Discipline domestique 026 – Halloween 2014 – Partie 19 : moments de doute

Hello ! 🙂

J’ai eu des remarques selon lesquelles mes textes étaient trop long pour une lecture sur écran et qu’il serait préférable de les raccourcir. Je peux comprendre ce genre d’argument. Donc désormais je ferai des découpages inférieurs à 10 minutes de lecture (contre 12-14 comme précédemment). J’espère que ça ira mieux.

Du fait de sa longueur excessive cette partie du texte a justement été découpée brutalement (que de violence dans ce blog !) en quatre publications distinctes : les 26, 27, 28 et 29. Lisez-les dans l’ordre 🙂


Sommaire du journal


Il parait que la fin du dernier texte a eu un petit effet… J’aimerais pouvoir vous dire que j’ai fait ce découpage par pur sadisme et que depuis je prends plaisir à vous faire languir pour la même raison, cela serait cohérent avec ma réputation de femme sadique et fière de l’être, pourtant ce n’est pas la vérité. La vérité c’est que j’ai réécrit ce texte de nombreuses fois, souvent de la même façon, tout ça pour gagner du temps, j’ai saisi le moindre prétexte pour repousser d’un jour l’échéance. Pour être honnête j’étais, et je suis toujours, inquiète que le résultat ne vous plaise pas. Vu la fin à suspens de la dernière fois il est probable que vous ayez déjà imaginé la suite et que vos attentes soient stratosphériques, la vérité va sembler si fade à côté. Certes j’ai déjà prévenu plusieurs fois qu’une relation 24/7 est bien moins intense qu’une séance isolée, sinon elle ne serait pas viable à long terme, cependant je crains de ne pas répondre à vos attentes avec ce texte.

Assez tergiversé je dois passer aux actes, de toute façon il y a aura toujours des râleurs quoi que je fasse.

Je vous rappelle la scène (encore une technique pour gagner du temps), nous étions le lendemain matin suivant l’épuisante soirée BDSM que nous avions faites avec 3 de mes amies. Après une telle épreuve j’avais prévu un weekend sage pour que mon homme puisse se reposer. Le corps a ses limites quoi qu’en disent certains soumis. Après le rituel matinal pour raviver la flamme, que serait la chasteté masculine sans un peu de provocation, j’avais prévu de laisser mon heureux partenaire tranquille. À ma grande surprise il en avait néanmoins demandé davantage en réclamant que je lui « impose » un weekend entier de souffrances.

