assise sur son torse. Le nylon de mes collants et le cuir de mes chaussures sont entrés en contact avec sa peau nue. Distrait par ces caresses il s’est laissé faire et ce n’est que quelques secondes plus tard, trop tard, qu’il a senti que je l’avais enserré entre mes cuisses comme un prédateur l’aurait fait avec sa proie.
J’aime être assise sur le torse d’un homme, être la cavalière et lui laisser le rôle de la monture docile.
J’ai saisi ses poignets et je les ai fait glisser au-dessus de sa tête pour les croiser. Se faisant je m’étais penchée en avant et ma poitrine s’était retrouvée « accidentellement » contre son visage. N’ayant pas de débardeur, il n’avait eu droit qu’au contact avec le tissu mais cela avait suffi à le mettre mal à l’aise. Je me fais peut-être des idées, la situation avait dû être aussi profitable pour lui puisqu’il avait pris une inspiration profonde pour s’enivrer de mon parfum. Même si je n’aime pas le reconnaître les soumis profitent souvent autant de moi que moi d’eux.
Après m’être redressée je me suis mise à triturer ses mamelons entre mes doigts avec l’assurance de celle qui sait ce qu’elle fait. Il a soupiré en essayant de sourire mais il ne pouvait pas cacher sa nervosité, son corps était tétanisé, tout juste parcouru par quelques frissons intermittents. Comme beaucoup d’hommes il n’avait pas l’habitude qu’une femme le manipule de la sorte. Ils sont conditionnés pour être ceux qui agissent, à utiliser notre corps comme un jouet, lorsque les rôles sont renversés ils découvrent les joies de la passivité, un monde nouveau. Ce n’est pas forcément mieux ou moins bien, cela dépend des caractères.
J’ai agité une pince métallique sous son nez, je voulais qu’il regarde le danger en face et qu’il puisse se préparer mentalement à ce qui allait suivre. J’avais opté pour une pince japonaise basique, le genre dont la pression augmente avec la traction. Au début la douleur allait être modérée mais j’allais pouvoir rajouter du lest pour travailler son torse plus sérieusement, vous voyez venir l’intérêt du « traineau ».
La pince a glissé du visage jusqu’au torse, langoureusement. Une fois à destination je lui ai fait faire quelques tours des pectoraux avant de la rapprocher en spirale du mamelon. Le Chiot n’est pas resté insensible à ses caresses même s’il appréhendait la suite.
À l’aide de 2 doigts j’ai fait ressortir la pointe du mamelon. Après quelques « faux départs » j’ai finalement relâché les mâchoires métalliques sur la si sensible pointe de chair ce qui a arraché au Chiot un grognement. Une réaction naturelle mais qui allait me servir de prétexte à quelques remontrances.
Après « shhhhhh » menaçant j’ai donné un coup de l’index sur la pince tout juste posée pour provoquer une pointe de douleur.
— Un bon chien ne grogne jamais après sa maitresse ! Non seulement c’est grossier mais c’est surtout « dangereux ». Je peux grogner et mordre bien plus fort que toi.
J’ai agité une seconde pince dans sa direction pour lui faire comprendre mon sous-entendu.
Après lui avoir laissé le temps de fixer la pince – en réalité c’était davantage pour laisser s’estomper l’effet de la pose de la première – j’ai fait glisser la seconde selon le même rituel, du menton au torse, jouant des caresses avant de lui faire accomplir son office.
Juste avant de la finir la mise en place j’ai dit :
— Tu te rappelles ce que j’ai dit à l’instant ? Pas de grognement. Je ne veux pas entendre un son ou tu seras sévèrement puni.
Un ordre exigeant mais je me dois d’être sévère avec mes soumis, c’est dans le cahier des charges. Surtout que je trouve important qu’ils ne se plaignent pas des traitements que je leur inflige. Se plaindre signifie conserver une part de libre arbitre et c’est inacceptable dans mon fantasme. Avant la session les soumis peuvent intervenir autant qu’ils veulent mais une fois que tout est planifié leur pouvoir disparait, ils ne sont plus que des jouets entre mes mains.