La plupart du temps je suis plutôt douée pour doser les tourments que j’inflige à mes soumis cependant il m’arrive de faire des erreurs, jouer avec le désir est un art si subtil. Nous étions à un de ces moments, j’avais joué avec le feu et j’en avais perdu le contrôle, il restait maintenant à sauver les meubles avant que tout ne soit réduit en cendres.
À la décharge de mon homme (jeu de mot non-intentionnel) il faut dire que depuis le début de notre jeu il y a 2 semaines il n’avait pas eu droit à un milking ou séance de strapon pour réduire sa tension. Je vous rappelle que dans ma version des jeux de chasteté j’autorise quelques jouissances anales en récompenses. Le problème étant que cette fois mon homme n’en avait pas mérité. Il était donc en privation totale depuis de le début.
Il est assez rare que je sois aussi sévère mais il l’avait bien cherché puisque quelques jours auparavant il m’avait provoqué en profitant d’un moment d’inattention pour tenter de se masturber. Mettez-vous à ma place, je n’avais pas eu d’autre choix que de le punir, et la soirée que j’avais prévue pour le chauffer et qui aurait du se terminer par une séance de strapon pour le consoler s’était transformée en soirée purement punitive. Avec moi les soumis ont ce qu’ils méritent, autrement dit pas grand-chose la plupart du temps. Être des rebelles les amuse jusqu’au moment où ils doivent faire face aux conséquences de leurs actes. Et à ce moment là ils nous font la gueule si nous appliquons les règles à la lettre. Comme s’il s’agissait de notre faute !
D’ailleurs à ce sujet il parait que j’ai la réputation d’être sévère, à titre personnel je trouve cela injustifié et cela m’agace un peu. À mon sens je ne fais que tirer les nécessaires conséquences du comportement de mes soumis, ce n’est pas ça la sévérité, certes je ne considère pas que je sois laxiste mais il ne faut pas exagérer.
On dit souvent qu’en BDSM la dominante a tous les pouvoirs ce qui est vrai et faux à la fois. Nous ne pouvons faire ce que nous voulons qu’à la condition de ne pas contredire la logique interne des jeux. Dans le cas contraire nous sortirions le soumis de son état de « transe » et il reprendrait son indépendance d’esprit. Autrement dit même si je suis de bonne humeur je ne peux décemment pas soulager un soumis qui se comporterait mal sans perdre mon aura. La dominante fixe des règles qui la lient autant que le soumis.
Ces conditions peuvent vous sembler exigeantes mais sachez que je suis plutôt gentille dans l’application et qu’il en faut peu pour me convaincre, d’où ma sévérité toute particulière lors d’un échec, situation qui semblait se profiler à nouveau ce matin-là. Tout cela faisait que j’étais plutôt inquiète pour la suite des événements. Vous devez savoir que pour faire redescendre la tension de mon homme j’avais prévu une séance de rattrapage 3 jours plus tard, mais s’il continuait à me chercher de la sorte j’allais devoir l’en priver une fois encore. Sincèrement j’avais envie de l’aider mais je ne pouvais pas le faire de manière ostensible, il devait me fournir une opportunité pour que je puisse être gentille.
Il était donc là, planté devant moi comme un imbécile, excité d’avoir le courage de chercher les ennuis et ignorant les conséquences qu’allaient avoir ses actes. Avec ses joues rouges il me faisait penser à ces soumis lorsqu’ils se retrouvent pour la première fois devant moi, enflammés comme c’est pas permis mais inquiets malgré tout. Le genre ayant un regard espiègle mais se triturant les doigts. Cela ne me déplait pas en temps normal, j’adore fasciner les hommes, cependant s’il continuait à également agir comme un débutant j’allais finir par mal le prendre. Parfois mes soumis font des erreurs idiotes comme si mon dressage n’avait aucun effet sur eux, j’en suis généralement très vexée parce que j’ai besoin d’avoir l’impression qu’il y a une progression dans les jeux, que nous ne faisons pas du sur-place. Etre la capitaine d’un bateau à quai n’est pas vraiment mon fantasme et je préfère aller découvrir des terres inconnues, quitte à être déçue.
Bref, sachant tout cela comment pensez-vous que j’ai réagi ? J’ai la prétention de dire que toutes mes actions sont logiques et qu’une personne qui prendrait du recul serait capable de tout comprendre. Donc en théorie si vous lisez mon blog depuis assez longtemps vous devriez avoir toutes les pièces en main pour imaginer la suite, vous devriez savoir comment réagit une femme dominante, une vraie, dans un couple FLR-TPE lorsque son partenaire réclame un jeu alors qu’elle n’en veut pas.
D’ailleurs à la fin de la partie précédente j’aurais dû ouvrir un sondage pour avoir vos opinions, il aurait été amusant d’avoir des statistiques. J’aurais pu voir à quel point vous avez retenu mes leçons sur la psyché d’une femme dominante. Quoi que, j’aurais peut-être été déçue. La plupart des lecteurs seront probablement partis en fantasme type film porno classique, la maitresse gifle le soumis et le gronde d’une manière peu convaincante puis le « puni » en le forçant à lécher ses escarpins. Il est vrai que j’avais la main qui me démangeait et mon homme aurait bien mérité de ce faire claquer les joues. Si vous avez imaginé quelque chose de cette trempe au moins je vous aurais fait fantasmer un moment. Parce qu’en vrai, avais-je été excitée par la perspective de pouvoir torturer mon homme tout un weekend ? Après tout nous autres dominatrices ne sommes pas difficiles à comprendre n’est-ce pas ? Vous nous foutez un soumis à faire souffrir et nous sommes heureuses, non ?
Même pas…