D’une voix douce, presque hypnotisante je lui ai dit :
— Fermes les yeux, respire lentement, concentres toi sur tes mamelons. Pour l’instant tu crois avoir mal mais je veux que tu réfléchisses bien. Est-ce vraiment si épouvantable que ça ? Porter sur ton corps la marque de ton appartenance est-il si horrible ? Ne pourrais-tu pas t’y habituer avec un peu d’effort ?
Comme dans un état second il a gémi. J’ai fait remonter une main sur son torse, encadrant une pince entre mes doigts. La vision de ces mâchoires métalliques encadrant ces pointes de chair m’a donné des frissons. Que de vulnérabilité ! Je m’en mordais les lèvres à me faire mal. C’était comme voir un homme nu et attaché en étoile sur un lit. Tant de possibilités.
En tentant d’empêcher ma voix de tressaillir j’ai dit :
— Je vais jouer avec ton corps. C’est bien. C’est pour ça qu’il est fait. De ton côté tu vas rester stoïque. Je veux que tu te répètes en boucle « satisfaire ma maitresse est ma priorité ». Si tu restes sage ça ne fera pas mal, pas trop, sinon…
Je me suis penchée pour lui murmurer :
— Je m’amuserai avec toi d’une autre façon. Et ça sera beaucoup moins agréable pour toi je te le garantis.
Il devait se demander dans quelle galère il s’était fourré, même si une partie de lui devait être rassurée, certains fantasmes sont plus faciles à assouvir lorsque l’autre prend l’initiative.
En douceur j’ai légèrement tourné la première pince, cela n’a duré qu’un instant.
— Tu vois, ce ne n’est pas difficile d’être un jouet docile. C’est bien moins douloureux que de me résister.
Je me suis mise à jouer avec l’autre pince. Toujours avec douceur. Il s’est contracté mais n’a pas fait de bruit. Une bonne progression de son attitude que j’ai récompensée par un « bien, bon toutou » avant de lentement faire glisser une de mes mains le long de son corps. Lorsque j’ai atteint son bas ventre il s’est contracté, sa queue a grossi dans un hoquet et il s’est mis à transpirer.
— Ssshhhh ! Reste calme. Apprends à t’épanouir dans la passivité. Douleur ou plaisir, je choisis, tu subis.
Mon intention avait été de le récompenser à l’aide de caresses mais visiblement il était trop à cran pour que je mette cette partie du plan en action. Dommage pour lui.
— Tu te souviens de la règle ? Si tu m’interromps alors que je joue avec ton corps tu es puni.
De toute façon dans son état la douleur était préférable au plaisir, au moins elle ne le mettrait pas mal à l’aise. J’ai avancé une main sur son torse et je me suis remise à triturer les pinces, un peu plus sévèrement que précédemment.
— Ça ne me fait pas plaisir mais je n’ai pas le choix. Dura lex sed lex.
Une façade vous vous en doutez, j’adorais ça. Le Chiot a serré les dents et a grimacé mais n’a pas trop grogné donc je ne l’ai pas puni longtemps. Je sais être juste lorsque les soumis font des efforts et prennent leur punition avec dignité. Pour finir je lui ai mis une claque sur les hanches et je me suis levée.
— Remets-toi à 4 pattes.
J’ai repris ma cravache en main.
— Nous avons un chien bien harnaché, maintenant préparons la suite.
J’ai donné un coup de pied dans une caisse en plastique pour la faire glisser sur le sol dans la direction du Chiot, elle allait constituer le corps du traineau. J’y ai fixé sans ménagement 2 pinces que j’ai ensuite reliées à celles qu’il portait aux mamelons à l’aide de chaines d’environ 2m sur 1cm. Pour éviter qu’elles ne le gênent lorsqu’il marcherait à 4 pattes je les ai fait passer par-dessus les épaules, il ressemblait désormais à une bête de trait tirant une charrette.