Déjà parce que j’avais été comblée par la nuit précédente et que je ne ressens pas le besoin de jouer tous les jours. Je suis une jeune femme comme toutes les autres et la plupart du temps j’ai d’autres choses en tête que mes fantasmes. D’ailleurs à ce sujet j’ai vu un reportage l’autre jour qui disait que les gens ont tendance à cataloguer les femmes en deux groupes : les vierges/mères d’un côté et les putains de l’autre, avec rien au centre. La réalité étant bien plus nuancée puisque nous alternons entre plusieurs états, tout comme les hommes. Pourtant la plupart des gens ont du mal à imaginer que nous puissions avoir une vie sexuelle sans qu’elle soit excessive. Parfois les soumis sont surpris que j’ai un « vrai » boulot, que je ne domine pas à temps plein, comme s’il était étonnant qu’une femme qui s’épanouisse sexuellement puisse également avoir une vie professionnelle et familiale classique. Je n’ai pourtant pas l’impression d’être un cas exceptionnel. Cette fausse impression vient peut-être du fait que mon partenaire est hyper-réactif à la moindre stimulation du fait de son maintien en chasteté.
Quoi qu’il en soit je n’avais pas particulièrement envie de dominer ce jour-là et la tentative de mon homme de me forcer la main venait de finir de me refroidir. Parce que ce genre de situation est un vrai tue-l’amour pour moi, c’est d’ailleurs pour ça que nous autres dominatrices avons une dent si acérée contre les « souminateurs » qui décrivent leurs fantasmes en long, en large et en travers. Il faut savoir que même si vous me décrivez mon fantasme idéal vous me laisserez de marbre. Si je n’ai pas l’impression d’avoir le contrôle absolu mon plaisir est réduit à néant. Tout doit venir de moi et rien que de moi. Et sans excitation pas de domination, je ne suis pas payée pour la feindre.
Tout ça pour dire que si vous avez imaginé que j’étais enchantée par la situation vous avez eu tout faux.
Alors, au contraire, étais-je en colère à cause de son attitude ?
Non, pas vraiment non plus.
Certes il essayait de me forcer la main et une partie de moi était en train de chercher la punition la plus méchante possible, et je parle de quelque chose de vraiment mal intentionné. D’ailleurs mettez la lecture sur pause et réfléchissez un instant à la pire chose que j’aurais pu faire à ce moment.
Une idée ?
Si j’avais laissé mon côté « sadique » prendre le dessus je lui aurais empoigné le sexe et je l’aurais masturbé jusqu’à la jouissance. Il aurait essayé de lutter mais après autant de chasteté il n’aurait pas pu faire grand-chose et aurait craqué en peu de temps. Parce que le plus méchant que vous pouvez faire à un soumis est d’interrompre le jeu en cours et de le ramener à la dure réalité. Certains le méritent parfois mais c’est vraiment hard. Si je l’avais fait mon homme m’en aurait voulu pendant des semaines et je pèse mes mots. Comprenez bien que la chasteté est un défi pour lui, cela ne vient pas de moi, tenir 3 semaines lui tient à coeur, et toute issue prématurée serait un échec. Je crois qu’il ne peut pas aimer sans y associer la notion d’effort. Lorsqu’une personne a une place spéciale pour lui il doit la traiter différemment, c’est instinctif. Donc lui refuser le droit de souffrir reviendrait à lui interdire de m’aimer.
Heureusement pour lui son attitude ne m’avait pas énervé suffisamment pour que je puisse avoir une réaction aussi disproportionnée. Parce qu’en vérité la situation était plutôt classique, un soumis tentant de reprendre le pouvoir et testant mes limites. Quelque part c’était un peu son devoir, et c’était le mien de résister et d’exercer mon autorité. Lorsque vous acceptez le pouvoir vous acceptez d’être obligée de vous battre pour le garder. Surtout qu’à ce qu’il parait une domina n’est jamais plus belle aux yeux d’un soumis que lorsqu’elle est autoritaire et le frustre. D’ailleurs un des plaisirs de la soumission est de s’entendre dire « non ». Parce qu’une femme qui ne dirait que « oui » ne dominerait pas grand-chose en définitive. En tout cas pour les fans de jeux de discipline.
Ne croyez pas non plus que je sous-estimais ses souffrances, au contraire je comprenais ce qu’il vivait pour l’avoir expérimenté. Dans ma période soumise j’ai testé le tease and denial et, même à petite échelle, je haïssais cette sensation, cette brulure si puissante au niveau du sexe qu’elle vous fait perdre toute dignité. L’effet est si intense qu’il vous rend prête à tout et n’importe quoi pour enfin avoir la permission de vous libérer. Sentir notre propre corps vous trahir comme s’il était mu par sa propre volonté est une torture très intime vous n’avez pas idée.
Tout ça pour dire que j’ai vraiment de l’empathie et du respect pour les soumis qui s’engagent sur la voie de la frustration sexuelle. Et c’est parce que je les respecte que je reste inflexible et que je fais tout pour les empêcher de flancher à mi-parcours.
À ce stade du raisonnement vous demandez peut-être si je n’allais pas tout de même le dominer, non par excitation mais par sens du devoir, pour lui permettre de crier un peu.
En réalité la question ne se posait même pas. Je n’allais pas lui donner ce qu’il voulait tout simplement parce que je ne le pouvais pas. Comme je l’ai déjà dit son corps avait été meurtri par la soirée précédente il était donc hors de question qu’il se passe quelque chose aujourd’hui, ce n’était pas négociable. Je sais bien que ses envies le rendaient irréaliste mais je ne devais pas me laisser entrainer. Je vous rappelle que le rôle d’une dominante est d’être sadique, pas irresponsable.
Quant à la solution de l’enfermement et du tease and denial il s’agissait de menaces en l’air et mon homme avait dû le comprendre. Il avait encore une semaine de chasteté à purger et en attisant son désir au-delà du raisonnable je ne lui aurais pas rendu service, au fond de moi je ne voulais pas qu’il échoue. Enfin « il », « nous » plutôt, nous sommes une équipe, son échec aurait également été le mien. Ce qui ne voulait pas dire qu’il ne subirait pas de conséquences à son attitude, je ne pouvais pas laisser son insolence créer un précédent. Simplement pas maintenant et pas de cette façon. Dans une relation BDSM la dominante fixe le tempo pas le soumis. Et vous me connaissez, vous savez que je suis intransigeante lorsque l’on en vient au chapitre du respect des privilèges liés à ma fonction, je peux réagir vivement lorsque l’on empiète dessus.

La suite par ici…


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Discipline domestique 025 – Halloween 2014 – Partie 18 : … enfin, je croyais

Hello:)
Je vous avais dit l’autre jour que j’allais publier le guide sur le recrutement avant ce texte mais j’ai changé d’avis, le guide a encore besoin d’un peu de maturation avant d’être publiable. Mais il avance ne vous inquiétez pas.


Cette partie est la suite directe du texte précédent donc pensez à aller le relire avant.


Mon homme était nu face à moi pour son inspection matinale, il semblait fébrile, sa cage de chasteté avait du mal à contenir son excitation. Il faut dire qu’elle était plutôt petite, la cage pas l’érection. Au début j’avais des scrupules à imposer à mes soumis des cages exiguës, j’avais peur de leur faire mal, de casser quelque chose, mais j’ai appris par la suite que plus elles sont petites et plus elles sont confortables sur la durée. Désormais c’est le modèle S ou XS systématique. Après tout il est malsain de faire les choses à moitié.
Sous la pression de ses envies une partie de lui devait vouloir se montrer docile en espérant une récompense. Il devait penser qu’en me mettant de bonne humeur il pouvait entrevoir la possibilité d’une bonne séance de strapon, elle l’aurait tellement soulagé. Malheureusement pour lui il n’y a pas de recette magique pour m’influencer et tout reste tributaire de mes caprices. À l’exact opposé une autre partie de ses pensées devait vouloir de la violence, la douleur aurait pu aider à décharger cette frustration qui le dévorait. Certes cette option était plus douloureuse mais elle était aussi bien plus facile à obtenir, en se conduisant mal il était certain d’y avoir droit. Pour résumer il avait le choix entre une solution agréable mais longue et incertaine, et une solution violente mais immédiate. Les deux étant incompatibles. Pour lui il devait être si difficile de faire un choix. Un tourment dont je pouvais me nourrir.
Ce qu’il ne savait pas c’est que j’avais déjà pris ma décision et que ça ne serait ni l’un ni l’autre. Son corps était trop fatigué pour s’amuser avec de la douleur et j’avais besoin de garder sa frustration pour un autre projet. Il allait devoir prendre son mal en patience et me laisser dérouler mon plan tel que je l’avais conçu. Je sais que les soumis détestent manquer de visibilité sur ce qui va leur arriver mais ils doivent apprendre à lâcher les rênes, c’est dans la description du job.
Dans un mouvement plein d’assurance j’ai défait la cage de chasteté. J’en ai profité pour chatouiller du bout des doigts l’arrière du scrotum, l’endroit derrière les bourses qui fait la jonction avec le corps, une zone très réactive. Mon homme a fermé ses yeux en bloquant sa respiration. Je pouvais presque l’entendre hurler intérieurement « oh la garce ! ». Moi ça m’a fait marrer.
Sa queue s’est durci à vue d’oeil, elle devait tenir à profiter de cette liberté partielle retrouvée. J’ai tapé dessus de l’index à plusieurs reprises en disant :
— C’est quoi ça ?
Il a fait « non » de la tête et il a répondu en serrant les dents :
Rien.
— Oh vraiment ? ! Je croyais. Peut-être que depuis le temps tu as oublié à quoi ça correspondait. Je vais te rafraîchir la mémoire.
J’ai pris sa verge à pleine main et j’ai commencé à le masturber. Sa respiration s’est accélérée, il frémissait de tout son être. En toute innocence je lui ai dit :
— Tu me dis si les souvenirs te reviennent.
Craignant de ne pas pouvoir supporter ce traitement longtemps il s’est dépêché de répondre :
— Je me rappelle, c’est quelque chose d’interdit.
Sans cesser de le masturber j’ai dit :
— Tu en as mis du temps. As-tu des problèmes de mémoire ?
Il a souris nerveusement entre deux soupirs lascifs.
— Pardon. C’est que ça fait tellement longtemps que je n’ai pas eu le droit de bander que j’en avais oublié ce que cela signifiait.
Si ma mémoire ne me faisait pas défaut il avait déjà eu le droit de bander le soir précédent, lorsque Candice lui avait fait du tease and denial, et il avait pu voler quelques caresses avant que je ne l’arrête plusieurs jours auparavant, mais peu importe. J’ai arrêté de le stimuler et je me suis mise à tapoter du tout des doigts sur toute la longueur de sa verge pour entretenir la tension.