J’ai avancé un sac que j’ai posé contre le mur à côté, j’en ai sorti une petite brique en bois d’une centaine de grammes que j’ai agité entre mes doigts. Ce n’était pas grand-chose, il ne s’agissait pas de lui faire tirer des poids en fonte non plus, cela devait rester accessible pour un débutant.
— Tu vas faire le tour de la pièce, cuisine comprise, et à chaque fois que tu passeras ici tu rajouteras un élément à ta cargaison.
Le principe du jeu était d’augmenter progressivement la tension sur les pinces en alourdissant le chargement que le Chiot allait devoir tirer. Un supplice qui avait l’avantage de ne pas nécessiter ma présence active. Pour des raisons évidentes lors d’une soirée avec plusieurs soumis je dois trouver des moyens pour m’amuser avec l’un d’entre eux sans que les autres s’ennuient. Cela demande un effort point de vue imagination mais j’aime les challenges vous me connaissez.
J’ai jeté la brique devant lui.
— Mets-là dans ton traineau.
Il l’a ramassé timidement avec la bouche et l’a posé dans la caisse en plastique.
— Non ! Je veux que tu la jettes. Que ça fasse du bruit. Que je puisse contrôler à distance que tu ne triches pas.
Il allait la reprendre pour recommencer lorsque je l’ai interrompu.
— Trop tard pour celle-ci. Prends en une autre.
N’étant pas en position de discuter il est allé mettre la tête dans le sac et en a tiré une autre brique qu’il a jetée dans la caisse.
— Tu vois, ce n’était pas si compliqué.
Je lui ai donné un petit coup de cravache sur les fesses.
— Allez, donne-moi ta laisse et en avant ! Nous allons faire le premier tour ensemble.
En entendant cet ordre son entrain est revenu, il était plutôt content et fier que je lui fasse faire une promenade en laisse, même si ce n’était que le tour de la pièce.
Il s’est rapidement rendu compte que les tournants allaient être difficile à négocier, la caisse avait la vilaine tendance à se bloquer dans des endroits improbables et, s’il ne voulait pas s’arracher les mamelons, il allait devoir faire très attention.
La traction n’était pas forte, 200 grammes repartis sur les deux mamelons ce n’était rien, suffisamment pour lui faire comprendre qu’à chaque à-coup les chaines se tendaient et provoquaient un surplus de traction, mais pas assez pour l’arrêter.
Nous avons fini le tour de la pièce, une fois devant le sac il a levé la tête vers moi.
— Ne me regarde pas comme, je t’ai déjà donné tes instructions. Suis-les.
Il a avancé la tête vers le sac et a pris une nouvelle brique qu’il a laissée tomber dans son traineau.
— Bien. Tu recommences tout ça encore et encore. Je ne te fixe pas d’objectif sinon tu vas te limiter à ce nombre sans chercher à le dépasser. Et c’est mal ! Un soumis doit toujours chercher à un faire davantage pour satisfaire sa maitresse. À la fin je regarderai combien de briques tu transportes, si ce n’est pas assez c’est que tu auras été feignant et … Disons que … Non, ne parlons pas des choses qui fâchent, pas la peine de te terroriser.
Il a hoché la tête par réflexe avant de prendre la mesure de la menace que je venais de proférer. Il allait devoir trouver le bon équilibre entre sécurité et vitesse, de quoi lui occuper l’esprit.
J’ai tapé des mains en disant :
— Allez hop ! En avant mon petit chien de traineau. Et ne me force pas à m’occuper de tes grelots pour te motiver ! Parce que s’il faut rajouter des poids à tes bourses pour te faire aller plus vite je le ferais !
Il a hoché la tête et s’est mis à trottiner en tirant sa caisse. Pour l’instant il semblait motivé. J’allais garder un oeil sur lui pour vérifier qu’il le reste.
Deux de mes soumis étant en plein jeu il n’en restait plus qu’un, Chouchou, je me suis retournée vers lui et je l’ai pointé de la cravache.
— À ton tour.

À suivre…


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