— Ça te manque ?
— Non.
— Certain ?
Il a répondu avec un sourire forcé.
— Certain. C’est pour ça que j’avais mis la cage ce matin, je voulais m’aider à contrôler ce que tu ne veux pas voir.
Je me suis approchée de lui, le frôlant, lui envoyant mes cheveux contre ses épaules tout en me mordillant les lèvres en poussant de petits gémissements.
— Tu sais, si vraiment la chasteté est trop dure, je peux t’accorder une petite jouissance vite fait. Ni vu, ni connu. Personne n’en saura rien. Ça peut aller vite.
Qu’il est bon de jouer la mauvaise conscience. En réaction il a expiré profondément en fermant les yeux. La chasteté ce n’est pas seulement avoir le sexe en cage, c’est un état d’esprit, qu’il soit ou pas en cage ne doit rien changer. Je n’attends pas de lui qu’il soit simplement privé de plaisir mais qu’il le refuse, c’est bien plus puissant. Facile à dire lorsque l’on est à ma place. Parce que pour lui la tentation était bien là, maintenant que j’avais arrêté toute stimulation le plaisir s’éloignait, plus il attendait et plus difficile il serait de l’atteindre. Situation qui provoquait chez lui autant de soulagement que de chagrin.
Connaissant l’attitude que j’attendais il a fait « non » de la tête et a dit :
— Un homme ne mérite jamais de jouir pour son propre confort. La chasteté est bonne pour moi. Bander est une infraction inexcusable.
Forcer les soumis à répéter les règles est un de mes petits plaisirs vous le savez.
— Alors pas de regrets ?
— Non.
L’intonation de sa voix étant correcte il avait gagné le droit que je le laisse un peu tranquille. Une petite tentation matinale est toujours bonne pour rappeler au soumis les principes qui gouvernent sa vie.
Je suis allée poser la cage de chasteté sur la table du salon. J’en ai profité pour admirer la scène. Mon homme était toujours nu, les mains sur la tête, le sexe tendu, serrant les dents et les cuisses, figé comme s’il était constipé. Il avait arrêté de respirer, je pouvais presque voir les contractions qui parcouraient son sexe. Le pauvre, cela semblait si douloureux mais moi ça me réjouissait. Après la soirée d’y hier et ce petit jeu improvisé il n’allait plus vouloir entendre parler de tease and denial pendant des mois.
Il faut savoir que nos jeux sont cycliques, parfois nous passons à totalement autre chose pour changer après avoir abusé d’une pratique. Nous sommes souvent dans les extrêmes.
Je me suis mise à imaginer la libération prévue la semaine d’après, il allait jaillir comme une bouteille de soda trop secouée. La plupart du temps je le force à s’allonger sur le dos pendant que je le masturbe donc il allait se prendre la décharge sur le torse, jusqu’au visage s’il était très frustré.
Avec une pointe de contrariété je me suis rappelée que cette fois je lui avais promis une fellation. Je n’avais peut-être pas dit en première étape, ou peut-être que si, je ne m’en souvenais plus. Tant pis pour moi, j’allais devoir tenir parole. Je me suis dit que je trouverai bien une solution plus tard, j’arrive souvent à préserver mes intérêts malgré tout.
En réalité j’avais déjà prévue une solution mais je l’avais oublié, d’où l’intérêt de prendre des notes. J’en reparlerai en temps utile. Parfois je me surprends moi-même lorsque je me rends compte de la perfection de mes plans.
Avec assurance j’ai dit :
— Trêve de plaisanterie. Aujourd’hui pas de cage, je vais te surveiller de près.
La dernière fois je vous avais parlé des jouissances anales qui ne sont pas, pour moi, incompatible avec la « chasteté » puisqu’il ne « jouit pas comme un homme » (désolé si cela passe pour homophobe mais dans ma tête ça ne l’est pas). Je disais donc, les jouissances anales ne sont pas les seules entorses que nous faisons dans notre conception de la chasteté. Lorsque je dis que mon homme passe 1 mois en cage de chasteté il s’agit d’une exagération, la réalité c’est qu’il y passe une dizaine d’heures par jour pendant 1 mois. Dès que je l’ai sous la main je préfère effectuer la surveillance moi-même. Surtout que j’adore la phase de remise en cage, faire cliquer le cadenas est un plaisir chaque fois renouvelé. En définitive il ne porte sa prison sexuelle que lorsqu’il est loin de moi. Une sorte de rappel de notre relation et des engagements qu’il a pris. Certains portent une alliance, lui porte la marque de son appartenance bien plus bas.
J’entends déjà venir les commentaires, oui, cela lui laisse des opportunités pour tricher, mais nous sommes un couple, nous devons nous faire confiance. Surtout que je me moque qu’il se masturbe hors des périodes autorisées, ce que je ne supporterais pas c’est qu’il me le cache et il le sait. De toute façon il ne le peut pas, je le connais, il devient apathique après avoir joui et je sais reconnaitre cet état. Et puis s’il trichait il se ferait avant tout du mal à lui-même.
Il a hoché la tête en souriant, qu’aurait-il pu faire d’autre ? Vous ne pouvez pas contrarier votre dominante, pas si vous attendez quelque chose d’elle en tout cas.
— Et puis de toute façon je suis certaine que tu as retenu la leçon d’y hier, pas vrai ? Pas de plaisir sans permission même s’il est à portée de main.
Il a eu une grimace amusée.
— Oui.
Je l’ai regardé en feignant le scepticisme.
— On va quand même faire une dernière vérification. Main sur le sexe !
Il a empoigné sa verge avec précaution. J’ai soupiré. Depuis le temps il aurait dû savoir qu’avec moi toute hésitation se paye. Avec une certaine lassitude j’ai dit :
— Tu peux serrer plus fort que ça. J’en suis certaine. Ne me force à prendre les choses « en main »…
Un jeu de provocation du regard s’est lancé entre nous. Forcer un soumis à s’administrer un supplice permet de lui faire expérimenter ce sentiment de renoncement si important pour le bien-être d’une relation BDSM. La frustration de se plier aux moindres caprices sans avoir son mot à dire est nécessaire pour expérimenter la vraie soumission.
Il s’est mis à serrer son sexe plus fort. J’ai dit avec un sourire satisfait :
— Tu vois ? Tu as beau être en dehors de ta cage tu n’es pas obligé de te donner du plaisir. Le plaisir ce n’est pas automatique.
Il a eu un petit sourire et a répondu :
— Sauf pour les femmes…
— Je ne te le fais pas dire.
J’ai claqué des doigts.
— Lâche !
Il a remis sa main avec l’autre sur la tête. Je l’ai récompensé par un :
— Bon chien.
Étant d’humeur joueuse il a répondu :
— Ouaf !
J’ai continué :
— Comme j’ai envie de me reposer le programme sera très light. On va faire comme si tu avais des droits. Autrement dit je ne te ferai pas ramper par terre et tu vas pouvoir t’habiller et agir normalement.
Une annonce qui n’a pas semblé lui faire plaisir. Avec un brin de sarcasme il a répondu :
— C’est Noël en avance !
— Non, justement.
J’ai accompagné ma remarque d’un clin d’oeil, référence à divers jeux lors du Noël précédent. Vous connaissez la chanson : les gentils garçons ont des cadeaux et les vilains ont ce qu’ils méritent…
— Va t’habiller.
J’allais entrer dans la cuisine lorsqu’il a trouvé le courage de dire :
— Donc c’est tout ?
Je me suis retournée, il était toujours en plan contre le mur, transpirant la frustration.
À l’annonce d’un jour de repos la plupart des gens auraient sauté sur l’occasion avant que je ne change d’avis, pas lui, la chasteté rend les soumis très joueurs, parfois jusqu’à l’imprudence.
D’un côté sa recherche des ennuis était compréhensible, il faut savoir que la douleur aide à supporter la chasteté et c’est d’ailleurs pour ça que nous y avons recours, elle est un bon moyen pour motiver les soumis et les rendre plus amusants lors des séances. D’un autre côté il jouait un jeu dangereux, lorsque j’ai décidé de souffler le chaud et le froid pour torturer un soumis me remettre en question peut très mal se terminer. Plutôt que de lui faire le plaisir de piquer une colère directement j’ai décidé de la jouer plus sadique. Je me suis approchée de lui avec un air sévère, il s’est mis à respirer profondément.
— Pourquoi ? Envie de quelque chose d’autre ? Tu n’as pas eu ta dose hier soir ? Attention je pourrais mal le prendre.
Il a baissé les yeux.
— La soirée d’y hier a été parfaite, d’ailleurs je croyais avoir atteint mes limites mais en te voyant j’ai eu un regain d’énergie. Mon envie de te servir est plus forte que jamais. Un bon leader sait inspirer ses troupes et c’est l’effet que tu me fais.
Je ne lui ai pas dit mais j’ai trouvé son attitude adorable, pas du tout raisonnable certes mais adorable. Une part de moi était attendrie, il m’avait dit ce que je voulais entendre. Avec le temps il a appris à me brosser dans le sens du poil pour obtenir ce qu’il veut.
— Donc tu as envie que je sois stricte avec toi ? Que je sois sans pitié pour te pousser dans tes derniers retranchements ? Jusqu’à ce que tu craques ?
Il sentait que sa marge de manoeuvre était réduite, il avait envie d’un peu de discipline mais il savait également qu’une fois lancée je peux être particulièrement cruelle.
Il a dit :
— C’est que si tu veux te changer les idées ce n’est pas grave, c’est juste que … Je ne dirais pas non à quelques coups de cravache.
J’ai tapé du pied et je me suis exclamée :
— Oh ! Tu me sers, et pas l’inverse ! Tu n’auras jamais « que quelques coups de cravache » c’est tout ou rien. Depuis quand je pratique la domination à la carte ?
— Pardon chérie, je ne voulais pas te donner d’ordre. C’est que je disais juste que si j’avais à choisir, ce que je n’ai pas je le sais, je prendrais bien quelques coups de cravache. Ce que je voulais dire c’est que si tu avais envie de me donner quelques coups non seulement ça te ferait plaisir mais moi aussi.
Il a rigolé nerveusement et a continué :
— Visiblement j’ai trop de sang qui afflux ailleurs que dans mon cerveau. J’en oublie ma place et comment je dois te parler.
J’ai haussé les sourcils en repensant à un argumentaire gynarchiste, si le cerveau d’un homme manque d’irrigation sanguine en présence d’une femme c’est un signe naturel pour lui faire comprendre qu’il doit laisser les décisions à notre supériorité intellectuelle. Par réflexe je le lui ai presque dit. Mais comme je voulais faire descendre la pression ça aurait été contre productif.
J’ai donné une tape sur le bout de son sexe pour le faire valser.
— Je m’étais déjà rendue compte que tu étais content de me voir…
Il a eu un sourire forcé :
— C’est que tu me fais tellement de bien que j’aimerai te servir d’une manière plus intense encore. Ma dévotion est bien intentionnée. Je n’espère rien en retour.
Là il en faisait un peu trop. Surtout que je n’avais rien dit sur le sujet d’une éventuelle récompense, une preuve qu’au contraire il avait des pensées mal placées.
Il a persisté :
— C’est pour ça que j’avais mis la cage ce matin. Pour que tu sois fière de moi.
J’ai croisé les bras.
— Si c’est de l’aide dont tu as besoin on peut sortir la cage de discipline pour la journée. Ne soyons pas radin disons pour le weekend.
Je faisais référence au modèle de cage de chasteté avec des pointes émoussées à l’intérieur pour réduire l’espace disponible et rendre douloureux chaque tentative d’érection. Modèle parfois appelé KTB pour les modèles les plus sévères. La panoplie des outils d’une dominatrice est large et il ne faut pas hésiter à sortir les jouets les plus sévères si l’occasion se présente.
Il savait que j’étais en train de bluffer, une matinée en cage de discipline le met déjà en larmes alors un plein weekend ! Je ne suis pas cruelle à ce point. Cependant il savait qu’il devait faire attention de ne pas me provoquer ou ça allait finir par vraiment arriver.
Il a dégluti, ce n’était pas la réaction qu’il avait espérée, mais pour autant il ne semblait pas vouloir faire machine arrière, il espérait trouver un petit espace où se faufiler.
Ce n’est pas très tentant.
— Ah bon ? Il me semblait qu’un KTB ne faisait rien si le soumis n’avait pas d’érection. Et tu as toi-même reconnu que tu étais déterminé à ne plus bander. Ça ne devrait pas te poser de problèmes, non ? Elle aura un effet neutre.
Je m’amusais à partir au sens opposé de là où il voulait me tirer. C’est mon côté tête de mule. Le plus difficile était de ne pas partir en fou-rire. Pourtant l’expression de son visage était hilarante.
Il ne savait pas quoi répondre. Je me suis approchée de lui.
— Message reçu ?
Il a hoché la tête.
— Si tu veux faire du zèle j’en ferai également. Parce que si tu ne veux pas d’un jour de calme je peux la jouer hard. Je le ferai sans aucun état d’âme. Toutes les petites erreurs sur lesquelles j’ai passé ce matin recevront pleine punition. Et elles sont nombreuses !
Il a hésité sur les termes à utiliser pour me répondre.
— Que tu sois un peu stricte m’aiderait à… modérer la dévotion excessive que j’ai à vouloir te servir.
Je crois qu’on pouvait interpréter sa réponse comme un appel à l’aide. Sans tentation quotidienne la chasteté n’a pas de valeur mais parfois la frustration devient intenable. C’est là qu’avoir une maitresse, ou un coach, est nécessaire. Non pas pour soulager le soumis, il pourrait le faire tout seul, mais pour être intraitable. Lorsqu’on a pris un engagement on doit le tenir jusqu’au bout. La chasteté n’a de valeur que si elle est menée à son terme, même s’il faut serrer les dents pour y arriver.
Si l’avoir menacé du pire ne l’avait pas dissuadé de s’opposer à ma volonté j’allais devoir montrer mes cartes, faire « tapis » comme disent les joueurs de poker. Après ça il n’allait pouvoir que filer à la niche apeuré.
— Alors déjà, tu es là pour me servir. Que ta chasteté soit difficile je m’en tape. Je ne suis pas là pour t’aider avec tes problèmes. N’inverse pas les rôles.
Ce qui était faux dans les faits mais pas dans le thème comme je l’ai dit plus haut.
— De plus la frustration est bonne pour toi. Ne rejette pas ce qui te fait du bien. Ok ? Mais surtout arrête de faire l’idiot. Si je deviens stricte tu sais que je te mettrai au pas en utilisant la méthode la plus efficace. Tu finiras à genoux et en pleurs mais ça ne sera pas à cause des coups tu peux me croire. Parce que la dernière chose que tu veux en ce moment c’est du tease and denial. Donc si j’ai à me fâcher ça sera notre principal jeu. Parce que si tu crois que tu es frustré en ce moment c’est que tu ne sais pas ce dont je suis capable.
Il a baissé la tête. J’ai renchéri :
— Un weekend entier sans aucun répit c’est ce que tu veux ? Alterner entre stimulation et mise au placard ?
Il a fait une grimace, il aurait pu s’en douter puisque le tease and denial et l’isolement sont 2 jeux avec lesquels je pouvais le punir sans abimer davantage son corps. Je vous rappelle qu’il avait eu sa dose après la soirée d’y hier et que je devais réfréner mon envie de le frapper. Je pouvais même y rajouter quelques lignes à copier pour l’humilier davantage. J’ai des ressources pour toutes les situations, le dressage des mâles c’est tout un art.
J’ai pointé du doigt le placard. Il a grommelé :
Pas le placard.
— Exactement, tu n’en veux pas donc ça fera une bonne punition. Si tu ne veux pas y finir tu vas vite changer d’attitude mon grand.
Il est resté silencieux, il devait penser « elle n’est pas possible, elle ne fera jamais rien comme je le veux. ». Il était prêt à me donner la main et je voulais le bras entier. Il n’aurait pas dû être étonné puisque j’ai toujours été sur cette ligne.
J’ai haussé le ton :
— Pardon ? Tu n’as pas l’impression d’oublier quelque chose ?
Il a soupiré et a répondu :
— Merci d’être aussi sévère pour mon bien être.
— Je préfère ça.
J’étais plutôt contente de moi, l’affaire était réglée, je lui avais mis les points sur les « i ». Désormais je pouvais être tranquille, quel homme sensé choisirait un weekend de tease and denial alors qu’il a 2 semaines de chasteté dans le sexe ? Aucun nous sommes d’accord, il allait se montrer calme pendant un bon moment.
J’ai fait demi tour pour retourner dans la cuisine en le laissant tout seul pour méditer lorsqu’il a dit :
— D’accord.
Sous la surprise je me suis figée avant de me retourner lentement.
— Pardon ?
Même s’il avait les joues rouges il ne semblait pas mécontent d’avoir eu le cran de me chercher, il était presque soulagé.
Il a répété :
— Sois stricte avec moi ce weekend s’il te plait.
Cette réaction était… inattendue, je suis restée interloquée. Qui voudrait s’infliger un supplice pareil volontairement ? Il faudrait être vraiment… masochiste… Oui, parfois je l’oublie. Mon plan n’était peut-être pas si parfait que ça en définitive. Quoi qu’il en soit il m’avait prise de court. Il n’était pas raisonnable pour moi de faire ce dont je l’avais menacé mais je ne pouvais pas non plus ignorer sa provocation. Une seule phrase résonnait dans ma tête « mon dieu qu’est-ce que j’ai fait ». Je pense qu’elle résonnait aussi dans la sienne…

La suite par ici…


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